9 avril, 2014

Charles Maurras ? Qui se souvient de Charles Maurras

 

 

NDLR: le rouge et le noir, gazette catholique que nous apprécions  beaucoup par ailleurs, lance une conférence sur Charles Maurras. L’occasion de  re-publier ce papier (2006), ne serait-ce que pour nourrir le feu de la controverse.

 
A dire vrai je me souvenais vaguement d’en avoir entendu parler lors d’un cours sur les idées politiques, il y a bien longtemps, à Toulouse, au début des années 60. Apparemment, il avait eu une grande influence sur la droite « « nationaliste  » de la fin du 19ème siècle jusqu’à 1945 avec son journal « l’Action Française », avait mal tourné pendant la guerre, avait été frappé d’indignité nationale à la libération et chassé de l’Académie Française, qui avait cependant refusé de lui élire un successeur..

Bref, une solide connaissance de salon ou de dîner mondain.

Et puis, cet été, j’ai été invité pendant une période très, très pluvieuse dans une de ces vieilles maisons de la province française où le temps est resté immobile …Et dans cette maison, oh bonheur, une merveilleuse bibliothèque, où le denier livre acheté datait de 1950… et dans cette bibliothèque, la collection complète et reliée de l’Action Française, dans laquelle je me plongeai avec une curiosité décuplée par le manque de soleil.
Quelle ne fut pas ma stupéfaction ! D’un seul coup, tout s’éclairait ! En fait, nul ne devrait chercher à expliquer la France d’aujourd’hui sans faire référence à Charles Maurras !

La pensée de Charles Maurras est en effet totalement dominante à tous les échelons du corps politique, diplomatique et médiatique en France, ce qui constitue enfin une explication rationnelle à nos malheurs actuels.

Cette pensée s’articulait autour de quelques postulats très forts, que je vais rappeler en quelques lignes pour ceux qui comme moi, ne connaissaient pas Maurras.

Le cœur du système, c’est bien entendu la haine. 

-Haine du capitalisme,

-Haine de l’individualisme,

-Haine de la démocratie représentative, tels sont les points d’ancrage de cette pensée.

Toute haine a besoin de boucs émissaires pour s’y fixer. Dans le cas de Maurras, ils étaient tout trouvés : le monde anglo-saxon (Angleterre – Etats-Unis) et les marchés financiers tombés (d’après lui) sous le contrôle des Juifs, qui bien entendu représentaient la deuxième grande menace.

De ces haines coulent un certain nombre de principes d’action.

* Dans une discussion avec un adversaire intellectuel ou politique, le but n’est pas d’apprendre de la discussion par un débat « socratique », mais de détruire l’adversaire dont on sait dès le départ que c’est un salaud et un mauvais français.

* Une distinction est faite entre la « légalité », notion parfaitement compréhensible et opérationnelle et la « légitimité » , idée purement subjective, non démocratique et non vérifiable (la légitimité est d’ordinaire de droit Divin, ou l’apanage exclusif de l’homme providentiel)

* De ce fait le recours à la violence est parfaitement compréhensible (les troupes de choc de l’Action Française, les camelots du Roi, se déplaçaient avec des cannes plombées, pour taper sur ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux).

Mais revenons au temps présent, car le but de ce petit article n’est pas d’expliquer la pensée de Maurras mais de montrer à quel point elle explique la France d’aujourd’hui.

Commençons par le plus évident : la haine du monde Anglo-Saxon. La dessus J.F Revel à tout dit et fort bien et il n’est pas nécessaire de rajouter quoi que ce soit.

* Continuons par l’anti-sémitisme, cette maladie de l’esprit. Dans l’imaginaire collectif, les « Juifs », responsables (chez Maurras) de tous les malheurs de la France et éternels apatrides, ont été remplacés par les « Israéliens », responsables de tous les malheurs du moyen-orient (et donc potentiellement de la France) et à qui on en veut curieusement aujourd’hui de ne plus être apatrides. Le feu vert pour cette résurgence fut donné par un fidèle lecteur de Maurras, de Gaulle lors d’une conférence de presse ou il caractérisa les Israéliens comme… « petit peuple sûr et lui et dominateur ». Cette remarque fut le signal qu’il était permis de redevenir antisémite, comme l’avait très bien compris Raymond Aron à l’époque.

Je ne compte plus les dîners en ville ou de grands esprits (de gauche ou de droite) m’ont expliqué que je ne comprenais rien, qu’Israël ne tenait que grâce au soutien des USA, eux-mêmes tenus par le « lobby juif » aux Etats-Unis et que l’administration actuelle aux USA ne mène la politique actuelle que pour plaire à la minorité Juive fort influente dans la presse et à Wall-Street

. Les deux arguments, contrôle de la démocratie par une minorité (Juive) et influence des marchés sur la politique (dictature des marchés financiers), sont purement Maurassiens. (Tous les deux idiots, puisque 80 % des Juifs aux USA votent démocrate, et que le système financier outre atlantique est totalement décentralisé et réside de moins en moins à New York). Cependant, tous ceux qui étaient à la fois anti-américains (Israël, porte avions des USA au Moyen-Orient), contre la démocratie (Israël, seule démocratie au Moyen-Orient) et contre l’économie de marché (Israël à elle toute seule exporte plus que tous les pays arabes réunis, hors pétrole) purent réunir dans un seul bouc émissaire leur antisémitisme, leur anti-capitalisme et leur haine de la démocratie, et comme c’étaient souvent les mêmes, le résultat fut celui que l’on voit tous les jours…c’est-à-dire un retour en masse de l’antisémitisme sous de nouveaux oripeaux…Fort naturellement, à la suite de trente ans de propagande ininterrompue, pour 70 % des français, le pays le plus dangereux pour la paix mondiale est …Israël (comme la Tchécoslovaquie en 1938 ?).

Dans le système politique, nous avons assistée à une délégitimation totale de la représentativité des élus, au profit d’abord du Monarque- élu et intouchable (constitution de la Vème), ensuite des légistes (la technocratie) et plus récemment des organisations remplies de non élus mais censées être «légitimes » (altermondialistes, écologistes, représentants de religions liberticides etc). Comme chacun le sait, l’élection (comme le marché d’ailleurs), n’assurent pas une bonne représentation de l’intérêt général. Comme chacun le sait encore, le Roi, entouré de ses bonnes corporations et de ses légistes a toujours été la meilleure solution aux problèmes de la France. Encore une fois, voila une évolution qui aurait ravi Maurras …
 En économie, rien ne nous a été épargné. Pour commencer, nous avons eu droit à une avancée en masse du protectionnisme. L’exception culturelle française, le refus de la « globalisation », la politique industrielle du champion national, le« patriotisme économique» ne sont que des mots pour protéger des médiocres en se servant de la puissance de l’Etat.

Ensuite, nous avons eu une montée en masse des corporatismes (un exemple : la politique agricole commune) et de monopoles publics inefficaces dissimulant leurs recherches éperdues de rentes protégées sous le nom de « services publics ». Enfin, nous avons eu la reconnaissance tant recherchée par Maurras des corporations, sous le nom oh combien révélateur de « syndicats représentatifs » représentatifs sans aucun doute comme certaines démocraties étaient populaires il y a peu… (il n’y a même pas 10 % de salaries qui soient syndiqués) ….

Dans le monde des idées, la débâcle est là aussi totale, entérinée par les succès du Monde Diplomatique, de Courrier International ou d’Alternatives Economiques. Quand on voit que Bernard Marris et Viviane Forrester ont remplacé Raymond Aron, Sauvy et Fourastié comme phares de la pensée, on mesure l’étendue du déclin. De ce fait le Maurrassisme triomphe partout : primauté à l’intuition, montée de la pensée magique, appel aux communautarismes, refus de la science, retour à la nature, écologie (la terre ne ment pas, disait Maurras), refus du progrès technique, de l’industrie, utilisation de la violence (légitime, bien entendu !) dans les conflits sociaux ou dans les disputes telles celles perpétrées par José Bové aidés par des élus détruisant des cultures transgéniques, principe dit de précaution, digne de l’inquisition, introduit dans la constitution et stérilisateur de toute recherche nouvelle (nul doute que Pasteur ou Marie Curie auraient du être interdit d’expérimentation…) etc…

Mais restons en là, le lecteur aura compris, du moins nous l’espérons…

Un dernier détail reste cependant à préciser.
Le fait que la plupart de ceux qui revendiquent ces idées se disent « de gauche » aujourd’hui ne changent strictement rien à notre démonstration. Ils sont de gauche comme Castro est de gauche.
Il existe cependant une différence essentielle entre eux et Maurras.

Maurras écrivait dans un français merveilleux, et il avait une énorme culture classique.
Quand il ferraillait avec ses adversaires, on avait vraiment l’impression de contempler un escrimeur, et même si on détestait les idées, on ne pouvait s’empêcher de sourire.
Eux, ils n’écrivent pas avec une épée, mais avec des tromblons.
Et de culture, ils n’en ont point, sauf la pauvre vulgate marxiste qui en tient lieu à notre époque.

La conclusion s’impose hélas, d’elle-même : en France, la loi de Gresham marche fort bien, les mauvaises idées chassent les bonnes, et même dans l’expression des idées idiotes, nous sommes en plein déclin…

 

 

Charles Gave

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

67 Commentaires

Répondre à Fred

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • jfakar

    19 août 2014

    Cher Charles,
    A propos de Maurras,connais-tu cette citation d’Anatole France dans « l’Anneau d’ améthiste », vers 1900 ?
    Il commente la défaite de l’Espagne dans sa guerre avec les USA lors de la révolte de Cuba pour son indépendance. A la suite d’un incident naval, la flotte US avait détruit (en un quart d’heure) la flotte vétuste de l’Espagne. Et…. « dans les nobles salons du Fg St Germain, on déplorait la destruction des beaux vaisseaux espagnols, bénis par la pape, et coulés par ces marchands de cochons et de machines à coudre ».
    Le mépris des intellectuels français, catholiques ou marxistes, droite ou gauche, envers les « anglo-saxons » ( mot inconnu en langue anglaise), et surtout leur culture de liberté, n’est pas nouveau.
    Bien amicalement. J F Akar

    Répondre
  • Robert Marchenoir

    8 août 2014

    Cela étant, je reviens sur l’article lui-même, tout à fait brillant. La thèse du triomphe de Charles Maurras est très séduisante. Sachant que les idées incriminées ne se retrouvent pas seulement à gauche, mais aussi à l’extrême-droite, et à droite tout court.

    La nouvelle extrême-droite, représentée par le Front national de Marine le Pen, illustre tout à fait le maurrassisme tel que décrit ici. Certes, le FN a récusé l’antisémitisme, et cette conversion semble sincère, mais, à l’instar de Charles Gave, je suis surpris par l’étendue (le renouveau ?) de l’antisémitisme dans les couches populaires, tel qu’on peut le mesurer au travers d’Internet (je ne suis pas compétent pour prendre la température des zélits qui dînent en ville).

    L’axe haine du capitalisme + haine des « Anglo-saxons » + haine de la démocratie + culte de la force (voire de la dictature) + antisémitisme (plus, bien entendu, haine du libéralisme qui résume le tout) constitue en effet un fond idéologique cohérent qui anime les mouvements protestataires de droite comme de gauche.

    C’est très frappant sur un site comme Fdesouche, qui est « raciste » selon la vulgate politiquement correcte (c’est à dire, en fait, opposé à l’immigration de masse et réticent aux mélanges forcés des races), mais qui publie en l’approuvant un article issu d’un média gauchiste américain, édité par un couple mixte, qui accuse les Etats-Unis de « racisme » sous prétexte qu’il y aurait davantage de Noirs en prison qu’il n’y en avait en esclavage. Le tout sans faire la moindre allusion à la raison pour laquelle ces Noirs se trouvent en prison, comme s’ils avaient été raflés dans la rue par simple « racisme », comme s’ils n’avaient pas commis de graves crimes et délits pour s’y trouver.

    Comment expliquer que Fdesouche, qui s’oppose vigoureusement à l’immigration noire (entre autres) en France, avec notamment pour argument la sur-criminalité des immigrés et leur sur-représentation en prison, trouve soudain scandaleux et « raciste » qu’il y ait beaucoup de Noirs dans les prisons américaines ?

    Eh bien, parce que l’anti-américanisme et l’anti-capitalisme priment la défense de la civilisation occidentale issue de la race blanche.

    On peut expliquer de la même manière le stupéfiant soutien de l’extrême-droite française à Vladimir Poutine. Comment se fait-il que des gens qui ne perdent pas une occasion de manifester leur nationalisme, lorsqu’il s’agit de défendre la France, s’essuient les pieds à ce point sur le nationalisme des Ukrainiens qui tentent de défendre leur souveraineté face à l’impérialisme de Poutine ?

    Eh bien, parce que l’anti-américanisme, le culte de l’homme fort et même l’antisémitisme priment sur le principe patriotique, qui voudrait que des Français, défendant leur souveraineté mise en danger par l’immigration ou par Bruxelles, approuvent les Ukrainiens quand ils défendent leur propre liberté face à Moscou.

    L’antisémitisme étant ici une raison totalement irrationnelle de s’opposer à la « junte de Kiev », puisqu’elle est elle-même accusée de « nazisme » par la propagande de Poutine — mais l’important est que ces gens soient persuadés qu’il existe un complot américano-sioniste contre la Russie.

    Ca ne les gêne pas du tout de soutenir simultanément deux thèses contradictoires. Ils sont parfaitement capables de dire dans la même phrase que le gouvernement ukrainien est composé de nazis, et que ce sont les Juifs qui tirent les ficelles à Kiev. On est dans la pensée magique, pas dans le rationnel. D’ailleurs, vous en trouverez pas mal qui vont jusqu’à présenter explicitement le rationalisme comme un gros mot.

    Répondre
    • Mosanus

      20 mai 2019

      Si FDS a publié cet article, ce n’est nullement par anti-américanisme, mais pour faire apparaître que la délinquance noire était bien plus importante que la blanche

  • Homo-Orcus

    8 août 2014

    Léon Bérard justifiant son vote en faveur de Charles Maurras à l’Académie française :
    « Bien sûr, j’ai voté pour lui ; on n’a pas si souvent la chance de voter contre la République, contre le roi et contre le pape, contre les trois à la fois en même temps. »

    Répondre
  • BA

    14 avril 2014

    En tout, 197 nations sont représentées à l’Organisation des Nations Unies.

    Que voyons-nous en observant ces 197 nations ?

    179 nations gardent précieusement le contrôle de leur monnaie nationale.

    Et seulement 18 nations ont détruit leur monnaie nationale pour créer une monnaie unique : l’euro.

    C’était vraiment une expérience de tarés : 18 nations détruisent leur monnaie nationale pour créer une monnaie unique.

    Aujourd’hui, nous pouvons constater quel est le résultat de cette expérience de tarés : un désastre.

    Le retour aux 18 monnaies nationales sera simplement la fin d’une expérience de tarés.

    Le retour aux 18 monnaies nationales sera simplement le retour à ce qui se fait partout ailleurs, sur tous les autres continents, dans les 179 autres nations.

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2014/04/11/euro-bernard-maris-ny-croit-plus/

    Répondre
    • Nicolas

      14 avril 2014

      Ah, si  » Bernard Maris » n’y croit plus, alors..

      :0)

  • BA

    14 avril 2014

    Après leurs sévères bisbilles des municipales, le Parti de Gauche et le PCF viennent de se rabibocher pour présenter une liste commune du Front de gauche aux prochaines européennes. Et déjà, un bébé est né de cette réconciliation, sous forme de manifeste commun : « Rompre et refonder l’Europe ».

    Le document, long de 15 pages, commence par un exposé assez convenu, mais plutôt juste de la situation actuelle. Oui, bien sûr, l’Union européenne est en crise, une crise « à la fois sociale et écologique », « austéritaire » en diable, sous férule du « capitalisme néolibéral financiarisé » via des instances technocratiques qui sont une négation de la démocratie. Ok, ok.

    Mais la partie programmatique du document laisse sur sa faim, tant la phraséologie, surabondante, ne parvient pas à masquer la faiblesse de la stratégie annoncée.

    1. Les solutions proposées relèvent toutes de la politique nationale

    Le Parlement européen occupe finalement peu de place dans le manifeste. Pour cause, les rédacteurs constatent eux-mêmes que « désobéir et rompre avec les traités » ne peut se faire ni au sein de l’enceinte de Strasbourg, ni via des institutions européennes qui imposent une unanimité des pays membres pour voir adopter la moindre solution :

    « L’élargissement à 28 États membres rend quasiment impossible la modification des traités qui requiert l’unanimité des pays membres. Un seul pays pourrait bloquer tout progrès social ou écologique. »

    Les solutions proposées, qui tiennent de la seule désobéissance, renvoient donc toutes, par constat d’impuissance, au domaine national, soit dans le cadre des institutions politiques de l’État, soit par la mobilisation citoyenne. Avec juste le vague espoir d’une généralisation de la colère à d’autres populations de l’UE.

    2. Une incompréhensible soumission à la monnaie unique

    Plus inquiétante est la soumission avouée à la monnaie unique européenne, en des termes étonnamment identiques à ceux régulièrement employés par la Troïka (BCE, Commission, FMI) pour faire peur, ou par la coalition de fait des deux groupes parlementaires jusque là majoritaires, le PPE (Parti populaire européen, droite) et le PSE (Parti socialiste européen). Qu’on en juge :

    « Certains prônent la sortie de l’euro et la mise en oeuvre de politiques de dévaluation compétitive. Ce projet est économiquement hasardeux. Il alourdirait l’encours de la dette publique, renchérirait les importations, ce qui pèserait sur le niveau de vie de la population, et ouvrirait la porte à la spéculation sur la nouvelle monnaie. »

    Il est étonnant que les rédacteurs de gauche de ce manifeste ne tiennent pas plus compte des travaux effectués sur le sujet par des économistes et intellectuels tout autant de gauche qu’eux, comme Frédéric Lordon, Jacques Sapir, Emmanuel Todd, ou même encore, tout récemment, le très rose pâle Bernard Maris :

    « Je vire ma cuti. J’ai voté oui à Maastricht, oui au traité constitutionnel. Aujourd’hui, je pense qu’il faut quitter la zone euro » (Bernard Maris, Charlie-Hebdo, 9 avril 2014, p. 6).

    Si l’on rajoute à cela une position assez flottante sur la question de la dette que les intéressés proclament tantôt avoir les moyens de rembourser, tantôt vouloir renégocier parce qu’insoutenable, il n’est pas sûr que ce manifeste plus incantatoire que convaincu et convaincant soit de nature à séduire le flot grandissant des eurosceptiques à pulsions abstentionnistes.

    http://yetiblog.org/index.php?post/europeennes-et-front-de-gauche-%3A-la-fausse-piste-de-la-d%C3%A9sob%C3%A9issance-participative

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    13 avril 2014

    Il n’est pas pertinent de voir l’antisémitisme d’aujourd’hui comme la poursuite de l’antisémitisme d’hier. Celui-ci visait un peuple désarmé, accusé du pire bien qu’innocent, il a conduit au génocide. Le peuple juif tel qu’il existait n’existe plus. Parfait bouc émissaire, il a subi le sort des boucs émissaires. Désormais il y a un État juif, qui n’est pas plus innocent qu’un autre État. L’antisémitisme d’aujourd’hui est inséparable de l’antisionisme. Il n’a donc pas grand chose à voir avec son devancier, mais si le nom est le même.

    Répondre
  • kafka

    11 avril 2014

    Excellent article

    Vous auriez pu aussi ajouter à votre exposé, que les jeunes Maurassiens furent les premiers à entrer en résistance lors de l’occupation, et que les insultes antisémites fusées contre les juifs (évidemment) qui s’étaient joints aussi à la résistance à Londres autour de Gaules. D’ailleurs certain Maurassien disait à la population qu’ils ne se battaient pas pour les Juifs mais pour la patrie Française.
    Car Maurras en plus de haïr les Anglosaxons était Germanophobe, ce que l’on retrouve aussi aujourd’hui dans la bouche de nos politiques.
    Tous ces résistants de l’Action Française au lendemain de la Seconde Guerre sont soit devenus Gaullistes ou soit communistes…..
    Pour en savoir plus lisez l’excellent ouvrage de Simon Epstein : un paradoxe Français
    http://www.amazon.fr/paradoxe-fran%C3%A7ais-Antiracistes-Collaboration-antis%C3%A9mites/dp/2226179151

    Répondre
    • idlibertes

      11 avril 2014

      Merci.

      A regarder donc

    • Amellal Ibrahim

      11 avril 2014

      Maurras disait qu’il venait d’une génération qui avait l’habitude d’appeler son chien « Bismarck » …

      Pour redorer son blason, on peut rappeler qu’il a tout fait pour enrayer la menace nazie :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Maurras#Mise_en_garde_contre_l.27hitl.C3.A9risme

      A propos d’Hitler :

      « Nous avons devant nous une horde bestiale et, menant cette horde, l’individu qui en est la plus complète expression. Nous avons affaire à ce que l’Allemagne a de plus sauvagement barbare, c’est-à-dire une cupidité sans mesure et des ambitions que rien ne peut modérer »

      Maurras dénonce Hitler qu’il appelait le « chien enragé de l’Europe »292 car son idéologie est porteuse de barbarie ; il s’en prend à la presse qui « travaille à créer pour cette gloire de primate, un cercle de respect béant et d’inhibition ahurie à l’égard du dictateur walkyrien106. » Face à la barbarie nazie, Maurras écrit : « Ce ne peut être en vain que la France a été pendant des siècles la civilisatrice et l’institutrice du monde. Elle a le devoir de ne pas renoncer à ce rôle293. » Hitler prépare la « barbarisation méthodique » de l’Europe291.

      Sa critique du national-socialisme est aussi une critique implicite du totalitarisme. C’est la nation que Maurras défend et pas l’idolâtrie de son État : « un nationalisme n’est pas un nationalisme exagéré ni mal compris quand il exclut naturellement l’étatisme288 ». Il discerne dans le totalitarisme une usurpation de l’État sur la société : « Quand l’autorité de l’État est substituée à celle du foyer, à l’autorité domestique, quand elle usurpe les autorités qui président naturellement à la vie locale, quand elle envahit les régulateurs autonomes de la vie des métiers et des professions, quand l’État tue ou blesse, ou paralyse les fonctions provinciales indispensables à la vie et au bon ordre du pays, quand il se mêle des affaires de la conscience religieuse et qu’il empiète sur l’Église, alors ce débordement d’un État centralisé et centralisateur nous inspire une horreur véritable : nous ne concevons pas de pire ennemi289. »

      Maurras dénonce le trop d’Etat comme quoi les choses sont plus complexes qu’on ne le pense …

    • Duff

      13 avril 2014

      Simon Epstein illustre statistique à l’appui l’intuition de Léo Ferré : le socialisme est l’anti-chambre du fascisme. L’extraordinaire modernité de « la route de la servitude » d’Hayek découle directement du propos du livre : Refuser le marché comme moyen de sélection naturelle des bonnes pratiques humaines, croire qu’un nombre réduit d’esprits soit-disant éclairés peut décider mieux que le marché et enfin penser que l’usure découle de l’évaluation du risque lui même pourtant bricolé par l’état, voici toutes les conditions réunis pour établir un régime totalitaire et fondamentalement liberticide. En France, nous y sommes presque. Merci beaucoup pour cet excellent billet qui remet les enjeux actuels sur le devant de la scène ce qui est à comparer aux remous diaboliquement idiots actuels : Un fou comme Alain Soral ne fait que débiter les atrocités intellectuelles de Mauras. Ni plus ni moins. La gauche d’enferme dogmatiquement dans sa supériorité revendiquée et n’acceptera jamais l’idée que seules les idées de liberté et de responsabilité feront à nouveau croître l’économie française.

      Le fait que cet article ancien n’ai pas pris une ride est à comparer aux écrits d’Hayek ou de Von Mises qui ne donnaient pas à espérer du communisme. La France meurt, on cherche les coupables sans vouloir écouter ceux qui exposent clairement les causes.

      Merci de votre travail.

    • Amellal Ibrahim

      13 avril 2014

      Sur l’économie ou le reste ?

    • Fucius

      16 mai 2014

      Le socialisme a été l’antichambre du fascisme pour le socialiste éminent (directeur de l’organe du PS italien) que fut Benito Mussolini.

      Par marché, vous entendez (avec raison) l’absence de contrainte, par opposition à l’emploi de la contrainte – le pillage réciproque de Frédéric Bastiat.

      Lequel avait devancé l’école autrichienne, y compris La route de la servitude, et même Ayn Rand avant 1850, comme je le découvre à la lecture des Harmonies économiques (que je recommande chaudement).
      Toute la pensée libérale (libertarienne) y est !
      Une clairvoyance à peine croyable, bien avant tous les ravages du socialisme, nationaliste ou autre, Bastiat avait tout annoncé.

      Hélas cinquante ans après sa mort le socialisme imposait son école à la France, et employait cette mainmise pour le transformer radicalement.
      C’est ainsi que le pays de Frédéric Bastiat est devenu prisonnier du socialisme et condamné à la déchéance.

    • Bois

      21 avril 2014

      Oui, le paradoxe français est un livre éclairant sur la résistance et la collaboration,important à connaître.un autre livre illustre cela « Caracalla » de Cordier qui explicite l’itinéraire d’un maurrassien qui s’engage aux premiers jours de la résistance tout en étant (à 18 ans) antisémite.

  • vivelafrance

    11 avril 2014

    Vous avez raison.
    Mais il ne faut pas confondre une faute, une erreur avec une responsabilité.
    JP morgan avait commit une faute et a déjà payer je crois une amende entre 15 et 20 milliard de dollars (peut etre plus donc à voir sur internet) et une seconde en cours de plusieurs milliards aux banques Freddie mac et Fannie mae qui elles, par contre dispose je suppose du monopole de la violence légal et qui pourtant sont directement responsable de la crise des subprimes.
    Apparemment il n’y a que les banques américaines (surtout) qui payent pour toutes les erreurs qu’ont commises les autorités de contrôle et l’état fédérale américain et bien d’autres encore………
    Le conflit Israélo Palestinien avait été mal géré lors de la 2ème guerre mondiale par les pays développés (mandat britannique puis d’autres ont prit le relai).

    Répondre
    • vivelafrance

      11 avril 2014

      Je répondais à AMELLAL IBRAHIM

  • Robert Marchenoir

    11 avril 2014

    Analyse très convaincante, et qui explique bien l’étonnante résurgence de l’anti-sémitisme en France aujourd’hui.

    Une nuance toutefois. Vous dites que les Juifs américains votent démocrate à 80 %, ce qui réfuterait, si j’ai bien compris votre raisonnement, l’assertion de leur influence excessive sur la politique de leur pays. Sous-entendu : ils ne votent pas républicain, lesquels alternent régulièrement au pouvoir avec les démocrates, donc on ne peut pas parler d’un monopole juif sur la politique.

    Les Américains ont cet avantage qu’ils font des statistiques sur tout. On sait donc que les contributions financières au parti républicain comme au parti démocrate sont massivement issues de donateurs juifs, et ce de façon tout à fait disproportionnée par rapport à leur effectif dans la population.

    Ce pourcentage est plus élevé pour le parti démocrate que pour le parti républicain, mais il est extrêmement important dans les deux cas. Quand on connaît les sommes en jeu, il est impossible de rester angélique sur la question et de ne pas conclure à une influence politique consécutive.

    D’autre part, si les Juifs votent effectivement démocrate à 80 %, cela va à l’encontre de la thèse de leur assimilation, et montre au contraire qu’il y a bien un lobby juif qui défend des intérêts collectifs propres ; en particulier l’immigration de masse, le multiculturalisme et le politiquement correct (lequel a été inventé par une institution universitaire juive, l’Ecole de Francfort).

    Si ce n’était pas le cas, le vote juif se répartirait au prorata du vote américain en général.

    Répondre
  • anonyme

    11 avril 2014

    Avis mitigé vis à vis de ce papier qui tente pratiquement de faire passer Charles Maurras pour un homme de gauche.

    Car pour ce qui est des fins, il est tout sauf un défenseur de Joseph Proudhon et honnit l’égalité. C’est un pur produit de la droite réactionnaire, qui cherche à conformer la hiérarchie sociale à ce qu’il perçoit comme l’ordre naturel.

    Pour ce qui est des moyens, en revanche, très influencé par les courants positivistes, Maurras rejoint effectivement le culte de l’état que l’on retrouve dans la pensée socialiste. Toutefois, la présentation d’une telle filiation me semble incorrecte et il est plus pertinent de la placer dans la perspective classique de la droite colbertiste et, pour le vingtième siècle, du courant gaulliste. Les socialistes disposaient d’un bagage théorique suffisamment étoffé et antérieur pour ne pas en avoir à recourir à celui de l’un de leurs pires ennemis.

    Sur l’échec culturel du maurassisme, il se constate dès la Libération (et le CNR). Sans doute a-t-il eu pour principale nuisance d’empêcher l’émergence d’un véritable courant libéral en France, à l’époque où l’Etat n’était pas encore cette pieuvre tentaculaire et omnipotente. Peut-être est-ce d’ailleurs cet échec précoce qui explique l’abandon par De Gaulle de la culture au marxisme. Mais comme il s’agit de sa plus grande erreur, je penche plutôt pour la cécité.

    Cordialement.

    PS : l’antisémitisme de Maurras n’était pas exclusif, je vous renvoie à ses écrits sur « l’anti-France » et les « 4 états ». Dans ses écrits, les francs maçons tiennent sans doute une place de bouc émissaire aussi éminente que les premiers.

    Répondre
    • idlibertes

      11 avril 2014

      Cher Monsieur,

      Je ne crois pas que ce papier « tente » de faire passer autre chose que l’avis subjectif par définition ,face à un homme et ses conviction, de Charles Gave. L’impact de Maurras aura été l’idée d’une certaine consécration de la haine, placée presque au rang d’art grâce au superbe talent de Charles Maurras. Que le papier relève.

      Cdlt

      Idl

    • galt17

      28 mai 2014

      Je vous invite à lire les 2 républiques de philippe nemo.
      Il explique l’origine ,dans un chapire, de l’extrémemisme politique en france.
      Le résultat d’un schisme créant les extremes, l’un internationaliste à gauche et l’autre à droite, nationaliste.

  • Fred

    11 avril 2014

    à Marius
    merci d’avoir précisé
    je n’imagine pas une seconde de Gaulle versant dans l’antisémitisme ou antisionisme

    Répondre
    • anonyme

      11 avril 2014

      Tout dépend où vous (dé)placez le curseur…

      Chez Maurras, l’antisémitisme (et anti maçonnisme et anti protestantisme et anti étrangers, amusant que l’on les oublie, ceux-là !) est consubstantiel à sa conception intégrale du nationalisme.

      La remarque de De Gaulle ne parle pas de la place des juifs en France mais du comportement de l’Etat d’Israël, ce qui est, vous vous en doutez, tout à fait différent.

    • Marius

      11 avril 2014

      ça n’en reste pas moins ambigu. Son fils je crois a dit qu’il avait dit ça avec admiration, mais sur la vidéo, le ton qu’il emploie, est assez ambigu. Je pense qu’il avait une fascination/répulsion, comme ça arrive souvent.

    • Amellal Ibrahim

      11 avril 2014

      de Gaulle était antisémite comme quasiment tout le monde avant 1945, Voltaire, Balzac, Dostoievski, Céline, Dickens …

    • anonyme

      11 avril 2014

      Cette idée d’un antisémitisme « universel » avant 1945 est non seulement profondément simpliste mais fausse. Je suis curieux de savoir de qui vous tenez cette idée…

      De plus, il existe une différence fondamentale entre une saillie discutablement antisémite, et la construction d’une pensée par nature antisémite. Et même dans le cas de Maurras, la chose est plus complexe que chez Voltaire, l’antisémite bête et polémique par excellence.

    • Amellal Ibrahim

      11 avril 2014

      Chez la plupart des penseurs, écrivains, publicistes et autres, excepté chez les libéraux, l’idée d’un antisémitisme universel et vraie en grande partie du moins,

      Prenons les noms cités régulièrement sur le site, de Gaulle, Raymond Barre, Montesquieu, Churchill, Orwell, Soljenitsyne, Renan, Jesus-Christ, Napoléon ont tous prononcé une phrase antisémite ou complotiste mais on peut aussi citer Balzac, Hugo, Dostoïevski, Proudhon, Bernanonos, Bloy, Jouhandeau, Céline, Maurras, Barrès, Jaurrès, Bakounine, les frères Goncourt, Jules Verne, Zola, Voltaire, Maupassant, Michelet, Chateaubriand, Stendhal, Dumas, George Sand, André Gide, Sombart, Henry Ford, Goethe, Hegel, Kant, Heidegger, Schopenhauer, Wagner, Leibniz, Nietzsche d’où de Gaulle tira sa phrase :
       » De même le Juif : c’est finalement une espèce dominatrice, bien que très différente des anciennes races dominatrices qui n’avaient pas modifié leur environnement. » (Nietzsche dans « La Volonté de Puissance », été 1884, §. 47)
      on peut rajouter Kafka, Marx, Samuel Roth, Simone Weil, celle morte en 1943,

      Ben Gourion, lui revendique le fait qu’Israël fût l’agresseur :

      « Si j’étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre Dieu n’est pas le leur.
      Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ?
      David Ben-Gourion (le 1er Premier Ministre israélien) : Cité par Nahum Goldmann dans « le Paradoxe Juif », page 121

      « Ne nous cachons pas la vérité…. Politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y habitent, alors que nous venons nous y installer et de leur point de vue nous voulons les chasser de leur propre pays. Derrière le terrorisme (des Arabes) il y a un mouvement qui bien que primitif n’est pas dénué d’idéalisme et d’auto-sacrifice. »
      David Ben-Gourion : Cité page 91 du Triangle Fatidique de Chomsky qui est paru le livre de Simha Flapan « Le Sionisme et les Palestiniens » – page 141-2, citant un discours de 1938.

    • anonyme

      11 avril 2014

      Je vais être sec :

      Jésus Christ, antisémite. Merci, je n’étais pas au courant.

      Piocher une citation considérée comme antisémite et en déduire que l’auteur l’était n’est pas un procédé honnête. Vous citez, par exemple, Victor Hugo. Renseignez-vous un peu plus sur le personnage.

      Enfin, je ne vois pas l’intérêt de citer Ben Gourion, sans rapport avec la question.

    • idlibertes

      13 avril 2014

      A dire vrai, il est drôle d’entendre que l’on puisse être juif Et antisémite mais aprés tout pourquoi pas? On entend de tout ces jours si… Et oui, je ne crois pas Victor Hugo ait été antisémite. Enfin sur ces questions, il est vrai que le début du 20 eme a connu une période romantique autour du nationalisme comme Finki l’écrivait si bien dans l’identité malheureuse encore récemment au début de l’année. Pour autant, jetter le bébé avant l’eau du bain n’est pas admissible.

      On modére? Merci

    • Robert Marchenoir

      13 avril 2014

      idlibertes
      13 avril 2014 à 21 h 18 min

      A dire vrai, il est drôle d’entendre que l’on puisse être juif Et antisémite mais aprés tout pourquoi pas ?

      La figure du Juif anti-sémite est, au contraire, un grand classique. Je ne prendrai que deux exemples.

      Shlomo Sand, auteur de Comment le peuple juif fut inventé et de Comment j’ai cessé d’être juif, est précisément accusé d’anti-sémitisme par certains Juifs.

      N’étant pas juif et n’ayant pas lu ces livres, je me garderai de me prononcer sur la question, d’autant que la définition même du mot anti-sémitisme est sujette à polémique.

      Cependant, on comprend très bien pourquoi cette position est défendable : si, par anti-sémitisme, on entend point de vue niant l’unité du peuple juif, le fait qu’il aie des intérêts collectifs communs, voire le fait que tout Juif se doive de défendre la survie des Juifs en tant que peuple et se battre contre le reste du monde en faveur de leurs intérêts communs, il semble bien que tel soit le sens de la thèse de Shlomo Sand.

      Un autre cas est celui d’un Juif dont on me pardonnera de ne pas rechercher le nom qui m’échappe, mais qui est une vedette, à sa petite échelle, sur de nombreux sites, eux, anti-sémites au sens le plus restreint du terme, c’est à dire qui soutiennent la double thèse suivante : a) l’action des Juifs dans le monde est globalement nuisible à tous les non-juifs, et b) l’essentiel des maux du monde sont causés par les Juifs.

      Cet homme, qui porte un nom ostensiblement juif, participe à de nombreuses vidéos diffusées par ces sites, soutient leurs thèses, et est bien entendu présenté par les anti-sémites comme une preuve de la justesse de leur cause.

      L’anti-sémitisme juif n’est pas du tout étonnant. C’est difficile d’être juif. Aussi bien en raison des persécutions, passées et présentes, qu’en raison de l’exigence que la culture et la religion juives font peser sur ses membres (être exemplaire, améliorer le monde, perpétuer le judaïsme), et tout simplement en raison de la difficulté qu’il y a à appartenir à deux cultures, deux ethnies, deux collectivités différentes qui se font, inévitablement, une concurrence identitaire.

      Placé dans cette situation, je comprends très bien qu’un Juif se dise : au diable tout cela, je suis André Dupneu, né en France, aux Etats-Unis ou en Patagonie selon le cas, et je veux qu’on arrête de me casser les pieds avec toutes ces histoires de Juifs. Je n’ai pas envie de porter trois mille ans d’histoire sur mon dos, merci bien.

      Certains se contentent de s’assimiler sans bruit, mais il est parfaitement compréhensible qu’une minorité aille jusqu’à théoriser l’anti-sémitisme pour se débarrasser de cet héritage encombrant.

      Tout cela, encore une fois, sans aucun jugement de valeur de ma part.

    • idlibertes

      14 avril 2014

      Cher monsieur,

      je pense que certains juifs peuvent effectivement être anti sioniste et souvent, c’est ce qu’il ressort de ce genre de débat. Personnellement, je ne vois pas comment refuser ce que l’on est. Si l’on est né en bretagne on est breton. Pour autant qu’on puisse détester l’idée, cela ne change pas grand chose à ce que vous êtes. Aprés, l’on peut choisir une autre religion etc etc mais haïr les siens me parrait plus relever de la psychothérapie qu’autre chose.

      Cdlt

      Idl

    • Nicolas

      14 avril 2014

      Il parait que plein de Juifs dans les premiéres decenies du XXeme siécle ont ecrit des livres pour expliquer a quel point le monde serait meilleur sans les Juifs.

      Il y a des cinglés partout..

  • MAIN

    11 avril 2014

    Et si la grande majorité des français n’était pas, n’ avait jamais été ni démocrate ni libérale mais aspirait juste à tous les droits sans assumer aucun des devoirs? Bref, un pays ne pouvant se gouverner que mis sous tutelle…
    Bien avant, le grand César nous éclaira sur ces gaulois incapables de s’ entendre avant qu’il ne soit trop tard et que seule Rome peut gérer.

    Répondre
  • Melvyn Ferrer

    10 avril 2014

    Si Maurras pensait sans doute mal, il ne pensait pas que mal. Par exemple, et si l’on élimine son monarchisme, son antisémitisme, l’anticapitalisme libéral, sa peur du monde anglo-saxon (certes, ça fait beaucoup), etc… je relève avec satisfaction quelques contradictions attachantes dans le discours: celui d’un État fort mais « limité », décentralisé et qui fait des Français « non pas des administrés mais des citoyens ».
    Pour le reste, c’est avec délectation que je lis Charles Gave (comme toujours).
    Et puis si j’étais un affreux polémiste, je ferai le lien entre Maurras et Fernandez, le grand-père (écrivain et critique), le père (écrivain académicien) et le fils (directeur général du Trésor).
    Du temps de Maurras, on n’avait à supporter que le népotisme des légistes; aujourd’hui, c’est presque héréditaire.

    Répondre
  • reporting

    10 avril 2014

    L’action française c’était aussi l’immense Jacques Bainville, dont beaucoup se souviennent encore. L’auteur des « conséquences politiques de la paix » qui annonçait la seconde guerre mondiale. Les Français étaient prévenus.

    Répondre
    • Amellal Ibrahim

      10 avril 2014

      L’homme qui a fait de l’Histoire une science exacte …

  • Marius

    10 avril 2014

    La phrase exacte de De Gaulle était :

    « peuple d’élite, sûr de lui et dominateur »

    et non pas « petit peuple sûr de lui et dominateur »

    si vous voulez corriger

    Répondre
    • Amellal Ibrahim

      10 avril 2014

      https://www.youtube.com/watch?v=JA9nFQyRTdw

      « Un peuple d’élite sûr de lui-même et dominateur »

      enfin il y a dit pire :

      « (Juifs) détestés à mort de toutes les classes de la société, tous enrichis par la guerre, dont ils ont profité sur le dos des Russes, des Boches et des Polonais, et assez disposés à une révolution sociale où ils recueilleraient beaucoup d’argent en échange de quelques mauvais coups. » Charles De Gaulle, « Lettre de De Gaulle à sa mère (1919 à Varsovie) », Dictionnaire De Gaulle, Edition Robert Laffont, 2006.

      http://www.lepetitmondecozillon.fr/tag/pourquoi-debattre-sur-israel/

    • Robert Marchenoir

      8 août 2014

      Citation trouvée avec un microscope électronique et extraite de son contexte avec une pince à épiler, par des gens qui cherchent à tout prix à nous convaincre que de Gaulle était antisémite — et que donc l’antisémitisme est justifié.

      Oui, cette citation est authentique, mais premièrement elle ne témoigne pas de l’opinion de de Gaulle, mais de l’opinion des Polonais telle que l’avait perçue de Gaulle à ce moment (grosse différence), deuxièmement il faut vraiment se gratter les flancs et passer les archives au tamis pour trouver des écrits de de Gaulle où l’on pourrait, éventuellement, peut-être, de loin et en insistant vraiment, distinguer quelques propos pas forcément aimables envers les Juifs.

      Quant à faire remarquer que les opinions que l’on pouvait exprimer à l’égard des Juifs, bonnes ou mauvaises, étaient plus « décomplexées », comme ont dit, avant la Shoah qu’après, oui, c’est une évidence, et c’est bien naturel.

  • LaurentenProvence

    9 avril 2014

    Cher monsieur,
    Une fois de plus votre éclairage est remarquable, et ce qui est le plus surprenant c’est que l’un des auteurs considéré comme étant le plus de droite, soit l’inspirateur des thèses de notre gauche bien pensante.
    C’est déroutant

    Répondre
  • abel25

    9 avril 2014

    Petite précision « La terre, elle, ne ment pas » est une formule du journaliste E.Berl, utilisée dans un discours de Petain au lendemain de la capitulation française. Mais vous avez raison, la pensée Maurrassienne, est au coeur du drame français, qui conduisit le pays à dissoudre la république en 40, pour confier l’intégralité des pouvoirs à un seul homme, Pétain. L’homme incarnant l’état major, qui part son arrogance (la plus grande armée du monde) et sa bêtise (refus de modernisation, ligne Maginot etc…) est à l’origine même de la débâcle.

    Répondre
    • idlibertes

      9 avril 2014

      Merci beaucoup pour cet apport, je transmet.

    • drazig

      10 avril 2014

      Abel, je vous rappelle que les Allemands étaient à Hendaye, et pour les Français, il fallait manger. Mais aujourd’hui, comme toujours, il est facile de refaire l’histoire… pour sa satisfaction personnelle; mais les faits sont toujours têtus.

    • Amellal Ibrahim

      10 avril 2014

      « La faim justifie les moyens » …

    • abel25

      13 avril 2014

      Merci Drazig pour votre réponse, mais c’est un peu court. La raison principale de la dissolution de la 3emme est à trouver dans l’absolue certitude, qu’avait la classe politique de l’époque, que l’Angleterre tomberait dans les 6 mois. Dissoudre, et puis attendre derrière le grand homme que l’on pensait pouvoir manipuler à sa guise, pour finalement se ménager une place de choix dans le nouvel ordre qui allait naitre: voila le dessin de l’écrasante majorité des dirigeants politiques de l’époque. Quant au « il fallait bien manger », allez en parler aux Londoniens et autres résistants Norvégiens: collaborer et aller au devant des souhaits du régime nazi n’était, de loin, pas la seule option possible qui s’offrait à la France.

    • Robert Marchenoir

      8 août 2014

      « Il fallait bien manger » : allez donc le dire aux Grecs, qui, eux, sont morts de faim par dizaines de milliers pendant l’Occupation (contrairement aux Français qui se sont contentés d’avoir faim), et qui ont été très nombreux à prendre les armes pour combattre l’occupant, de trois nationalités différentes (allemand, italien, bulgare).

    • Poutine7

      10 avril 2014

      Pétain « le vainqueur de Verdun », lui qui avait compris que « le feu tue » et que la puissance de feu était supérieure à la mobilité (à l ‘époque pas de chars) contrairement à ce qui se disait à l’Ecole de Guerre avant 14, favorable à l ‘offensive à outrance (avec le résultat qu’on sait : 1er jour de la bataille de la Somme 20000 Tommies tués).

      Les poilus et nombreux français lui étaient reconnaissants d’avoir compris celà et améliorer les conditions de vie de la troupe.

      Trop facile d’oublier cela.

      Pour comprendre la débacle « L’étrange Défaite » de Marc Bloch qui évoquer déjà en France, le culte du « beau papier » chez les polytechniciens de l’Etat-major, le mépris pour les ouvriers, l’irresponsabilité des syndicats vis-à-vis du ré-armement nécessaire, l’incurie du système éducatif basé sur les Grandes Ecoles.

      En gros un programme de réforme qui n’a jamais été suivi d’effet

    • Nicolas

      14 avril 2014

      Pétain étant plutôt catalogué de gauche, on ne voit pas trop ce que Mauras vient faire dans le  » coeur du drâme francais ».

      A ce sujet, lire Buisson (décapant) sur la collaboration : les donneurs de lecons auraient bien mieux fait decse les appliquer à l’époque..

  • Stéphane

    9 avril 2014

    2d double commentaire (moi qui n’en fait jamais car d’habitude, je trouve vos articles aussi limpides et que justes)…
    1) « Comme chacun le sait, l’élection (comme le marché d’ailleurs), n’assurent pas une bonne représentation de l’intérêt général. » : je crois que malheureusement, actuellement, les marchés sont autant contrôlés que le sont les élections (cf ingénieurie sociale : médias main stream, contrôle des mots, reverse psychology, rumeurs, amalgames, condamnations ad nominem…)
    2) « Comme chacun le sait encore, le Roi, entouré de ses bonnes corporations et de ses légistes a toujours été la meilleure solution aux problèmes de la France.  » : il faut revenir à l’histoire de France avant sa réécriture par les vainqueurs de la révolution française (révolution aussi « populaire » que le furent les printemps arabes ou ukrainiens) pour avoir une image honnête et réelle de ce qu’étaient les rois (les monarques absolus succédant à Louis XIV ne représentant pas l’ensemble des rois les précédant)…

    Répondre
  • Amellal Ibrahim

    9 avril 2014

    Bonjour,

    Ça vient de « C’est une révolté Sire ? Non, c’est une révolution » ?

    Pour ce qui est de Maurras comme beaucoup d’écrivains, n’est-il pas le reflet de son pays, son peuple, son époque plutôt que l’instigateur ?

    Je me rends compte que vous êtes quand même l’un des seuls publicistes à être optimiste, atlantiste et le seul catholique français à aimer l’argent.

    Pour ce qui est de l’antisémitisme, excepté les libéraux, c’était presque tous les écrivains, intellectuels, politiciens … avant 1945, c’est la Shoah qui y a mis fin. (« Hitler a déshonoré l’antisémitisme » Georges Bernanos).

    Répondre
    • idlibertes

      9 avril 2014

      Cher Amellal

      Maurras n’etait pas Catherine Pancol ou marc Levy. (en terme d’auteurs reflets d’époque); c’etait un intellectuel dans le sens noble qui a pris parti dans l’affaire Dreyfus entre autre. Ceci pour maurras, un intellectuel doué mais qui pensait mal. Comme Céline en littérature. Cela n’ôte rien à la forme. reste le fond.

      Sinon, tous le monde aime l’argent, sauf que personne n’ose encore le dire or à quoi bon mentir? L’argent n’est pas un tort s’il a été obtenu sainement. Les catholiques de droite n’ont pas de problèmes avec l’argent mais ils n’en parlent pas pour des raisons d’éducation (on ne parle pas d’argent en France, c’est ainsi).

    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      Pour l’affaire Dreyfus, c’est malheureux …Barrès aurait même dit :

      « Que Dreyfus soit coupable, je le conclus de sa race » …

      Que veut dire « penser mal » ? Personnellement, ça évoque pour moi plutôt des arguments staliniens …

      Pour ce qui est de Céline, il fait un constat statistique sur son voyage en URSS, sur la proportion de juifs dans la nomenklatura, Churchill fit de même … sauf que Churchill fait la nuance rappelant que tous les juifs ne sont pas coupables du bolchévisme ce que ne font pas Céline ou Hitler et pour ce qui est du style, Céline me semble très surcôté, c’est grossier et vulgaire c’est loin de Balzac ou Hugo ..

      Pour ce qui est de l’argent, Dieu Tout-Puissant a crée l’homme avec l’amour de l’argent et des biens mondains, mais d’après pas mal de français, catholiques ou socialistes, c’est un pêché … et donc vous dites que c’est par pudeur qu’on cache ?

      En France, c’est mal vu l’arrogance « ploutocratique » de parvenu …
      http://library.flawlesslogic.com/ish_fr.htm

      Il y a des gens qui aiment les Juifs et d’autres pas ; mais aucun homme réfléchi ne peut douter du fait qu’ils sont, sans l’ombre d’un doute, la plus formidable et la plus remarquable race qui soit jamais apparue dans le monde. [Photo : Churchill.]
      Et il se pourrait bien que cette même race stupéfiante puisse être à l’époque actuelle dans un vrai processus de production d’un autre système de morale et de philosophie, aussi maléfique que le Christianisme fut bénéfique, et qui, s’il n’était pas stoppé, briserait irréparablement tout ce que le Christianisme a rendu possible. Il semblerait presque que l’évangile du Christ et l’évangile de l’Antéchrist avaient été destinés à naître parmi le même peuple ; et que cette race mystique et mystérieuse avait été choisie pour les manifestations suprêmes, à la fois les divines et les diaboliques.

      Les Juifs nationaux russes, en dépit des handicaps dont ils ont souffert, ont réussi à jouer un rôle honorable et important dans la vie nationale, même en Russie. En tant que banquiers et industriels ils ont énergiquement stimulé le développement des ressources économiques de la Russie, et ils furent à l’avant-garde pour la création de ces organisations remarquables, les Sociétés Coopératives russes. Dans la politique, ils ont donné leur appui, pour la plupart, aux mouvements libéraux et progressistes, et ils ont été parmi les plus fermes soutiens de l’amitié avec la France et la Grande-Bretagne.

      Les Juifs internationaux

      En violente opposition à toute cette sphère de l’effort juif, se dressent les complots des Juifs internationaux. Les adhérents de cette sinistre confédération sont pour la plupart des hommes qui ont été élevés parmi les malheureuses populations des pays où les Juifs sont persécutés à cause de leur race. La plupart, sinon tous, ont abandonné la foi de leurs ancêtres, et rejeté hors de leurs esprits tous les espoirs spirituels de l’Autre Monde. Ce mouvement parmi les Juifs n’est pas nouveau. Depuis les jours de Spartacus-Weishaupt [Adam Weishaupt, fondateur de la société secrète des Illuminés de Bavière en 1776, NDT] à ceux de Karl Marx, en passant par Trotsky (Russie), Bela Kùn (Hongrie), Rosa Luxembourg (Allemagne) et Emma Goldman (Etats-Unis), cette conspiration à l’échelle mondiale pour le renversement de la civilisation et pour la reconstitution de la société sur la base de l’arrêt du développement, de la malveillance envieuse, et de l’impossible égalité, a été en croissance constante. Elle a joué, comme l’a si habilement montré un écrivain moderne, Mme Webster, un rôle clairement reconnaissable dans la tragédie de la Révolution Française. Elle a été la source principale de chaque mouvement subversif pendant le 19ème siècle ; et maintenant pour finir, cette bande de personnages extraordinaires venus des bas-fonds des grandes villes d’Europe et d’Amérique ont attrapé le peuple russe par les cheveux et sont devenus les maîtres pratiquement incontestés de cet énorme empire.

      Les Juifs terroristes

      Il n’y a pas de raison d’exagérer la part jouée dans la création du Bolchevisme et l’apport réel à la Révolution Russe par ces Juifs internationaux et pour la plupart, athées. Elle est certainement très grande ; elle dépasse probablement en importance toutes les autres. A l’exception notable de Lénine, la majorité des personnages dirigeants sont des Juifs. Plus encore, l’inspiration principale et le pouvoir dirigeant viennent des dirigeants juifs. Ainsi Tchitchérin, un pur Russe, est éclipsé par son subordonné nominal Litvinov, et l’influence de Russes comme Boukharine ou Lunacharsky ne peut pas être comparée avec le pouvoir de Trotsky, ou de Zinoviev, le dictateur de la Citadelle Rouge (Petrograd), ou de Krassine ou de Radek — tous des Juifs. Dans les institutions des Soviets la prédominance des Juifs est encore plus stupéfiante. Et la part la plus marquante, sinon la principale, dans le système de terrorisme appliqué par les Commissions Extraordinaires pour Combattre la Contre-Révolution [Tchéka] a été prise par les Juifs, et en quelques cas notables par des Juives.

      La même importance néfaste a été obtenue par les Juifs pendant la brève période de terreur durant laquelle Bela Kùn domina en Hongrie. Le même phénomène s’est présenté en Allemagne (spécialement en Bavière), dans la mesure où cette folie a pu se déchaîner du fait de la prostration temporaire du peuple allemand. Bien que dans tous ces pays il y avait beaucoup de non-juifs en tous points aussi mauvais que les pires des révolutionnaires juifs, la part représentée par les derniers en proportion de leur nombre dans la population est stupéfiante.

      «Protecteur des Juifs»

      Inutile de le dire, les plus intenses passions de revanche ont été excitées au sein du peuple russe. Partout où l’autorité du général Dénikine [le principal général «russe blanc» pendant la guerre civile russe, NDT] a pu s’exercer, protection fut toujours accordée à la population juive, et des efforts continus furent faits par ses officiers pour empêcher des représailles et pour punir ceux qui s’y livraient. C’était tellement vrai que la propagande de Petlioura contre le général Dénikine le dénonça comme le «protecteur des Juifs». Les demoiselles Healy, nièces de Mr Tim Healy, racontant leurs expériences personnelles à Kiev, ont déclaré qu’à leur connaissance, en plus d’une occasion des officiers qui avaient commis des offenses contre des Juifs furent dégradés, et renvoyés au front. Mais les hordes de brigands dont toute la vaste étendue de l’Empire russe a été infestée n’hésitent pas à satisfaire leur goût du sang et de la vengeance aux dépends de la population juive innocente partout où une opportunité se présente. Le brigand Makhno, les hordes de Petlioura et de Gregoriev, qui marquèrent chacun de leurs succès par les massacres les plus brutaux, trouvèrent partout parmi la population mi-abrutie, mi-furieuse, une réponse [un écho] impatiente à l’anti-sémitisme dans ses formes les plus infâmes et les plus violentes. Le fait que dans de nombreux cas les intérêts juifs et les lieux de culte juifs firent exception à l’hostilité universelle des Bolcheviks, a tendu à associer de plus en plus la race juive en Russie avec les vilenies qui sont perpétrées à présent.

      Le Sionisme offre une troisième voie aux conceptions politiques de la race juive — en violent contraste avec le communisme international.

      Le Sionisme est déjà devenu un facteur dans les convulsions politiques de la Russie, comme une puissante influence concurrente au système communiste international, dans les cercles bolcheviks. Rien ne pouvait être plus significatif que la fureur avec laquelle Trotsky a attaqué les Sionistes en général, et le Dr Weizmann [Chaïm Weizmann, qui deviendra en 1948 le premier président de l’Etat d’Israël, NDT] en particulier. La cruelle puissance de sa pensée ne lui laisse aucun doute que ses plans pour établir un Etat communiste à l’échelle mondiale, sous domination juive, sont directement sapés et gênés par ce nouvel idéal, qui dirige les énergies et les espoirs des Juifs de tous les pays vers un but plus simple, plus vrai, et de loin plus facile à atteindre. Le combat qui commence à présent entre les Juifs sionistes et bolcheviks est guère moins qu’un combat pour l’âme du peuple juif.

      http://www.fpp.co.uk/bookchapters/WSC/WSCwrote1920.html

      Version plus complète et en anglais.

      Au fait comment vous conciliez le fait que Churchill croit à la théorie du complot illuminati et que Revel considère que c’est le dégré 0 de la politique ?

    • idlibertes

      9 avril 2014

      Je ne sais pas, Maurras a rejoint Pétain et vichy ce qui pour nous le place en « penser mal » mais c’est peut être hâtif……

      et on a aussi, car il y en a pour tout le monde

      « Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon (…) s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’islam représente plus qu’une offense à notre passé: une menace pour notre avenir.

      A propos de l’inauguration de la Grande Mosquée de Paris »

    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      mince vous m’avez eu …

      Cela je pense qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, abolir la République et ses valeurs pour mettre une monarchie est salutaire … la République se révèle incapable de penser à long terme, ce qui fait cruellement défaut à l’heure actuelle …

    • idlibertes

      9 avril 2014

      L’argent n’est pas un péché, pour les chrétiens. Historiquement, seuls les juifs pouvaient en revanche pratiquer les métiers d’argent ceci ayant induit cela. Seule les spoliations et les spéculations indues sont des torts, pas les ressources du travail, du labeur ou d’un héritage pour nos pays chrétiens, non.

    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      Et aussi l’accès à d’autres métiers que ceux de l’argent leur était interdit d’après ce que j’ai lu …

      Pour ce qui est de l’Evangile,

      Je sais qu’on ne peut servir 2 maîtres à la fois … après les interprétations …

    • idlibertes

      9 avril 2014

      Non, Jésus a dit, « rendez à cesar ce qui est à césar » c’est à dire, l’intendance humaine de la chose. L’argent ne doit pas être récherché comme fondamental mais comme un instrument pour agir, (conf;la parabole des talents: quand on reçoit des dons de Dieu, il convient de les faire fructifier. Cette fructification passe aussi potentiellement si c’est votre don à vous, par l’argent. Si Cela est votre don, et que vous le faîtes avec valeurs , il n’y a aucune honte ou morale mal placée à avoir.

    • idlibertes

      9 avril 2014

      La noblesse ne pouvait pas y toucher, c’est certain; Seulement les armes , la prêtrise ou la gestion du domaine dans son aspect intendance terrienne à la rigueur.

    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      Dernière question, pourquoi Charles Gave est contre le clergé catholique et la théocratie ?

    • idlibertes

      9 avril 2014

      Charles n’est pas du tout contre la clergé et la théocratie est en géneral employé par lui dans le sens religion d’état (ie socialisme communisme)

    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      Si c’est contre eux ça va alors, sur ce bonne soirée et merci pour votre suivi.

  • idlibertes

    9 avril 2014

    Raison de plus pour tenter, sans forcement y réussir de rétablir des vérités. Car enfin, nous savons empiriquement ou cet entretien de la haine populaire améne,avec certitude. Nous reprochons à certains milieux leurs communautarisme mais si par ailleurs, nous cultivons cet ivraie, peut-on leur donner tort. Qui sera le plus intelligent de deux de cesser ce genre de controverse stérile?

    CDlt

    Idl

    Répondre
  • Josick Croyal

    9 avril 2014

    Autrement dit : Mentalité française imprégnée de terrorisme intellectuel…

    J’ai pu écrire ce qui suis relativement à une discussion sur un forum régie par des Oints du Seigneur :
    « On est très loin de cette expression dites de Voltaire (expression qui lui a été faussement attribuée par Evelyn Beatrice Hall (1906)) : «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je suis prêt à me battre jusqu’à la mort pour votre droit à le dire».

    On valide plutôt ici le commentaire étiqueté 196 que j’ai fait :
    « Il y a le mec qui cherche à tout prix (mentalité de terroriste, de celui qui est prêt à tout pour parvenir à ses fins) à vendre les Philippines…
    Il y a le mec qui dit : « mais hé ho, il y a quand même des problèmes là-bas ! »
    Et le terroriste de lui dire ; « Mais toi, mec, tu fermes ta gueule ». »

    Répondre
    • idlibertes

      9 avril 2014

      Josik

      moi y en a pas comprendre

    • Josick Croyal

      9 avril 2014

      Désolé, dommage donc qu’on ne puisse effacer ce commentaire…

  • vivelafrance

    9 avril 2014

    J’aimerai tellement que vous ayez tort monsieur Gave.
    Mais dans le monde des idées, quand on regarde un reportage ou un documentaire à la tv par exemple, qui désigne à chaque fois Israel ou le capitalisme comme les responsables des crises et des problèmes dans le monde, on comprend mieux aussi pourquoi tant de français font autant d’amalgame.

    Répondre
    • Amellal Ibrahim

      9 avril 2014

      Pas de fumée sans feu …

      Pour Israël, ils sont aussi coupables que victimes, ils n’ont pas fait que se défendre dans leur Histoire …

      Pour le capitalisme, la Banque y joue un rôle important dans la crise même si l’état est complice et bien responsable d’autres problèmes …

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!