30 mars, 2017

Anthropologie de la mondialisation

La mondialisation est un concept que l’on emploie régulièrement, comme une nouveauté, alors même qu’elle est aussi ancienne que le monde. Certes, depuis les années 1980 nous avons connu un accroissement des échanges, une rapidité des flux d’information, une ouverture de plus en plus grande des frontières et des échanges élargis avec l’ensemble des pays du monde. Ce sont là des phénomènes nouveaux, mais qui ne caractérisent pas la mondialisation, phénomène beaucoup plus ancien. L’Empire romain a connu une forme de mondialisation, au sein de son empire et avec l’extérieur : minerais venus d’Espagne, vin de Gaule, verrerie d’Égypte, esclave de Nubie… l’Empire romain est un vaste marché. Au XVIe siècle, c’est une autre mondialisation qui se développe, bien étudiée par Fernand Braudel et sa célèbre thèse sur la Méditerranée au temps de Philippe II. Ensuite, c’est le XVIIIe, avec l’ouverture à l’Inde et aux Amériques, puis le XIXe siècle et la découverte de l’Afrique. Ces ouvertures et ces découvertes sont les conséquences de la mondialisation, mais elles n’en sont pas les ressorts fondamentaux. La mondialisation est marquée par trois caractéristiques : l’échange, la curiosité, le mimétisme. Et elle a trois conséquences : l’ouverture au monde, l’accroissement des richesses, le renforcement des cultures fortes. Nous aborderons cette semaine ses caractéristiques et la semaine prochaine, ses conséquences.

 

L’échange comme lien social et facteur de paix

 

On doit à Friedrich Hayek (1899-1992) d’avoir placé la notion d’échange au cœur de la réflexion intellectuelle. Pour lui, le terme d’économie est impropre, car il désigne, au sens propre, les règles de la maison, ce qui renvoie à des notions juridiques et ce qui lui paraît trop restreint. Il préfère le terme de catallaxie, qu’il forge à partir du grec katalattein, l’échange. En latin, le terme se traduit par commutatio, d’où la notion de justice commutative. La catallaxie, c’est l’ordre engendré par l’ajustement mutuel de nombreuses économies individuelles sur un marché. L’échange est à la source des relations humaines, d’abord au sein d’une famille, puis dans un village et pour finir avec le monde. L’échange permet de se procurer des produits que l’on est incapable de fabriquer, ou à un coût moindre que ce que l’on pourrait faire. Il est aussi facteur de paix, car il met en relation des personnes qui n’ont aucun intérêt commun, si ce n’est le fait de vouloir mutuellement ce que l’autre possède.

 

Dans un échange, quelqu’un a avantage à donner et quelqu’un d’autre à recevoir la même chose. Au terme de l’échange, l’avantage de chacun n’est pas diminué, mais augmenté puisque chacun se sépare de ce qui vaut moins à ses yeux et acquiert ce qui vaut plus. Avant et après l’échange, la quantité de bien demeure la même, mais les personnes qui ont participé à l’échange se trouvent enrichies après celui-ci et du seul fait de celui-ci. Chacun s’est séparé de ce qui, à ses yeux, a moins de valeur, pour recevoir ce qui à ses yeux en a plus. Le bien échangé n’a pas la même valeur aux yeux de celui qui donne et de celui qui reçoit.

Il y a donc un différentiel de valeur. Or, c’est parce que l’on n’a pas les mêmes idées ni les mêmes projets sur un objet que celui-ci vaut quelque chose. Il y a donc un pluralisme immanent dans la notion même d’échange libre. Le fait d’avoir des vues différentes et de poursuivre des objectifs différents devrait être facteur de conflit. Or, cela génère au contraire un échange et crée un lien d’interdépendance qui conduit à la paix et à la prospérité. Normalement, des personnes qui poursuivent des objectifs différents ne peuvent être qu’opposées. Or, avec la catallaxie, des personnes qui poursuivent des objectifs différents sont alliées de fait parce que sans l’autre chacun ne pourrait pas atteindre son objectif. C’est là l’avantage de la société de marché sur les autres types de société, notamment les sociétés holistes et unanimistes.

 

L’échange caractérise la mondialisation. Il y a échange entre des territoires, des villes (qui contrôlent des territoires, leur arrière-pays) et des personnes. Les échanges sont nécessaires pour accéder aux ressources que l’on ne possède pas, pour améliorer son ordinaire ou pour vendre son surplus ou sa production. Lorsque l’on veut punir un pays on lui impose un embargo, c’est-à-dire qu’on l’empêche d’échanger ; ce qui lui nuit grandement.

 

La curiosité : vouloir connaître le monde

 

La curiosité débute par un étonnement sur le monde. C’est la surprise de découvrir des cultures qui nous sont différentes, des paysages autres que ceux que l’on fréquente, des goûts, des arts et des cuisines autres que ce que l’on pratique d’habitude. La curiosité est une soif de découverte et de connaissance, c’est la volonté d’aller au-delà de son monde et de ses frontières pour connaître ce qui se passe de l’autre côté de la barrière. Elle engendre la science, qui est la curiosité de vouloir comprendre le fonctionnement du monde : Copernic qui veut percer le mystère de la rotation de la Terre, Pasteur qui souhaite trouver une solution à la rage, Louis Blériot qui veut prouver qu’il est possible de traverser la Manche en aéroplane… La curiosité rend insatisfait de ce que l’on possède et de ce que l’on voit, elle est mue par la volonté de toujours découvrir et de toujours connaître, de ne jamais se satisfaire des limites que l’on a atteintes. C’est elle qui permet l’art : peinture, musique, architecture, littérature… Et elle se manifeste par les voyages. Le fait de voyager est le signe de l’homme libre, l’homme qui s’affranchit de ses présupposés pour aller voir ailleurs comment les hommes vivent. Le voyageur reste accroché à son pays, mais cela ne l’empêche pas de vouloir connaître et approfondir les autres. La curiosité oblige à sortir de soi-même et de ses certitudes pour oser s’affronter aux autres. On imagine l’émotion des premiers visiteurs de l’Égypte, Champollion en tête, de Chateaubriand découvrant les sites historiques de la Grèce, de Savorgnan de Brazza et de Livingstone découvrant les contrées inconnues de l’Afrique. La curiosité naît d’une soif inextinguible de découvrir, d’une insatisfaction et d’une bienveillance à l’égard de ce qui n’est pas nous. Elle nous amène à sortir de nous pour aller vers les autres, sans renier ce que nous sommes et en contribuant à renforcer notre être. Elle aussi est échange.

 

De l’étonnement philosophique à l’émerveillement scientifique, il y a la capacité à se projeter toujours vers un monde en devenir dont on refuse qu’il soit figé. C’est le propre de la culture européenne que d’être curieuse, de vouloir aller voir ailleurs, d’avoir cette insatisfaction générale à l’égard de ce que nous sommes. Ce sont les cités grecques qui se lancent à l’assaut de la Méditerranée pour la coloniser, les lettrés romains qui se rendent à Athènes et à Alexandrie pour en découvrir la science et les savoirs et pour s’en imbiber, les hommes du XVIe siècle qui partent vers l’Outremer, affrontant de nombreux risques et périls. La curiosité est probablement ce qui distingue le plus l’Europe des autres cultures, et ce qui explique aussi son avancée technique et culturelle, jusqu’à l’harmonisation en cours depuis les années 1970.

 

Le mimétisme : aux origines de la culture

 

Nous devons à René Girard (1923-2015) d’avoir mis à jour l’importance du mimétisme et du sacrifice dans le fonctionnement des sociétés. L’analyse géopolitique est souvent trop tournée vers l’économie ou le rapport des forces des puissances et elle néglige l’aspect culturel des populations et le fondement de leur civilisation. Pourtant, les hommes agissent en fonction de ce qu’ils pensent et ce qu’ils croient. Or une vision souvent trop matérialiste omet l’étude de la spiritualité et de la pensée des peuples, qui échappent souvent au cadre de la stricte logique.

 

Les hommes fonctionnent par mimétisme. C’est d’une part le propre de l’éducation et c’est aussi le moteur essentiel de la volonté humaine. On s’attache à des personnes, on copie des modes, des façons d’être, des manières de vivre, ce qui renforce notre culture ou notre position sociale. Le mimétisme permet de reproduire, mais il peut aussi amener un rejet et donc une rupture par rapport au milieu dont on est issu. Ce mimétisme fait courir le risque de l’uniformisation ; c’est pourquoi l’architecture mondiale a tendance à se ressembler de plus en plus, de même que les styles vestimentaires, les modes alimentaires et les façons de penser. L’uniformisation est d’ailleurs un reproche souvent fait à la mondialisation : toutes ces métropoles mondiales ont tendance à être de plus en plus semblables et les hommes mondialisés de Paris, New York ou Singapour semblent être des clones.

 

De ce désir mimétique nait aussi la violence. Celle-ci culmine dans ce que Girard appelle la crise mimétique, qui se résout par la mort du bouc émissaire. Celui-ci est chargé de tous les maux et on le tue afin de chasser le mal de la cité. Le tous contre tous, le chaos et la destruction du groupe, aboutit au tous contre un afin de sauver le groupe. René Girard a très bien montré comment toutes les civilisations archaïques fonctionnent sur le principe du bouc émissaire, d’où les sacrifices humains. Le mimétisme engendre donc une violence qu’il est nécessaire d’appréhender pour la canaliser et l’amoindrir. C’est la civilisation judéo-chrétienne qui rompt le cycle sacrificiel et la spirale de la violence, puisqu’ici le bouc émissaire est innocent. D’où la paix qui peut être établie dans la cité et ce Satan qui tombe comme l’éclair, titre de son ouvrage paru en 1999.

 

La mondialisation est donc plus un phénomène anthropologique qu’économique et financier. Ce sont ses conséquences qui sont financières, politiques, sociales et culturelles, mais son essence est bien anthropologique. Touchant l’essence de l’homme, cela explique qu’elle concerne tous les hommes et donc tous les pays.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

28 Commentaires

Répondre à Charles Heyd

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  • Éric

    2 avril 2017

    Bonjour,

    Vous écrivez : « C’est le propre de la culture européenne que d’être curieuse, de vouloir aller voir ailleurs. »

    Je doute que ce soit spécifique à la culture européenne et de façon générale, je crois qu’il faut se méfier des discours que l’on tient sur sa propre culture pour la comparer, avantageusement, aux autres cultures : curieusement, les conclusions en sont toujours que notre culture est supérieure aux autres ; ce n’est presque jamais dit explicitement mais c’est toujours évident, sinon le discours perd tout intérêt.

    À cet égard, celui de votre exemple des grandes découvertes géographiques européennes de la Renaissance, il faut savoir que la Chine a également connu sa propre période de grandes découvertes et d’expéditions maritimes vers l’Ouest, jusqu’au Kenya et Mozambique, en même temps, voire peut-être avant que l’Europe ne commence les siennes. Il serait intéressant de savoir à quoi un géopoliticien ou un historien chinois contemporain attribue le siècle de grandes expéditions chinoises vers l’Ouest. Je parie qu’il revendiquera la curiosité chinoise, spécifique, entre autres raisons.

    Continuez vos billets et analyses très bien faits.

    Nous sommes certainement beaucoup de lecteurs à avoir hâte de lire vos prochains articles.

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      3 avril 2017

      Merci pour votre message.

      Effectivement, il y a toujours un risque à vouloir essentialiser un phénomène et à le considérer comme spécifique à une culture.

      Toutefois, je pense que la curiosité, au sens de vouloir découvrir l’autre pour le connaître et le comprendre est propre à la culture européenne. Les autres cultures peuvent vouloir mener des conquêtes, mais pas au sens de la découverte.

      Cette curiosité est l’un des fruits du christianisme, qui porte à se projeter vers l’autre (évangélisation) pour le meilleur (le connaître) ou pour le pire (l’éradiquer).

      Quant à la Chine, il est vrai qu’elle a mené quelques expéditions maritimes et qu’elle a eut une flotte très puissante, entre 1405 et 1431. Puis, sous l’effet des attaques mongoles, elle a arrêté son aventure maritime, fait détruire les vaisseaux et enfermer les marins et détruit également les archives maritimes, pour effacer toute trace de cette aventure.

      C’est à la fois un refus de l’ouverture et de la connaissance et une volonté d’effacer le passé pour construire une époque nouvelle.

    • durru

      3 avril 2017

      Je crois que nous sommes en train de mettre sur un pied d’égalité la règle et l’exception.
      Dans le monde méditerranéen, puis occidental (atlantique), même avant le christianisme (voir les colonies phéniciennes et grecques), cet esprit d’ouverture et de contrôle sans nécessité d’anéantissement est plutôt la règle.
      Dans le monde asiatique, la règle est plutôt de la fermeture sur soi (Chine, Japon, Corée – cette approche est revenue régulièrement dans leur histoire) ou alors la volonté d’anéantissement (Huns, Arabes, Mongols…).
      D’un côté, comme de l’autre, il y a eu des exceptions à ces règles, mais elles sont restées au rang d’exceptions et, comme pour les découvertes maritimes chinoises, sont restées sans suite.
      C’est, à mon avis, la différence entre une (enfin, un ensemble de) civilisations européennes ou l’individu est reconnu dans son individualité et des civilisations où l’individu n’existe que par (et pour) le collectif.

    • durru

      4 avril 2017

      Il me semble qu’il y a une tendance à mélanger ce qui est règle avec ce qui reste exception.
      Depuis bien avant le christianisme, les civilisations européennes (et, par extension, méditerranéennes) sont ouvertes vers l’extérieur, curieuses des autres civilisations, sans forcément chercher leur conversion ou leur anéantissement. Les comptoirs et les colonies installées par les phéniciens et les grecs en sont les premiers exemples. Et cela reste une constante de toutes les civilisations européennes, Empire Romain inclus, qui intégrait les cultes des peuples conquis à son panthéon.
      Les civilisations asiatiques (Chine, Japon, Corée) ont chacune eu leurs périodes de fermeture sur soi, leurs replis. Il y a eu, comme avec l’exemple d’Ibn Batuta ou de la flotte chinoise du XV-ème siècle, des périodes où l’ouverture et la curiosité ont pris le dessus, mais ces exemples sont restés des exceptions et il n’y a pas eu de suite. Pour ce qui est de la tentation d’anéantissement, c’est plutôt le propre des nomades. Encore une fois le mélange de la règle et de l’exception.
      A la fin, les contacts entre diverses civilisations sont bien plus le fait des européens que des autres, c’est une réalité.
      A mon avis, cette différence vient principalement de la différence de statut de l’individu. Tandis que les civilisations européennes mettent l’individu en valeur et s’y intéressent, les autres ne voient l’individu qu’en tant que membre du collectif, qui existe par et pour ce collectif.
      (Note: J’avais posté à peu près la même chose hier soir, mais je ne vois toujours pas mon commentaire. Je m’excuse d’avance si un doublon se présente.)

  • Tahar( Majid)

    2 avril 2017

    A la lecture de cet article , on a l impression que la ou les curiosités qui ont porté les hommes libres( européens) à aller découvrir des contrées des peuples et des cultures différentes des leurs à été une entreprise soft. Or elle s est accompagnée de violence ,d’asservissement et parfois de génocide des autochtones quand il s ‘y refusaient et y résistaient ,en Afrique , aux Amériques comme en Asie.

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      2 avril 2017

      Je ne minimise pas l’aspect guerrier et les confrontations violentes, mais ce n’était pas le sujet de cet article. J’en prépare quelques uns sur ce sujet, notamment sur la réflexion des auteurs libéraux. C’est un thème complexe et multiple.

    • nolife

      3 avril 2017

      Ibn Batuta, il ne doit pas connaître … contemporain de Marco Polo …

      Pour ce qui est de la paix, la GB se dit prête à faire la guerre contre l’Espagne …

  • Xavier Renard

    2 avril 2017

    Passionnant et merci pour ces réflexions… je résume :
    « Je constate des différences, alors mu par ma curiosité naturelle, j’échange et finalement j’arrive plus ou moins vite à une uniformité génératrice de guerres pour imposer à l’autre la petite différence qui me reste »

    Il manque une seule chose, l’Homme n’existe pas uniquement pour des satisfactions matérielles… dans ces réflexions il manque la dimension spirituelle de l’Homme. La mondialisation nie complètement cette dimension.

    Répondre
    • idlibertes

      2 avril 2017

      Oui, il parait aussi que la nouvelle voiture, sans chevaux,nie la nature humaine et que à 30 KM heures, l’homme ne pourra plus respirer.

  • Gerldam

    2 avril 2017

    Il me semble que c’est plutôt Ludwig von Mises qui a ionventé le mot « catallaxy » dans « Human Action ».

    Répondre
    • idlibertes

      2 avril 2017

      Je crois que vous avez raison.

    • Jean-Baptiste Noé

      2 avril 2017

      Oui, Mises utilise ce terme dans Human Action (1949), mais c’est vraiment Hayek qui l’a popularisé dans Droit, Législation, Liberté (1973) et qui a poussé à fond l’analyse de ce concept.

  • calal

    2 avril 2017

    la guerre est effectivement un aspect dont on parle trop peu. pourquoi est ce que j’echangerai avec l’autre alors que je peux lui prendre ce que je desire? l’echange ne se fait qu’entre egaux. si le pays a produit des bombes et le pays b produit des draps,le pays a balance ses bombes sur le pays b et recoit les draps gratos apres.

    Sauf à considérer que les échanges sont facteurs de paix et de stabilité?
    pourquoi payer 16 ans de nourriture et de logement pour produire un travailleur non qualifie alors que grace a la mondialisation,on peut en faire venir des « touts faits » d’afrique,produits pour 3 fois rien et tout content de ne plus mourir de faim sur leur terre de sable et de cailloux ou ils se reproduisent comme des sauterelles?
    je ne crois pas qu’il y a de la paix et de la stabilite la dedans…

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      2 avril 2017

      Je vous retourne la question…

      Pourquoi dépenser beaucoup d’argent pour acheter des bombes, pour constituer et entretenir une armée, pourquoi me lancer dans une guerre que je ne suis pas sûr de gagner, pourquoi me mettre à dos mes voisins et obérer l’avenir si je peux posséder ces draps pour moins cher et avec moins de risque en les achetant au producteur ?

    • calal

      4 avril 2017

      si vous etes un empire qui domine les autres,vous ne payez pas pour votre armee. vous echangez la « protection » de votre armee contre un impot. impot qui vous permet d’entretenir ou d’augmenter votre armee. apres comme d’habitude,comme vous depensez de l’argent pour lequel vous n’avez pas eu a travailler,vous commencez a faire n’importe quoi avec…

  • mjdbdf

    1 avril 2017

    A croire que la curiosité ou les curiosités qui ont portés les européens vers la découvertes des Amériques , de l Afrique ou de l ‘Asie étaient soft et s’inscrivaient dans le processus et la continuité des échanges mis en place par le génie humain. L article passe sous silence les violences , les massacres et les génocides que ces entreprises de curiosités ont causé aux autochtones.

    Répondre
  • Ockham

    31 mars 2017

    Excellentes références.

    Répondre
    • sassy2

      1 avril 2017

      oui merci
      anthropologie + ATestament

      mais il y a ces pbs:
      Pour l’instant, qu’à apporté la chine mis à part des dimsums au plomb et des coûts salariaux en baisse?
      pour le moment pas grand chose sinon un enrichissement prodigieux pour certains en europe et une suppression totale de la saine concurrence politique au sein des élites

      en passant
      « James Burnham’s Managerial Elite » – Julius Krein
      https://twitter.com/RickyVaughnX1/status/848043352478056448

      https://lesquen2017.com/2017/03/30/quest-ce-que-le-cosmopolitisme-par-henry-de-lesquen/

      Je cite ces deux liens car les modus operandi sont toujours les mêmes. Il me souvient, pas complètement, de l’histoire racontée par Niall Ferguson? d’un roi ou aristocrate anglais qui avait voulu importer massivement du blé du continent alors que celui de l’east anglia était strictement le même. Au détriment naturellement des paysans et pour s’opposer politiquement à la classe terrienne, dans son propre pays. Il avait très mal fini.

      C’est la directive bolkenstein sur les plombiers comme sur les peintres en bâtiment: complètement débile…

  • Charles Heyd

    30 mars 2017

    tout à fait d’accord avec « fm06 », la mondialisation a en effet toujours existée; depuis les premiers pas d’Homo Sapiens qui a quitté les vallées de l’est africain, jusqu’aux invasions barbares, puis les foires de Champagne et enfin la mondialisation actuelle qu’on semble (re)découvrir; et comme aujourd’hui, la mondialisation n’a pas toujours été « heureuse »; il y a toujours eu des gagnants et des perdants;
    bref, j’ai vaguement l’impression qu’on enfonce des portes ouvertes et qu’on redécouvre la curiosité et l’esprit d’entreprendre des hommes (et des femmes)!

    Répondre
  • Steve

    30 mars 2017

    Bonsoir
    la tradition rapporte qu’Abaris l’hyperboréen possédait une « flèche » qui lui permettait de ne jamais s’égarer. Pythagore la lui déroba à l’aide d’un morceau de métal, Abaris le reconnut alors comme vrai philosophe. Ceci dévoile la connaissance ancienne des propriétés magnétiques du fer météoritique. Et des échanges très anciens entre le nord et le sud.
    Avant la conquête des Gaules par César, les Vénètes tiraient leur puissance de leur flotte et du commerce de l’étain provenant de Cornouailles. Les soieries de Chine arrivaient à Rome vers la fin de l’Empire. L’ambre de la Baltique valait aussi très cher à Rome. le chaudron de Gündestrup témoigne des échanges avec la Grèce. Les momies du Taklamakan, des hommes de type caucasien, datent d’il y a 5000 ans.
    Le commerce des épices en provenance des Indes Hollandaises ruinait les investisseurs ou faisait leur fortune en trois ans car c’était la durée du voyage aller retour et les risques de pertes qui faisaient le marché.
    Nous voyons ainsi que le monde, le contient eurasiatique d’abord, est arpenté depuis longtemps.
    L’espace terrestre étant désormais fini, un modèle de robe vu à Paris est mis sur le marché trois jours plus tard à partir de l’orient: nous sommes conscients de ce laps extraordinairement réduit par rapport à la durée que nécessitaient les échanges il y a encore 100ans: c’est cela qui nous perturbe.
    La mondialisation se rapporte avant tout au temps et non à l’espace!
    Notre corps médial a cru exponentiellement alors que notre corps physique n’a que peu évolué: il y a désormais le temps du high frequency trading, mais il faut toujours que le sucre fonde dans notre café! ( cf Bergson sur la durée)

    Cordialement.

    Répondre
  • sassy2

    30 mars 2017

    =>début globalisation
    =>paris=disney=shanghai=mcdo/vuitton/netflix
    => supplément d’âme = 0
    =>fin globalisation

    Si on considère que les anglais en Chine firent de la mondialisation, me suis bien rendu compte de la cyclicité en allant dans l’ancien siège de hsbc sur le bund où quasi rien n’a bougé depuis que les anglais sont partis en courant… pour revenir en face dans le financial district(?) pour un tour! (pour une tour aussi ;-))

    Répondre
  • Nom *marc

    30 mars 2017

    On ne peux pas comparer l’histoire avec ce qui se passe maintenant. Il y a 1000 ans vous ne pouviez pas envoyer 1 litre de lait d’Australie en France, ni envoyer une bombe qui peux tuer 100 000 personnes d’un coup (Hiroshima).
    Il va résulter de la mondialisation actuelle une guerre quand les gens en aurons suffisamment marre.

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      30 mars 2017

      C’est possible. Sauf à considérer que les échanges sont facteurs de paix et de stabilité. On ne se fait plus la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, ni entre Horace et Curiace.

      Ceux qui s’offusquent de la mondialisation en sont souvent de très grands bénéficiaires.

    • sassy2

      30 mars 2017

      il y aurait des combats entre des Gracques et des Horaces dans Paris en ce moment même 😉

    • fm06

      30 mars 2017

      La mondialisation d’il y a 1000 ans était à plus petite distance, mais ses ressorts étaient les mêmes. On ne pouvait pas aller d’Australie en France, mais on pouvait aller partout en Europe. Les commerçants ne s’en privaient pas. C’est une différence d’échelle, pas une différence de nature.

    • Charles Heyd

      31 mars 2017

      Les guerres ont toujours éclaté quand « les gens en avaient marre », rarement quand ils étaient heureux;
      les « gens » étaient soit ceux du peuple soit leurs dirigeants mais le peuple a les dirigeants qu’il mérite et inversement; ils (les gens) partaient généralement la « fleur au fusil » (comme en 14) et ils en revenaient avec la gueule de bois, ou la gueule cassé, c’est selon;
      cela me permet de rebondir sur le sujet des problèmes que génère la mondialisation;
      pour éviter la guerre il faut des instances supranationales telles que l’ONU, le Conseil de l’Europe, etc.; mais aussi, et paradoxalement des frontières;
      c’est ce qu’explique un Néerlandais dans son « Indispensables frontières », ouvrage qui a déjà été cité plusieurs fois sur ce forum et qui à mon humble avis fait référence; les « gens » ont en effet un curieux atavisme qui consiste à se regrouper en clan, peuple, nation ou tout ce que l’on voudra, puis de se faire la guerre pour des motifs des plus futiles comme la religion, le territoire … ou les femmes!

    • Jean-Baptiste Noé

      1 avril 2017

      Vous soulevez le problème de la guerre, qui est une question essentielle, notamment sur ses causes.
      Les Etats peuvent aussi la réguler, et pas seulement les structures internationales (d’ailleurs plutôt inefficaces, contrairement aux Etats). Si l’on prend le cas de l’Europe, la plupart des guerres ont été le fait des Etats, non des populations. Les populations ont été intégrées plus ou moins de force dans les guerres (guerres mondiales et autres…).

      Les délimitant les espaces et les zones territoriales, les frontières peuvent être facteur de paix, du moins d’une garantie de la paix.

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