11 septembre, 2014

Et si nous parlions des Libertés ?

Il est difficile pour un libéral en France d’écrire sur l’Etat tant on attend de lui une condamnation sans appel  et sans nuances de ce que sont devenus nos Etats modernes.En définitive, les libéraux français se sont laissés enfermer depuis des décennies dans une espèce de jeu de rôle ou on les fait monter sur la scène pendant très  peu de temps, en espérant qu’ils  sortiront quelques énormités qui  permettront de renvoyer la pauvre victime  vers le néant des « ultra libéraux » jusqu’ à la foi suivante.

Et les volontaires sont nombreux.

Or, pour les penseurs du XVIII siècle, le Libéralisme n’était que la traduction dans le domaine de la production et de la vente de principes généraux qui inspiraient leurs réflexions dans les  autres domaines.

Ils savaient en particulier et fort bien, que la Liberté de chacun peut s’exercer dans trois domaines essentiels à l’épanouissement de chacun.

  • La liberté politique  (droit de vote, élections libres, protection des minorités, sécurité juridique  contre l’Etat,…)
  • La liberté sociale (pas de religion d’Etat, liberté religieuse, liberté d’association droit de manifester, liberté de la presse…)
  • La liberté économique : chacun est libre de vendre son travail au prix ou il le souhaite et d’en utiliser les revenus comme il l’entend. Chaque homme est unique propriétaire des fruits de son travail et l’esclavage ne peut exister.. Ce qui nous amène directement au progrès technique comme solution unique à la demande d’une hausse du niveau de vie qui est bien ce que cherchaient les Lumières «  Le bonheur est une idée neuve en Europe (Saint Just).

Toute notre architecture intellectuelle, sociale, politique, diplomatique, juridique. Économique  vient de ce qu’il est convenu d’appeler les penseurs des Lumières qui créèrent ce foisonnement intellectuel incroyable en France, en Ecosse, en  Angleterre, aux USA  dans le courant du XV111 eme et XIX eme siècles et c’est de cette source que sortent toutes nos institutions et toutes nos Constitutions.

Nous sommes cependant en  France  devant un paradoxe extraordinaire : Toute notre société politique et sociale se veut organisée selon les principes des Lumières, et s’en réclame sans cesse,   et pourtant nous rejetons avec violence la simple idée que ces principes puissent être appliquées dans le domaine de l’économie, c’est-à-dire que nous amputons les Lumières de toute la réflexion économique que ces génies ont mené a bien.

Et c’est la une contradiction totale.

Les philosophes de cette époque savaient et l’ont dit et redit que sans le droit de propriété, tous les autres droits ne peuvent exister. Le droit de propriété est pour eux antérieur et supérieur à l’Etat. On prétend donc en France sacrifier sur l’autel des lumières, mais on en refuse tout le fondement économique, en prétendant que l’Etat est supérieur à tout. Nous sommes en pleine schizophrénie intellectuelle et tous ceux qui le soulignent se font immédiatement anathématiser.

Certes, je pourrai dire comme Raymond Boudon que les élites intellectuelles françaises n’aiment pas le libéralisme en économie parce que s’il existait en France, elles seraient payées à leur vrai valeur, mais il s’agit là d’une boutade. L’explication que je donne est plus inquiétante. Le but de nos grands ancêtres était de faire sortir de l’Etat les religions organisées ou elles n’avaient rien à faire.

Le but ultime était donc un Etat neutre et laïc, exerçant avec majesté et impartialité ses fonctions Régaliennes de Justice, Diplomatie, Défense, Police et Administration du territoire.

Hélas, une nouvelle hérésie de l’ancienne religion qui avait été écarté non sans difficultés des sphères sociales et politiques vit le jour au XIX eme, sous le nom de Socialisme et elle revendiqua bruyamment son droit à réinvestir l’Etat, au nom de « la justice sociale », remplaçant dans les consciences le salut éternel, par cette justice que seuls les clercs de la nouvelle religion pouvaient définir, bien entendu.

Le socialisme et les socialistes se virent octroyer le droit d’intervenir dans tous les domaines régaliens et l’Etat laïc disparut.Ma thèse est simple : un nouveau clergé a pris le contrôle de nos états. Comme presque toujours,  ce clergé nous explique que si nous l’entretenons suffisamment bien, il va nous faire connaître le Paradis  sur terre, dont nous ne bénéficions pas simplement parce que les méchants et les infidèles (définis comme toujours comme ceux qui ne croient pas eux) les en empêchent. D’où le goulag ou l’impôt progressif… La ficelle est grosse, mais elle marche hélas et à chaque fois…

Le diagnostique du problème est donc posé : Une nouvelle religion a vu le jour et son personnel s’est infiltré partout ou l’ancienne religion avait sa place, c’est-à-dire auprès des pouvoirs politiques et sociaux, mais aussi dans l’enseignement et les services de santé, qui sont devenus de vrais fiefs ou nul ne peut espérer faire carrière s’il n’a pas au préalable   fait pas allégeance a nouvelle foi.

Et comme cette religion a colonisé l’Etat, elle dispose du monopole de la violence  dont ce dernier dispose pour lever les fonds nécessaires à l’entretien du clergé.Les manants n’ont plus qu’à payer la Dime et la Gabelle…Tout le monde se souvient de la gravure dans nos livres d’histoire d’un tiers état portant sur son dos le clergé et la noblesse. Nous y sommes a nouveau, le tiers état porte a nouveau le clergé et la noblesse sur son dos et on me demande pourquoi ça va mal. Demandez le à Montesquieu…En effet, tous ces gens coutent très cher,  ne produisent rien, et le clergé socialiste ou étatique ne peut survivre que s’il continue à distribuer des prébendes  aux ordres mineurs, faute de quoi, il pourrait être renvoyé par les électeurs…

Que faire  pour garder le pouvoir? Continuer à acheter les votes de la majorité avec l’argent de la minorité, ce qui veut dire augmenter les impôts.Embêtant à nouveau car au bout d’un certain temps trop d’impôts tue l’impôt.Comment ne fâcher personne et rester au pouvoir ?

La réponse est simple : s’endetter puisque, contrôlant l’Etat, je contrôle sa faculté d’endettement. Autrefois, le seul moment ou un Etat pouvait s’endetter c’était pendant les guerres, puisque la survie de la Nation était en jeu. Rien de semblable bien sur depuis 1973, dernier budget en équilibre présenté par un premier ministre français mais un désir irrépressible d’acheter les voix des électeurs force à l’endettement.J’ai appelé ce processus le « social clientélisme » tant il rappelle les pratiques ayant cours en Sicile…

Et plus l’Etat s’endette et croit, plus la croissance ralentit, et plus la croissance ralentit, plus les taux d’intérêt baissent et moins cela coûte de s’endetter. Merveilleux.  Le capitalisme finance à bon compte celui qui va le détruire.La dette a en effet triplé depuis 1994 et le service de la dette (la seule chose qui figure dans le budget de l’Etat) est lui resté le même..Et je ne peux pas m’empêcher de penser « Vivement la faillite ! » pour que notre Etat redevienne laic.

Le plus tôt sera le mieux.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

33 Commentaires

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  • Robert Marchenoir

    28 septembre 2014

    Tout à fait d’accord sur la perversité de la notion de justice sociale.

    En fait, je pense que les libéraux devraient systématiquement condamner la justice sociale dès qu’elle est invoquée. C’est une tactique très puissante : d’abord parce que littéralement tout le monde est pour la justice sociale et s’y réfère sans cesse — y compris les libéraux. Cela permet d’obtenir l’attention générale pendant au moins quelques minutes.

    Ensuite parce qu’elle est… juste, naturellement. La justice sociale n’est pas plus juste que les démocraties populaires n’étaient démocratiques. Si l’on réfléchit bien, la justice sociale n’est autre que le socialisme.

    Il n’y a pas plus injuste que la justice sociale. Toujours se méfier de ceux qui ajoutent des épithètes aux valeurs admises par tous : les communistes réfutaient la liberté au nom des libertés « réelles », les socialistes insultent la justice en nommant Christiane Taubira garde des Sceaux, et en ajoutant l’adjectif social à un nom qui n’en a nul besoin — et qui signifie tout autre chose.

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  • Robert Marchenoir

    17 septembre 2014

    A cette impeccable analyse, j’ajoute que la nouvelle caste au pouvoir achète les votes avec l’argent gratuit des autres en important massivement des immigrés : immigrés qui soutiennent la noblesse socialiste aux commandes dès qu’ils posent le pied sur le sol national, vu qu’ils sont les premiers bénéficiaires de l’assistanat, et qui voteront pour elle dès qu’ils en auront la possibilité, par naturalisation ou droit du sol.

    Tandis que leurs descendants sont appelés à augmenter mécaniquement le vote socialiste.

    Ce processus diabolique est à l’oeuvre à travers tout l’Occident, de l’Europe aux Etats-Unis.

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    • hugeus

      23 septembre 2014

      Au risque de fâcher, je dirai, comme Charles, que le Clergé est socialiste, garant du dogme.
      Si vous voulez trouver la noblesse, cherchez-la ailleurs, elle est tout sauf socialiste. La noblesse, c’est le capitalisme… de connivence bien sûr.

    • idlibertes

      23 septembre 2014

      Non, la noblesse d’aujourd’hui sur notre dos à tous, ce sont les fonctionnaires d’Etat, politiques en tête.

    • Nolife

      24 septembre 2014

      Ou plutôt aristocratie sans noblesse histoire de mette tout le monde d’accord.

    • Arsene Holmes

      3 décembre 2014

      Je viens juste de découvrir cette analyse brillante.

      Juste une question, si la noblesse ce sont les fonctionnaires d’Etat, politiques en tete, qui est le clergé?
      Les autres fonctionnaires?

    • idlibertes

      3 décembre 2014

      Le clergé? TF1 en tête 🙂

  • Gerldam

    15 septembre 2014

    Bonjour. Vous dites « la ficelle est grosse mais elle marche à chaque fois ». La question que je me pose est: pourquoi cela marche-t-il si bien? Parce que la majorité des citoyens est naïve et bête (comme aurait dit Platon) et que l’idée simple de prendre aux riches pour le « donner » aux pauvres fait recette chez ces esprits simples, et que le nouveau clergé sait combien il peut profiter du système? Ou pour d’autres raisons plus profondes?

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    • idlibertes

      15 septembre 2014

      Pour la bonne raison que qui prend à Pierre pour donner à Paul est toujours extremement populaire chez tous les Paul de ce monde.

      Et comme il existe plus de Paul que de Pierre….

    • Duff

      15 septembre 2014

      Jusqu’au moment ou les Pierre sont passablement échaudés voire fauchés. Nous y sommes et pourtant… Rien. L’explication de Schumpeter dans « Capitalisme, socialisme et démocratie » (qui mériterait un abrégé) est assez séduisante et très concrètement applicable à la France : Les intellectuels intéressés, la presse achetée et l’oligarchie financière rendent impossible toute contestation de l’extrême corporatisme du système et la propagande véhiculée par ses rentiers.Il suffit de constater la nullité misérable des débats y compris sur des médias à priori privés pour constater que tant que Pierre a de quoi grignoter devant son émission débile favorite, jamais il n’osera veauter pour un candidat dénonçant vraiment tout ça. Les vrais-faux candidats anti-système s’accommodent fort bien de ne pas exercer le pouvoir, quelques cumuls et en 20 ans ils deviennent millionnaires…
      cdlt

    • Robert Marchenoir

      26 septembre 2014

      J’apporterais une petite nuance en disant qu’au point où on en est, tout le monde s’appelle Pierre-et-Paul. Ca n’a l’air de rien, mais ça change tout.

      Il ne suffit plus de taxer une minorité pour faire plaisir à la majorité. Vu le niveau de la dépense publique, tout le monde doit être mis à contribution : TVA, CSG, cotisations « sociales », taxes sur l’essence, l’alcool et le tabac, amendes routières, taxe spéciale sur les tomates (je cite cette dernière pour le fun)…

      La différence entre le tiers-état et les autres, ce sont les privilèges non monétaires : sécurité de l’emploi, départ à la retraite précoce, obtention de logements dans les bons quartiers, passe-droits pour les proches, bénéfice d’institutions réservées (banques pour les fonctionnaires, assurances pour les fonctionnaires, tribunaux pour les fonctionnaires…).

      Ce sont tous les Pierre-et-Paul qui s’estiment en droit, à un moment où à un autre, de bénéficier de l’argent gratuit des autres, sous une forme ou sous une autre (allocations, subventions, exemptions d’impôt, droit au gaspillage à la Sécurité sociale, etc).

      Ce sont tous les Pierre-et-Paul qui se révoltent, périodiquement, contre les « charges » trop importantes qui leur sont imposées.

      Et ce sont tous les Pierre-et-Paul qui omettent de faire le lien entre les « drouâs » qu’ils réclament et les charges consécutives qu’ils déplorent.

      En sorte que le rôle des pouvoirs publics se résume à celui du conseiller municipal corrompu, qui dans Topaze de Marcel Pagnol, présidait aux mouvements de la pissotière à roulettes, mécontentant alternativement chacun de ses électeurs, puis leur ménageant, chacun à son tour, les privilèges qu’ils réclamaient. Et palpant au passage, bien entendu !

      C’est ainsi qu’à l’extrême-droite « anti-système », on entend couramment des éditorialistes commencer par s’indigner des impôts écrasants qui étouffent tout le monde, et finir par en conclure qu’il faut renforcer les pouvoirs de « l’Etat fort et stratège », afin qu’il y ait des hôpitaux tous les vingt kilomètres et des bureaux de poste tous les cent mètres.

      C’est tout le monde qui vit sur le dos de tout le monde, et c’est tout le monde qui s’est habitué à ce mode de vie. C’est bien là le drame. C’est bien pour cela que la situation est bloquée.

      Pour preuve de ce que j’avance, je suis étonné du nombre de patrons socialistes qui existent dans ce pays. Je ne dis pas qui se déclarent socialistes ; je dis qui expriment des opinions qui, dans les faits, sont socialistes.

      Un chef d’entreprise, par nature, devrait plutôt incliner vers la droite, vers le libéralisme. Pas en France. En France, un patron rachète sa qualité de patron par une posture socialiste — ce qui lui permet, au passage, de réclamer son petit cadeau, sa petite exonération de charges, son petit crédit d’impôt, sa petite subvention, sa petite réglementation qui va favoriser sa petite boutique et dissuader ses concurrents.

      Voyez le nombre de chefs de corporations professionnelles qui se plaignent de ne pas bénéficier de « leur » ministre. Comme si le fait, pour les fleuristes, de ne pas pouvoir mendier à la porte du ministre de l’Horticulture, les condamnait à la misère et à l’oubli.

    • Homo-Orcus

      27 septembre 2014

      Rien ne change dans ce pays, la dictature de l’imbécillité.
      L’ancêtre du patron socialo c’est le commerçant à la messe du dimanche, au premier rang pour être bien vu et se faire pardonner son péché d’être commerçant et donc vil intermédiaire.

    • Robert Marchenoir

      27 septembre 2014

      C’est cohérent : la nouvelle Eglise, c’est l’Etat…

    • idlibertes

      28 septembre 2014

      Ce n’est pas l’église qui profitait avant 1789 mais la noblesse.

    • Homo-Orcus

      29 septembre 2014

      Pas d’accord avec cette grille de lecture…
      L’Eglise possédait environ le tiers du royaume et des privilèges. En contrepartie elle se chargeait de l’école, l’hôpital et l’hospice. Elle a refusé de mettre à nouveau la main à la poche en 1788, erreur certainement. La noblesse foncière était pauvre dans sa grande majorité, payait des impôts sur ses possessions roturières. Les très riches se trouvaient dans l’aristocratie, richesse non produite par le travail. Et enfin, tout aussi riche, le tiers état, gros commerçant, financier…

    • Homo-Orcus

      30 septembre 2014

      Ah ce que je m’en veux !
      J’ai l’impression d’être encore soumis à la propagande de la republico-ednat.
      Dans les instigateurs de la révolution, ne pas omettre le principal responsable, le duc d’Orléans et l’aristocratie orléaniste (je lui colle un bon 60% de responsabilité).

    • emmanuel

      16 septembre 2014

      La liberte, la vraie…
      Tout pour les banques et rien pour le reste…

  • Homo-Orcus

    15 septembre 2014

    C’est logique tout ça !
    Nous nous référons à la révolution intelligente mais extrêmement naïve de 1789 alors que nous vivons, raisonnons sous le coup d’état sanguinaire jacobin de 1792, d’où le discours dichotomique.

    Répondre
  • nolife

    15 septembre 2014

    Bonjour,

    Dans les  » Lumières », classez-vous Rousseau ?

    Au fait pour la dette, vous parlez d’un certain seuil faisant baisser la croissance structurelle, n’est-ce pas plutôt parce que la croissance baisse que l’État s’endette ?

    Les faillites étatiques se produisent en rafale tous les 70-80 ans, n’est-ce pas le moment de voir le Japon, la France, l’Italie … faire faillite ?

    Répondre
    • Duff

      15 septembre 2014

      houla! Je n’ai pas le souvenir que « le contrat social » fut une grande oeuvre brillant de son libéralisme.

      Sur les faillites vous mélangez causes et conséquences. Après chaque crise qui voit les recettes fiscales d’un état baisser, les états sortent plus endettés d’où la nécessité de faire des réformes. Ne pas faire de réformes et céder à la lâcheté, vous empilez de la dette dont le service va exiger plus d’impôts donc augmenter le volume de dépenses improductives, une vraie boule de neige : C’est bien le volume de dépense publique qui va en croissant qui réduit le potentiel de croissance, l’explication par le ralentissement de la démographie est un prétexte facile mais aisément contestable.

      Les états font plus souvent faillite que vous ne le dites, on doit être à 7 ou 8 fois pour la France depuis 1788, pour la Grèce on a cessé de compter… Même si en pratique un état ne fait pas faillite, il fait passer un sale quart d’heure à ses épargnants et/ou vole par de l’inflation.

    • Nolife

      15 septembre 2014

      Je parle des « Lumières » au sens large pas uniquement du libéralisme, la France avait le choix entre le libéralisme et le social-étatisme après la Révolution, elle a fait le choix du second, c’est le choix du peuple, souverain en démocratie.

      Pour la dette, je constate que le taux de croissance n’est pas linéaire et que quand il monte, peu d’endettement, quand il baisse beaucoup d’endettement, nos modèles-sociaux ont été bâtis en temps de « vache grasse » comme vous le dites mais le service de la dette lui est constant depuis 20 ans en nominal paraît-il …

    • idlibertes

      15 septembre 2014

      Cher Monsieur,

      OUi, effectivement , on a tendance dans la vie à moins emprunter quand on a plus, mais quelle est la question?

    • Nolife

      16 septembre 2014

      Le fait que la baisse de la croissance n’est peut-être pas due à l’endettement mais l’endettement due à la baisse de croissance …

      En délestant la dépense publique et en faisant repartir la croissance, on risque une remontée des taux et donc les économies faites sur la dépense publique risque d’être rattrapées par une remontée du service de la dette, sophisme génial pour nous permettre un « laisser-faire, laissez-continuer ». 🙂

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      Vous citiez schumpeter, justement, la montée des taux (à leurs niveaux réels), permet de purger l’économie réelle, c’est la destruction créatrice. Bloquer les taux empêchent cela.

    • Nolife

      16 septembre 2014

      Je ne me souviens pas avoir cité Schumi mais effectivement, crever l’abcès de mauvais investissement est salutaire pour l’économie privée mais empêcherait l’état de se financer à bon compte si j’ai bien compris l’objet de vos diverses études, si on a pu se le permettre avec des taux d’endettements bas, peut-on (l’Etat) s’offrir ce luxe aujourd’hui avec des endettements pareils ?

    • idlibertes

      16 septembre 2014

      La question n’est pas vraiment de ce que l’on peut se permettre mais combien va t- on payer sachant que plus l’on tarde plus les sommes croissent et l’abysse devient profond. Vous trouverez certaines personnes pour vous dire que « l’on peut oublier la dette  » (et que la marmotte met le chocolat dans le papier), mais l’on sait bien que tous les PEL/ etc etc sont chargés de bons du trésors Français, Espagnol, voire Grecs. Si l’euro saute par défaut de remboursement d’un état, ce sont les épargnes de tous qui sautent. Pourquoi les banques ont -elles des Bons du trésors? Car (cf article de la semaine passée), vous n’avez pas à provisonner quand vous êtes une banque et que vous prétez à un Etat, alors que si vous prétez à une PME, vous devez provisionner 40%.

      C’est un peu comme si un éléve me disait « dites donc, avec ma moyenne, je ne peux pas me permettre de ne pas tricher en maths sinon j’aurai jamais mon bac ». J’ai du mal à trouver une réponse, à part que je doute qu’en trichant, il arrive vraiment jusqu’en haut.

    • Nolife

      18 septembre 2014

      Ok merci, au fait le PEL, c’est pas censé être un produit d’épargne pour le logement ?

    • idlibertes

      18 septembre 2014

      Oui, mais comment croyez vous que l’argent fasse des petits?

      La banque ne laisse pas cet argent, qui de fait est censé être bloqué pendant au moins 5 ans, dormir dans un coffre. Il est placé en… Bons du trésor grecs. Rejouissez vous…;

    • Nolife

      18 septembre 2014

      Au fait, il paraît que les assurances ont été réorientées vers les obligations car le marché action est trop dangereux et pour éviter qu’un assuré soit dans l’incapacité de se faire rembourser en cas d’accident.

      Est-ce la vraie raison, ou c’est juste piquer la caisse pour continuer à faire tourner le manège ?

    • Homo-Orcus

      16 septembre 2014

      La France a fait le choix du social-étatisme !!!!!!!!!!! depuis quand ?
      La convention a été élue avec 90% d’abstentions et la république a été proclamée avec une présence d’à peine 50% des conventionnels, très démocratique en effet.

    • Nolife

      16 septembre 2014

      Je ne parle pas de 1791 ou des quelques années suivant la révolution… « D’ailleurs à l’époque, on disait ironiquement « Liberté, Egalité, PROPRIETE » mais à plus long terme avec par exemple Bonaparte et encore aujourd’hui.

    • idlibertes

      15 septembre 2014

      +1

    • Homo-Orcus

      15 septembre 2014

      On voit que bien Nolife est allé longtemps à l’école de la ripoublique. Rousseau et la lumière, laisse moi cricaner !
      cricaner est l’action de crier (son indignation) et de ricaner (se foutre de…)

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