20 octobre, 2014

Capitalisme de Connivence et Libéralisme

Dans le fond ,je suis un grand naïf.

Pour moi, il y a la même différence entre le « Libéralisme » et le « Capitalisme de connivence» qu’entre l’amour courtois et la prostitution, et je pensais qu’il en était de même pour la plupart des gens, même vaguement cultivés. Le livre de Zeymour m’a fait comprendre mon erreur.  L’auteur ne cesse d’attaquer ce qu’il appelle  « le Libéralisme « , alors que ce qu’il a en ligne de mire, c’est tout simplement le capitalisme de connivence. (ie Crony Capitalism)

Qu’est que le capitalisme de connivence ?

Tout simplement un système de défense et de création de rentes appuyé sur la capture de l’Etat par ceux qui bénéficient ou bénéficieront de ces rentes.

Dans la rente, on gagne de l’argent parce que l’on a capturé l’Etat, tandis que le profit est la contrepartie d’un risque pris. Une rente ne disparait jamais, un profit peut s’évaporer du jour au lendemain.  Le profit est légitime, la rente ne  l’est pas.

Les riches et les puissants veulent TOUJOURS transformer leurs profits, incertains, en rentes, certaines par destruction de la concurrence. Pour cela le plus simple est de prendre le contrôle de l’Etat et de mettre le monopole de la violence légitime qui est sa caractéristique à leur service exclusif.

Le but essentiel pour les rentiers est non seulement de défendre  leur rente mais  aussi de faire croire que cette rente  est MORALE et que toute attaque contre elle est de ce fait immorale.

Toute attaque contre une rente étant intellectuellement fondée sur le libéralisme, le plus simple est donc de convaincre le public que le libéralisme est immoral et donc que toute attaque contre les rentes est immorale aussi. Comme le disait Boudon, les intellectuels en France détestent le Libéralisme parce que dans un système Liberal, ils seraient payés à leur vrai prix.

CQFD

Et c’est ce qui s’est passe en France depuis des lustres.

Commençons par la capture de l’Etat.

  • Le système bancaire a capturé l’Etat et sert des rentes fort consequenets à ses dirigeants, qui tous viennent des plus hautes sphères du même Etat, au point qu’en France on ne sait plus très bien ou commence l’Etat et où finit la Banque, ce qui facilite la conservation de la rente. Le haut personnel de ces banques s’attache ensuite à traire la Nation à son profit exclusif et l’excuse donnée est toujours que c’est ce qu’exigent les nécessités de la « concurrence internationale », ce qui est un gros, un très gros mensonge. En fait, ce qu’exigerait le Libéralisme serait que l’on casse les grandes banques qui sont devenues beaucoup trop grosses en entités plus petites, que l’on sépare les banques d’affaires et les banques de dépôts, que l’on interdise aux banques d’affaires de faire appel à l’épargne publique et que les banques de dépôts se voient interdire d’acheter des obligations émises par le gouvernement.  Car bien sur, c’est par l‘achat des obligations publiques qui permettent le financement des déficits budgétaires par  les dépôts que la classe dirigeante des banques maintient son contrôle sur le monde politique. Le deal est simple : je continue à financer votre politique imbécile, qui préservera votre rente à vous, hommes politiques, à condition bien sur que vous préserviez et développiez ma rente à moi…
  • Les politiques /  fonctionnaires quant à eux ont bâti un système où des rentes sont servies à ceux qui savent exploiter au mieux le systeme (voir mon article sur le chauffeur de monsieur Ayrault par exemple) et entendent bien que rien ne change. Et comme les fonctionnaires  gèrent l’Etat et son système politique, leur intérêt bien compris est d’empêcher toute réforme,  ce qui dans le fond n’a comme but ultime que la préservation de leurs rentes à eux.
  • Une excroissance de cette classe politique s’est même constituée en groupe autonome  à Bruxelles, pour expliquer aux citoyens que le maintien des rentes bancaires, financières, éducatrices ou syndicales était la plus grande conquête sociale de la Sociale – Démocratie Européenne. Elle explique donc aux populations ébahies que toute attaque contre les rentes est une attaque contre l’Europe des Pères fondateurs et que l’étape suivante d’une telle dérive serait le retour de la Guerre entre la France et l’Allemagne. Si vous êtes contre les rentes, c’est que vous êtes contre  la Paix et pour la guerre.  La défense des rentes comme facteur déterminant de la Paix, voila une idee neuve en Europe
  • Les syndicats, organisés en monopole depuis 1945 et qui ne représentent qu’environ 5 % des salariés Français et ont un financement complètement opaque, ont pris le contrôle d’un certain nombre de secteurs tous nationalisés (énergie, transports, éducation, santé) dont le blocage suffit à mettre l’économie Française par terre à chaque fois.  Que le lecteur songe à  la SNCM, à  Air France,  à l’éducation Nationale ou à la Sécurité Sociale où toute tentative de déréglementer les rentes est immédiatement assimilée à  une attaque de l’Hyper Libéralisme contre la classe des « travailleurs». Dans le monde des rentiers, le client n’existe pas et est remplacé par l’usager dont le rôle principal est d’être pris en otage des que leur rente est menacée, c’est-à-dire des que la notion de concurrence fait son apparition.

Et il est  bien sur tout à fait normal que tous ces détenteurs de rente s’associent les uns avec les autres pour la défense de leurs avantages acquis. « Rentiers de chaque pays »  unissez vous, tel est leur cri de guerre. Dans le fond, dans ou pays où prédomine la recherche de la rente, la séparation des pouvoirs ne PEUT pas exister et donc la Démocratie n’est qu’un théâtre d’ombres où le but n’est pas la gestion de l’intérêt général mais la défense égoïste d’intérêts catégoriels non justifiés, dont la somme se constitue en majorité de gouvernement…

Et donc, depuis quarante ans nous sommes gouvernés par des rentiers qui n’ont qu’un ennemi, le Libéralisme qui après tout est le seul corps de pensée qui a identifié la différence entre la rente et le profit en maintenant que le deuxième est légitime et moral alors que le premier ne l’est pas.

Venons en à  la diabolisation de ce qui constitue le seul ennemi de « ces copains et de ces coquins »,  le Libéralisme, qui en France, grâce à la défense acharnée de leurs rentes par les rentiers est quasiment devenu un gros mot.

Et c’est la, que revient en mémoire, le « newspeak » de Georges Orwell, traduit en Français par le néologisme « novlangue », créé par Amélie Audiberti, la traductrice  de 1984.

L’idée d’Orwell et simple.

Pour empêcher les gens de réfléchir, pour ensuite transférer le résultat de leurs réflexions à d’autres citoyens et en discuter, le plus simple pour le Pouvoir en place est sans doute d’inverser complètement le sens des mots. Comme le disait Confucius, « quand les mots changent de sens, les Royaumes deviennent ingouvernables»

Et personne n’a été plus habile à ce jeu que Francois Mitterrand.

Lorsque cet homme dénonce « la force injuste de la Loi », il s’agit d’une des plus belles trouvailles jamais faites de la novlangue et les effets ravageurs de cette formule continuent à se répandre sans cesse…

Dire que la Loi est injuste c’est opposer la Justice à  la Loi.

Les Romains disaient « dura lex sed lex ». Oui, la Loi est dure, mais c’est la Loi.

La loi est là pour être respectée pas pour être considérée comme juste, même si cela est souhaitable. Toute Loi peut être considérée comme injuste par une partie de la population, mais il n’en reste pas moins qu’elle doit être respectée.

Et le rôle du Juge est de dire le Droit, et non pas de rende la Justice.

Opposer la Loi à la Justice, c’est corrompre le cœur du système qui permet aux citoyens de vivre ensemble.

La force de la Loi ne vient que de la force de l’Etat et si l’Etat est un Etat sans force, voila qui est bien pire qu’un Etat trop fort. Il n’y a pas d’Etat en Sicile, au Zayre ou dans certaines de nos banlieues, on en voit le résultat tous les jours. Opposer la Loi et la Justice , c’est affaiblir l’Etat.

En fait, il y a une différence essentielle entre vivre dans un état de Droit ou vivre dans un système où le droit de l’ETAT prédomine. Et cette différence nous a été explique par les philosophes des Lumières. Etre pour le droit de l’Etat, c’est donc être contre les Lumières.

Ce qui protège le faible, c’est la Loi, et non pas l’Etat. Tous les grands crimes du XX eme siècle ont été perpétrés par des Etats. Parler de force injuste de la Loi, c’est demander à Socrate de ne pas accepter son jugement et de fuir Athènes. Il a préféré mourir.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

32 Commentaires

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  • Manoit

    16 janvier 2016

    Encore faut-il que la loi ne soit pas rédigée, votée, interprétée, exercée au profit des classes aux pouvoirs, et des alliances qui en découlent, que vous dénoncez. Cf : le recul du droit de propriété constant et mortifère (captation plus simple par l’état et ses ramifications), la quasi obligation d’être pris en otages par les banksters ( « l’interdiction du cash », spoliation du déposant), etc. La réponse à la question de savoir si nous sommes encore dans un état de droit est, à mon sens aujourd’hui, négative. L’actualité quotidienne nous le démontre amplement.
    Alors, toujours dura Lex sed Lex?

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  • SeZa

    16 décembre 2015

    Cher Monsieur Gave,

    Vous devriez proposer vos services à l’Ecole Nationale de la Magistrature. Je ne souhaite pas jeter l’opprobre sur l’ensemble des magistrats, car la plupart sont remarquables. Mais la baisse du niveau général et l’influence du monde politique sur la magistrature, participent d’un travail de sape intellectuel et moral, dans le monde de la justice.

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  • André

    9 mars 2015

    L’article dit : « Car bien sur, c’est par l‘achat des obligations publiques qui permettent le financement des déficits budgétaires par les dépôts que la classe dirigeante des banques maintient son contrôle sur le monde politique. »

    Les dépôts, c’est vous et moi alors il ne faudrait tout de même pas oublier que les banques, et les assurances que l’on oublie toujours, achètent surtout des obligations pour le compte de leurs clients pour alimenter tous leurs plans d’épargne et autres assurances vie…

    Les banques achètent pour leur propre compte essentiellement des bons du trésor à court et très court terme dont les intérêts payés par l’Etat n’excèdent pas un an. Et cela rend un grand service à l’État pour ses besoins de trésorerie immédiat…

    Alors arrêtons avec cette tarte à la crème des banques qui encaissent les intérêts de la dette et asservissent les Etats… Non, c’est d’abord des particuliers, les ménages français et les ménages étrangers (via les fonds de pensions américains ou autres pays) qui perçoivent les intérêts de la dette de l’État.

    Les banques, elles, se rémunèrent surtout en commissions de placements et en frais de gestion de cette dette. Et elles n’obligent pas non plus l’Etat à s’endetter en lui mettant un couteau sous la gorge…

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    • André

      9 mars 2015

      J’ajoute que l’État utilise les banques et leur formidable réseau de clients particuliers pour placer ses emprunts car sinon il ne pourrait pas vendre un dixième de ce que les banques lui permettent de placer !

      Ceci dit vous pouvez aussi les acheter directement auprès du Trésor si vous n’aimez pas les banques…

  • Olivier MONTULET

    1 novembre 2014

    L’appropriation, la maximalisation du profit, la liberté d’entreprendre sans contrainte (dans le but d’accaparer et de maximaliser ce profit) et la concurrence par la compétition sont les quatre mêmes mamelles du Libéralisme et du capitalisme. La liberté philosophique des Lumières est à l’opposé de ces idéologiques qui en réalité ne sont qu’une. Le libéralisme instrumentalise la liberté des Lumières pour justifier l’humainement injustifiable que sont les quatre mamelles ci-avant citées. Ces quatre mamelles ne vantent que l’animalité la plus sombre qui est en l’homme et rejette de façons absolue ce qui fait l’humanité de l’homme. Le libéralisme (dont le capitalisme est la version économique) est la plus abjecte des idéologies de domination,. Elle est l’idéologie du profit de la spoliation des richesses matérialiste mais aussi sociales, culturelles et humaines au profit des dominants détenteurs du capital (et le pouvoir). Le plus dramatique est que le peuple des soumis volontaires, comme eut dit La Boétie, s’aliène à ce dogme contre des promesses de jouissance hédonistes futiles et illusoires. Promesses qui ne rend ces soumis, ayant abandonné de facto toute ambition d’être des citoyens libres, qu’insatisfaits et toujours plus désireux d’obtenir ce que les autres auraient et en particulier ceux qui on moins mais qui auraient des choses obtenues prétendument illégitimement. Tout nous indique que l’occident est décadent et c’est d’une heureuse urgence car la catastrophe qu’il génère tout seul permettra au corps social de faire émerger un nouvel ordre social basé sur de nouveaux paradigmes inspirateurs de nouvelles utopies et de nouveaux projets (loin de ceux du XIXe siècle qui nous obscurcissent totalement l’horizon actuellement).

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    • idlibertes

      1 novembre 2014

      Bon, je pourrais y aller , mais je me fais l effet d’ Obélix . Quelqu un le veut ce Romain ? Moi , j’ ai mes casques . Filoche Anyone ?

    • Brennec

      25 novembre 2014

      Le mieux c’est de lui recommander la lecture des communications récoltées par Philippe Nemo dans ‘histoire du libéralisme en europe’ http://www.amazon.fr/Histoire-du-lib%C3%A9ralisme-en-Europe/dp/2130552994 1200 pages pour lui remettre la tête au bon endroit. J’ai l’impression que ceux qui découpent le libéralisme en deux, entre libéralisme politique des lumières et libéralisme économique confondent tout simplement les lumières avec Robespierre et les hommes de 1793. Quoi qu’il en soit, si la lecture des auteurs libéraux lui tord les tripes il peut aussi lire Michea qui bien qu’étant anti-libéral sait et dit l’unité du libéralisme.

  • BA

    26 octobre 2014

    Nous sommes dimanche après-midi !

    Et qu’est-ce qu’on regarde à la télévision le dimanche après-midi ?

    A la télévision, on regarde les stress-tests des banques européennes !

    C’est trop mignon, les stress-tests des banques européennes !

    On regarde « L’école des fans » !

    C’est un programme télévisé trop mignon !

    Une douzaine de petits enfants chantent une oeuvre de leur chanteur préféré, un enfant après l’autre. Quand un enfant a fini sa chansonnette, les autres doivent lui donner une note, de 0 à 10 !

    A la fin de « L’école des fans », aucun enfant n’a gagné, aucun enfant n’a perdu, tous repartent avec plein de cadeaux, c’est trop mignon !

    Hé bé les stress-tests des banques européennes, c’est pareil !

    81 % des banques européennes seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    100 % des banques françaises seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    Toutes les banques françaises ont gagné, avec la note maximale, 10 sur 10 !

    Les banques françaises repartent avec plein de cadeaux, des posters de Dorothée, des disques de Chantal Goya, tout ça !

    Regardez bien notre émission télévisée « Les stress-tests des banques européennes » :

    http://www.dailymotion.com/video/x2ztk7_l-ecole-des-fans-1982_music

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  • BA

    24 octobre 2014

    Vendredi 24 octobre 2014 :

    Budget : François Hollande et Matteo Renzi refusent d’amender leurs projets.

    Mercredi soir, la Commission européenne a envoyé un courrier à cinq pays – Italie, France, Autriche, Slovénie et Malte – pour leur demander des explications sur leur projet de budget 2015. Jeudi soir, les questions économiques n’étaient pas au menu du Sommet européen. C’est au programme de ce vendredi matin. Mais dès jeudi, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et le président français François Hollande ont réagi, tous deux sur la défensive, mais dans des styles très différents…

    Le jeune et bouillant Italien a choisi d’aller au clash avec le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et de publier les reproches de Bruxelles avec un tweet : «openeurope». Matteo Renzi s’est ensuite lancé dans une diatribe sur la nécessaire transparence, la publication des données, de toutes les données, y compris pour savoir «combien on dépense dans ces palais bruxellois, ce qui sera très drôle» !

    François Hollande a, lui, évoqué une lettre «administrative», «très banale», qui ne méritait pas d’être publiée et qui s’inscrivait dans un dialogue continu entre Paris et la Commission européenne.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203885854449-budget-francois-hollande-et-matteo-renzi-refusent-damender-leurs-projets-1057139.php

    Rappel :

    La France et l’Italie sont en faillite.

    Mais surtout, la France et l’Italie sont deux très gros contributeurs au budget européen. Ce sont elles qui financent le plus (avec l’Allemagne) l’énorme machin « Union Européenne ».

    Si la France et l’Italie tombent, tout le château de cartes européen tombe avec elles.

    ET DONC la Commission européenne ne peut rien faire contre la France et l’Italie, sinon la Commission européenne se suicide.

    Dette publique de la France : 2023,668 milliards d’euros, soit 95,2 % du PIB.

    Dette publique de l’Italie : 2168,855 milliards d’euros, soit 133,8 % du PIB.

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  • Jérôme

    24 octobre 2014

    Vive le triangle de fer !!!

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  • jean-claude

    23 octobre 2014

    Bravo, Charles,
    Un bon exemple de ce qu’il faut faire en terme de gouvernance, la succession de Total apres le deces tragique de Christophe de Margerie, un processus qui met en place en 24h des hommes qui ont fait la quasi totalite de leur carriere dans le groupe sans aucune intereference du pouvoir politique.
    Total est une reference pour opposer liberalisme et capitalisme de connivence, le « crony capitalism » que nos adversaires et detracteurs ont l’audace et l’impudence de qualifier d' »ultra liberalisme ».
    Tres pedagogique, so true…
    JC

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  • riz

    23 octobre 2014

    David Einhorn un Georges Soros de Wall Sreet avec 20% de performances annuelles depuis 1996 conseille de spéculer contre la France et d’acheter la Grèce , il estime que la situation en Grèce est désormais meilleure (normalisée) que la française .Il shorte les obligations française et achète les banques grecques .Cela fait une des unes des echos ce jour .Cet homme met en avant , les 35 h , les déficits récurrents , les 75% de taxation ….
    Personnellement j’attends 5.5% de déficit de la France en 2015 et peut-être une croissance négative car le secteur public qui jusqu’à présent a porté la croissance ne va plus croître que d’environ 0.2% alors que le secteur marchand s’effondre .Pour reprendre les propos de Christian Noyer le gouverneur de la banque de France « c’est vrai qu’avec 5% de déficit et 0% de croissance on va dans le mur  » en terme de déficit annuel nous risquons de passer derrière l’Espagne et la GB ce qui fera de la France l’homme malade de l’Europe .
    Et pour reprendre les propos de Charles Gave « sans réformes , la croissance vous pourrez toujours l’attendre »
    Et les réformes elles sont où ? Rien n’a été fait et rien ne sera fait .
    Les années 2015, 2016, 2017 vont être très dures car la dépense publique moteur de la croissance sera quasi gelée ….. sans suffisamment stimuler le secteur privé en face qui lui est aussi un peu lié au secteur public .
    Einhorn n’est probablement pas le dernier des idiots comme le prouve son track record …. donc les hedges funds commencent à regarder la France d’un mauvais oeil attention aux années qui viennent .

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  • BA

    23 octobre 2014

    Depuis des années, la BCE prête des centaines de milliards d’euros aux banques européennes. Avec cet argent, les banques achètent des obligations émises par leur Etat.

    Les banques italiennes achètent des obligations de l’Etat italien. Les banques espagnoles achètent des obligations de l’Etat espagnol. Les banques portugaises achètent des obligations de l’Etat portugais. Etc.

    Regardez bien les graphiques 3A et 3b :

    cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=74349

    En clair : il ne reste plus que la BCE pour empêcher l’effondrement généralisé des Etats européens.
    Malheureusement, cette gigantesque bulle de dette publique continue à gonfler.
    Malheureusement, cette gigantesque bulle de dette publique ne peut pas gonfler jusqu’au ciel.
    Il arrive toujours un moment où une bulle finit par faire …
    … plop !
    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, Chypre, la Belgique, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni sont en faillite.

    Jeudi 23 octobre 2014 :

    La dette publique en hausse à 92,7% du PIB dans la zone euro.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 317,499 milliards d’euros.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2168,855 milliards d’euros.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 224,129 milliards d’euros.

    4- Irlande : dette publique de 209,702 milliards d’euros.

    5- Chypre : dette publique de 19,365 milliards d’euros.

    6- Belgique : dette publique de 433,274 milliards d’euros.

    7- Espagne : dette publique de 1012,606 milliards d’euros.

    8- France : dette publique de 2023,668 milliards d’euros.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1552,344 milliards de livres sterling.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23102014-AP/FR/2-23102014-AP-FR.PDF

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  • BA

    22 octobre 2014

    Pour empêcher un effondrement bancaire généralisé, les européistes ont créé une coquille vide : le Fonds de résolution.

    Pour remplir ce Fonds de résolution, les banques européennes devront y verser 55 milliards d’euros.

    Qui va payer ces 55 milliards d’euros ?

    Réponse :

    Fonds de résolution : la France paiera un lourd tribut.

    La Commission européenne a présenté mardi un texte très attendu : la méthode pour calculer la contribution de chaque banque européenne au fonds de résolution unique, qui sera progressivement doté de 55 milliards d’euros, et qui doit permettre à l’avenir de faire face à toute défaillance bancaire sans faire payer le contribuable. Elle a refusé de décliner cette facture pays par pays ou banque par banque mais, in fine, les deux Etats appelés à le plus contribuer seront forcément la France et l’Allemagne.

    Globalement, les grandes banques qui passent sous la supervision de la BCE, et dont font partie la quasi-totalité des acteurs français, paieront l’essentiel de la facture. Alors qu’elles représentent 85 % des actifs bancaires, ces établissements régleront 90 % de la facture.

    http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0203878284099-fonds-de-resolution-la-france-paiera-un-lourd-tribut-1056051.php

    La construction européenne, c’est un mécanisme perdant-perdant.

    La construction européenne, c’est un mécanisme qui appauvrit tout le monde.

    La construction européenne, c’est des banques surendettées, qui se surendettent encore plus pour aider des banques en faillite qui ne rembourseront jamais leurs dettes.

    La construction européenne, c’est un suicide collectif.

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  • misrata

    22 octobre 2014

    Tout à fait Monsieur Gave, « les fonctionnaires gèrent l’Etat », + collectivités locales, syndicats, banques, grandes entreprises, santé et milliers d’associations avec un personnel au statut quasi fonctionnaire sinon fonctionnaires détachés donc payés par les impôts. Conseil municipaux, généraux, régionaux remplis des fonctionnaires qui s’appliquent leurs décisions, sénat exprimant les précédents, assemblée de prof et d’énarques et de juges …. redevenant fonctionnaires à l’alternance. Donc ce « système politique, leur intérêt bien compris est d’empêcher toute réforme, ce qui dans le fond n’a comme but ultime que la préservation de leurs rentes à eux. » CQFD. conclusion:
    Démission définitive de la fonction publique pour tout candidat à l’élection au moins nationale si élu. Cela rétablirait un profit moral pour la population d’être enfin défendue par des gens qui croient à ce beau pays et non à sa rente de 30 000 € garantie pour tout « haut fonctionnaire politique à vie ». La France est restée dans un ancien régime sans roi et avec une noblesse molle gavée de loukoum à nos frais dont les restes tombent sur la plèbe: leur caution morale!. Pour eux c’est Byzance mais les Turcs viendront!

    Répondre
  • Rdm

    22 octobre 2014

    « Toute Loi peut être considérée comme injuste par une partie de la population, mais il n’en reste pas moins qu’elle doit être respectée. »

    Si la Justice implique nécessairement des règles communes et connues de tous, ce n’est absolument pas réciproque.
    Pour qui tient le principe de Loi en haute estime, que certains prennent le risque de subir les sanctions prévues en cas d’infraction devrait être autrement moins grave que des lois débiles et malfaisantes respectées consciencieusement par tout le monde.
    Si les lois de Nuremberg ont un jour définit la Justice, alors je veux que la Justice ne règne plus jamais où que ce soit et m’efforcerais chaque jour de devenir le plus injuste des hommes.

    Aussi, une personne qui aurait les capacités cognitives pour connaitre toutes les lois qu’elle est censé respecter serait nécessairement plus intelligente que les hommes qui les ont écrite. L’homme de la rue, lui, se fie surtout à sa morale et aux risques encourus, et ce probablement depuis la nuit des temps.

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  • zorgbibes

    21 octobre 2014

    Autre belle situation de rente en France : le 1% logement.

    « Les Lumières » se résument elles à la question de la place de l’Etat ? Peut on être contre les lumières tout en étant pour les libertés économiques ? Il me semble que les lumières ne se sont pas uniquement préoccupées d’économie et de pbs juridiques, mais ont posé la question de la place de Dieu et de l’homme et dit que ce dernier devait être la mesure de tout. D’où l’assassinat du pauvre Louis XVI.

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    • Brennec

      25 novembre 2014

      L’assassinat de Louis XVI a été commis par les jacobins dont la figure emblématique est Robespierre fervent admirateur de Rousseau il est très difficile de classer ce dernier parmi les libéraux, et en tout cas les libéraux ne le font pas et lui même ne le revendique pas.

  • marion

    21 octobre 2014

    Bonjour,

    On dit le novlangue, abréviation de « le nouveau langage », autre mécanisme du novlangue.

    Répondre
  • emmanuel

    21 octobre 2014

    Je viens de comprendre pourquoi une certaine ploutocratie mondialisee, au service d’un certain capitaslime absolue loin du liberalisme, a decide d’integrer dans le calcul du PIB la prostitution, et la Schnouf…
    En Angleterre ceux sont les conservateurs qui ont valide CA.
    Et après la modification des regles comptables et CA, il y a toujours aussi peu de croissance.
    Les memes cause produisent les memes effets…

    Mais ce jour les moutons du Marche sont rassures.
    La BCE va prendre dans son bilan des ABS (subprimes titrises Italiennes, Espagnoles, portugaise, grecques etc…).
    Et oui l’histoire est un eternl recommencement.

    Vous n’etes pas naïf Monsieur Gave.
    Vous etes realiste.
    A present je prends tout ceci avec beaucoup d’humour.
    Et comme beaucoup j’attends juste the END BECAUSE:
    « It is not the end, It no more the beginning of the end, but for sure it is the end of the beginning » (their beginning)Winston Churchill

    Répondre
  • MVS

    21 octobre 2014

    Une question me taraude tout de même l’esprit. Soit les rentiers en chef agissent ainsi consciemment, et ce sont alors des criminels à punir. Soit ils croient en leurs théories, et malheureusement la bêtise et l’ignorance ne sont pas sanctionnées. Je pencherais plutôt vers l’option 2. Et vous?

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  • vivelafance

    20 octobre 2014

    Et dire que tout cela est vrai !!!
    Quelle horreur !!!
    Peut etre que le complot (imaginé) tel que vous l’aviez expliqué dans votre livre « pourquoi la faillite de l’état est une bonne nouvelle » existe bel et bien. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre.
    C’est un coup d’état permanent tellement gros, énorme, démesuré que l’on continue malgré tout à se dire que ça ne peut exister.

    Répondre
  • Christian Coppe

    20 octobre 2014

    Merci, Charles, pour ce moment de vulgarisation du libéralisme, qui en a bien besoin ! Vous auriez pu rajouter, à la longue liste des bénéficiaires des rentes, le nombre impressionnant d’associations loi 1901 (ou asbl en Belgique) qui ne vivent que de rentes annuelles de l’Etat. Je le cite, car le montant alloué à ces association est impressionnant, se chiffrant en milliards d’euros par an ! Et, avouons-le, pour une utilité publique extrêmement douteuse, si pas nulle…

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  • Robert Marchenoir

    20 octobre 2014

    La confusion entre libéralisme et capitalisme de connivence ne suffit pas à décrire la position de Zemmour. Il range aussi sous la bannière du libéralisme le laxisme des moeurs, la destruction des barrières morales traditionnelles, promus et organisés sous l’égide de l’Etat (entre autres).

    Voir l’affaire récente du fameux « sapin de Noël » sur la place Vendôme à Paris, dont les défenseurs ont argué qu’il était autorisé par la préfecture de police, alors qu’il y a fort peu de temps la police pourchassait, au contraire, les pratiquants ultra-marginaux de ce genre de perversions.

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  • M-Mic

    20 octobre 2014

    La démonstration faite dans cette article est trés importante pour notre avenir. En effet il ne s’agit pas de gauche ou de droite mais : que certains groupes sociaux (politiques, banques, fonctionnaires, il manque tout un volet d’assistés….) pillent au nom de « la justice sociale », les autres groupes sociaux qui eux créent de la richesse pour le pays. Les premières victimes de ses pilleurs sont les salariés du secteur privée (ils doivent travailler beaucoup plus pour gagner beaucoup moins). Au final cette « justice sociale » faite par des voleurs conduit « a la misère sociale ».
    Je me permet humblement, de signaler que dans l’article il manque une notion qui boucle la boucle, ou qui est le début de la chaine des voleurs : c’est le clientèlisme politique. Une des solutions face à ce problème est simple : appliquons une gouvernance saine comme dans les pays du nord => les maires ne sont plus élus, mais recrutés par le conseil municipal. Bien sur, ils ne sont pas non plus fonctionnaire, mais font partie d’une liste nationale car ils répondent à partir de leur curriculum vitae aux compétences necessaires pour être un directeur général de mairie. Ils sont licenciables à tout moment par le conseil municipal.Ces nouveaux maires seront trés bien payés (comme dans le privée), mais ils seront responsables sur leurs biens personnels de toute fraudes.
    Le statut de fonctionnaires n’est maintenu que pour les fonctions regaliennes de l’état. Tout le reste des fonctionnaires passent en droit privé.
    Voici deux exemples des 5 ou 6 mesures qu’il faut prendre en France, pour que le pays redevienne un pays positif et libre.

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  • Werrebrouck

    20 octobre 2014

    J’adore ce blog et la pensée vigoureuse qui s’y exprime. Toutefois, je ne suis pas toujours d’accord et fondamentalement je ne pense pas que l’essence de l’Etat soit autre chose qu’une « capture ». Je ne crois pas qu’il existe un intérêt général qui puisse être exprimé dans une loi. Par contre le vivre ensemble exige qu’il y ait une croyance en un intérêt général. Ce qu’on appelle intérêt général est une croyance collective et ne correspond à aucune réalité objective. Cf;
    http://www.lacrisedesannees2010.com/2014/10/pour-bien-comprendre-le-monde-d-aujourd-hui.html

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  • dede

    20 octobre 2014

    J’aime bien votre metaphore introductrice. Je mets en doute que vous soyiez naif et si vous publiez ce blog, c’est bien que vous avez compris qu’il etait important d’etre pedagogue sur ce qu’est le liberalisme.

    Je ne suis pas tombe dedans tout petit et mon education tendait effectivement a denoncer ce gros mot et ses thuriferaires que sont l’Ecole autrichienne et les Chicago boys…

    Le seul moyen de faire evoluer la societe, c’est effectivement d’expliquer et promouvoir la lecture de grands auteurs liberaux comme vous le faites, en dehors de 1984 (qui est presente plutot comme une denonciation du stalinisme qu’une apologie du liberalisme), je n’avais pas lu d’auteurs liberaux : continuez a les citer et susciter la curiosite d’indecrottables ignorants comme moi et nous arriverons peut-etre quelque part (cela demande beaucoup d’optimisme vu le « combat » liberal mene depuis deux siecles mais l’arrivee d’internet pourrait bien changer les choses, raison pour laquelle les gouvernements craignent cette innovation).

    Merci de continuer a partager vos pensees eclairees.

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  • nolife

    20 octobre 2014

    Bonjour,

    Pourquoi en France, les présidents dans grands groupes sont nommés par le Président et viennent tous des mêmes nids (X,ENA) et sont parachutés alors président du jour au lendemain sans avoir bossé dans la boîte ?

    PS : Zayre = Congo ???

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  • fucius

    20 octobre 2014

    Zemmour ne comprend pas le libéralisme, le refus de contraindre.
    Il n’a pas lu Bastiat !
    Ce devrait être une obligation pour qui utilise ce terme…

    Je ne crois pas que libéralisme exige de scinder les grandes banques ou de rétablir la scission entre affaire et dépôt. Il me semble que sans réglementation, ce serait superflu, les petites banques proliféreraient et certaines se spécialiseraient dans les seu!s dépôts – sans garantie étatique.

    Ne laissons pas le beau mot de « libéralisme » devenir synonyme de socialisme comme en anglais!
    Taubira est-elle ultralibérale ?!?
    Les réformes « sociétales » sont du parfait socialisme, leur logique est identique à celle de la redistribution.

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    • nolife

      20 octobre 2014

      Il parle de Bastiat dans « Mélancolie française », reste à savoir si il l’a lu entièrement …

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!