7 octobre, 2021

Éducation : le fondement d’une puissance

Un pays ne peut prétendre à la puissance s’il est peuplé d’analphabètes et de personnes mal formées. L’éducation est donc à la base de tout, non seulement du bien être des personnes en elle-même, mais aussi du développement d’une nation, qui se fait par l’innovation, le travail et la productivité. La faillite de l’école est donc un problème majeur qui met en jeu la survie de la France. En janvier 2017, je publiais un ouvrage qui tentait de faire un point de situation sur l’état de l’école en France, en proposant des solutions de réforme : Rebâtir l’école. Plaidoyer pour la liberté scolaire. Le constat est simple et tient en quelques lignes : depuis 1980, les dépenses d’éducation ont été multipliées par deux. Dans le même temps, le niveau scolaire n’a cessé de baisser (classements Pisa et rapports des journées défenses et citoyenneté le démontrent). Les professeurs sont malheureux et méprisés par l’administration. L’éducation nationale n’arrive plus à recruter : il y a chaque année moins de candidats que de postes à pourvoir et les démissions ne cessent de croître. Compte tenu des départs à la retraite d’une part et des grandes difficultés de recrutement d’autre part, l’éducation nationale sera morte en 2027 puisqu’elle n’aura plus de professeurs à mettre dans les classes.

 

Plus de dépenses, moins de résultats

 

Cinq ans après, le constat n’a guère changé ; la situation s’étant même empirée.

 

Sur les coûts tout d’abord. Les dépenses intérieures d’éducation, c’est-à-dire la somme de toutes les dépenses réalisées par l’ensemble des acteurs (État, régions, départements, communes, etc.) sont passées de 74,4 milliards € en 1980 à près de 160 Mds€ aujourd’hui. Les dépenses ont doublé en 40 ans, sans que la qualité ne suive.

 

Le coût des dépenses par élève est lui aussi éloquent.

Un élève du primaire coutait 3 700€ en 1990, près de 6 500€ aujourd’hui. Le coût du collégien est passé de 6 300€ en 1990 à 8 600€ et celui d’un lycéen de 7 700€ à plus de 12 000€ en 2021.

 

L’école n’est donc pas gratuite, elle est même fort chère.

 

Le résultat de toute cette dépense publique est merveilleux : dans l’université privée où j’enseigne, nous avons été obligés de programmer des cours d’orthographe aux premières années de licence de droit afin de les remettre à niveau. Une initiative pédagogique qui se retrouve dans de nombreux établissements supérieurs en France.

 

L’augmentation de la dépense n’est donc pas la solution de l’école et il est possible d’avoir mieux en dépensant moins, ce qui est une très bonne chose pour un État en situation de faillite.

 

Plusieurs rapports (Cour des comptes, IFRAP) ont démontré que les établissements privés coutaient environ deux fois moins cher que les établissements publics. Ayant géré un lycée privé durant une dizaine d’années je peux confirmer cette réalité : un lycéen nous coûtait environ 6 000€ par an.

 

Depuis 2017, une situation qui empire

 

Quant aux difficultés de recrutement, elles ne sont pas liées aux questions salariales, même si les professeurs, comme tout un chacun, ne rechignent pas à une augmentation. Plusieurs sondages ont là aussi montré que les premières raisons sont l’absence de libertés : professeurs transformés en pion qui doivent avaler et mettre en place des réformes de fond qui arrivent tous les 2/3 ans, administration tatillonne et insupportable, inspecteurs pédagogiques qui n’ont pas vu une classe depuis belle lurette, mais qui savent et qui donc expliquent comment il faut enseigner, ensauvagement des progénitures, non-choix des affectations, etc. Le professeur aujourd’hui est un petit pion aux mains d’une administration de plus en plus grosse et qui engloutit l’essentiel des dépenses. Il faut bien être fou pour vouloir y aller.

 

Après 5 ans passé rue de Grenelles, un record, le bilan de Jean-Michel Blanquer est bien triste. La situation n’a cessé d’empirer depuis 2017 : hausse des dépenses, hausse des démissions (qui doivent être très importantes puisque le ministère ne communique plus les chiffres depuis 2018), diminution accrue du niveau. Cette année, c’est la machine à master qui a explosé. À force de faire passer en licence puis en master sans réelle sélection, le nombre de postulants en master a fortement augmenté alors que le nombre de places est resté le même. Certains collègues ont reçu près de 3 000 candidatures pour 35 places… Impossible bien évidemment de lire tous les dossiers : ils ont donc tiré au sort. Si votre enfant, en dépit de très bons résultats en licence, n’a pas trouvé de place en master, il le doit à la non sélection opérée depuis de nombreuses années.

 

La réforme du lycée, grande œuvre du quinquennat, n’est pas de Jean-Michel Blanquer. Elle a été préparée par les équipes de Najat Vallaud-Belkacem et annoncée par François Hollande lors d’un discours à Orléans en avril 2016. Blanquer n’a fait qu’appliquer la réforme préparée par ses prédécesseurs. Derrière la logorrhée pédagogiste, celle-ci n’a qu’un objectif : freiner le nombre de classes sans professeur. En revoyant les cours, les programmes et les organisations des classes, ils ont pu économiser quelques professeurs et donc camoufler un peu les absences. Cela ne tiendra pas longtemps. Le constat fait en 2017 est toujours d’actualité : dans 5 ans, compte tenu des départs en retraite, des difficultés de recrutement et des démissions, il y aura une grave pénurie de professeurs et de très nombreuses classes seront sans encadrant.

 

La fin de l’école à la maison

 

Jean-Michel Blanquer a interdit l’école à la maison à la rentrée 2022, au nom de la lutte contre l’islamisme. Une invocation bien commode pour s’en prendre à la liberté fondamentale de l’éducation. Cette mesure est inapplicable et le gouvernement n’a pas pris la mesure de ce qui va se passer à la rentrée 2022. Ce sont environ 30 000 enfants qui sont éduqués à la maison. C’est certes très peu au regard du nombre d’enfants scolarisés mais cela représente près de 1 200 classes (si on prend en moyenne 24 enfants par classe). Pour absorber ces 30 000 enfants supplémentaires en septembre prochain, il faut d’ores et déjà construire des écoles et recruter du personnel pédagogique et d’encadrement. Donc alourdir les coûts déjà importants du ministère. Compte tenu des pénuries de professeurs, il est impossible de recruter ceux qui sont nécessaires à cette absorption. La mesure fonctionne sur le papier, elle ne fonctionne pas dans les faits. Mais ce sera un autre gouvernement, donc à lui le déluge.

 

La solution : plus de libertés

 

Les solutions existent et elles sont connues. Il ne s’agit pas de réformer l’éducation  nationale ; la nature même de celle-ci la rend irréformable. L’éducation nationale n’a pas échoué, elle a accompli son être. Il est dans la nature des administrations d’aller vers plus de dépenses et moins d’efficacité.

 

La solution consiste donc à bâtir autre chose, en appliquant le principe de subsidiarité, en faisant confiance aux professeurs et aux chefs d’établissement, qui connaissent leur métier, qui l’aiment et qui sont capables de beaucoup d’abnégation. Il ne faut pas toucher à l’éducation nationale et la laisser mourir de sa mort naturelle mais, à côté d’elle, il faut créer les conditions d’une éducation libre. Le foisonnement des écoles et des pédagogies est un signe de grande vitalité intellectuelle de notre pays sur lequel il est possible de s’appuyer.

 

1/ Mise en place du chèque éducation, permettant aux parents de choisir librement l’école de leurs enfants. Ce chèque est utilisable dans tous les établissements privés et les établissements publics de type « école à charte ». D’un montant de 5 000€ au primaire, 8 000€ au collège et 11 000€ au lycée, les chèques sont abondés par un fonds spécialement créé. Les montants indiqués sont ceux du coût d’un élève dans le public en 2000. Les établissements fonctionnaient à l’époque, revenir au prix de 2000 n’est donc pas mission impossible et cela permettra d’importantes économies aux finances publiques.

 

2/ Suppression des concours de recrutement. Les directeurs recrutent eux-mêmes les professeurs. Les nouveaux professeurs allant dans le public sont recrutés sous la forme d’un contrat de droit privé. La réforme du Capes, qui entre en vigueur à la rentrée 2022, étant un naufrage intellectuel les postulants professeurs ne perdront rien.

 

3/ Pour le privé et les écoles publiques à charte : abrogation des programmes nationaux. Les établissements choisissent leur pédagogie et les volumes horaires des cours de l’année.

 

4/ Pour le public : pour les établissements volontaires, passage en mode « école à charte ». Les écoles à charte sont gérées comme les établissements privés. Les professeurs qui n’acceptent pas cela sont réaffectés dans l’établissement de leur choix. Cette création des écoles à charte doit permettre d’assurer la transition vers l’autonomie des établissements publics.

 

5/ Possibilité de délégation de service public pour les communes, départements et régions sur le modèle de ce qui se fait actuellement pour les crèches. Les collectivités locales restent propriétaire des locaux scolaires et ont la charge de leur entretien, mais elles peuvent en confier la gestion à une association ou entreprise privée qui assure les cours dans celle-ci. L’association d’école privée pourra recruter les professeurs venant du public. Ceux qui ne le seraient pas doivent être réaffectés dans un autre établissement. Le contrat est établi pour une durée limitée avec clause de revoyure.

 

6/ Suppression du brevet et du baccalauréat dès la session 2022. Voilà deux ans que le bac n’a pas eu lieu, pour cause de pandémie. Cela a au moins eu le mérite de démontrer son inutilité, les Terminales ayant leurs affectations dans le supérieur avant le passage du bac.

 

7/ Abrogation du monopole de la collation des grades. Les établissements du supérieur doivent pouvoir être libres de leurs volumes horaires, de leurs recrutements et de leurs diplômes et ne plus dépendre de l’université publique. Ce monopole a été établi par Jules Ferry en 1880 dans le but d’assurer le contrôle de la vie intellectuelle par l’État. Chose réussie, qui a notamment permis aux communistes d’infiltrer les universités à partir des années 1950 et à l’idéologie woke de s’imposer aujourd’hui. Ouvrir en grand les portes et fenêtres de l’enseignement supérieur pour y laisser entrer un air frais ne pourra qu’être salutaire aux étudiants et au pays.

 

8/ D’importantes économies de structures peuvent être réalisées en supprimant toute la couche administrative de l’éducation nationale : inspecteurs, INSPE, académie, etc. Cela prendra plusieurs années, mais la mesure doit commencer au plus tôt. Les bâtiments libérés pourront être vendus via les domaines et l’argent être affecté au remboursement de la dette.

 

On le voit, il n’y a pas de fatalité au déclassement scolaire, dont les premières victimes sont les élèves et les secondes les professeurs. Il est possible d’avoir des écoles qui fonctionnent bien, en limitant les dépenses et en assurant l’avenir des jeunes qui y sont, et donc celui de la nation tout entière.

 

En la matière, c’est encore Frédéric Bastiat qui avait tout compris :

« Le plus pressé, ce n’est pas que l’État enseigne, mais qu’il laisse enseigner. Tous les monopoles sont détestables, mais le pire de tous, c’est le monopole de l’enseignement. […] Laissons donc l’enseignement libre. Il se perfectionnera par les essais, les tâtonnements, les exemples, la rivalité, l’imitation, l’émulation. »

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

17 Commentaires

Répondre à Charles HEYD

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  • Hubert

    18 novembre 2021

    Bonjour,
    Les chiffres que vous donnez sont-ils corrigés de l’inflation de manière à ce qu’ils soient parfaitement comparables ?
    En vous remerciant d’avance de votre réponse.
    Bien à vous

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  • Ockham

    17 octobre 2021

    Mon opinion est celle que j’ai donnée crûment à mon responsable d’établissement il y a longtemps en démissionnant de l’enseignement public : « Je vous laisse cher collègue entre gens de gauche, je ne vous gênerais plus ». C’est beaucoup plus grave maintenant car le corps enseignant public est encore plus à gauche, du type 1792, ce qui promet un avenir aussi brillant que celui du parti socialiste. Personne n’arrête un boulet en chute libre. Il suffit de s’écarter. Vos idée sont très intéressantes mais « la transition de phase civilisationnelle » confer Steve, que nous traversons s’attaque violemment autant à l’éducation nationale qu’ à la valeur des décrets du conseil d’état ou de la CDEH !

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  • Steve

    12 octobre 2021

    Bonjour M. Noé

    Votre article est très intéressant et vos propositions argumentées. Cependant, il y a deux facteurs, qui me semblent importants, que vous n’avez pas abordé.
    Vous présentez des solutions intéressantes dans le cas où la France resterait la France, sans intervention des Instances européennes. Or, il est évident que nos élites, et l’actuel Président le premier , sont dans une logique de disparition de notre pays au sein de’ l’U.E et que d’ores et déjà, leurs décisions ne sont plus qu’application des GOPE. Quel est le plan de l’U.E pour la future école européenne?

    Ensuite, vous traitez bien de l’aspect public de l’éducation, mais quid des élèves dont les parents sont déjà des quasi illettrés issus de l’EdNat?
    E ducere signifie avant tout mener hors de , c’est à dire mener l’infans, celui qui ne parle pas, vers l’état d’adulte d’Être parlant. C’est là la tâche des parents, assistés par l’adjonction d’une Instruction Publique qui assure l’intégration de l’infans dans la communauté nationale.
    Sans structures permettant de suppléer une défaillance ou une impossibilité des parents à accompagner leurs enfants sur ce chemin, je ne vois pas d’issue positive au problème.
    Et pallier ce manque en transférant la responsabilité de l’éducation aux instructeurs mène à ce que nous constatons aujourd’hui: une administration obèse, un ministre qui annonce s’occuper d’une poignée d’enfants soi disant transgenres mais à mon sens surtout victimes des névroses woke de leurs parents mais ne disant rien sur le traitement des effets délétères sur la psyché des élèves et des enseignants, causés par la gestion de la pandémie…

    Nous sommes dans une transition de phase civilisationnelle et les solutions bâties sur l’expérience qui vaudraient dans une progression linéaire ne me semblent pas pleinement adaptées à ce qui vient. Il n’y en a peut être aucune…

    Cordialement

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  • Dominique

    11 octobre 2021

    A toute fin utile, je précise avoir pensé à une émission pour vous adresser aux Français très régulièrement, et en personne, pour commenter des faits d’actualité, où en tous cas de sujets où une parole de vérité serait plus que bienvenue.
    Donc une émission où vous apparaissez et parlez directement aux Français ( dans un site distinct de votre site jbnoe.fr ).
    Inévitablement cette émission donnerait envie aux internauteurs spectateurs et/ou auditeurs de se rendre sur jbnoe.fr où de nombreux sujets sont traités. C’est ce qui me fait penser que vous disposez de la matière nécessaire et suffisante pour une émission d’informations qui bouleverser les narratifs dominants mensongers, et traiterait des sujets qu’ils cachent.

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  • Dominique

    11 octobre 2021

    Au fil de vos billets, on apprend à vous apprécier. Quel dommage de ne pas disposer d’un moyen audiovisuel puissant, comme un site internet, où les Français pourraient vous retrouvez tous les jours – si cela vous était possible – pour connaître les vraies informations géostratégiques ( et autres ) avec de bons commentaires, qui leurs sont CACHÉES par quasiment toutes les chaînes de télé, de radio, et la gross presse. On compte sur les doigts d’une main les vrais médias, n’est ce pas ? Alors que quasiment tous ne font que créer des narratifs afin de désinformer les Français et de passer leurs cerveaux à la propagande du gouvernement et autres assassins de la France. C’est devenu véritablement un monde de mensonges 24×24 h selon Orwell, et de débilités énormes.
    .
    Les Francais, les Celtes, Gaulois, fils de Clovis et de Louis XVI, survivent actuellement comme ils le peuvent. Ils ont besoin de vos ANALYSES sur des FAITS, avec vos OPINIONS et des PROPOSITIONS.
    .
    Pourriez tenter l’action pour participer vous aussi à la réinformation pour contrer l’entreprise de manipulation la plus absolue et la plus monstrueuse qui ait existé en France ?
    Par exemple, avec un site personnel où vous présenteriez quotidiennement ( ou une fois par semaine ), par écrit ou mieux ( à mon avis ) oralement vos recommandations pour sauver la France de sa DISPARITION qui est en cours. Dix mn par jour comme le fait Ron Paul quotidiennement aux EUA, où une fois par semaine …
    .
    Étant donné les règlements dictatoriaux qui empêchent en France de créer des fréquences radio pour des « talk show », ( indépendants à 100 % ou insérés dans une grille de programme d’un média comme cela se pratique à grande échelle aux EUA ), le site internet me parait être un moyen optimum pour être véritablement indépendant, alors que des moyens comme une  » chaîne  » Tontube imposent un format réducteur ( et peuvent censurer. )
    A supposer que ce projet vous donne à réfléchir, je n’aborde pas les aspects concrets, dont l’inévitable question financière, … et les risques de devenir une cible évidemment des cliques qui continuent la tragédie de 1789, et de celles qui instaurent le Nouvel Ordre Mondial pour, également, détruire la France.
    .
    En conclusion, si j’ai aujourd’hui mes sources de FAITS et OPINIONS en France ( et à l’étranger ), il m’aura fallu les trouver au long de dizaines d’années pour échapper à cette entreprise orwellienne. Je n’ai évidemment pas la télé, ni ne voit, n’écoute, ne lit pas les médias dominants.
    Et je suis désespéré de constater que des dizaines de millions de Français en sont non seulement privés, mais qu’ils sont, en France, totalement lobotomisés par les médias dominants s’ils sont  » branchés « . Autant aller directement lire les sites de l’AFP ou de AP pour connaître les narratifs orwelliens …
    .
    Merci à IDL de pouvoir exprimer ici mon souhait. Et peut être que d’autres lecteurs auront également des options sur le sujet ?

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  • Arnaud de Verthamon

    9 octobre 2021

    Merci Monsieur pour cet article plein d’espérance. Je me suis replongé à cette occasion dans certain passages de votre livre.
    A ce propos, je me permets un témoignage : j’ai lu, il y a 3 ans, votre ouvrage « Rebâtir l’école », j’y ai appris une multitude d’informations utiles sur l’éducation en France : historique, mise en perspective, diagnostic chiffré et argumenté, les solutions d’avenir… un ensemble de connaissances ô combien utile et pragmatique en cette année d’élection pour comprendre, diffuser et convaincre quant à l’utilité de transformer et libérer le système éducatif. Je le recommande vivement aux lecteurs d’idl.
    Bien à vous

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  • Pierre-Jean

    8 octobre 2021

    Vous parlez du CAPES, mais non de l’agrégation. Que faites-vous de ce concours, qui était un très beau concours ? Et qu’en est-il dans votre architecture des classes préparatoires (cette seconde question étant d’ailleurs liée à la question de l’agrégation) ?

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  • Bernard Grojean

    8 octobre 2021

    Ancien artisan, en retraite actuellement, mais prêt à reprendre un emploi, je me suis rendu compte lors de mon parcours professionnel que c’était la concurrence qui était la plus forte source de motivation pour mon innovation. Pourquoi en serait-il autrement pour l’éducation ?
    Deuxième piste de réflexion, en particulier pour les professions techniques et, ou manuelles, un nombre non négligeable de professeurs enseignent les mêmes choses du début à la fin de leurs carrières sans jamais se remettre en cause ou en allant se confronter au monde réel de l’entreprise. Je pense qu’il serait bénéfique pour l’ensemble de la société que les enseignants fassent des allers-retours de l’école à l’entreprise afin de transmettre un savoir réactualisé pour le plus grand bénéfice de la société dans son entièreté, et ce quel que soit le niveau de la matière enseignée.
    Nous avons des professeurs dévoués, malheureusement abandonnés dans la nature par un ministère qui ne fonctionne pas. Il le ferait exprès… ce ne serait certainement pas pire !
    Mais je ne suis qu’un citoyen sans diplôme et donc totalement incompétent pour émettre un avis sensé. Je fais partie de ce monde manuel réputé incapable de réflexion…

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  • Charles HEYD

    8 octobre 2021

    Je suis en gros d’accord avec les propositions de réformes à ces deux exceptions près:
    – les programmes d’enseignement, du moins un tronc commun, doivent rester nationaux et être pilotés par le ministère de l’instruction; c’est un gage indispensable si on veut conserver une homogénéité dans les niveaux de formation;
    – supprimer le BAC parce que cela fait fait maintenant 2 ans qu’il ne sert plus est une mesure simpliste qui ne résout rien; il faut en refaire un diplôme de valeur qu’on ne « donne » pas à quasiment 100% d’une promotion et être piloté par le ministère; on a bien vu que le contrôle continu ne donne pas plus satisfaction!
    Ensuite, effectivement il faut décentraliser l’enseignement pour la gestion des profs, les fameux « moyens » et les options d’enseignement. Il n’y a en effet aucune raison que les profs soient gérés à partir de Paris alors qu’en fait cette gestion est déjà régionale; et enfin, il faut que les profs soient effectivement notés (inspecteurs et chefs d’établissement, et que les plus mauvais soient écartés de cette discipline!

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  • Philippe

    8 octobre 2021

    Excellentes réponses à la façons de s’en sortir
    Mais il manque la réponse à la question principale : POURQOI ?
    Pourquoi en est-on arrivé là ?
    Pourquoi tous les gouvernement depuis GISCARD ont tous contribué à cette catastrophe ?
    Je pense que vous avez donné la réponse dans votre première phrase : « Un pays ne peut prétendre à la puissance s’il est peuplé d’analphabètes et de personnes mal formées »
    Et c’est bien ça le problème : l’objectif est de faire des français un peuple d’analphabètes qui ne pourra comprendre que ce que l’état « bienveillant » voudra bien lui dire et lui montrer, l’écriture et la lecture n’ayant aucun intérêt dans une dictature, seule compte la propagande de l’état.
    Ceci n’engage évidemment que moi , mais j’aimerais bien que l’équipe de l’IDL se penche sur cette question.

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  • Frederic C.

    8 octobre 2021

    Merci de mettre l’education et l’école sur le devant de la scène.
    Je serais heureux de savoir pourquoi vous indiquez que le chèque éducation doit être moins élevé au primaire que dans les cycles superieurs? En effet, les profs sont bcp moins bien payés pour une responsabilité tout aussi importante, voire plus grande, et le taux d’encadrement doit également être plus élevé. Enfin, au primaire, il est necessaire d’avoir bcp de matériel honoreux pour certains.
    Encore merci pour ce papier.
    Nb: pour être transparent, je prêche ma paroisse !

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  • Le Rabouilleur

    8 octobre 2021

    Vous avez parfaitement raison, M Noé.
    Dans un système centralisé, la défaillance du centre entraine la défaillance de tout le systéme.
    Deux preuves historiques et feministes :
    La marquise de Pompadour en France.
    Jiang Qing, la veuve de Mao Zedong dans l’empire du Milieu.
    Comme disait le grand Timonier Mao, qui ne disait pas que des sottises, mais qui en commit beaucoup, comme tout vrai communiste :
    Le poisson pourrit toujours par la tête.
    Le diagnostic de Mao était bon, mais pas son remède.
    Idem pour Karl Marx et Savonarole et Torquemada : tous des Diafoirus !

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  • Jacques Peter

    8 octobre 2021

    Tout à fait d’accord. Il faut favoriser la création d’un archipel d’écoles libres en passant au chèque éducation et à la liberté de choix. Mais quel gouvernement fera cette réforme?

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  • Thierry Balet

    8 octobre 2021

    Magnifique papier sur le naufrage de cette chère Éducation Nationale. Il y a juste une question que je me pose lorsque vous parlez de la réforme qui a eu lieu sous Hollande.
    D’où vient vraiment l’impulsion de ces réformes à répétition ? Il y a trois ans j’étais tombé sur une vidéo d’un professeur qui dénonçait clairement que l’UE imposait/imposerait des conditions de réformes de type pédagogique. Pouvez vous confirmer ?
    Encore merci à l’IDL.

    Répondre
  • Thomas Teyssier

    7 octobre 2021

    Comme toujours avec vos billets, rien à rajouter

    Répondre
  • Oblabla

    7 octobre 2021

    Superbe papier qui permet de remettre l’église au milieu du village. Analyse magistrale et proposition d’un plan cohérent, réaliste et avec des résultats évidents à la clé.

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