24 novembre, 2015

répondreLa monnaie: Questions- réponses à Charles Gave

Bonjour,
Le parallèle avec Rueff durant l’entre-deux guerres est intéressant ! Avec une économie enserrée dans les dettes et une politique monétaire limitée par le retour au franc Poincaré, quelle était la meilleure option ? Relâcher la contrainte monétaire ou restructurer les dettes ? Rueff n’envisageait aucune des deux, ce qui conduisait à une impasse.
Dans tous les cas, une redistribution des richesses est la conséquence. Mais on est face à un problème typique d’action collective. Les créanciers sont plus gros et mieux organisés que les porteurs de pension ou les détenteurs de monnaie, qui sont petits et dispersés. Avec une procédure de décision démocratique, on peut donc s’attendre à ce que les premiers l’emportent et que la veuve de Carpentras en fasse les frais.
C’est pourquoi une forme de constitution monétaire est importante. L’or était une constitution de facto, un ordre plus ou moins spontané qui a été respecté un certain temps. La règle quantitative de Friedman était une autre proposition, certes plus fragile. Les critères de Maastricht aussi, mais encore plus faible… Quant au pilotage macroéconomique – ciblage d’inflation ou autre – comment peut-on y croire après les crises des deux dernières décennies ?
Personnellement, je préférerais une restructuration des dettes parce qu’au moins elle ne provoque pas la bulle suivante.
Cdt, Stéphane

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