2 octobre, 2020

Artsakh : le retour des empires

À tous ceux qui pensent qu’une armée est inutile et que la guerre entre États est improbable, le conflit qui vient de se déclencher en Artsakh apporte un démenti cinglant. Région disputée par l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis 1991, la chute de l’URSS et l’indépendance de ces deux républiques, l’Artsakh pour les Arméniens, le haut Karabagh pour les Azéris est une frontière chaude et un conflit larvé qui dure. Bien que le conflit soit gelé celui-ci n’est pas éteint. Les événements qui s’y déroulent depuis dimanche montrent qu’un conflit qui sommeille peut se réveiller à tout instant.

 

Nous avons ici un classique jeu de puissance à plusieurs échelles et à plusieurs coups. L’échelle nationale d’abord. Une région disputée par deux États, chacun proclamant sa légitimité et la portant au niveau international. Impossible de départager les belligérants, les deux ont à la fois raison et tort quant à leurs droits et à leurs antériorités. L’Artsakh est occupé de fait par l’Arménie et peuplé à près de 90% par des Arméniens. C’est également, comme le Kosovo pour les Serbes, une région historique du berceau arménien. Durant l’époque soviétique, l’oblast du Haut-Karabakh était rattaché à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan. Bakou s’appuie sur cet été de fait pour réclamer le retour de la région dans son giron.

 

Une guerre sans solution

 

C’est une situation insoluble, chaque pays pouvant invoquer des éléments de droit qui lui donne raison et donc justifier de la légitimité de sa position. Depuis 1991, aucune solution n’a été trouvée ni par l’ONU ni par le groupe de Minsk, présidé par les États-Unis, la France et la Russie et pourtant chargé de régler le problème. On avait fini par penser que le temps et la lassitude régleraient un conflit embrouillé. C’est oublier que les guerres de civilisation ne peuvent avoir de solution pacifique. Un même territoire convoité par deux peuples, deux religions, deux histoires sur lequel les uns et les autres se mêlent ne peut trouver d’issu que dans l’éviction d’un des deux peuples, c’est-à-dire dans une purification ethnique. À défaut de quoi le conflit s’enlise et dure. Or des purifications ethniques la région en a connu beaucoup au cours du dernier siècle dans les limites géographiques du vaste territoire qu’il a un temps contrôlé. Les deux pays étant de forces égales, aucun ne peut prendre l’ascendant sur l’autre.

 

Comme dans tout conflit gelé il y a, de façon régulière, des escarmouches et des attaques afin de rappeler la réalité du conflit et des tensions. L’attaque est un message envoyé à l’adversaire, lui rappelant que l’on convoite toujours la zone, et un message envoyé à sa population, afin de lui rappeler qu’il faut rester en éveil, car sous la menace d’un ennemi. L’Azerbaïdjan étant en proie à des difficultés économiques et politiques il est utile de raviver ce conflit afin de souder le peuple autour de son dirigeant et de dépasser ainsi les tensions internes. C’est néanmoins un jeu dangereux qui parfois tourne mal, comme en firent l’amère expérience les colonels argentins avec l’expédition des Malouines.

 

Une guerre turque

 

Mais en réalité ce n’est plus une guerre qui oppose Arménie et Azerbaïdjan, c’est un conflit turc qui s’inscrit dans le cadre de l’expansion de la Turquie. L’Azerbaïdjan ici n’est plus autonome ; Bakou est le jouet d’Ankara. Le conflit de l’Artsakh est l’un des épisodes des offensives conduites par Erdogan, en Libye et en Syrie d’abord, contre la Grèce et en Méditerranée orientale ensuite. Cette attaque est peut-être une façon de camoufler l’échec subi en Méditerranée orientale ou bien une manière d’ouvrir un troisième front afin de peser sur les négociations à venir autour du gaz et de Chypre. On imagine très bien Ankara s’engager à partir de l’Artsakh à condition que les Européens lui donnent un bout de la ZEE grecque. Comme dans toute guerre, l’Artsakh est une fausse bataille, une diversion pour tenter d’obtenir un morceau plus gros. Mais force est de reconnaître qu’Ankara a très bien mené la partie.

 

La Turquie a ainsi envoyé en Azerbaïdjan plusieurs milliers de mercenaires islamistes qui combattaient en Syrie au côté de l’État islamique. Embauchés pour un contrat de trois mois au tarif de 1800 dollars par mois, ces mercenaires ont été transportés par avion jusqu’en Turquie puis par camion en Azerbaïdjan. L’internationale des mercenaires islamistes, présente au Sahel et en Libye, officie désormais dans le Caucase. D’après des sources concordantes, le célèbre terroriste syrien Abu Amsha, commandant de la brigade de Suleiman Shah, devenu célèbre dans les combats en Libye, est également arrivé en Azerbaïdjan. Ses hommes sont définis comme « les pires tueurs », caractérisés également par une haine extrême envers les chrétiens « infidèles ».

À la manœuvre on retrouve également les fameux drones turcs, qui ont fait merveille en Libye, et des F-16 qui ont détruit au moins un soukhoï arménien. L’observation des lignes aériennes sur les sites spécialisés montrent des avions de guerre turcs quittant la Libye pour se rendre en Azerbaïdjan. Les drones d’attaque Bayrakdar sont pilotés à distance par des experts militaires turcs en Azerbaïdjan. Ce conflit n’est pas une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais une guerre contre la Turquie dont l’Azerbaïdjan n’est que le prétexte et le faire-valoir.

 

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, s’est rendu à l’ambassade d’Azerbaïdjan en Turquie et y a réitéré le soutien « total » d’Ankara à Bakou. « Nous sommes aux côtés de l’Azerbaïdjan tant sur le terrain qu’à la table des discussions. Nous voulons désormais éradiquer ce problème. » Les journaux turcs soutiennent l’attaquent de l’Azerbaïdjan et la position du gouvernement Erdogan.

 

Le conflit ethnique entre Arméniens et Azéris est en train de se mouvoir en guerre religieuse par la grâce de la Turquie. Les mercenaires de l’EI disent combattre les infidèles et vouloir étendre le glaive de l’islam. C’est du moins ce que tente la Turquie : transformer ce conflit en guerre religieuse afin de prendre le commandement des croyants, comme au temps du calife. Une situation qui est loin d’être évidente, tant la Russie et l’Iran ne pourront pas laisser passer une telle offensive.

 

Russie et Iran, la permanence de deux empires

 

Défaite en Libye par les Turcs, la Russie ne peut pas laisser passer une ingérence d’Ankara au Caucase et une atteinte à son allié arménien. Nous sommes ici dans l’étranger proche russe, l’ancien territoire de l’URSS où Moscou ne souhaite pas que les Turcs interviennent. La Russie devrait rapidement calmer les ardeurs azéries, à condition que Bakou contrôle encore quelque chose. Il en va de même pour l’Iran, chiite aussi comme l’Azerbaïdjan et qui ne se laissera pas distancer par la Turquie dans la région. Ici, Ankara trouvera des pays beaucoup plus redoutables que la molle Europe, incapable pour l’instant de réagir aux provocations de la Turquie. Inaudible sur la Libye, inaudible sur la Grèce et Chypre, pourtant États membres, l’Union européenne est encore et toujours inaudible sur ce conflit. L’Allemagne ne bougera pas, le Royaume-Uni non plus, il ne reste donc que la France, co-présidente du groupe de Minsk et historiquement alliée de l’Arménie. Il y a urgence, d’une part parce que les combats sont intenses, d’autre part parce qu’on ne peut pas laisser Erdogan étendre son empire de façon infinie. Pour exister, les États ont besoin d’ennemi. Le retour du Turc sur la scène européenne et le renouveau de l’Empire ottoman pourrait être une occasion pour l’Europe de se redresser en considérant que l’histoire n’est pas finie et qu’il faut être prêt à sortir l’épée pour assurer la paix et la sécurité de sa population.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

26 Commentaires

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  • Philippe

    21 octobre 2020

    La partie que la Turquie joue en Asie mineure et en Mediterranèe est assez facile : Erdogan a bien vu la terrible faiblesse de Macron, la neutralité de Merkel , l’impuissance de B.Johnson . Erdogan joue encore de l’ambiguité d’etre membre de l’OTAN alors que ses menaces contre la Grece elle aussi membre , devait créer la rupture et l’ exclusion de la Turquie . Les USA vont devoir déménager tres rapidement leur base d’Incirlik . Vaste operation logistique , et il faudra s’installera Chypre . Le grand gagnant sera la Chine qui va financer Erdogan . La Chine qui a dèjà acheté le port du Pirée ….bizarre ? Vous avez dit bizarre ? Moi je ne trouve cela pas du tout bizarre , la Chine passe du commercial au strategique comme sur du velours . Quand Chypre sera tombé dans la poche d’Erdogan , le prochain pion strategique a conquérir sera l’ Egypte et son Canal de suez . Notez que la Chine a pris la place de la France a Djibouti . Vous trouvez cela bizarre ?

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  • Dominique

    8 octobre 2020

    Petite précision : sans le soutien apporté pendant des années par les mauvais dirigeants français aux islamistes en Syrie (  » ils font du bon boulot  » disait l’un d’entre eux) ISIS aurait été défait complètement et les islamistes n’auraient pu se réfugier dans la poche d’Idlib. C’est depuis cette poche que Erdogan a fait partir des islamistes dISIS pour rejoindre le Haut-Karabag. La France est donc co-responsable de ce qui arrive aux malheureux Arméniens ! Quelle honte et quelle tristesse que nos mauvais dirigeants.

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  • Domonique

    8 octobre 2020

    Excellent article, sauf la chute si vous me permettez cette critique.
    D’abord la France n’est pas l’alliée historique le l’Arménie. Pendant et surtout après la 1ère Guerre nous avons laissé les Turcs massacrer les Arméniens ( et les Grecs ) alors que la Turquie aurait du être démantelée. Ce ne fut pas le cas dans le traité de 1920. Les Anglais sont sûrement ceux qui voulurent garder une Turquie forte pour pouvoir un jour bloquer voir attaquer la Russie. Comme à leur habitude de jouer plusieurs coups d’avance.
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    Ensuite l’Europe n’a aucune volonté de se mettre en travers d’Erdogan. Accrochée à son plan d’auto-destruction par un remplacement de populations islamistes, elle est bien incapable d’avoir une vision géo-strategique. Car cette  » Europe  » n’existe pas : l ‘UE n’est qu’une esquisse de futur gouvernement mondial, un ectoplasme politique et un néant militaire. D’ailleurs la Communauté Européenne de Défense, projet ruiné en 1954 par les gaullistes et les communistes ne pourrait voir le jour sans un  » état fédéral  » européen, et une sortie des armées nationales du commandement unifié de l’OTAN.
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    L’Allemagne de Merkel – fausse européenne mais vrai communiste interntionaliste formée en RDA – est le chef actuel de ce projet, et Macron à été choisi par le Comité Bilderberg pour la soutenir.
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    Les Britanniques non plus, ils ne sont plus que l’ombre de l’empire mort après 14-18. Et comme nous envahis d’islamistes.
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    Si elle le voulait la France ne pourrait rien faire contre la Turquie. Notre armée ne ferait pas le poids. F-16 contre Rafale match perdu d’avance à des milliers de km de la France et avec des S400 russes opérationnels en Turquie. Et au sol les soldats turcs sont redoutables, très bien équipés, y compris avec les drones qu’ils fabriquent. Reste la bombinette française, une menace qui aurait pu nous servir si son géniteur n’avait pas méprisé la MHD dans les années 60 : nous n’avons même plus les moyens balistiques pour l’envoyer. Et puis grève de plaisanterie pour faire et gagner une guerre il faut occuper le terrain.
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    Heureusement Erdogan ne pourra pas faire ce que fit Hitler. Son rêve de califat ottoman se heurte aux états arabes et la Russie a trop besoin d’un accès sur son flanc sud pour le laisser s’étendre.
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    Et puis nous ne savons pas tout : ce nouveau conflit est peut être fomenté par les services secrets de l’OTAN pour créer un nouveau front autour de la Russie. Je fais allusion aux manoeuvres de l’OTAN qui s’intensifient contre la Russie.
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    Alors, » inacceptables moets « comme le déplorent la chancelleries française, la France ne fera rien une fois de plus.
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    Il faut regarder la réalité en face : nous ne fabriquons plus que le Rafale, nous n’avons pas de matériels ni de moyens de projection aériens er maritimes, et peu de soldats.
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    https://www.globalfirepower.com/countries-comparison-detail.asp?form=form&country1=france&country2=turkey&Submit=COMPARE
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    L’histoire n’est pas finie mais elle continue sans l’Europe et surtout sans la France hélas. Il nous faut d’abord nous doter d’un régime politique digne de ce nom, recréer ou au moins protéger ce qui reste de notre idenrité, rebatir une économie DÉTRUITE, et reconstruire une armée. Cela prendra du temps, en espérant que nous ne soyons pas submerger par les envahisseurs islamistes que Erdogan peutnous envoyer dès demain. Dans ce cas qui protègera la Grèce ? … ni l’Allemagne, ni l’Angleterre … notre cauchemard ne fait que continuer et nous ne pouvons hélas plus nous occuper de l’Arménie, ni du Liban. Il faut maintenant nous sauver.

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  • JFLUYA

    3 octobre 2020

    L’armée française ne compte plus un seul gradé de la trempe de Louis Dartige du Fournet. Triste sort qui lui a été réservé. L’armée française éternelle c… molle. S’il y en a un, il n’aura pas même une chaloupe à commander. Pour ceux qui ne connaissent pas (sur ce site, j’en doute, l’histoire de L DDF, donne la définition du courage et de l’honneur).

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    • Mh

      4 octobre 2020

      Dartige à été très mauvais à Athènes, arrogant même

  • Jepirad

    3 octobre 2020

    Je ne comprends pas pourquoi je suis systématiquement censuré sur ce site qui est l’institut des libertés. Étonnant non ?

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    • Jiff

      4 octobre 2020

      Ce sont des choses qui arrivent souvent avec wordpress, en sus de ses innombrables trous de sécurité… ;-p)

    • idlibertes

      4 octobre 2020

      Jepirad
      180 approved

      Bof, avec 180 commentaires, je me permets de diverger d’opinion.

    • Jepirad

      5 octobre 2020

      À Idl. Réponse étonnante! Vous devriez plutôt expliquer pourquoi. Faille de votre plate-forme ou volonté de l’exclure car le dernier commentaire était élogieux. Je ne comprends pas. Mais bon si 150 contributeurs vous suffisent. Je me contenterait de lire. Bàv.

    • idlibertes

      6 octobre 2020

      J’ai expliqué par une pas deux mais 40 FOIS que la plate-forme wordpress filtrait quand on utilisait certains mots comme J ou comp. Plot ou oou ou. Arrêtez de vous donner autant d’importance et de penser que SYSTEMATIQUEMENT je serais derrière à bannir ceci ou cela. (bon sauf les insultes). A la source, si vous avez un commentaire de validé, les autres passent tout de suite sauf si wordpress en décide autrement et vous bloquent la, je dois aller voir un par un mais encore une fois et je rêve que ce soit la dernière ce n’est pas CHARLes ce n’est pas moi; c’est wordpress.

    • Jepirad

      5 octobre 2020

      Ah bon ! 180 contributeurs vous suffisent. Étonnant comme réponse. Je vous réserve une surprise.

    • Jepirad

      7 octobre 2020

      Merci pour vos explications. Je ne me sens pas du tout important. D’ailleurs il est rare que j’ai quelque chose à dire qui enrichisse l’article. Mais en tant que lecteur assidu, il m’est parfois agréable d’exprimer mon empathie en faveur de l’éditeur. Bàv.

    • idlibertes

      7 octobre 2020

      Je tentais juste de dire que ce n’étais ni contre vous ni de notre fait.

      BAV

      Idl

  • Cicéron

    3 octobre 2020

    Une situation très complexe et très inquiétante qui souligne une fois de plus que l’Europe de Bruxelles n’existe que contre les peuples européens et pour réprimer les politiques non conformes à son idéologie, comme en Hongrie, en Pologne, ou au Royaume Uni. Ailleurs, elle n’est rien car elle n’est qu’un faisceau divergent d’intérêts nationaux contraires, miné par le progressisme. Comme ni l’unanimité des 27, ni les fonctionnaires de Bruxelles ne voudront la réformer, il n’existe qu’une solution: que Bruxelles disparaisse et qu’on reconstruise autre chose. En attendant, l’Europe restera un nain à la merci d’Ankara ou de Washington, et une calamité pour ses populations.

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  • NICOLET JD

    2 octobre 2020

    Merci pour cet éclairage.
    Que fait la Turquie dans ce bazar ? Qui et pourquoi accepter un pays musulman, une dictature belliqueuse, dans une organisation dite « pour la paix ». Chypre occupée, cela remonte à bien longtemps mais plus personne n’en parle. L’OTAN, l’ONU et toutes ces organisations bien pensantes et bien payées font quoi ? etc… On se laisse mourir !

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  • Jiff

    2 octobre 2020

    C’est _très_ inquiétant à cause des alliances plus ou moins abordées dans cet article ; si ça se dégrade vraiment, la turquie en appellera à l’otan, qui ne pourra rien faire d’autre que de l’épauler, auquel cas, les Russes honoreront leur traité avec l’Arménie, notamment les articles sur le soutien en cas d’agression.
     
    Encore plus inquiétante est la prophétie faite par Billy Meier, expliquant que si WWIII il devait y avoir, alors, elle commencerait à cause d’un tout petit pays totalement insignifiant au niveau mondial.
    Ça n’est, pour l’instant qu’une prophétie, mais jamais si elle devait muer en prédiction…

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  • Traderidera

    2 octobre 2020

    Merci pour cet article très éclairant. Je suis pour ma part bien pessimiste sur le redressement de l’Europe. Elle préférera acheter la paix à Erdogan avec quelques milliards.

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  • germain

    2 octobre 2020

    Erdogan veut édifier un nouvel empire turc, il nous menace ouvertement depuis des années. Comment fait-il pour entretenir ses F16 qui sont américains, en pièces détachées? Y-a-t-il une entente secrète entre les USA et la Turquie???

    Répondre
    • Blondin

      2 octobre 2020

      La Turquie est membre de l’OTAN. Elle est de ce fait en grande partie équipée de matériel américain.
      Les divergences dorénavant fondamentales entre la Turquie et l’Occident posent la question du rôle de l’Otan.
      En exclure la Turquie, c’est quasiment lui déclarer la guerre.
      Son maintien est tout aussi problématique.
      Par ailleurs, historiquement, l’Otan est une alliance anti-russe (d’où l’adhésion de la Turquie) et, outre les Etats-Unis, nombre de pays membres de l’Otan sont très hostiles aux Russes.
      Tout ceci a de quoi rendre perplexe.

  • PAK

    2 octobre 2020

    Vu l’incompétence – et je suis poli- montrée par nos dirigeants que ce soit dans l’affaire du Covid ou au Liban recemment je doute que la France puisse faire quoi que ce soit. Par contre la Russie de V.Poutine a largement démontré- comme en Syrie- être un allié fiable. Là on est sur les marches de l’empire russe, la réaction de Moscou pourrait être très vigoureuse.

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  • Jepirad

    2 octobre 2020

    Merci pour cet éclairage géopolitique.
    Peu probable que l’UE fasse bloc pour contrer Erdogan sauf par des mesures économiques. La période est propice aux relocalisations industrielles. Une opportunité ?

    Répondre
  • Aube

    2 octobre 2020

    LAPSUS ?

    Au paragragraphe sept, vous affirmez « Ce conflit n’est pas une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais une guerre contre la Turquie dont l’Azerbaïdjan n’est que le prétexte et le faire-valoir ».

    Une guerre CONTRE LA TURQUIE ????? Il doit s’agir d’un lapsus…

    Répondre
  • Torquemada

    2 octobre 2020

    Tout cela n’intervient pas par hazard, c’est la faiblesse de l’occident qui attise les appétits d’Erdogan. Il y faudrait une main de fer pour sonner la fin de la récréation, celle de Poutine, le dernier acteur crédible en Europe.

    Répondre
  • Bertrand

    2 octobre 2020

    Croire une seule seconde que nos ponctionnaires militaires sont capables de se battre c est risible : l Europe ne bougera pas car elle a peur des morts !!!

    Répondre
    • Henri

      5 octobre 2020

      Normal.
      – L’Europe est vieille. Par définition, les vieux ne vont pas au combat.
      – les jeunes n’ont aucune raison d’y aller. Les élites parmi eux et ceux qui ont les réseaux fuient pour faire de la thune ailleurs. Ceux qui restent subissent en silence, méprisés par leurs ainés. Et en plus, le cout de la vie les stérilise (je vois des hommes, pourtant salariés, en, coloc à 35 ans, faute de pouvoir payer un loyer… comment voulez vous fonder une famille dans ces conditions ?).
      – La plupart des pays d’Europe n’ont pas d’armée digne ce nom. ça coute…
      – La plupart des soldats sont là pour la paye sans trop de risques, rien d’autre. Ils ne risquent pas d’être patriotes, vu que leurs officiers ne le sont pas et méprisent cela (cf témoignages de Code nro et anciens militaires. La bien-pensance et le macronisme ont la cote chez les officiers).
      – les musulmans justement. En France, ils forment peut être 20% de la population. Leur allégeance est douteuse, au mieux… et certains groupes sont ouvertement pro turcs (les loups gris notamment). Faire la guerre à la Turquie, c’est la garantie de la guerre ici.

  • Bilibin

    2 octobre 2020

    Excellent merci beaucoup pour cet éclairage.

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