6 novembre, 2012

Ubu est toujours Roi, même sous une Présidence dite normale…

Ubu est toujours Roi, même sous une Présidence dite normale…

 

Je prends connaissance à New York de deux rapports publies quasiment simultanément.

Celui du Haut conseil du Financement de la protection sociale, et celui sur le « choc de compétitivité » confie à Louis Gallois.

Ce dernier rapport, parmi 22 mesures censées renforcer notre compétitivité, proposerait une réduction des cotisations patronales pour Euro 20 milliards, et des salariales pour 10 milliards.

Le document produit sur le cout de la protection sociale se contente d’un état des lieux,  mais fait ressortir qu’en 2010 77% des recettes dédiées étaient assises sur le travail.

Il suffit d’avoir été employé en France et d’avoir reçu un bulletin mensuel de salaire avec le détail des déductions du brut pour arriver au net – et ceci n’inclue pas les charges patronales – pour avoir fait ce constat.J’ai eu ce privilège sous des gouvernements dits de droite ou de gauche, sans relever de sérieuse différence.

 

Le débat sur le financement du cout de la protection sociale, sante, vieillesse, et chômage, me fait penser à cette analogie, mouvement de transats sur le pont du Titanic après le choc de l’iceberg.

La réalité est toute simple, notre protection sociale est financée de plus en plus par l’emprunt, compte tenu du déficit annuel cumule, les recettes de CSG et CRDS ne couvrant plus les dépenses, d’où le recours massif aux emprunts internationaux de la CADES, dont la durée de vie est prorogée, sans garantie formelle de l’Etat.

Les retraites des fonctionnaires, non provisionnées sont elles fondues dans le déficit structurel et quasiment ininterrompu de l’Etat depuis 1974.

Finance par la gestion de la dette publique confie à l’Agence France Trésor qui accomplit des prodiges en levant des fonds avec une durée de vie moyenne supérieure a 7 ans dans de très bonnes conditions pour les 2/3 auprès d’investisseurs institutionnels étrangers..

Combien de temps allons nous continuer à bénéficier de ce traitement de faveur non justifie par notre situation financière, aggravée par la gestion calamiteuse et irresponsable de nos gouvernants ?

Peu de temps.

Nous sommes confrontés à une pratique dite de débudgétisation, la TVA dite sociale n’était qu’un palliatif pour tenter de masquer notre incapacité croissante à financer notre système de protection sociale et de sante, pour des raisons bien connues et non spécifiques a notre pays d’allongement de la durée de vie, alors même que l’on réduit la vie professionnelle, entrée plus tardive et sortie prématurée du marché du travail.

Nous n’avons pas besoin de rapport supplémentaire, et la situation de notre pays et son déni de réalité seraient selon la presse internationale un sujet croissant de préoccupation en Allemagne, ce pays ne pouvant faire face seul aux besoins de recapitalisation du système bancaire Européen, et aux soutiens à apporter aux pays du Sud.La prochaine crise européenne est sans doute celle qui testera la pérennité de cette construction, notre pays pourrait bien faire basculer l’ensemble dans une crise systémique sans précèdent.

 

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

5 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Strauss Patrick

    30 novembre 2012

    Le principe des élections démocratiques impose aux prétendants stupides et incapables de se faire élire par plus stupides et incapables qu’eux même: ils faut donc faire envahir pacifiquement le pays par des gens qui sont déjà en échec chez eux et le seront encore plus ici. Pour les attirer dans le piège donnons leur des allocations et des droits… même si nous savons ne pas pouvoir les financer sans ruiner le pays qui deviendra de plus en plus socialo communiste par incapacité à discerner le mensonge de la réalité.

    Répondre
  • Homo-Orcus

    7 novembre 2012

    Mais dans le même temps on cajole l’électeur
    RETRAITE A 60 ANS : 27 000 demandes de départ anticipé déposées à la CNAV en trois mois
    Le retour partiel du départ en retraite à 60 ans pour les personnes ayant travaillé avant 20 ans et disposant des années de cotisations requises, acté par un décret du 3 juillet 2012, entre en vigueur pour les pensions prenant effet à compter du 1er novembre 2012. Depuis la publication du décret, quelque 27 000 personnes ont déposé un dossier à la CNAV pour bénéficier de la retraite anticipée à 60 ans, a indiqué la ministre des Affaires sociales, dans une interview au Figaro le 2 octobre. Ces chiffres sont conformes aux prévisions du gouvernement, 110 000 personnes environ (tous régimes) seraient concernées par cette mesure dès 2013 et 100 000 par an en régime de croisière. Le coût de l’élargissement du départ en retraite anticipée a été chiffré par la direction de la Sécurité sociale à 50 millions cette année pour l’ensemble des régimes de base et 670 millions en 2013. Un montant qui culminera en 2017 à 2,67 milliards.

    Répondre
  • Homo-Orcus

    7 novembre 2012

    attendons une petite quizaine…
    RETRAITE : Négociations prévues pour assurer l’équilibre des régimes complémentaires AGIRC-ARRCO
    Patronat et syndicats ont décidé d’ouvrir des négociations à partir du 22 novembre sur des mesures destinées à assurer l’équilibre financier de l’ARRCO et de l’AGIRC. Le déficit cumulé des deux régimes atteint aujourd’hui environ 4,5 milliards d’euros. Alors que les projections établies lors de la réforme de mars 2011 laissaient entrevoir un épuisement de leurs réserves en 2026 pour l’Agirc et après 2030 pour l’Arrco, la crise économique pourrait accélérer le mouvement de 10 ans. Sans réforme, les réserves seraient épuisées en 2017 pour l’AGIRC et en 2020 pour l’ARRCO. L’objectif est de trouver des solutions avant le 1er avril 2013, date à laquelle doivent être fixés, comme chaque année, les salaires de référence et les valeurs des points : hausse des cotisations, gel temporaire des pensions, baisse du rendement des régimes, baisse du taux des pensions de réversion, recul de l’âge de la retraite…

    Répondre
  • PETRINI

    6 novembre 2012

    La solution consistant à alléger des charges en alourdissant d’autres impôts a été trouvée il y a bien longtemps par le Sapeur Camember.
    Et pourtant il y a une solution simple pour aboutir à de graal du « choc de compétitivité » : remettre tout silmplement les français au travail en revenant aux 40, voire aux 45 heures, et en supprimant cette admirable trouvaille technocratique que curieusement aucun pays n’a reproduite: les RTT, terme que l’on arrive à traduire dans aucune langue.
    Tout porte à croire malheureusement que l’idéologie et le manque de courage se conjugueront pour nous conduire (bientôt) au désastre.

    Répondre
  • artiste

    6 novembre 2012

    Bien résumé,trop simple pour Normalito Hollandreou dont on se demande bien quel travail de réflexion il a accompli pendant 10 ans,non seulement une fois élu
    lui et son gouvernement partent tranquillement en vacances mais on ne cesse de nommer des commissions pour avoir de vagues idées d’action, des politiciens oui des hommes d’état non , la fin est proche.

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!