17 mai, 2015

Et revoilà le Colbertisme

J’aimerais faire quelques commentaires sur l’article paru dans le Figaro publié le Mardi 5 Mai intitulé « La seule cause qui vaille, sauver l’industrie française » écrit par Messieurs Michel Rousseau et Christian Pierret, respectivement  ancien Ministre délégué à l’industrie et président de la fondation Concorde. Pour illustrer mon propos, je vais faire appel à celui qui est sans doute le plus grand économiste de tous les temps, Schumpeter.
Son grand livre s’intitule « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » et c’est dans ce livre qu’il introduit la notion de « destruction créatrice» qui seule, selon lui, permet la croissance économique.
Pourquoi évoquer Schumpeter aujourd’hui ?
Parce que les auteurs de cet article semblent penser que la croissance économique est créée par les actions de l’Etat et du coup font quelques remarques qui m’ont surpris.

Tout d’abord, dans l’article que j’ai mentionné, les auteurs écrivent : « L’Industrie a une productivité six fois plus élevée que les autres secteurs et peut créer trois fois plus de valeurs ajoutées que les services».
L’Institut des Libertés où j’exerce en tant que Président, collecte beaucoup de données et s’il en est bien une sur laquelle il est impossible d’avoir des chiffres, c’est bien la valeur ajoutée par les services. A ma connaissance, il n’existe pas ou peu de manière satisfaisante de mesurer la productivité dans ces domaines.
Prenons un exemple, vous remplacez votre secrétaire par un logiciel et vous tapez vous-même vos lettres : comment mesurer la création de valeur ajoutée du logiciel? Quelle est la productivité de l’enseignant qui a découvert à Alger Albert Camus qui n’était alors qu’un petit garçon? En revanche, il est vrai, vous pouvez mesurer la perte d’emploi de la secrétaire devenue obsolète, et c’est ici que Schumpeter revient à l’ordre du jour.

Sa thèse, trop rapidement résumée est la suivante : l’innovation et l’invention portées par les entrepreneurs sont la force motrice de la croissance économique sur le long terme. Schumpeter emploie l’image d’un « ouragan perpétuel » et comme seul le capitalisme permet et organise les faillites, seul le capitalisme permet la croissance économique et une hausse du niveau de vie de tout un chacun, en redirigeant constamment le capital et le travail vers les activités les plus productives.

La lecture de l’article fait beaucoup apparaître le mot« industrie » ou encore le mot « salarié », ainsi que la belle notion de «croissance» si chère aux Conseils des ministres de Gaulle. Il ne manque que «l’ardente obligation du Plan» et nous aurions un parfait petit résumé de la pensée Colbertiste.Ou le grand retour de l’Etat Stratège.
Nos élites sont incorrigibles. A ce stade de l’Histoire économique, au 21ème siècle, nous devrions tous savoir que le commissariat au plan, cher à l’ex URSS, n’est pas un modèle économique qui fonctionne. Nous avons appris, empiriquement, que de demander à l’Etat d’organiser la production des richesses ne fonctionne pas.
De fait, ce qu’ils ne mentionnent pas est encore plus extraordinaire que ce qu’ils mentionnent. Ce recours à Schumpeter permet en fait d’introduire une notion un peu oubliée par les auteurs de l’article susmentionné, j’ai nommé : l’Entrepreneur.
Je m’étonne de ne pas trouver UNE SEULE FOIS le mot «entrepreneur» dans cet article puisqu’il est bien évident, que «sans entrepreneur, il ne peut pas y avoir de croissance ». La croissance n’est jamais le résultat de l’action de l’Etat mais toujours le résultat d’initiatives individuelles. Nous savons aujourd’hui que LE seul créateur de richesse et donc de croissance dans l’industrie, comme à fortiori dans les services ou l’inventivité est tout (Cf. Google, Microsoft, Youtube etc.) est l’Entrepreneur.
Sans Entrepreneur, pas d’industrie peut être, mais certainement pas de croissance. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de solution collective à l’absence de croissance.

Continuons dans ce qui manque : la rémunération de l’entrepreneur s’appelle le PROFIT, dont les auteurs ne disent pas un mot encore une fois alors que l’absence de croissance s’explique tout simplement par l’écroulement de ces profits depuis vingt ans, en particulier dans le secteur industriel. Si l’Industrie s’est effondrée en France c’est parce que les profits y sont insuffisants.
En bon disciple de Socrate ou d’Aristote, il me semble qu’il faut chercher la cause de cet effondrement pour la corriger, et non pas essayer d’inventer une fois encore une nouvelle machine a gaz, du style de la Loi Macron, qui bien sur ne fonctionnera pas, ce jeune talent n’ayant jamais rien inventé de sa vie. S’il était inventif, il n’aurait jamais été le premier de sa classe. Les bons élèves ne sont jamais des entrepreneurs.
Plus fondamentalement, L’Entrepreneur est à l’origine tant des processus de création que de destruction analysés par Schumpeter, ce qui lui vaut sans doute sa grande impopularité (voir la popularité d’Huber auprès des chauffeurs de taxis). C’est lui et lui seul qui crée l’étincelle originale qui permet à la croissance de démarrer, ce qui ne veut pas dire qu’il va créer de la richesse tout seul dans son coin. Il a besoin des autres.

Pour simplifier, on peut dire que la présence des entrepreneurs est nécessaire, mais pas suffisante; d’autres intervenants sont nécessaires. Il a besoin de capital, il a besoin de collaborateurs, de matières premières, de réseaux de distributions. Mais il a surtout besoin de sécurité et de stabilité juridique que seul un état de Droit autorise.
Arrêter la logorrhée législative et réglementaire en France serait plus efficace pour relancer notre économie que toutes les subventions versées à des gens qui toujours seront bien en cours mais la plupart du temps incompétents (voir Madame Lauvergeon ou messieurs Bon et Tchuruk, eux aussi premiers de classe).

Demandez à un entrepreneur, si vous en croisez un qui ose se déclarer, de quoi il N’A PAS besoin, et invariablement sa réponse sera « De plus d’Etat, ».Le seul inconvénient en France, pour l’entrepreneur aujourd’hui est que presque tous les secteurs de croissance sont sous le contrôle de l’État : Citons l’Education, les transports publics, l’aménagement des retraites et de la prévoyance, la Sante…
Nous sommes en effet dans une situation complètement kafkaïenne où l’État contrôle et gère, selon les principes d’une économie communiste, la plupart des secteurs où la croissance pourrait s’engouffrer. Et les deux auteurs ne disent PAS UN MOT de la nécessité des privatisations. Certes on peut se demander pourquoi ces secteurs ne pourraient pas croître et rester sous le contrôle du Moloch (l’État), comme l’appelait Bertrand de Jouvenel.

La réponse est simple: avec des principes de gestion communistes, il ne peut y avoir de croissance, puisqu’il ne peut pas y avoir de destruction créatrice. On ne peut pas se débarrasser des mauvais…Par contre nous avons à faire face aux passe-droits, à la corruption et aux déficits, le résultat constant d’une économie étatisée. Introduites au Sahara, ces méthodes provoqueraient une pénurie de sable en quelques années.
Le grand, l’unique défi auquel la France va donc être confrontée dans les années à venir est de trouver comment faire sortir du giron étatique ces activités pour qu’elles libèrent enfin leur potentiel de croissance? Or, quand je lis dans cet article « comme l’indique le rapport Gallois, une partie du livret A et du livret de développement durable doit être dirigé vers les entreprises industrielles innovantes».
Je m’interroge.

Quel comité d’Etat, sans doute présidé par monsieur Attali ou Madame Royale, va à nouveau être déclaré responsable d’allouer ces fonds privés des livrets A et consorts ? Et est-ce là une direction vers une libéralisation des activités de croissance ?
Je m’interroge.

Citons encore : «Rétablissons d’abord une adéquation entre les besoins de l’industrie et la formation dans l’Education Nationale. Le textile ayant à peu près disparu, il n’est pas déshonorant de former des tôliers ou des informaticiens ».
Je m’interroge à nouveau: est-on vraiment certain, au regard des résultats actuels que l’éducation nationale soit l’organisme le plus réactif quant à la formation des jeunes sur le marché de l’informatique international ou sur la pression à froid des tôles ?
Je ne sais pas, je demande, car il est vrai qu’en tant qu’entrepreneur, j’ai la mauvaise habitude d’être jugé au résultat (et non pas à ma volonté initiale).
Que le lecteur me comprenne bien : j’aime mon pays et évidemment, pour citer à nouveau les éminents auteurs de l’article cité en référence, je ne peux qu’applaudir à deux mains à leur souhait de créer un environnement qui permettrait un accroissement de la compétitivité de nos entreprises pour gagner des marchés étrangers. En une décennie, nous pourrions nous replacer en 2025 avant l’Allemagne, en leader de la prospérité européenne et mondiale ».
Mais je reste dubitatif sur les solutions qu’ils proposent d’autant que mes analyses sur les raisons du désastre annoncé divergent.
Le défaut de croissance que nous accusons aujourd’hui est- il vraiment la résultante d’un manque de planification de l’Etat envers nos industries?

Ce qui a détruit l’industrie Française, qui en 1995 était parfaitement compétitive avec l’industrie Allemande, c’est encore une fois la disparition des PROFITS dans ces secteurs. La rentabilité des affaires industrielles s’est effondrée depuis cette date comme jamais dans notre histoire, sous le triple impact d’une croissance forcenée de l’Etat, de Lois faisant exploser le coût du travail en France et de la fixation d’un taux de change fixe avec l’Allemagne au travers de l’Euro. Les Français peuvent décider démocratiquement d’avoir 40 % de fonctionnaires de plus par 10000 habitants que les Allemands et d’augmenter en même temps les coûts sur les sociétés Françaises, mais dans ce cas-là, ils ne peuvent pas avoir un taux de change fixe avec l’Allemagne.
Sinon, leur industrie disparaît.
Le lecteur sait peut-être qu’avant le passage aux 35 heures, le coût de travail Français était inférieur au coût de travail allemand. Une entreprise Américaine qui aurait cherché à s’implanter en Europe aurait alors pu trouver intérêt à s’installer chez nous à cette époque. Passent les 35 heures, passe la mise en place de l’euro, passe un quasi doublement du code du Travail depuis 1995 et le lecteur sait surement qu’à compter de 2005, le coût du travail, le coût du capital, les impôts et les réglementations sont très inférieurs en Allemagne. Plus aucun entrepreneur n’investit donc en France, et la productivité industrielle française s’écroule face à la productivité allemande. Pourquoi ? Parce qu’ils perdent de l’argent.

Qui dit baisse de la compétitivité dit déficit de la balance des paiements, déficit du budget de l’Etat, accroissement de la dette, baisse de la croissance, chômage…
Serait-ce dû à un manque d’aide de l’Etat ?
Je ne le crois pas, les subventions versées par ce même Etat aux sociétés sont supérieures à 130 milliards d’Euro aujourd’hui.
Il faut ici rappeler la réponse des armateurs de Saint Malo à qui Louis XIV demandait comment il pouvait les aider dans leur concurrence avec les Anglais. La réponse fut sublime « Surtout, surtout Sire, ne nous aidez pas».

La France crève du Colbertisme de sa classe dirigeante, dont l’article du Figaro est un parfait exemple.
Si la question est donc, pour revenir à la problématique du jour, » comment insuffler un nouveau souffle à l’industrie française ma solution est toute simple:
« Libérer le capital et le travail, délivrez l’entrepreneur ».

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

58 Commentaires

Répondre à Josick Croyal

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  • JEPIRAD

    24 mai 2015

    Bonjour M. Gave. Vos analyses et commentaires sont toujours très limpides donc instructifs. Je m’interroge maintenant sur une de vos conclusions relatives à l’investissement. Comment expliquez-vous ceci : « Le Baromètre Ernst & Young de l’attractivité en Europe 2014, publié le 27 mai, place la France dans le trio de tête en Europe (2e en termes d’emplois et 3e en termes de projets). Elle conforte son 1er rang en matière d’accueil des investissements étrangers en Europe dans le domaine industriel (depuis 2011) » source : « http://www.economie.gouv.fr/investissements-etrangers-france-2014 ».

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    • idlibertes

      24 mai 2015

      Cher Jepirad,

      Serieusement? Avec pour sources la pravda économie .gouv? Du wishful thinking. Et c’est loin d’être les chiffres des investissements industriels En france depuis le passage au 35 heures.

  • Robert Marchenoir

    23 mai 2015

    Et maintenant, ce sont les comiques qui s’y collent pour « expliquer » l’économie :

    http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dictionnaire/2015/05/23/29005-20150523ARTFIG00003-aleveque-ose-l-humour-sur-l-economie-sujet-imbitable-mais-essentiel.php

    Ce samedi, c’est la Fête de la dette, ou comment faire comprendre l’économie aux gens, et les faire rire sur des sujets aussi austères que cruciaux. L’humoriste Christophe Alévêque «désacralise» l’économie sans tomber dans la démagogie.

    Ho ! Sans tomber dans la démagogie ? T’es sûr ?

    Cette deuxième édition de la Fête de la dette intervient quelques jours après la sortie d’un livre, qu’il a cosigné avec Vincent Glenn, auteur de plusieurs documentaires consacrés à l’économie.

    L’humoriste, qui n’était «pas du tout» un expert en la matière – et qui ne se prétend toujours pas en être un…

    Donc il signe un « livre » et fait un « spectacle » pour expliquer l’économie, et il avoue qu’il n’y connaît rien.

    Bon, les auteurs ne sont pas des partisans de l’austérité, c’est sûr, et ça se voit dans les pages de l’ouvrage…

    Tu m’étonnes. Qui est-ce qui disait, déjà : pas de démagogie ?

    «Sans le minimiser, il faut relativiser le problème de la dette, martèle Christophe Alévêque, et arrêter de culpabiliser: non, ce n’est pas à cause de nous, c’est pas nous qui avons trop dépensé».

    Non, bien sûr ! C’est la faute des Juifs.

    Certes, la dette se chiffre à 2000 milliards, mais le patrimoine («hôpitaux, autoroutes, aéroports,… Brigitte Bardot, sic.») de la France, c’est 2500 milliards; celui des Français: presque 12.000 milliards; et celui des entreprises: plus de 2000 milliards.

    Voilà : il suffit de voler les économies des Français, de vendre les hôpitaux aux Chinois et Brigitte Bardot aux Américains, et de ruiner les entreprises, et on aura remboursé la dette.

    À côté, «notre dette publique paraît toute rikiki, elle fait presque de la peine. Et d’un coup, on se sent mieux…», peut-on lire dans l’ouvrage. Et d’enchaîner, comme quasiment à chaque fois, par une touche de dérision: «On aurait presque envie de dépenser comme des malades», histoire de montrer que tout c’est pas si simple que ça…

    Samedi, pour la Fête de la Dette, Christophe Alévêque se dit «dépassé par les événements. «On a plus de 2000 réservations» pour le spectacle intitulé Le tour de la dette en 80 minutes suivi d’un bal, s’étonne-t-il, ravi que «les gens viennent, décontractés, se marrer sur de l’économie».

    Je ne suis pas spécialement nazi, mais des sottises pareilles donnent vaguement des envies de dictature, avec des camps de concentration spéciaux pour les « comiques » et les « artistes ».

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  • Robert Marchenoir

    20 mai 2015

    Ce qu’ils ne mentionnent pas est encore plus extraordinaire que ce qu’ils mentionnent. — Ch. G.

    Un exemple parmi des milliers : comme de nombreux autres Français, je suis noyé sous les journaux gratuits, adressés à domicile, des « collectivités territoriales » dont je dépends. Je reçois pas moins de deux magazines réalisés par ma mairie, plus un réalisé par mon conseil général. Tous fort bien faits, ma foi, et, bien sûr… bourrés de publicité locale.

    Ces trois journaux communistes, car réalisés par des fonctionnaires, assèchent bien entendu le marché par concurrence déloyale, et empêchent des entrepreneurs privés de répondre au besoin d’information locale, en créant des emplois.

    A quoi bon prendre le risque de concurrencer le journal de la mairie, que tous les habitants reçoivent déjà par brassées, et tenter de démarcher de la publicité auprès de commerçants locaux, dont le budget n’est pas extensible, et qui espèrent forcément, de façon plus ou moins tacite, la possibilité d’accéder à quelque passe-droit, le jour où ils en auront besoin, en payant leur écot à la municipalité ?

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    • Josick Croyal

      21 mai 2015

      Cher Robert, en tant que distributeur sur le terrain (durant des années et sur plusieurs communes) de bulletins municipaux, c’est bien la première critique (hormis la mienne propre) que j’entend. Dans mes tournées, je n’ai vu que des gens râvis de recevoir leur cher bulletin mensuel… Si bien que je n’avais pas intérêt à oublier une boite à lettre… Par contre pour les autres (publicités et divers gratuits), on préfère ne pas en avoir dans sa boite (cf. les macarons de refus). Je n’ai vu qu’une seule personne ayant installé une nouvelle boite à lettre pour mieux les recevoir.
      Il s’agissait alors d’un marché entre municipalité et un privé, lequel me payait pour ce job, l’ayant défriché. En préparation des dernières élections municipales, la donne a changé, le marché a été perdu car, dans le cas que j’ai suivi, la municipalité voulait faire travailler elle-même les « jeunes » de la communes… pour la partie facile, la distribution en ville. Pour les 100 km en campagne, elle voulait refourguer cela au privé, lequel a refusé.

  • Stéphane

    20 mai 2015

    Bonjour Monsieur Gave,

    Schumpeter a inventé le terme de « destruction créatrice » pour décrire le phénomène économique de création de nouvelles sociétés et de destruction des anciennes dans le cadre de l’innovation.

    Décrire un des aspects/conséquence de la croissance économique n’est pas suffisant pour faire de Schumpeter le plus grand économiste de tous les temps, loin s’en faut !!!

    Le plus grand livre d’écoonmie de tous les temps, jamais dépassé ni contredit est bien entendu « L’action humaine » de Ludwig Von Mises, qui est un traité d’économie traitant tous les aspects de l’activité humaine.

    Plus fondamentalement, ce n’est pas l’innovation qui crée la richesse, c’est le respect des droits fondamentaux de l’individu, qui seuls permettent l’accumulation de capital, le processus de découverte et in fine l’innovation.

    Si l’économie Française s’effondre depuis 50 ans, c’est parce que les gouvernements socialistes de droite et de gauche luttent contre l’accumulation de capital et le libre échange depuis 50 ans.

    Enfin, si vous avez appris empiriquement que la planification de l’économie par l’état ne marche pas, Ludwig Von Mises l’avait lui démontré de façon logique et irréfutable dans son célèbre livre « Le socialisme, étude économique et sociologique : le chaos du planisme ».

    publié en …. 1922 !!!

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    • fbastiat

      21 mai 2015

      Entièrement d’accord. Mises est le meilleur économiste et l’école autrichienne explique bien mieux l’économie que l’école keynésienne qui est dominante dans les gouvernements, les médias et les universités du monde entier.

    • Josick Croyal

      24 mai 2015

      Dans le début de cet ouvrage, l’on peut lire : « Une des tricheries intellectuelles du socialisme moderne consiste à mettre l’accent sur l’esprit dont il est animé, en présentant comme accessoires les règles et les institutions qui en opérent la réalisation. Le socialisme par ce moyen se présente comme le seul porte-parole de la conscience morale dans le monde contemporain. »

      Et je dirais pour ma part que celui-ci consiste à faire dans l’effondrement fusionnel débridé !

  • BA

    20 mai 2015

    Mercredi 20 mai 2015 :

    Grèce : Athènes lance un ultimatum à ses créanciers.

    Cette fois, c’est la Grèce qui fixe un ultimatum à ses créanciers. Ce mercredi 20 mai, le porte-parole du gouvernement hellénique a annoncé que, faute d’accord avec ces derniers, Athènes ne paiera pas son échéance de 302 millions d’euros qu’elle doit rembourser au FMI le 5 juin. Autrement dit, ce jour devient la nouvelle « date fatidique » dans la crise grecque. Si aucun accord n’est trouvé alors, la Grèce fera le premier pas vers un défaut et la crise prendra une autre tournure.

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-athenes-lance-un-ultimatum-a-ses-creanciers-477496.html

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  • alri

    20 mai 2015

    Bonjour,
    je pense qu’il convient de soulever un élément important à prendre en compte dans la spécificité du problème économique Français: Nous sommes à ma connaissance les seuls à cumuler à la fois une imposition et un dette énormes tel un pays qui répare une guerre ou qui en prépare un autre… Cela est vraiment curieux. Qu’en pensez vous?

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  • Homo-Orcus

    20 mai 2015

    Pour aller plus loin dans la compréhension du capital il faut lire Hernando de Soto, un bon complément… pratique.
    J’ai lu Schumpeter au début des années 80 et Mitrand doit y être pour quelque chose.
    La destruction créatrice n’est qu’une constatation de l’évolution des individus, de leurs inter-agissements, ce n’est pas une théorie fumeuse de table rase. La description de ce phénomène vieux comme l’humanité est particulièrement subtile.
    Là où le bât blesse c’est lorsqu’il évoque la disparition du capitalisme et l’avènement inéluctable du socialisme. Je dois dire que j’ai conservé cette prévision dans un coin de ma tête pendant au moins une dizaine d’années. À sa décharge, à l’époque où il a écrit son traité, le succès de Keynes était planétaire, cet Ali Baba de l’économie qui ouvrait la grotte des richesses par des incantations, ce qui a pu le troubler.
    Cette conclusion de la disparition du capitalisme du fait d’un discours socialiste dans le sens du poil du prolo n’est pas crédible du fait que le capitalisme fait partie de l’individu, il naît avec, quelque soit sa culture. Dans les temps anciens on aurait dit son besoin de commercer avec profit, d’échanger.
    De la même manière il naît avec un besoin de croyance et s’il se dit athée il sera enclin à croire à l’horoscope, au mauvais œil, au destin tout tracé etc. jusqu’à descendre à l’idolâtrie et faire le con sur la Croisette !
    Ainsi va le monde cahin-caha

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  • Clauz

    19 mai 2015

    Très bon article, et bonne explication du problème de la France! Merci 🙂

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  • vivelafrance

    19 mai 2015

    C’est toujours un immense plaisir de vous lire Monsieur Gave.
    Je regrette simplement que rien ne change dans notre cher et beau pays.
    J’en ai même parfois un peu honte.
    Je me doute bien que cela fait longtemps que vous attendez ce moment avec impatience. Mais la banque centrale européenne, de par sa politique, a plus ou moins stoppé, invontairement, ce processus de création destructrice parfois brutal mais nécessaire au bon fonctionnement d’une économie de marché.
    Le simple exemple d’Areva en dit long sur les intentions de nos gouvernants à ne pas laisser ce processus s’enclencher par peur de perdre des voix électorales.
    Sans parler des différences de cout de travail et charges sociales entre la France et d’autres pays Européens. L’euro n’aidant pas, si encore la France s’alignait et avait entamé de vrais réformes, nous aurions pu espéré rebondir un peu plus, profitant de la baisse du prix du pétrole et de l’euro

    Cordialement,

    Franck

    Répondre
  • populo

    19 mai 2015

    Excellente billet, la démonstration est claire.
    En résumé, vis à vis de l’Etat, l’entrepreneur a besoin : d’être autorisé à faire du profit pour lui même, d’avoir la sécurité juridique des contrats, une stabilité (et j’ajoute une sobriété) de la réglementation, et une fiscalité compétitive et prévisible.

    Le paradoxe est qu’un pouvoir autocratique, est capable de doter l’Etat de cette législation pro-business, s’il est conscient des intérêts de son pays. Alors que des pays de démocratie séculaire ont bien du mal à s’adapter à la concurrence fiscale et sociale.

    Le dirigeant républicain pour être élu, court en effet derrière les demandes d’intervention de tel ou tel groupe. Et la représentation par chaque groupe de son propre intérêt, signifie souvent une aide publique. Sans en voir le coût cumulé, c’est ici qu’il y a aliénation.

    Il y a donc une pédagogie en économie à faire dans le corps électoral. Un des moyens idoines serait de porter ce débat dans l’entreprise française, non pas sur le lieu de travail, mais à proximité. Ce sont les différents acteurs de l’entreprise (dont les salariés, les sous traitants, les fournisseurs, mais aussi les entrepreneurs et les investisseurs) qui paient la note du banquet républicain.

    Sans faire de la politique partisane, la défense stricte des intérêts d’une profession, d’un métier c’est aussi refuser que l’Etat, actionné par les « prometteurs d’aide » se serve dans la caisse de l’entreprise. D’ailleurs les syndicats qui promeuvent la solidarité étatique font eux même de la politique. Pour n’évoquer que la sécu, rappelons-nous qu’avant guerre la prévoyance était concurrentielle, privée et mutualiste.

    Répondre
    • MarcusVinicius

      22 mai 2015

      « …Le dirigeant républicain pour être élu, court en effet derrière les demandes d’intervention de tel ou tel groupe. Et la représentation par chaque groupe de son propre intérêt, signifie souvent une aide publique… »

      En effet, la meilleure preuve dans mon département (l’Isère) : 14 ans de gauche, vient de basculer à « droite ». La 1ère chose que le nouveau président du département (il paraît qu’il ne faut plus dire Conseil Général) a faite (il s’en est vanté fièrement dans le magasine luxueux de département), c’est de « débloquer » (j’adore ce mot, les politiques ont comme un pouvoir divin de débloquer les situations…) 100 millions d’€ pour relancer le BTP, et de rétablir la gratuité des transports scolaires.
      De la part d’un exécutif de droite qui se dit responsable, j’avoue que c’est fort de café. J’ai failli m’étrangler en lisant l’article.

      En France nous avons les socialo-communistes assumés, et les socialistes honteux (la droite). Même l’extrême droite est de gauche.

      Fichu pays !!!

  • Weby

    19 mai 2015

    Charles Gave,

    Vos idées sont symétriquement à l’opposé de celles de Bernard Friot ! Aussi brillant l’un que l’autre, vos idées se neutralisent un peu comme la réaction entre un acide et une base.

    J’ai beau lire vos écrits et visionner vos vidéos, je ne parviens à savoir ni qui a raison ni pourquoi vous en êtes si convaincus !

    C’est important, cela mérite réflexion…merci !

    Répondre
    • Clauz

      19 mai 2015

      Monsieur Friot est …anticapitaliste!!! 🙁
      Donc si vous hésitez où votre coeur doit balancer, je vous conseille de lire Schumpeter comme il est dit dans l’article ou bien Jean Baptiste Say.

    • Fucius

      19 mai 2015

      Pourquoi ne pas lire Schumpeter, que M. Gave consacre meilleur économiste de tous les temps ?

      Pour moi c’est Frédéric Bastiat, qui l’avait précédé et dont je goûte particulièrement la rationalité implacable.
      Bastiat démontre que le socialisme est absurde, qu’il se ramène en définitive à l’emploi de la violence pour elle-même.

      La thèse de Bastiat est l’harmonie économique. Elle est donc rayonnante d’espoir en plus d’être démontrée par la raison (donc vraie).
      Comprenez donc que les libéraux soient effondrés devant tant de souffrance causée par la pure ignorance mégalomane du socialisme.

      La fausseté du marxisme, notamment, est démontrée par Bastiat avant même la publication de Das Kapital.
      En effet si le capitaliste s’enrichit en réinvestissant ses profits, les travailleurs s’enrichissent de ce fait aussi, et plus que lui: Donc la capitalisme diminue les inégalités.

      La démonstration est évidente: Si l’investissement en capital n’augmente pas la productivité du travail, il n’est pas profitable et il faut l’abandonner pour continuer à recourir à du travail – la capitaliste s’est appauvri.
      Et s’il est profitable, la productivité est augmentée donc le travail a gagné en valeur, donc la part du travail dans la valeur produite s’est accrue.
      Logique, donc vrai.
      Bastiat démontre aussi comment la concurrence assure que ce gain en valeur de son travail finit tôt ou tard dans la poche du travailleur. 200 ans plus tard, plus personne ne le conteste et même les socialistes savent que la productivité entraîne les salaires – qu’ils persistent à prôner des politiques anticapitalistes est donc de leur part stupide ou retors.

    • idlibertes

      20 mai 2015

      Charles adore Bastiat, c’est aussi son Dieu et pour tout vous dire, quand il écrit son but est de tenter d’être aussi facile d’accès dans l’approche littéraire. Simple, fluide mais fort dans le propos.

      Du reste, on a peine à croire quand on lit Bastiat qu’il ne soit pas contemporain :)-

    • Fucius

      20 mai 2015

      En effet, quel visionnaire: Il faut le lire pour le croire.
      La méconnaissance de Bastiat est une tragédie !

    • idlibertes

      20 mai 2015

      C’est possible. je ne pourrais pas vous dire, je n’aime pas la tarte au camembert.:-))

  • ALRI

    19 mai 2015

    bonjour Monsieur,
    votre analyse est juste et il convient de se souvenir que cet Etat seul n’est pas responsable des difficultés du pays. Nous subissons en synchrone des erreurs stratégiques industrielles anciennes qui incombent au privé. Et malgré tout , les Français continuent à croire dans une République stratège qui montre l’avenir, même si cet Etat est défaillant depuis 40 ans. Bon nombre de peuples dans le monde y croient ou à l’inverse subissent un état autoritaire très dur. Je pense que la France a souhaité longtemps sortir de l’histoire par la génération baby boom et vivre au calme, tranquille en profitant des rentes naturelles allouées par le système, sans trop penser aux générations futures. Cela fonctionne tant que ce système tourne à plein régime. Malheureusement, l’homme ne sachant pas faire dans l’harmonie… et quand on est comme un Français, de plus en plus lymphatique et toujours prétentieux, cela ne se termine pas très bien. Sous tutelle du FMI?

    Répondre
  • Alpine GG

    19 mai 2015

    Qu’est-ce que la France?

    C’est une terre où un crétin vicieux a transformé en caniches de cours les plus puissants seigneurs d’Europe, imposant depuis Paris ou Versailles un centralisme de domination politique rétif à tous changements.
    Mais dans le même temps, ce communisme attavique n’a pas réussit à anéantir le peuple des entreprenants de ce pays carrefour du continent des lumières de l’individualisme occidental, car il est difficile à un char d’écraser un roseau. Quand bien même il passe et repasse, le roseau se relève.
    Jusqu’au jour où le char tir au canon sur le roseau, certes, mais en anéantira t’il pour autant toutes les racines…?

    Répondre
  • C.H.S

    19 mai 2015

    Après Alsthom, Alcatel et Areva depuis le début de l’année, après PSA et Air France et la SNCF notamment l’an dernier, les gifles reçus par le Colbertisme sont sévères mais n’empêchent pas les articles du type 5 mai dans le Fogaro ou les réunions du type de celle de Nantes hier organisée par Bercy sur l’industrie du futur à 3,5 Mld€

    la délocalisation des comités exécutifs et de l’embauche par de nombreuses entreprises françaises entrées ou installées dans la mondialisation sont une petite réponse et une petite illustration de l’inanité de cette culture étatique sur-réglementée et surimposée détruisant profits, capital, investissement, création et travail,
    si l’on ajoute à cela ISF et très forte progressivité de l’IR renforcée conduisant les esprits et acteurs « entrepreneurs » à regarder hors de la sphère nationale étatique,
    vous avez raison M. Gave de souligner à nouveau cet incroyable déficit d’acuité atteignant une majorité d’entre nous et les terribles défaillances en résultant.

    Répondre
  • Bernard

    19 mai 2015

    Mussolini a défini le fascisme par: « Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État. » . Les socialofascistes qui nous gouvernent veulent que tous ceux qui ne sont pas fonctionnaires soient réduit à l’ état de larbins et de domestiques de l’ état. Les domestiques et les larbins doivent tout faire pour l’ état et tout donner à l’ état.

    Répondre
    • NONAME

      21 mai 2015

      « socialofascistes », n’est-ce pas un pléonasme ? Le MSI de Mussolini « Mouvement social italien » est la forme la plus pure du fascisme. « On » emploie le terme « Nazi » pour éviter d’employer le terme « National-Socialisme » et faire croire qu’il s’agirait d’une idéologie de droite.

  • zorg

    18 mai 2015

    L inénarrable Piketty embauché par la London School of Economics pour faire de la recherche. Lol et mdr.

    Répondre
    • Clauz

      19 mai 2015

      Il est possible que le fruit de ses futures recherches l’amène à des conclusions opposées à celles qu’il affirme aujourd’hui! 😀

  • Arsene Holmes

    18 mai 2015

    Très bon article comme d’habitude.

    Le problème majeur de la France est l’un des 7 péchés capitaux : L’envie et la Jalousie

    C’est la racine de tous les problèmes et malheureusement je ne vois pas cela s’amèliorer car pour une raison que j’ignore, ce sentiment très humain est exarcébé en France .

    Mon analyse peut paraitre très simpliste mais si on réfléchit un peu, on se rend compte que tout vient de là.

    C’est la nature humaine mais en France les gens , malheureusement agissent par jalousie.

    J’habites à Londres et dans mon quartier, il y beaucoup de très belles voitures qui sont garées toute l’année dans la rue. En 30 ans je n’en ai pas vu une une fois rayée. Faites le test en France!!!

    Et cette mentalité cascade de haut en bas et de plus est la base même du socialisme ce qui explique que la France est aujourd’hui un des seul pays communiste au monde qui existe et qui marche

    Répondre
    • Fucius

      20 mai 2015

      Et la réponse est dans le décalogue: Tu ne voleras point, tu ne mentiras point, tu ne convoiteras point le bien de ton voisin.
      Mais en premier lieu, tu adoreras le seigneur ton Dieu et lui seul.
      Toutes les dérives socialistes sont précédées et accompagnées du culte idolâtre de l’État (et de sa violence), manifeste notamment dans l’extravagance des attentes placées en lui.
      Ne constatons-nous pas que l’athéisme et le socialisme vont de pair ?
      Que le socialisme voue au libéralisme et au christianisme la même haine exterminatrice ?

  • Diogenes

    18 mai 2015

    « Toutefois, même si les données et les raisonnements de Marx étaient encore plus erronés qu’ils ne le sont, ses conclusions n’en pourraient pas moins être valables dans la mesure où il affirme simplement que l’évolution capitaliste finira par détruire les fondements de la société capitaliste. Or, je crois qu’il en ira ainsi. Et je ne crois pas exagérer en qualifiant de profonde une intuition dans laquelle, dès 1847, cette vérité était contenue à n’en pas douter. »

    Au-delà de la spécifié Française, ne serions-nous pas plus globalement à ce croisement très particulier de l’Histoire ou une certaine « conception » du monde se meurt et d’autres prennent imperceptiblement forme ? Quelle serait l’analyse de Schumpeter aujourd’hui ? Vous citez à plusieurs reprises les britanniques comme un modèle, ne sont-ils pas avec le Japon le Pays le plus endetté sur la planète ?

    Répondre
    • NONAME

      21 mai 2015

      Ces deux pays sont endettés dans leur propre monnaie, ce qui fait toute la différence.

  • Chevalier

    18 mai 2015

    Ce n’est pas Schumpeter qui a introduit la notion de destruction créatrice, mais Bakounine, en disant: « la passion destructrice est en même temps une passion créatrice ». malheureusement cette maxime s’appliquait aux régimes politiques et pas à l’économie. reconfigurer le cadre légal est depuis devenu une manie, encouragée par la faible résistance du papier.
    Je pense qu’au lieu de continuer à fustiger Colbert, il faudrait réhabiliter et commémorer Fouquet, qui, s’il avait surmonté les intrigues de Colbert, aurait évité ce carcan à la France, dont les élites érigeaient l’oisiveté et l’inutilité au pinacle des valeurs symboliques du pays.
    Une effervescence gauloise devrait être encouragée et promue, dans les affaires et la stabilité du cadre légal.

    Répondre
    • Josick Croyal

      18 mai 2015

      Merci Chevalier pour ces précisions… Ainsi je découvre cette sentence de Mikhaïl Bakounine : « L’uniformité c’est la mort, la diversité c’est la vie. » 1814-1876 – La Liberté.
      Un Etat centralisateur n’encourage certes pas la diversité. Celle-ci est pourtant la clé de la vie, si j’en crois Armel Larochelle, cela grâce à la Résistance Universelle (ce qui est sans force aucune) qu’il met en avant. http://science-univers.qc.ca/cosmologie/resistan.htm#s01

      J’aime bien votre « reconfigurer le cadre légal est depuis devenu une manie, encouragée par la faible résistance du papier ». C’est vrai qu’il est intellectuellement plus facile de faire trois tours dans son slip que de bâtir quelque chose en dur. Ce dernier cas de figure résiste beaucoup plus et serait à terme beaucoup plus fécond.

      Attendre une modification du cadre qui donnerait plus de liberté à l’entrepreneur, on peut attendre longtemps !

    • Chevalier

      19 mai 2015

      Je vous recommande l’ouvrage de René Quinton qui propose une évolution qui, contrairement à l’évolution darwinienne, n’est pas fondée sur la loi de l’adaptation, mais, au contraire sur celle de la résistance intérieure à l’évolution du milieu extérieur à l’homme : L’Eau de Mer, Milieu Organique – Constance du Milieu Marin Originel comme Milieu Vital des Cellules à Travers la Série Animale; Paris, Masson & Cie Éditeurs, 1904.
      Les faits des innombrables guérisons obtenues par Quinton plaident en faveur de la véracité de ses postulats. quinto est en effet un observateur qui construit ses idées à partir des faits. Il ne se satisfait pas de promenades dans le jardin des magiciens.
      Darwin et ses continuateurs n’ont jamais guéri personne, que je sache.

    • Josick Croyal

      19 mai 2015

      Merci pour le conseil. Je transmet à Armel Larochelle… Un autre québécois, Roland Pigeon, a émis en 1969 une loi sur l’équilibre minéral et microbiologique du sol… Il fait état de 12 sels biomodérateurs bactériens et indique  » La biosynthèse que nous sommes, par l’intermédiaire du règne végétal (terrien ou marin), a provoqué cette lutte pour la vie. Toutefois le phytoplancton et le zooplancton ont le privilège d’avoir hérité d’une partie des Minéraux essentiels à la vie, que nous avons perdus par l’érosion de notre sol.
      Si l’antiquité avait connu notre technologie et si nous avions mieux compris leur philosophie, nous n’en serions pas à un point mort comme présentement en biologie. Ariane serait à nos côtés au lieu d’être en dessous de nous en évolution horizontale. »
      La personne diffusant avec succès ces techniques en France a du faire face à l’étatisme et comme mon mémoire de fin d’étude donnait un point à cette approche… j’ai joué le fusible (bouc émissaire) et j’ai été exécuté socialement. (me contacter sur gmail avec un point entre le prénom et le nom).

    • Josick Croyal

      18 mai 2015

      S’attaquer au cadre ? J’ai cette expérience (1980). On est comme une vigie qui indique à l’establishment sourd que la direction prise est catastrophique. On ne demeure donc qu’un intellectuel critique sans aucune prise sur le réel. Que faire ?

      On peut continuer à faire dans la critique, chercher à faire masse, à peser (pétition…). On est donc comme réduit d’une certaine façon à faire dans le collectivisme… que par ailleurs l’on veut combattre.

      Il me semble que notre corps-embarcation est du même calibre que l’embarcation générale qui selon nous va à sa perte… On risque alors d’être entrainé malgré nos gesticulations dans une direction fatale. J’ai, pour ma part, remis en jeu mon corps, travaillant physiquement -palettiseur, agent de production, couvreur à 52 ans, vacher…- pour finalement être écarté –licencié en mars 2015- pour… inaptitude physique (genoux HS). Est-ce une bonne nouvelle ? Après avoir été écarté intellectuellement, me voilà physiquement écarté, donc doublement écarté.

      La solution est-elle dans la désolidarisation physique d’un monde perçu comme allant à sa perte ? C’est la voie que j’expérimente… L’avenir sera juge de cette orientation…

    • Fucius

      20 mai 2015

      « On est donc comme réduit d’une certaine façon à faire dans le collectivisme… que par ailleurs l’on veut combattre. »

      Pas du tout.
      En effet ce qui caractérise l’État n’est pas la mise en commun, mais la violence.
      La communauté n’a rien d’illibéral.
      Une entreprise, une association, sont des collectivités parfaitement libérales.
      La mafia, la pègre et l’État sont en revanche des organisations caractérisées par la violence.

      N’ayez donc aucun scrupule à joindre une action collective, à condition qu’elle n’exerce aucune violence ou spoliation.

      Le salut de l’école est dans la démolition de l’Endoctrinement National socialiste pour un retour au privé: Les vertus de la concurrence, de l’autonomie, de la subsidiarité.

      Revenez à l’activité intellectuelle et soignez vos genoux.

    • Josick Croyal

      20 mai 2015

      Contexte ou pas contexte ? En tenir compte ou non ? Deux extrêmes !

      L’école-éducation-nationale pour nous habituer à travailler dans un contexte structuré par l’Etat, pas pour nous habituer à travailler sur notre propre structuration, laquelle peut être inventive pouvant aller, j’imagine, jusqu’à structurer physiquement un nouveau contexte. Mais avec un vampire Etat-prédateur ne supportant rien de ce qui pourrait à terme lui faire de l’ombre, on ne peut qu’hésiter.

      Par réflexe, de se tourner vers la critique du cadre… Ainsi ce, de Chevalier : « Reconfigurer le cadre légal est depuis devenu une manie, encouragée par la faible résistance du papier. » Donc, non seulement, aussi encouragée par des années d’études dans un cadre étatique.

      Je constate que, pour part, travailler dans un contexte me vas jusqu’à ce que j’en trouve une limite, et patatras… En d’autres termes, je suis comme un coucou qui utilise le nid des autres… puis je dois m’enfuir (où en suis éjecté), ne me restant qu’une critique intellectuelle d’une structure qui ne m’appartient pas, m’enfuir donc (ou être éjecté) sans avoir réussi à mettre sur pied ma propre structure physique, n’y ayant d’ailleurs même pas pensé. Ainsi ma dernière longue fuite (2 ans et demi) d’un monde sur-étatisée vers un pays sous-développé très lointain. Là, tombant bien évidemment sur rien, j’ai eu la surprise de découvrir des comportements qui ne tenaient pas compte du contexte : on prend sans regarder où l’on a pris et on relache donc au hasard. C’est facteur permanent d’accroissement de désordre mais aussi stage de désintoxication du contexte étatique si l’on a pris soin de vivre sur ses propres ressources, pas en continuant d’être toujours étatiquement intubé (pension ou autres).

      Et Chevalier de proposer : « Une effervescence gauloise devrait être encouragée et promue, dans les affaires et la stabilité du cadre légal. » Pour l’effervescence gauloise, cela fait écho à cette information aussi de sa part : « René Quinton qui propose une évolution qui, contrairement à l’évolution darwinienne, n’est pas fondée sur la loi de l’adaptation, mais, au contraire sur celle de la résistance intérieure à l’évolution du milieu extérieur à l’homme. »

      Mais il faut que cette résistance personnelle, rébellion toute gauloise, aille jusqu’à mettre en oeuvre sa propre structure physique et donc de devoir mettre les mains dans le cambouis (se rendre compte de combien on est malhabile !) en désolidarisation physique d’un monde se voulant aérien, voire subtil mais pourtant perçu comme allant à sa perte… Je tente pour ma part de m’y employer à mon échelle, c’est à dire, extrêmement petitement. Il faut bien commencer le rééquilibrage… en sortant d’un monde complétement régit par le contexte étatique, en redonnant de l’espace si minuscule soit-il à la Nation, nation volontairement complétement étouffée par un Etat tentaculaire qui se mêle de tout, ne la supportant absolument pas, ayant la haine de son génie. La formation étatique française n’est qu’un étouffoir du génie propre de ceux qui la subissent.

  • Homo-Orcus

    18 mai 2015

    Jacobinisme, Colbertisme, tout ce qu’il y a de plus mauvais refait surface, inquiétant.

    Répondre
  • FrancisC

    18 mai 2015

    Je précise ma commentaire précédent sur la comparaison profit d’entreprise / PNB (à la baisse): auriez-vous quelques données chiffrées à nous communiquer?

    Répondre
    • charles gave

      18 mai 2015

      Cher Francisc
      La marge brute d’autofinancement des entreprises operant en France etait de 23 % environ il y a 10 ans et est aujourd’hui d’environ 20 % aujourd’hui (source INSEE)
      Il ne s’agit pas vraiment de profits , mais plutot de cash flow bruts
      Et comme le PIB , en particulier du secteur prive a baisse depuis, on peut donc dire que le cash flow (profits+amortissement) des entreprises Francaises a baisse en termes absolus depuis 10 ans.
      Ce chiffre est environ 50 % inferieur au meme chiffre pour les entreprises Allemandes ou Anglaises.
      Amicalement
      cg

    • FrancisC

      19 mai 2015

      Merci pour ces precisions.

  • FrancisC

    18 mai 2015

    Le pourcentage du profit des entreprises exprimé en pourcentage du PNB est sur des sommets aux Etats Unis. Qu’en est-il en France? Comment a-t-il évolué au cours des 10 ou 15 dernières années?

    Répondre
  • Sémaphore

    18 mai 2015

    Les elites grançaises sont incorrigibles… parce qu’il n’y a plus personne qui puisse les corriger. Quelle que soit l’ ampleur du désastre dont elles sont responsables, elles perdurent au premier plan sans désemparer jusqu’à la retraite, si jamais elles la prennent. Regardez le prochain casting annoncé actuellement pour l’ élection présidentielle: que des vieux bourrins de retour, inaltérables selon eux… et comparons avec la situation outre-Manche où les leaders battus ont tous démissionné de la tête de leurs partis respectifs…comme d’hab….

    Répondre
    • nolife

      18 mai 2015

      « Casser les jambes des entrepreneurs et leur offrir des béquilles », paradigme des élites françaises en matière d’économie.

  • Duff

    18 mai 2015

    Pas Huber mais Uber… Une des idées de l’ami Gaspard Koenig – malmené par la communauté libérale ces derniers temps – que je partage : L’état mammouth voulant s’occuper de tout (et mal) se fait ubériser avec la mutation technologique. Mon principal reproche au jeune militant libéral c’est dans l’organisation jacobine d’un pays de plus de 10/15 millions d’habitants dépourvu de démocratie directe: Voilà qui nous prépare mal au monde qui se dessine…

    Faute de temps je n’ai toujours pas terminé au bout de 3 ans la lecture de « Capitalisme socialisme et démocratie » décrié par la communauté libérale. Ce que j’ai lu m’a semblé brillant mais surtout très prémonitoire pour l’époque et à peine invalidé par la nouvelle révolution industrielle en cours qui voit les grands groupes corrupteurs des démocraties concurrencés par des géants sortis depuis peu des garages de geeks…

    cdlt

    Répondre
    • nolife

      18 mai 2015

      C’est lourd à lire … normal c’est de l’Allemand …

    • idlibertes

      18 mai 2015

      Schumpeter c’est velu. C’est comme Toynbee, dans un autre genre il faut lire des passages et laisser décanter.

  • nolife

    18 mai 2015

    « En une décennie, nous pourrions nous replacer en 2025 avant l’Allemagne, en leader de la prospérité européenne et mondiale ». » (???????)

    […]

    « Mais je reste dubitatif … »

    Ah je me disais aussi …

    Témoignage de Laurent Vronski, l’indusriel qui était à vos côtés la fois passée chez Nicolas Doze :

    https://www.youtube.com/watch?v=C9P1YOfQQQU

    Il rentre de la foire d’Hannovre et constate que les Français sont aux abonnés absents et que par contre ça grouille d’Allemands mais c’est normal vu que cela se déroule chez eux …

    https://www.youtube.com/watch?v=rD2jpUtnBWA

    Ici, Markus Kerber remet à sa place un économiste français préconisant une dévaluation expliquant que ce qu’il faut ce sont des produits de qualité et des entrepreneurs …

    Il y aussi le fait « cultruel », en France on a un mépris pour le travail manuel et l’industrie …

    Répondre
  • BA

    18 mai 2015

    La tragédie de la France.

    « Voulez-vous que la France sorte de la zone euro et repasse au franc ? » Réponse : oui, à 25 %.

    « Voulez-vous que la France reste dans la zone euro ? » Réponse : oui, à 75 %.

    http://www.les-crises.fr/sondage-nouvelles-fractures-francaises-de-lipsos/

    Toute la tragédie de la France est là.

    Le peuple français vote pour les européistes depuis mai 1974.

    Le peuple français vote pour la construction européenne depuis mai 1974.

    Le peuple français vote pour la destruction de la France depuis mai 1974.

    Et donc, dans les années qui viennent, la destruction de la France va continuer.

    Autrement dit :

    Ce n’est pas ce qui est à l’extérieur de la France qui détruit la France.

    C’est le peuple français lui-même qui détruit la France.

    Nous avons ce que nous méritons.

    « Les civilisations meurent par suicide, non par meurtre. » (Arnold Joseph Toynbee)

    Répondre
    • caullet

      18 mai 2015

      Sauf que le peuple français a voté contre le traité de Maastricht en 2005, et que sa représentation lui a fait avaler le traité de Lisbonne en 2008.
      Pour bien comprendre ce phénomène, le document  » qui gouverne la France  » de François ASSELINEAU peut être utile.
      https://www.youtube.com/watch?v=Bb8dB7d3BdE

  • riz

    18 mai 2015

    L’Etat ne peut coblertiser un pays à outrance , si l’on prend l’exemple du Brésil le gouvernement par une politique nationaliste (on pourrait prendre l’Inde aussi) par des politiques fortement incitatives force la production locales des produits au lieu d’importations mais attention à la théorie des avantages comparatifs de Ricardo , il se trouve qu’ils sont mauvais à leur fabrication leurs industriels ne sont pas suffisamment compétitifs ce qui génère de l’inflation par les coûts de fabrication et une croissance amputée au final .Les Indiens auraient aimé fabriquer des rafales sur place mais ce n’est pas possible , ils auraient fabriqué des cochonneries à un coût bien supérieur qu’en France .Clémenceau disait du Brésil « C’est un pays d’avenir et encore pour longtemps » .Croissance attendue en 2015 : -1.5%

    En France le coût du travail porté par les E est beaucoup trop élevé , ce sont les charges patronales qui sont écrasantes mais bon patronales ou salariales c’est la même chose le coût du travail . Il est majoré pour les charges patronales sont cela et avec de la didactique les salariés feraient la révolution et voteraient massivement pour une baisse des charges pour preuve :
    http://www.journaldunet.com/management/expert/56243/allemagne-france—comparons-les-feuilles-de-paye-des-salaries.shtml

    La présidente de l’ifrap Agnés Verdier-Molinié dans son livre brûlot « on va dans le mur » explique qu’en appliquant toutes ses mesures d’allégement du poids de l’Etat (qui ne passaeraient jamais en France) on aboutirait à seulement 52% de poids de dépenses publiques en lieu et place de 59% :
    autant dire désespérant , on y arrivera pas la France restera un pays communiste .
    Afin d’attirer l’entrepreneur il faut des impôts sur le capital faibles et Sapin s’est réjouit d’avoir aligné l’impôt du capital sur celui du tavail la considérant comme une bonne mesure .
    L’impôt sur les plus-values était de 12.5% il y a 20 ans et passé à 90% jusqu’en mars de cette année .
    La csg n’existait pas il y a 25 ans , c’est désormais la seconde source de revenu de l’Etat après la tva à 90 milliards d’euros .
    Les salaires français sont en dessous de la moyenne européenne et avec le coût de la vie : immo , nourriture , assurances etc …. on est encore plus bas en parité de pouvoir d’achat .

    Le secteur privé marchand va encore détruire 13 500 postes au premier semestre et Sapin qui se réjouit de la reprise , pour ma part définition de la reprise : création nette de poste dans le secteur marchand supérieure à la croissance de la population active en pourcentage .

    Répondre
    • nolife

      18 mai 2015

       » Le Brésil, cet éternel pays d’avenir »

      Je l’avais connu comme étant de de Gaulle …

  • Josick Croyal

    18 mai 2015

    « avec des principes de gestion communistes… On ne peut pas se débarrasser des mauvais… » Ceci explique cela !

    Répondre
  • Josick Croyal

    18 mai 2015

    « S’il était inventif, il n’aurait jamais été le premier de sa classe. Les bons élèves ne sont jamais des entrepreneurs. »
    Ce qui fait écho à «Les qualités du chercheur ne sont pas celles du bon élève» Pierre Jacquinet, Directeur du CNRS (1976)
    mis en tête de cet extrait d’ouvrage de Pierre Lance http://lerenouvelle.pagesperso-orange.fr/pub/Reflexions_d_un_hors-la-lo.html

    Répondre
    • Josick Croyal

      19 mai 2015

      « font-ils en fait la publicité d’un système étatique dont vit la direction du Trésor mais dont nous sommes en train de payer l’effondrement ? » s’interroge Bernard Z qui débute ainsi son article : La direction du Trésor au ministère des Finances a été traditionnellement considérée comme la division la plus estimée de Bercy, par la qualité des études qu’elle publiait autant que par son influence sur la politique économique de la France.
      Son directeur, Ramon Fernandez, a été remplacé fin 2014 par Bruno Bézard, polytechnicien, major de l’ENA, sorti comme Fernandez à l’Inspection des finances. http://www.contrepoints.org/2015/05/19/208239-un-probleme-a-la-direction-du-tresor-a-bercy

  • caullet

    18 mai 2015

    Excellente explication d’une situation dramatique.

    Répondre

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