9 mars, 2015

Envies Rentrées

Dans le fond, j’aurais du être un professeur.

J’ai fait des études d’économie absolument par hasard, je suis allé travailler ensuite dans une banque d’affaires Française également par hasard. Ils m’ont collé dans le service des marchés financiers sans que je sache pourquoi et depuis je n’ai pas cessé de suivre le même processus intellectuel.

D’abord, je veux essayer de comprendre pourquoi ce que je surveille comme du lait sur le feu passe son temps à monter,  à descendre, et surtout à faire des choses qui surprennent tout le monde tout le temps, moi le premier.

Si vous aimez vous sentir idiot fréquemment, alors vous devez travailler dans les marchés financiers, c’est une remarquable école d’humilité.  Cela va faire quarante ans ou plus que j’essaye de comprendre pourquoi la valeur des choses monte ou baisse et croyez bien que je me donne un mal de chien pour ça.

Et puis, dés que j’ai compris, ou que crois avoir compris, je me précipite pour l’expliquer tous ceux qui sont prêts à m’écouter.

Un financier « normal », s’il a compris quelque chose se garde bien en effet de l’expliquer aux autres et garde soigneusement l’information pour lui. Pas moi.

Certes, je me fais payer pour aller voir les autres, mais dans le fond ce qui m’amuse c’est de comprendre et d’expliquer et pas tellement de gagner de l’argent. J’aurais sans doute pu gagner beaucoup plus d’argent si je me contentais de gérer l’argent des autres, mais Dieu, que je me serais ennuyé.

Mais les choses ont beaucoup changé récemment.

Depuis quelques années nous sommes  en effet entrés dans un monde idiot ou la seule chose qui compte est de savoir ce que vont faire monsieur Draghi ou Madame Yellen et je dois dire que je suis bien las de commenter leurs actions.

Et du coup, je me suis dit, je vais remettre ma casquette de «  professeur rentré » et expliquer aux lecteurs de l’IDL pourquoi les politiques suivies par ces phares de la pensée ne peuvent pas ne pas échouer.

Commençons par le commencement.

Dans un pays, à un moment donné, il y a le capital et le travail, et de leur rencontre nait l’économie.

Dans ce petit papier, je vais me concentrer sur le capital, et je vais tenter d’expliquer comment il doit être alloué pour qu’il y ait croissance économique qui seule permet la hausse des niveaux de vie.

La première chose qu’il faut signaler est que le capital est une ressource rare.

La question essentielle est en fait non pas COMMENT on va allouer cette ressource rare mais QUI va y avoir droit.

Depuis la plus haute antiquité, la réponse à cette question était le plus souvent celui qui pouvait taper le plus fort sur ses concitoyens à grands coups d’épée ou de massue ou celui qui pouvait les convaincre que les Dieux exigeaient que ses prêtres (eux, les oints du Seigneur) soient grassement entretenus par la population puisqu’ils étaient les seuls à pouvoir entrer en contact avec la Divinité (Pour plus d’explications, lire « Le Devin » d’Asterix)

Au XVIII en Grande Bretagne, changement de décor.

On commence à pratiquer un système ou dans le fond, celui qui a accès au capital n’est pas celui qui le dépense le mieux, souvent après l’avoir volé, mais celui qui  le fait fructifier au mieux, suivant en cela la parabole des Talents.

Et c’est de ce changement qu’est née la notion même de croissance économique. Dans le fond, pour qu’il y ait croissance, if faut que la quantité de capital que les travailleurs peuvent utiliser monte avec le temps, ce qui permet à leur productivité de croitre et donc à leur niveau de vie de monter.

Il faut donc réserver l’utilisation du capital aux serviteurs qui rendront plus de talents à l’arrivée qu’ils n’en avaient reçu au départ.

Certes, certes, mais comment faire dans la pratique ?

Et bien le plus simple est d’organiser une vente aux enchères perpétuelle (un  marché, comparable à une foire aux bestiaux), où ceux qui ont des projets, appelons les des entrepreneurs, vont emprunter de l’argent (la forme fongible du capital) à ceux qui ont un excès d’épargne, appelons les des rentiers.

Ceux qui ont des mauvais projets ou un historique d’avoir toujours perdu l’argent qu’ils avaient emprunté n’auront rien. Ceux qui ont une rentabilité trop faible n’auront rien et devront fermer boutique.

Ceux qui ont des bons projets et une bonne réputation pourront se développer et tant pis pour les autres…

Car, hélas, la vérité que je peux plus dissimuler plus longtemps est que  le capitalisme est un système Darwinien et c’est même pour cela qu’il marche.

Comment va se faire cette allocation du capital dans la réalité Darwinienne qui est la sienne ?

Comme ceci : Les apporteurs de capital vont le confier à mes entrepreneurs en prenant en compte deux critères, la rentabilité espérée et le risque pris.

Vont donc avoir accès au capital les entrepreneurs qui présentent le meilleur rapport rentabilité/risque. Seuls auront accès à mon capital ceux pour lesquels il existe une espérance de gain suffisamment importante pour que je sois à la fois rémunéré en tant que rentier et que je retrouve mon capital augmenté à la fin. Et si  la rentabilité de mes placements est supérieure au cout du capital alors le niveau de vie général montera, puisque la croissance future dépend de l’augmentation du stock de capital  qui entraine l’accroissement de la productivité qui conditionne les augmentations à  venir du niveau de vie.

OUF !

Le processus d’attribution du capital est donc un processus qui sélectionne systématiquement les opportunités d’investissements en partant du haut, ceux qui vont gagner beaucoup d‘argent en prenant peu de risque et en descendant jusqu’à ce qu’il n y ait plus de capital au niveau de risque que les épargnants sont prêts a prendre.

Et ce niveau est déterminé par le taux d’intérêts.

Et donc ceux qui ne peuvent assumer ce coût (de l’argent) ne peuvent avoir accès  à cette ressource rare qu’est le capital, périclitent et disparaissent…

Et en disparaissant, ils libèrent du capital et du travail  qui vont la où la croissance est forte.

Pour ceux qui me lisent depuis longtemps, c’est ainsi que la « destruction créatrice » de Schumpeter s’exerce. Seuls survivent ceux qui rendent plus de talents qu’ils n’en ont reçus. Quant aux autres, comme le disait le Christ, ils tombent en enfer. Et donc, gaspiller le capital est un péché mortel.

Dans le fond la croissance est un phénomène créé par la sélection naturelle.

Ce qui m’amène à la période actuelle.

Les banques centrales ont pris la décision d’amener les taux d’intérêts à zéro, ce qui veut dire que la sélection n’existe plus. Que vous soyez efficace ou non, l’accès au capital est le même et le prix est à peu de choses prés le même pour tout le monde, le plus favorisé étant bien l’Etat, gros  destructeur de capital s’il en est puisqu’à  l’intérieur de l’Etat, il n’y a pas de destruction créatrice.

Pour sauver les Etats, les banques centrales ont donc décidé d’empêcher la destruction créatrice.

Et comme la destruction va s‘arrêter,  la création va s’arrêter aussi, puisque sans destruction il ne peut y avoir création, et le stock de capital va  donc cesser de monter.  L’Etat, grâce à sa grosse massue a repris le contrôle de l’allocation du capital. Comme le stock de capital va cesser de monter, la productivité ne va plus  augmenter et donc le niveau de vie stagner ou baisser.

Mais dans d’autres pays le système Darwinien est toujours en place et les sociétés de ces pays, qui  elles resteront efficaces, n’auront aucun mal à concurrencer les nôtres et à leur tailler des croupières. Et l’étape suivante de cette descente aux enfers sera sans doute le protectionnisme, qui ne fera qu’appauvrir un peu plus les Français. Tout cela m’attriste au plus haut point.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

58 Commentaires

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  • Romain P

    17 mars 2015

    Cher Mr Gave,

    comme on le dit souvent : celui qui peut agit, sinon il enseigne ! Vous avez la chance de pouvoir agir, n’ayez pas trop de regrets pour la 2nde catégorie.

    Bien à vous.

    RP, depuis HK

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  • caullet

    13 mars 2015

    Je fais partie de vos fidèles lecteurs et attends toujours avec beaucoup d’impatience votre billet suivant.
    Essayant de comprendre le processus de création monétaire, notamment en Europe, une question fondamentale est  » d’où vient l’argent que la BCE prête aux banques ( à quel intérêt ? ) qui vont le prêter aux états en vertu de l’article 123 du traité de Lisbonne qui leur en donne l’exclusivité  » ?
    Une mauvaise langue, qui semble connaître le sujet, ose prétendre que cet argent est créé ex nihilo, la BCE se contentant de signer une reconnaissance de dette à X? pour désigner la contrepartie de son écriture comptable, partie double obligeant.
    Cet argent est naturellement gratuit puisque X?, personnage fictif, ne se pose pas la question de savoir s’il veut épargner ou dépenser.
    Il est quand même remarquable que, au final, capital et intérêts sont payés par le contribuable, alors qu’à l’origine la ressource est inexistante et gratuite.
    Avec le flux remontant la BCE va pouvoir déchirer la reconnaissance de dette du capital initial ( que X? n’a pas puisqu’il n’existe pas ).
    Nous avons en plus le Quantitative Easing qui permet un circuit plus court, les banques faisant remonter leurs créances sur les états moyennant de nouvelles liquidités censées être injectées dans l’économie.
    Mais comme les banques, protégées par l’article 123, peuvent prêter aux états sans trop se fatiguer, on ne voit pas pourquoi elles prendraient des risques à prêter à l’économie privée.
    D’où un effet de stockage qui permet d’expliquer la montée récente du CAC 40, les fonds disponibles cherchant à s’investir.
    Entre-temps l’économie et les chômeurs peuvent attendre.
    C’est là où est l’erreur de Monsieur DRAGHI.

    Répondre
    • idlibertes

      13 mars 2015

      Cher Monsieur,

      Tout d’abord merci de votre intérêt. CG va vous répondre mais dans cette attente, la première chose est que oui, la BCE est en pleine création monétaire, sans AUCUN respect ni des règles bancaires ancestrales (ne pas prêter plus de 12 fois ses fonds propres) et au mépris surtout de tous les accords juridiques antérieurs. En conséquence, il est certain que si la BCE change la donne au fur et à mesure qu’elle avance, non seulement les règles du jeu sont truquées mais la sécurité de tous se trouve impactée.

      Le problème que l’on retrouve par ailleurs est celui que CG avait décrit dans un papier du début de l’année sur la différents entre argent disponible/ argent réel/ argent trop cher (titre de l’article).

      Aujourd’hui, on parle de taux bas, mais en pratique, tous les flux vont aux états pour leurs financements et au grosses entreprises qui financent ainsi des opérations de conglomérat en mettant en hypothèque des biens en contrepartie. Les banques ne sont absolument plus en mesure dans le cadre actuel de permettre un flux monétaire et la question de la vélocité effective de la monnaie se pose alors avec insistance.

      Pourquoi voulez vous si vous êtes la société générale prêter à quelqu’un d’autre que Monsieur Niel ? Cela lamine l’entreprenariat de terrain au profit d’action plus, nous dirons, spéculative, que génératrice de croissance réelle pour l’économie Française.

      Autre effet des taux: la mort de l’entrepreneur au profit du spéculateur.

      Alors, elle est pas belle la vie?

      Cdlt

      Idl

    • charles gave

      14 mars 2015

      Cher Lecteur
      Tout cela est extraordinairement complique , mais voici ce que je crois comprendre, sans en etre totalement sur.
      Par contre, je suis sur que la BCE ne comprend pas plus que moi.
      En fait, il y a DEUX cas de figure
      Dans le premier cas , la BCE achete des obligations quasiment a l’emission
      La BCE ne peut pas acheter des obligations emises par un etat Europeen A L’EMISSION, c’est FORMELLEMENT interdit par le Traite.
      Imaginons qu’elle veuille acheter des obligations Francaises. Elle passe un accord avec la BNP par exemple qui va les acheter et dans la milli seconde qui suit, la BNP vend a la BCE.
      La lettre du traite est respecte.
      Au bilan de la BCE on trouve maintenant a l’actif une OAT francaise et au passif une emission de monnaie qui n’existait pas avant
      Au bilan de la BNP , nous trouvons pendant une milli seconde une diminution des depots au passif et une OAT a l’actif.
      Lorsque la vente a lieu, nous nous retrouvons avec une annulation de ces deux postes et le bilan de la BNP n’a pas change. Tout se passe comme si la contrepartie de l’accroissement du bilan de la BCE etait un accroissement du passif de la dette de la dette de l’Etat Francais , l’Etat Francais recevant en actif du cash qui n’existait pas avant tandis que son passif s’acrroit du montant de l’OAT emise
      Il s’agit bel et bien du financement du deficit par la banque centrale a taux zero, ce qui permet a nos poliiques de continuer a faire n’importe quoi..
      En termes monetaires cela se traduit par une augmentation de la base monetaire , elle meme une composante de M1 , et donc sans doute , par une hypertrophie de M1
      Dans le deuxieme cas, la BCE cherche a acheter des obligations qui sont deja dans le bilan de la banque ou de la compagnie d’assurance depuis longtemps, ce qui est son but PRINCIPAL avec le nouveau QE.
      Et la , ca devient encore plus complique
      Imaginons, pour les besoins de la demonstration, que la BNP ait achete en Octobre 2013 une OAT a 10 ans Zero coupon, c’est a dire une obligation qui ne sert pas d’interet et qui est emise a une decote our compenser le non paiement d’un coupon annuel.
      En octobre 1973, une OAT zero aurait ete emise a 78 %, c’est a dire qu’en 10 ans elle allait passer de 78 a 100
      Dix huit mois plus tard, compte tenu du temps qui est passe et de la baisse des taux , cette obligation vaut 95
      Qu’est qui se passe si la BCE rachete cette obligation a 95 ?
      Le bilan de la BCE bouge comme dans le cas precedent
      Le changement est dans le bilan de la BNP
      La BNP se retrouve avec un profit de 95-78= 17, qui va grossir son capital et donc ameliorer son ratio capital / Taille du bilan.
      Ces rachats sont donc une forme deguisee de RECAPITALISATION des systemes bancaires Europeens par la BCE
      Le cash cree a partir de rien par la BCE se retrouve par contre non dans le bilan de l’Etat Francais mais dans le bilan de la BNP et la BCE se retrouve proprietaire de l’OAT
      Mais de l’autre cote, la BNP va se retrouver avec 95 de cash, or les taux sont NEGATIFS sur le cash.
      Certes, son bilan va s’ameliorer, mais on compte d’exploitation va se deteriorer de la difference entre le taux d’interet de 2013 (2.3 %) qu’elle touche sur la valeur comptable de son obligation et le taux sur le cash (negatif aujourd’hui). Son produit bancaire va baisser.

      L’espoir de la BCE est que ce cash va etre utilise par la BNP pour preter a des entrepreneurs pour developper leurs affaires.
      Mais compte tenu des reserves obligatoires et des risques non remboursement, il faudrait que la BNP prete au moins a 3 % a l’entrepreneur et quel est l’entrepreneur suffisamment idiot pour emprunter a 3 % ou plus alors que son chiffre d’affaire baisse ?

      Bref, je ne vois pas pourquoi banques et compagnies d’assurance devraient vendre leurs obligations a la BCE sur lesquelles il n’ y a pas de reserve obligatoire pour aller emmettre des credits avec reserves obligatoires au profit de gens qui ne le rembourseront pas?

      C’est donc dire que le QE Europeen est voue a l’echec, la BCE ne trouvera JAMAIS les obligations qu’elle va chercher a acheter
      Les seules obligations que la BCE va pouvoir acheter le seront a l’emission or l’Allemagne est a l’equilibre budgetaire et ne va pas en emmettre de nouvelles. Et les banques centrales Europeenens doivent acheter des obligations Allemandes a hauteur de 40 % de leurs achats totaux .
      A qui ?

      Tout ca est d’une imbecillite foudroyante, mais ca n’empeche pas les marches de monter, pour l’instant.

      Desole de vous avoir repondu aussi longuement,mais votre question etait interessante et pertinente, mais y repondre simplement etait au dessus de mes moyens
      D’ou cette reponse un peu longue et technique
      Amities
      CG

    • CharlesM

      15 mars 2015

      Merci pour cette demonstration.
      Cette situation est une aubaine pour les entreprises saines qui peuvent emettre du papier sur le marche. Je lisais cette semaine que edenred avait emis une oblig a 10 ans a 1,31%. Beaucoup s appretent a en profiter apparemment. Cela va t ’il grignoter la part de marche du credit bancaire? Si c’est le cas, entre ce phenomene et la baisse des marges sur les credits, il y a de quoi s inquieter pour le secteur bancaire europeen.
      Cdlt

    • svl

      15 mars 2015

      Afin de mieux comprendre le processus Economique Actuel il me semble nécessaire d’en comprendre le Processus Démocratique qui est â mes yeux bien évidemment lié.

      https://www.youtube.com/watch?v=21-aein6hoE#t=1217

      Alain Badiou en explique le concepts du Capitalisme, et l’intérêt d’une certaine speudo majorité

      Cordialement

  • BA

    13 mars 2015

    Pour éviter une faillite totale, la Grèce se finance en émettant des obligations à trois mois et des obligations à six mois.

    Mais il y a un tout petit problème : personne au monde ne veut acheter ces obligations pourries !

    Du coup, il ne reste plus que les banques grecques qui achètent ces obligations pourries !

    Ensuite, les banques grecques refourguent ces obligations pourries à la Banque de Grèce.

    La Banque de Grèce accepte ces obligations pourries comme collatéral, et elle prête en février 2015 la somme de 65,64 milliards d’euros aux banques grecques. La Banque de Grèce prête en mars 2015 la somme de 69,4 milliards d’euros aux banques grecques.

    C’est le mécanisme ELA, Emergency Liquidity Assistance, en français « Prêt de liquidités en urgence ».

    Mais il y a encore un tout petit problème : les banques grecques ne rembourseront jamais !

    En clair :

    1- La Grèce est en faillite.
    2- Les banques grecques sont en faillite.
    3- Mais tout le monde s’en fout …

    … sauf Jens Weidmann, le président de la Banque centrale allemande, qui voit venir l’effondrement total du système bancaire grec !

    (Rappel :
    « Les prêts ELA de la Banque de Grèce, plus chers que les financements BCE, ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Au total, les refinancements des banques grecques auprès de la BCE et de la Banque de Grèce ont atteint 104,3 milliards d’euros en février, soit l’équivalent de 57% environ du PIB. »

    challenges.fr/finance-et-marche/20150312.REU4003/grece-chute-des-financements-bce-en-fevrier-bond-des-ela.html

    Vendredi 13 mars 2015 :

    La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de relever de 600 millions d’euros le plafond de son financement d’urgence (ELA) des banques grecques, a-t-on appris de source bancaire grecque. Cela amène ce plafond à 69,4 milliards d’euros.

    La Grèce se finance en vendant des bons du Trésor à trois et six mois, achetés presque exclusivement désormais par les banques grecques.

    Présentant le rapport annuel de son institution, le président de la Bundesbank allemande Jens Weidmann a émis jeudi de sérieuses réserves sur le maintien à flot du système bancaire grec par les biais des ELA.

    « Des banques qui utilisent des crédits d’urgence devraient tout faire pour améliorer leur situation de liquidité », a-t-il dit, mais « avec les achats de bons du Trésor pour lesquels il n’y pas de marché, c’est exactement le contraire qui se passe ».

    http://www.romandie.com/news/Zone-euro-la-BCE-releve-de-600-mio-ses-prets-durgence-aux-banques-grecques/574320.rom

    Répondre
  • BA

    13 mars 2015

    Vendredi 13 mars 2015 :

    L’Espagne est en faillite.

    A propos de l’Espagne :
    2007 : dette publique de 382,307 milliards d’euros, soit 36,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 436,984 milliards d’euros, soit 40,2 % du PIB.
    2009 : dette publique de 54 % du PIB.
    2010 : dette publique de 61,7 % du PIB.
    2011 : dette publique de 70,5 % du PIB.
    2012 : dette publique de 86 % du PIB.
    2013 : dette publique de 960,676 milliards d’euros, soit 93,9 % du PIB.
    2014 : dette publique de 1034 milliards d’euros, soit 97,7 % du PIB.

    http://www.romandie.com/news/Espagne-la-dette-publique-a-atteint-977-du-PIB-fin-2014/574585.rom

    Répondre
  • Josick Croyal

    11 mars 2015

    Professeur ? Moi qui a plutôt tendance à penser que c’est le mal dont souffre la France, pléthore de ceux qui veulent qu’on sache avant d’agir.
    C’est entreprendre en se mettant face au déficit de connaissance qui ferait la différence…
    En France, pays des prof, il faut être plein de connaissance, avoir un diplôme qui l’atteste, avant de pouvoir faire quoi que ce soit… sauf entreprendre véritablement. Et quand on déroge à cette règle, l’employée se plaint d’avoir été mis à un poste sans avoir eu sa sempiternelle formation.

    Le sens de la création destructrice, nier la valeur du corpus de connaissance existante et se mettre face au mur, à l’inconnu… Evidemment, si le monopole dit que le domaine lui est réservé, la vélléité d’indépendance n’ira pas plus loin. Elle sera stoppé net. Ainsi pour moi, la publication à 800 mille exemplaires des conclusions d’un travail préfacé par cette phrase de Jean Rostand : « Attendre d’en savoir assez pour agir en toute lumière, c’est se condamner à l’inaction ».
    Je termine par cet extrait de Gustave Le Bon publié pour la 13ième fois en 1910 : « Pour augmenter la réceptivité du cerveau, l’éducation rationnelle veut qu’on varie la nature des mouvements des travaux manuels, pour intéresser successivement tous les groupes cellulaires. De ces faits il résulte que, pour développer la région motrice totale du cerveau, il faut multiplier les exercices amples et variés, et les régler de façon à aiguiser la sensibilité et la perception, à faire jaillir la pensée et à fortifier la volonté. Il en résulte aussi que si le mouvement devient habituel, il peut se faire sans réflexion et il cesse de développer les cellules motrices; dès lors, il n’a plus de valeur éducative. Ce n’est que dans la première période d’excitation que l’action des travaux manuels est efficace. »
    Dans l’hypothèse ou il a raison, j’en avais d’abord conclu que, par exemple, si l’on passe d’un CDD à un autre, dans des domaines différents, l’on va alors « stimuler la pensée et fortifier la volonté ». Plus tu es pauvre, plus tu as besoin de ce genre de pratique… Mais comme les socialopes UMPS aiment les pauvres, cette flexibilité n’est pas près d’arriver.
    En seconde interprétation, je me dis que c’est ce qui s’exerce derrière ce qu’on a qualifié de « destruction créatrice », mécanisme d’extraction d’intelligence, de complexification du monde… Celle-ci ne peut être que bloquée par le fatras de normes, de monopoles, de savoir ou pseudo savoir existant… Plutôt que de prof plein aux As (soyons provoquant en écho à Jésus qui demande a un riche qui veut le suivre de se départir de ses biens), peut-être besoin d’hommes de terrain philosophe qui encouragent la pratique la philosophie du non de Gaston Bachelard car l’ayant eux-même pratiqué… Mais qui veut entendre ce genre de discours ? Il n’y a pas de marché pour ca !

    Répondre
  • BA

    10 mars 2015

    Toute l’économie mondiale est en lévitation.

    Toute l’économie mondiale repose sur de gigantesques bulles de dettes.

    Lundi 9 février 2015 :

    Quelles sont les nations ayant la dette totale la plus élevée ?

    Sur les 16 nations les plus surendettées du monde, 13 nations sont européennes !

    1- Médaille d’or : Japon. Dette totale : 400 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Irlande. Dette totale : 390 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Singapour. Dette totale : 382 % du PIB.

    4- Portugal : 358 % du PIB.

    5- Belgique : 327 % du PIB.

    6- Pays-Bas : 325 % du PIB.

    7- Grèce : 317 % du PIB.

    8- Espagne : 313 % du PIB.

    9- Danemark : 302 % du PIB.

    10- Suède : 290 % du PIB.

    11- France : 280 % du PIB.

    12- Italie : 259 % du PIB.

    13- Royaume-Uni : 252 % du PIB.

    14- Norvège : 244 % du PIB.

    15- Finlande : 238 % du PIB.

    16- Etats-Unis : 233 % du PIB.

    Source :

    http://www.michelsanti.fr/wp-content/uploads/2015/02/pays-dettes.png

    Répondre
    • idlibertes

      10 mars 2015

      Oui, très très sur.

  • Roger Duberger

    10 mars 2015

    Cher Mr Gave,
    Bravo pour cet article, vous auriez dû enseigner car avec vous l’économie devient limpide et du coup parait simple :  » ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément »…. Sur BFM Alain Madelin prétendait que du fait des taux à zéro et des QE, les marchés ne jouent plus leur rôle correcteur….Etes vous d’accord ? ou est ce une utopie ?
    Bien cordialement

    Répondre
    • idlibertes

      10 mars 2015

      Oui, bien sur, rien de nouveau sous le soleil. Alain Madelin a toujours été un remarquable diffuseur d’information.

      Cdlt

      idl

  • Josick Croyal

    10 mars 2015

    Quels sont les templates qui nous régissent ?
    Lorsque Charles dit que le hasard a régit sa vie… je souris… pense à l’unicellulaire (le microbe) dont la vie est régie de la même manière.
    Lorsqu’il dit qu’il aurait dû être professeur… je souris encore, car là, il passe dans une autre structure, celle du pluricellaire, celle-ci sous la coupe de nos grands-prêtres modernes que l’on ne peut que considérer comme des escrocs (même pris la main dans le sac, ils ne reconnaitront jamais leurs torts).

    Le fait même qu’il dit qu’il aurait du être professeur traduit un certain ralentissement (je me censure pour ne pas donner un exemple sur cet aspect)… La différence d’ailleurs entre l’unicellulaire et le pluricellulaire (végétal et animal), c’est le ralentissement.

    On peut en effet, avec Roland Pigeon (illustre inconnu d’une science non étatique) considérer la vie comme un formidable transfert d’énergie (ainsi le phénomène de la coa-cervation, autrement dit microsphère) qui ne peut être limité dans son action que par la lithosphère. Là, nous avons deux étages, un ralentissement qui nous donne l’unicellaire et un plus fort ralentissement cause du pluricellulaire, l’organisé.
    C’est donc ce qui ralenti, ce qui fait la différence, ce qui résiste… Ce n’est pas ce qui attire qui n’est qu’une conséquence (voir le travail de mon ami Armel Larochelle, travail présenté pour moi de façon rebutante, une façon de résister)… Ainsi je m’inscris également en faux de Charles lorsqu’il cite Renan et la volonté de vivre ensemble qui fonde une nation… Ce n’est que la conséquence de personnes qui résistent…

    Répondre
  • francois carmignola

    10 mars 2015

    Ceci est un peu primaire non?
    Les emprunts que moi, pauvre humain solitaire, ait occasion de faire ne se font à taux zéro, à moins que je ne me fourvoie.
    D’autre part, il me semble qu’il y a une différence réelle entre politique monétaire et accès au capital.
    Bref, je ne comprends donc rien à ce que dit l’article, qui gagnerait à être étoffé.

    Répondre
    • E C

      10 mars 2015

      Merci pour ce commentaire

    • Flo

      10 mars 2015

      Ce que dit Charles c’est qu’en dessous d’un certain rendement, il ne sert à rien de financer un projet car, pour un rendement identique, on peut prêter son épargne à l’état Allemand à un taux identique. Et avec un taux à ~0% comme aujourd’hui, il devient intéressant de financer n’importe quel projets, même les plus mauvais et les moins rentable. C’est ça qui pousse au mal-investement qui créé des instabilitées – défini par F. Hayek si ma mémoire est bonne.

    • idlibertes

      10 mars 2015

      Merci. Tout à fait.
      Pas mieux.

    • francois carmignola

      10 mars 2015

      Et bien non, moi je prête pas à l’Etat allemand pour un taux zéro, ni à qui que ce soit d’ailleurs.
      Bref, choucroute: la QE c’est autre chose.

    • Nicolas

      11 mars 2015

      Personne ne prête à taux zéro. D’où aucune sélection puisque la planche a billet noie tout le monde..

      Bien entendu, aucun investissement, pas de croissance, et baisse de la valeur de votre argent. Bref, la co******* se paye toujours

    • Homo-Orcus

      11 mars 2015

      L’inverse est aussi vrai et devient dramatique en France puisqu’une grande majorité d’entrepreneurs n’ont rien compris au capitalisme qui serait capital = coffre, profit = exploitation des masses laborieuses.
      Dans les années 90 nous avions accès à des SICAV de tréso à 12%. Un futur entrepreneur me sollicite pour financer en partie son projet dont la raison d’être est connexe à la mienne. Si je suis fleuriste en centre-ville je préfère investir dans une activité horticole plutôt que dans un champ de patates.
      Il me propose x lots à 6% de rendement sans droit de vote. Trop faible je veux du 8 mais en acquérant X lots. Malgré un taux plus élevé sans risque 12%, j’ai préféré utiliser une partie du trésor de guerre ; ça sert à quoi d’utiliser un coffre indéfiniment ?
      Trop de rendement en dormant met l’économie active en sommeil.

  • Homo-Orcus

    10 mars 2015

    On met très souvent de côté une notion très importante pour le bon fonctionnement du capitalisme « la confiance ». Elle permet de faire circuler le capital. Le gôcho voit le capitaliste comme Picsou se pavanant devant son coffre regorgeant d’or et c’est bien connu, la concentration du capital lui permet quelques années plus tard de faire sa sieste dans sa chambre forte.
    Nous constatons actuellement les ravages du manque de confiance dans notre économie.
    Le capitalisme fonctionne avec des pompes (Shadoks) des « aspirantes » et des « foulantes », le marché se charge en très peu de temps de les régler au mieux des intérêts de la collectivité consommateur/producteur. Là intervient le gôcho qui y voit une aubaine, pour les plus retors d’entre eux, une aspirante de biftons des autres et une foulante de pièces jaunes pour les idiots utiles.

    Répondre
    • Josick Croyal

      10 mars 2015

      Pour l’histoire de la pompe aspirante-refoulant, mon ami Armel Larochelle écrit : « Ce qui a déclenché chez moi cette réflexion est dû au fait que j’ai été obligé de mettre une nouvelle pompe rotative FOULANTE et ASPIRANTE (encore ici remarquez l’inversion volontaire) dans ma cave pour la vider dans le cas d’un dégât d’eau. Dans la nuit du 25 mars 1997, cette fameuse pompe me revenait toujours à l’esprit. Je voulais comprendre son fonctionnement en profondeur. Quelles lois de l’univers étaient en cause? »
      (je ne met pas lien car cela contribue à la censure)

    • Homo-Orcus

      12 mars 2015

      Toute ta vie t’as la pompe bercynienne qui t’épuise pour t’en aller avec la pompe funèbre. Heureusement qu’on a de temps en temps la pompe de la Fée Lation, la plus gentille des fées.

    • idlibertes

      12 mars 2015

      je connaissais la fée détestée des enfants, la fée ssée mais soit.

  • zorgbibes

    9 mars 2015

    perso, je n’aime pas la référence à Darwin dont la théorie sur l’évolution tient plus de l’escroquerie qu’autre chose. Il y a certainement d’autres références plus adaptées.

    Répondre
    • Josick Croyal

      10 mars 2015

      Mon ami Armel Larochelle, vieux monsieur québécois écrit : « Il y a deux éléments importants dans l’oeuvre de Darwin.

      Le premier est le constat que l’évolution est bien un phénomène dans l’univers. Il a fait prendre conscience à l’homme qu’il y a une histoire de l’évolution. Les choses se sont succédé dans le temps et que l’homme est apparu que récemment dans ce monde. Il est le dernier animal parmi les animaux.

      Les choses ne furent pas faciles pour Darwin. Il devait affronter une opinion publique assez rétissante qui pensait que l’homme était sorti des mains même de Dieu. Beaucoup d’Églises s’opposèrent assez farouchement à Darwin. Cela dérangeait beaucoup de monde. La CRÉATION était remise en cause.

      Curieusement, ce n’est qu’en 1996 que le Pape a réhabilité Darwin juste au moment où j’arrivais à comprendre qu’une partie de sa théorie était fausse.

      L’oeuvre de Darwin était quand même géniale et digne d’admiration en révélant le phénomène de l’évolution.

      Le deuxième élément est la cause qu’il attribua à cette même évolution. Il fut moins génial cette fois. Je pense qu’il a vraiment erré. La sélection naturelle est incapable de présider à l’évolution. Voyons comment. »…

  • GdG

    9 mars 2015

    « Car, hélas, la vérité que je peux plus dissimuler plus longtemps est que  le capitalisme est un système Darwinien et c’est même pour cela qu’il marche. »

    « c’est ainsi que la « destruction créatrice » de Schumpeter s’exerce  »

    Entièrement d ‘accord, à une nuance près.

    L’ expression de Schumpeter m’indispose beaucoup car une destruction ne crée rien du tout.
    Le système Darwinien c’est l’évolution et la formule serait, peut être mieux acceptée sous la forme « évolution créatrice ».
    Une invention ne détruira par la suite que les entreprises qui sont incapable d’évoluer, non?
    Amicalement.

    Répondre
    • Homo-Orcus

      10 mars 2015

      Le bon terme est bien « destruction »
      Le marché dit : Je préférerais un moteur électrique en remplacement d’une machine à vapeur.
      Les guignols aux manettes s’affolent et veulent sauver « coûte que coûte » avec le pognon des autres les industries de la vapeur et c’est la cata !
      Il faut laisser mourir un certain nombre de vapeur pour que le capital s’oriente vers l’électricité.
      Mettons deux pays face à face, l’un tente de sauver une industrie obsolète et l’autre laisse faire la marché ; qui est gagnant à long terme ?

    • GdG

      10 mars 2015

      Au moment ou la photo numérique a été inventée, Kodak a eu le temps de s’adapter, non?
      La destruction suit l’invention.
      L’état n’est pas libéral.
      amicalement.

    • Homo-Orcus

      10 mars 2015

      Vous êtes plus dans la « vision » du marché.
      Là, c’est le talent de l’entrepreneur qui prime et ce n’est pas toujours gagné.
      E. IBM
      Les fondateurs : nous construisons une machine qui va intéresser quatre à cinq clients tout au plus.
      Puis… L’ordinateur dans les chaumières n’a aucun avenir
      c’est du LOL lourd

    • Nicolas

      12 mars 2015

      Kodac a viré le gars qui avait inventé l’appareil photo numérique…

      Certes, ça semble assez évident comme invention, donc..

    • Josick Croyal

      10 mars 2015

      « L’ expression de Schumpeter m’indispose beaucoup car une destruction ne crée rien du tout. »
      Pour ma part, j’étais indisposé par le terme « créatrice », on ne crée rien du tout, on transforme, en plus complexe.
      Pour la destruction, de loin peut-être que cela ressemble à une destruction, mais dans la réalité, il s’agit surtout d’un abandon de structure qui ne donne plus rien. On ne s’embête même pas à les détruire.

      Ce n’est pas avec des terminologies approximatives qu’on risque de bousculer quoi que ce soit !

  • Homo-Orcus

    9 mars 2015

    « Les banques centrales ont pris la décision d’amener les taux d’intérêts à zéro… puisqu’à l’intérieur de l’Etat, il n’y a pas de destruction créatrice. »

    Paragraphe extrêmement puissant mais insistez Charles, insistez encore « Il n’y a que de la dette. »

    Répondre
  • JCG

    9 mars 2015

    Cher Charles,
    Finance 101, tout serait plus fluide sans les banques centrales alors supprimons les comme le suggerent certains de mes Amis libertarians?
    Le protectionism et le protectionnisme sont effectivement les valeurs qui montent a droite omme a gauche..

    Répondre
  • Vincent L-F

    9 mars 2015

    Beau papier comme d’habitude.

    « Seuls survivent ceux qui rendent plus de talents qu’ils n’en ont reçus » est une citation de Schumpeter?

    Répondre
    • idlibertes

      9 mars 2015

      Non, je ne crois pas, c’est une liberté littéraire de Charles gave

    • Vincent L-F

      9 mars 2015

      Et il parle de talents comme d’une monnaie, les talents d’or?

    • Gerldam

      10 mars 2015

      Dans l’antiquité, les talents étaient en argent métal.

  • CharlesM

    9 mars 2015

    Cher Monsieur Gave,
    J avais l impression que le marché des capitaux était mondialisé et que cette politique de taux zéro écrasait les taux un peu partout, une entreprise indienne par ex; pouvant emprunter auprès d un assureur US ou japonais. Quels sont ces pays restés darwiniens?
    Amicalement,

    Répondre
  • C.H.S

    9 mars 2015

    la descente aux enfers de certaines démocraties occidentales est en effet le résultat de la négation de l’évolution Darwinienne de nos économies.

    Les Etats démocratiques se montrent le plus souvent incapables non seulement de résister mais simplement comprendre et faire accepter à leurs électeurs, la nécessité d’une adaptation, de réformes,

    le problème n’est pas à la Piketty au niveau de la partie détentrice du capital mais de celle importante fragile ou peu solvable – véritable vivier électoral parlysant- faite de la partie de la population sans formation, sans qualification, voire illettrée, à faible valeur ajoutée, laquelle vient solliciter sinon siphonner ces Etats au nom de la Providence et conduire au QE (cas Clinton/ Obama) et aucune leçon n’ayant été retenue le subprime 2 est en formation.

    le comble est atteint lorsque s’ajoute au niveau fragile ou peu solvable celui d’une large frange de la population ayant pourtant qualification et valeur ajoutée, mais hostile intellectuellement à l’entreprise et la finance ce qui est le cas français et conduit au déclin.

    le négationnisme du capital que constituent Etat Providence, Endettement Etatique et QE dans un conteste mondialisé est « politiquement correct » mais un désastre

    Répondre
  • Mel Ferrer

    9 mars 2015

    Une usine qui ferme passe à la télévision, des entreprises qui se créent passent inaperçues.
    Je pense que Charles Gave a raison d’être pessimiste comme l’était d’ailleurs Schumpeter sur le capitalisme.

    Répondre
  • muller

    9 mars 2015

    Je vais transmettre ce billet facile à comprendre à mes potes de l’Elysée, si seulement ils pouvaient être de bonne foi dans leurs mandats grassement payés par nous…..

    Répondre
  • BA

    9 mars 2015

    Et les conséquences politiques ?

    Quelles sont les conséquences politiques du système actuel ?

    La montée aux extrêmes.

    Lundi 9 mars 2015 :

    Elections départementales 2015 : le FN au dessus des 30% ?

    Selon un sondage Odoxa, le FN recueillerait 31% des voix lors du premier tour des Départementales, le 22 mars prochain. Le PS pourrait, lui, sauver les meubles au second tour et l’UMP rafler la mise.

    Sondages après sondages, la possibilité de voir le FN arriver en tête au soir du dimanche 22 mars se confirme. Selon une enquête réalisée pour « RTL » et publiée ce lundi 9 mars, le Front national obtiendrait 31% des voix. L’UMP et l’UDI réunissent 29% des intentions de vote, le PS est troisième à 20%.

    Le Front de gauche recueille 8% des intentions de vote.

    Europe-Ecologie-Les Verts est à 4% des intentions de vote et l’extrême gauche 1%. Les autres partis, dont le MoDem, totalisent 7%.

    http://www.boursorama.com/actualites/departementales-2015–le-fn-au-dessus-des-30-347abdfd945fc9c8251b13f6f1654dd7

    En Europe, il n’y a qu’en Grèce et en Espagne que la montée aux extrêmes profite à l’extrême-gauche.
    Dans les autres nations européennes, la montée aux extrêmes profite à l’extrême-droite.
    Autrement dit : la dynamique historique est à l’extrême-droite.

    Elections européennes du 25 mai 2014 :
    Les quatre pays où les extrêmes arrivent en tête :
    1- La France : Front National = 24,86 %
    2- Le Royaume-Uni : UKIP = 26,60 %
    3- Le Danemark : Parti Populaire Danois = 26,60 %
    4- La Grèce : l’extrême-gauche Syriza = 26,58 % (pour info : les néonazis d’Aube Dorée = 9,40 %)

    Les neuf pays où les extrêmes font une percée :
    1- L’Italie : Mouvement 5 Etoiles = 21,15 %
    2- L’Autriche : FPO = 19,70 %
    3- La Belgique : NVA = 16,35 %
    4- La Hongrie : Jobbik = 14,68 %
    5- La Finlande : « Les Vrais Finlandais » = 12,90 %
    6- La Suède : Sverige Demokraterna = 9,70 %
    7- L’Espagne : l’extrême-gauche Podemos = 7,97 %
    8- La Pologne : KNP = 7,06 %
    9- L’Allemagne : le nouveau parti anti-euro AFD = 7 %

    Répondre
    • Duff

      9 mars 2015

      Non, MLP tiendrait en France le même discours que Farage alors je pourrais sabrer le champagne à la fin du mois savourant les mines défaites des clowns qui nous coulent depuis une bonne trentaine d’années.

  • nolife

    9 mars 2015

    Courage, encore quelques mois et Mme Yellen sifflera la fin de la partie … enfin normalement …

    Sinon, si le coût du capital est bas, cela veut aussi dire que les entreprises font plus de profits vu que moins d’argent à payer en charge de la dette ?

    Répondre
    • charles gave

      9 mars 2015

      Cher Nolife
      Certes, les entreprises vont payer moins en frais financiers, mais TOUTES les entreprises vont payer moins. Et donc toute une serie d’entreprises vont rester en vie qui ne le devrait pas.
      Et du coup, la marge des entreprises saines va baisser.
      Encore une fois, ce qui se voit et ce qui ne se voit pas
      Amities
      Charles Gave

    • nolife

      9 mars 2015

      OK merci, mais je suis en train de lire le bouquin croissance zero de Patrick Artus et il dit que le progrès technologique diminue et la croissance potentielle de même, les taux à court terme devraient-ils suivre le taux de croissance et tendre vers le bas, peut-être pas à 0 mais à 1 ou 1,5 ?

    • nolife

      9 mars 2015

      Le Japon nous a montré qu’on peut avoir une croissance par tête du PIB positive avec une croissance du PIB nulle à cause du viellissement démographique, on fait quoi avec les taux ?

      Le modèle de Wicksell fonctionne quand il y a croissance mais fonctionne-t-il à l’arrêt ?

    • idlibertes

      9 mars 2015

      Si la rentabilité investie du capital baisse, oui les taux doivent baisser.

      Pour l’autre question sur le Japon, dans un monde idéal, il faut laisser les taux trouver leurs places, qu’ils trouveront même dans une population vieillissante et même si oui, ils baisseront aussi (par rapport à ce que l’on pourrait attendre dans une société de pleine croissance)

    • Jean Vandenbrande

      11 mars 2015

      Cela fait 35 ans que dans les Comités divers, le présentateur d’un projet d’investissement décrit la situation du Japon en énumérant des chiffres qui font dresser le cheveux sur la tête. Personne ne comprend goutte à cet amoncellement d’horreurs et personne ne comprend comment cet ensemble infernal fonctionne au juste.
      La Vérité, c’est que les Japonais sont prêts à tout faire pour que ça fonctionne et pour survivre.
      Prêts à tout faire, oui, SAUF à faire assez d’enfants pour remplacer la génération actuelle. Et il en était déjà de même en 1980 ! Et ce dans un pays qui a une répulsion pour toute immigration !

      Si vous comprenez leur point de vue, c’est que, à coup sûr, vous êtes Japonais.

    • Franck

      11 mars 2015

      Et tout comme ce qu’il s’était passé avec la crise des subprimes, cette mauvaise allocation du capital risque de créer une mauvaise bulle artificielle contribuant à la baisse du niveau de vie lorsque cette bulle éclatera puisqu’il y aura beaucoup plus de mauvais entrepreneurs, parmi les bons, ayant fait de mauvais choix et gaspiller le capital

    • Vincent L-F

      12 mars 2015

      J’ai mis un peu de temps à assimiler cette aspect de la création destructrice, les entreprises qui doivent « mourir » mais j’en suis maintenant convaincu.
      Je pense en revanche que ce n’est que l’impact de baisse de taux qui peut pendant un temps maintenir à flot les épaves, elle finiront bien par mourir. Un bol d’oxygène sur les frais financiers ne crée pas de valeur, la création destructrice a donc toujours lieu mais est ralentie
      En revanche, les monopoles et rentes crées par l’état et l’état lui même sont de vrais entraves.

      Que l’argent soit disponible et cher ou disponible et bon marché, cela n’empêche la création destructrice non?

    • pequod

      9 mars 2015

      Pour rebondir sur l’attribution des capitaux.

      Depuis la limitation des dividendes pour les gérants majoritaires de SARL, la trésorerie dort dans son compte bancaire.

      Sachant que le risque pris ne sera pas rétribué, sachant que les dividendes seront limités et taxés …

      Le désir d’investir nos capitaux s’est évanoui.

      Symboliquement, les dividendes étaient la marque de propriété d’une entreprise, le fait que les dividendes de SARL soient maintenant assimilés à du salaire, cela signifie implicitement que vous n’êtes plus dirigeant de société…

      D’un seul coup des dizaines de milliers d’entreprises sous forme de SARL avec gérant majoritaire sont disparues par la grâce de cette décision..

    • idlibertes

      9 mars 2015

      Cher Monsieur

      oui sur le principe bien sur

      Toutefois, les SARL ne sont pas et n’ont jamais été la source vive du « grand capital ».

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!