12 mai, 2013

De la difficulté d’être Libéral en France

Je vais avoir 70 ans, l’âge où les ombres s’allongent sur le sol, et de temps en temps je me pose la question « Mais pourquoi est ce aussi difficile d’être Libéral en France ?Qui peut aussi se traduire par « Mais qu’est que j’ai été faire dans cette galère ? » Voici ce qui pour moi est un début de réponse à ces étranges questions.

Tout d’abord, le Libéralisme est une Philosophie du DROIT et non pas du tout une série de recettes économiques. Des principes Juridiques ont émergé au cours du XVII et XVIII siècles, ont été appliqué aux Etats-Unis et en Grande Bretagne et à la stupéfaction générale ont amené d’abord au décollage économique de ces deux pays, puis ensuite de tous les autres pays qui ont suivi leur exemple. Le Libéralisme n’a donc rien à voir avec l’économie, tout à voir avec le Droit

L’application des principes juridiques du Libéralisme amènent à la croissance économique, mais c’est une conséquence heureuse et non recherchée.  Ces principes Juridiques  définissent  d’un coté les relations des individus entre eux  et de l’autre la relation entre ceux ci et l’entité à qui ils ont librement délégué le monopole de la violence légale, je veux dire l’Etat.

LE principe fondamental du Libéralisme est donc que le Droit régit TOUT et est supérieure à TOUT. Dans un monde organisé selon une philosophie libérale, le DROIT est le cœur même du système ainsi qu’on le voit aux USA où le Président lors de son intronisation jure de  respecter la Constitution des Etats-Unis, cette Constitution étant, comme chacun le sait, la clef de voute de tout le système juridique, légal et économique aux USA.

Et cette Constitution est inchangée depuis son origine, à l’exception de quelques amendements, dont le plus célèbre reste le premier « Le Congrès des Etats-Unis ne fera pas de Loi pour limiter la Liberté d’expression« , ce qui bien sur interdit par exemple toutes les stupides lois mémorielles dont nous souffrons dans notre pays. Or dans le  subconscient des Français, RIEN ne peut être supérieure à l’Etat

Et donc nous ne pouvons avoir aucune stabilité juridique puisque chaque changement dans l’Etat amène avec lui  des changements dans le Droit. Depuis que les Etats – Unis existent, nous avons eu le bonheur d’avoir cinq Constitutions Républicaines, deux ou trois Monarchies, un ou deux Empires, et quelques régimes indéterminés  tels le Consulat ou Vichy.  Et tous les agents de l’Etat qui avaient jure fidélité à la Constitution précédente  n’ont jamais eu aucun problème à continuer à servir quand bien même la  Constitution aurait changé  puisque l’Etat et ses serviteurs restaient en place.

En France, l’Etat est pérenne, les Constitutions et donc le Droit- tout à fait transitoires. Et d’ailleurs, depuis Napoléon, l’Etat a même son droit à lui, ce qui est une monstruosité philosophique puisque cela veut dire que l’Etat et ses agents répondent  à des règles différentes du commun des mortels.

Dans un monde Liberal, le Droit est supérieur à l’Etat.  En France l’Etat est supérieur au Droit. Et donc prendre le contrôle de l’Etat en France, c’est se retrouver dans la position de Moïse, en contrôle du Droit ET de l’Etat,  c’est a dire être à la fois Roi et Prêtre, et non pas simplement Président (temporaire), ce qui est quand même beaucoup plus intéressant que d’être brimé par des textes rédigés il y a deux cent ans.

Et  donc pour moi,  être Liberal, c’est vouloir ramener l’Etat sous le contrôle du Droit. Et c’est là  où les problèmes commencent, bien sur.

Car qui vais je trouver sur mon chemin dans cet effort ?

A peu prés tout le monde…

D’abord et avant tout ceux que j’appelle les « Bonapartistes ». Loin de vouloir un Etat neutre et soumis au Droit, ils veulent un Etat « fort », c’est à  dire  soumettant le Droit  à la volonté d’ un  « chef » qui prendrait le contrôle de l’Etat  et le dirigerait en fonction de l’Intérêt général qu’il serait bien sur seul à  même de déterminer.

La Constitution de la V eme est organisé selon ces principes. On en voit les résultats heureux tous le jours.

Un libéral ne peut pas être d’accord avec de telles inepties et le vrai adversaire de tout Liberal est, et à toujours été les Bonapartistes, Gaullistes, Chiraquiens et autres Sarkozystes.

Les Bonapartistes pensent qu’un Etat fort rendra la France forte et tant pis si les citoyens sont faibles et n’ont guère de droits…

Un libéral pense que des citoyens forts font une Nation forte, la contradiction est donc totale.

Cette forme d’Etat qui a eu (peut être) son utilité dans le passé, pour reconstruire la France après 1945 par exemple est aujourd’hui complètement obsolète, compte tenu de l’évolution vers une économie de la connaissance.

Viennent ensuite les Socialistes, tout empêtrés dans leur rêve de justice sociale centrée non pas autour de la notion de Liberté, mais autour de celle d’Egalité. Pour eux le but est de prendre le contrôle de l’appareil d’Etat pour assurer par la force une redistribution équitable (à  leurs yeux), des ressources .Et si cela les amène à violer le Droit, tant pis. On le changera (cf. Inconstitutionnalité récente de l’impôt confiscatoire au dessus de 75%).

Fondamentalement, ils pensent que le Droit est fonction de la majorité du moment  comme l’inénarrable monsieur Laignel en 1981 et leur cri de guerre reste « Vous avez juridiquement tort puisque vous êtes politiquement minoritaire« .

Voila qui  revient à fonder le Droit sur la Loi Majoritaire du moment,  ce qui est une incroyable erreur conceptuelle. Le Droit a son fondement dans l’Individu  et non pas dans la Majorité. Fonder le Droit sur une erreur intellectuelle amène TOUJOURS à un appauvrissement généralisé et c’est bien sur ce qui est en train d’arriver en France en ce moment (voir la Parabole de Vignerons et du Maitre de la Vigne dans les Evangiles, pour plus d’explications)

Suivent  les « intellectuels Français » et autres « oints du Seigneur » locaux qui tous unanimement détestent le Libéralisme puisque dans un régime Liberal leurs voix ne vaudraient ni plus ni moins que celle d’un charpentier ou plombier zingueur. Comme le disait le regretté Raymond  Boudon, « Les intellectuels en France détestent le Libéralisme parce que dans un régime Liberal, ils seraient payés en fonction de leur valeur’

Je ne sais pas pourquoi, je pense immédiatement au CNRS…mais d’autres noms me viendraient assez facilement à l’esprit.

Et puis, tout en bas, pas très nombreux mais faisant un bruit fou, une hérésie du Libéralisme, les Libertaires ou Libertariens.Comme en France l’Etat se sent et est  de fait supérieur au Droit -ce qui est la cause de tout nos problèmes- la solution pour eux est non pas de ramener l’Etat à sa place mais  de supprimer l’Etat, ce qui parait un peu …excessif. Un monde où la violence légitime serait privatisée, où les biens communs n’existeraient pas, ou l’affectio societatis  disparaitrait, où les faibles ne seraient pas protégés, aurait tendance à s’organiser selon des principes mafieux fondés sur la force et non plus sur le Droit, comme on le voit en Sicile tous les jours. Voila qui n’est guère souhaitable. Supprimer l’Etat, c’est de fait supprimer le Droit, puisque le rôle principal de l’Etat est d’assurer une application égale à tous des règles essentielles et si nécessaire par la force.

Le but du Libéralisme est donc simplement de rétablir le contrôle de l’Etat par le Droit. Et ce rétablissement aurait des conséquences nombreuses et heureuses.

Par exemple, la croissance économique ne se rétablira en France que lorsque nous aurons effectué ce véritable retournement intellectuel puisqu’il ne peut y avoir croissance dans l’insécurité juridique et que la prééminence de l’Etat garantit que cette insécurité juridique va durer.

Hélas, je ne pense pas  que les choses vont beaucoup bouger de mon vivant, ni que j’aurai une grande influence, mais cela ne n’importe guère.Ce qui compte c’est de porter le flambeau, quelqu’un d’autre le relèvera un jour.

Apres tout, il n’est pas honteux d’échouer là où Montesquieu, Benjamin Constant, Tocqueville, Bastiat, Raymond Aron, Jouvenel, Revel et tant d’autres ont échoué avant moi.

Et comme le disait un grand Français, Pierre de Coubertin « L’important dans la vie ce n’est pas le triomphe mais le combat  »

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

53 Commentaires

Répondre à Gorgues

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  • pierre

    18 mai 2013

    Merci Monsieur Gave pour votre analyse que je partage , il est vrai , très largement.
    Ce qui me semble le plus difficile , c’est l’éducation des hommes à la connaissance ou en tout cas , permettre aux hommes d’accéder à la connaissance.

    Répondre
  • VGAREZ

    17 mai 2013

    Tant que la braise couve …

    Répondre
  • BA

    17 mai 2013

    Bernard Maris est un économiste. Il est actuellement professeur des universités à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Maris

    En septembre 1992, Bernard Maris avait voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht, « oui » à la création de l’euro.

    Mercredi 15 mai 2013, en conclusion de son article dans « Charlie Hebdo », page 6, Bernard Maris parle de la zone euro.

    La conclusion de Bernard Maris est ultra-pessimiste concernant la zone euro :

    « Le redressement passe par :
    1) une annulation pure et simple d’une partie de la dette, collective [souligné trois fois : si un seul pays annule, il est cuit] ;

    2) une fiscalité commune à la zone euro ;

    3) un pouvoir bancaire soumis à un pouvoir politique supranational.

    C’est possible ? Non. Ni 1, ni 2, ni 3 ne sont possibles. Donc ? Donc mégacrise en perspective. A demain, Marine Le Pen. »

    Répondre
  • BA

    16 mai 2013

    A propos de l’effondrement des pays européens :

    10- Allemagne : dette publique de 2166,278 milliards d’euros, soit 81,9 % du PIB.

    9- Espagne : dette publique de 883,873 milliards d’euros, soit 84,2 % du PIB.

    8- Chypre : dette publique de 15,350 milliards d’euros, soit 85,8 % du PIB.

    7- Royaume-Uni : dette publique de 1387,436 milliards de livres sterling, soit 90 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1833,810 milliards d’euros, soit 90,2 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 375,389 milliards d’euros, soit 99,6 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 192,461 milliards d’euros, soit 117,6 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : le Portugal. Dette publique de 204,485 milliards d’euros, soit 123,6 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : l’Italie. Mario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1988,658 milliards d’euros, soit 127 % du PIB.

    1- Médaille d’or : la Grèce. Dette publique de 303,918 milliards d’euros, soit 156,9 % du PIB.

    A propos du premier trimestre 2013 en Europe :
    Pourcentage de variation du PIB par rapport au même trimestre de l’année précédente :

    10- Allemagne : – 0,3%.
    9- France : – 0,4%.
    8- Belgique : – 0,5%.
    7- Pays-Bas : – 1,3%.
    6- République tchèque : – 1,9%.
    5- Finlande : – 2%.
    5- Espagne : – 2%.
    4- Italie : – 2,3%.
    3- Médaille de bronze : le Portugal : – 3,9%.
    2- Médaille d’argent : Chypre : – 4,1%.
    1- Médaille d’or : la Grèce : – 5,3%.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-15052013-AP/FR/2-15052013-AP-FR.PDF

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  • FrancisC

    15 mai 2013

    Une fois de plus bravo M. Gave, mais cette fois encore un peu plus que les autres. L’ombre s’allonge non pas parce que vous vieillissez mais parce que vous grandissez.

    C’est bien d’une révolution culturelle dont nous avons besoin en France car depuis la deuxième guerre mondiale (et au fond depuis toujours) nous avons toujours eu des gouvernants étatistes anti-libéraux. Et aucun profil ne se dresse à l’horizon qui pourrait faire changer les choses.

    Répondre
  • LNB

    14 mai 2013

    Dans les années 1860, l’amélioration des réseaux, de la condition ouvrière et du dynamisme économique s’est faite sous Napoléon III. Le Bonapartisme peut avoir des accents libéraux parce qu’à cette époque, ce qui s’est fait était très libéral… pour l’époque!
    Mais sur le fond, maintenant que nous en sommes où nous en sommes, effectivement le Bonapartisme n’est plus d’actualité… ou alors temporairement pour rétablir un peu d’ordre avant de lâcher la bride. Cela pourrait permettre de construire un système libéral sur des bases plus saines avec un Etat renforcé dans les fonctions qui sont les siennes (justice, armée et police notamment) et pas dans les autres (maman du peuple, subventions…). De temps en temps, pour tout remettre à plat, un Bonaparte peut sortir de l’Histoire mais il ne faut pas que ça dure. En ce moment, je n’en vois pas, de toute façon.

    Répondre
    • idlibertes

      14 mai 2013

      Cher LNB

      Vous confondez comme beaucoup « libéral » et dictature ou même libéral et loi de la jungle.
      Rien à voir.
      Bonaparte était un dirigiste, ne reconnaissant dans les hommes que l’usage du nombre pour la chair à canon, rien de bien humaniste sommes toutes.
      Quant à sa liberté, parler de libéral venant d’un homme à l’origine de deux codes (civil et commerce) est assez rigolo.
      Assez quand même.

    • Gorgues

      14 mai 2013

      Bonjour Emmanuelle,

      Je partage pleinement sur Napoléon Bonaparte, mais c’est de Napoléon III dont parlait LNB (est-ce d’ailleurs l’origine du pseudo ? Louis-Napoléon B?).

      Et là, ça se discute (un peu) plus – très socialo-dirigiste par certains côtés, bizarrement libéral par d’autres (cf. traité de libre-échange avec l’Angleterre sous influence Michel Chevalier, accroissement de toutes les libertés – réunion, presse, expression…).

      Curieux personnage dont les livres d’histoire ne parlent plus et qui a quand même présidé / régné sur la France pendant 22 ans…

      Amitiés,

      Vincent

    • idlibertes

      14 mai 2013

      « O tempora o mores ». Si on croise Saint-Simon pour encadrer, pourquoi pas mais étrangement, je le sens pas non plus.

    • idlibertes

      15 mai 2013

      PS Perso pour parler du second Empire, je suis à l’aise avec le terme de second Empire que de Bonapartisme. Je suis comme Hugo, on me dit Bonaparte, je pense pas au petit (attavisme juriste, j’admets):-)

    • LNB

      17 mai 2013

      Bonjour,
      Oui c’est l’origine du pseudo et effectivement, c’est bien le III du nom… Il est sorti des livres d’histoire et des enseignements bien vite en effet! Plus vite que d’autres qui n’en méritaient pas tant mais c’est un autre débat.
      Tout ce que je voulais dire, c’est qu’étant donnée l’évolution politique du Second Empire, sur la durée, cela pouvait amener vers un système libéral. Cela a été coupé avant, depuis un petit bled bavarois… On ne saura jamais.
      Mais je ne confonds en rien dictature et libéralisme! Pitié ne me faites pas ce procès! Je n’ai aucune estime pour la démocratie telle qu’elle est pratiquée de nos jours en France mais l’idée que je développe est que l’incompatibilité entre bonapartisme et libéralisme n’est pas si évidente et qu’il pourrait être salvateur que l’un précède l’autre…
      Mais ce n’est qu’une idée comme ça, à 6h du matin un 14 mai 🙂

      Cordialement,

      LNB

    • idlibertes

      18 mai 2013

      Pas de pb. 🙂

    • Nicolas

      15 mai 2013

      S’agit de démanteler l’Etat, pas de le reconstruire..

    • idlibertes

      15 mai 2013

      Pas d’accord. Quelque part, c’est presque aussi puéril ne pensez vous pas de penser L’etat comme « tout mauvais » (comme il est puéril de penser l’Etat tout bon comme les socialos ». L’Etat est un vélo, une machine. C’est la somme des hommes et femmes qui le composent qui donnent la direction. En soit, L’Etat est un outil, vouloir le reduire à néant revient à vous priver simplement d’un OUTIL. Ou est l’avancée la dedans?

      Cdlt

      Idl

  • iclair

    14 mai 2013

    Tous les commentaires ci-dessus sont merveilleux mais un peu obscures pour moi. La France genere de merveilleux intellectuels. Vous en etes la preuve et je vous admire – serieusement ! Cependant, le pays a besoin de doers, de risk-takers et de leur energie et ce n’est pas necessaire si ils sont diplomes. Aux USA 10% des plus riches n’ont pas leur high school diploma. Et surprise! ils ne sont pas cons du tout!
    Comme on dit aux USA, « the US is still the best hope for mankind »…. et si on faisait pareil en France, un pays ou on accepterait les entrepreneurs emergents du monde, tout le monde avec de l’ambition ….(meme les couples homosexuels). This would be an awsome country to be really proud of. ! I hope that you will agree.

    Merci Bien a vous

    Répondre
    • Fucius

      14 mai 2013

      Espérons que les USA ne s’enfoncent pas irrémédiablement dans le socialisme. Avec un État fédéral qui dépense 25% du PIB sous l’impulsion socialiste d’Oblabla, ce n’est déjà plus vraiment un pays fédéral…

      Qu’appelez-vous acceptation des couples homosexuels ?
      Dans un pays libre les choix des gens n’ont pas à être acceptés par l’État.
      Allez-vous militer pour une institution d’État chargée d’approuver tous les choix de vies possibles, avec cérémonie en mairie et certificat d’homologation ?
      Quels choix seront exclus selon vous de cette approbation d’État, et avec quelle justification ?

      Dans un pays libre et laïc, l’État interfère le moins possible avec le principe de liberté, et il le fait au titre du Bien commun objectif.
      Tout autre motif est une brèche dans les libertés.
      Au surplus, tout motif catégoriel relève du clientélisme politique, le cancer de la démocratie; et tout motif de nature religieuse (vision de l’homme, du bien et du mal…) est une brèche dans la laïcité.

      Le mariage gay est extrêmement antilibéral: Arbitraire (aucun rapport avec le Bien commun, au contraire), entièrement fondé sur le clientélisme politique et la pseudo-morale socialiste (déni de la responsabilité, égalitarisme, et bien sûr totalement antilaïc.

  • Fucius

    13 mai 2013

    « LE principe fondamental du Libéralisme est donc que le Droit régit TOUT et est supérieur à TOUT. »

    Dans ce cas, qu’est-ce qui le distingue de l’islamisme, où la charia est aussi supérieure à tout ?

    Il me semble que ce que vous appelez le droit est en fait une anthropologie chrétienne, où l’individu a la responsabilité d’appliquer dans son contexte propre la morale qui, elle, est absolue et indiscutable.

    En fait, je pense que la morale chrétienne est l’absolu le plus réduit possible pour les sociétés humaines. Sans ce minimum, toute société sombre dans le relativisme (si rien n’est absolu, tout est relatif) et disparaît.

    C’est cette anthropologie qui conduit à définir les droits humains fondamentaux, ou droits naturels, nécessaires à l’exercice de la liberté: La sûreté et la propriété.
    Mais cette primauté de la liberté est de l’ordre de l’absolu, de la religion.

    La primauté de la liberté est un absolu, mais bien sûr cela ne signifie pas que la liberté des individus soit absolue. Il faut un État pour exercer la coercition requise pour la préserver, donc la limiter.

    Mais comment éviter qu’il ne la détruise, au contraire ?
    En lui interdisant de se prononcer sur un absolu, donc sur la morale, donc sur une vision du Bien et du Mal. L’État est séculier, c’est-à-dire dans le siècle et non pas dans l’absolu – contrairement à la religion chrétienne.

    S’il ne peut pas s’appuyer sur sa vision du bien et du mal, c’est donc sur la nécessité objective en regard du Bien commun que l’État libéral peut et doit fonder son action.
    Par exemple, limiter la vitesse des voitures, emprisonner les criminels… autant d’atteintes aux libertés, mais dont on sait qu’elles sont nécessaires.

    Ainsi le mariage civil traditionnel est justifiable au regard du Bien commun: Il s’agit de renouveler les générations dans les meilleures conditions, ce qui est nécessaire.
    Le mariage civil homosexuel est injustifiable puisqu’il ne sert pas le bien commun, au contraire: il nuit au renouvellement des générations (plus d’homosexualité=moins d’enfants), aux conditions optimales pour les enfants (=grandir entre papa et maman), et perturbe la conjugalité des personnes du sexe opposé avec qui les couples homosexuels procréent.

    Selon moi, le libéralisme est donc la primauté de la liberté individuelle, donc la propriété et la sûreté, avec pour seule limite la nécessité objective en regard du bien commun.
    Je pense que c’est exactement cette approche qui a dicté le droit des pays libéraux.

    Malheureusement le socialisme vient constamment polluer la loi avec des considérations d’ordre moral, une vision du bien et du mal centrée sur l’égalité et sur l’abolition des responsabilités.
    Cette immixtion de la morale dans le champ de la loi est fondamentalement le contraire de la laïcité. En fusionnant morale et pouvoir régalien, elle nous ramène au totalitarisme dont le christianisme nous avait extrait grâce à la laïcité.
    En effet, si l’autorité morale exerce le pouvoir régalien (c’est le cas de la France socialiste), alors cette autorité unique ne peut pas être limitée.
    Ce qui conduit à définir les limites d’une autorité, c’est l’existence d’autres autorités.

    Répondre
    • Nicolas

      15 mai 2013

      « La primauté de la liberté est un absolu, mais bien sûr cela ne signifie pas que la liberté des individus soit absolue. Il faut un État pour exercer la coercition requise pour la préserver, donc la limiter. »

      Moui, enfin de toute façon, votre liberté s’arrête la ou commence celle des autres. L’Etat ne devrait être la que pour pendre les nazi et autres cinglés..

      Sinon, vous voyez de la morale dans le socialisme, vous ??????
      Moi non, nul part. Et du reste, le comportement hautement hypocrite des gens de gauche prouvent assez qu’ils ne croient en réalité pas,un mot de leur baratin. Leur seul morale, c’est de mettre la main sur le portefeuille de leur voisin, tout en lui faisant la leçon… En lui expliquant que, bien sur, ce qu’il viennent de lui réciter ne peut s’appliquer à eux, homme de gauche, puisque ce n’est pas leur intérêt ( pour citer la fille Delors).

      De toute façon, le « Bien » pour ces gens la c’est d’ETRE de gauche, ce qu’on fait ou pas n’ayant aucune importance. C’est biologique, quoi.
      Voilà aussi pourquoi ils sont aussi obtus : leur fanatisme est aussi identitaire..

    • Fucius

      15 mai 2013

      « Moui, enfin de toute façon, votre liberté s’arrête la ou commence celle des autres. »

      Certes, mais ce n’est pas tout: Il y a aussi les nécessités au regard du Bien commun.
      Par exemple l’impôt.
      Ou la nécessité de renouveler les générations dans les meilleures conditions, qui justifie un mariage civil traditionnel, voire des mesures natalistes, en fonction du contexte.
      Ou bien, la défense du territoire national peut exiger une mobilisation générale.

      Le libéralisme c’est la liberté autant que possible, la contrainte autant que nécessaire.
      Le socialistes, c’est le contraire.

      « Sinon, vous voyez de la morale dans le socialisme, vous ?????? »
      Oui, et non.
      Oui, parce que tout son discours est de nature morale; non, parce que c’est une fausse morale, puérile et désordonnée.

      Déconnectée de l’humain et du réel, de sorte que les socialistes nient le réel et cherchent à transformer l’humain par la contrainte.

      La laïcité selon moi consiste justement à dissocier la morale du pouvoir régalien. Qui prétend à une autorité morale ne peut pas exercer le pouvoir.

      Le socialisme est antilaïc parce qu’il prétend exercer le pouvoir au nom de la morale, de sorte qu’il légifère de manière désordonnée, incontinente, subjectives et fausses, en matières économiques comme sociale (mariage « pour tous »).
      Un pouvoir libéral est laïc parce qu’il défend la liberté des individus, donc n’y met de limites dans la stricte mesure du nécessaire. Il lui faut des raisons objectives, réelles et sérieuses.
      En définitive la vraie laïcité est le contraire du totalitarisme, et le socialisme le contraire de la vraie laïcité.

  • stéphane

    13 mai 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    étant libertarien, et ayant pourtant une énorme sympathie pour vous, je ne peux être d’accord avec votre dernière assertion.

    D’abord, depuis quand les libertariens font un bruit fou en France ? je n’en entends strictement aucun.

    A moins que vous ne confondiez avec les anarchistes libertaires, qui sont des gauchistes basiques et qui sont fondamentalement différents des anarcho capitalistes.

    Pour les libertaires, la propriété privée n’existe pas et ne doit pas être respectée. Pour les libertariens anarcho capitalistes, le respect de la propriété privée est le fondement de toute société.

    Les biens communs sont une hérésie, je vous renvoie à la théorie de « la tragédie des communs » que vous devez connaître, et qui vient d’un non respect des droits de propriétés.

    Een tant que libéral, vous ne pouvez revendiquer des biens communs, c’est de la social démocratie…

    Il me semble que vous confondez le Droit et l’Etat.

    Ce n’est pas parce que l’état n’existe pas que le Droit n’existe pas.

    La philosophie des droits naturels, fondement du libéralisme comme vous le soulignez justement, c’est justement l’affirmation de ceci : que le droit est antérieur à l’Etat, lié à la nature humaine, et que l’Etat doit se contenter de le faire respecter, contrairement à ce qu’affirme le positivisme juridique.

    Vous vous élevez contre la privatisation de la violence légitime, mais, de fait, elle existe déjà, puisqu’il existe quasiment 200 états dans le monde exerçant la violence légitime.

    Et il me semble que la Justice et le Droit sont un peu moins malmenés actuellement qu’à la fin de la 2ème GM où il n’y avait que 50 états …

    En suivant votre raisonnement, vous proneriez un état totalitaire mondial comme objectif final pour la violence légitime ?

    Cela parait excessivement dangereux… et utopique …

    Pour finir, je rappelerai le fondateur « technique » du libertarianisme, Gustave de Molinari, un ami de Bastiat que vous citez souvent (lire « les soirées de la rue saint lazare »).

    Il y a eu ensuite Lysander Spooner, Herbert Spencer, et plus près de nous, Murray Rothbard, dont les travaux économiques sont une référence à l’égal (si c’est possible) de Von Mises, Pierre Mérieux ou bien un certain … David Friedman, fils de, pour le père de qui vous avez (et je vous comprends) une affection particulière.

    Son livre « vers une société sans état » est d’ailleurs un chef d’oeuvre anarcho capitaliste que je vous encourage à découvrir !!

    Sincères amitiés libertariennes,

    Stéphane

    Répondre
    • Charles Gave

      13 mai 2013

      Mon cher Stéphane,

      Bien sur, je connais et j’ai lu les auteurs que vous mentionnez.
      Pour tout vous dire, j’ai parfois eu du mal à finir leurs ouvrages tant ils me semblaient detachés de toute realité, écrits par des professeurs qui n’avaient jamais fait une echeance de fin de mois, comme on dit en Americain.
      Leurs oeuvres sont des remarquables exercices de logique pure, que nos ancetres ont appele ‘RAISON » et qui nous ont amené depuis 1793 et la terreur dans une succession ininterrompue d’horribles désastres.
      En fait, je me mefie de la Raison, je me mefie de la Logique,
      En termes simples, je ne crois pas à la disparition du Pouvoir politique , mais à de nombreux contre pouvoirs dont le principal serait la Democratie Directe.Je ne crois pas non plus à la LIBERTE, notion quelque peu totalitaire mais aux Libertés diverses et variées, bien pratiques, bien terre à terre et c’est pour ca que notre Institut s’appelle l’instutut des Libertes et non pas de la Liberte
      La liberté est un concept, les Libertes une realité.

      Amicalement,

      CG

    • Stéphane

      14 mai 2013

      Bonjour Monsieur Gave,

      Il me semble que Lysander Spooner a appliqué ses principes pour lutter contre le monopole de l’US postal et son action a durablement fait baisser les couts postaux…

      De Molinari, Rohbard ou david Friedman sont moins des professeurs que des théoriciens économiques, et ont vécu de leurs publications, cad de leur travail, pas d’un salaire de fonctionnaire qu’ils n’ont jamais été.

      Un peu comme un certain Milton Friedman.

      Je ne vous ferais pas l’injure de vous rappeler que 1793, la terreur et toutes les atrocités commises depuis 200 ans ne sont pas issues de théoriciens de la Raison mais des théoriciens de l’ordre social, rousseauistes, étatistes et socialistes.

      Le libéralisme est la seule philosophie issue de la Raison, qui a révélé les droits naturels, ie les droits fondamentaux de l’être humain.

      La Logique n’est que l’usage de la Raison.

      Un raisonnement logique basé sur un principe faux car contraire à la Raison ne peut donner un résultat logique et conforme à la Raison.

      C’est l’erreur de tous les socialistes et étatistes (la présomption fatale de Hayek)

      Aristote disait d’ailleurs que la vérité/réalité ne contredit pas un raisonnement vrai.

      Mais le meilleur des contre pouvoirs n’est-il pas…. la concurrence ?

      La Liberté est le terme générique recouvrant les libertés diverses que vous évoquez, cela correspond à la définition d’Adam Smith :

      « C’est la possibilité pour chaque homme, aussi longtemps qu’il ne transgresse pas les règles de la Justice, de poursuivre ses propres intérêts à sa propre manière. »

      La Justice étant le respect des droits naturels d’autrui.

      Pour les libertariens, la Liberté se concrétise de façon bien terre à terre par le respect de la propriété privée.

      La démocratie directe que vous mentionnez comporte de nombreux dangers, mentionnés par Benjamin Constant dans les anciens et les modernes.

      Vous semblez être minarchiste, comme je l’étais, ainsi que Ayn Rand ou Robert Nozyck.

      Imaginons un état selon leur définition : un état qui s’occupe juste de faire respecter la Justice et les contrats.

      Dans ce cadre, à quoi servent les élections ? à nommer d’autres responsables judiciaires, afin d’éviter la corruption ou les débordements liés à leurs charges ?

      Quelque part, les élections serviront donc « à faire son marché » parmi les responsables de la sécurité.

      Alors, pourquoi ne pas « faire son marché » en mettant directement en concurrence différents systèmes de sécurité ?

      Le monopole est toujours moins efficace que la concurrence non ?

      On le fait bien avec les tribunaux civils et de commerce ?

      Mais jusqu’à ce que nous puisions avoir le choix d’une telle société, le but est de faire reculer l’état !!!

      Sachant qu’une société sans état ne pourra voir le jour que quand tous les états sur terre seront parvenus à la Démocratie, nous avons le temps …

      Bien amicalement,

      Stéphane

    • idlibertes

      14 mai 2013

      Ah, cette manie des trissotins de se confondre en définition d’eux mêmes. C’est usant.
      Etre Libéral suffit à la chose Monsieur « Stéphane », souffrez que Charles Gave suffise à la définition de Libéral par les temps qui courent sans avoir à l’auto-définir en minarchiste ou autres gabégies dont vous n’êtes que trop coutumiers.
      Lasse.

      PS; et Charles Gave n’a rien à voir avec Ayn Rand, qui avec tout le respect qu’on lui doit est bien trop égoïste dans ses conceptions de sociétés pour le catholique averti qu’est Charles Gave. C’est une erreur fatale de le penser.

    • stéphane

      15 mai 2013

      @IDlibertés :

      Je souhaitais rajouter que ce n’est pas au nom de la Raison que tous les constructivistes de la planète ont engendré autant de catastrophes, mais au nom de la Science, ce qui est tout a fait différent.

      Sinon, l’insulte ab hominem ne remplace pas l’argumentation, n’utilisez pas les mêmes façons de faire que les gens que vous (nous) prétendez (prétendons) dénoncer.

      Nommer et définir les choses pour savoir de quoi on parle permet un réels échange d’idées.

      Je ne vois pas ce que viens faire le mot gabegie dans tout cela, revoyez la définition.

      « dont vous n’êtes que trop coutumiers » : réthorique classique pour discréditer l’interlocuteur sans avoir à argumenter sur le fond.

      PS : Vous n’avez pas compris ce que Ayn Rand entend par égoïsme.

      Pour elle, l’altruisme qui est le sacrifice de soi pour les autres, et l’égoisme qui est le sacrifice des autres pour soi, sont des comportements qui ne peuvent tenir lieu de morale ou d’obligation de comportement pour la société (ce que dénonce Mr Gave dans la social démocratie) , mais pour l’individu si c’est son choix.

      L’égoïsme rationnel de Rand prône de vivre pour soi même, pour suivre ses propres buts, ce qui n’interdit pas ce que vous sous entendez par « conception de la société par un catholique averti », cad si je comprends bien, des notions de générosité et d’amour du prochain qui sont des choix individuels, conformes à l’égoisme rationnel de Rand.

      Un « catholique averti » est d’ailleurs un concept que j’ai du mal à définir ?

      Cela correspond me semble à un protestant ? quand je lis les proses de Mr Gave, il me semble y retrouver des arguments parfaitement protestants et non catholiques ?

      Bien cordialement,

      Un trissotin libéral

    • idlibertes

      15 mai 2013

      @ stéphane

      Je ne suis pas du tout en accord avec votre affirmation que « ce serait au nom de la Science que les catastrophes (lesquelles? ) auraient été engendrées ».
      Sur le plan scientifique, ce qui me parait essentiel, c’est l’effort pour comprendre ou si l’on a des passions l’effort pour les surmonter.
      La volonté de comprendre n’implique pas le refus de juger.

      Les camps étaient des institutions cruelles. Rien de « volontées scientifiques  » et tout d’une raison instaurée en déraison universelle d’une nation. Ce qui est essentiel, c’est de comprendre que la science ne peut jamais indiquer quelles doivent être les décisions politiques, parce que chacune comporte un coût.
      C’est en ce sens que Max Weber par exemple, avait raison de dire qu’il y a une différence de nature entre des décisions politiques qui comportent un engagement au déla de la science et la science elle même puisque votre question était la notion de science dans la politique donc. Est-ce assez argumenté pour vous cher Stéphane ?

      PS « Le catholique averti » reléve de la foi. Vous n’avez pas à le comprendre et Charles n’a pas à vous l’expliquer ( il n’est pas témoin de Jevohah).
      Le libéralisme ne réleve lui pas de la foi mais bien de la raison. la voila votre différence intrinséque que certes vous ne pouvez comprendre puisque vos oraisons vont à Rand et vos matînes à Murray 🙂

      Cdlt

      Idl

      Gabégie= gaspillage (de temps , d’effort et de salive)
      Trop coutumier du fait: en lien avec gabégie, puisque redondance de l’affaire et dans les temps et dans la forme. Rien de bien rhétorique la dédans, du reste, je ne suis pas du tout assez intelligente ou lettrée comme vous ne manquez pas de la souligner entre vous par trop souvent,pour connaitre toutes ces choses de l’art du débat auquelles vous faites visiblement référence. Ou suis-je aussi un Monsieur Jourdan de la chose? Damnit.

    • stéphane

      15 mai 2013

      @ IDLIBERTES :

      Je peux aussi retourner votre argument avec la perche que vous m’avez tendue :

      « Etre Chrétien suffit à la chose, Mr Gave n’ayant pas à s’auto-définir en catholique averti ou autres gabegies dont vous n’êtes que trop coutumiers ».

      En utilisant vous-même le terme de « catholique averti » plutôt que de chrétien, vous reconnaissez vous même que le terme chrétien recouvre des réalités diverses.

      Et pas le terme Libéral ?

      Il faudrait donc se préciser catholique averti, mais libéral en général ?

      Lasse, soyons sérieux …

    • idlibertes

      15 mai 2013

      Le libéralisme est donc une RELIGION à l’instar du catholiscisme auquel vous le comparez?C’est Enorme.

      LOL

    • Nicolas

      15 mai 2013

      « La Logique n’est que l’usage de la Raison. »

      Avec un  » R » majuscule, comme pour Zeus ou Minerve ?

      La rationalité n’a rien a voir avec la logique.
      Du reste, s’il y a deux mots..

    • idlibertes

      15 mai 2013

      Oh Pareto sors de ce corps.
      Le logique et le rationnel? vraiment monsieur, je suis flattée. Non, blague à part, Raison avec un grand R, oui.

    • idlibertes

      15 mai 2013

      Si l’on prend la notion, il me semble que comme pour Histoire (ou histoire), il convient de mettre une majuscule en Français? Non?
      Sinon, pour deux mots voulant dire parfois la même chose, j’ai entendu parler d’un truc étrange que l’on appelle « synonyme » mais ne le repetez pas.Donc, j’en déduis que parfois, je dis bien parfois, deux mots cela ne veut pas dire deux qu’il existerait deux notions disjointes, si vous me suivez :-).
      Pour rire, dictionnaire des synonimes pour libéral
      http://www.crisco.unicaen.fr/cgi-bin/trouvebis2?requete=lib%E9ral&refer=http%3A%2F%2Ffr.search.yahoo.com%2Fsearch%3Fp%3Dsynonyme%26ei%3DUTF-8%26fr%3Dclearspringsf&proc=2046_8073

      large (???)
      tolérant
      ouvert
      généreux
      philanthrope
      compréhensif
      coulant
      latitudinaire (mon préféré)
      laxiste
      antiprotectionniste

      Amicalement

      IDl

  • Gerald Muller

    13 mai 2013

    Remarquable!
    Vous avez cependant omis de parler du rapport entre le libéralisme, philosophie du droit, et la démocratie. Puisque dans une société libérale, il subsiste un état dont le rôle essentiel tient en deux missions principales: assurer la sécurité des citoyens, tant intérieure qu’extérieure et assurer un rôle de régulation, la question de la façon dont cet état, donc les hommes de l’état, sont choisis reste essentielle.
    La démagogie étant la soeur jumelle de la démocratie et ce, d’autant plus que le choix des citoyens se fait sur la « bouille » des candidats et sur des slogans réducteurs dans notre monde médiatisé à outrance, je doute que l’alliance du libéralisme et de la démocratie soit idéale. Il en allait autrement quand le débat politique se faisait essentiellemnt par écrit dans des journaux d’opinion. Pour y participer, il fallait savoir lire et comprendre ce qu’on lisait, des articles souvent écrits en bon français et contenant de longues phrases.
    Qu’en pensez-vous?

    Répondre
    • Nicolas

      15 mai 2013

      Ne rêvez pas : fin du XIX siècle, une crise des chemins de fers US à provoque une crise eco en Allemagne. Le peuple trouva l’explication : c’est la faute/un complot des Juifs…

      Par contre il est possible que la vitesse joue un rôle, nos élus devant faire les guignols 24/24h au lieu de x fois par semaine ou mois.

  • BA

    13 mai 2013

    Si les dirigeants européens avaient été VRAIMENT des partisans du libéralisme, ils auraient laissé les grandes banques européennes faire faillite en septembre 2008.

    Mais les dirigeants européens n’ont pas été des partisans du libéralisme en septembre 2008 : ils ont sauvé les grandes banques européennes.

    Résultat : un désastre encore plus gigantesque.

    Les banques européennes ont dans leurs livres 1500 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Les banques européennes sont devenues des banques zombies.

    Comment dézombifier les banques européennes ?

    Réponse : en faisant subir des pertes énormes à tout le monde.

    Les banques vont subir des pertes énormes, les épargnants aussi, les Etats européens aussi.

    Lisez cet article :

    http://www.express.be/business/fr/economy/la-restructuration-des-banques-dapres-le-modle-chypriote-pourrait-debuter-ds-septembre/190199.htm

    Répondre
    • Fucius

      13 mai 2013

      Non seulement ils ne sont pas libéraux, et n’ont jamais prétendu l’être, mais en plus ils se sont rendus dépendants des banques puisqu’ils sont incapables de boucler un budget.
      Quand on ne peut pas rembourser les intérêts de ses dettes autrement que par de nouveaux emprunts, on a besoin de banques bien dociles…

    • Nicolas

      15 mai 2013

      Le peuple l’a voulu.

    • Fucius

      17 mai 2013

      Oui et non, il a été dupé par des politiciens carriéristes, inconséquents, ou les deux.
      Je milite pour la démocratie semi-directe, qui lui permettrait de vraiment contrôler les politiciens. Et aussi de se questionner sur le fond.

  • Gorgues

    13 mai 2013

    Bonjour Charles,

    Super article. Quatre réactions à brûle-pourpoint :

    1. Vous vous heurtez pas à deux cents ans seulement mais bien à un millénaire de culture française. Comme vous l’avez déjà écrit par le passé (il me semble dans un Libéral nommé Jésus), les deux saints « historiques » les plus connus en France sont Saint-Louis et Sainte Jeanne d’Arc, deux êtres très estimables mais qui ont eu pour raison de vivre principale d’accroître la force de l’Etat et du Roi. Les ont suivis des hommes d’Etat moins saints mais tout aussi efficaces (Louis XI, Sully, Richelieu, Colbert,…) Outre Manche, les deux noms qui sortent sont Thomas Beckett et Thomas More, deux saints suppliciés pour s’être opposés au Roi. D’ailleurs, intéressant de constater que l’Angleterre, une des plus vieilles démocraties au monde, n’a pas de constitution…

    2. A cette première tendance « lourde » s’ajoute une seconde, qu’on retrouve parfaitement décrite chez Schumpeter : si le libéralisme est sur les marchés, un équilibre à peu près stable au sens physique, le binôme « démocratie – capitalisme » lui, est un équilibre instable. La hausse du niveau de vie des citoyens et leur individualisme accru porte en lui-même les trois ferments de la chute du binôme :
    – l’apparition des intellectuels oints du seigneur,
    – les excès des capitalistes, liés à la perte d’une morale souvent religieuse, qui exacerbe le désir d’égalité,
    – et le désir éperdu de « protection » de ce qui a été acquis qui conduit les citoyens à échanger leur liberté contre une protection de l’Etat.
    Bizarrement, l’appétance pour le risque est toujours dans les pays émergents, qui ont plus à gagner qu’à perdre, jamais dans les pays « riches ».

    On voit d’ailleurs que même dans les pays libéraux traditionnels, cette tendance est à l’oeuvre. Autrement vous auriez eu raison et Obama aurait été battu. Et la liste des entorses aux amendements fondamentaux va s’allonger (on commence par les armes aujourd’hui, mais vous verrez…)

    Donc non seulement le libéralisme n’a jamais été bienvenu en France… mais en plus il le sera de moins en moins.

    3. Juste une preuve de l’isolement sur l’échiquier politique français actuel, le parti libéral est allé s’allier chez … Borloo ! Borloo comme incarnation du libéralisme, je pouffe.

    4. Pour toutes ces raisons, j’ai une petite sympathie pour l’hérésie que vous dénoncez : les libertariens – j’ai d’ailleurs une autre raison, ma mère est viscéralement libertarienne 🙂 Mais elle a raison : tout Etat constitué finit toujours par se retourner contre sa population.

    Donc s’il y a une chose qui puisse mettre à bat les Etats tels qu’ils sont aujourd’hui sans nous renvoyer à l’âge de pierre ou à une dictature (pour finir le cycle de Schumpeter), c’est bien une initiative libertarienne – plus de monnaie étatique (miles ou autres), des micro-sociétés connectées hors eaux territoriales… Je suis bien conscient des risques, mais entre ça ou un aller simple vers le Goulag (c’est ce qui va attendre les libéraux d’ici 10-20 ans…)

    Car aujourd’hui, ils se contentent de vous inviter à des émissions intitulées « faut-il tuer les libéraux? » Demain…

    Bien amicalement,

    Vincent

    Répondre
    • Fucius

      14 mai 2013

      « Donc s’il y a une chose qui puisse mettre à bat les Etats tels qu’ils sont aujourd’hui sans nous renvoyer à l’âge de pierre ou à une dictature  »

      Je vois deux autres pistes:
      1 – La démocratie semi-directe à la suisse
      2 – Le retour à la laïcité, c’est-à-dire dissocier le magistère moral du pouvoir régalien. Nous n’en serions pas là si les socialistes possédaient pas l’école et n’endoctrinaient nos enfants, avec notre argent, dans leur « morale » désordonnée qui combat la responsabilité et promeut la convoitise.

    • Nicolas

      15 mai 2013

      Car aujourd’hui, ils se contentent de vous inviter à des émissions intitulées « faut-il tuer les libéraux? » Demain…

      Hum ? Vraiment ?

      En tout cas, il semble que le néolibéralisme dont ils nous bassinent soient en fait… Le socialisme ! Tout du moins ses conséquences.

    • Charles Gave

      18 mai 2013

      Mon cher Vincent
      Ravi d’avoir de vos nouvelles
      Sur les Libertariens
      Je comprends l’exasperation de votre mere devant cet Etat obese et devenu fou
      Helas, nous ne pouvons vivre sans un Etat sauf a creer une Utopie comme Ayn Rand le fait dans Atlas Shrugged
      Dans un monde ou tout le monde est egal, on se rend compte assez vite que certains deviennent plus egaux que d’autres (cf , la ferme des animaux’) et en general ce sont ceux qui sont du bon cote du canon
      Et donc il faut choisir la voie de la reforme, ce qui n’est jamais exaltant.
      Mais il est grand temps que les Francais abandonnent leur cri de guerre
      « Plutot avoir tort avec Sartre que raison avec Raynond Aron », le sommet de la stupidite politique
      Amicalement
      Charles

  • BOIS ANNE MARIE

    12 mai 2013

    Article admirable ; oui comment être libéral en France ,notre pays .
    Mais comment vivre la Liberté sauf en économie? Et bien mal , notre France s’enfonce dans la pensée unique et fait prospérer un Etat aussi gros que le boeuf de Monsieur de La Fontaine.Moyennant quoi, l’Etat , à travers son bras armé, gaze,interpelle des manifestants qui ne défendent que leurs idées (Manifestation pour tous).
    Qu’adviendrait-il des libéraux si un jour ils décidaient de manifester ??
    Nous sommes dans un état préfachiste avec les médias, les enseignants, les magistrats, tous acquis à l’état actuel de notre France.

    Répondre
  • Marius

    12 mai 2013

    Monsieur Gave, ne réduisez pas les libertariens aux anarcho-capitalistes… la plupart des libertariens sont minarchistes, Ron Paul ne veut pas supprimer l’Etat, adepte de Bastiat, se dit libertarien et est le plus connu du monde.

    Répondre
  • jemapelalber

    12 mai 2013

    Ihr sin net d’letschte, Monsieur Gave

    Répondre
  • Genestine

    12 mai 2013

    « De la difficulté d’être Libéral en France » et surtout de l’affirmer! Bien à vous.
    Librement, Al, de L&L

    Répondre
  • Le corbeau

    12 mai 2013

    Cher M. Gave, merci de nous faire partager ainsi vos connaissances ! Soignez bien votre santé car la France sans vous ne serait pas la même !!!

    Répondre
  • Alain

    12 mai 2013

    Monsieur Gave, en vous lisant avec la satisfaction de penser que je ne suis pas seul ou marginal, je ne cesse de penser que je ne suis pas né dans le bon pays, le pire étant que je suis moi-même un descendant d’immigrés de la 2ème génération.
    Malgré tout, je parle principalement en français et je vis dans ce beau pays peuplé de gens un peu nombrilistes, un peu méprisants, qui pensent qu’ils ont le monopole des idées géniales et qu’ils sont le centre du monde.
    Mes parents, à force d’impôts et de mépris, sont partis dans d’autres pays y vivre leur retraite.
    Moi j’ai vécu dans le mépris de l’entrepreneur, mais je ne regrette néanmoins pas les emplois que j’ai créés. J’ai compensé la haine des bien-pensants par le gonflement de mon compte en banque dont j’irai bientôt faire profiter des gens plus courtois.

    Répondre
  • JohnS

    12 mai 2013

    Très bon résumé de la situation de ce pays et de ce que sont devenu ou ont toujours été la majorité de ces habitants.

    L’Etat a remplacé la royauté et le suffrage universel a remplacé la filiation divine du roi comme seule et unique légitimité..pour le reste aucune différence !

    Attention cependant avec votre dernière citation de Coubertin, ce genre de phrase est typique des pires gauchistes qui n’existent qu’au travers de leurs soit-disant combats et ennemis, s’en inventant toujours de nouveau.

    Cdlt

    Répondre
    • Fucius

      13 mai 2013

      Pas exactement: Le roi n’avait pas la seule légitimité, puisque la sienne était bornée au pouvoir régalien. Il n’avait pas autorité sur la religion, donc sur la morale. Louis XIV n’aurait pas pu redéfinir le mariage, ni imposer au peuple un enseignement soi-disant moral, parce qu’il n’avait pas autorité sur ces sujets.

      C’est capital, car cette dualité des autorités conduit à leur définir des domaines de compétence, donc des limites. C’est ainsi qu’on en vient à une société civile, donc au capitalisme.

  • Amellal Ibrahim

    12 mai 2013

    « L’Etat, c’est moi »
    Louis XIV (Citation sujette à caution)

    « Le Roi, c’est moi »
    L’Etat.

    Répondre
    • berthier

      13 mai 2013

      De mémoire il semble qu’au moment ou le pouvoir pouvait se concentrer sur un seul homme, voir « l’état c’est moi » attribué à louis XIV, il était devenu nécessaire d’ouvrir des espaces de liberté pour permettre à l’économie de se développer…
      Est-ce pour cela qu’il faut désormais que cette liberté soit totale ?
      Il y a le pouvoir de l’état et le pouvoir de la loi, (entre autre, le pouvoir de la presse par exemple) mais pourquoi les opposer systématiquement ?
      Oui être libéral, c’est difficile en France, peut-être parce que ça marche pas, en France.
      Certes il n’est pas honteux d’échouer, et « l’important c’est le combat » sans doute.
      Pour ma part je crois que le monde est en train de changer profondément, que le libéralisme ne peut se limiter au droit français, ou à l’autorité de l’Etat français, maintenant que l’économie est considérablement mondialisée.

    • vfrance

      13 mai 2013

      Je peux me tromper mais pas dans les grandes lignes.
      Les impots ont continuellement augmenté depuis plus de 30ans.
      La croissance baisse continuellement et structuellement depuis 30ans.
      La croissance du secteur public augmente continuellement par rapport au secteur privé depuis 30ans.
      Auj avec l’euro, le blocage des prix, et ces nouvelles normes qui incitent à n’investir qu’en obligation (pour les gros investisseurs institutionnels et tous les particuliers plus ou moins fortunés) comment voulez vous les entreprises grossissent et se developpent convenablement.La plupart des petits epargnants investissent bien plus dans les logements sociaux (en grosse partie en tout cas me semble t-il) puisque leur argent issu des livrets d’epargnes sont orienté dans ce sens.
      Il y a le PEA (avantageux fiscalement) mais on ne dispose d’aucune liberté car encore une fois on vous incite à n’investir que dans des entreprises françaises ou européennes.
      Comme l’assurance vie ne rapporte plus rien, je reste assez pessimiste quand à l’usage qui est fait de notre argent notre epargne en France étant donné qu’il y a l’EURO !!!! et que cela ne marche pas(comme toutes les etudes faites sur ce site et l’hisoire nous le montrent). Tant que le français eprouvera de l’adoration pour des personnalités comme Hugo Chavez, ou Fidel Castro il est clair que le liberalisme ne pourra jamais fonctionné en France, c’est vrai !!!! . Le probleme est quel sera le resultat au final ?
      Jusqu’à auj tout ce que j’ai lu dans les livres de Charles gave (qui ne font appel qu’uniquement à de la LOGIQUE s’avere etre vrai° mais de toute facon l’histoire lui donne raison, et je ne vois pas comment cela pourrait changer s’il n’y a pas des reformes structurelles qui sont faites prochainement puisse que, en plus, l’état est de moins en moins capable d’innover et de creer de la valeur dans une economie de la connaissance.

    • Delprat

      18 mai 2013

      Merci !

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!