12 mars, 2020

Défendre les entreprises françaises

Quid de la souveraineté économique ?

 

Cela revient comme un marronnier : telle ou telle entreprise « stratégique » française est achetée par une compagnie étrangère. L’occasion de se lamenter sur la perte de souveraineté et la dilution des actifs stratégiques. Ces achats font partie de la guerre économique et de la volonté d’expansion des sociétés internationales. Cela peut poser des problèmes d’ordre stratégique, mais révèle aussi les faiblesses structurelles de l’économie française. Et de cela, ni la mondialisation ni les États étrangers ne sont responsables.

 

Qu’est-ce qu’une « société stratégique » ?

 

La difficulté est d’abord de définir ce qu’est une société stratégique. On se souvient du rapport Théry, remis en 1994 au Premier ministre, qui disait qu’internet n’avait pas d’avenir commercial, contrairement au minitel. Six ans plus tard, la valeur stratégique avait complètement changé de camp. On peut en dire de même du charbon, hautement stratégique dans les années 1950, beaucoup moins dans les années 1960, dépassé par le pétrole puis le nucléaire. La notion de « secteur stratégique » est donc fluctuante et variable, selon les époques et les innovations scientifiques. Rien ne serait donc pire que de figer les actifs stratégiques, en les plaçant sous cloche pour les protéger.

 

La deuxième difficulté revient à définir ce qu’est une entreprise française. Faut-il prendre en compte le lieu du siège social, le pays où le chiffre d’affaires est majoritairement réalisé, la nationalité du dirigeant et des salariés ? À ce titre, Air France est-elle une entreprise française ? On peut penser aussi à celles qui réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires à l’étranger. Une grande partie des composants essentiels provient de l’extérieur de la France. Il en va ainsi des entreprises textiles, dont le coton, la soie, le cuir sont très rarement français. Les hévéas nécessaires aux pneus Michelin proviennent pour l’essentiel du Brésil et nos grands chocolatiers se fournissent en Amérique latine pour leurs fèves. Rattacher une entreprise à une nationalité n’est donc pas aussi aisée qu’il apparaît. Les Toyota fabriquées dans le Nord sont-elles moins françaises que les Renault fabriquées au Maroc ?

 

Comment protéger les actifs ?

 

Autre problème : vaut-il mieux un produit français ou un produit de bonne qualité ? On peut toujours répondre que l’on veut un produit français et de bonnes qualités. À cet égard, nombreux sont ceux à avoir tenté d’utiliser Qwant, et à être revenu à Google, beaucoup plus efficace. On n’est pas numéro 1 mondial pour rien.

 

Pour protéger les entreprises, certains estiment utile d’actionner le levier de l’État stratège et de créer une banque publique qui pourrait investir dans ces entreprises. L’histoire économique démontre que cela est rarement satisfaisant. Comment faire confiance à des fonctionnaires qui n’ont que très peu de notions d’économie, et encore moins de notions d’entrepreneuriat, pour gérer correctement ce type d’entreprise. Le risque est de favoriser le capitalisme de connivence et la corruption et de faire aller les investissements vers des entreprises davantage liées au pouvoir qu’à la stratégie.

 

L’État stratège, c’est celui qui a maintenu Bull en comas artificiel, qui a coulé le Crédit lyonnais, pourtant prospère, qui a misé sur le minitel, sans voir le potentiel d’internet et qui est aujourd’hui en train de détruire le secteur nucléaire, pensant le remplacer par des éoliennes. Difficile de lui trouver des succès.

 

Favoriser le développement dynamique des entreprises

 

Il n’y a pas une seule solution au développement stratégique des entreprises, mais plusieurs leviers, qui peuvent être actionnés pour les favoriser.

 

Premier levier : permettre la création de fonds de pension français, alimentés par des retraites par capitalisation. Ces fonds pourraient ainsi investir dans des jeunes pousses ou des secteurs éminemment stratégiques, ce qui fait défaut à une grande partie de l’économie française, contrainte de se tourner vers des fonds étrangers. On ne peut pas à la fois refuser la capitalisation et ensuite se lamenter sur le rachat des actifs français par des fonds chinois ou américains.

 

Deuxième levier : favoriser l’actionnariat salarial afin de conserver une partie des actions au sein des sociétés. La participation a été l’une des grandes idées du Général de Gaulle, beaucoup moins étatiste qu’on ne le croit, qu’il a contribué à mettre en place au cours de ses mandats. Cela a en outre la vertu d’intégrer les salariés à la vie de leur entreprise et de leur permettre de se constituer un capital en vue de leur retraite.

 

Troisième levier : la diminution des charges pesant sur les entreprises, afin qu’elles disposent de davantage de souplesse financière et qu’elles puissent rivaliser avec les entreprises étrangères. L’impôt est aujourd’hui un levier puissant de la géopolitique. On ne peut pas être le pays où les taux de confiscation sont les plus élevés sans que cela ait des répercussions fortes sur le dynamisme économique. L’impôt est une arme de la puissance qui doit être actionnée vers le bas.

 

Quatrième levier : la diminution des charges et impôts pesant sur les personnes, afin que les hauts potentiels puissent rester en France. Un cadre qui a le choix entre un emploi chez Danone à Paris, ou chez Nestlé, près de Lausanne, sera grandement tenté de se rendre en Suisse. Les débats sur les entreprises stratégiques tournent trop autour des aspects techniques. C’est oublier que le premier actif stratégique est la compétence humaine. C’est elle qui est capable d’innover, d’inventer et de développer un produit. L’éducation d’une part, la fidélisation d’autre part sont essentielles au maintien d’une économie performante. L’état de délabrement de l’éducation nationale et de l’université est à ce titre beaucoup plus inquiétant que la vente de telle ou telle entreprise à des compagnies étrangères.

 

Cinquième levier : le développement d’une éducation de qualité. La liberté scolaire est à ce titre indispensable pour former correctement les générations futures. Il faut aussi donner plus de libertés aux universités, pour qu’elles puissent sélectionner leurs étudiants et conclure des partenariats et des programmes de recherche avec les entreprises. Nous sommes très loin de cela.

 

L’esprit de conquête de marchés

 

C’est enfin un esprit qu’il faut développer, celui de la conquête des marchés. Certes, des entreprises françaises sont rachetées par des étrangers, mais l’inverse est vrai également. Une rapide recherche sur Google nous en apprend beaucoup sur les marchés conquis ces dernières semaines. Thalès a signé un contrat de 330 millions de livres pour la fabrication de périscopes de sous-marins nucléaires au Royaume-Uni ; Suez a décroché deux contrats de 17 millions d’euros dans l’automobile au Maroc ; Engie a acheté l’activité brésilienne Novo Estado (construction de lignes de communication) ; Airbus Helicopters va fabriquer 15 hélicoptères pour l’armée américaine, pour un montant de 122 millions de dollars ; Veolia a remporté un appel d’offres d’hôpitaux en Angleterre.

 

Ces quelques exemples, que l’on pourrait multiplier, démontrent la valeur scientifique et technique de bon nombre d’entreprises françaises. Ne pas leur mettre de bâtons dans les roues, les laisser libres de se développer, d’innover, de travailler est la meilleure façon de les défendre.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

19 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Guigz

    11 avril 2020

    Analyse très intéressante.
    Votre levier n’2 est intéressant, et il me fait penser à tous ces gens qui prônent la consigne des bouteilles en verre. En 20 ans la part des petits actionnaires dans les grandes entreprises est passée de 70% à 7%. De même qu’avant les bouteilles de lait étaient consignées, tout comme les bouteilles de bière ou de Coca Cola. C’est triste de constater des dérives non bénéfiques du système au point que l’innovation d’aujourd’hui n’est autre qu’un retour à ce qui se faisait hier. On pourrait aussi prendre pour exemple l’agroforesterie VS l’agriculture intensive et j’en passe.
    Les points de levier 1 et 5 me font tout de même tiquer. Au risque d’être « catalogué » par nos amis lecteurs, je crois que ce qui fait aussi la particularité de la France c’est, à l’origine du moins, la solidarité sociale. Un fond de pension capitalisé exclut les personnes ne pouvant pas capitaliser justement. Quid de la retraite de ces personnes? Un choix alors? Retraite publique ou retraite privée en fonction de ses moyens. Pourquoi pas. Mais si plus aucuns travailleurs en capacité ne fînancent la retraite publique qui paiera pour les pauvres?
    Je pose ici la question, ravi d’entendre des solutions potentielles. Car le constat est là le régime de retraite actuelle n’est plus satisfaisant. Mais dans nos conforts individuels n’oublions pas celles et ceux qui vivent dans la précarité. Quoiqu’on en dise, il y en a beaucoup en France. Du reste, un système qui créer des pauvres est-il vraiment un système louable.
    Bon, sur le levier numéro 5, même question. Plus de liberté dans les programmes scolaire ok. Mais, n’oublions pas que l’école gratuite est une force indéniable de la France. Elle permet à tout le monde de faire des études. C’est une opportunité unique. Mette en concurrence le système éducatif réduit cette égalité des chances, voir l’annule. Les gens n’ayant pas les moyens seront relégués aux écoles de seconde zone et devront lutter encore’ plus qu’aujourd’hui Pour améliorer leurs conditions de vie. Mais là aussi, le constat est tout à fait correct, le système éducatif est en crise.. on ne forme plus des têtes pensantes mais des bons soldats du système. Un gamin qui passe son bac ne se connaît pas, ne sait pas ce qu’il veut faire de sa vie, et surtout ne sait rien faire de ses 10 doigts. Il faut des solutions. Mais n’oublions pas la solidarité, elle plombe l’economie actuelle certes, mais l’économie n’est pas tout. Derrière les chiffres il y a des êtres humains, qui ont droit au bonheur.
    A part ça je trouve votre analyse très juste Noé et je déplore comme vous et les autres commentateurs, la fuite des cerveaux, la fuite des capitaux et la dilapidation de la force économique de la France.

    Répondre
  • Theo31

    16 mars 2020

    Quand on voit des serveurs du Doubs partir travailler en Suisse, il y a du souci à se faire. Faut pas compter sur les technocrates pour avoir une étincelle dans les neurones. Petain n’est pas mort.

    Répondre
  • Max

    15 mars 2020

    « Il faut encore que dans la grande évolution très considérable et inévitable, toutes nos activités, le travail et les travailleurs trouvent leur sécurité en dépit des changements d’emploi ou d’emplacement qui sont nécessaires. Ce à quoi l’aide publique est maintenant employée sous toute sorte de formes, soit à l’échelle de la nation, soit à l’échelle des régions et il faut enfin que dans les entreprises, la participation directe du personnel au résultat, au capital et aux responsabilités deviennent une des données de base de l’économie française. Très vaste transformation sociale dans laquelle l’intéressement (ndlr : comprendre la participation) qui est maintenant prescrit par la loi constitue une importante étape. Comme le bonheur, le progrès ça n’existe que par comparaison. » Ch. de Gaulle 27 novembre 1967.

    Répondre
  • David

    15 mars 2020

    J’utilise Qwant en moteur de recherche de base et Google quand qwant ne me permet pas d’obtenir ce que je souhaite. Cela me permet de rester un maximum sur un moteur de recherche gratuit et limiter le nombre de fois ou je dois payer en utilisant mes données personnelles.

    Répondre
  • Ockham

    14 mars 2020

    Toujours passionnant. A propos d’opinion, la voici. Jadis la variable stratégique était le blé aussi l’archiduc de … cherchait à se marier avec la duchesse de … pour accumuler suffisamment de richesses car le profit à la base reposait sur le blé avec la possibilité de le transporter d’où l’énorme importance des Pays-Bas. Le profit était là plus l’argent de Potosi pour les transactions et les émeraudes d’Amérique Latine pour ces dames de la cour. La noblesse était transrégionale avec des propriétés dans le nord de l’Allemagne sous suzeraineté polonaise et en France sous suzeraineté des Valois. Joyeux monde en bataille permanente.

    Progressivement le profit n’est plus venu du blé donc la terre passe en second. Monsieur le Duc sert de moins en moins à quelque chose à part se battre en duel. Par contre la science, la technique et le charbon exige une appropriation claire du sous-sol comme du temps de Monsieur le Duc pour son pré et ses chasses. Les droits de passage de cette joyeuse bande de nobles en itinérance pour recevoir les acclamations dans sans-dents analphabètes et pour taper dans la caisse commence à énerver le pouvoir même d’origine noble qui comprend que la solution c’est la centralisation de l’état sur un territoire carré ou hexagonal avec ses mines et ses manufactures. C’est Louis XIV, du reste toujours là en France, absolument intact, de Versailles aux Invalides en passant par l’ENA et l’aventure du Minitel logiquement inévitable.

    Le pétrole est là et laisse l’Europe à ses grandes envolées humanistes repentantes mais elle rampe de plus en plus car elle est envahie de pauvres qui ont vu de la lumière et d’absolutistes éduqués pour détruire tout ce qu’ils touchent. Temps passant, c’est aussi l’apparition des multinationales.

    Avec Internet ces dernières très puissantes mutent en transnationales qui ne payent plus d’impôt aux nations, fournissent le savoir en sachant qui le cherche pour quoi afin de trouver le résultat avant, embauchent les meilleurs des meilleures écoles comme débauchent les meilleurs en expérience sans avoir supporter aucun coût de formation ni d’expérience et enfin recherchent une source d’énergie non réservée à une religion ou à une terre ce qui ne saurait tarder.

    Rien n’a changé. Comme avant il y a beaucoup de monde à la passerelle. Hold your hat !

    Répondre
  • Gaulois

    14 mars 2020

    Excellent article, comme toujours. Merci, Mr Noé.
    On étouffe dans ce pays ; un peu de liberté ne ferait pas de mal.

    Répondre
  • marc durand

    14 mars 2020

    On en peut pas défendre les entreprises française, si on a pas l’idée d’appartenance a un meme groupe, une tribu, une nation. (voir le meilleur article de Charles Gave: la peste banche).
    Quand le gouvernement Chinois a consulte les Chinois la semaine dernière, a savoir s’il devait accorder plus de visa permanent a des étrangers, la réponse a été massivement Non, et un des post les plus liker a été: nous ne souhaitons devenir comme en France !

    Quand j’étais jeune, j’ai toujours acheter que des voitures françaises, fabriquées en France, aujourd’hui, est ce que j’achèterais une voiture française fabrique en Tchécoslovaquie ? Non

    Quand a Qwant, il est difficile d’égaler Google tant sa position hegemonique sur la pub, sauf en Chine ou le gouvernement les a bloque et permis le développement de concurrent Chinois, qui sont aujourd’hui nettement plus en pointe que les occidentaux. En Chine mon compte gmail, je l’ouvre 2 fois par an, c’est archaïque ce système, le réseau social chinois Wechat fait tout.

    Répondre
  • BADIN

    13 mars 2020

    J’ai bien aimé cet article qui, après des constatations sans concessions, donne quelques solutions. Parmi ces solutions, celle qui fait référence aux fonds de pension français me plait particulièrement parce que, sans forfanterie de ma part, je l’avais envisagée au moment où Chirac avait abordé le problème (récurrent!) des retraites et avait arbitrairement opté pour un unique système par répartition, évidemment pas du tout adapté à notre situation nationale. C’est aussi au moment où les ventes de nos entreprises sur les marchés boursiers battaient leur plein, l’état étant incapable de leur apporter les fonds nécessaires à leurs investissements. Je regrette que cette solution n’ait pas été adoptée, elle aurait permis à notre pays de conserver un peu de son indépendance qu’il a dilapidée sans vergogne et uniquement pour le fonctionnement courant de l’état! Un vrai scandale!

    Répondre
  • Roger

    13 mars 2020

    Un ami français travaillant maintenant à Sherbrooke (et devenu canadien …) me disait que les dons des anciens à l’université représentaient un financement significatif dans le fonctionnement de l’université. Ces financements permettent de financer des projets directement, sans perte en ligne …

    Répondre
    • BADIN

      13 mars 2020

      Dans un pays libéral comme le Canada, la Grande-Bretagne, les USA ou même l’Allemagne, les particuliers – et les entreprises – qui sont moins assommés d’impôts que chez nous, ont l’habitude de faire des dons. Généralement, ces dons sont mieux ciblés que s’ils étaient effectués par l’administration et il y a moins de gaspillage. Mais chez nous, chaque locataire de l’Elysée étant un fonctionnaire (Sauf exception très rare), comme ceux qui l’entourent et ceux qui siègent dans les différentes assemblées et il ne peut concevoir la vie sans l’Administration. Voilà pourquoi il s’agit d’un vœu pieux!

  • Anne-Marie d'entrecastaux

    13 mars 2020

    La France ne produit plus de munition pour ses armes légères.
    La France ne produit plus d’armes pour ses fantassins.
    La France a vendu ses fleurons technologiques, des fois sans le savoir.
    * La France au début du 20 ème siècle :
    – plus grand nombre de marques au monde dans :
    l’automobile, les TSF, appareils photo, armes, vélos, motocycles, avions, …

    Alors nous parler des éoliennes est bien ridicule, même le lobby de ces géants inutiles a accepté de laisser tomber ! 96.000.000.000 € jetés en pure perte, le coût est pharamineux.
    A nous de produire de l’utile partout en France, à commencer par les fruits, les légumes, la viande et aussi les outils, les vêtements, avec la qualité connue et appréciée du monde entier.
    Vite, c’est pour hier !

    Répondre
  • Jepirad

    13 mars 2020

    Excellent votre article. Merci.
    S’agissant d’internet nous sommes passés à côté. Mais il me semble que tout le continent européen aussi. Quant à la Chine avec la puissance qu’elle représente et son mode de gouvernance, il lui était facile de copier sans se faire prendre. Trump a mis les bâtons dans les roues, mais maintenant les Chinois ont en partie pris de l’avance (ex 5G).

    Répondre
  • nçaises

    13 mars 2020

    Oui, on ne peut être que d’accord avec ces quelques choix essentiels de perspectives.
    Parmi les rachats de sociétés françaises citées, on aurait pu évoquer le rachat par PSA de la division automobile de G.M. à savoir les marques Opel, Vauxal …. opération particulièrement réussie et qui va se poursuivre avec le rachat de Fiat Chrysler en marche !
    Mais notre auteur, comme bien des français sous estime l’excellence fréquent des compétences au sein des entreprises françaises.
    On a tendance à considérer nos entreprises comme de seconde zone par rapport aux allemandes ce qui est objectivement erroné.
    Je rappellerai que la France possède plus de multinationales leaders ou quasi leaders mondiaux que l’Allemagne et oui ce pourait faire un beau sujet d’étude. je ne citerai que : Air Liquide, L’oreal, Michelin, Bouygues, Air Bus Dassault aviation et surtout Dassault système sur son marché spécifique Thales , Safran etc… et tant d’autre…. Même notre bomne Alstom qui était sujette à critiques et parfois commisération de la part des journalistes ignorants des réalités de l’Entreprise lui préférant un « avenir radieux au sein de son concurrent allemand apparaissant plus puissant et de plus haute facture . Le récent accident de TGV à 280 km /heure a montré la supériorité technique de conception du matériel Alstom sur celui de ses concurrents. Et puisqu’il s’agit des rachats d’entreprise étrangère par des françaises on peut parler du rachat de Bombardier par Alstom
    Les exemples pourraient continuer . Non nous avons un corps d’entreprises de première qualité mais nous souffrons du poids de l’Etat français sur l’ensemble des acteurs : entreprises et personnes physiques qui doivent ramer deux fois plus fort pour payer le « modèle social » français. Je souligne que le fait de produire français implique un supplément de prélèvement social et fiscal de près de 30% de plus qu’en Allemagne . Nos « élites » politiques qui dirigent le pays ne se sont jamais confrontés avec les réalités économiques des prix de revient et d’une maîtrise des coûts d’exploitation; bah, ce sont des « considérations de comptables  »
    C’est avec cela que l’on coule un pays à moins pour les entreprises d’aller sur les marchés mondiaux pour affronter les concurrents à plus grande échelle et c’est ce qu’ont fait les meilleures de nos entreprises .

    Enfin j’ai bien lu que nos grandes entreprises ‘du Cac je pense) réalisent plus de l amitié de leur chiffre d’affaire à l’étranger!! mais il faut savoir que des entreprises comme l’Oreral ou Air Liquide font plus de 80% hors de France.
    Elles ne sont pas exportatrices elles produisent sur les marchés locaux et ces implantations ne sont pas de « délocalisartions » ce sont des extensions Voila .
    Merci de votre attention

    J.P. Dufournet

    Répondre
  • Guy Anseaume

    13 mars 2020

    Bonjour,

    Tant que l’on n’aura pas mis fin aux Grands Corps d’Etat ; inspection des finances, Corps des Mines et Corps des Ponts (les autres sont assez subalternes) au phénomène de pantouflage (Ministères vers Grandes Entrerprises) et rétropantouflage, le capital industriel (Péchiney, La « Générale », Arcelor, Photonis etc) sera à la merci de polytechniciens (je dis pas TOUS) qui n’ont plus le sens de l’intérêt de la nation et qui préfèrent tapiner pour Rothschild, GS, les grands cabinets d’audit (e Gal De Villiers soit passé au Boston Consulting Group devrait relever du Tribunal militaire pour haute trahison)

    Répondre
  • Jacques Peter

    13 mars 2020

    Il faudrait que Monsieur Le Maire s’inspire de ces cinq leviers… plutôt que de bloquer le prix des désinfectants !!!

    Répondre
    • Theo31

      16 mars 2020

      Peut pas. Il est énarque.

  • Jimmie19

    13 mars 2020

    Concernant Qwant, je l’utilise tous les jours et quand je ne trouve pas ce que je veux je passe sur Google (environ une fois toutes les 30 recherches), mais j’ai constaté que Qwant s’améliore progressivement.
    Concernant l’échec Minitel, il est rattaché par beaucoup à la volonté pathologique de nos « élites » de vouloir à tout prix tout centraliser à Paris où se trouve l’Intelligence du Monde (Minitel) plutôt que de faire confiance au bas peuple pour qu’il assume ses propres choix librement (internet).
    C dit

    Répondre
    • Charles Heyd

      13 mars 2020

      Je suis utilisateur de Qwant comme vous et je fais les mêmes constatations;
      le Minitel a été en effet une vraie invention française et précurseur d’internet mais la France n’a malheureusement pas les épaules aussi larges que les USA; si internet a supplanté le Minitel c’est tout simplement que nos ingénieurs n’y ont pas cru suffisamment car trop cartésiens; je suivais des cours du CNAM où un prof expliquait clairement que lors des débuts d’internet les ingénieurs français pensaient qu’internet ne pourrait pas marcher car trop complexe ou trop volumineux en utilisateurs; on a vu ce que c’est devenu!

  • Jiff

    13 mars 2020

    LE souci, c’est que tout ce qui est ici énuméré peut se résumer en deux choses, bon sens et intelligence, mais vu les niveaux d’intelligence et de corruption (inversement proportionnels) du petit théâtre des guignols, ça ne risque pas d’arriver du tout. Et il n’y a pas que le niveau, puisque leur credo se rapporte plus à la théologie qu’à quelque chose de concret.
     
    Donc, ça ne peut pas être ceux-là qui changeront la course délétère du pays et dans l’état actuel des choses, on ne voit pas qui le pourrait, d’autant que pour ce faire, il faudrait mener un combat de tranchées envers la haute administration en étant prêt à sortir les baïonnettes s’il le fallait (au sens figuré… quoique) ; non-pas qu’il faille chercher le sempiternel « homme providentiel », mais les autres sont du même moule et du même niveau – le seul qui aurait pu éventuellement faire l’affaire ne comprenant pas que l’état est le problème et voulant même en remettre une couche (cf face à face Ch.Gave/F.Asselineau).
     
    De plus, toute cette faune sentant bien que la queue du Mickey est en train de lui glisser entre les doigts réduit encore les libertés et fait mutiler les gens dans les rues ; dans ces conditions, on ne peut que redouter le chemin que va prendre l’avenir.
     
    À la réflexion, la meilleure solution serait d’en arriver à ce qui s’est passé (se passe ?) chez nos cousins Belges, qui ne se sont jamais mieux portés que lorsque qu’ils n’ont plus eu de gouvernement stable…

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!