9 avril, 2015

Est-ce la fin de “Death to America”?

Jeune banquier dans la province orientale de l’Arabie Saoudite en 1979, une des zones de production pétrolière avec les champs de Jubail, en pays chiite, j’étais au premier rang pour observer la Révolution islamique, la prise d’otages à l’Ambassade américaine- voir le film Argo- , et la montée d’un sentiment violemment anti occidental, en réaction au soutien que l’Amérique et certaines autres puissances, telle la France, avait apporte au régime du Shah, même si Khomeini avait été hébergé sur le territoire national avant son retour triomphal..

Une guerre meurtrière et longue avec l’Irak allait contribuer à un isolement prolongé de la Révolution Islamique, présentée comme le soutien de mouvements terroristes, le point d’ancrage et de référence pour un messianisme chiite en opposition tout à la fois avec l’Occident, et un monde musulman auprès de 90% sunnite.

Sans oublier de mentionner Israël, « Etat sioniste et répressif des populations palestiniennes ». A ce jour l’Iran réclame toujours la destruction de l’Etat d’Israël, et ses dirigeants adhèrent à un antisionisme radical mâtiné d’antisémitisme, comme en témoigne le négationnisme de la Shoah. Le régime se revendique comme démocratique, et met en avant ses processus électoraux, Assemblées et Président, mais chacun sait que la réalité du pouvoir appartient à un collège de dirigeants religieux, gérontocrates males, conservateurs et corrompus.

Sans insister sur la genèse de ce qui fut annoncé séparément après plusieurs extensions dans le temps de la négociation, entre les principales puissances occidentales, la Russie et la Chine, et l’Iran, il est opportun de peser la portée et les conséquences de ce « cadre » qui doit conduire à un accord à fin Juin 2015.

L’administration Obama, à l’origine de cette initiative, s’est immédiatement félicitée en soulignant que ce qui était acte de part et d’autre était un considérable ralentissement du programme nucléaire militaire iranien, mais non point son arrêt définitif. Contrairement à ce qui avait été déclaré initialement. Les dirigeants iraniens et le Leader Suprême ont soutenu cette négociation, poussent en faveur de sa conclusion, car ceci donne une bouffée d’air a un régime affaibli par les sanctions. Les quelques centaines de manifestants opposants qui sont descendus dans la rue à Téhéran, ont été menacés de poursuites pour « rassemblement illégal ».

Tant en Europe qu’aux Etats Unis, les media et les relais d’opinion que sont les politiques, en très grande majorité, ont salué un « cadre » qui pourrait déboucher d’ici à fin Juin 2015 sur un « accord historique réintégrant l’Iran dans le concert des nations », et constitutif d’un échec majeur et quasi définitif du « parti de la guerre », qui aurait dominé la politique étrangère américaine durant des décennies, tant sous des Présidents républicains que démocrates.

Les milieux d’affaires, affectés par les sanctions, sont intéressés à reprendre part dans la production pétrolière, les multinationales dans tous secteurs sont désireuses de développer des activités dans un pays de 78,400,000 habitants. Car les sanctions, qui ont finalement conduits les Iraniens à la table de négociation, étaient une gène considérable pour tous. Certes l’Iran n’est plus une puissance économique , avec un PIB de $350 milliards, un poids économique non significatif.

Les laudateurs de l’accord en gestation mettent en avant les concessions iraniennes :

  • Réduction du nombre de centrifugeuses de 20000 à 6000.
  • Enrichissement de l’uranium au maximum de 3,75% de pureté alors que la fabrication d’une bombe requiert 90%
  • Arrêt total de l’enrichissement au site principal de Fordow.

Mais les déclarations faites par les parties à la négociation sont divergentes sur des points essentiels :

  • Les Iraniens parlent de levée immédiate des sanctions et engagement de n’y pas recourir dans le futur. Les P5+1 et en particulier les Etats Unis évoquent une levée très progressive, et la possibilité de les réimposer, en cas de non respect de l’accord final.
  • L’administration Obama se félicite d’avoir obtenu un régime complet et effectif d’inspections, et l’adhésion de l’Iran a un protocole annexe au Traite de Non Prolifération, en clair la possibilité d’inspections dites « intrusives » à tout moment et en tout lieu. La République Islamique évoque une application volontaire et temporaire du Protocole, sous condition suspensive de ratification parlementaire. Déjà en 2003, l’Iran avait accepte d’adhérer au Protocole, pour y renoncer en 2006 après avoir bloqué les inspections sur le terrain. La réimposition de sanctions levées dans ce cas, apparait improbable, la décision revenant au Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec la possibilité de vetos, russe ou chinois. Ce que l’on risque de voir de développer est un scenario à la Nord Coréenne comme le rappelait tout récemment un des chroniqueurs du Wall Street Journal, Dan Henninger.

Au delà de ces débats relativement techniques, subsiste une question, l’Iran a-t-elle un programme nucléaire uniquement pour des applications civiles ?

Et la réponse est bien évidemment non. Ce qui restitue la discussion dans sa véritable dimension.

Au mieux, l’accord en gestation retarde le programme, mais également l’officialise dans un certain cadre de temps. Il repose sur la bonne foi des dirigeants actuels de l’Iran, point que l’on peut légitimement mettre en doute. Sur la foi de leurs agissements passés et de leur expansionnisme récent en Syrie, Liban, Irak et Yémen.

Le pari de l’Administration est celui d’un changement effectif et progressif de régime en Iran, vers une démocratie plus réelle et avec un messianisme chiite largement diminué.

Le risque n’est pas la destruction d’Israël, sa sécurité est clairement assurée par les Etats-Unis. Sa survie en tant qu’Etat est menacée par la démographie de la minorité musulmane qui a terme rapproché deviendra majorité avec droits politiques égaux à ceux de la communauté juive.

Le danger réel et immédiat est une nucléarisation rapide et anarchique du Moyen Orient en réaction a l’accord. Les puissances du Golf, monarchies sunnites d’obédience wahhabite, se procureront une protection nucléaire auprès du Pakistan , la Turquie pourra également se nucléariser, comme l’a fait Israël. Dans le contexte géopolitique actuel du Moyen Orient, ces armes pourront très vite être acquises par des mouvements djihadistes qui tenteront de les utiliser à New York, Londres ou Paris.

Les partisans d’un accord même imparfait avec l’Iran prétendent que l’alternative est l’aggravation des sanctions, qui ne marchent pas, ou la guerre, ineffective compte tenu de l’éclatement des sites, et périlleuse car susceptible de conduire à un conflit global..

Je souscris totalement à cette dernière proposition, mais crois que les sanctions sont utiles pour amener le régime à composition.

En particulier sur la demande désormais abandonnée de transfert des stocks d’uranium enrichi vers un ou des pays tiers.

Le rejet de l’accord non encore conclus et approuvé est présenté comme la position d’une coalition hétéroclite d’opposants, Israël, monarchies wahhabites, Egypte ,Turquie, néo conservateurs américains, lobby militaire aux Etats Unis, qualifiés de Parti de la Guerre.

De l’autre coté, les soutiens de l’administration Obama, soucieux de sa pérennité au plan international, de validation à posteriori de son prix Nobel de la Paix, obtenu au début de son premier mandat. Aussi les milieux d’affaires avides de grands contrats.

L’accord final devra être réévalué en son temps et ratifie par la voie parlementaire.

Les contradictions et incohérences précédemment relevées ne permettent pas selon moi d’envisager sa finalisation sans de sérieuses réserves .Dernier point, Javad Zarif, légitimement salue en héros à son retour à Téhéran, est un négociateur beaucoup plus convaincant et redoutable que John Kerry.

A ce stade je ne suis absolument pas convaincu par ce retournement majeur d’alliances au Moyen Orient. Quelque soit le jugement porte sur les alliés traditionnels de l’Occident dans cette partie du monde.

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

12 Commentaires

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  • EMMANUEL DVDH

    13 avril 2015

    Si l’Occident est condamné, ce n’est pas par l’islam, mais par le socialisme. Le socialisme est une religion de destruction intérieure, un affaiblissement par le mensonge et par d’autres perversions qui ont pour but de détruire une société, certaines de ces perversions étant d’ailleurs dénoncées par une partie du monde musulman.
    Le socialisme a détruit la France, dans laquelle il siège depuis longtemps, il a pris possession de l’Europe et des Etats-Unis, où le mal est bien avancé.
    Il faut savoir qu’un Occident libéré de ce cancer peut triompher de n’importe quel ennemi extérieur.
    L’islam n’est donc pas un danger en valeur absolue, mais seulement en valeur relative au degré de socialisation d’un pays. Ce n’est un danger que tant que l’Occident se détruit de l’intérieur par le socialisme. Si nous en avions le désir, Daesh n’existerait plus et il n’y aurait jamais eu ni les attentats de début janvier, ni ceux de Merah. Tout cela est une création de l’état, par ses fautes à ses devoirs régaliens élémentaires, et, je le crois, la manifestation d’un projet socialiste qui a vu dans le développement de l’islam un allié stratégique pour détruire l’église, la famille et la liberté de conscience.
    Rappelons que l’église laïciste qui se veut secrète et qui dirige les institutions françaises n’a qu’un but fasciste : créer un homme nouveau et détruire ce qu’elle dénonce comme obscurantisme, c’est-à-dire tout ce qui viendrait contrevenir au pouvoir de ses clercs, et parmi ces ennemis se trouve l’église, mais elle n’est pas seule. Rappelons d’ailleurs que l’église a pu avoir un but politique semblable il n’y a pas si longtemps, son acharnement contre la Réforme n’étant pas anodin.
    Tout par et pour l’état dans le but de créer un homme nouveau, ce n’est pas seulement le programme des dictateurs des années 1930, c’est aussi celui des politiques actuels qui se vantent de démocratie, de justice et de liberté, mots dont ils ont déformé le sens pour ne servir que l’accroissement de leur pouvoir socialiste sur des sujets de plus en plus isolés et abrutis.
    L’Occident ne survivra que s’il se défait de ce mal intérieur qui le détruit. Si cela arrive, il continuera à régner et à baigner le monde de ses Lumières, comme il l’a fait depuis toujours. Sinon, c’en est fini. Le socialisme fait consciemment le lit de l’islam et Paris, Londres ou New-York seront comme Bagdad et Kobane dans peu de temps.
    Et j’ai des doutes que les forces du mal ne l’emportent pas. C’est dans leur plan séculaire, et tout concourt à leur réussite.
    La vraie riposte ne peut donc être qu’individuelle, voire collective si des individus recréent un état libre, régalien, défendant leurs valeurs libérales.

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  • Bernard

    10 avril 2015

    Les hommes ne respectent que ceux qui savent se faire respecter. Qui se fait agneau trouvera toujours un loup pour le manger.

    Vilfredo Pareto.

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  • jcgruffat

    9 avril 2015

    Excellent papier de Kissinger et Schultz hier dans le Wall Street Journal sur les faiblesses de ce semblant d’accord.

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  • Fucius

    9 avril 2015

    La collusion de régimes islamiques avec des organisations islamistes déterminées à frapper les États-Unis devrait se traduire par un attentat nucléaire dans ce pays auquel ils ne pourront pas répliquer faute de pouvoir démontrer l’implication d’un régime.
    La supériorité du principe de charia sur celui de l’État régalien sera démontrée.
    Dès lors la soumission de l’Occident sera inéluctable.
    L’arme atomique sera celle du triomphe de la charia.

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    • Robert Marchenoir

      9 avril 2015

      C’est marrant, ce défaitisme.

    • Fucius

      9 avril 2015

      L’Occident chrétien a développé le principe de l’État séculier détenteur du monopole de la coercition sur son territoire – que les hommes à sa tête ont hélas trop souvent voulu étendre, car ils aiment le pouvoir.

      Par séculier il faut comprendre le contraire d’absolu, et c’est là l’apport spécifique du christianisme, qui prône l’absence de contrainte fondée sur des valeurs.
      En effet les valeurs sont absolues, donc d’ordre spirituel.

      C’est ainsi qu’il est possible d’accepter que l’ordre imposé soit objet de débat et soit limité dans l’espace.

      L’islam s’oppose point par point à ces principes chrétiens.
      La charia est absolue et doit être appliquée universellement, les aménagements ne peuvent être que transitoires http://fr.wikipedia.org/wiki/Division_du_monde_dans_l%27islam

      Pas question non plus d’un État détenteur du monopole de la coercition et agissant à découvert, avec une chaîne de commandement identifiée (les forces de l’ordre en uniforme).
      Tout imam a la faculté et le devoir de juger des manquements à la charia et d’appeler à les châtier conformément à ses prescriptions. Les sentences (fatwa) sont exécutable par tout croyant, c’est-à-dire des civils.

      L’incapacité de l’Occident post-chrétien à constater que tous ses principes sont abolis par l’islam le condamne à la défaite.

    • Robert Marchenoir

      9 avril 2015

      Vous êtes musulman ?

    • aleksandar

      9 avril 2015

      Un défaitisme d’un absolue bêtise……et de forts relents de racisme, musulman remplaçant aisément  » arabes, bougnoules » et autres appellations.
      Désolé mais il est avéré que l’Iran n’a plus de programme militaire nucléaire depuis plus de 20 ans et aucune inspection officielle de l’AIEA n’a jamais trouvé la moindre trace d’un programme militaire.
      Le bla bla bla sur le méchant musulman qui ne reconnait pas la charité chrétienne est tout aussi affligeant.
      Quand a la volonté de conquête du monde islamique, c’est le truc du loup garou pour que les enfants soient sages, version,  » abandonne tes libertés et tu seras protégé « .
      Dernier point et non des moindres, l’Iran est chiite. Or la grande différence entre le chiisme et le sunnisme c’est justement que le chiisme n’est pas expansionniste puisque Allah enverra un nouveau messager aux hommes qui se convertiront tous et sans violence à l’islam grâce aux preuves qu’il apportera de la réalité d’Allah comme seul dieu.
      Il est souvent idoine de se renseigner avant d’avancer des idées sans liens avec la réalité, et pour Robert, relisez donc Sun Tzu, les chapitres consacrés à la connaissance de son ennemi……..

    • Robert Marchenoir

      10 avril 2015

      Po po po po, Aleksandar, pas de ça avec moi… S’opposer au suprémacisme musulman et à son arriération conquérante n’est pas « raciste », c’est du bon sens et c’est un devoir. Vous n’impressionnez plus personne avec ces invectives éculées.

      « Raciste » en 2015, c’est comme « fasciste » en 1945… et en 2015 : un truc soviéto-russo-communiste pour faire taire ses adversaires politiques.

      Je ne sais pas dans quelle poubelle du KGB vous avez trouvé que l’Iran n’avait plus de programme nucléaire militaire depuis 20 ans. C’est sûrement pour cela que l’Europe et les Etats-Unis sont en train de négocier avec eux en ce moment même… l’arrêt de ce programme nucléaire militaire (avec une pusillanimité extrême, hélas…).

      Quand au prétendu pacifisme de l’islam iranien, il faudra expliquer cela aux agents secrets iraniens lourdement implantés en Bosnie, qui en ont fait une base djihadiste… il faudrait l’expliquer au Hezbollah… à Israël…

      Vous écrivez à partir de l’ambassade de Russie à Paris ? Vous devriez soigner votre dezinformatsiya, elle est vraiment très grossière.

    • Fucius

      10 avril 2015

      L’islam n’est pas une race, et l’amalgame entre race (héréditaire) et religion revient à récuser la liberté de religion. D’autant plus que l’islam ne reconnaît pas la liberté de le quitter, et s’impose à toute personne dont le père est musulman, de son plein gré ou non.

      Votre position rejoint l’islamisme sur ce point, et souffrez que je prenne la liberté de croire l’exact contraire. La liberté de conscience consiste à pouvoir détester l’islam, à condition de le faire pour des raisons valides et non à la légère.

      Les musulmans ont fait le choix de l’islam, ou ils ne sont pas musulmans. Ils en sont donc responsables.

      L’islam relève du monde des idées. Les concepts musulmans concernant le rapport au territoire, à la loi et à la violence sont profondément pervers, et pervertissent toute société qu’ils atteignent.
      Par exemple le terme « martyr » a de nos jours un sens opposé à celui qu’il revêtait il y a moins de cent ans. Autrefois, un martyr était non-violent et acceptait de souffrir et de mourir pour témoigner de sa foi; de nos jours, c’est un guerrier mort en tuant un maximum d’infidèles.

      Comme tous les islamophobes, les islamistes m’ont convaincu d’une chose: L’islam exige bel et bien de soumettre les autres hommes à une loi absolue définie par le créateur et touchant tous les aspects de la vie.
      Leurs contradicteurs musulmans ont achevé de me convaincre en montrant qu’il est impossible de contredire les islamistes sans prendre appui hors de l’islam.

      Autre illogisme: On ne déteste pas les musulmans quand on déteste l’islam. Pas plus qu’on ne hait les socialistes quand on est libéral.
      Les paroles de haine sont proférées par ceux qui veulent croire que les islamistes pervertissent l’islam, qu’ils sont personnellement responsables du mal qu’ils prétendent y trouver.
      Selon moi ce mal s’y trouve effectivement et les islamistes ne pervertissent pas l’islam, mais sont pervertis par lui.

    • Robert Marchenoir

      10 avril 2015

      Nous sommes bien d’accord, Fucius. Et c’est pourquoi tout défaitisme vis-à-vis de l’islam est absurde. Il n’y a pas de « sens de l’histoire ». L’Occident a parfaitement la capacité de se défendre contre l’islam… lequel possède d’ailleurs ses propres germes internes de destruction, tout comme le communisme.

      Je vous rappelle qu’en 1960, tout le monde à l’Ouest pensait que le communisme soviétique serait éternel.

      Je relativiserais la notion de liberté de religion, d’abord, comme vous le soulignez, en raison de la peine de mort que l’islam fait planer en cas d’apostasie, et ensuite parce qu’on ne choisit pas sa religion comme on choisit une chemise dans son placard en s’habillant le matin.

      La notion de liberté de religion est très relative. Elle signifie, par exemple : au XVIIIe siècle, en France, tout le monde doit être capable de choisir entre le catholicisme et le protestantisme (voire le judaïsme), sans crainte de persécution.

      Ou bien : au XXIème siècle, dans une France largement déchristianisée, tout le monde doit pouvoir choisir entre le catholicisme et l’agnosticisme, sans crainte de discrimination.

      Elle ne signifie certainement pas : en 2015, tout le monde doit être libre d’être musulman en France, une religion dont le dogme prescrit de faire des Français des esclaves.

  • Robert Marchenoir

    9 avril 2015

    Vous avez raison de souligner l’important soutien diplomatique et opérationnel apporté par la France à l’imam Khomeiny alors qu’il n’était qu’un opposant réfugié en France. Soutien criminel, rétrospectivement (et il me semble avoir lu que les Etats-Unis aussi soutenaient Khomeiny à l’époque).

    Je me souviens encore de la quête vaguement forcée que les sbires de Khomeiny avaient fait, parmi l’armée de journalistes assiégeant sa résidence-QG politique en région parisienne, pour payer l’avion du retour. Quête dont le fruit a été promptement empoché par les ayatollahs, puisqu’ils n’ont pas payé l’avion d’Air France mis à leur disposition.

    Or, quel bénéfice la France a-t-elle tiré de ce soutien plus qu’appuyé ? Aucun. Elle est considérée comme un ennemi par tout l’islam international, iranien ou non.

    Une preuve de plus que la morale chrétienne ordinaire ne fonctionne pas avec les musulmans : ce n’est pas en étant gentil avec eux qu’ils vous retourneront la pareille. Pour un musulman, toute aide ou subside d’un mécréant est un dû. C’est, à leur yeux, un signe que leurs adversaires reconnaissent la suprématie de l’islam. Certainement pas un don qu’il convient de reconnaître par un don ou des concessions réciproques !

    Seule la force est à même de contenir les musulmans au sein du monde islamique, et à anéantir leur volonté de conquête, prescrite par leur religion.

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