2 mai, 2016

Tout le monde me déteste

Pendant une adolescence quelque peu difficile, j’avais coutume de me balader l’air renfrogné en disant à haute voix « Personne ne m’aime », ce qui mettait ma pauvre mère dans un état second. C’était probablement pour ça que je le faisais. Arrivé à l’âge adulte, je suis assez rapidement devenu libéral ce qui est à l’évidence et surtout en France la façon la plus rapide de se faire détester par tout le monde. D’où j’en déduis que je dois avoir des problèmes psychologiques très profonds et que je devrais aller voir un psy pour corriger ce besoin incoercible de me faire détester par tout le monde.

Parce qu’enfin, si je regarde la télévision (assez rarement) ou si je lis des articles ou des livres (plus fréquemment), s’il y a une constante en France, c’est que tout auteur, tout journaliste aussi intéressant ou rasoir qu’il puisse être introduit toujours dans son discours à un moment ou à un autre  la phrase : « Vous savez, moi, je suis profondément anti libéral»

Par exemple, j’aime bien Onfray qui dît des choses raisonnables assez fréquemment. Or il n’y a pas d’émission où il passe où il ne prononce pas la phrase sacramentelle et où il proclame son antilibéralisme.Même remarque pour Zemmour, dont nous avons dit du bien sur ce site au moment de la sortie de son livre « Le suicide Français» et qui lui aussi tire à boulets rouges chaque fois qu’il le peut sur le libéralisme.De même de grands incompétents tels Chirac, le roi fainéant ou Sarkozy, l’agité du bonnet, n’ont cessé soit de dire du mal du libéralisme (Chirac), soit de faire le contraire de ce qu’ils avaient annoncé dans leurs campagnes électorales où ils avaient entonné un chant plutôt libéral (Sarkozy).

Et je ne parle pas de la communauté de pensée entre l’extrême gauche et l’extrême droite sur le sujet, tant l’antilibéralisme semble être le fond de sauce qui permet à tous les extrémistes de dîner à la même table. Et du coup je me pose la question : mais pourquoi tant de haine ?

Et pour répondre, il faut une fois encore revenir à la phrase d’ Albert Camus «Ne pas nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde».

Et quand les ennemis du libéralisme se déclarent « antilibéraux» nous ne sommes guère plus avancées pour discuter avec eux puisque nous ne savons pas de quoi ils parlent, et eux non plus probablement.Je vais donc me livrer à une petite typologie de ceux qui emploient le mot anti libéral pour essayer de mettre mes idées au clair.

D’après mon analyse-et je peux tout à fait me tromper sur leurs motivations et je les prie de m’en excuser si c’est le cas- des gens comme Onfray ou Zemmour se disent anti libéraux d’abord parce qu’ils assimilent le Libéralisme au capitalisme de connivence qui sévit en France depuis bien trop longtemps.Et sur ce point, je ne saurai être plus d’accord avec eux.Le capitalisme de connivence est une abomination et l’influence que certaines banques ou certains groupes industriels exerce en France n’est pas acceptable, pas plus d’ailleurs que le passage de certains personnages de la haute fonction publique à la direction de certaines grandes affaires qui ne dépendent que des contrats étatiques. Il s’agit la d’une forme de corruption inacceptable.

Qui plus est, les auteurs cités et bien d’autres détestent le libéralisme parce qu’ils l’assimilent à la prise de contrôle du débat démocratique par ceux que j’ai appelé « les hommes de Davos » ou les « Oints du Seigneur » les Attali, Minc, BHL et sans doute aujourd’hui Macron.Pour ces hommes, la France ne représente plus rien, l’avenir appartient à un gouvernement mondial, conseillé par eux bien sur. Là encore, je ne saurai être plus d’accord avec ceux qui ne veulent pas de cette forme de libéralisme.

 

Le mondialisme n’est pas le libéralisme mais une forme, une fois encore, du capitalisme de connivence. Un certain nombre de grands groupes mondiaux ont pris des positions dominantes ici ou là et entendent les conserver en s’appuyant sur des lois de circonstance qu’ils auraient fait passer en catimini en s’appuyant sur des gens que personne n’a élu et souvent ces lois cherchent à empêcher l’émergence de toute concurrence. Par exemple l’hypertrophie légale et réglementaire dont j’ai parlé récemment et qui touche tous les secteurs n’est qu’une façon de favoriser les gros au détriment des petits qui ne peuvent se payer des services juridiques pléthoriques et qui donc ne peuvent se lancer et faire concurrence aux gros.

On étouffe la concurrence par l’hypertrophie des lois ou par quelque chose comme « le principe de précaution », abomination contre la liberté s’il en fut.

De même, je suis à peu prés persuadé que le traité de libre échange Nord Atlantique n’est qu’une tentative par des groupes dominants de consolider leurs positions de monopole, ce qui est inacceptable.Au début du XX eme aux Etats-Unis, les « robber-barrons » c’est-à-dire ceux qui avaient réussi à établir pour leurs groupes des positions de monopole ont vu leurs dominations cassées par l’arrivée des lois anti Trust et c’était très bien.La capture des Etats par des groupes monopolistiques est l’une des maladies mortelles du libéralisme et elle a souvent été décrite comme telle par nombre d’auteurs libéraux.Et donc je n’ai aucun problème autre que sémantique avec ceux qui ont parfaitement raison dans le fond, mais n’utilisent pas les mêmes mots que les miens pour décrire ce qui est malheureusement une réalité que je déplore tout autant qu’eux.

Il peut y avoir des nuances sur le rôle de l’Etat, mais en les écoutant, je n’ai jamais le moindre doute qu’ils aiment leur pays et qu’ils aiment la liberté.Avec eux, cela ne doit pas être difficile d’avoir des échanges intéressants.Ce qui m’amène au deuxième groupe que j’ai appelé dans une chronique précédente les Maurassiens, qui sont anti capitalistes parce qu’ils sont Malthusiens, détestent le progrès technique, le monde Anglo-Saxon, sont antisémites en ayant remplacé la haine des juifs par la haine d’Israël…

On les trouve beaucoup à la gauche de la gauche en France et curieusement aussi à la droite de la droite et bien sûr partout dans le monde musulman. A ceux là, je n’ai pas grand-chose à dire puisque leur pensée est une pensée magique ou religieuse et non pas rationnelle et la tâche dans leur cas est compliquée par le fait qu’ils n’ont pas la moindre intention de discuter avec ceux qui ne sont pas d’accord avec eux puisqu’ils ont la vérité. Par construction, ces gens ne sont intéressés ni par leur pays ou leurs concitoyens ni par l’idée même de liberté comme l’Histoire l’a abondamment montré avec Mao par exemple. Leur but partout et toujours est de créer un homme nouveau, et pour cela de massacrer allègrement les hommes actuels si par malheur ils prennent le pouvoir, ce qu’ils font à chaque fois qu’ils y arrivent.

Venons- en au troisième groupe et ici je vais devoir faire référence encore une fois à Schumpeter. Dans son grand livre « Capitalisme, Socialisme et Démocratie », il fait une remarque extraordinairement profonde : Le capitalisme grâce à la « destruction créatrice » va être à l’origine d’une extraordinaire hausse du niveau de vie. Cette hausse va permettre d’éduquer les populations comme jamais dans l’histoire. A la place d’être un privilège réservé à l’élite, l’enseignement va devenir une possibilité ouverte à l’ensemble de la population. De ce fait, va naître aussi une classe de « faux intellectuels » qui vont manifester une hostilité constante au processus même de destruction créatrice, dont ils ne supportent pas le côté Darwinien. Et donc ils se lanceront en politique pour essayer de capturer le pouvoir et se servir de ce pouvoir pour empêcher tout changement.

On pense bien sur au Parti Socialiste Français, mais aussi à toutes les structures de pouvoir truffées d’énarques ou d’économiste du type Piketty.

Et ils arriveront à leurs fins comme tout le montre aujourd’hui en se servant de la double force de la taxation et de la réglementation.

La capture de l’Etat par cette classe amènera donc inéluctablement à un ralentissement de la croissance et à la stagnation économique, ce qui induira paradoxalement un renforcement de leurs pouvoirs.

On voit la différence avec Milton Friedman qui lui pensait que la Démocratie et le Capitalisme étaient l’envers et l’endroit de la même pièce de monnaie, mais on voit la similitude avec Tocqueville qui craignait l’avènement d’une espèce de « dictature molle ». Nous y sommes.

Hélas, tout semble indiquer que Schumpeter avait vu juste. Ces forces hostiles au capitalisme se maintiennent au pouvoir en « achetant » les voix d’une majorité de la population, en distribuant des prébendes, non pas avec de l’argent gagné mais avec de l’argent emprunté, ce qui ralenti encore la croissance et accentue la dépendance de la population vis-à-vis de l’Etat et donc de cette classe prédatrice.

Et donc ces ennemis du libéralisme sont les seuls qui soient vraiment dangereux et pour notre niveau de vie et pour nos libertés, dont on voit bien qu’elles sont de plus en plus attaquées.

Bien entendu, laissées à leurs propres forces ces tendances amènent à une faillite inéluctable du style de celle de l’Union Soviétique.

Le choix devient de plus en plus clair donc : d’un coté la faillite, de l’autre le sursaut.

Mais le moins que l’on puisse dire c’est que l’offre politique dans notre pays ne semble pas avoir pris conscience de l’importance de l’enjeu.

Grace à Dieu, le futur est inconnaissable, et le pire n’est jamais sur.

Mais il est légitime d’être inquiet.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

70 Commentaires

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  • hazère-tyuillope

    29 mai 2016

    Tombé par hasard sur des vidéos de M Onfray, j’ ai trouvé qu’ il exprimait certaines idées pas inintéressantes, j’ ai donc acheté son bouquin « Le miroir aux alouettes »…. Patatras, quelle désillusion ! Ce monsieur est de gauche et dégouline de prétention à représenter la forme supérieure de la morale, rien que ça rend déjà la lecture pénible… Pour le reste le véritable clivage pour lui passe en gros entre lui(et quelques représentants fréquentés durant sa jeunesse d’ une gauche « humaniste » sans doute un peu fantasmée?)et le reste du monde qui est ultra libéral. Le mot libéral maudit apparait jusqu’ à sept fois page 175! quelques notions bien vues surnagent au milieu de tout cette mauvaise soupe, mais ça ne sauve pas le bouquin malheureusement.

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  • Robert Marchenoir

    17 mai 2016

    Et au fait, où mettez-vous le communisme, dans cette classification de l’anti-libéralisme français ?

    Trois propositions me paraissent incontestables :

    – La France est fortement marquée par un courant anti-libéral.
    – La France est fortements marquée par l’idéologie communiste.
    – Le communisme est fortement anti-libéral (en général, comme dans sa version française).

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  • Robert Marchenoir

    15 mai 2016

    Le début de l’article est très drôle.

    La tentative de distinguer les anti-libéraux selon qu’ils se sont trompés de page dans le dictionnaire ou qu’ils sont maurassiens est assez convaincante.

    L’ancien maire de Londres conservateur, Boris Johnson, qui fait campagne pour le Brexit, vient de publier une tribune qui rejoint le présent texte — ainsi que votre ancien article sur le sujet :

    http://www.telegraph.co.uk/news/2016/05/15/of-course-our-city-fat-cats-love-the-eu–its-why-they-earn-so-mu/

    Mêmes arguments pour ce ministre conservateur :

    http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/eureferendum/12170957/Whats-good-for-big-business-isnt-always-good-for-Britain-when-it-comes-to-the-EU.html

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  • Citoyen

    14 mai 2016

    Cher Charles Gave,

    Avec un article aussi limpide, on ne peut qu’être d’accord avec vous.
    Pour ce qui est de la caste, qui avec beaucoup de persévérance et de coups tordus (entre copains et coquins), s’est accaparée des manettes et des prébendes qui vont avec, la motivation est très simple à comprendre. Ils mangent tous au même râtelier, alimenté par les contribuables et la dette.
    Et quand on a réussi à accéder au grand festin, il est hors de question de lâcher les manettes … Par pur instinct animal, instinct de survie.
    Ceux qui en bénéficient, utiliseront tout les artifices à leur portée pour en conserver les avantages.
    La confusion volontairement entretenue entre libéralisme et capitalisme de connivence, tient au fait que les capitalistes de connivence, membres de cette caste quasi mafieuse, ont intérêt à se faire passer pour des libéraux, en essayant de faire oublier leur appartenance à la caste.
    Sur principe de renvoi d’ascenseur, les membres se font mutuellement la courte échelle pour occuper les postes qui permettent de lutter contre les nouveaux prétendants.
    En ce sens, pour ceux qui essaient de se bâtir un monde pour profiter en rond, les idées de Schumpeter sont très mal venues.

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  • Clark Pope

    7 mai 2016

    Bien cher Monsieur Gave,

    Je vous remercie de cet article vrai en totalité. Nous vivons dans une France à la population assistée à plus de 50%, donc il y a peu de chance que le suffrage universel majoritaire à deux tours change quelque chose. N’est-ce pas? D’autre part, l’influence de votre voix de vérité dans la cacophonie médiatique est une goutte de myrrhe dans une abyssal océan de bobine amorphe. Je vous observe depuis longtemps, vous avez toujours carrure, cerveau, charisme et énergie à revendre. Allez donc chercher ces foutues 500 signatures, et au moins tentez de porter votre voix à un niveau suffisant pour être entendue du grand nombre, en vous présentant en candidat hors parti, sur votre nom, simplement.
    Le fond de sauce est bien plus ancien qu’on ne pourrait penser au premier abord. Déjà Vauban avait abordé le mammouth en retenant l’attention du monarque Louis XIV pendant des heures, durant la lecture de sa « Dîme Royale », y décrivant un phénomène déjà ancien.
    Shumpeter a formulé son concept, la « destruction créatrice », mais cette analyse s’attache surtout à montrer la ligue dominante préoccupée de conservatisme, c’est-à-dire d’aversion à la destruction. Cela est certes exact, mais ce qui me paraît bien plus vrai encore, c’est que ce comportement s’appuie essentiellement et ontologiquement sur une radicale INCAPACITÉ À CRÉÉR. Or la France gauloise, remise en quadrillage par la Rome des indulgences, a conservé son amour pour les courbes, son ingénieux pouvoir d’invention, sa sagacité. Écrasés par le fardeau mammouthien, le créatif n’entrevoit plus qu’un avenir funeste, de l’extinction de sa vie, exsangue sous la pression de la collusion contre son esprit créatif. Menacent territoires dévastés et terres mortes.
    MONTEZ DONC AU CRÉNEAU, CHER MONSIEUR GAVE!

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    • Charles Gave

      8 mai 2016

      Mon cher Jean Bart
      Compte tenu de votre pseudonyme, je crois qu’il eut mieux valu ecrire  » a l’abordage »c’eut ete plus approprie
      J’ai 72 ans, je suis completement deborde entre GaveKal l’Institut des Libertes et bien d’autres choses encore
      Ayant passe du temps a lire la Bible , je me suis convaincu qu’il y avait un temps pour tout…
      Pour moi, le temps de l’action est passe, mais peut etre pas celui du conseil
      L’histoire que je prefere est celle d’un aristocrate en 1830 qui voit un ouvrier tirer sur les gardes suisses, comme un cochon. L’aristocrate prend le fusil, montre a l’ouvrier comment tirer, descend un Suisse, et rend le fusil
      L’ouvrier lui dit: mais gardes le, citoyen!, tu en feras meilleur usage que moi. Non merci dit l’aristocrate, ce n’est pas dans mes idees , mais vous etiez trop maladroit

      Je peux donc peut etre etre utile comme conseiller du prince comme le disait Raymond Aron, mais je vous assure qu’etre prince n’est pas dans mes ambitions.
      Comme le disait Richelieu, quiconque gouverne un royaume s’assure d’etre damne et plus je vieillis et plus cette perspective m’inquiete.
      Merci en tout cas d’avoir pense a moi
      Amicalement
      cg

  • JeanBart

    6 mai 2016

    Bonjour,
    Merci pour votre papier, remarquable comme d’habitude.

    Je constate moi aussi ce que vous dîtes : les critiques des libéraux rejoignent celles des souverainistes sur l’UE et la politique économique menée par les BC.
    je suis néanmoins surpris de votre magnanimité concernant Onfray et Zemmour.
    D’abord, Onfray. Le personnage d’écorché vif est plutôt sympathique mais sa pensée est brouillonne et reste à la surface des choses (Traité d’athéologie très décevant).
    Dommage : son angle d’attaque de la psychanalyse, en particulier lacanienne, fait du bien. Mais sa confusion entre libéralisme et capitalisme (une organisation des moyens de production vs une philosophie du droit), est pour moi un crime contre l’intelligence. Comme faire la part des choses quand on mélange tout ? Bref, il est antilibéral parce que transatlantique.

    En revanche, Zemmour est plus intelligent et plus profond. Lui a non seulement lu mais compris Marx. Il a lu Bastiat. Mais l’a-t-il compris ?
    Le procès qu’il lui fait dans ‘Mélancolie française’ est douteux : attaques ad hominem essentialistes (Bastiat serait un libéral forcené suppôt des anglo-saxons car il a été pasteur dans sa jeunesse – je n’ai pas retrouvé de trace de ce fait), et malhonnêteté intellectuelle dans la présentation de la pensée de ce libéral français. Ces quelques pages m’ont suffit pour voir en Zemmour un pur bonapartiste, véritable adversaire politique des libéraux, qu’ils détestent autant que les socio-démocrates et probablement plus que les marxistes. Si nous avons des diagnostics communs, les solutions que nous proposons diffèrent fondamentalement.

    Répondre
    • DESG

      6 mai 2016

      Les solutions libérales présentent de solides arguments non seulement théoriques mais surtout pratiques au vu de résultats vérifiables. Cependant un nombre important d’individus entreprenants suffit – il à garantir la permanence d’un pays et de son âme ? Ainsi la France se serait elle perpétuée selon une gestion entièrement libérale ?Ce débat est pertinent et ne doit pas être sous estimer par les libéraux!

    • idlibertes

      4 mai 2016

      Schumpeter était surement dépressif à la fin de sa vie ce qui tendrait à expliquer les propos en question (citer dans l’article des échos) comme quoi une société serait vouée à la nécrose, pourrir par la tête .
      C’est assez étrangement un phénomène que la nature a choisi de prendre en compte car on observe par exemple beaucoup plus d’enfants autiste Asperger chez des couples avec des QI elevés comme si la race choisissait de porter court.
      Pour revenir au nuits débout, si elles sont l’émanation de quelque chose, c’est bien le pourrissement du monde 68 huitard et de ses « valeurs » . Je pense que tous les lecteurs seront d’accord pour dire que nous sommes loin , en france en tout cas, d’être au point intellectuel ou chacun aurait atteint son seuil d’incompétence . L’auteur de cet article semble aussi avoir un problème entre la quantité et la qualité de l’éducation… Reçue et donnée.

    • Romain

      7 mai 2016

      > «on observe par exemple beaucoup plus d’enfants autiste Asperger chez des couples avec des QI elevés»

      Dois-je être étonné que vous soyez consciente de cette corrélation?

      Merci de l’avoir dit.

    • idlibertes

      7 mai 2016

      ????

      Je vais devoir vous demander de bien vouloir expliquer ce commentaire qui a priori est juste insultant.

      Sans que je comprenne du reste, ce que vous voudriez vraiment dire par là. Ah, le courage des pseudo!

      Si vous avez une opinion, au moins ayez les couilles de la porter et de la signer, ce serait un bon début, dans ce grand pays de lâches.

  • donfra

    4 mai 2016

    Je réitère ma question qui n’a pas été prise en compte:
    que pensez-vous d’Hilaire Belloc et le distributivisme ?

    Répondre
    • idlibertes

      4 mai 2016

      Ecoutez , sans m’avancer sur ce que pourrait penser CG, ce n’est en tout cas pas un modèle dont il se sert dans ces études, 3 eme voie ou pas. En théorie, toute notion de subsidiarité est bonne à entendre. EN pratique, on rejoint le probleme qui est celui d’être « un petit peu enceinte ». Si tout le monde est ici d’accord pour dire que les pouvoirs de l’état devraient être limités, pour autant le seul pendant me semble être de considérer chacun comme libre. De sorte que l’entrave mais plus petite est elle VRAIMENT la solution. Peut on être un petit peu non libre ou un petit peu enceinte?

  • Frédéric Pouquet

    4 mai 2016

    Question à vous, Charles Gave. Pourquoi ces faux intellectuels ne supportent pas le côté Darwinien de la destruction créatrice? Tout est dans cette phrase mais je n’ai compris pourquoi elle coulerait de sens?

    Répondre
    • idlibertes

      4 mai 2016

      Bonsoir ,

      Je pense que la simple idée que les choses puissent se faire naturellement sans  » relance  »  » aide à l’ emploi  »  » contrat d’ embauche  » donnent aux politiques la juste mesure de leurs compétences économiques

    • Frédéric Pouquet

      5 mai 2016

      Merci pour votre réponse. Mais la question demeure : « …que les choses puissent se faire naturellement… ». Je crois que vous visez juste, on se rapproche du cœur du problème : pour beaucoup effectivement, le mécanisme économique libre de destruction créatrice leur semble moralement inacceptable : pourquoi ? Je pense que l’on bascule vite dans la psychologie mais le principal frein à l’idée libérale me semble être dans les cœurs et pas dans les cerveaux. Si un ami psychologue rédigeait avec vous un billet là-dessus, cela pourrait être intéressant.

    • Boxer

      21 mai 2016

      Il faut lire Hayek. Il expliquait très bien cela, avec le cas particulier de la France , qui avait gardé cette tradition influencée par le cartésianisme, le colbertisme, le positivisme, le scientisme, qui consiste, pour faire court au triomphe du volontarisme sur les éléments, par la mise en œuvre de « l’intelligence programmatique » de théories issues des élites contre les principes naturels -forcément hostiles- auxquels sont pourtant attachés les libéraux. Défauts que l’on retrouve chez tous les totalitarismes du XXeme siècle. Au point de décrire le réel comme ce qui doit être, avant de bien comprendre ce qui est. On peut faire le parallèle avec un jardin à la française, où la beauté et l’harmonie ne pourraient naître que de la contrainte, la taille, (tiens, une taxe..) et l’ordonnancement, et non de principes naturels préexistants a l’intelligence, comme dans un jardin .. anglais.

    • Pouquet

      24 mai 2016

      Merci. Effectivement, on emploie alors l’intelligence humaine à essayer de résoudre ce qu’elle ne peut ni ne doit résoudre. Je pense que cet activisme relève de la lutte contre l’angoisse existentielle, la peur du vide. Vous avez un titre de Hayek en tête?

    • Charles Gave

      5 mai 2016

      Cher Frederic,
      La meilleure réponse à votre question a ete fournie par Raymond Boudon, le grand sociologue
      Dans une regime liberal , les intellectuels seraient payés à leur vrai prix
      Vous imaginez le désastre pour le BHL, Minc ou autres Attali !
      cg

  • zorgbibes

    3 mai 2016

    Jean Robin a raison lorsqu’il dit que la France est imbibée de Marxisme et que les penseurs et les journalistes patentés sont marxistes donc contre la liberté de disposer de l’argent qu’on a gagné (honnêtement évidemment).
    Hollande est bien placé pour sa réélection. Les Français en redemandent (Mitterand après Giscard, Hollance après Sarkozy).
    Les bolcheviques ont pas mal zigouillé eux aussi. Mais évidemment pas de tribunal pour eux.

    Répondre
    • idlibertes

      3 mai 2016

      Certes, « le livre noir du communisme » laisse peu de doute.

  • Fucius

    3 mai 2016

    « Au milieu de ce tumulte, et après que le pays a changé deux ou trois fois son État pour n’avoir pas satisfait à toutes ces demandes, j’ai voulu faire observer qu’elles étaient contradictoires. De quoi me suis-je avisé, bon Dieu! ne pouvais-je garder pour moi cette malencontreuse remarque?

    Me voilà discrédité à tout jamais; et il est maintenant reçu que je suis un homme sans cœur et sans entrailles, un philosophe sec, un individualiste, un bourgeois, et, pour tout dire en un mot, un économiste de l’école anglaise ou américaine.

    Oh! pardonnez-moi, écrivains sublimes, que rien n’arrête, pas même les contradictions. »
    Frédéric Bastiat, 1848.
    http://bastiat.org/fr/l_Etat.html

    Rien de nouveau sous le soleil…

    Répondre
  • Did

    3 mai 2016

    Pour les questions du « genre » par les auteurs libéraux américains, libéral aux usa est assimilé par dérive sémantique à gauche et gauchiste selon la position de l’observateur. ce qui peut troubler les débats…

    Répondre
  • alri

    2 mai 2016

    Bonsoir Monsieur
    Question:niveau culturel nul+slogans idiots+paresse intellectuelle = soumission aux idées des autres.
    Céder à la vengeance en est un exemple.
    Si la civilisation européenne qui a vécue 6 siècles d’inquisition, la boucherie de 1793 et le nazisme entre autre se trouve tentée d’en remettre une couche… D’ailleurs lorsque Trump nous demande d’investir à nouveau dans le militaire. … Que souhaite t-il exactement. Il faut se méfier du cycle naturel éventuel des civilisations. Et si faire l’Europe n’était pas se donner une chance de faire vivre les vieux démons pour renaître à nouveau ?

    Répondre
    • idlibertes

      3 mai 2016

      Bonjour,

      Sur ce coup là, Trump demande à l’Europe de se re approprier sa propre défense dans la mesure ou les 500 000 GI américains qui étaient restés d’après guerre n’ont plus vocation à demeurer en Europe désormais (car plus payés par le contribuables américain). Ce n’est pas une incitation à la violence, c’est juste une demande de porter son propre cartable.

    • Fucius

      3 mai 2016

      6 siècles d’inquisition ont fait, je crois, moins de 2000 morts. L’écrasante majorité des procès se terminait par l’acquittement. Les autres par une remise au bras séculier, celui de l’État, l’employeur des inquisiteurs. L’inquisition fut donc un modérateur. Lire Jean Sévilla « Historiquement correct ».

      Le parallèle avec 1793 est donc grotesque: 2000 morts, c’était une journée tranquille. Sans parler du génocide vendéen. Une violence des centaines de milliers de fois plus intense, sans parler de la cruauté bestiale et de la parfaite injustice des révolutionnaires.

      Il serait temps de s’extraire du révisionnisme socialiste.

    • alri

      4 mai 2016

      Bonjour
      N’importe quoi
      Je ne suis ni révisionniste et ni socialiste
      Par ailleurs je ne pense pas que vous échanger irez votre place pour une petite séance de question ou un petit passage sous la guillotine. ..

    • Baliste

      9 mai 2016

      Bonjour,
      je pense que les Cathares étaient un peu plus de 2000….
      Que dire de la population de Béziers détruite 15 000-20000 morts ….
      Sans ergoter sur la responsabilité d’un Pape ou d’une idéologie, reconnaissons juste que quand un régime politique, de quelque bord soit-il, totalitaire ou pas, agit pour les intérêts de sa classe dirigeante, cela finit rarement bien et pour cette classe dirigeante et pour le peuple.

    • alri

      4 mai 2016

      Bonjour
      Oui mais quel cartable et pour faire quoi?

  • Patrick MADROLLE

    2 mai 2016

    J’ais la certitude que les lois anti-trusts seraient inutiles, les grandes société de tailles plus modeste et la concurrence plus forte par voie de conséquences, s’il n’y avait le privilège de responsabilité limité.
    Il est à l’entreprise, ce que l’hormone de croissance est est aux boeuf, et à la gestion du risque ce que la vache folle est à la noiraude regardant le train passer.

    Si la personnalité légale était conférée aux sociétés, il était naturel de leur conférer tous les pouvoirs que les personnes physiques possèdent. Ceci ne me semble pas être une conséquence naturelle et évidente. Au contraire, cela fait de l’institution de la propriété quelque chose de tout à fait différent de ce qu’elle est normalement censée d’être. […] La création d’une personnalité juridique capable de contracter, dont répondrait le patrimoine propre de la société, et non l’ensemble du patrimoine des propriétaires, requérait une action législative particulière. En ce sens, la responsabilité limitée est un privilège, et c’est un argument valable de dire que c’est à la loi de décider dans quelles conditions ce privilège doit être accordé. »

    Hayek, Essais de philosophie, de science politique et d’économie, 1967

    Le capital de la compagnie de la mer du Sud se trouva monter une fois à plus de 33 800 000 liv. Le capital, portant dividende, de la Banque d’Angleterre monte actuellement à 10780000 liv. Néanmoins, les directeurs de ces sortes de compagnies étant les régisseurs de l’argent d’autrui plutôt que de leur propre argent, on ne peut guère s’attendre à ce qu’ils y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que les associés d’une société apportent souvent dans le maniement de leurs fonds. Tels que les intendants d’un riche particulier, ils sont portés à croire que l’attention sur les petites choses ne conviendrait pas à l’honneur de leurs maîtres, et ils se dispensent très aisément de l’avoir. Ainsi, la négligence et la profusion doivent toujours dominer plus ou moins dans l’administration des affaires de la compagnie. C’est pour cette raison que les compagnies par actions pour le commerce étranger ont rarement été en état de soutenir la concurrence contre les particuliers qui se sont aventurés dans le même commerce. Aussi, ont-elles très rarement réussi sans l’aide d’un privilège exclusif, et souvent encore elles n’ont pas réussi même avec cette aide. Sans privilège exclusif, elles ont ordinairement mal dirigé le commerce dont elles se sont mêlées ; avec le privilège exclusif, elles l’ont mal dirigé et l’ont comprimé tout à la fois.

    Adam_Smith, La richesse des nations: livre 5, Chapitre 1, section 3

    En effet, notre monde économique a évolué dans cette fausse direction non seulement parce que l’on a créé des formes et des constructions juridiques, comme la société anonyme, la société à responsabilité limitée, la législation sur les brevets, la faillite, les cartels et bien d’autres choses encore; mais aussi parce que la législation, la jurisprudence et les usages ont fini par développer ces formes et ces créations d’une manière qui se révèle abusive aujourd’hui et met en danger l’organisation économique en violant l’intérêt général des communautés. Il suffirait de s’habituer à l’idée qu’une vie économique saine est fort bien concevable sans sociétés holding, sans monopoles protégés par les lois, sans brevets entravant la concurrence et même, au besoin, sans sociétés anonymes et sans sociétés à responsabilité limitée comme formes habituelles de l’entreprise industrielle. On ne devrait pas non plus s’exposer à être traité d’hérétique parce qu’on préconise un système économique dans lequel les attributions de l’État : l’autorité, la protection judiciaire, la jurisprudence seraient plus équitablement réparties, dans lequel on se déclarerait en faveur des petits contre les grands, pour la loyauté et la concurrence contre l’exploitation et les monopoles, pour l’équité contre les privilèges, pour la décentralisation contre la concentration qui fait gripper les rouages.

    (Wilhelm Röpke, Acrobat-7 acidtux software.png [pdf]La crise de notre temps, 1962, p.133-134)
    Notes et références

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  • Renaud

    2 mai 2016

    Pensez-vous que François Fillon est libéral? Plusieurs éléments de son programme semble aller dans ce sens.

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    • idlibertes

      3 mai 2016

      Oui ces mots vont en ce sens. Après, il est toujours difficile de croire un homme politique, qui ayant eu les rênes n’a pas forcement mis en application ce qu’il dit actuellement. Il peut aussi avoir trouvé la grâce. Je ne sais pas.

    • idlibertes

      5 mai 2016

      Bonjour,

      Oui, ces mesures proposées par François Fillon seraient courageuses si appliquées . Libéraliser le travail va forcement dans le bon sens. Réduire la dette d’état aussi.
      Diminuer les ponctions sur les entrepreneurs aussi.

    • Renaud

      4 mai 2016

      semblent et non semble. Pardon pour cette faute. Espérons qu’il puisse mettre en œuvre son programme s’il passe.

  • VétoLibre

    2 mai 2016

    Vos articles M. Gave sont un régal pour l’intelligence et l’esprit.Quel satisfaction de vous lire chaque semaine pour enfin avoir l’impression de comprendre un peu les rouages de l’économie de notre société.
    Je vient de terminer le livre Dépasser la Démocratie de Frank Karsten et Karel Beckman(http://depasserlademocratie.fr/).Cet essai passionnant et iconoclaste bouleverse notre manière de penser, il interpelle sur notre compréhension de ce qu’est la démocratie en en révélant toutes ses insuffisances.
    Contrairement à Milton Friedman « qui lui pensait que la Démocratie et le Capitalisme étaient l’envers et l’endroit de la même pièce de monnaie » les auteurs rejoignent Tocqueville et montrent que finalement la Démocratie est responsable à terme d’un accroissement de la dette et d’une dictature molle progressive détériorant de façon constante nos libertés.Pour eux, la Démocratie n’est en aucun cas synonyme de liberté.
    En conclusion, les auteurs, définissent la philosophie libertarienne et tentent d’apporter des solutions en prenant en exemple des pays comme la Suisse.
    Il serait intéressant que certains projets politiques puissent s’en inspirer pour le bien et la liberté de tous.

    Répondre
  • Falconnier

    2 mai 2016

    Jean-Marie le Pen est libéral en économie, et anti-étatiste hors pré carré régalien.
    A-t-il eu pour autant droit à autre chose que des insultes de la part des libéraux ?
    Pa étonnant que Marine ne le soit pas, elle cherche des voix et n’a pas le temps de rééduquer les Français en économie (si tant est qu’elle le soit elle-même !), alors insultes pour insultes, autant se prétendre anti-libérale, il y a si peu de voix à gagner chez les libéraux !
    Ne vous en prenez donc qu’à vous-mêmes, les libéraux, de l’orientation actuelle du Front National !

    Répondre
    • idlibertes

      5 mai 2016

      Mais qui a dit qu’on aurait même envie d’aller jouer dans leur cour de récrée ? Marine le pen est une étatiste de la pire espèce qui n’a absolument RIEN de libéral, quant à ses connaissances économiques, pour le savoir , elles sont plus qu’approximatives. Même remarque de Philippot qui hier encore voulait un ministère central à l’emploi comme solution au chômage .

  • bernard

    2 mai 2016

    C’est une des erreurs les plus communément commises en politique : confondre les cause et les conséquence. Si la finance internationale a acquis autant de pouvoi c’est parce que les États se sont outrancièrement endettés, se plaçant ainsi dans les mains de cette finance. Dépenser plus qu’on ne possède est la meilleure manière de donner les clés à la finance, dépenser moins qu’on ne possède est la meilleure manière de lui reprendre ces clés.

    Répondre
  • AgentDevlin

    2 mai 2016

    Mais non, M. Gave, nous on vous aime! Et même sans sursaut, vous aurez été là pour nous prévenir de la faillite.

    Répondre
    • sassy2

      2 mai 2016

      « Tout le monde me déteste » et ce n’est pas fini si vous allez aux « rdv de Béziers »
      ;;-))

  • greg

    2 mai 2016

    Voilà qui est dit et cela me donne envie de partager une réflexion.
    Avez vous remarqué qu’il y a deux grande catégories de personnes autour de nous.
    Les gens qui ont tendance à juger autrui pour ce qu’il pense, et plus rarement pour ce qu’il a fait.
    Et puis les gens qui ont plutôt le penchant de s’intéresser aux faits et à en chercher l’explication.
    Je remarque cela tous les jours.
    Il est frappant de constater que la première catégorie correspond presque toujours à des personnes de gauche, les autres plutôt de droite.
    On peut le voir à différents niveaux? Prenez par exemple les comiques.Ceux de gauches sont dans l’accusation disqualifiante et l’anathème en enrobant cela de quolibets pour faire drôle.
    Les comiques de droites sont dans la déconnade franchouillarde. Mais ils sont en voie de disparition, car jugée (c’est bien le mot) comme vulgaires ou grossiers, et bien sûr réac.
    On peut vérifier cela à d’autres niveaux quand on regarde sa TV allumée.
    Lors d’un débat, un économiste un peu libéral, sera immédiatement jugée pour son manque de solidarité et le caractère inhumain de ses pensés par le syndicaliste de service, sans que quiconque ne vienne à son secours. On assiste ainsi à des jugements en direct, et c’est systématique.
    On voit cela aussi dans les production cinématographique françaises, où une caution « humaniste » sera toujours présente, comme un clandestin sauvé de l’expulsion par le héro dans un scénario qui n’a rien à voir.
    Cela de mon point de vue, montre la prise de pouvoir idéologique dans les médias par la gauche.
    Bref nous sommes jugé si nos idées ne sont pas classées comme adéquates avec la société française, telle qu’elle est conçue, pensée et dirigée par l’élite au pouvoir.
    Nous sommes jugées partout y compris pendant les repas de famille, les réunions d’amis. On doit faire attention à ce que l’on dit, de plus en plus.
    Garder son honneur en restant ferme sur ses opinions devient donc de plus en plus un problème concret avec des conséquences tout aussi concrètes.
    Voilà un signe annonciateur de futures terreurs, si un jour il faut des responsables aux malheurs de notre pays.

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    2 mai 2016

    Ah… si nous savions bien nommer les choses…
    Mais pour cela encore faut-il croire, croire qu’il est possible de bien nommer les choses, croire que les mots ont un sens, objectivement, indépendamment du locuteur, croire que les mots servent à former la pensée et la pensée à agir, croire que la vrai est distinct du faux, croire que la vérité, aussi inaccessible et inaliénable soit-elle, existe, croire que la raison du plus fort n’est pas la raison…

    Mais la doxa en vogue est de laisser la croyance aux religions et donc, prétendument, de ne croire en rien. Mais croire qu’on ne croit en rien c’est s’abandonner à la première idéologie venue.

    Nous en sommes là.

    Nous croyons, et dur comme fer !, que nous ne croyons en rien. Nous allons donc à la catastrophe.

    Même si l’avenir n’est pas connu, c’est vrai, et que tout peut arriver. Ne désespérons pas !…

    Répondre
  • BOMPAIN

    2 mai 2016

    Un régal pour le béotien que je suis ou le futur néophyte d’un libéralisme schumpétérien pur
    Merci monsieur GAVE
    Je souhaite connaître votre sentiment sur JACQUES RUEFF dont une biographie vient de paraître aux éditions ODILE JACOB par GERARD MINART préfacé par WOLFGANG SCHAÜBLE  » JACQUES RUEFF UN LIBERAL FRANCAIS »

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Cher monsieur,

      Il se trouve que j’ai lu ce livre il y a deux mois, quand il est sorti. C’est un ouvrage très fouillé aussi bien sur la vie de Rueff que sur, et c’est en cela qu’il est novateur à mon sens, ces théories économiques. En cela justement, je dois dire qu’il est extrêmement trapu et l’on part vite en économétrie.

      Cela dit et sans m’avancer sur ce que pourrait dire Charles, il m’a semblé que le part belle était donnée à l’analyse de Rueff et sa vision de l’impact de l’inflation sur une Economie centrale sans y opposer la contradiction actuelle que l’on peut avoir par Wicksell sur l’impact des taux d’intérêts dans l’économie d’un pays.

      Un chapitre s’insérait bien dans le passage du jour qui reprenait (chez Detoeuf et Lippmann) l’épuisement du libéralisme du « Manchesterien » (monopole des industriels etc) d’ou la tenue du colloque Lippmann ou Detouef (désolé pour le e dans o non accessible) tentera de sauver ce qu’il y avait de bon dans le libéralisme et ou Rueff développera son idée du libéralisme de gauche.Raymond Aron apparait aussi sur cette scène.

      Cette remarque mise à part, c’est un ouvrage bien conçu et plus que recommandable pour quiconque s’intéresserait à Rueff ou à l’économie en général.

    • Fucius

      3 mai 2016

      Si je puis me permettre une intrusion, et sans préjuger de l’ouvrage en question, Jacques Rueff fut un véritable grand économiste, parmi les tout-meilleurs, alors même que le charlatanisme dit « keynésien » s’imposait en France par la force.

      Ce naufrage intellectuel et moral de la France est d’autant plus affligeant que notre pays avait atteint les sommets de la pensée économique dès 1850, avec Bastiat et après Say.

      Du reste, avant de lire Rueff, vous pourriez lire Les harmonies économiques, de Frédéric Bastiat (1850).
      http://bastiat.org/fr/harmonies.html

  • citoyen lambda

    2 mai 2016

    Fort intéressant, comme d’habitude.

    Attention seulement à M. Onfray, avec tout le respect qui lui est dû, il a tendance à caricaturer les philosophies et les pensées qu’il critique pour mieux affirmer sa propre pensée, qui n’est en fait même pas digne de ce nom : ses principaux atouts philosophiques sont son diplôme et ses contre-sens à répétition sur tous les auteurs qu’il prétend dépasser allègrement de son esprit supérieur. Par exemple, l’une de ses défenses favorites est de faire semblant de prendre les critiques de ses pairs philosophes (vrais, eux) pour l’incompréhension qui est le lot de tous les esprits en avance sur leur temps. Le sien n’est ni en avance ni en retard, il est coincé entre son ego et sa peur d’être démasqué : jusqu’à faire exclure des participants de débats.

    A ce sujet, la lecture de « Michel Onfray, une imposture intellectuelle » de Michel Paraire, bien développant dans la deuxième partie une théorie politique tout à fait discutable, semble s’imposer pour éviter les illusions.

    Bien cordialement

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Merci.

    • Stéphane

      2 mai 2016

      tout à fait, Onfray utilise souvent un homme de paille pour dénoncer, ce qui affaibli considérablement son propos.

      Ce qui est aussi désagréable avec Onfray, c’est que l’on a constamment la sensation qu’il parle de sujets qu’i n’a pas vraiment lu ou approfondi (libéralisme, christianisme, art, hédonisme, enfants, etc …)

    • idlibertes

      2 mai 2016

      Merci beaucoup.
      Mais j’avoue avoir un problème avec le préambule de départ, qui pour moi, est LE problème des libéraux français.
      Penser comme l’écrit Mr Jacques Garello que la question résiderait dans la définition  » d’une commune approche d’un nouveau programme libéral pour constituer une force de frappe intellectuelle de nature à convaincre l’opinion publique d’abord, quelques personnalités de la classe politique ensuite. »

      est pour moi, un faux débat.

      De 1, parce que je ne pense pas que la faiblesse des libéraux serait qu’on serait plus ou moins minarchiste, ou plus ou moins autrichien, ces débats n’ont comme intérêt que de rassurer les uns et les autres dans une posture clanique.
      Ensuite, penser que les hommes ou femmes politiques attendraient les uns ou les autres pour commencer… comment dire….

      Enfin, « convaincre l’opinion publique » ? On est tous d’accord, la question n’est pas là, la question est comment; et le comment ne repose certainement pas sur la simple idée qu’il suffirait de se joindre les uns au autres ce qui a déjà comme avantage d’être complètement irréalisable ce qui arrête le débat en amont.

      Donc, un parfait article pour réviser ce qu’est le libéralisme mais qui reste théorique malgré un énoncé qui se voudrait pratique.

  • donfra

    2 mai 2016

    Bonjour,

    Je partage totalement votre analyse sur la confusion entre libéralisme et capitalisme de connivence.

    Vous connaissez certainement Hilaire Belloc, grand penseur anglais, fondateur du distributivisme.
    Il oppose le proletarianisme (= capitalisme sauvage ou de connivence) qui vise à faire des esclaves au profit d’une minorité,
    et le distributivisme qui vise à établir le plus possible de petits propriétaires tant de leur logement que de leur outil de travail.
    Le distributivisme (que je défends) est assez proche de votre vision du libéralisme je pense, avec une idée de modération en plus.

    Et le distributiviseme est aussi assez proche de la pensée de Charles Maurras, que vous dénigrez encore et toujours. Votre paragraphe sur les Maurassiens manque vraiment d’objectivité. Et même en supposant que votre analyse sur leur pensée soit fondée, comme libéral vous devriez la respecter tant qu’elle ne vou s est pas imposée 🙂

    Par contre, j’admets que le Front National par ses tendances extrême-gauchistes sur le plan économique, fait bien du mal à la pensée contrerévolutionnaire / Maurassienne / conservatrice/ de droite.

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Bonjour,

      Charles Gave vous répondrait que « la tolérance, il y a des maisons pour cela » et que si vous trouvez Maurras acceptable, Diantre, il est alors quand même de la prérogative de l’auteur de considérer qu’il n’en est rien, il me semble ?

      Pour etayer son propos qui n’est pas juste gratuit et pour mémoire.

      « A dire vrai je me souvenais vaguement d’en avoir entendu parler lors d’un cours sur les idées politiques, il y a bien longtemps, à Toulouse, au début des années 60. Apparemment, il avait eu une grande influence sur la droite « « nationaliste » de la fin du 19ème siècle jusqu’à 1945 avec son journal « l’Action Française », avait mal tourné pendant la guerre, avait été frappé d’indignité nationale à la libération et chassé de l’Académie Française, qui avait cependant refusé de lui élire un successeur..
      Bref, une solide connaissance de salon ou de dîner mondain.
      Et puis, cet été, j’ai été invité pendant une période très, très pluvieuse dans une de ces vieilles maisons de la province française où le temps est resté immobile …Et dans cette maison, oh bonheur, une merveilleuse bibliothèque, où le denier livre acheté datait de 1950… et dans cette bibliothèque, la collection complète et reliée de l’Action Française, dans laquelle je me plongeai avec une curiosité décuplée par le manque de soleil.
      Quelle ne fut pas ma stupéfaction ! D’un seul coup, tout s’éclairait ! En fait, nul ne devrait chercher à expliquer la France d’aujourd’hui sans faire référence à Charles Maurras !
      La pensée de Charles Maurras est en effet totalement dominante à tous les échelons du corps politique, diplomatique et médiatique en France, ce qui constitue enfin une explication rationnelle à nos malheurs actuels.
      Cette pensée s’articulait autour de quelques postulats très forts, que je vais rappeler en quelques lignes pour ceux qui comme moi, ne connaissaient pas Maurras.
      Le cœur du système, c’est bien entendu la haine.
      -Haine du capitalisme,
      -Haine de l’individualisme,
      -Haine de la démocratie représentative, tels sont les points d’ancrage de cette pensée.
      Toute haine a besoin de boucs émissaires pour s’y fixer. Dans le cas de Maurras, ils étaient tout trouvés : le monde anglo-saxon (Angleterre – Etats-Unis) et les marchés financiers tombés (d’après lui) sous le contrôle des Juifs, qui bien entendu représentaient la deuxième grande menace.
      De ces haines coulent un certain nombre de principes d’action.
      * Dans une discussion avec un adversaire intellectuel ou politique, le but n’est pas d’apprendre de la discussion par un débat « socratique », mais de détruire l’adversaire dont on sait dès le départ que c’est un salaud et un mauvais français.
      * Une distinction est faite entre la « légalité », notion parfaitement compréhensible et opérationnelle et la « légitimité » , idée purement subjective, non démocratique et non vérifiable (la légitimité est d’ordinaire de droit Divin, ou l’apanage exclusif de l’homme providentiel)
      * De ce fait le recours à la violence est parfaitement compréhensible (les troupes de choc de l’Action Française, les camelots du Roi, se déplaçaient avec des cannes plombées, pour taper sur ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux).
      Mais revenons au temps présent, car le but de ce petit article n’est pas d’expliquer la pensée de Maurras mais de montrer à quel point elle explique la France d’aujourd’hui.
      Commençons par le plus évident : la haine du monde Anglo-Saxon. La dessus J.F Revel à tout dit et fort bien et il n’est pas nécessaire de rajouter quoi que ce soit.
      * Continuons par l’anti-sémitisme, cette maladie de l’esprit. Dans l’imaginaire collectif, les « Juifs », responsables (chez Maurras) de tous les malheurs de la France et éternels apatrides, ont été remplacés par les « Israéliens », responsables de tous les malheurs du moyen-orient (et donc potentiellement de la France) et à qui on en veut curieusement aujourd’hui de ne plus être apatrides. Le feu vert pour cette résurgence fut donné par un fidèle lecteur de Maurras, de Gaulle lors d’une conférence de presse ou il caractérisa les Israéliens comme… « petit peuple sûr et lui et dominateur ». Cette remarque fut le signal qu’il était permis de redevenir antisémite, comme l’avait très bien compris Raymond Aron à l’époque.
      Je ne compte plus les dîners en ville ou de grands esprits (de gauche ou de droite) m’ont expliqué que je ne comprenais rien, qu’Israël ne tenait que grâce au soutien des USA, eux-mêmes tenus par le « lobby juif » aux Etats-Unis et que l’administration actuelle aux USA ne mène la politique actuelle que pour plaire à la minorité Juive fort influente dans la presse et à Wall-Street
      . Les deux arguments, contrôle de la démocratie par une minorité (Juive) et influence des marchés sur la politique (dictature des marchés financiers), sont purement Maurassiens. (Tous les deux idiots, puisque 80 % des Juifs aux USA votent démocrate, et que le système financier outre atlantique est totalement décentralisé et réside de moins en moins à New York). Cependant, tous ceux qui étaient à la fois anti-américains (Israël, porte avions des USA au Moyen-Orient), contre la démocratie (Israël, seule démocratie au Moyen-Orient) et contre l’économie de marché (Israël à elle toute seule exporte plus que tous les pays arabes réunis, hors pétrole) purent réunir dans un seul bouc émissaire leur antisémitisme, leur anti-capitalisme et leur haine de la démocratie, et comme c’étaient souvent les mêmes, le résultat fut celui que l’on voit tous les jours…c’est-à-dire un retour en masse de l’antisémitisme sous de nouveaux oripeaux…Fort naturellement, à la suite de trente ans de propagande ininterrompue, pour 70 % des français, le pays le plus dangereux pour la paix mondiale est …Israël (comme la Tchécoslovaquie en 1938 ?).
      Dans le système politique, nous avons assistée à une délégitimation totale de la représentativité des élus, au profit d’abord du Monarque- élu et intouchable (constitution de la Vème), ensuite des légistes (la technocratie) et plus récemment des organisations remplies de non élus mais censées être «légitimes » (altermondialistes, écologistes, représentants de religions liberticides etc). Comme chacun le sait, l’élection (comme le marché d’ailleurs), n’assurent pas une bonne représentation de l’intérêt général. Comme chacun le sait encore, le Roi, entouré de ses bonnes corporations et de ses légistes a toujours été la meilleure solution aux problèmes de la France. Encore une fois, voila une évolution qui aurait ravi Maurras …
      En économie, rien ne nous a été épargné. Pour commencer, nous avons eu droit à une avancée en masse du protectionnisme. L’exception culturelle française, le refus de la « globalisation », la politique industrielle du champion national, le« patriotisme économique» ne sont que des mots pour protéger des médiocres en se servant de la puissance de l’Etat.
      Ensuite, nous avons eu une montée en masse des corporatismes (un exemple : la politique agricole commune) et de monopoles publics inefficaces dissimulant leurs recherches éperdues de rentes protégées sous le nom de « services publics ». Enfin, nous avons eu la reconnaissance tant recherchée par Maurras des corporations, sous le nom oh combien révélateur de « syndicats représentatifs » représentatifs sans aucun doute comme certaines démocraties étaient populaires il y a peu… (il n’y a même pas 10 % de salaries qui soient syndiqués) ….
      Dans le monde des idées, la débâcle est là aussi totale, entérinée par les succès du Monde Diplomatique, de Courrier International ou d’Alternatives Economiques. Quand on voit que Bernard Marris et Viviane Forrester ont remplacé Raymond Aron, Sauvy et Fourastié comme phares de la pensée, on mesure l’étendue du déclin. De ce fait le Maurrassisme triomphe partout : primauté à l’intuition, montée de la pensée magique, appel aux communautarismes, refus de la science, retour à la nature, écologie (la terre ne ment pas, disait Maurras), refus du progrès technique, de l’industrie, utilisation de la violence (légitime, bien entendu !) dans les conflits sociaux ou dans les disputes telles celles perpétrées par José Bové aidés par des élus détruisant des cultures transgéniques, principe dit de précaution, digne de l’inquisition, introduit dans la constitution et stérilisateur de toute recherche nouvelle (nul doute que Pasteur ou Marie Curie auraient du être interdit d’expérimentation…) etc…
      Mais restons en là, le lecteur aura compris, du moins nous l’espérons…
      Un dernier détail reste cependant à préciser.
      Le fait que la plupart de ceux qui revendiquent ces idées se disent « de gauche » aujourd’hui ne changent strictement rien à notre démonstration. Ils sont de gauche comme Castro est de gauche.
      Il existe cependant une différence essentielle entre eux et Maurras.
      Maurras écrivait dans un français merveilleux, et il avait une énorme culture classique.
      Quand il ferraillait avec ses adversaires, on avait vraiment l’impression de contempler un escrimeur, et même si on détestait les idées, on ne pouvait s’empêcher de sourire.
      Eux, ils n’écrivent pas avec une épée, mais avec des tromblons.
      Et de culture, ils n’en ont point, sauf la pauvre vulgate marxiste qui en tient lieu à notre époque.
      La conclusion s’impose hélas, d’elle-même : en France, la loi de Gresham marche fort bien, les mauvaises idées chassent les bonnes, et même dans l’expression des idées idiotes, nous sommes en plein déclin…
      « 

    • donfra

      3 mai 2016

      Je retire mes phrases sur Maurras, qui étaient totalement secondaires dans mon message et je reviens à l’essentiel:

      Que pensez-vous d’Hilaire Belloc et du distributivisme?

  • chris

    2 mai 2016

    Petite typo erronée
     » Zemmour, dont nous avons dit du bien sûr ce site « ,dont nous avons dit du bien,sur ce site (je presume)..

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Vous présumâtes bien :-)), Merci

  • Thomas13

    2 mai 2016

    Bonjour,

    Nous voilà avec Charles Gave plongé au coeur d’un paradoxe. Je pourai continuer à énumérer les manifestations de ce paradoxe à la suite du maître qui souffre que malheureusement, tous les hommes de bonne volonté qu’il voit émerger en France sont opposés au libéralisme. Je me contenterai de n’en aborber que certains autres aspects.

    Par exemple, je vous objecte, M. gave, de défendre un libéralisme économique et de vous opposer à un libéralisme de moeurs. Et donc d’être un libéral conservateur. voilà l’aspect qui vous raproche de Zemmour et même d’Onfray.
    Ensuite, vous refusez de voir que l’argument « libéral » est utilisé historiquement par les anglo-saxons pour casser toute manifestation de puissance française. Nous sommes pourtant au summum de cette puissance anglo-saxone. Difficile de ne pas percevoir pour les français en réaction de sursaut patriotique cette entreprise « libérale » comme la pure expression de la puissance ennemie. Les américains eux-même n’ont aucun problème pour nous bloquer l’accès à leurs marchés tout en nous imposant l’ouverture des notres.
    Enfin, le paradoxe dans le paradoxe est que la pensée libérale classique est d’origine française. Nous sommes là au coeur des contradictions que nous n’arrivons pas à surmonter : impossible de dépasser la pensée des Lumières tout en intégrant notre passé colonial à la lumière du modernisme dans un monde post-moderne qui a perdu non seulement le fondement de nos valeurs mais qui a même déconstruit aussi le sens des mots.

    Dans un autre registre, et pour prendre un peu de distance, je constate que cette fixette générale en France antilibérale n’est pas la seule. De la même manière, quiconque parlera de la Russie commencera immanquablement par dire « Poutine est un sale type » … Pourtant, je pense que c’est un patriote comparable à De Gaule (tout en étant bien plus libéral au sens classique !). Je ne veux pas lancer un débat sur le fond mais appuyer encore une fois la forme à laquelle 99% des commentateurs et politiques n’échappent pas.

    Nous sommes prisoniers du discours ambiant.

    Dans ces conditions, ne devriez-vous pas plutôt vous définir comme un démocrate militant si vous voulez faire avacer vos idées ? Le fondement ultime de votre pensée n’est-il pas justement que les fondement libéraux du droit sont indissociable de notre démocratie ?

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Cher Monsieur,

      Je crains de ne pas comprendre en quoi le libéralisme aurait quelque chose à voir avec une soit disant volonté de la part des USA de tenir les hommes de bonnes volontés sous tutelle?
      En imaginant que nous versions vers cette théorie, elle n’aurait elle même absolument rien à voir avec les principes et les définitions étayées dans l’article en question.
      En conséquence, encore une fois, je pense qu’il est beaucoup moins urgent comme vous le suggériez pour Charles Gave de se définir comme ceci ou cela plus que de définir les termes que nous employons.

      Je ne vois pas pourquoi Charles Gave devrait arrêter de se définir comme un libéral sous prétexte que 4 clampins ne sont pas capables d’ouvrir un livre de Sciences Politique!
      Quant à se définir comme un démocrate militant… Parce que vous trouvez que la notion de démocratie est bien appréhendée par les uns et les autres? Dans une période ou nous vivons en état d’urgence ou des lois restrictives à nos libertés sont passées sans sourciller et ou les fondamentaux d’un gouvernement sont votées en 49.3 ?

    • Thomas13

      2 mai 2016

      Justemment …

      C’est bien parce que la démocratie (française) est en danger que l’on pourra éventuellement faire passer les idées libérales en initiant une réflexion sur le nécessaire retour aux fondamentaux qui sont forcément libéraux.

      Plutôt que de s’attacher à une étiquette « libérale » qui implique que « tout le monde me déteste », ne vaut-il pas mieux aborder la problématique en essayant de trouver un language commun ? Pour au final s’efforcer de faire passer ses idées ? C’est bien justement ce que font, Zemmour, Onfray, Bérruyer ou d’autres. Il s’agit d’être pragmatique et d’entrer dans un vrai débat où on ne pourra qu’y gagner si l’on croit au final à ses idées.

      En commençant par s’entendre sur le constat, sur ce que devrait être notre démocratie et nos valeurs. Sur nos énemis communs. Sur les faits historiques. Il va falloir re-construire maintenant. Et cela sera ong et fastidieux.

      Pour ma part, je ne vois pas en quoi l’attitude de Charles Gave consiste en autre chose que de défendre la démocratie au sens où il l’entend.

      Les mots de toute façon sont des outils au service d’une pensée, ils doivent simplement montrer le sens. Le sens est derrière les mots, non ? faut-il donc s’attacher aux mots lorsqu’ils ont perdu leur sens ? Pensez-vous que vous auriez la moindre chance d’imposer votre définition du libéralisme à la France, ou même simplement à Zemmour ou à Onfray ?

    • idlibertes

      2 mai 2016

      Je comprends le point de vue mais j’ai plusieurs observations:

      1/ Onfray est socialiste/ Zemmour , bonapartiste
      2/ Je ne pense pas que notre débat d’idées soit auto centré, à la différence de certain, sur notre pureté libérale. Il se trouve que l’article de cette semaine en parle mais prenons par exemple le débat sur la nécessaire fin de l’euro. C’est un débat pragmatique amorcé qui n’a rien à voir avec une conception personnel de tel ou tel libéralisme.

      Enfin 3/ Je ne pense pas qu’il soit ici question d’imposer le sens des mots à quiconque , simplement de revenir sur une définition COMMUNE. ce n’est pas parce que tout le monde appelle du nom de chien ce qui est un chat que je devrais me résoudre à m’appeler « animal « sous couvert d’être plus « pragmatique  » pourquoi au fait? Vider les mots de sens et faire exactement comme nous faisons depuis mai 68, c’est à dire abandonner bataille après bataille et ne plus parler d’hommes ou de femmes mais « d’individus de genre diversifiés »?

      Au bout d’un moment, les mots ONT un sens.
      Au delà de cette remarque, nous ne nous appelons pas « Institut du libéralisme » 🙂

    • Thomas13

      2 mai 2016

      Merci pour vos réponses.

      Je pense qu’il vous sera absolument impossible d’avoir une définition commune du libéralisme. C’est donc un piège, et même un mot maudit. Ce qui n’empêche pas d’y revenir et de faire référence constamment aux penseurs et aux concepts clés.

      Je comprends que cela puisse être perçu comme un ultime renoncement pour vous.

      Je suis aussi exaspéré par la déconstruction qui parvient jusqu’à nous faire croire que les hommes et les femmes seraient des concepts dépassés sans que les penseurs réagissent (sauf exceptions). Cependant il n’ont pas encore gagné sur ce point, loin de là. Et il ne pourront pas gagner non plus sur le concept de démocratie.
      Onfray et Zemmour vous expliquerons que cette théorie du genre est le fruit du « libéralisme ». Et cela peut se défendre (selon leur conception du libéralisme, selon l’exemple de ceux qui se disent libéraux et promeuvent ces idées). Comment se faire entendre dans ces conditions avant de se faire détester ?

      Bon courrage !

    • Fucius

      3 mai 2016

      Libéralisme de moeurs ?
      Les lois sociétales sont parfaitement socialistes et antilibérales. Il faut être imprégné d’idolâtrie étatique pour croire que l’onction étatique soit nécessaire à l’homosexualité ou quelque autre choix de vie.
      Le libéralisme ne consiste pas à définir un catalogue de comportements homologués, qu’il faut rallonger sans cesse pour se croire « progressiste ».
      Le libéralisme ne définit pas ce qu’il est permis de faire: Il empêche de voler la propriété d’autrui.
      En régime libéral, on a le droit de penser et de dire qu’il vaut mieux fonder une famille que ne pas le faire, que les rapports homosexuels ne produisent jamais de bébé, et que personne n’est obligé de demander à deux homosexuels de rester sexuellement fidèles pour la vie.
      Nous n’interdisons rien.
      C’est vous qui intimez le silence et réprimez des opinions.
      Vous illustrez la nasse intellectuelle de l’absurdisme socialiste.

    • Robert Marchenoir

      15 mai 2016

      Je n’ai pas l’intention de faire dévier le sujet sur la Russie (une fois de plus, diront les mauvais esprits…), mais, que l’on soutienne le régime russe ou que l’on s’y oppose, il est absolument impossible de dire que Poutine a) est patriote, b) est libéral. Ce sont des faits.

      Lisez quelques livres sur la Russie contemporaine (écrits par de vrais savants, pas des agents d’influence dissimulés), et vous comprendrez pourquoi.

  • duff

    2 mai 2016

    Nicolas Doze faisait réagir ses invités ces derniers temps sur le clivage droite/gauche qui semblait être en train de muter. Je pense qu’il existe toujours exacerbé par les institutions de la Vème République mais c’est vrai que le clivage libéral/capitaliste de connivence va prendre une grande ampleur, plus grande c’est la question, ce serait peut être souhaitable. Excellent article en passant.

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Merci. Oui on a aussi un mouvement de fond qui parle de nationaliste versus souverainiste dans le parfum du mois….

  • Abel Magwitch

    2 mai 2016

    Le libéralisme est sans conteste respectable mais c’est inutile de lui mettre une majuscule, ainsi qu’aux libéraux… idem pour les libertés. Mal écrire les choses… pour paraphraser Camus…

    Répondre
  • sassy2

    2 mai 2016

    Oui le problème est la définition du mot libéralisme.
    Bon courage car la définition de ce mot a été méthodiquement faussée.

    Sinon pour « le Traité de libre échange Nord Atlantique n’est qu’une tentative par des groupes dominants de consolider leurs positions de monopole, ce qui est inacceptable. »
    Oui et cela se ferait d’une manière très simple. De manière anti libéral
    Cotta disait que l’euro a servi non pas au consommateur ou à l’Europe mais au cartel pour se surveiller plus facilement.

    De la même façon TAFTA permettrait de surveiller plus facilement les normes et aux lobbyistes de surveiller plus vite les lois.
    Or le liberalisme ou libre échange n’a AUCUN rapport ni avec les NORMES ni avec les lobbyists

    ps: lobbyist est la façon dont est désigné Jeb Bush par Trump avec succés
    https://www.youtube.com/channel/UCoWIVzxp6oLjsGMGuzzmxig

    Répondre
  • Cerf D

    2 mai 2016

    « La capture des Etats par des groupes monopolistiques est l’une des maladies mortelles du Libéralisme et elle a souvent été décrite comme telle par nombre d’auteurs libéraux. »

    Est-ce réellement une maladie du Libéralisme ? N’est-ce pas plutôt une maladie de l’Etat, lié à son surpoids ? A partir du moment où il n’y a pas de limitation des pouvoirs de l’Etat, les groupes monopolistiques ont intérêt à en prendre le contrôle. Moins l’Etat a de pouvoir, moins sa prise de contrôle est rentable.

    La solution réellement libérale est dès lors de limiter le pouvoir de l’Etat.

    Répondre
    • idlibertes

      2 mai 2016

      Bonjour,

      Par maladie mortelle dans le contexte, cela entendait qu’il n’y avait pas de moyen plus sur pour gangrener un corps sain (le libéralisme) que la capture des états par des groupes monopolistiques (le cancer).
      Ce que dit l’auteur est qu’il n’y a donc de moyens plus surs pour tuer le libéralisme que la concentration du pouvoir entre les mains de quelques uns.

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