7 décembre, 2017

Arabie Saoudite : Vision 2030

Le Royaume d’Arabie saoudite a été fondé en 1932 par Ibn Séoud. Il est le fruit de l’alliance d’une famille, les Séoud, et d’un courant de l’islam, le wahhabisme, courant issu du penseur Mohammed Ben Abdelwahhab qui vécut au XVIIIe siècle. Depuis 1943 et le traité d’alliance signé sur le pavillon militaire le Quincy, l’Arabie Saoudite est alliée des États-Unis ; ce qui marque fortement sa politique intérieure et extérieure. Troisième ingrédient du particularisme saoudien : le pétrole. Non seulement il est abondant, mais il est facilement accessible et de bonne qualité. L’argent issu du pétrole fait la richesse du pays et lui permet de soutenir le wahhabisme à travers le monde. Pays de la rente pétrolière, l’Arabie en tire sa force et y entrevoit sa faiblesse. Avec la baisse des cours initiée depuis 2009 les rentrées financières se tarissent et le modèle social d’État providence commence à connaître quelques ratés. D’où le plan « Vision 2030 » lancé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, ensemble de mesures cherchant à diversifier les ressources économiques d’Arabie.

 

Un pays rentier qui s’essouffle

 

L’argent facile a permis d’édifier un État providence qui assiste et encadre la population. Santé et éducation y sont gratuites, c’est-à-dire payées par l’État. L’impôt y est très faible et une très grande majorité des Saoudiens travaille dans le secteur public. En 1970, le royaume a débuté son premier plan quinquennal visant à assurer la modernisation du pays. Depuis lors, les plans quinquennaux ne cessent de se succéder. Le plan « Vision 2030 » présenté en avril 2016 s’inscrit dans cette démarche. Les précédents cherchaient à accroître l’emprise des infrastructures, à moderniser les villes, à créer des écoles et des hôpitaux. Tous s’inscrivent dans une logique d’État providence qui semble toucher à sa fin, faute d’argent.

L’équilibre budgétaire du pays est fondé sur un prix du baril à 105 dollars. Or il est descendu à 96 dollars en 2014 et à 49 dollars en 2015. Cette baisse a provoqué un accroissement de la dette publique, passant de 1,6% du PIB en 2014 à 12,3% en 2016. L’inflation, quant à elle, est passée de 2,2% en 2015 à 3,5% en 2016. Le gouvernement a gelé les investissements, les salaires et les embauches. Cela commence à provoquer quelques mécontentements, d’autant qu’il est aussi prévu d’introduire une TVA en 2018 et de poursuivre la hausse des prix. Les indicateurs virent au rouge et le pays craint que ceux-ci ne reviennent jamais dans le vert, le mal étant structurel.

 

Initiatives multiples

 

Pour y pallier, le plan « Vision 2030 » prévoit plusieurs mesures. D’abord, le recrutement privilégié de Saoudiens dans le secteur privé, le chômage étant de plus en plus important dans la population, notamment chez les jeunes. Mais avec un tiers de la population qui n’est pas saoudienne, la chose n’est pas aisée. Les expulsions de travailleurs étrangers sont en augmentation. Salmane prévoit également une amende pouvant atteindre 50% du salaire des travailleurs étrangers pour contraindre les entreprises à embaucher des Saoudiens. Ces mesures volontaristes sont vouées à l’échec. La main-d’œuvre étrangère travaille essentiellement dans le bâtiment et la construction ainsi que dans des emplois difficiles et peu qualifiés. On voit mal les Saoudiens se précipiter pour occuper les places rendues vacantes. L’économie tire parti de cette main-d’œuvre peu onéreuse et traitée souvent dans des conditions très dures. Embaucher des Saoudiens obligerait les entreprises à accroître leurs coûts et à revoir leurs modes de production, ce qui est un grand défi pour l’économie du pays.

 

Deuxième initiative : le tourisme. L’Arabie possède sur son territoire les villes saintes de La Mecque et de Médine. Le plan veut multiplier par cinq le nombre de visiteurs et atteindre 30 millions de touristes en 2030. Le pays y met les moyens. La Mecque est rasée et transformée. La forteresse Ajyad, construite au XVIIIe siècle à l’époque des Ottomans, a été rasée en 2002 pour y bâtir à la place une série de gratte-ciel contenant des hôtels. Cette forteresse dominait le cœur religieux de La Mecque (la mosquée sacrée qui contient la Kaaba). Les immeubles construits à sa place sont d’un goût douteux et défigurent complètement le paysage. Riad espère que les touristes visiteront d’autres régions du pays, mais hormis le désert il n’y a rien de bien attrayant et la chaleur extrême rend peu probable la bronzette à la plage.

 

Troisième initiative : créer un grand fonds souverain d’investissement pour pallier la réduction de la rente pétrolière. Pour cela, le gouvernement a vendu 5% des parts d’Aramco. Le fonds souverain créé dispose d’une somme de 2 000 milliards de dollars, ce qui lui octroie une grande force de frappe. Encore faut-il le gérer correctement.

 

Une politique étrangère hégémonique

 

La guerre menée au Yémen se révèle extrêmement cruelle pour les populations yéménites. L’antagonisme entre l’Arabie et le Yémen est très ancien. Déjà, le pays y avait affronté l’Égypte à l’époque de Nasser pour tenir l’hégémonie dans le monde arabe. Compte tenu de l’importance de l’Arabie, les puissances occidentales ne réagissent pas. Saddam Hussein avait été attaqué pour moins que cela à la suite de son invasion du Koweït.

Le jeu trouble mené au Liban a quelque peu terni l’image de Riad. Le quasi-enlèvement de Saad Hariri et sa démission forcée ont montré que l’Arabie continue à vouloir intervenir dans le jeu politique du Liban. C’est une façon de contrecarrer la Syrie et l’Iran, ses deux ennemis héréditaires. Désormais que l’Irak est à terre, il reste à Riad deux adversaires : la Syrie baasiste et alaouite et l’Iran chiite. Mais le clan Hariri est discrédité, Saad ayant mal géré les affaires de sa famille et étant perclus de dettes et d’actifs toxiques. Le financement de l’islamisme international par Riad jette l’opprobre sur le pays et le clan des Saoud.

 

Peut-on reformer un pays ?

 

La vraie question posée au prince Salmane est de savoir s’il peut recréer une nouvelle Arabie Saoudite. Il a fait arrêter un certain nombre de dignitaires corrompus. C’était une façon de témoigner de sa probité, mais aussi de prendre la main en évinçant des opposants. En donnant plus de droits aux femmes, en desserrant l’étau de l’État sur le secteur économique, il joue avec la structure même du pays. 70% de la population du royaume a moins de trente ans. Une révolte de la jeunesse n’est pas à exclure si celle-ci se rend compte qu’elle n’a pas d’avenir possible. Réformer est donc d’une nécessité urgente. Mohammed ben Salmane, 32 ans, appartient lui aussi à cette génération consciente qu’il faut rénover le pays. Son père, le roi actuel, a 81 ans. Derrière les réformes économiques et politiques il y a donc aussi la question du choc des générations. L’histoire le montre, on n’introduit pas sans dommage de la liberté dans un système autoritaire. L’Arabie appartient aux Saoud. Le clan est suffisamment nombreux pour se partager les pouvoirs et les contrôles du pays. En donnant de la liberté aux Saoudiens, Salmane prend le risque de diluer le pouvoir de son clan et de fragiliser l’équilibre du pays. Que vont en penser les chefs bédouins et les chefs des tribus ? Comment vont réagir les religieux dont l’action est si importante ? L’Arabie Saoudite s’est construite sur le wahhabisme. Elle ne peut ni l’édulcorer ni y renoncer, au risque de s’effondrer elle-même. Il est très délicat pour un pays construit sur une idéologie de renoncer à cette celle-ci, et même d’édulcorer celle-ci.

 

Abandonner l’État providence pour enjoindre les Saoudiens à travailler est un autre défi quand des générations entières ont vécu sans rien faire et en touchant les subsides du pétrole. Les remous populaires sont à craindre. L’armée est-elle apte à intervenir pour mater si besoin des émeutes ? Salmane lui-même peut-il continuer à gouverner sans craindre une révolte ou un renversement conduit par ses cousins ?

 

Si les problèmes et les défis du pays sont bien posés, les solutions pour y remédier sont délicates. « Vision 2030 » c’est une façon de préparer le pays à célébrer son centenaire. Pour cette dynastie issue de la dislocation de l’Empire ottoman, l’enjeu est de taille. Toutes les autres dynasties ont échoué : Farouk en Égypte, les Hachémites en Irak et en Syrie. Les Saoud ne veulent pas connaître ce sort et ils ont compris l’importance de préparer le futur. D’autres pays se sont essayés à la perestroïka ; ils n’ont pas fait long feu.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

16 Commentaires

Répondre à Kiwixar

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  • Ockham

    10 décembre 2017

    Effectivement ce sera de toute façon un grand chambardement. Diversifier une mono-industrie, ouvrir une mono-politique et assouplir une mono-métaphysique, c’est une tâche colossale. Un prince en djellaba blanche ne devient pas plombier, c’est évident. Des princes vont résister et comploter, c’est en route. Et enfin le coran étant incréé, la porte ouverte offrira un boulevard aux candidats à la pureté, les frères et les salafistes, en dénonçant à la Savonarole la corruption sans compter le réveil de la branche Ali manipulée depuis Qom déjà à l’œuvre au Yémen et au Liban. La tâche de Necker était moins lourde. Toutefois le charisme peut tout. Ce ne fut pas le cas de Louis XVI!

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  • Steve

    9 décembre 2017

    Bonjour M. Noé
    Votre article est juste techniquement. Cependant,apprécier les orientations d’un pays d’une autre culture à notre façon – il est vrai que c’est très difficile de penser autrement- peut nous mener à des spéculations. Dans les années 83, le sponsor de l’entreprise pour laquelle mon père travaillait, un des princes de la maison al saud donc, l’avait emmené dans le désert dans un endroit qui fleurit un ou deux jours par an, (le reste du temps c’est « bal poussière » comme on dit en Afrique subsahar.)Là,devant cet éphémère parterre fleuri, il lui avait dit que tous savaient que le pétrole s’épuiserait un jour, inch allah! Et qu’ils se souciaient certes d’argent, qu’un jour il y en aurait moins ou même plus du tout, mais que les fleurs du désert et la volonté de Dieu était ce qui leur importait le plus en vérité.
    Il nous est difficile en Europe de penser dans un tel contexte, il n’est pas non plus garanti que cet état d’esprit soit celui de toute la population, mais c’est une réalité méconnue. Eux nous connaissaient mieux: ils attendaient le vendredi après midi pour entamer les négociations commerciales avec les français car ils savaient que les cadres très sup ne pensaient qu’à prendre l’avion pour rentrer en france pour le week end, ainsi, il leur était plus facile d’obtenir des concessions des français.
    Cordialement.

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    • foobar

      12 décembre 2017

      Bonjour,

      Vous avez raison sur les modes de pensée. En revanche, quand je liste les atouts hors pétrole, j’ai du mal à me projeter en 2030.
      – Soleil => énergie ?
      – Désert => place ?
      – Accès mer rouge, golfe persique => quel export ?
      – Tourisme / pèlerinage => La Mecque et Medine ne fait pas vivre une nation

      Une comparaison avec Israël en terme de ressource peut me donner tort si la technologie/éducation les sauvent. Défi aussi de la gestion en ressources eau/ nourriture.

      pop : ISreal 8M vs Arabie Saoudite 32M

      Comme le disait M. La Fontaine :  » Aide-toi, le Ciel t’aidera. »

  • Kiwixar

    9 décembre 2017

    «Les Saoud ne veulent pas connaître ce sort et ils ont compris l’importance de préparer le futur.»

    A mon avis, s’ils avaient compris, ils s’y seraient pris il y a 30-40 ans. A Singapour, ils font des plans stratégiques à très long terme (finance, et désormais biotechs).

    Les Saoudiens vont devoir garder de plus en plus de pétrole en interne (dessalement, clim), ça va pas plaire aux gros pays consommateurs.

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    • Charles Heyd

      9 décembre 2017

      Au Japon et à la Corée du Sud j’ajouterais volontiers la Suisse;
      nous on est plutôt du côté des Saouds, M. Macron n’est-il pas un bon ami de MBS qui est encore plus jeune que lui, en nous cramponnant à quelques domaines d’excellence et en négligeant le reste, les énergies du futur par exemple;
      je vous rejoins sur la clairvoyance des Saouds; s’ils avaient compris ils auraient en effet agi bien plus tôt pour développer d’autres domaines (les ressources minérales par exemple); le but de MBS (Mohammed Ibn Salman), décrit comme l’éradicateur de la corruption en Arabie, est mon avis uniquement de rester au pouvoir lorsque son père partira;
      mais pour cela il faut une éducation de qualité et leur système éducatif est dans un état bien pire que le notre qui n’est déjà pas très reluisant; l’étude du coran est plus importante que celle des maths et même de la langue arabe et je ne parle pas de l’égalité hommes-femmes; mais les moutawahs (les imams et la police religieuse) veillent au grain!

    • Charles Heyd

      9 décembre 2017

      j’ai tenté vainement ce matin de poster à deux reprises une réponse mais je vois qu’une de ces tentatives refait mystérieusement surface maintenant!

  • Kiwixar

    9 décembre 2017

    L’Arabie Saoudite me fait penser à Nauru dont les habitants ont vécu comme des nababs pendant des décennies grâce au phosphate. Aujourd’hui, il reste de Nauru que… un trou.

    Difficile d’apprendre à bosser après ça. Les pays sans ressources naturelles (exemple Japon, Corée) ne peuvent compter que sur le travail, l’entraide et la qualité des habitants.

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  • Aljosha

    8 décembre 2017

    L’Arabie Saoudite pourrait devenir un grand pôle universitaire d’étude de la langue arabe classique et ses dialectes, des grands auteurs littéraires.
    Damas ou Le Caire, ces temps-ci, ne sont pas en mesure d’assurer ce rôle.
    Le royaume formerait et accueillerait tout une jeunesse qui, dans ce désert, a soif de liberté.
    Une jeunesse qui apprendrait à lire, écrire, parler; à réfléchir plutôt que réciter du par coeur.

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    • sassy2

      11 décembre 2017

      Depuis le coup de MBS, même si c’est très difficile j’aimerais bien que Monsieur Netter sélectionne des secteurs pour la Syrie, L’Iran, toute la zone (sauf Qatar).
      Trump soutient Mbs à 100%* (je pense parce que c’est une opportunité incroyable + les US ont 30ans de visibilité avec MBS eu égard à son âge)

      Difficile d’investir dans le real estate dans le golfe ou la distrib par exemple car ces secteurs sont saturés + bulle (sauf évidemment de l’immobilier en Syrie) ou même en arabie saoudite en général ou dans des biz en Iran (?bcp de cartels)

      ?…

      *
      https://twitter.com/7yhy/status/928384485795778560

    • Charles Heyd

      11 décembre 2017

      #sassy2, c’est exactement ce que (se) disait un certain Necker, mais pas Netter, il y a 2 siècles à propos des opportunités d’investissement en France avec un certain Louis XVI (sur le long terme, 30 ans)!

  • jean SEGUR

    8 décembre 2017

    Bonjour,

    Fin du pétrole, et de l’eau pour faire monter les restes.
    Un va tout avant l’effondrement, avec comme compagnon une crise
    mondiale sur les marchés, avec la dilution du capital de toutes ces dernières
    cartes investis.
    Passionnant. Le retour du bâton.

    Répondre
  • Résistant Valaisan

    8 décembre 2017

    Ne vous inquiétez pas trop pour l’ état de préparation de l’ armée séoudienne. Les EAU leur prêteront leurs mercenaires sud-américains (avec encadrement occidental) s’ il le faut, d’ ailleurs ce sont déjà eux qui combattent au Yemen.

    ….Personnellement je suis prêt à accepter un salaire beaucoup plus bas que d’ habitude, si c’ est pour le plaisir d’ aller « intervenir » là-bas…

    Répondre
    • calal

      10 décembre 2017

      .Personnellement je suis prêt à accepter un salaire beaucoup plus bas que d’ habitude, si c’ est pour le plaisir d’ aller « intervenir » là-bas…

      voila l’illustration de ce qu’est devenu notre armee,une armee de « metier » que l’on envoie defendre la « paix » partout dans le monde: Des mercenaires qui profitent de l’excuse de de l’uniforme et des mauvais comportements des « grands » pour faire pareil a leur « petite echelle ».

      On est loin de la suisse avec son service national et ses armes distribuees aux citoyens.
      Et je devrai me sentir rassure et croire que vous vous comporteriez differemment en cas d’intervention et de maintien de l’ordre en france meme?

    • Charles Heyd

      10 décembre 2017

      Je suis (presque) entièrement d’accord avec vous #calal!
      Ancien militaire et ayant officié en Arabie en plus, je ne peux que souscrire à ce que vous rétorquez à #Résistant Valaisan; notamment sur ce que qu’il dit de l’état de préparation de l’armée saoudienne, de la marine en particulier, que je connais (très) bien, mais pas seulement la marine, et des dirigeants démocrates et libéraux français (comme M. Macron, pour me limiter au dernier en date des libéraux démocrates);
      l’ Arabie (le grand démocrate MBS) perpétue au Yémen une guerre (coloniale et religieuse) que l’on sait perdue d’avance; d’ailleurs on se fout éperdument du nombre de morts innocents (vous savez, les 0 dommages collatéraux si chers à nos stratèges); mais les EAU ne leurs (aux Saoudiens) prêteront plus rien ou plus grand chose puisqu’ils n’ont pas grand chose à prêter et que eux ils ont déjà plus ou moins compris ce qui se passe là-bas! Quand, comme moi, vous voyez opérer des militaires des EAU et ceux de l’Arabie (et du Kuweit, leurs très proches cousins) vous comprenez rapidement!
      Cependant vous ne pouvez comparer les militaires français à des mercenaires même si ce ne sont que des professionnels! Mais j’écoute souvent un certain Michel Onfray qui dit que nous (les Occidentaux) sommes responsables de millions de morts musulmans (et arabes) qui ne nous ont rien fait de mal; je ne souscrit pas non plus totalement à cela mais parfois je me demande s’il n’a pas un peu raison!

  • Charles Heyd

    7 décembre 2017

    Hé oui, réformer un pays musulman, je dirais même « le pays musulman » par excellence, car il n’y en pas beaucoup de cet acabit, n’est pas facile et le résultat n’est pas garantit d’avance!
    Je travaillais en Arabie Saoudite en 1991, lors du déclenchement de la première guerre du Golfe;
    notre président, Mitterrand, a participé à cet guerre pour « rétablir » la démocratie au Kuweit et plus tad, l’instaurer en Arabie Saoudite! On en rit encore, pas dans les chancelleries, mais chez ceux qui connaissent l’Arabie « profonde »! Je disais toujours, et je dis toujours cela, un changement en Arabie, du genre « printemps arabe », ne signifie nullement un mieux mais plus probablement le pire!
    Pour votre information au cas où vous ne le sauriez pas, pour accéder aux lieux saints de la Mecque et de Médine, il faut être musulman et donc c’est avant tout en tant que pèlerin, plutôt que comme touriste que vous allez là-bas; mais vous l’avez dit, il n’y a rien à voir de très touristique dans ces lieux!
    Depuis j’y ai passé une dizaine d’années et ce que j’ai compris c’est que les Saouds, la tribu à l’origine de ce pays, mais pas l’ensemble des Saoudiens, jouent leur dernière carte et ça passe ou ça casse!

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