12 avril, 2015

Etats Unis : Mensonges, Sacrés Mensonges et Statistiques

Il y a quelques temps, j’ai vu un reportage sur des officiers ou des soldats qui a plusieurs reprises dans leur histoire militaire avaient manifesté une grande prudence alors que tout paraissait normal, ne traversant pas une place alors que le calme régnait, se mettant en position de combat alors que rien ne justifiait une telle décision, jusqu’à ce que tout le justifie…  En fait, il s’agissait d’une sorte d’instinct qui à certains moments submergeait ces soldats, au point de prendre le pas sur une attitude raisonnable. Et, souvent, cette prudence soudaine a sauvé non seulement leur vie, mais aussi celles de leurs hommes.

Je sais bien sur qu’il n’y a aucune comparaison, mais depuis plus de quarante ans, j’arpente ces champs de mines que sont les marchés financiers, et de temps en temps j’ai un sentiment diffus que les « vibrations » que j’enregistre instinctivement ne sont pas les bonnes et je me mets à chercher fébrilement ce qui ne va pas.

Et c’est un processus intellectuel très troublant.

Mon « instinct »me dit que quelque chose ne va pas. Fort bien, mais qu’est que l’instinct ? Est-ce la somme de mes expériences accumulées depuis si longtemps ? Et dans ce cas la, je devrais y apporter la plus grande attention. Ou bien est ce le résultat du fait que je suis plus âgé et que mon esprit est incapable de supporter le stress aussi bien qu’il le faisait il y a quelques décennies ?  Et dans ce second cas, il me faut dominer ces peurs qui viennent avec l’âge, pour rester encore et toujours rationnel, envers et contre tout.

La tentation bien sur est de «rationaliser» ces peurs, en ne retenant dans les informations disponibles uniquement celles qui confortent mes peurs ou mes angoisses, ce qui n’est pas très difficile.  Il n’en reste pas moins que les USA aujourd’hui me font peur et que l’économie de ce pays m’inquiète. Ceux qui me lisent depuis quelques années noteront que cela est suffisamment rare pour être écouté.

Je vais donc faire un petit récapitulatif des choses qui me troublent outre Atlantique.

Je ne vais pas parler de choses telles que la politique de taux d’intérêts courts à zéro (zirp) , ni du « Quantitative Easing », ni de politique étrangère, ni des élections à venir et des candidats en lice mais de quelque chose de beaucoup plus diffus, de beaucoup plus « instinctif »  : L’économie Américaine ne se comporte pas « normalement .    

Voici les points qui me gênent.

  • Le revenu médian aux USA est plus bas qu’il y a 20 ans, ce qui ne s’est jamais produit dans l’Histoire du pays. Cela veut dire que la moitié ou plus des citoyens aux Etats – Unis ont un revenu plus bas (en termes réels) qu’il y a deux décennies puisque la moitie des citoyens sont en dessous de la médiane et l’autre moitie au dessus, par définition. Ce n’est pas ”NORMAL”.

image002

  • Le taux de participation au travail de ceux qui sont en âge de travailler s’est littéralement effondré outre Atlantique depuis 2002, passant de 67 % à  63 %  en 12 ans, pour atteindre des niveaux extraordinairement bas que l’on n’avait plus vu depuis que les femmes ont rejoint la force travail dans les années 70. (Voir le graphique ci-dessous).  Près de 100 millions de personne, capables et en âge de travailler, ne travaillent donc pas et les statistiques du chômage masquent cette réalité en ne calculant le taux de chômage qu’en prenant en compte ceux qui y sont inscrits et en excluant du dénominateur tous ceux qui officiellement ne cherchent plus du travail. Par contre, sont collés au numérateur tous ceux qui ont travaillé ne serait ce que quelques heures dans le mois. Et c’est ainsi que la banque centrale US nous annonce fièrement que les USA sont quasiment en plein emploi.  On peut difficilement se foutre plus du monde. Si le revenu médian est en baisse et si le taux de participation est au plus bas depuis  le début du siècle, personne ne devrait dire que la situation est satisfaisante. Elle ne l’est pas.

Force de travail

  • Compte tenu des taux très bas maintenus par la banque centrale, tous les économistes s’attendaient à un boom des dépenses d’investissement. Comme  il était prévisible cependant, nous avons eu à la place  une explosion des rachats de leurs actions par les sociétés elles mêmes, mais de dépenses d’investissements fort peu, ce qui explique sans doute l’absence de croissance du revenu médian puisque sans investissements pas de hausse la productivité et sans hausse de la productivité, pas de hausse de l‘emploi et du niveau de vie.

 

  • Beaucoup, beaucoup d’indicateurs se sont méchamment retournés à  la baisse dans les quelques derniers mois. Citons les chiffres de l’emploi, les commandes de bien durables, l’indice des surprises économiques de Citicorp, les ventes des sociétés manufacturières … A titre d’exemple, je fournis le graphique suivant qui retrace les ventes , les commandes et les investissements durables de l’industrie manufacturière aux USA, ainsi que leurs ventes en dollars courants. Nous sommes négatifs sur les 9 derniers mois pour toutes ces variables ,ce qui a eu tendance dans le passé à  marquer le début d ‘une récession. Si une récession venait a se produire dans un futur proche, voila qui serait une grande , une très grande surprise…


  • image006La tendance baissière sur les prix reste très forte, ce qui explique sans doute les difficultés qu’ont nombre de sociétés a enregistrer des chiffres d’affaires en hausse d’une année sur l’autre .Tout cela est quand même très surprenant surtout si l’on prend en compte les mesures de soi disant stimulation  qui n’ont cessé de s’accumuler depuis plus de six ans.

Donc l’économie US ne me parait pas engagée dans une croissance particulièrement robuste, bien au contraire.  Ce qui risque de nous créer un léger problème. Certes la banque centrale n’a pas réussi à relancer l’économie Américaine, mais elle a par contre complètement  parfaitement réussi à convaincre les marchés financiers qu’elle était capable d’empêcher toute baisse des actions ,  et ce jusqu’à la fin des temps.Et du coup la hausse des actions aux USA depuis 2012 a été de loin la plus régulière que l’histoire ait jamais connu, ce qui me laisse une drôle d’impression..Résumons-nous.

La banque centrale Américaine  est peut être en train d’échouer dans sa tentative de relancer l’économie US,  mais les marchés sont convaincus que cela n’a aucune importance et que la Fed pourra empêcher toute baisse des actions, le cas échéant en imprimant à nouveau de l’argent…

J’ai comme un doute…

Et le problème est que si l’économie déçoit et si les marchés se mettent à baisser, comme ils le font toujours dans ce cas là nous nous retrouverons dans un monde où la banque centrale n’aura plus aucun moyen d’action et où elle sera de plus complètement décrédibilisée.

Voila ce que me dit mon instinct. Et du coup, je n’ai pas très envie de traverser la place…

Je réduis mes actions et lève du cash.

 

 

Apres tout, nous arrivons en Mai.

 

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

52 Commentaires

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  • francis lapointe

    19 avril 2015

    Bonjour M. Gave,

    Vos analyses et critiques sur l’économie mondiale sont des plus intéressantes. Y a pas à dire vous n’avez pas peur des mots!

    Bref, personnellement, je m’interroge sur le prix de l’or soit disant valeur refuge ?

    Dans un monde économique aussi incompréhensible qu’a notre époque comment expliquer la baisse constante de l’or. Beaucoup avance que le prix de l’or (au dires de grands spécialiste en la matière tels que; Eric Sprott, Harvey Organ….) que le prix de l’or (spot) serait manipuler à la baisse?

    Ma question; est-ce que ses propos tiennent la route sur une manipulation des cours de l’or ?

    Avec votre sens critique et vos analyses profondes sur le monde économique, je crois que le temps est venu de faire le point sur l’or qui à perdu de son lustre.

    Francis Lapointe
    *d’un nouveau lecteur du Canada qui prends plaisir à vous lire régulièrement.

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    • idlibertes

      20 avril 2015

  • daniel de la taille

    19 avril 2015

    Il oublie le poids des millions de Latinos qui sont venu aux USA. C’est une charge énorme, même pour un pays qui n’a pas la distribution généreuse comme la France.

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  • William GONTIER

    18 avril 2015

    Aujourd’hui, on peut estimer que la technologie permettrait de supprimer une majorité des emplois occupés par des humains. Des freins importants se présentent pour ralentir ce mouvement. Mais la tendance paraît difficile à inverser. D’autant plus que l’introduction de robots et leurs progrès ne sauraient être remis en cause du fait de leur capacité à faire progresser des domaines de première importance pour les humains (e.g. santé, armement). Le travail va largement disparaître. La baisse de la population active n’est donc plus à considérer comme résultant systématiquement d’une inadéquation d’une économie mais de sa possible avancée dans la transition. La création monétaire est encore liée au coût des projets qui sont encore eux même largement déterminés par le prix des salaires permettant la réalisation desdits salaires (qui vont être amenés à disparaître). Or le coût des projets est amené à baisser par l’implication moindre d’humains dans les projets. Pour gérer ce changement de paradigme, on peut penser que les QEs sont là pour maintenir une masse monétaire constante et contre carrer l’augmentation de l’efficacité interne du système.

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  • Jean Vandenbrande

    18 avril 2015

    L’Amérique et l’Europe croient qu’il vont s’en sortir par l’inflation.
    C’est une erreur magistrale !

    Il faut lire le livre de Florin Aftalion
    La France a dominé l’Europe pendant des siècles ! Sa chute commence à l’issue de la guerre de 7 ans, qui lui ôte une bonne part de ses possessions coloniales.
    Il faut lire le livre de Florin Aftalion “L’Economie de la Révolution française” (Ed Les Belles Lettres).

    Les Français adorent se raconter des légendes concernant leur passé, surtout lorsqu’il s’agit de leur révolution qui était pourtant bien nécessaire, mais qui a tourné au fiasco le plus total. Il a fallu que après avoir lu Michelet et ses âneries pondues systématiquement à côté de la plaque que j’en arrive à Pierre Chaunu et François Furet qui soupçonnent, (enfin !) que la mentalité française est viciée à la base. Son goût pour l’émission monétaire est une des raisons de son malheur.
    Florin Aftalion vous explique tout !

    Et surtout ne pensez pas que la France est guérie ! C’est plutôt tout l’Occident qui est malade de ses émissions monétaires intempestives. Tout cela semble anodin et pourtant, cela finit par se payer très cher !

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  • Ty

    16 avril 2015

    Je vis aux usa… Il,y a du travail pour les gens qui veulent travailler….
    Le pays est dynamique…. Chaque fois que je rentre en europe a l’exception de l’allemagne ou de la suisse… plus particulierement en france je percois un declin un pays entrain de crever….. C’est un ressentiment mais ce feeling ne m’a jamais trompe….. Je suis un fidele lecteur de IDl, toujours impressionne par la lucidite de mr Gaves mais pour une fois je trouve Charles Gaves assez ridicule…. Il n’a pas cesse au cours des derniers mois de conseiller d’investir sur des entreprises americaines aux usa, repete maintes fois que les usa etaient le seul pays sur la bonne voie etc etc il y a encore qq semaines et aujourd’hui boom il nous sort un article qui contredit tout ses articles des dernieres mois ou semaines….. Je suis assez dubitatif….

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    • idlibertes

      16 avril 2015

      Cher monsieur

      Ce n’est pas contradictoire du tout. Il vous dit « ne jouez pas le dollars (US government) mais vous pouvez acheter des actions schumpéteriennes US ou autres du moment qu’elles n’ont aucun lien avec l’Etat US a proprement parler ».

  • BA

    15 avril 2015

    Mercredi 15 avril 2015 :

    La Grèce « a de l’argent pour deux semaines. »

    Le temps presse pour la Grèce : le gouvernement a jusqu’au 20 avril pour présenter aux autres membres de la zone euro la liste des réformes qu’il entend mener, un dossier sur lequel Grecs et Européens ont déjà étalé leurs désaccords à trois reprises. Mais où en est le pays à moins d’une semaine de cette échéance décisive ? Kostas Botopoulos, président de l’autorité grecque des marchés financiers, était l’invité d’Europe 1 mercredi matin. Et il n’a pas caché la situation difficile du pays.

    Des caisses vides dans « deux semaines ».

    « Le gouvernement lui-même a admis qu’il y a de l’argent dans les caisses pour deux semaines, jusque début mai. Après, il y aura des problèmes pour honorer nos obligations intérieures et extérieures », a reconnu le président de l’autorité grecque des marchés financiers.

    http://www.europe1.fr/economie/la-grece-a-de-l-argent-pour-deux-semaines-2428349

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  • svl

    15 avril 2015

    Cher Mr Gave

    j’imagine que vous connaissez cette expression:

    « les Pessimiste sont des Optimistes bien informés »

    Et je pense que votre intuition me semble justifiée.

    Car il est évident à mes yeux qu’il y a « des Choses » qui ne vont pas et que les gouvernements se gardent bien de les annoncer. (s’il sont réellement bien informés ce qui me laisse un peu perplexe parfois tout de même.)

    Il est tout aussi évident que les actions des Banques Centrales et Privée (les même maisons) sont toutes aussi un échec et que rien n’a eu été fait pour régler les Problèmes économiques dans le monde alors qu’ils étaient déjà au courant dans les année 90 de ce qu’ils venaient de créer serait un désastre pour ceux qui les suivraient. L’argent devenant la Morale de l’existence Humaine n’est il pas ?

    Je vais vous avouer une chose assez lucide c’est que notre système est tout simplement à l’image de l’Amérique un véritable « Fake. Ce que nous observons ne sont que de simples cartes postales qui en vous rendant sur place n’y ressemblent pas …Un peu aussi comme l’argent que nous gagnons et qui n’existe pas non plus.
    Certains vont même affirmer qu’il va être plus facile de gagner de l’argent en achetant des boites de conserves que sur les marchés financiers sachant d’autant plus que cela nous permettraient de nous alimenter.

    Malheureusement l’être Humain a cet Ego qui le ronge et dont le temps passer à vivre n’a d’utilité qu’à se soumettre à créer des choses qui ne lui sont d’aucunes utilités ou qui en fait existé il y a déjà des siècles sont une forme différentes.

    « les gens achètent des choses qu’ils n’ont pas besoin avec de l’argent qu’ils n’ont pas, pour impressionner des gens qu’ils n’aiment pas ».

    Et pendant ce temps là nous nous focalisons sur des problèmes économiques, permettant ainsi à certains détourner de l’attention au vrai Problème qui est celui de l’alimentation, un autre qui se passe si je puisse dire haut dessus de notre tête…

    La vérité est ailleurs… et celle-ci ne serait pas une bonne idée à révéler.

    Car ils nous mentent depuis au moins 15 000 ans… et tout est faussé depuis bien longtemps…

    Un plaisir de pouvoir lire un Homme qui se pose les bonnes questions, avec réalisme.

    Cordialement.

    Répondre
  • Josick Croyal

    15 avril 2015

    « C’est un processus intellectuel très troublant »
    C’est ce qui m’a effectivement fortement intéressé dans ce texte. Et il me semble que c’est justement ce processus que cartographie le simple jeu de 54 cartes qui me parle.
    Au début tout va bien. Plénitude. Puis un sentiment diffus ou un flash explicite, cela en totale contradiction avec l’ambiance paisible de pays sages qui s’exprime.

    De là deux comportements possibles :
    • Effacer tant que possible la note dissonante, la passer à la trappe, la gommer. C’est à quoi vont perpétuellement s’escrimer les zozautorités pensant ainsi continuer d’assurer leur confort. Circulez, il n’y a rien à voir. Attitude du général qui refuse de prendre en compte le particulier.
    • Tenir compte de ce ressenti en dissonance, écarter donc ce qui semble bien (eu). On Jette EU, nom de la 55ième carte, carte alors considérée en trop… Et on libère ainsi le J’EU de 54 cartes.

    Face à un nouveau jeu de carte libéré, c’est la fébrilité, quasi la curée : on les bats (y sème du désordre) et on les distribue espérant tomber sur les « bonnes ». Ayant écarté ce qui est « bien », on espère récupérer au plus vite ce qui sera à nouveau bien.
    « j’ai un sentiment diffus que les « vibrations » que j’enregistre instinctivement ne sont pas les bonnes et je me mets à chercher fébrilement ce qui ne va pas. » écrit Charles.

    Ensuite, l’on va donc chercher à aligner les faits comme autant de traverses de chemin de fer. Autrement dit, on pose pied sur la réalité concrète, portion de réalité qui aurait tendance à illustrer notre ressenti.

    J’utilise la notion de traverses de chemin de fer à dessein. Un processus intellectuel a été nommé « Décalaire » par feu Jacques Ravatin… On peut ressentir ainsi ce concept… On s’attache à compter les traverses d’une voie de chemin fer et à un certain moment, on ne peut plus compter… De se reconcentrer pour continuer à compter… puis idem… Ainsi la notion de Cumulo-Décalaire.
    C’est comme si posant le pied, il finissait ensuite par décoller… Processus de la marche cérébrale ?

    C’est la suite 123456789 du jeu de carte qui va illustrer ce processus d’alignement des faits visant à corroborer l’intuition initiale. Ainsi Charles s’exprime : « Je vais donc faire un petit récapitulatif des choses qui me troublent outre Atlantique. »

    Ensuite, le déca, le 10, l’irruption du zéro qui décale l’unité ainsi constituée (123456789), la magnifie comme le 1 se trouve magnifié en 10, touche shift (touche zéro qui ne fait rien d’elle-même) qui magnifie la minuscule en MAJuscule.

    L’effet de cette rupture est illustré par l’apparition des cartes royales (Valet, Dame, Roi). Comment le comprendre ? L’interprétation devient délicate. Irruption dans le monde qualitatif, monde caché du cœur du cratère du volcan, la série chiffrée illustrant son ascension externe ? Il pourrait aussi s’agir de la manifestation d’une lumière intérieure qui participerait à nous faire voir le monde autrement, à nous faire agir pour nous mettre « à l’abri de son effondrement », tout simplement à l’« a-bri » (a privatif), évitement du bri, de l’effondrement.

    Même si l’effondrement extérieur n’a pas ensuite lieu, on peut le voir comme un exercice cérébralement fécond. Ce peut être aussi en préparation du coup d’après, le réarrangement induit l’ayant préparé. Dans une marche, il y a de nombreux pas.

    Le caractère troublant de ce processus viens probablement de l’ambivalence… Effondrement intérieur (cœur du volcan) et effondrement extérieur se jouant l’un de l’autre.

    Voilà donc ce que m’a inspiré ce texte. Désolé d’être autant « à part », idiot du village.

    Répondre
    • Josick Croyal

      17 avril 2015

      L’erreur dans mon commentaire est de dire que l’on réalise la suite « 123456789 » pour découvrir le zéro, cet autre qui ensuite prend de la valeur à nos yeux…

      Cela n’est pas dans la démarche que l’on observe… Je pense que l’on fait plutôt dans le I II II et parfois IV et que l’on va alors vite se mettre à l’abri, quittant un terrain volcanique, terrain qui nous semble miné….

      Si l’on a intégré extérieurement le zéro qui nous a permis les opérations sur les masses, et de là la société de production de masse, l’on n’a, par contre, pas du tout intégré le zéro du point de vue psycologique. Nous en sommes là qu’aux « chiffres » romains (je met entre guillemet car c’est le zéro -sirft- qui a donné son nom aux chiffres).

      Et comme la reconnaissance de l’autre capote, l’étatisme pense jouer ce rôle et se développe à fond. C’est aussi une connerie mais les deux sont liés.

    • Josick Croyal

      19 avril 2015

      On peut comprendre l’IDL comme une tentative insensée et exceptionnelle de s’inscrire au coeur de l’erreur Euro (et des conséquences volcaniques qu’elle induit), cela pour inciter à en en prendre connaissance et par voie de conséquence, contribuer à la juguler.
      Il semble donc naturel que soit révélé sur ce site de l’IDL la valeur de la suite 123456789 qui illustre un cheminement vers la qualité en terrain volcanique. Arrivé en crête du volcan, le I (un) romain change de nature, se trouve décalé par le zéro, et se dote alors visuellement d’une queue en tête (la suite unitaire 123456789 se trouve complétée d’un Valet Dame Roi)… Ainsi notre 1 crochu… ce qui amorce la possibilité d’association avec un autre 1… Deux uns penchés l’un vers l’autre (des amoureux qui se bécoquent) qui finissent mariés, reliés par un joug (ainsi le lien conJUGale), réalisent graphiquement un A. Nous passons alors du quantitatif au qualitatif.
      L’Euro est une mise sous le joug de monnaies locales dans l’espoir de passer à quelque chose de qualité, d’irrévocable. On continue d’y croire malgré les distorsions que cette monnaie contre-nature provoque… On est vraiment sous le joug de cette monnaie européenne. Comme autrefois, le divorce est considéré impossible. Mais lorsque le mariage est factice… quelle autre solution ?

  • Damien

    15 avril 2015

    Bonjour à tous.

    Pour ceux que le cycle de Kondratieff interesse je conseille vivement la lecture de « The Kondratiev Cycle: A generational interpretation » de M. Alexander. Le cycle s’est allongé parce que nous vivons plus longtemps.

    Bien amicalement

    Répondre
  • vieux dinosaure

    14 avril 2015

    Le fait que les banques centrales supportent les marches financiers est une poliitique voulue et pensee. Elle a sa logique.

    Voila un extrait du dernier livre d’Alan Greenspan « The map and the territory ». On ne peut etre plus clair :

    « stock prices are not merely a leading indicator of business activity but a major contributor to changes in that activity… »
    « Stock prices gyrations have a profound effect not only on financial markets but on the real economy as well. Capital gains and losses are key factors in the ups and downs of the business cycle… »
    The empirical results suggest that approximately 2.9 cents of every dollar in the equity holdings of households , 3.6 cents of every dollar of market value of equity in ownership of occupied homes, and 1.3 cents of assets accumulated are spent during that year on consumption expenditures… »
     » Data for the years 1952 to 2013 indicate that on average 12 percent of personal consumption expenditures were determined by increases in household net worth « …

    Voila la raison du  » Greenspan’s put » qui a quand meme tenu plus d’une decenie. Le cauchemar de la FED est un retournement des marches suite a une hausse des taux. Selon leur modele ci-dessus la consommation des menages ( 3/5 du GDP) plongerait.

    Répondre
  • BA

    14 avril 2015

    Nous volons tous dans le ciel, le cul posé sur une bulle.

    La base monétaire, c’est la création de monnaie par les banques centrales.

    Pour suivre l’évolution de la base monétaire depuis 2008, regardez bien le graphique 2 :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=83417

    Aux Etats-Unis, la base monétaire était de 800 milliards de dollars en 2008. Depuis, elle a explosé. En 2015, elle est de 4500 milliards de dollars.

    Et au Royaume-Uni ?

    Au Royaume-Uni, la base monétaire était de 70 milliards de livres sterling en 2008. Depuis, elle a explosé. En 2015, elle est de 370 milliards de livres sterling.

    Et au Japon ?

    La banque centrale du Japon augmente la base monétaire de 80 000 milliards de yens par an ! C’est une augmentation équivalent à 620 milliards d’euros supplémentaires par an !

    Et en Europe ?

    La Banque Centrale Européenne a annoncé qu’elle allait injecter 1140 milliards d’euros supplémentaires dans le circuit ! C’est 60 milliards d’euros supplémentaires par mois, jusqu’en septembre 2016 !

    Conséquence :

    Depuis 2008, les banques centrales ont SANS LE VOULOIR créé de gigantesques bulles boursières et de gigantesques bulles financières.

    Depuis 2008, les banques centrales ont INVOLONTAIREMENT placé toute l’économie mondiale sur des bulles boursières et sur des bulles financières.

    Aujourd’hui, toute l’économie mondiale est en lévitation.

    Malheureusement, une bulle ne peut pas gonfler jusqu’au ciel.

    Malheureusement, une bulle finit toujours par éclater.

    Préparez-vous au grand « Plop ! »

    Vous avez aimé la crise financière de 2008, vous allez adorer la prochaine.

    lenouveleconomiste.fr/vous-avez-aime-la-crise-financiere-de-2008-vous-allez-adorer-la-prochaine-26731/

    Répondre
  • GM

    14 avril 2015

    Et pourtant l’EURUSD continue à s’effondrer à une vitesse vertigineuse, ça donne une idée de l’état dans lequel est l’eurozone.

    Mais vous avez mis le doigt dessus : les marchés sont absolument persuadés que cette situation de hausse du marché actions induite par la Fed est perpétuelle. Le plan, c’est continuer d’imprimer et serrer les fesses pour que la « confiance » ne s’effondre pas. Il n’y a pas de plan B.

    On est quand même assez loin dans le village Potemkine, là. Comme dit Alf plus bas le plan est de tenir cette situation aussi longtemps que possible en priant pour que le black swan qui fera s’effondrer le château de cartes se produise dans une autre région.

    Donc oui, lignes de crédit et actions, je ne vois que ça. Et un peu d’or en assurance/placement.

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    13 avril 2015

    Est-il si rationnel que ça de vouloir tout rationaliser ?

    Qui a dit que nos comportements étaient rationnels?

    Répondre
  • GAUTHIER

    13 avril 2015

    Du cash ? D’accord mais sous quelle forme ? En étant créancier du système bancaire ? Au risque d’être spolié d’une manière ou d’une autre…Pour ma part, je fais exactement l’inverse, n’ayant que des actions et 0 cash, avec une ligne de crédit…

    Répondre
    • idlibertes

      13 avril 2015

      Je crois que c’est ce que dit Charles aussi

  • Erwin

    13 avril 2015

    « Cela veut dire que la moitié ou plus des citoyens aux Etats – Unis ont un revenu plus bas (en termes réels) qu’il y a deux décennies puisque la moitie des citoyens sont en dessous de la médiane et l’autre moitie au dessus, par définition. »

    Frédéric Bastiat trouverait bon de rappeler que le revenu en dollar (en valeur nominale ou réelle) ne permet, par définition de « valeur », que de mesurer les utilités onéreuses accessibles (les « valeurs »), et non les utilités devenues gratuites depuis (la vraie Richesse des nations et des peuples sur le long terme). Certes cela pourrait être beaucoup mieux (et c’est ce qui me navre), mais qui, parmi les 50% les plus pauvres aux USA (et dans la plupart des autres pays du monde), choisiraient de vivre dans les années 1990 plutôt qu’aujourd’hui (avec toutes les implications sur les utilités gratuites ou quasi gratuites d’aujourd’hui) ?
    Ce progrès de la condition de l’humanité s’est fait malgré l’omnipotence croissante des Etats (hormis quelques exceptions comme Singapour), cela est clair, mais le progrès est bien là et l’on peut s’en féliciter et avoir au moins une raison d’être optimiste pour l’avenir.

    Répondre
    • nolife

      13 avril 2015

      Ceux qui bossaient chez GM ou autre pour 30 $/h et qui bossent en temps partiel au Mcdo ou à Walmart pour 10-11 $/h, ceux qui ont perdu leur maison ( 1 gamin sur 30 est « homeless » ), ceux qui ont disparu des écrans radars du BLS, les retraités qui bossent encore, ceux qui bénéficient des foods stamps …

      Personnellement entres les 90’s et maintenant le choix est vite fait …

      http://www.huffingtonpost.com/2014/11/17/child-homelessless-us_n_6169994.html

      Alors oui, il n’y avait pas youtube, une fois qu’on ratait un truc à la TV, bah c’était quasi impossible de le revoir mais bon youtube ne fait pas beaucoup de profits, raison pour lesquelles ils augment la dose de publicité et tout ce numérique qu’on nous a survendu, pour l’instant rentabilité faible pour beaucoup de boites … et pour l’instant nous avons eu la création et la destruction mais pas encore la recréation du moins pas dans des boulots bien payés, donc oui c’était mieux avant …

      http://www.wsj.com/articles/viewers-dont-add-up-to-profit-for-youtube-1424897967

      http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/03/aux-etats-unis-les-creations-d-emplois-ralentissent_4609417_3234.html

      « Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. »

      Pourtant on nous a annoncé des croissances à 4,6 et 5 %, plus c’est gros, plus ça passe …

  • Francis

    13 avril 2015

    Vous n’avez pas voulu parlé de politique, mais le jour de la confirmation de la candidature de H. Clinton à la présidence (qui pourrait s’opposer à Jeb Bush), on ne peut qu’ajouter à votre liste de constatations économiques, la triste constatation politique que le grand défenseur de la démocratie, semble destiné à être gouverné par des dynasties: Kennedy, Bush, Clinton…Pour utiliser un anglicisme, ça sent le cronisme (plus parlant que le mot copinage).

    Répondre
    • DrStef

      15 avril 2015

      « Cronysm » pas « cronisme » qui désigne la prédation des jeunes par les « parents » essentiellement chez les animaux.

      Sur le fond je partage votre point de vue.
      Bien cordialement

      Stef

    • DrStef

      15 avril 2015

      Au temps pour moi « Cronyism » cette fois-ci c’est la bonne

      Stef

    • Josick Croyal

      15 avril 2015

      Autant… ;=)

  • riz

    13 avril 2015

    Les Américains ont leur retraite indexée sur le niveau de la bourse c’est pour cela que la bourse ne doit jamais baisser sur le long terme et que l’Etat par l’intermédiaIre de la fed y veille . Mais cela crée un énorme effet richesse surtout chez les Ricains où tout frémissement de la bourse ou de l’immobilier vous pousse à vous endetter auprès de votre banquier .La bourse a triplée depuis le bottom de 2009 , le nasdaq n’en parlons pas cela me donne le vertige .Ils ont aussi le gaz et pétrole de schiste depuis 2010 , 1 million de barils jour et par an supplémentaire cela aide .Puis un coût de l’énergie comme le gaz très compétitif qui remplume leur industrie (chimie etc …) .Les entreprises regorgent de cash mais n’investissent pas sur le sol américain on peut donc penser qu’il y a une absence de demande car sinon ils investiraient , ils ont donc probablement des fuites de production en Chine et de pouvoir d’achat .Les Chinois ne consomment pas (2 fois moins par rapport au pib que les occidentaux) mais ils produisent et exportent ….
    La finance de part son effet de levier a un effet mécanique sur l’économie : les prêts sont gagés sur les hausses de cours de bourse , immo , et obligataire ce qui booste artificiellement la croissance en haut de cycle mais sur du vent lorsque les marchés sont chers comme actuellement .

    La bourse c’est du gonflage dégonflage automatique comme l’on fait par un canot pneumatique . En 1987 un crash et bien on regonfle après , ensuite guerre du Golfe 1 + saving et loans (genre freddi mac et fanny mae ou je ne sais quoi comme en 2008) puis on regonfle mais là assez sainement avec la révolution internet et télécommunications .
    Ensuite boom de 2000 car Y2K avec les grandes centrales du monde qui gonfle juste avant le 1 janvier 2000 d’où le boom discontinu de septembre 1999 au premier janvier 2000 et ensuite boom hyper dégonflement la première semaine de janvier 2000 (boom ouais le y2k is finish !!) .krach internet puis on regonfle tjs avec la fed puis 2007 savings and loans again ensuite on regonfle en 2009 et là on arrive dans une phase bien avancée du regonflement mais avec des fondamentaux en effet pas si sains que cela donc on attend le burst après le boom .L’économie c’est du boom/burst programmé c’est donc un système instable (bâti sur du sable) , pourquoi c’est instable , parce que les monnaie flotte comme des folles entre elles , que l’argent se déplace à la vitesse de la lumière d’un clic de souris ….
    Nous sommes dans une économie casino baudruche genre montagnes Russes qui donne un peu mal au coeur car on est régulièrement secoué comme dans un shaker .C’est sûr que l’Américain moyen doit avoir beaucoup moins confiance que dans les années 50 car on sait la visibilité réduite , on navigue à vue .
    Dans les années 80 on avait 2.5% de croissance ensuite 2% la décennie suivante dans les pays développés puis 1.5 % puis 1% dans la décennie en cours ce qui n’a pas empêché de gagner 1 millions de chômeurs supplémentaire en France par exemple dans la décennie 80 et là on nous parle de reprise du moins en France alors que l’on va détruire 17 000 emplois dans le secteur privé au premier semestre 2015 (drôle de reprise si on continue de détruire des emplois dans le secteur privé marchand !!!) .
    Mais puisque les bourses vous disent que l’on est en haut de cycle et que c’est la reprise et bien on attend sereinement le burst bien saignant celui là qui ne manquera pas de survenir comme on y est désormais habitué système oblige .
    Ce système boom burst désormais sans emploi ne profite qu’à une petite oligarchie donc l’emploi on s’en fout !!

    Répondre
  • Vincent L-F

    13 avril 2015

    Voici un texte qui reflète très largement ce qu’un intervenant hebdomadaire de BFM Business hurle depuis 18 mois. Olivier Delamarche pour ne pas le citer…
    Comme ce monsieur est d’un style très « bear » voire grégaire dans ces interventions sanguines, il reçoit un échos faible à ses maintes alertes.

    Ce qui est assez troublant, c’est que je ne sais pas si cela doit me rassurer ou me faire peur car si vous êtes d’accord avec lui, nous allons tous bon train dans le mur.

    Monsieur Gave, j’en arrive à ces trois hypothèses, à départager absolument:
    1 – Vous êtes un peu en retard sur M. Delamarche
    2 – Tout cela n’est pas le plus grave, il y a pire (mais alors quoi?)
    3 – Vous ne passez pas assez sur BFM Business

    Je choisi l’option 3.

    Salutations

    VLF

    Répondre
    • Francis

      13 avril 2015

      @Vincent L-F,

      J’espère pour vous que votre épargne n’a pas été gérée par Olivier Delamarche depuis 2009…Il ne cesse de prêcher la catastrophe depuis, pendant que le S&P a gentiment triplé!
      La comparaison avec Charles Gave n’est pas très appropriée.
      Cordialement

    • nolife

      13 avril 2015

      Au passage, le S&P triple parce que triple QE …

      « Don’t fight the Fed. » 🙂

    • Vincent L-F

      13 avril 2015

      @Francis,

      Merci Francis, j’ai peu d’épargne donc pas ce souci pour le moment (et je vous suis quant aux performances de platinium gest.)
      Ne vous méprenez pas sur mon compte, je ne compare pas les performances de l’un ni de l’autre (40 ans de règne indiscutable contre 10 ans à peine sans grands résultats) mais je regarde les discours.
      Vous m’accorderez que ODM annonce souvent contre vents et marées des réalités qui finissent par se vérifier: croissance réelle de la chine, situation du japon, QE européen, réalité de l’économie des US (emploi réel, QE, conso, pétrole).
      Comme CG d’ailleurs, avec l’euro entre autres.

      C’est pour cela qu’il serait intéressant de la voir ensemble en face à face un lundi matin chez N.Doze.

      Salutations

    • Jean Vandenbrande

      15 avril 2015

      Francis
      C’est vrai qu’avec Olivier Delamarche, vous avez raté des marches dans ;ascension de votre portefeuille. L’idéal a toujours été de vendre son portefeuille gonflé à l’hélium la veille « ouvrable » du lundi noir, le jour où tout commence à s’écrouler.
      Dans une prophétie, le coté obscur et inconnu est toujours le délai dans lequel la prophétie s’accomplit..
      Il faut donc
      1° Ne pas croire les instances officielles qui vous prédisent des lendemains qui chantent. Ces instances ont la possibilité de gonfler artificiellement les marchés et elles ne s’en privent pas. Et quand l’une commence, les autres doivent suivre…
      2° Il faut investir, mais comme un joueur d’échecs qui teste son prochain coup, il faut garder le doigt sur le pion qu’on avance et imaginer les conséquences du mouvement projeté. En clair, cela veut dire qu’il faut vendre vite lorsque le krach s’annonce. Aussi longtemps qu’on observe que le monde boursier a tendance à croire les fausses nouvelles optimistes que dirigeants sèment à tous vents, ne vendez pas.
      3) C’est donc une affaire d’intuition : souvent il faut un événement fortuit, mais de mauvaise augure, que le monde boursier ne peut digérer. Une baisse des cours s’amorce et se poursuit une semaine et puis s’écroule littéralement.

      Ce que Olivier Delamarche ne comprend pas, c’est que les boursicoteurs aiment qu’on les trompe. Ils écoutent donc Greenspan, Bernanke et Yellen, Draghi et tous les autres.

      Il faut bien comprendre que dans cette affaire, quasi tous vont perdre le jour du grand KRACH. Donc tous soufflent sur la bulle pour qu’elle monte encore. PERSONNE ne peut prédire rationnellement QUAND le mauvais grain de sable va faire tout capoter.

      Dans le récit que Mr Gave a fait de l’affaire LAW, il a rappelé que c’est le carrosse du Prince de Conti qui a fait tout basculer. Le Prince a été le premier à exiger le remboursement de ses titres en or. Remarquez que ce Prince, par son geste, a TOUT perdu, car aucun titre n’a été remboursé en or. Il était soit très courageux pour vouloir mettre fin à la comédie, soit complètement idiot en croyant qu’il recevrait de l’or. A mon avis, il était tellement riche que cette affaire de titres véreux l’a laissé indifférent.
      Cela me fait penser qu’un spéculateur très riche et très intelligent, comme G. Soros, pourrait déclencher le Krach et en tirer profit, pour lui seul.

    • idlibertes

      13 avril 2015

      D’accord pour le 3 en revanche pour Olivier delamarche, comme cela fait 18 mois qu’il le crie, il a pris du bearish depuis 18 mois et les résultats je crois n’ont pas été à hauteur des espérances des uns et des autres.

      La question est aussi de ne pas avoir raison trop tôt. Sinon, on est juste une cassandre , pas un ours.

      Charles a parfois raison trop tôt , pour l’euro par exemple mais personne n’avait pensé que l’on changerait les régles de financement en route. Pour le Dollars, les signes sont là. Alors credit crunch ou pas….

    • hans

      16 avril 2015

      « mais personne n’avait pensé que l’on changerait les régles de financement en route. »

      @ IDLIBERTES : vous touchez là un sujet essentiel sur lequel peu d’économistes réfléchissent, à savoir le changement de paradygme davantage politique qu’économique.

      N’est-ce pas une erreur de continuer par exemple d’analyser de façon monétariste contrariante dès lors que les réseaux décisionnels politiques s’interconnectent de plus en plus entre eux (le cygne noir face à cela étant la grogne des peuples…).

    • Vincent L-F

      16 avril 2015

      @Hans

      Je me posais cette question sous une forme sensiblement différente: la puissance économique n’est pas, rien ne contrôle vraiment le marché et rien ne peut le prévoir (sinon l’URSS serait… comme le dit CG). En revanche, la puissance politique existe, la « violente de bon droit », et passe son temps à agir en contradiction totale avec ses annonces et textes.
      Pourquoi donc ne pas lui faire confiance pour agir dans le sens du maintien du système? Et ce en dépit de la logique économique. Si le politique sent qu’il peut faire n’importe quoi, il le fera…

  • dede

    13 avril 2015

    Le revenu median tient-il compte du revenu des chomeurs? Le cas echeant, il y a peut-etre un lien de cause a effet entre taux d’emploi a la cave et revenu median en berne et c’est bien le taux d’emploi qui me tarabuste le plus. L’absence d’investissements est aussi tres inquietante car au contraire des banquiers centraux, je ne pense pas que la decision d’investissement depende du taux d’interet mais de la perspective de gains, je ne suis donc manifestement pas le seul pessimiste face a l’avenir…

    Sinon, peut-on trouver une explication dans la valeur du dollar : il vient de s’apprecier de maniere phenomenale, ce qui eleverait considerablement le revenu median libelle en une devise differente du dollar?

    En ce qui concerne la bulle sur les actions, il me semble que les nirp et zirp sont clairement coupables : comme les obligations (et le cash en Europe) garantissent une perte en capital, il ne reste que les actions ou l’immobilier pour trouver du rendement.
    Je n’aime pas du tout cette situation mais elle peut durer jusqu’au declenchement de la guerre (apres l’invasion de l’Ukraine en 2016 ou 2017, l’Union Europeenne pourra-t-elle accepter le rattachement de Kaliningrad en 2020 sans reagir?) : dans la mesure ou les gouvernements ne peuvent supporter la charge de la dette, les taux devraient rester proches du zirp jusqu’a ce qu’un choc plus important que 2007/2008 ne fasse exploser la situation.

    Répondre
  • Jean Vandenbrande

    13 avril 2015

    Encore un instant, Monsieur le bourreau, aurait dit la comtesse du Barry quand elle arrive près de la guillotine le 8 décembre 1793. Ce « petit instant » c’est ce que, constamment, le monde économique supplie la FED de lui donner.

    Toute la politique de la Fed c’est de trouver des moyens techniques pour retarder l’échéance.

    Jamais bourreau n’a été aussi bon et inventif à retarder le temps.
    Mais faut-il le remercier ? Un jour, le lourd couteau taillé en trapèze nous tombera quand même sur le cou.

    Répondre
  • Philippe Fabry

    13 avril 2015

    Cher Monsieur Gave,

    Merci pour ces chiffres, ces graphiques et cette analyse. Je n’ai ni le temps ni les compétences pour décrypter exactement ce qu’il se passe là-bas, mais mon instinct de libéral a effectivement tendance à me mettre à l’arrêt quand j’entends parler de reprise et d’Amérique sortie de l’ornière en connaissant l’accumulation des QE et les politiques néfastes de Barack Obama.

    Personnellement, je m’intéresse beaucoup aux cycles Kondratiev, dont je ne crois pas vous avoir déjà entendu parler. Il me semble que le dernier cycle, pour aller vite celui des télécommunications et d’Internet, a atteint son pic en 2000, pic dont le passage fut logiquement marqué par l’éclatement de la bulle internet. Depuis, les USA n’ont cessé de nier l’évidence et de refuser le creux de dépression indispensable à la redistribution de l’investissement, en espérant conjurer le sort par des esures de relance alors que les nouvelles grappes d’innovation n’étaient pas mûres pour permettre une authentique et robuste reprise. Lesquelles, si l’on suit Kondratiev, arriveront vers 2020-2025 (ce sont ces multiples innovations que l’on voit déjà apparaître à petites doses sur les marchés : robots, imprimantes 3D… je crois me souvenir que vous aviez fait un papier sur Contrepoints là-dessus). Dès, lors, il paraît vraisemblable qu’une vraie bonne reprise est improbable avant cette période, et que tout comme la bulle créée pour remplacer la bulle internet, la bulle actuelle va éclater aussi. Il me semble donc que la question du Kondratiev est centrale. Qu’en pensez-vous ?

    Répondre
    • Charles Gave

      13 avril 2015

      Cher Philippe
      Ravi que vous veniez sur notre site
      En ce qui concerne Kondratieff
      J ai essayé de réfléchir aux cycles longs et voici ce à quoi je suis arrivé
      Vous vous endormez en 1790 et vous vous réveilles en 1820, vous ne comprenez rien
      Vous vous endormez en 1890 et vous vous réveillez en 1920, idem
      Vous vous endormez en 1990 et déjà en 2015, tout a change
      Il me semble que la durée de vie des institutions stabilisantes soit d’environ 70 ans, et qu’ensuite elles s’ossifient et
      Doivent être détruites
      Quand les nouvelles institutions émergent, elles permettent la croissance pendant 50 ans,
      puis s’ossifient a leur tour et leur destruction prend vingt ans et cette destruction change la donne juridique et empêche toute croissance
      Nous sommes dans la phase de destruction des institutions qui ont été créées en même temps que la paix americana après la seconde guerre mondîale
      Et depuis 1990, ça chahute
      La Chine est en train d’ essayer de créer ses propres institutions, ce qui ne va pas manquer d’ accentuer le désordre
      Pour moi le cycle long est donc créé par des alternances de stabilité juridique suivies par un effondrement des structures mises en place par la puissance dominante quand elle cesse de l’ être
      Mon cycle fait plutôt 70 ans que cinquante pour le Kondratieff
      Amicalement, et comme on dit en Anglais » stay in Touch »
      CG

    • Arsene Holmes

      13 avril 2015

      Grace à IDL j’ai découvert Historionomie qui est excellent et l’article du 12 Avril sur la politique étrangères des USA très intéressant.

      Etes vous familier avec Martin Armstrong?

    • Arsene Holmes

      13 avril 2015

      et son Economic Confidence Model

    • Philippe Fabry

      16 avril 2015

      Non, je ne connaissais pas. Je vais me renseigner.

    • Philippe Fabry

      15 avril 2015

      Merci pour votre réponse.

      Intéressante, cette idée de cycle des institution de 70 ans. Je vais y réfléchir.

      A très bientôt,

      PF

  • caullet

    13 avril 2015

    J’ai eu la même intuition quand les média nous ont annoncé qu »il y avait de plus en plus en plus de très riches et de plus en plus de très pauvres.
    Ce qui est la conséquence de la dérive ploutocratique que nous constatons, dont le risque a été signalé par le doyen Georges VEDEL dans son traité de droit constitutionnel de 1949.
    Selon lui, le libéralisme ferait glisser la démocratie vers la ploutocratie.
    Simple question de répartition des richesses.

    Répondre
    • Arsene Holmes

      13 avril 2015

      A peu près toute les civilizations de l’histoire se sont terminées en oligarchie avant de se désintégrer.

      C’est le propre de la nature humaine.

  • hagen

    13 avril 2015

    Où investir? J’en perds le peu de latin que j’ai…

    Répondre
    • nolife

      13 avril 2015

      Pas en Chine, -15% pour les exportations et – 12.7 % pour les importations avec un excédent commercial qui chute de 60 à 3 milliards de $ et la Bourse de Shangaï qui salue la nouvelle en grimpant de 2 %.

  • nolife

    12 avril 2015

    A propos de la Chine, les marchés s’envolent alors que l’économie ralentit fortement, le Japon après avoir eu une croissance à 2 chiffres et exporté pas mal vers les USA a été terrassé par une bulle d’anthologie et est entré en déflation pour ne jamais en sortir, rajouté à cela vieillissement démographique, la Chine prend-t-elle le même sentier ?

    Il parait que l’indice de Shangaï a pris 10 % en une journée et que les gens empruntent pour acheter des actions (ce qui rappelle 1929 …)

    Vous nous avez dit d’acheter des actions Made in China, est-ce aussi le moment de vendre ?

    « Quand je ne comprends pas, je ne joue pas » ???

    Répondre
  • alf

    12 avril 2015

    Je ne suis pas certain que si l’économie US entre en récession alors la banque centrale sera décrédibilisée. Elle expliquera qu’elle n’a pas été assez keynésienne (dans la même veine,l’URSS ne marche pas donc il faut plus de communisme, L’UE ne marche pas donc il faut plus de fédéralisme, etc). Elle mettra les taux CT à zéro et fera un QE 4. Tout ceci sera relayé par tous les médias mainstream qui feront le service après vente. Tous les traders, hedge funds et gestionnaire de fonds auront des montagne de cash en plus pour faire monter les marchés (déconnectés de l’économie réelle) et enrichir principalement les 1%. Quel sera l »événement qui grippera cette « belle mécanique » et quand se produira t-il? Nul ne le sait. Comment revenir à des prix de marché sans tout faire péter? Comme pour l’URSS ou l’UE, il y a de forte chance que ça se termine pas bien.

    Répondre
  • nolife

    12 avril 2015

    Bonjour,

    A titre informatif, quel est selon vous le taux réel de chômage US ? (Les chiffres lus me donnent entre 5.5 et 16)

    Si je suis une banque et que j’ai un levier de 20 ou + et que j’ai emprunté pour jouer en Bourse, entre autres, + de 5 % de baisses me mettrait en faillite …

    Il est donc primordial de maintenanir les prix au-dessus d’un certain seuil, sinon appel de marges et …

    Autre chose, Mme Yellen a sous-entendu qu’elle relèverait le taux directeur de la Fed. déjà que les marchés n’arrivent plus à monter depuis 2015, un QE4 est il en gestation ? (Faut-il vendre ses dollars tout court ? Peut-on avoir un marché européen en hausse et un marché US en recul ? ).

    Dernière chose :

    « Et le problème est que si l’économie déçoit et si les marchés se mettent à baisser, comme ils le font toujours dans ce cas là nous nous retrouverons dans un monde »

    Ces derniers temps, n’est-ce pas plutôt quand une mauvaise nouvelle tombe, les marchés montent par espoir d’une nouvelle injection de liquidités, quand une bonne nouvelle tombe, les marchés baissent par anticipation d’une remontée de taux ? 🙂

    Répondre

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