1 juillet, 2019

Et voila! L’Allemagne va mal.

L’Allemagne est dans une situation épouvantable.

Commençons par la démographie.

Le taux de fécondité des femmes qui devrait être à 2.1 enfants par femme pour assurer le remplacement des générations stagne à 1.4 depuis des décennies, et du coup la population allemande baisse-déjà- de 200000 personnes par an et les choses vont s’aggraver.

En effet, et compte tenu du vieillissement inéluctable de la population, dans les années qui viennent, le nombre de retraités chez nos voisins va littéralement exploser et il n’y aura pas assez de jeunes pour payer les retraites de tous ces gens qui n’ont pas fait d’enfants. Tous les jeunes Italiens, Grecs ou Espagnols, chassés de chez eux par l’imbécile Euro et qui ont trouvé du travail outre-rhin vont quitter l’Allemagne à ce moment-là, tant ils n’auront pas envie de payer des impôts monstrueux pour soutenir tous ces vieillards stériles, dont le revenu va donc s’effondrer, ce qui n’annonce rien de bon pour la croissance.

Continuons par l’économie ; L’Allemagne qui a bénéficié d’une monnaie sous-évaluée a du coup investi massivement dans tous les secteurs ou elle était anormalement compétitive (à cause de l’euro, encore une fois), c’est-à-dire dans les voitures et les machines-outils qui servent à construire des voitures. Or, d’ici dix, quinze ans, plus personne n’aura besoin de voitures puisque des automobiles sans chauffeur se baladeront dans les rues et que chacun pourra en appeler une avec son téléphone. Voilà qui devrait faire baisser la production d’automobiles dans des proportions inouïes puisque la voiture d’aujourd’hui reste immobile environ 90 % de sa durée de vie.

Qui plus est, ces voitures seront électriques et toutes les batteries sont fabriquées en Asie. Et ces véhicules seront beaucoup moins compliqués et donc moins rentables que ceux fabriqués de nos jours. En conséquence, la rentabilité et le chiffre d’affaires de l’industrie automobile allemande vont s’effondrer.

Quelque part, l’Allemagne est devenue le producteur de diligences le plus efficace au moment où elles allaient être remplacées par les chemins de fer.  Voila qui mérite des applaudissements.

Mais ce n’est pas tout, loin s’en faut.

L’Allemagne a toujours été un pays mercantiliste, le but de la politique économique étant de dégager des excédents extérieurs.

Les autorités allemandes pensent qu’une balance commerciale est comme un compte d’exploitation pour une entreprise, ce qui est ânerie théorique considérable.  Si je vends des voitures et que je touche des bouts de papier en échange, émis par des gens qui ne me rembourseront pas, je suis gagnant ! Ah bon, que voilà une conception curieuse…

Dans le fond, le mercantiliste est un suceur de roue comme on dit dans le cyclisme. L’idée est de laisser les autres faire des efforts sans en faire aucun soi-même et de tirer les marrons du feu au dernier moment, non sans donner des leçons de vertu à tout le monde une fois la ligne franchie

Et donc tout est fait pour favoriser les exportations et freiner les importations. Du coup, le seul moment où l’économie allemande est en croissance se produit quand le commerce mondial se développe, comme le montre mon premier graphique.

 

 

Et  bien sûr, quand le commerce mondial ralentit, l’économie allemande entre en récession à chaque fois puisque les exportations allemandes baissent et que les exportations sont LA seule chose qui tire l’économie allemande, ce qui est bien normal puisqu’ils sont mercantilistes.

Et ce n’est pas une population dont le nombre diminue de 200000 personnes par an, déjà logée, et partant a la retraite qui va augmenter sa consommation…

Et comme nous sommes en train de passer dans le monde entier de la globalisation a la de-globalisation, il est clair que le commerce mondial va cesser de croitre.

Et donc les investissements vont s’écrouler puisque nous entrons dans une période de surcapacité.

Chacun sait que le PIB est égal aux dépenses de l’état (G) auquel il faut ajouter l’investissement (I), le solde du commerce extérieur (Exportations – Importations ou (X-M)) et la consommation (C), selon la formule Pib= G+I +(X-M) +C

Il est évident que la consommation, les exportations et les investissements vont baisser structurellement. Voilà qui n’augure rien de bon pour l’activité économique outre-Rhin. La seule chose qui va certainement augmenter ce sont les dépenses étatiques (G), à cause de la hausse du nombre des retraités, et donc les impôts ou la dette….

Mais il y a pire.

Depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis les débuts de l’Euro, l’Allemagne a prêté des sommes absolument immenses à tous ses voisins de la zone euro, pour qu’ils achètent des produits allemands. La totalité de ces prêts se montent à près de 900 milliards d’euro, les principaux récipiendaires ayant été les Espagnols et les Italiens.

Le contrat était en quelque sorte : « je vous donne une voiture toute neuve et en échange, vous me donnez une reconnaissance de dettes ».  A chacun de se rendre compte s’il vaut mieux être le Grec propriétaire d’une Mercedes ou le fond de retraite allemand qui a dans ses actifs la reconnaissance de dette du Grec.

La comptabilité de tous ces bouts de papiers reçus ou donnés par un pays europeen à un autre se fait dans un système appelé Target 2, un monstre technocratique de plus, auquel peu de gens comprennent quoi que ce soit.

Le deuxième graphique montre l’évolution de ce système « Target 2 entre l’Allemagne et le reste de la zone Euro, ou l’on voit que l’Allemagne a accumule 900 milliards d’euros de créances sur ses voisins.


 

Puisque les pays du Sud ne sont plus compétitifs, ils règlent ces déficits non plus en envoyant des produits venant de chez eux (du style vin, parfums ou avions), ni en vendant leurs actifs aux allemands (Majorque devenant un nouvel länder allemand), ni en liquidant leurs réserves de change (or ou dollar), ce qui était le cas avant l’euro, mais avec des bouts de papier qui ne sont rien d’autre que des reconnaissances de dettes qui ne seront jamais honorées.

Regardons les chiffres : depuis l’origine du monstre, l’excédent allemand cumulatif vis-à-vis du reste de la zone euro se monte à 864 milliards d’euros ce qui correspond a peu de choses près à la balance Target excédentaire de l’Allemagne telles que calculée par la BCE (900 milliards), et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

Et miraculeusement, cette somme est à nouveau à peu près équivalente aux déficits « Target » cumulés de l’Italie et de l’Espagne …

Explications pour ceux qui n’auraient pas compris :  l’Allemagne a pratiqué à une échelle inconnue jusque-là ce que l’on peut appeler le crédit fournisseur, prêtant à ses clients pour que ceux puissent acheter ses produits.

Les entreprises allemandes ont ainsi prêté 900 milliards d’euros aux italiens et aux espagnols pour que ces derniers achètent leurs voitures. Bien entendu, cet argent ne sera jamais remboursé et donc les soi-disant profits faits par les entreprises allemandes sont purement illusoires. Et quand cela deviendra évident, ces entreprises verront leurs cours de bourse s’écrouler, ce qui a déjà bien commencé.

BMW, VW ou Mercedes auraient pu coller leurs voitures sur un bateau et aller le couler au large de Hambourg, le résultat aurait été le même. Et bien sûr, quand ces créances ne seront pas remboursées, le système financier allemand sautera, ce qu’annonce déjà les cours de bourse des banques allemandes.

L’Allemagne dispose donc aujourd’hui d’un appareil de production pour fabriquer des automobiles hyperconcurrentiel, flambant neuf et en parfait état, après avoir foutu en l’air les appareils de production Italien ou Français grâce à la sous-évaluation de leur monnaie à l’intérieur de l’euro, ce dont tout le monde les félicite. Le seul inconvénient est bien sûr que plus personne ne va avoir besoin de voitures dans le futur, et que cet appareil ne vaut donc plus rien.

Et bravo !

A l’origine de tous ces désastres, l’Euro…

Avoir réussi à ruiner l’Allemagne après avoir détruit les industries Italiennes et françaises, voilà qui n’était pas à la portée du premier venu. C’est pourtant ce que messieurs Delors Trichet et Draghi et tous leurs alliés à Bruxelles ont réussi à faire en moins de vingt ans, ce qui donne une idée de leur immense talent.

Mais après tout, peut-être voyaient ils très loin devant eux et avaient-ils compris que l’Euro allait détruire l’Allemagne « in fine », ce qui était leur but ultime ? Certes, cela impliquait de ruiner d’abord la France et l’Italie, mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs disait Lénine. Si tel était leur but, ils ont parfaitement réussi et il me faut m’incliner, à contre cœur bien sûr, devant une telle prescience et une aussi remarquable capacite à organiser l’avenir. A côté d’eux Tocqueville apparait comme un enfant.

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

69 Commentaires

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  • Nanker

    16 juillet 2019

    Petite info comme ça en passant…
    Les clients de la DB sont en train de retirer leurs billes en urgence de cette banque pourrie.
    Les retraits (l’hémorragie?) atteignent le milliard par jour.

    Merkel n’a pas fini de trembler… 😉

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  • Laurent

    12 juillet 2019

    Merci beaucoup cher Charles ! (prononcé à l’anglaise, of course !)

    Article très intéressant pour moi !

    La belle conclusion de votre article m’a bien fait marrer. C’était juste magnifique ! AHAHAHAHAHA!! Nous les Belges on adore l’humour noir. gnêk gnêk gnêk! Ou l’humour tout court.

    Bon…il n’ya plus qu’à se saôuler la gueule en attendant la chute.

    Si un beau jour j’arrive à devenir le nouveau Roi de France une fois, vous serez mon grand Vizir de l’économie !

    Très amicalement, que la paix règne sur votre maison. Merci encore pour vos lumières!

    Bonne journée à tous.

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  • kingxvi

    8 juillet 2019

    L’Allemagne est systématiquement utilisée pour bousiller ses voisins, et in finé elle même. WWI, WWII et là guerre commerciale intra euro.

    Rien de nouveau sous le soleil, ce n’est qu’une répétition de la même partition.

    Ca profite à d’autres que les Européens. Les USA ont très bien apprécié la WWI et WWII qui ont permis de transférer le leadership du monde de l’Europe aux USA.

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  • Garofula

    4 juillet 2019

    1/ Les appareils de production Italien ou Français se sont foutus en l’air tout seuls comme des grands, à force de produire de la m… peu fiable et peu qualitative. Reprocher sa propre déficience au voisin qui bosse bien est une attitude infantile, pas un signe d’intelligence. L’euro n’a pas obligé Renault ou Fiat de fabriquer des caisses à savon tombant en panne en série en moins de 10000 km.

    2/ Le vieillissement de la population et sa réduction progressive est un choix de société économiquement neutre. Peu importe l’âge tant qu’on reste productif. On peut même penser qu’une société en moyenne plus âgée sera d’autant plus productive qu’elle aura accumulée plus d’expérience de la vie. De plus, une population qui vit plus longtemps en bonne santé réduit la part relative de son improductivité (éducation durant la jeunesse, puis grand âge en mauvaise santé). Evidemment, dans ce cadre, il ne faut pas vouloir prendre sa retraite à 50 ans, sinon ça coince. Par ailleurs, la robotisation va certainement accélérer le mouvement de réduction de la population dans de nombreux pays.

    3/ La situation de target ne pénalise pas l’Allemagne en cas de sortie de l’Euro, mais les pays du sud dont la nouvelle monnaie serait grevée de dettes impayables sur eux-mêmes avant d’être créée. La sortie de l’euro, ce serait une dévaluation magistrale garantie, l’appauvrissement soudain et brutal des populations du sud. A bien y réfléchir, ce sont plutôt les Allemands qui ont intérêt à sortir de l’euro si la valeur de ce dernier chute. Mais les Allemands préfèreront sûrement profiter de leur avantage politique le plus longtemps possible pour dominer l’Europe, notamment pour faire main basse sur le nucléaire militaire français et sur sa place au conseil de sécurité de l’ONU.

    4/ La fin de la propriété privée des automobiles est irréaliste, tout comme les voitures électriques à batterie ou les voitures autonomes. C’est un avenir technologique et économique fantasmé qui ne verra pas le jour.

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    • durru

      4 juillet 2019

      1. J’ai eu une Renault pour six ans au début des années 2000, je ne l’ai jamais amenée au garage à part pour les entretiens réguliers. Les caisses à savon, ça c’était (bien) avant l’euro… Le problème majeur n’est pas la qualité des industries française ou italienne, mais le poids des bureaucraties respectives. C’est ça qui rend les industries du Sud peu compétitives. Le reste, c’est du détail.
      2. L’Allemagne « importe » des jeunes. La population ne vieillit pas, elle change. Et du coup l’analyse que vous faites est fausse, dans les grandes lignes.
      Je m’inscris en faux aussi par rapport aux impacts de la robotisation. L’invention de l’électricité et la disparition des marchands de chandelles n’ont pas amené du chômage de masse, ni une baisse significative de la population, bien au contraire. L’économie de demain sera différente, mais il y aura de l’activité pour tout le monde. Il suffira de vouloir se bouger, ce qui ne semble pas évident en Europe et encore moins en France.
      3. Mon petit doigt me dit que c’est plutôt M. Gave qui a raison : une reconnaissance de dette ne vaudra pas grand chose le moment venu.
      4. Là, absolument d’accord avec vous.

    • Garofula

      5 juillet 2019

      1/ Quelques-uns, peu nombreux, ont eu de la chance à la grande loterie Renault ou Fiat.
      2/ Pas l’Allemagne en particulier mais plutôt le mauvais réflexe d’économiste qui consiste à vivre une baisse de la population comme un drame. A propos de la robotique, le travail n’est pas menacé. Au contraire, la productivité individuelle va faire un bon important. Une population plus productive est plus employable. En revanche, avec la robotisation, l’immigration de travail par exemple ne sera globalement plus nécessaire, sauf pour des postes à très haute qualification. Moins d’enfants et moins d’immigration : la tendance à la baisse s’accélère mécaniquement.
      3/ Votre petit doigt n’a pas compris que Target représente des flux de monnaie interbancaire, pas des stocks de dettes entre pays. La moitié des écarts de Target est liée au QE de la BCE, l’autre moitié à la crise de confiance entre les banques. La meilleure preuve, c’est que Target était sans objet avant la crise de 2008. L’Italien qui s’endette pour acheter sa BMW n’est pas endetté envers l’Allemagne mais envers sa banque italienne. L’argent frais créé par la dette est immédiatement transmis en Allemagne. Si l’Italien fait faillite, l’Allemagne s’en fout. Seule l’Italie est pénalisée.

      Regardez les videos Heu?reka (très bon conseil donné plus bas par Mallette).

    • durru

      5 juillet 2019

      1. Je me demande encore comment Renault ou Fiat arrivent toujours à produire (et surtout à vendre) des caisses à savon au même prix (ou presque) que les autres après tant d’années que leur piètre qualité soit connue et reconnue. On est pas en régime communiste, avec obligation d’acheter ce que le Parti décide, quand même… Le marché contredit vos affirmations, en somme. Mon exemple était juste pour humaniser un peu l’échange.
      2. Vous parlez du Japon là, pas de l’Allemagne. Pour l’Allemagne, cette approche ne tient pas la route. Leur politique ne colle pas (du tout) à cette description, d’où, entre autres, l’AfD.
      3. Oui, j’ai suivi votre conseil. J’ai retenu surtout ça :
      « Si l’idéologie politique ne l’emporte pas sur la technique financière, même dans le cadre d’une sortie de l’euro d’un pays comme l’Italie, les balances Target2 ne devraient toujours pas être un problème. »
      Vous voulez donc dire que, le moment venu, ça sera l’idéologie qui primera ? Que l’Allemagne s’alignera sur Macron (ou autres excités du bulbe français collectivistes) ? Permettez-moi d’en douter…
      Celui qui n’est pas en capacité de payer ne le fera pas, peu importe le créancier. La monnaie qui baigne en Allemagne est scripturale, elle doit encore avoir un équivalent dans le monde réel. La BMW vendue à crédit n’a pas été payée rubis sur ongles par la Bundesbank, non ?
      Ils fonctionnent sur un seul principe : « pourvu que ça dure ». Tout le monde SAIT que tout ça va exploser un jour.

    • Garofula

      5 juillet 2019

      Le crédit pour la BM de l’acheteur italien a été accordé par une banque italienne, pas par une banque allemande. L’argent initialement créé par la dette est déjà parti en Allemagne. Si l’acheteur italien fait faillite, c’est la banque italienne qui sera pénalisée. Le vendeur allemand, ça le laisse indifférent. C’est l’histoire que nous raconte les courbes des flux target, et non que l’Allemagne aurait une créance sur l’Italie. Au contraire, si l’Allemagne avait une créance sur l’Italie, cela compenserait les flux commerciaux et les courbes Target tendraient vers zéro. Mais les Allemands ne sont pas fous, donc les courbes s’écartent.

    • durru

      5 juillet 2019

      Mais l’argent en question n’est jamais arrivé en Allemagne. Il n’a pas été payé par l’acheteur, ni par la banque italienne. Si les deux font faillite, et qu’ils ne peuvent plus payer le crédit, il est où l’argent de la BM ? Pas dans les poches du constructeur, en tout cas.
      L’Allemagne n’a peut-être aucun souci, mais les Allemands, si.
      L’explosion des LLD est de la cavalerie financière, en espérant que ça se plante pas de suite.

    • Charles Heyd

      5 juillet 2019

      Je cite « Les appareils de production Italien ou Français se sont foutus en l’air tout seuls comme des grands, à force de produire de la m… peu fiable et peu qualitative. »
      Les producteurs français ou italiens ne se sont pas foutus en l’air tout seul mais avec la complicité active de l’état français ou italien qui ponctionne 10% de plus que l’état allemand sur la production par des taxes plus ubuesques les unes que les autres, la prochaine étant celle sur le vélo!
      Vous devriez lire plus attentivement CG, il ne cesse de le répéter, et pas que lui, des économistes comme Jean Daniel ou la directrice de l’IFRI Agnès Molinié-Verdier
      J’ai souvent eu des voitures française (de très bonne qualité notamment les moteurs Renault) et aussi des voitures allemandes (VW et OPEL); mise à part cette dernière marque, rachetée d’ailleurs par Peugeot, je ne vois pas la « deutsche qualität » dans ces produits!

    • Garofula

      6 juillet 2019

      Une information complémentaire amusante dans ce débat est la faiblesse structurelle du crédit auto en Espagne et en Italie (étude Meilleurtaux.com de janvier 2019). Il va falloir trouver un autre argument pour expliquer les écarts des courbes. Sinon, vous pouvez lire les bilans des constructeurs allemands pour rechercher les créances clients. L’argent arrive bel et bien dans les comptes des constructeurs automobiles allemands.

      Lorsque, un jour prochain, le bilan de la BCE entrera en phase de décrue, les écarts sur les courbes Target s’amenuiseront. La démonstration sera alors complète. En attendant, regardez les videos d’Heu?reka.

    • durru

      6 juillet 2019

      Il y a de l’incompréhension sur la ligne, visiblement…
      Bien sûr qu’aujourd’hui les comptes des constructeurs (allemands, mais pas que) sont sains. Car les créditeurs paient toujours leurs crédits, et donc l’argent arrive bien sur le compte du constructeur.
      Mais le jour où bon nombre de créditeurs seront en faillite, il se passera quoi avec les crédits en cours ? Qui, rappelons-le, sont de plus en plus nombreux du fait de la généralisation des systèmes LLD et similaires.
      M’est avis que ça sera pareil qu’après l’explosion de la bulle immobilière aux US ou en Espagne : des biens qui ne valent plus rien et des propriétaires en faillite. Mais voilà : les proprios en question seront déjà en faillite, et les constructeurs qui vont récupérer des légions de voitures de très bonne qualité et presque neuves – ça va leur faire une belle jambe ! A qui vont ils les vendre, vu que plus personne n’a de l’argent pour les acheter ? Ou alors à prix cassés…
      Regardez la proportion de voitures neuves écoulées en régime de location/leasing, c’est proprement effrayant. Si le système se grippe, ça va être la débandade, le sauve-qui-peut.
      Injecter de l’argent gratuit sur les marchés (les QE) a toujours un prix…

    • kingxvi

      9 juillet 2019

      Pour le point 4) je vous rejoins.
      Néanmoins l’industrie allemande auto va se péter la gueule pour des raisons simples :

      A) Amendes gigantesques si dépassement du CO2 sur l’ensemble du parc vendu
      B) Nouveau protocole WLTP qui augmente les taux de CO2 des véhicules
      C) Dieselgate donc migration vers l’essence massive ==> augmentation du CO2 du parc
      D) Electrification pour compenser un peu l’augmentation de CO2 liée à l’essence + WLTP coûteuse à mort tant en R&D qu’en importation de batterie : le prix des voitures va augmenter. Les acheteurs vont pas forcément aimer l’autonomie de merde, l’impossibilité de recharger partout, et les prix ubuesques.
      E) La balance commerciale des pays qui importent des batteries va s’effondrer, car au global l’économie de carburant (qu’il faut produire en faisant de l’électricité) est moindre que le coût de la batterie, et en plus le carburant s’achète au fur et à mesure, pas one shot.
      F) L’allemagne ne pourra pas exporter de voitures électriques en Afrique, au MO, en Asie (sauf Chine), en amérique latine, en russie, en europe de l’est et peu aux USA. Donc des pans entiers de ses exports vont être perdus. Même en Europe de l’ouest, les voitures allemandes électriques n’auront pas forcément la même côte que les voitures thermiques.

      Le problème c’est que si c’est la balance des comptes courants allemande s’effondre car elle n’exporte plus, l’euro va s’effondrer car c’est elle qui tient l’euro. Donc on aura les fameux effets du « retour au franc » à savoir l’essence qui va faire +30% en importation, sans avoir de monnaie nationale ! Le combo du pire.

    • Garofula

      9 juillet 2019

      Les textes sur la pollution automobile seront amendés ou abrogés. Les amendes sur le parc auto ne seront jamais payées.

      L’introduction de la norme WLTP était nécessaire, bien qu’encore imparfaite, mais il aurait fallu relever les seuils d’émissions en regard. Quand la douleur sera trop forte, de nouvelles lois corrigeront le tir.

      Après les beaux discours grandiloquents sur l’urgence climatique, le principe de réalité reprendra le dessus, exactement comme pour les Accords de Paris mort-nés. On repoussera les échéances à la Saint-Glinglin. Les lois inapplicables ne sont jamais appliquées.

    • thejeff

      25 juillet 2019

      Les allemands sont payés comptant…

      Finalement on assistera plutôt à une progressive stagnation des groupes allemands avec la fin de l’accroissement de la dette privée. Ces constructeurs ne trouveront plus débouchés en Europe, c’est tout. Mais d’un autre côté, ils accumulent du capital et sont en situation d’acheter d’autres groupes ou d’ouvrir de nouvelles usines vers de nouveaux marchés.

      Pour ceux qui ne l’auraient pas noté, votre Volkswagen est fabriquée en Algérie depuis 2017. 1 2 3 Algerian qualität!

      Tout ceci se terminera par une sortie de l’Italie (l’Espagne va très bien) et une récession des deux pays; mais l’Italie pourra se permettre de remonter ses taux fortement pour ne pas dévaluer sa monnaie de trop, tandis que l’Allemagne et la BCE devront continuer la politique de taux réels bas voire négatifs.

      Ceux qui me parlent de dévaluation me font rire: qu’ils regardent les PIB par habitants constants mesurés non pas en dollars mais en grammes d’or (comptez vous même). S’ils le font, ils verront que nos économies sont en fait en récession depuis la bulle des dot-com.

  • Ockham

    4 juillet 2019

    Vous êtes d’une humeur bien malthusienne. Vos hypothèses, nombreuses et devant concorder, dressent un tableau apocalyptique dont l’Euro serait la cause in fine. Sans contester que les banques allemandes, mais pas seulement, sont à un tournant des modes de croissance (énergie, transports,…) et ont du mal à retrouver les profits attendus qu’elles attendent, que la situation des pays latins -à part le tourisme invraisemblable – n’est guère meilleure. Si nous étions au XIVième siècle je constaterais que les chevaux mangent le pain des humains, qu’il fait froid, que la forêt est abattue jusqu’à disparaitre et même en Germanie qui produit déjà bien trop de fer et d’armes … que les Anglais pillent et ravagent, l’Italie tondue comme un œuf, n’en parlons pas ! Et Gutenberg arrive, le bateau de poivre, l’Italie en faillite se paye les plus grands peintres jusqu’à Leonardo. Tout change. A l’inverse et si mes souvenirs sont bons il y eut des prévisions éditées par « Prognose » dans les années 1965-70,sur la fin des trente glorieuses. Elles prévoyaient qu’une petite ville parmi des milliers en Europe compterait 3 fois plus d’habitants en l’an 2000 …et ceci puis cela … qui n’est pas arrivé. La petite ville fait à peine moins dans un bassin qui fait un peu plus … Rien de tout cela n’est arrivé.

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  • Pierre 82

    4 juillet 2019

    Monsieur Gave,
    Le plus important en cas de crise, c’est la capacité d’un peuple à pouvoir se relever. Les Américains (et les Anglo-Saxons en général) sont très forts à ce jeu-là, les Français un peu moins.
    Je ne suis pas certain que les Allemands soient les meilleurs pour se relever, car ils ont une fâcheuse tendance à s’entêter dans une stratégie perdante sous prétexte que ça avait bien fonctionné la première fois. C’est caricatural, bien sûr (tout comme lorsque vous écrivez que les Allemands ne savent construire que des voitures et des machines-outils pour faire des voitures), mais il y a un fond de vrai. ils ont une certaine tendance à attendre la catastrophe avant de changer d’avis, j’ai pu le constater quelques fois lorsque je travaillais avec eux (c’était il y a 20 ans, les choses ont peut-être changé).
    Malheureusement pour nous, les Français, on a plutôt tendance à attendre l’homme providentiel qui va nous montrer le chemin après un effondrement. Pour l’instant bien sûr, personne en vue. Le niveau du personnel politique est lamentable. Sans doute que lors du naufrage, une personne percera. Naturellement, nous préférerions que ce soit un de Gaulle, plutôt qu’un Napoléon… mais les Français sont ainsi faits qu’ils auront besoin de cette personne pour s’en sortir.
    Quoi qu’il en soit, chaque peuple a sa propre manière de réagir. Et il serait vain de penser qu’une méthode serait meilleure que l’autre…
    Le dernier effondrement cataclysmique qu’on a pu observer a été la chute de l’URSS. Après 10 ans d’une galère inouïe, les Russes ont fini par se redresser, et ils ne sont pas tous morts. Et la catastrophe qui nous attend sera probablement de cette magnitude-là. Sursum corda.

    Répondre
  • Mallette

    3 juillet 2019

    Monsieur Gave,
    Que pensez-vous des explications concernant Target 2 faites par le site Heu?reka diffusées sur You Tube? Il me semble qu’il y a un petit décalage entre les deux analyses.

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    • K

      5 juillet 2019

      J’ai pensé à la même chose.
      Les 900 milliards de créances Target 2 ne sont pas détenues par les entreprises allemandes mais par la banque centrale allemande. C’est la seule réserve que j’ai à adresser au sujet de cet excellent article.
      Charles Gave a raison, personne ne sera plus propriétaire de sa voiture lorsque l’automobile integrera un pilote automatique. Tout le monde aura un abonement d’auto-partage (économie de temps: plus la peine de chercher un stationement et possibilité de travailler pendant le trajet; et économie d’argent par la mutualisation des véhicules et plus de parking à payer).

    • durru

      5 juillet 2019

      @K
      Au sujet des voitures :
      Dans un monde idéal (ou éventuellement dans un pays comme le Japon), vous avez certainement raison.
      Mais il suffit de regarder les « autolib » pour comprendre qu’aujourd’hui en Europe, et d’autant plus en France, tout ça c’est un doux rêve. Et la direction que prend l’évolution de nos sociétés n’est pas pour arranger les choses, loin de là.

    • Garofula

      6 juillet 2019

      La limite logique à l’auto-partage est que tout le monde a besoin de sa voiture en même temps. Le reste du temps, les voitures ne sont pas utilisées, peu importe qu’elles soient partagées ou non. Retour à la case départ ! Mieux vaut être propriétaire de sa voiture, d’autant que l’auto-partage, ce n’est pas autre chose que de la location, avec son coût spécifique qui en fait presque un produit de luxe. Sauf à la marge, très peu de consommateurs accepteront de payer pour un usage quotidien le prix de la location d’une voiture représentant 4 à 5 fois le coût d’acquisition d’une voiture neuve.

      Il existe une limite du même ordre à la voiture électrique à batteries. La capacité de production électrique instantanée de la France ne suffirait pas à alimenter à peine quelques centaines de milliers d’automobiles un jour de grand départ en vacances. Et s’il faut une heure ou deux pour recharger une autonomie d’une ou deux centaines de kilomètres, imaginez les queues aux stations débordant sur les voies de circulation des autoroutes.

      Enfin, la capacité d’auto-pilotage des automobiles est une technologie accessible si elle est limitée aux autoroutes. Mais en ville, il y a loin de la coupe aux lèvres. La dernière marche technologique à monter est beaucoup plus haute que les autres. Jusqu’à preuve du contraire, personne n’a réussi à la franchir et ce n’est pas près de se produire.

      Ce monde fantasmé n’est pas opérationnel. Il n’adviendra pas à court terme, ni même à moyen terme. D’ici un siècle ou deux, peut-être. Nous serons encore très longtemps propriétaires de nos voitures très faiblement autonomes, pour la plupart équipées de moteurs à explosion comme source d’énergie principale.

    • Gaeloup

      31 octobre 2019

      Il est curieux et amusant de constater que les libéraux conçoivent l’avenir de l’automobile: autonome et partagée (et donc affranchie du concept de propriété) comme un système socialiste idéal qui fonctionnerait enfin…

  • marc

    3 juillet 2019

    On oublie trop souvent que l’euro est un projet ideologique, comme l’UE en partie . Le but etait d’eviter la guerre sur le sol europeen et faire contrepoids a l’allemagne.
    L’Urss l’etait aussi et ne prétendait pas etre efficiente au niveau economique. C’est un probleme recurrent des économistes d’oublier la dimension politique ou l’occulter
    De nombreux étudiants de fac Français en economie sont egalement lobomisés et incapables de raisonner autrement qu’en terme idéologiques. L’euro c’est genial, on dirait presque une religion. Le mec qui critique l’euro lors de cours passe pour un type bizarre, un trouble-fete infrequentable.
    Plus aucun economiste europeen de quelque pays ne croit dans l’euro actuellement. le seul probleme c’est que ces genies de politiciens n’ont prevu aucun mecanisme de dissolution et la sortie d’un pays.

    Répondre
  • Nanker

    3 juillet 2019

    « Tous les jeunes Italiens, Grecs ou Espagnols, chassés de chez eux par l’imbécile Euro et qui ont trouvé du travail outre-rhin vont quitter l’Allemagne à ce moment-là, tant ils n’auront pas envie de payer des impôts monstrueux pour soutenir tous ces vieillards stériles »

    (Re)migration qui sera encore amplifiée lorsque l’Euro aura explosé : les économies de ces gens seront libellées en nouveau DM tandis que leurs pays d’origine reviendront à la Lire la Drachme etc.

    Et naturellement le différentiel entre le Neue DM et ces monnaies du Sud sera colossal… Autrement dit ces migrants forcés (les nouveaux esclaves du S.T.O. moderne) auront tout intérêt à se barrer d’Allemagne, rentrer au pays et convertir leurs économies en monnaie locale. Ils toucheront le pactole.

    Répondre
  • JPMallette

    3 juillet 2019

    Que pensez-vous des vidéos concernant Target 2 réalisées par le site Heu?reka visibles sur You Tube.
    Qui est plus proche de la réalité ?

    Répondre
  • Dinia

    2 juillet 2019

    Je vous cite : « Or, d’ici dix, quinze ans, plus personne n’aura besoin de voitures puisque des automobiles sans chauffeur se baladeront dans les rues et que chacun pourra en appeler une avec son téléphone »

    Je ne suis pas d’accord avec vous, c’est une grosse hypothèse que vous faites! Ce sera peut être le cas dans les quartiers Bobos des plus grandes villes du monde, mais certainement pas dans les zone d’habitation standard à revenu moyen.

    Je vous cite :  » Et ces véhicules seront beaucoup moins compliqués et donc moins rentables que ceux fabriqués de nos jours. En conséquence, la rentabilité et le chiffre d’affaires de l’industrie automobile allemande vont s’effondrer. »

    Peut être, mais la voiture électrique sa n’est pas pour tout de suite! Il faut des infrastructures pour recharger ces voitures. Leur cout est encore beaucoup trop élevé. C’est une alternative, rien ne dit que ça deviendra la norme. Encore une fois vous faites une très grosse hypothèse.

    Je vous cite :  » Et comme nous sommes en train de passer dans le monde entier de la globalisation a la de-globalisation, il est clair que le commerce mondial va cesser de croitre. »

    Imaginons qu’il cesse de croitre : il est déjà à l’heure actuelle bien développé! Rien ne dit que la politique de Mr Trump restera éternelle. La globalisation est le fruit de l’avancée technologique : baisse des coûts de transport et réduction des distance grâce au révolutions des technologies de télécommunication. Vous pouvez donc essayer de stopper le phénomène mais vous ne parviendrez pas à le dominer. Ici encore je trouve que prenez pour vrai une conjecture.

    Bien à vous

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    2 juillet 2019

    Au Monopoly, quand l’un des joueurs à tout ou presque tout, adresses, maisons, hôtels, le jeu s’arrête. Il était plein aux as le moment d’avant, soudain il n’a plus rien. Est-ce une bonne métaphore de ce qui est en train d’arriver à l’Allemagne ?

    Répondre
  • Nanker

    2 juillet 2019

    @ Didier

    « J’ai déménagé en Allemagne il y a quatre ans pour justement éviter la crise… »

    Vous avez pratiqué une forme nouvelle du S.T.O. Je vous souhaite de vus sortir de ce bien mauvais pas le plus tôt possible.

    Répondre
    • DIDIER

      5 juillet 2019

      Bonjour Nanker,

      Vous avez peut-être fait une projection personnelle avec votre remarque.
      Ce n’est pas ce que je vis.

      Tout d’abord, le terme de STO résonne bizarrement pour moi.
      Une de mes grand-mères était allemande, mariée à un français et vivant à Belfort en 1940.
      Autant dire que la situation demandait un peu de diplomatie, tant du côté français qu’allemand…
      Notre famille aurait pu conserver un forte rancoeur, mais non.

      De nos jours, je ne suis pas du tout en mode réactif/subi en Allemagne.

      J’ai monté deux boîtes (que j’aurais montées en France, sinon…)
      + Mon niveau de vie est plus élevé qu’en France.
      + Ma maison est réellement 2x plus grande que ce que j’aurais pu avoir en France, pour 15 petits kilomètres de différence à la frontière.
      + Mes deux ados sont dans un système éducatif sans conteste meilleur qu’en France. A 18 ans, ils pourront soit passer le bac français, soit l’allemand et poursuivre indifféremment leurs études d’un côté ou de l’autre. Ils sont bilingues et bientôt trilingues.
      + Les urgences à l’hôpital ne sont pas en grève.

      Tout n’est pas parfait en Allemagne. Loin s’en faut, mais pas vraiment du STO…

      Cordialement.

  • DIDIER

    2 juillet 2019

    Je suis ennuyé par cet article.
    J’ai déménagé en Allemagne il y a quatre ans pour justement éviter la crise…

    Entre M. GAVE ou moi, l’un de nous aura tort.
    Je dois dire que j’aimerais nettement mieux que ce soit lui…

    Mon analyse est la suivante:

    Trois horizons de temps à considérer.

    + Sur le long terme (> 20 -30 ans), l’intelligence artificielle et l’automatisation vont découpler quantité de travail et quantité de population population, comme jamais dans l’histoire de l’humanité.
    Il y aura un chômage structurel d’au moins 30%.
    Bonne nouvelle !
    Les fainéants que nous sommes cherchent à arrêter de bosser depuis l’aube des temps. Nos enfants vont y arriver!
    (Tout en vivant 30 – 50 ans de plus; les veinards.)

    Et donc, il faudra trouver une nouvelle organisation sociale révolutionnaire, pour donner du pouvoir d’achat aux gens, sans qu’ils n’aient de revenus du travail.

    La perte de démographie et le vieillissement de la population en Allemagne mettront ce pays à la pointe de cette tendance. (Idem pour le Japon.)
    Ils auront à trouver des solutions avant les autres et seront nécessairement des pionniers.

    Gros combats idéologiques en perspective.
    Mais je vois les allemands beaucoup mieux câblés culturellement pour trouver des solutions que les latins.

    Pour mettre de l’huile dans les rouages, l’invitation (le mot allemand pour l’immigration) de main d’oeuvre « exotique » suffira.

    Sur le long terme, donc pas de souci pour l’Allemagne. En tout cas, moins que pour la plupart des pays européens.

    2) Sur le très court terme, quand j’entends que la croissance en Allemagne ralentit parce que les choses vont mal, je me gausse.
    La croissance ralentit, car le pays n’a simplement plus de main d’oeuvre supplémentaire.

    3% de chômage dans ma région. 1.5% dans le bâtiment.
    Je viens de Besançon. Là, c’est 20 – 25%! Mais personne n’en parle. « Quiet despair » comme disent les anglais.

    Je fais partie d’un club d’entrepreneurs allemands. La principale préoccupation est « où je peux trouver du personnel? ».

    Un jardinier facture 40 – 45 € de l’heure en Allemagne.
    Je discutais avec un jardinier alsacien la semaine dernière. Je lui conseillais de venir bosser ici en frontalier.
    Il a refusé, car… …il perdrait des années de points de retraite.
    Le gars peut gagner deux fois plus maintenant, mais il préfère la « sécurité » d’une retraite hypothétique dans 30 ans.
    Yeah. Sure.

    3) C’est sur le moyen terme que cela se corse, dans l’analyse.

    Tant que pas de crise:

    L’Allemagne engrange entre 250 et 400 MM€ d’excédents commerciaux par an depuis 10 ans.
    Elle n’en re-prête qu’une partie.

    En cas de crise, tôle de 1000 – 1500 MM€, mais en grande partie compensée depuis 10 ans.

    Le temps joue donc pour l’Allemagne.
    Pourvou que ca doure !

    Pas pour la France, avec une tôle certaine année après année.
    Et un système bancaire tout aussi fragile.

    Par ailleurs, il ne faut pas se tromper: l’intégration des populations immigrées en Allemagne se fera sans aucun problème dans ce contexte:
    + des familles en sécurité
    + du travail disponible
    + des enfants immigrés éduqués par un système efficace
    + une population de souche qui sera contente de pouvoir être servie et dont la mentalité changera.

    En cas de crise, oui, l’Allemagne sera en grande difficulté.
    Le système bancaire pourrait bien sauter;
    Mais comme partout en Europe.
    Ce sera un gros b..el pendant plusieurs années.

    Sauf que l’Allemagne a traversé deux crises monétaires en 1930 et 1945 qui ont anéanti l’épargne des gens.
    A chaque fois, le pays s’est reconstruit pour redevenir le leader en Europe.

    De plus, l’Allemagne a un autre énorme avantage: les allemands de l’Est.
    En cas de crise, ce sera une population résiliente qui a connu une économie de pénurie et qui repartira plus vite que les français assistés.

    Conclusion:

    Comme ma famille ne veut pas vivre en Asie, je crois que je vais quand même rester ici en Allemagne…

    Je vais miser sur la culture plutôt que sur les chiffres.

    (Tout en construisant la meilleure arche possible pour ma famille…)

    Mal sehen !

    Répondre
    • Robert

      2 juillet 2019

      Plutôt d’ accord avec vous Didier. L’ histoire montre que l’ Allemagne a beaucoup de ressources dans les situations de crise… Après un passage délicat à court terme, ce peuple risque bien d’avoir la ressource nécessaire à un rétablissement à moyen terme.

    • breizh

      2 juillet 2019

      j’ai du mal à croire que l’intégration d’une population musulmane nombreuse soit sans conséquence…

    • Xavier

      2 juillet 2019

      « C’est une société de travailleurs que l’on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté.(…)
      Dans cette société qui est égalitaire (…), il ne reste plus d’aristocratie politique ou spirituelle qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l’homme.  »

      Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne

      J’aurais aussi pu citer les paroles de la chanson des bisounours, Didier semble être le genre à clamer en 1989 que la population du Kosovo ne posera pas de problèmes.

    • Rouzic

      3 juillet 2019

      Je vous trouve excellent dans votre analyse

    • Charles Heyd

      3 juillet 2019

      Habitant pas loin de l’Allemagne (10km à vol d’oiseau vers le nord ou vers l’est), je partage en effet un certains nombre de vos arguments mais il y en a au moins un qui me chiffonne; j’ai travaillé pour une branche d’EADS (Airbus maintenant) dirigée par des Allemands; ils employaient notamment des Beurs allemands (fils de Tunisiens, Marocains ou Algériens) et je peux vous certifier que l’intégration de leurs beurs n’est pas meilleure que celles des beurs de nos banlieues!
      Donc « Mal sehen ! » Mais j’ai bien peur que ce soit déjà vu!

    • Luc

      3 juillet 2019

      D’accord avec vous mais un obstacle important c’est la langue qui est pas facile, surtout ecrite. les Français sont pas bons en langue et l’allemand pas prioritaire en France pour diverses raisons (sauf moselle et alsace)
      je parle courramment deja 4 langues, c’est deja pas mal mais mon allemand est encore basique

      La mentalité allemande va pas plaire a tout le monde (j’ai travaillé avec des allemands au boulot j’aime bien leur mentalité, en dehors du boulot moins)

      les allemands sont aussi nationalistes dans l’ame (comme les peuples germaniques en gneral alors que les Français en plus d’etre latins sont plutôt universalistes), je les connais.

      je suis d’accord avec vous sur le fond, les allemands sont plus industrieux que les Français. en ce moment un des pays d’Europe les plus flippants et qui cumule de nombreux défauts c’est la France, je vais pas developper.
      Meme l’italie est une société plus resiliente

    • Ruben

      5 juillet 2019

      Bravo Didier qui a eu le courage de s’exiler!

      Je suis moi même parti de France en 2000 dégouté par l’assistanat et la corruption. Je vis a Londres et je suis tres content d’avoir fait ce choix!

      Ma sœur, elle, vit a Munich et est tres heureuse.
      Une chose est certaine, nous ne rentrerons pas en France.

      Si j’avais le choix je m’installerais en Asie (j’ai vécu 4 ans a Pekin et c’est la que le futur se créé…) Malheureusement ils ne veulent pas de lao wai.

      Le systeme éducatif Allemand est parfait. Et c’est le plus important pour ce pays. L’innovation et l’entreprenariat y sont fort, je parierai plus sur DE que sur FR

  • Jacques Peter

    2 juillet 2019

    Je ne m’inquiète pas trop pour l’économie allemande, car nos voisins ont une faculté dont nous sommes dépourvus: en cas de crise, ils sont capables de se rassembler et de rechercher une solution, fût-ce en adoptant des compromis négociés.

    Répondre
  • Vova

    2 juillet 2019

    L ‘ Allemagne n ‘ est pas que fabricant de voitures , elle est aussi le premier fournisseur mondial de biens d ‘ équipements – machines outils , robots , … – qu ‘ elle fournit un peu partout dans le monde , et surtout à la Chine ! Hé oui , notre voisin vend à notre adversaire oriental les armes pour tuer les économies européennes ! Merci voisin !!! Mais aujourd ‘ hui la Chine s ‘ émancipe , elle rachète les Stars de la robotique allemande – Kuka – et produira elle-même ses propres outils . De plus l ‘ économie mondiale patine , celle de l ‘ Empire du Milieux ne va pas bien non plus , mauvais augure pour les Teutons ! Alors , faisons comme Trump , relocalisons nos moyens de production , il y va de notre survie ….

    Répondre
  • Vlady

    2 juillet 2019

    L ‘ Allemagne n ‘ est pas que fabricant de voitures , elle est aussi le premier fournisseur mondial de biens d ‘ équipements – machines outils , robots , … – qu ‘ elle fournit un peu partout dans le monde , et surtout à la Chine ! Hé oui , notre voisin vend à notre adversaire oriental les armes pour tuer les économies européennes ! Merci voisin !!! Mais aujourd ‘ hui la Chine s ‘ émancipe , elle rachète les Stars de la robotique allemande – Kuka – et produira elle-même ses propres outils . De plus l ‘ économie mondiale patine , celle de l ‘ Empire du Milieux ne va pas bien non plus , mauvais augure pour les Teutons ! Alors , faisons comme Trump , relocalisons nos moyens de production , il y va de notre survie ….

    Répondre
  • Guy

    1 juillet 2019

    Analyse intéressante dont l’auteur semble étonnamment tirer des conclusions inverses de qu’il faudrait, à mon avis.
    Il est en effet exact que les travailleurs allemands travaillent en partie gratuitement pour les privilégiés des pays déficitaires. 900 Milliards d’Euros, c’est le montant des « cadeaux » à ces privilégiés extorqués par les dirigeants allemands à leur propre peuple via l’Euro. Cependant, on remarquera que malgré cet handicap considérable, les Allemands jouissent d’un niveau de vie nettement supérieur à celui des Français, qu’ils disposent d’un appareil productif qui reste l’un des premiers au monde, d’une population travailleuse et bien formée. Il suffirait que les travailleurs allemands qui produisent pour l’exportation se mettent à produire pour eux-mêmes pour que les conséquences du vieillissement soient surmontées, par exemple en fabriquant des robots qui remplaceraient les travailleurs partant à la retraite partout où c’est possible.
    Le problème fondamental de l’Allemagne est politique, pas économique. En effet, pour s’en sortir, les dirigeants allemands devraient reconnaître :
    1) Que les créances fictives sur les pays déficitaires ne valent rien et qu’il vaut mieux y renoncer (ce qui n’enlèverait absolument rien à la richesse réelle dont disposent les Allemands)
    2) Que l’Euro est une impasse dont il faut se tirer le plus vite possible.
    3) Qu’il vaut mieux produire pour soi que pour les autres.
    Mais a-t-on jamais vu des dirigeants avouer qu’ils ont conduit les peuples qu’ils dominent et exploitent dans le mur ?

    Répondre
    • dede

      2 juillet 2019

      « reconnaître : 3) Qu’il vaut mieux produire pour soi que pour les autres. »

      Vraiment? Avez-vous entendu parler de David Ricardo? Adam Smith avant lui avait fait quelques erreurs dans son analyse (essentiellement juste) mais voila maintenant 200 ans bien frappes que votre point 3 a ete contredit!

    • Charles_heyd

      2 juillet 2019

      vous êtes donc d’accord avec au moins un point développé par CG, l’Allemagne est très mal partie!
      Pour le reste, l’€ est une impasse, il vaut produire par et pour soi-même, on fera confiance à Macron!

    • Charles Heyd

      2 juillet 2019

      Vous êtes donc au moins en partie d’accord avec Charles Gave, l’Allemagne st mal partie!
      Pour ce qui de l’€ ou du produire chez soi et pour soi, on fera confiance à Macron!

    • Guy

      2 juillet 2019

      @dede
      Désolé si je me suis mal ou insuffisamment exprimé. Le libre échange ne présente effectivement que des avantages pour tous ceux qui y participent. Le libre échange c’est la liberté d’échanger (ou pas) avec qui vous voulez selon des termes mutuellement acceptés. En fait, le libre échange c’est le libéralisme dans toute sa dimension de philosophie du Droit. Mais quand les travailleurs allemands échangent les fruits de leur propre travail contre du vent, comme le démontre ici Charles Gave, c’est une arnaque, un vol, une tromperie. C’est dans ces conditions qu’il vaut mieux travailler pour soi-même, ou mieux (si on le souhaite), pour d’autres, qui, eux vous donne des biens et services réels en retour, et non des « reconnaissances de dettes » qui ne seront jamais honorées. Dans le libre échange, on travaille pour soi en travaillant pour les autres. Sous le mercantilisme (qui ne peut être imposé que par un État), on travaille pour les autres en échange de rien. Mais au moins, on garde l’habitude de travailler. Et comme il n’est aucun bien ou service qui ne soit le fruit du travail de quelqu’un, on garde un avantage sur ceux qui l’ont perdue.

  • Steve

    1 juillet 2019

    Le problème de la voiture autonome, c’est l’attribution de la responsabilité en cas d’accident: les assureurs n’en veulent surtout pas, ils veulent qu’in fine, on puisse attribuer la responsabilité à un conducteur en cas d’accident! Sinon, à qui? A l’assembleur, au concepteur du logiciel qui seront des compagnies qui contesteront devant les tribunaux ?…
    Techniquement possible, l’autonomie sera très retardée pour des raisons juridico financières.
    Cordialement.

    Répondre
  • Fred

    1 juillet 2019

    Pourquoi attendre aussi longtemps?? J habite la frontière et les infos ne sont pas bonnes. Les dernieres stats confirment le retourneme de tendance négative.

    Répondre
  • Taote

    1 juillet 2019

    Bon article mais avec quelques grosses approximations simplistes
    L Allemagne ne fait que des voitures,comme la France ne fait pas que des baguettes de pains( pour la France…je ne suis pas sûr) êtes vous allé une fois à la foire d Hambourg ?
    Pour la démographie les mathématiques sont les mathématiques et même si c est une religion, les arguments sont imparables, comme le grand remplacement en France que la droite Trocadéro ne veut pas voir,vous savez celle qui est contente de ne plus payer l isf
    Enfin vous êtes sévère avec Tocqueville,s il est un enfant, certains politiques ne sont que des petits spermatozoides qui ont eu de la chance

    Répondre
  • Tonton Flingueur

    1 juillet 2019

    Le graphique Target 2 me fait penser à la gueule ouverte d’un crocodile.
    Lorsque la mâchoire se fermera… Aie, aie, aie! Big bobo.

    Répondre
  • Fregoli

    1 juillet 2019

    Le Directeur du développement de BMW vient de déclarer qu’à son avis, la voiture électrique n’a aucun avenir car personne n’en veut vraiment, sauf aide massive des gouvernements et que les inconvénients écologiques apparaîtront raidement. L’avenir sera plutôt aux hybrides rechageables et/ou à l’hydrogène et ils ont une certaine avance dans le domaine… Pas certain que la cata annoncée se produise !

    Répondre
  • Cripure

    1 juillet 2019

    Et quid de l’intelligence artificielle et de la robotisation de plus en plus poussée ? Si 20 à 30% des emplois venaient à disparaître (dans l’industrie ou même dans le tertiaire), comme certains le prédisent, est-ce qu’une démographie en berne sera encore un problème dans 10 ou 15 ans ?

    Répondre
  • breizh

    1 juillet 2019

    j’avoue être un peu dubitatif : effectivement l’effondrement démographique allemand (mais aussi italien et espagnol) est prévisible parce que déjà là et ses conséquences seront forcément majeures… mais lesquelles et de quelle façon…?

    L’évolution technologique automobile est déjà plus difficile à prévoir : la voiture autonome peut-être, la voiture électrique, c’est beaucoup moins sûr. En l’état de la technologie, la voiture électrique n’est pas rentable, ni compétitive par rapport au moteur à explosion et encore bien moins écologique !

    quand bien même ces évolutions technologiques se confirmeraient, pourquoi les allemands ne seraient pas capables d’adapter leur outil de production, qu’ils ont bien réussi à construire ?

    Effectivement, l’excès de crédit fournisseur est dangereux, il n’empêche que les grecs semblent préférer acheter de la voiture allemande, plutôt que de la voiture française ou italienne (pour reprendre l’exemple de l’article).

    Cela prouve quand même des qualités que n’ont plus les pays désindustrialisés (la France).

    Bref, je persiste à penser que l’Euro n’est qu’un révélateur(éventuellement amplificateur) de dysfonctionnement en empêchant les bricolages monétaires (dévaluation) qui cachaient la misère, mais qu’il n’en est pas l’origine (incapacité des pays du sud à gérer sainement leur économie).

    Répondre
  • G1Avis

    1 juillet 2019

    Papier intéressant.
    Ah juste pour info : ‘des automobiles sans chauffeur’ c’est pas pour dans 15 ans dans l’état actuel des technos. Faut pas croire tout ce qu’on vous dit.

    Répondre
    • Simon ANDRE

      1 juillet 2019

      Oui, pareil concernant les voitures électriques…
      En réalité, ces entreprises allemandes ont une valeur intrinsèque très élevée.

  • Nox

    1 juillet 2019

    Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas dans le mécanisme Target 2. A l’origine, l’acquéreur espagnol ou italien a bien payé sa voiture, avec un crédit à la consommation, et le concessionnaire VW ou BMW a bien touché du vrai argent, avec lequel il payé l’industriel allemand.
    Le crédit à la consommation vient d’une banque espagnole ou italienne, mais ce crédit est interne au pays et la sortie de l’Euro ne l’impactera pas.
    L’industriel a touché son argent, via sa banque allemande, et il l’a réinvesti ou distribué à ses actionnaires… On n’entend pas dire que les constructeurs allemands soient en difficulté de trésorerie.

    Quelqu’un peut il m’expliquer ?

    Répondre
    • CharlesM

      1 juillet 2019

      Target2 est un mécanisme de compensation entre les banques centrales de la zone euro et il était censé s’équilibrer naturellement dans l’ esprit de ses concepteurs.
      Dans le cas évoqué, la BC italienne dit à la Bundesbank : veuillez virer X € à la Commerzbank au compte de Daimler et on le note dans la balance entre pays, ca viendra compenser les virements à une banque italienne que la Bundesbank me demandera de faire.
      Dans la réalité la compensation ne se fait pas de manière équilibrée et la Bundesbank accumule des créances. En toute logique, si ils raisonnaient comme un créancier qui voit les dettes de ses débiteurs enfler, les allemands devraient dénoncer ce système target et exiger des vrais transferts de fonds, ou des actifs en garantie….ce qui déclencherait une jolie petite crise

    • DELTEIL

      1 juillet 2019

      Bonjour.
      Pour connaître mieux le fonctionnement de l’euro et de target 2, je vous conseil la conférence de Vincent Brousseau donnée à l’université de Liège. C’est un peu long mais trés instructif.

    • Nox

      1 juillet 2019

      Merci Charles M

    • Togliatti

      3 juillet 2019

      Il n’y a pas que les allemands qui paieraient si l’Italie décidait de sortir de la zone Euro et de ne pas payer ses dettes.

      Voici un extrait d’une note sur les déséquilibre Target 2 publiée dans https://www.next-finance.net/Les-desequilibres-TARGET2-de :

      « Dans le scénario catastrophe où l’Italie souhaiterait sortir de la zone euro et refusait de régler ses engagements TARGET2, la BCE enregistrerait ce non-règlement comme une perte et ses actionnaires devraient la recapitaliser. Cela correspondrait (en considérant l’engagement TARGET2 de l’Italie en mai) à un montant de 141 Mds € pour la Bundesbank, 111 Mds € pour la Banque de France, 69 Mds € pour la Banque d’Espagne.

      Au final, les déséquilibres TARGET2 (et les pertes potentielles en cas de départ de la zone euro et de nonrèglement des soldes TARGET2) sont aujourd’hui si élevés qu’ils peuvent devenir une véritable source de tensions politiques. Ils pourraient renforcer le pouvoir de négociation de pays débiteurs en cas de négociations compliqués avec les pays du cœur. « 

  • Aljosha

    1 juillet 2019

    Nos amis allemand pourraient se positionner sur la marché lucratif et porteur de l’armement. A priori, ils savent faire.

    Répondre
    • Nox

      1 juillet 2019

      Sauf qu’ils y sont déjà présents et que leur capacité de croissance est plafonnée pour les raisons suivantes :
      – Les clients aiment bien acheter des matériels militaires en service dans l’armée du pays fournisseur, ça donne une garantie de confiance ! Et l’Allemagne est un nain militaire. Il lui sera très difficile de développer et de vendre un sous-marin nucléaire si elle n’en a pas dans sa propre marine.
      – L’Allemagne est soumise à une mentalité pacifiste qui lui interdit de vendre à tout pays qui achète des armes pour faire la guerre (Russie, Arabie saoudite…). au bout d’un temps cela se sait et les exportateurs allemands perdent beaucoup de crédibilité auprès des clients potentiels.

  • Xavier

    1 juillet 2019

    A ceci prêt que la voiture autonome est peut-être un mythe comme l’était celui du télé travail il y a 15 ans.
    Le télé travail nie la part sociale de l’activité.
    La voiture autonome à disposition nie que la voiture est un prolongement de la maison.
    Et on ne peut faire disparaitre la volonté de possession, non rationelle.

    Les ventes de disques vyniles augmentent.
    On préfère un volume de la Pléiade ou un gros pdf?
    Pourquoi avoir une Jaeger-LeCoultre plutôt qu’une apple watch?

    « La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin. » Bachelard

    « La production est fille du désir. »
    Rueff

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    • Xavier

      1 juillet 2019

      *Ceci près

  • manu

    1 juillet 2019

    Ce qui me fait peur, c’est que si l’Allemagne va mal, elle aille ensuite vers un plus d’intégration Européenne à la sauce Macron…

    Répondre
    • Charles Heyd

      2 juillet 2019

      j’ai exactement la même crainte!

  • PHILIPPE LE BEL

    1 juillet 2019

    Bonjour !

    Pour la démographie, l’Allemagne importe des syriens, irakiens, afghans… la crise est résolue, pour peut être une autre à venir (intégration)…
    Pour le commerce, les gens préfèrent une Mercedes à une Renault… c’est comme ça… de toute façon on sera tous à vélo… et pour les plus chanceux… électrique.

    Répondre
  • JLP

    1 juillet 2019

    Bof, que vaut il mieux, une Mercédès ou BMW de 10 ans qui sera bientôt invendable et dont le coût des pièces détachées bat tous les records, ou une reconnaissance de dettes que l’on peut toujours parcourir d’un derrière distrait?
    Bon d’accord, je plaisante…
    Quoique

    Répondre
  • Oblabla

    1 juillet 2019

    A mon humble niveau une seule chose est certaine: je ne veux pas mourir avant Charles Gave!
    Car, comment imaginer une existence sans ses papiers du lundi?!
    Il y a des hommes comme ça dont on n’osait même pas penser qu’après leur « départ » une vie soit encore possible. Entre autres, Charles De Gaulle, Thierry le Luron et bien d’autres…
    Donc Monsieur Gave, si je peux contribuer à votre longue vie… par la prière ou toute autre manière…

    Répondre

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!