3 juin, 2021

Comment l’Allemagne s’impose en Europe.

Notre perception de l’Allemagne est faussée. Parce qu’elle n’a plus de puissance militaire, nous avons cru qu’elle n’avait plus de volonté de puissance. Parce qu’elle a été vaincue en 1945 et divisée jusqu’en 1990, nous avons cru qu’elle ne jouerait plus de rôle majeur sur le continent européen. Or aujourd’hui, c’est elle qui domine l’Europe, via notamment l’Union européenne, dont des Allemands ou des amis de l’Allemagne se partagent les postes clefs. Le Brexit est à cet égard une mauvaise nouvelle pour la France, la laissant seule dans son face-à-face avec Berlin quand Londres pouvait servir de contrepoids. Non seulement l’Allemagne est désormais toute-puissante en Europe, mais elle est en train de saper les bases de la puissance française en utilisant le levier de l’énergie et du développement durable. Christian Harbulot, directeur de l’École de guerre économique, vient de publier une étude judicieusement intitulée Comment l’Allemagne tente d’affaiblir durablement la France sur la question de l’énergie dans laquelle il analyse cette stratégie.  

 

La volonté de puissance de notre voisin, l’aveuglement obstiné de la France, l’oubli des grands principes géopolitiques, sont en train de conduire à un désastre qui lamine notre économie et notre indépendance. L’Union européenne est devenue, pour les dirigeants allemands, une courroie de transmission de la puissance allemande et une institution destinée à défendre les seuls intérêts allemands. Le « couple » franco-allemand est à cet égard une illusion. Quand Paris y voit un moyen de réconciliation et de coopération, Berlin s’en sert d’instrument pour affaiblir la France et pour accroître la puissance allemande. En imposant l’idée de « la transition énergétique » et en imposant sa définition des « énergies renouvelables », l’Allemagne détruit l’industrie nucléaire française au bénéfice de son industrie à elle. Ainsi, si le nucléaire est classé comme une énergie non renouvelable, le gaz naturel répond lui à ce qualificatif. Un moyen habile de ruiner le potentiel énergétique français, mais de protéger l’alliance germano-russe d’accès au gaz. Alors que l’Allemagne se rend compte que les éoliennes sont une impasse tant énergétique qu’environnementale, et commence à faire machine arrière, elle encourage la France, via l’UE, à s’engager dans cette voie, ses entreprises étant les principaux fournisseurs du matériel éolien en France.

 

Les Verts, l’arme utile de la subversion politique

 

Il y a une constante dans la politique allemande : gauche et droite sont d’abord nationalistes, quand la gauche française, imbibée de trotskysme puis de maoïsme, est internationaliste. En 1914, quand les socialistes français, Jaurès en tête, appelaient à la grève générale et à la proclamation de la paix absolue, les socialistes allemands votaient les crédits extraordinaires et encourageaient l’entrée en guerre contre la France. Il en va toujours ainsi aujourd’hui : les Verts allemands sont nationalistes et voient d’abord les intérêts de l’Allemagne. Le mouvement pacifiste allemand né de la défaite de 1945 bannit le nucléaire, craignant que l’Allemagne soit prise entre le feu atomique soviétique et américain. Ce rejet du nucléaire militaire conduit ensuite au rejet du nucléaire civil. Helmut Kohl tisse des alliances locales avec les Verts dès les années 1980 et prend des mesures favorisant les énergies dites renouvelables. Puis, à partir de 1998, Gerhard Schröder, renforce les lois antinucléaires, notamment du fait de son alliance avec Die Grünen. Il revient ensuite à Angela Merkel de parachever le processus en organisant le retrait du nucléaire en Allemagne. L’hypocrisie n’étant jamais loin en politique, l’Allemagne se retrouve à acheter de l’électricité en France, produite par les centrales nucléaires, à réactiver ses centrales à charbon et à acheter du gaz à la Russie.

 

Mais les idées des Verts allemands infusent la pensée politique des Verts français, qui se lancent à leur tour dans une croisade anti nucléaire doublée d’une adoration béate pour les éoliennes et le « renouvelable ». L’Allemagne a donc décidé de mener une politique d’Energiewende (transition énergétique) active en abandonnant le nucléaire d’ici 2022, en fermant ses centrales à charbon d’ici 2038 et en visant 60% d’énergies renouvelables d’ici 2050. Une politique à marche forcée qu’elle souhaite aussi imposer au reste de l’Europe, via les règlements et les normes de l’UE.

 

La stratégie allemande du contrôle de l’énergie

 

Ursula von der Leyen active la politique allemande via la Commission européenne qu’elle préside. La note d’alerte publiée par l’EGE montre que l’Allemagne se sert de l’UE et impose sa politique dans trois dimensions :

 

1/ En soutenant le développement des interconnexions électriques entre États européens afin de pouvoir exporter l’électricité allemande. La directive de 1996 sur le marché intérieur de l’électricité permet de relier les zones de production électrique les plus compétitives vers celles l’étant le moins en permettant des interconnexions entre les réseaux électriques des États membres. Berlin peut ainsi exporter son électricité, profitant de sa centralité géographique en Europe. Cette stratégie portant sur les infrastructures est complétée par une stratégie concurrentielle.

 

2/ Libéraliser le marché européen au service du modèle allemand. Un capitalisme de connivence à l’échelle continentale, où la liberté de commerce est faussée et détournée pour créer un marché contraint. Les entreprises allemandes de l’électricité étant déjà présentes sur le marché, elles espèrent racheter les entreprises qui seront privatisées, notamment les restes d’EDF.

 

3/ Détourner les fonds européens au profit du modèle énergétique allemand. Berlin fixe les règles des subventions afin de les recevoir. Les subventions de la Banque européenne d’investissement (BEI) sont ainsi destinées aux énergies « vertes » et non pas au secteur nucléaire. Une bonne façon de faire financer le développement de l’industrie allemande par les contribuables européens. Siemens touche ainsi plus de subventions que Total et EDF réunis. Cette réussite s’appuie sur un réseau bien développé de lobbying.

 

la définition des normes européennes est ainsi mise au service des intérêts de l’Allemagne. N’est déclaré « vert » que ce qui l’arrange. Dans le top 11 des entreprises éoliennes on trouve ainsi 3 entreprises allemandes. En encourageant l’éolien en Europe, et notamment en France, Berlin s’assure de juteux débouchés. L’Allemagne a donc tout intérêt à déclarer impur le nucléaire et pur l’éolien afin de détruire l’industrie française et d’assurer un avenir à la sienne. Les désastres écologiques causés par les éoliennes sont bien évidemment passés sous silence. Le gaz en revanche a été labellisé comme énergie verte. Et pour cause, l’Allemagne en a absolument besoin pour assurer sa survie énergétique. Un gaz qui provient de Russie, avec qui l’Allemagne a conclu un accord commercial. Rien d’étonnant quand on voit le parcours de l’ancien chancelier Schröder, devenu cadre dirigeant de Gazprom. Alors que l’UE impose des sanctions à la Russie, pénalisant en contre coup un grand nombre de secteurs économiques français, l’Allemagne s’approvisionne sans problème sur le marché russe.

 

L’oublie des principes géopolitiques

 

Dans cette histoire, plusieurs principes géopolitiques fondamentaux ont été oubliés.

 

Le premier, les États n’ont pas d’amis. La France a commis une erreur en s’alignant sans réserve sur la politique allemande, sans voir que cela se retournerait contre elle.

 

Deuxième principe oublié : l’équilibre doit demeurer. En jouant l’Allemagne et en rejetant l’Angleterre, la France s’est placée nue face à son adversaire séculaire. Or il est indispensable d’être dans un jeu à 3 afin d’équilibrer la puissance allemande. Paris devrait donc passer le Brexit par perte et profit et se rapprocher le plus tôt possible de Londres ou de Rome afin de contrecarrer l’hégémonie de Berlin.

 

Troisième principe oublié : l’histoire et la géographie demeurent. Ce que joue l’Allemagne aujourd’hui, c’est la partition actualisée de 1870, de 1914 et de 1938. La réunification de 1990 a été une erreur pour la France. Mitterrand n’aurait pas dû la permettre, et encore moins tolérer une monnaie unique, qui est la monnaie allemande imposée à l’Europe.

 

Quatrième principe oublié, celui-ci de la géopolitique anglo-saxonne, éviter l’union du heartland. Le heartland désigne le centre de l’Europe. Celui qui le contrôle contrôle l’Europe. Il faut donc éviter un rapprochement entre l’Allemagne et la Russie, ce qui avait été évité en 1914, mais pas en 1939. L’union de Berlin et de Moscou via le gaz est une alliance dangereuse pour les autres Européens.

Heureusement, ces alliances sont généralement de courte durée.

 

La France devrait donc au plus tôt se rapprocher de Rome et de Moscou afin d’entourer l’Allemagne et de limiter son expansion.

 

Ce qui aboutit au cinquième principe oublié : une réalité que l’on ne veut pas voir existe néanmoins. Les faits ne disparaissent pas en fermant les yeux ou en refusant de les reconnaitre. La prise de contrôle de l’UE par Berlin est une réalité et la soumission des gouvernements français à l’UE met davantage le pays sous la coupe de l’Allemagne. Il est donc temps de faire un basculement d’alliance et, comme Louis XV en son temps, de préférer l’Autriche à la Prusse.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

49 Commentaires

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  • Dominique

    19 juillet 2021

    France comme Allemagne sont sous la botte de la Haute finance internationale et des sociétés secrètes et semi-secrètes anglo-saxonnes. Jacques Bordiot a analysé cette dictature mondiale qui a pris son essor au 18ème siècle. Son oeuvre  » Le système du mondialisme  » parue en 1974 reste d’actualité. Le livre est réédité par les éditions du Trident. Les Français ne pourront rien changer à ce qui est une dictature mondiale. Et encore moins, dorénavant, avec un représentant d’une banque internationale au palais de l’Élysée !
    .
    La France a de plus une deuxième couche de tyrannie en la République révolutionnaire qui est en place, issue de 1789 et oeuvre des mondialistes de l’époque.. Lisez  » Histoire du citoyen  » de Jean de Viguerie.( éditions Via Romana ).
    .
    Comment la France peut elle se débarrasser des deux tyrannies alors que nous sommes pieds et poings liés en l’état actuel des choses ? Cela est hélas impossible avant qu’ un bon diagnostic soit effectué …
    .
    … vous devriez vous y consacrer ! : -)
    .

    Les Allemands, Japonais, par exemple, et surtout Russes parviennent mieux que nous à survivre. Mais Allemands etJaponais ( qui n’ont pas connu 1789 ) sont soumis aux mondialistes,
    lesquels les ont soumis par les guerres. Seuls les Russes ne sont pas soumis aux mondialistes, pour Le moment, d’où leur encerclement par l’OTAN qui est l’armée des mondialistes.
    .
    La double royauté Autriche-Hongrie fut liquidée. La France disparaît à son tour.

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  • Robert

    10 juin 2021

    Belle analyse géopolitique, qui met bien en lumière l’ironie de l’histoire européenne vue du côté français :
    Pour de Gaulle, la France serait la tête et l’ Allemagne les jambes de l’ Europe…
    Pour Mitterrand, l’ Euro allait arrimer solidement l’ Allemagne à l’ Europe de l’ Ouest sous le contrôle de la France…
    On voit le résultat : l’ Allemagne est devenue « la tête » de l’ Europe et l’ Euro est son instrument de domination.
    Elle a réussi avec l’ Euro là où elle a échoué avec les Panzer !
    La classe politique française est décidemment immuable dans sa médiocrité…

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    • Gilbert

      12 août 2021

      Robert, vous avez mis le doigt sur l’explication de tout le problème !

      Le rapprochement franco-allemand, depuis Briand après 1918 jusqu’à Sarkozy passant la main dans le dos de la mère Merkel, en passant par les pré-cités, a toujours été le fait des Français !
      Ce sont les Français qui sont demandeurs, jamais les Allemands !
      Il faudrait quand-même, un jour, finir par se demander pouquoi…

      Les Allemands ont accepté la main tendue par la France car ça leur offrait, après guerre, un moyen inespéré de retrouver une légitimité internationale.

      Les Français quant-à-eux, encore complètement traumatisés par leur désastre de 1940, n’ont rien trouvé de mieux ni rien trouvé d’autre à faire que de copiner avec eux en espérant que ce serait le moyen de vivre en paix…

      Chevènement, dans son livre « France-Allemagne, parlons franc », évoquait déjà ce complexe d’infériorité de toute la classe dirigeante française par rapport à l’Allemagne et aux Allemands.

  • Alain

    7 juin 2021

    Mitterand n’a pas permis et toléré la monnaie unique, il l’a demandée croyant menotter l’Allemagne !!! Et après cela il s’est tiré un obus dans le pied en acceptant que cette monnaie soit un copier-coller du mark. Evidemment sans l’acceptation de cette exigence, sa monnaie unique n’aurait pas vu le jour. Pour une fois l’Allemagne n’est pas coupable, c’est de la faute de Mitterand qui devrait perdre sa stature de commandeur rien qu’à cause de celà

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  • jemapelalbert

    7 juin 2021

    On en reviens à la même chose : à défaut de dirigeants patriotes , il faudrait trouver un moyen pour qu’ils soient débiteurs de leurs décisions.

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  • Luc

    6 juin 2021

    en 1936, la france sous le president daladier s’est aussi rapprochée de rome et de Moscou, pour contrer berlin, avec le resultat qu’on connait !

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  • breizh

    5 juin 2021

    « comme Louis XV en son temps, de préférer l’Autriche à la Prusse » : pas évident que ce fût le bon choix !

    il faut surtout arrêter de compter sur les autres et développer nos propres forces !

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    • Denis Monod-Broca

      6 juin 2021

      Constat en effet effarant ! Comment pouvons-nous mener une politique pro-éoliennes aussi contraire à nos intérêts, aussi néfaste, aussi absurde ?!? L’idéologie, une fois de plus, balaie la raison. Il y a là quelque chose de profondément désespérant.
      Enfin, espérons quand même. Les contrats sont signés pour 15 ans. Si nous n’installons plus de nouvelles éoliennes, dans 15 ans nous en serons débarrassés. Il n’en restera que d’énormes socles en béton armé enterrés…

  • PLLM

    4 juin 2021

    Août 1991. Le putch de Moscou qui fit tant trembler l’Europe a finalement échoué. Nous étions à l’opéra de Francfort à écouter les suites pour violoncelle de Bach jouées par Rostropovitch quelques jours plus tôt et le retrouvions à la télévision ce fameux mardi, à jouer sur les chars.
    A la banque à Francfort, dans la haute tour de la Dresdner, c’était le soulagement. Et en regardant en contrebas l’immense complexe de la gare, les conversations nous transportaient vers l’avenir. A près la chute du Mur, c’était la fin du communisme qui s’ouvrait. De longues années d’efforts encore, pour absorber l’immense défi de la réunification allemande. Puis un avenir radieux. Très certainement.
    Et pourtant l’inquiétude de ce directeur de 45 ans, né juste après la guerre, dans les débris de l’Allemagne :  » notre problème sera que nous ne savons pas nous arrêter ». Il était déjà inquiet. Inquiet à l’idée que toutes ces magnifiques qualités et ce tempérament courageux tout autant que romantique, pourrait de nouveau conduire l’Allemagne au rendez-vous d’une histoire qu’elle espérait avoir quitté pour toujours.
    Que reprocher à nos amis allemands ? C’est bien difficile à dire. Des erreurs, des dissimulations avec le « diesel gate » et bien d’autres scandales, bancaires, industriels… mais au fond, bien d’autres turpitudes qui n’ont rien à envier avec d’autres, ailleurs.
    Alors ? Probablement pas grand chose de plus que ce qui fit agir Louis XIV et d’autres par la suite, à chercher à contenir ces germains, qui étaient pour beaucoup, encore tout autant latinisés que nous. Les uns, francs, les autres saxons.
    Paradoxalement, la monstruosité de l’épisode dramatique du XXe siècle était le fait des idéologies multiples du XIXe, utopies, revanches, eugénisme éclairé devenu diabolique etc… ils eurent à subir. Beaucoup. Sans rien dire ou pouvoir dire. Faisant encore confiance aux anciennes hiérarchies. Mais trahis et prisonniers. Puis fustigés, criminalisés – quand d’autres se transformaient en héros de la dernière heure.
    Mystères de l’histoire.
    Quand à aujourd’hui : grands exportateurs (en particulier en Chine), heureux bénéficiaires d’une monnaie compétitive pour eux. Oui, bien sûr. C’est difficile d’ailleurs de travailler ensemble. Cela peut aussi marcher. Ils aiment l’écoute, la collégialité, l’esprit de groupe et le respect. Ils ont un haut respect de l’expertise, des hauts parcours universitaires, des savants et compétents Doktor Professor.
    Ils ont une chancellière qui vit toujours dans son appartement classique, fait sa vaisselle et ses courses.
    Nous aussi avons de savants et brillants cerveaux, magnifiques et estimés. Mais nous avons aussi nos délicieux idéologues germanopratains. Les princes des idées. Autre forme d’héritage. Celui des marquis de cour. C’est un choix. Chez nous, la compétence est bien moins glorieuse que la lumière des plateaux télévisés. C’est être un « semi-habile » finalement, un peu « plouc », d’être sérieux et professionnel en France.
    Au fond, nous avons ce que nous ne méritons pas. Pris au piège.
    Ce n’est plus l’heure de critiquer les allemands. C’est un peu tard.

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    • Gilbert

      12 août 2021

      Si ce n’est plus l’heure de les critiquer, alors c’est l’heure de collaborer avec eux, que vous appelez « nos amis » ?

  • Ockham

    4 juin 2021

    Vous êtes trop français. Je veux dire par là que votre culture vous empêche de voir les nouvelles conditions stratégiques. Même totalement fauchés, nos Enarques distribuent le grain à la basse-cour par poignées de grains empruntés. A l’extérieur la France est aussi politique en diable, toujours brillamment, avec peu de marteaux pour enfoncer le clou. Enfin nous n’allons pas tisser des alliances invraisemblables comme du temps du tsar pour « faire la tenaille  »

    Les Français sont toujours aussi brillants en discours à la Aristide et en face ils sont toujours ternes et chosistes, concrets (« Sachlich ») en faisant marcher la machine à produire. Le parler de Schaüble est rude. Toutefois la langue allemande est un légo fantastique qui traduit les idées du cortex depuis les choses réelles jusqu’à la philosophie pour produire de la qualité et une organisation sociétale « travailleuse et appliquée ». Eux pensent que les Français causent trop et nous pensons que les Allemands travaillent trop avec un air sombre dans une langue ou l’action n’est connue que quand le camion est chargé et démarre. Cela nous confirme qu’ils auraient quelques chose derrière la tête. Tout le mode constate que nous vivons l’un à côté de l’autre avec des politiques à 180 °. Oublions ces divergences pour penser ensemble des faits et décidons de les changer ! Nous n’avons pas d’énergie propre. L’ancien monde c’était le charbon, l’acier et le téléx. L’actuel c’est les semi-conducteurs et le pétrole où nous représentons tous les deux : rien ! Gardons le nucléaire car on ne sait jamais. C’est notre parachute ventral dit Marc Jancovici. Développons l’hydrogène ensemble en espérant que les couts vont diminuer et tâchons de reprendre pied dans la 5G. Le reste ce sont des chamailleries de vieux ! Nous sommes nus en énergie et en communication. Il faut se rhabiller ensemble sinon c’est fini, l’éléphant regarde, l’ours attend en plaçant des pions et le dragon sourit en prêtant si volontiers ! Il faut sublimer ces point de vue; Aufheben disait le maître Hegel !

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    • breizh

      4 juin 2021

      en l’état actuel des connaissances, l’hydrogène est une impasse.

    • Gilbert

      12 août 2021

      C’est vous qui êtes trop français, en ceci que vous répétez l’erreur commise continûment par toute la classe politique française depuis 1945 : s’imaginer qu’il y a quelque chose à faire ou qu’il faudrait faire quelque chose avec l’Allemagne !
      Vous parlez de « penser ensemble des faits » et de « nous rhabiller ensemble » alors que tout, dans la politique suivie par les Allemands depuis 1945, montre qu’ils n’ont pas envie de faire la moindre chose avec nous.
      Et vous feriez bien, au lieu de rêver, de vous demander pourquoi !

  • Denis Monod-Broca

    4 juin 2021

    Il n’y a aucun reproche à faire à l’Allemagne. Elle défend ses intérêt sans esprit de domination. Mais nous, la France, par esprit de soumission, inexplicablement, nous oublions nos intérêts les plus élémentaires. C’est proprement consternant !

    Comme les Versaillais en 1870, comme Vichy en 1940-1944, la France bien-pensante d’aujourd’hui se soumet à l’Allemagne…

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    • Steve

      4 juin 2021

      Bonjour Monsieur
      Pour moi, l’exemple frappant des deux attitudes face au réel demeure une interview d’Helmut Kohl par Franz Olivier Giesbert : le réalisme au service d’objectifs précis face à l’invocation de principes…..!
      Vous avez entièrement raison.
      Cordialement

    • Gilbert

      12 août 2021

      C’est très inquiétant, ce que vous dites : si vous ne voyez pas, si vous ne voyez plus l’esprit de domination de l’Allemagne, c’est que cette domination est donc un fait accompli !

  • Scardanelli

    4 juin 2021

    France et Allemagne se rejoignent sur un terrain où s’effaceront rivalités et déséquilibres : le sabordage irréversible de leur système éducatif.

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  • Garouda Hanouman

    4 juin 2021

    J’ai chaque fois une chanson de Sardou qui me revient, dans une version un peu modifiée:
    « J’habite en France et la France est aussi un pays c’est aussi un pays
    Où y a quand même un gouvernement d’abrutis » Ou Brassens, : »Le temps ne change rien à l’affaire, quand on est … on est … » Je vis en Asie depuis 2003 après avoir exercé des fonctions de cadre dirigeant pour une entreprise allemande en France… Il ne faut pas en vouloir aux Allemands d’être plus efficaces et moins individualistes ! C’est quoi l’ENA, l’École Nationale d’Abrutissement ? Je suis belge, et je me souviens des conversations que j’avais au sujet de délocalisations, mes interlocuteurs ne voulaient rien entendre et voila la situation dans laquelle se trouve la France… J’espère que l’euro ne se cassera pas trop la pipe face aux devises asiatiques…

    Répondre
  • Olivier

    4 juin 2021

    Excellent article, merci Mr Noe. Abandonner le moyen de production d’electricite le plus efficient et ou la France a un avantage technologique demontre la faible capacite de nos politiques a penser strategiquement sur le long terme. L’appareil de production francais, et avec l’emploi local, risque donc encore de souffrir. D’autres pays, et je pense en particulier au Japon, semble avoir compris l’importance d’une energie a faible cout dans un context inflationiste. Apres Fukujima, ils auraient pu rayer le nucleair de leur agenda, mais au contraire, ils en profitent pour ameliorer leur technologie – qu’ils exporteront d’ailleurs tres probablement dans d’autres pays, comme l’Inde !

    Répondre
  • ange et demon

    3 juin 2021

    si globalement je suis assez d’accord avec le constat des faits (sauf pour la réunification) je trouve injuste de mettre tout sur le dos de l’Allemagne;
    est-ce la faute de l’Allemagne que la France ne sait pas gérer son budget?
    que la France a des règlements délirants , code du travail, sécu, taxes à gogo, normes escrolgiques ,…. et que donc ses entreprises sont à l’agonie?
    que la France veut accueillir toute la misère du monde et gratis?
    que la France a des gouvernements sans c……..e face à l’UE?

    un petit pays comme la Hongrie a réussi a faire baisser son déficit, réduire l’immigration etc. tout en étant dans cette même UE

    Répondre
    • Yves Blot

      4 juin 2021

      Vous avez tout à fait raison !

  • breizh

    3 juin 2021

    quand on mendie le tiers de ce que l’on dépense, on a perdu son independance : c’est le principe zéro !

    Nous sommes gouvernés par des énarques, donc sans culture, sans intelligence, sans réflexion. Malheur à nous.

    Répondre
  • ugurura

    3 juin 2021

    Les français sont cocus une fois de plus……ils en ont tellement l’habitude

    Répondre
    • Martin

      3 juin 2021

      On disait que si l’empire austro-hongrois n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Il se reconstitue aujourd’hui avec le groupe de Visegrad (un autre exemple de permanence de la géographie), profitons-en! Ces pays ont montré lors de la crise des migrants qu’ils n’étaient pas fatalement alignés sur l’Allemagne.

  • Ottavi marc

    3 juin 2021

    Briant résume de l’aveuglement de la France à la limite de la naïveté . Doctrinaire comme à son habitude , donneuse de leçons , capable de souscrire à une théorie contraire à ses intérêts.
    Marc Ottavi

    Répondre
    • Philippe

      5 juin 2021

      Briant ? comme Aristide Briand ? Mais enfin …brillant comme le diamant

  • Karl DESCOMBES

    3 juin 2021

    Je ne sus pas souvent aussi tranché mais:
    N’importe quoi cette analyse!
    .
    Vous ne comprenez simplement rien à la culture allemande, ni à la mentalité actuelle de ses dirigeants.
    .
    Il n’y a pas de volonté d’hégémonie géopolitique de l’Allemagne.
    1) Elle n’en a pas les muscles militaires. La « ultima ratio »
    2) Elle n’en a pas la démographie
    3) Elle n’a plus la cohésion culturelle. (Allez demander aux jeunes d’origine turque d’aller se battre pour l’Allemagne au pas de l’oie !)
    4) Le pays a été ruiné et/ou détruit deux fois de suite lors des dernières guerres.
    .
    Par contre, il y a une volonté que le peuple vive le mieux possible: « Deutschland über alles ! »
    .
    Cela veut dire aux autres de faire ce qu’il faut pour leur pays.
    .
    Oui l’Europe doit être équilibrée !
    .
    Les allemands sont aussi pleinement d’accord.
    .
    Mais pas dans l’absolu d’une déclaration universelle des droits de l’Homme!
    Cela fait juste plus de clients solvables pour leur industrie !
    .
    C’est équilibre doit se faire par le haut.
    .
    Pas en dépouillant la fourmi au profit de la cigale, quand la cigale n’a aucune intention de s’amender et pense même avoir un droit socialiste divin sur la richesse des autres.
    .
    La culture allemande est égocentrique, voire egoïste.
    Pour un allemand, C’EST CELUI QUI EST LE PLUS EFFICACE A RAISON.
    Prouvez-moi que j’ai tort avant que je ne change d’avis.
    (Même si cela conduit à me prendre des milliers de tonnes de bombes sur la gueule.)
    .
    Je ne dis pas que c’est la bonne attitude, ni que cela amène à un art de vivre harmonieux, mais c’est comme cela.
    .
    Le pays n’est pas parfait.
    .
    Ce n’est pas par hasard si le pays est mercantiliste.
    Il donne facilement des leçons de rigueur à la cigale, tout lui vendant en même temps des cours de chant.
    .

    Mais ce n’est pas une question de domination.
    .
    En quoi dépendre à 40% de la Russie pour son énergie est-il une alliance entre « dominants »?
    La réalité est que la Russie tient l’Allemagne par une couille.
    L’énorme avantage de l’Allemagne est qu’elle a encore beaucoup de charbon s’il fallait dé-serrer l’étau.
    .

    Pourquoi les allemands noyautent-ils actuellement les instances européennes?
    Parce qu’ils en ont marre des latins inefficaces et qui font n’importe quoi avec leurs finances étatiques, la gestion de la COVID, etc.
    Parce que cela a abouti au Brexit.
    Et demain à la dissolution de la zone et à l’explosion de l’Euro.
    .
    Ils estiment qu’il y a encore une chance pour sauver le bousin.
    Dans leur propre intérêt, qui est en l’occurrence aligné sur celui des autres pays européens.
    .
    Les dirigeants allemands veulent une Europe fédérale. Ils ne croient plus en un autre modèle.
    .
    Soit ils arrivent à imposer leur efficacité au reste de l’Europe et tout le monde sortira par le haut.
    Soit l’UE et l’Euro exploseront en vol. Et alors il vaut mieux être aux commandes pour mieux quitter le navire !
    .
    Pourquoi croyez-vous que les allemands ont fait une telle volte-face sur les eurobonds?
    Pas pour faire plaisir aux latins.
    Simplement pour « stuffer » la BCE de la dette pourrie qu’ils détiennent sur les pays du Sud.
    Si l’Euro doit exploser, c’est la BCE qui portera les dettes pourries. Et l’Euro fera pschitt en dehors des frontières.
    .
    Quant à la transition écologique, les latins savent très bien se tirer une balle dans le pied tous seuls, avec des utopies déconnectées de la réalité.
    Pas besoin d’y mêler les allemands.
    .
    Les allemands sont contre le nucléaire depuis 45 ans. Rien de nouveau.
    « Atomkraft. Nein Danke!  »
    .
    Three Mile Island.
    Chernobyl où l’Europe a été à quelques jours de devenir un continent inhabitable pour les siècles à venir.
    Fukushima avec une superficie équivalente à un département français fortement irradié.
    D’autre accidents secrets en Russie, mais dont Gorbatchev a reconnu publiquement l’existence.
    L’EPR que l’on arrive pas à construire depuis 15 ans, tant c’est complexe industriellement et qui a coulé AREVA et maintenant EDF.
    On peut quand même se poser les poser les bonnes questions, sur cette technologie dont on nous vante des probabilités d’accident théoriquement en millionièmes !
    .
    L’Allemagne exporter son électricité?
    Pour rappel, le prix du kWh est deux fois plus cher en Allemagne qu’en France qui a le nucléaire !
    .
    L’Allemagne racheter les producteurs latins.
    Oui, pourquoi s’en priver quand ils ont tout fait pour ne plus rien valoir…
    .
    .
    Désolé, mais l’analyse montre une méconnaissance fondamentale de l’Allemagne.

    Répondre
    • Robert

      10 juin 2021

      L’ analyse se place « côté français ». Votre point de vue se place « côté allemand ».
      Qui a raison, qui a tort ? Aucun des deux totalement.
      Les allemands jouent effectivement « perso », et leurs partenaires ( ?) européens, la France entre autres, ne jouent pas dans la même cour, au même niveau…
      Faut-il s’étonner du résultat ?…

    • Gilbert

      12 août 2021

      Je vous bien croire que vous ayez tout compris de la culture allemande et de la mentalité de ses dirigeants (et pas seulement « actuelle » d’ailleurs, car ça fait un bout de temps que ça dure…), car votre long développement montre que vous avez bien senti que tout se résume en somme à leur goût de la puissance et du leadership, et leur envie de passer devant les autres.
      Vous vous trompez néanmoins sur l’essentiel : si, il y a une volonté géopolitique de l’Allemagne !
      L’Allemagne n’a plus la puissance militaire parce qu’elle n’en a plus besoin. Elle n’a pas « l’ultima ratio » mais s’emploie sans arrêt à contester le nucléaire militaire français, et elle y arrive !
      Elle n’a pas la démographie mais c’est sans conséquences non plus,
      Elle est au contraire très cohérente culturellement, parvenant à imposer un découpage régional dans l’Europe entière, au motif de particularités locales et linguistiques – mais en prenant bien soin de pouvoir rester à l’écart en déclarant que chez elle il n’y a pas de disparités linguistiques ; les jeunes Turcs ne pèsent évidemment rien là-dedans,
      Le pays a été ruiné – une seule fois – en 1945 mais s’est tellement bien rétabli que les Allemands en ont apparemment tiré comme seule conclusion qu’on peut toujours s’en remettre (« On a travaillé » disent-ils tous, c’est le fameux « deutsche Wunder » qui efface et referme toutes les plaies, du coup plus aucune maladie n’est mortelle…

      Vous devriez lire le bouquin qu’a publié Arnulf Bahring dans les années 90 : « Deutschland was nun ? ».
      Une phrase que je ne risquais pas de louper et que je ne suis pas prêt d’oublier résume tout le bouquin : « On va pouvoir faire à l’Est ce qu’on n’a pas réussi à faire avec deux cents divisions ».

  • Jacques Daniel

    3 juin 2021

    Ça m’intéresserait quand même de savoir pourquoi mes commentaires sont censurés alors qu’ils ne contiennent pas d’insulte, de propos offensant, ni même critiques vis-à-vis de l’article…

    Répondre
  • Jacques Daniel

    3 juin 2021

    Excellent article. Je suis toujours surpris de voir que l’Allemagne reste un modèle pour nos élites. Dans un monde où l’Europe ne pèsera démographiquement plus grand chose et ou la préservation des ressources et de l’énergie va être une question centrale comment considérer que ce pays à de l’avenir? Avec une démographie catastrophique, avec une dépendance à la fabrication de voitures qui font 2 tonnes, avec des choix énergétiques désastreux, avec une agriculture low cost qui donne des produits de mauvaises qualité… tout ça en ayant des centaines de milliards de créances sur des pays qui ne les rembourseront pas.
    On ferait mieux de s’inspirer des suisses si on veut regarder du côté de pays avec des avantages compétitifs basés sur la qualité.

    Répondre
  • ange et démon

    3 juin 2021

    je suis d’accord avec vous sur le constat qu’actuellement l’Allemagne domine l’UE; ( d’accord sauf à ce qui concerne la réunification)
    mais est-ce la faute de l’Allemagne? pourquoi les gouvernements successifs de la France se sont soumises ?
    est-ce l’Allemagne ou les Hommes de Davos/Bilderberg qui sont les véritables maîtres?
    sans le déséquilibré financier entre les pays cigales et les pays fourmis, le problème n’existerait probablement pas; alors pourquoi les gouvernements de la France ont détruit l’économie Française pour être dans cet état de déséquilibre?
    c’est un peu facile d’accuser l’Allemagne , non ?

    Répondre
  • Philippe

    3 juin 2021

    L’ Allemagne s’est bien gardé D’ADOPTER UNE MONNAIE UNIQUE: LES DETTES SONT LA RESPONSABILITE DE CHAQUE ETAT DE L’U.E ET SUREMENT PAS DE LA COLLECTIVITE . L’EURO RECOUVRE DES MONNAIES NATIONALES SOUS UN SEUL VOCABLE . MAIS L’UNION MONETAIRE NE VA PAS PLUS LOIN QUE CE VOCABLE . L’ EURO N’ETEINDRA JAMAIS LES DETTES ENTRE ETATS MEMBRES .IL EXISTE DONC AU SEIN DU MECANISME DES SOLDES DITS TARGETS OU ‘ITALIE, LA FRANCE AFFICHENT DES DEFICITS CROISSANTS ET L’ALLEMAGNE DES SOLDES CREDITEURS PERMANENTS . MARIO DRAGHI A CONFIRME QUE LE PAYS QUI QUITTERAIT L’ EURO DEVRA REMBOURSER SON SOLDE DEFICITAIRE . IL EXISTE DONC UN FONDS DE COMPENSATION AU SEIN DE L’UNION MONETAIRE CE QUI EST L’AVEU QUE L’EURO EST UNE FICTION . LA FRANCE A ETE DECHUE AU SEIN DU COUPLE FRANCO-ALLEMAND ET APRES LE BREXIT IL NE RESTE PLUS PERSONNE DE SOLIDE AVEC QUI FAIRE EQUIPE . AGONIE SANS FIN OU FIN DE L’AGONIE ?

    Répondre
    • Cheunbaba

      3 juin 2021

      Ce mécanisme que vous décrivez, semble plutôt renforcer le rôle de l’euro comme monnaie allemande : nous ne pouvons en sortir sans nous prendre une claque dans la figure. Donc, en plus de favoriser son économie, l’euro permet à l’Allemagne de contrôler nos décisions financières, donc de nous contrôler. Il paraîtrait d’ailleurs que les Chinois rachèteraient de la dette française. Nous sommes donc en train de nous vendre au plus offrant car nous sommes incapables de renouveler notre personnel politique. Nous nous prostituons plus exactement, et notre mac, ce serai l’Allemagne, ou la Chine dans un avenir proche. Ce sont les USA en ce moment.

    • Philippe

      4 juin 2021

      A Cheunbaba : L’Union Monétaire ( qui est un concubinage avec règime de séparation des biens , sans union future ) reproduit le protectorat monétaire nazi sur la France entre 1940-45 . C’ était le plan Schlotterer-Shacht ; Par les clauses de l’armistice de 1940 , la France était pillée et le taux de change était de 25 FF pour un ReichMark. En principe les excédents allemands auraient pu etre rendus a la France , mais cette illusion était démentie par la menace d’occupation complète ( mise en application en novembre 1942 ) . C’est toujours un mécanisme d’oppression monétaire qui régne depuis 2002 avec la nuance que l’on produit trop cher en France , en Italie , en Espagne etc..sans pouvoir dévaluer puisque l’Allemagne produit moins cher ( rigueur budgétaire – fonction publique de taille normale 11% de la population active contre 25% en France – marché intérieur plus vaste donc économies d’échelle et domination sur l’europe centrale ) . Donc les excédents étatiques et commerciaux sont permanents en Allemagne ( soldes Targets positifs ) et les déficits de ces 2 chapitres augmentent toujours plus dans le reste de l’europe dite du Sud ( France inclue ) avec les désastres induits de la dette exponentielle – du chomage – de la désindustrialisation . Les seuls qui osent effleurer le sujet sont MLP ( elle y a renoncé faute de maitriser l’argument ) et Asselineau ( mis sur la touche ) . L’article 50 permet en principe de quitter l’euro mais les politiques se taisent et font l’autruche qui cache sa tete dans le sable .

  • Gerard SAVRY

    3 juin 2021

    on reste en europe, mais par des referendum ciblés on casse ce qui est malsain pour la france, rien n’arrete le peuple souverain

    Répondre
  • Xavier DENOEL

    3 juin 2021

    Merci pour cet article. Très éclairant. De Gaulle avait tout compris à propos de l’Allemagne. Qu’on le veuille ou non, il y a, chez les allemands, une puissance alliée à un pragmatisme et une rigueur qui manque à la France. Le Brexit donne effectivement à l’Allemagne le moyen de se déployer complètement. Angela Merkel est une stratège hors paire. En plaçant une allemande à la tête de la Commission, l’Allemagne peut influencer la direction des fonds européens. Très habilement, Merkel a laissé à une française la tête de la BCE. Ce n’est pas au niveau de la BCE que l’avenir va se jouer mais au niveau de l’orientation des flux monétaires. Si l’Allemagne parvient à nouer une relation constructive avec la Russie, en faisant fi des pressions américaines, plus aucun état européen ne sera en mesure de lui faire obstacle. D’un certain point vue, suite à la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne a beaucoup muri. Elle a gagné une maturité et une expérience qui lui appartient maintenant d’exercer. A condition qu’elle puisse maintenant oser reconnaître sa propre puissance en écartant ses doutes et ses peurs du passé. A suivre ….

    Répondre
  • Jerome

    3 juin 2021

    Une analyse en partie juste, notamment sur le capitalisme de connivence malheureusement pas uniquement propre à l’Allemagne, mais faussée par un anti-germanisme latent dans le discours employé. Le prisme historique de l’analyse peut paraître judicieux mais fait fi de la réalité actuelle de ce pays, tiraillé entre ses propres doutes et tensions internes. Une méconnaissance de l’Allemagne probablement due à une approche trop académique et géopolitique du sujet, certes louable mais éloignée de la réalité.

    Répondre
  • ange et démon

    3 juin 2021

    je suis d’accord avec vous sur le constat qu’actuellement l’Allemagne domine l’UE; ( d’accord sauf à ce qui concerne la réunification)
    mais est-ce la faute de l’Allemagne? pourquoi les gouvernements successifs de la France se sont soumises ?
    est-ce l’Allemagne ou les Hommes de Davos/Bilderberg qui sont les véritables maîtres?
    sans le déséquilibré financier entre les pays cigales et les pays fourmis, le problème n’existerait probablement pas; alors pourquoi les gouvernements de la France ont détruit l’économie Française pour être dans cet état de déséquilibre?
    c’est un peu facile d’accuser l’Allemagne , non ?

    Répondre
  • Jacques Peter

    3 juin 2021

    La France a un avantage compétitif sur l’Allemagne avec le nucléaire. Il faut donc renforcer le nucléaire et construire de nouvelles centrales, au lieu de les fermer.

    Répondre
    • Oumar MOULAYE

      4 juin 2021

      Bien vu. Le nucléaire a toujours été un atout majeur pour la France, l’abandonner, c’est aller droit au désastre. Et ce ne sont pas les écolos, cette secte apocalyptique qui l’aideront à se relever.

  • Shell

    3 juin 2021

    Très bonne analyse géopolitique allié à une très bonne synthèse. Pensez-vous que l’Allemagne cherche à prendre aussi le contrôle sur la structure étatique italienne ? Il est aussi inquiétant de voir que l’Allemagne possède une grande partie des médias Polonais. Qu’elle peut avoir une grande influence sur l’Italie via Draghi. Et des autres pays par la BCE et Goldman Sach qui a beaucoup de lien avec la politique Européenne (Goldman Sach est une institution fondé par des Allemands). Pensez-vous que l’Allemagne arrivera à ses fins ?

    Répondre
    • ange et demon

      6 juin 2021

      l’Allemagne ne veut pas dominer pour dominer;
      mais dans la vraie vie il y a une chose qui est certain: celui qui a la bourse, commande!
      donc à la France de changer pour avoir sa bourse bien garnie; avec les socialos qui nous gouvernent depuis Giscard, c’est pas possible

    • Gilbert

      12 août 2021

      L’Allemagne arrivera à ses fins si nous ne nous opposons pas à elle en dénonçant ce contrat de dupes qu’a été « le couple franco-allemand » et si nous restons dans l’Europe.
      La France s’est défaite pour l’Europe, et ce faisant elle a refait l’Allemagne.
      La France ne pourra survivre qu’en sortant de l’Europe allemande. Car c’est désormais de notre survie qu’il est question !

  • Roger

    3 juin 2021

    Une nouvelle fois merci pour cet article très éclairant. Je note aussi qu’une fois sortie de la posture convenue de salon « les anglais sont nos ennemis héréditaires »…, ils ont plutôt été nos meilleurs alliés depuis la fin des guerres napoléoniennes. J’ai beaucoup entendu sur le supposé bluff des britanniques avec leur programme Tempest. En attendant et tranquillement, les Suédois et Italiens ont rejoint ce programme, alors que du côté SCAF on s’est laissé dicter des exigences allemandes pour placer leurs sous-traitants qui pour certains sont à l’origine de la catastrophe économique du M400 (MTU). Si aux prochaines élections, les verts allemands gagnent ou se retrouvent en position de force, je ne donne pas cher du programme SCAF.

    Répondre
  • Thierry Balet

    3 juin 2021

    La France se veux tellement « Européenne » qu’elle en a oubliée d’être avant tout française, exactement le contraire de l’Allemagne……
    Merci pour cet excellent article.

    Répondre

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