26 octobre, 2017

Stratégie d’investissement : Europe, Etats-Unis, Japon

En Europe, il faudrait privilégier les sociétés domestiques, l’Europe du Nord et l’Europe de l’Est

 

Malgré la forte hausse des marchés européens depuis un an, (+ 31%) beaucoup d’investisseurs internationaux sont encore sous-pondérés sur cette zone. Au début de l’année, les inquiétudes portaient sur le Brexit,  les banques italiennes, les  élections françaises, puis allemandes. Tous ces obstacles sont franchis,  nous sommes maintenant dans les revendications indépendantistes de la Catalogne, de la Lombardie Vénétie qui n’ont jusqu’à maintenant pas encore inquiété particulièrement les marchés.

Emmanuel Macron est arrivé à faire adopter par le parlement sa loi travail face à des syndicats dont la présence a été particulièrement faible, la suppression de l’ISF sur les valeurs mobilières accompagnée de la perspective d’un impôt sur les sociétés ramené progressivement à 25% et une taxe sur les plus values en capital de 30% qui va permettre à tout entrepreneur français de retrouver le goût du risque. Un pays qui a compris que taxer les plus values en capital au même niveau que les revenus du travail était une idée particulièrement stupide va forcément dans la bonne direction

Il faudrait donc toujours être exposé aux valeurs européennes,  mais en privilégiant maintenant les sociétés qui ont une activité domestique en Europe.

 

L’univers d’investissement serait le suivant :

Banques:<Santander>, <BNP Paribas>,<Unicredit;> Assurance:<Mapfre>,<Allianz;>Financial leverage: <NH Hoteles>, <Air France>; Acier:<Salzgitter>, <Arcelor Mittal>;Electricité <Enel>, <Iberdrola>,<e.on;> Travail temporaire: <Adecco>, <Synergie;> Transport: <DSV>; Matériaux: <CRH>,<Italcementi;> Chimie:<AKZO Nobel>,<Solvay>; Immobilier: <Nexity>,<Eiffage; Consommation cyclique: <Renault>, <Bénéteau>; Media: <Atresmedia>,<Mediaset Espana>,<M6>; Telecom:<PT>,<Telefonica>

 

L’univers des valeurs moyennes et petites devrait aussi figurer dans une allocation. Il pourrait être représenté par un ETF comme <Lyxor CAC MID UCITS ETF> (FR0011041334)

 

On peut remplacer les valeurs allemandes d’un portefeuille européen par des sociétés françaises  exposées aux marchés mondiaux. On peut ensuite ajouter des sociétés européennes qui exercent leur activité dans les pays ne faisant pas partie de la zone Euro comme la Suède, la Suisse et la Grande Bretagne.

 

L’univers d’investissement serait le suivant :

 

Suède: <Nordea Bank>, <Volvo Class >,<Atlas Copco AB >,  <Hennes & Mauritz>, <Svenska Handelsbanken>, <Swedbank>, <Investor>, <Assa Abloy B >,<Sandvik  AB>, <Svenska Cellulosa>;                

Suisse: <Nestlé> , < Novartis >,   <Roche Holding>  <ABB>  <UBS Group>,   <Compagnie Financiere Richemont>  <Zurich Insurance Group> <Credit Suisse>  <Swiss Re> ,   <Lafarge Holcim >

Grande Bretagne  <Shanks Group> (74% Continental sales exposure), <Man Group> (66%), <Thomas Cook Group> (65%), <Vodafone> (58%), <Bodycote> (57%), <Computacenter>  (54%), <Sthree> (43%), <Kingfisher> (40%), <Imperial Tobacco> (40%), <WPP> (34%);                                                                               

 

Les élections autrichiennes viennent d’avoir lieu consacrant la victoire de Sebastian Kurz . Sa stratégie consiste à se rapprocher encore plus du groupe de Visegrad formé par la République Tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie. Cela ressemble beaucoup à la reconstitution de l’Empire austro-hongrois qui voudrait s’éloigner des technocrates de Bruxelles. Exposer les portefeuilles européens à « l’Empire Autrichien » semble donc une bonne idée.

 

L’univers d’investissement serrait le suivant en :

Actions : Pologne: <Bank Zachodni>, <Bank Pekao>, <Powszczednosci> (Bank), <Polska Grupa Energetyczna>, (Utilities), <Powszechny Zaklad UbezPieczen> (Insurance); Hongrie: <OTP Bank>; République Tchèque: <CEZ AS> (Utilities) ;

 

Fonds UCIT : Metropole Frontiere Europe (FR00070885808) ;

 

Fonds non UCIT :SEB Eastern Europe (FR0007085808);

 

ETF UCIT :Lyxor ETF Eastern Europe (FR0010204073)   Amundi ETF MSCI Eastern Europe (FR0010717074)

 

 

En Italie et en Espagne les surprises politiques auront des impacts  économiques  limités tant que le cycle restera porteur

 

L’Italie a fait l’objet de nombreux commentaires négatifs  compte tenu de son manque de compétitivité et de la dynamique de sa trappe à dette. Le risque posé par les banques italiennes  dans un environnement où la crédibilité de Matteo Renzi ne cessait de baisser avait suscité de nombreuses craintes qui se sont révélées infondées sur le plan boursier, puisque le marché italien a progressé d’environ 30% pendant l’été. Cycliquement l’Italie va mieux avec 1,5% de croissance et un commerce extérieur en voie d’amélioration.

 

L’Espagne va rester de nombreux mois dans une situation politique extrêmement compliquée. Pour le moment, le marché obligataire est peu affecté tant que la reprise économique du pays se maintiendra.

La croissance prévue pour cette année est de 3% et de  2,5% pour l’année prochaine. Un report de décisions d’investissement par les entreprises et de consommation par les ménages accentuerait le ralentissement, mais ne remettrait en cause cette trajectoire.

Le marché actions a été affecté par la situation des banques dont le siège social se trouvait à Barcelone.

 

 

 

En Grande Bretagne, l’effet Brexit devrait être gérable

 

En Grande Bretagne il est difficile d’avoir les idées claires sur ce que pourront être l’issue des négociations avec l’Europe. Le pays devrait accepter après une longue phase de transition les conditions de l’Europe. Le résultat devant se présenter comme ressemblant au statut de la Norvège. Au total, le départ de la Grande Bretagne étant symbolique avec le maintien de nombreuses obligations financières.

Il n’y a pas de raisons d’anticiper des effets négatifs du Brexit.  Le marché action reste bon marché par rapport aux capacités bénéficiaires des entreprises, moins cher que le marché américain et que le marché allemand avec  un niveau de la Livre  particulièrement attractif.

 

Pour ceux qui souhaitent être exposés à la Grande Bretagne, il faut privilégier les sociétés qui profitent de la baisse de la Livre Sterling. L’univers d’investissement serait :

 

<Shanks Group> (74% du chiffre d’affaires réalisé en Europe Continentale), <Man Group> (66%), <Thomas Cook Group> (65%), <Vodafone> (58%), <Bodycote> (57%), <Computacenter>  (54%), <Kingfisher> (40%), <Imperial Tobacco> (40%), <WPP> (34%)

 

 

Le marché américain est cher

 

Un vieux dicton boursier explique les variations de la bourse à partir d’une simple question : « Y a-t-il plus de fous que de titres ou plus de titres que de fous ? ». Il faut calculer le ratio entre la capitalisation boursière d’un pays et sa masse monétaire. Ce n’est pas un indicateur très précis mais comme le disait Keynes « il vaut mieux être approximativement exact que précisément faux ». Avec cette méthode simple, les Etats Unis sont à 1,6X. Ce niveau a été atteint pour la dernière fois en 1998, ce qui ne l’a pas empêché de monter jusqu’à 2,25. Il a cassé ce seuil ensuite en 2004, est monté à 2 avant de baisser fortement avec la crise financière de 2007- 2008.

 

Le marché américain est donc entré dans une zone de surévaluation.  Il vaudrait mieux vendre le marché US pour acheter l’indice WMSCI ex US. D’ailleurs, la contraction du bilan de la Fed devrait amener les investisseurs à sous pondérer leur exposition sur les Etats Unis et préférer les marchés non américains.

 

 

Le Japon n’a jamais été aussi bon marché

 

Les actions japonaises n’ont jamais été aussi bon marché par rapport à leurs perspectives bénéficiaires avec un  Yen était particulièrement attractif.

La victoire de Shinzo Abe à la tête du LDP a été nette.

 

L’univers d’investissement qui permet d’être exposé au Japon serait :

 

Matériaux de base: <Nippon Steel & Sumitomo Metals>,<Zeon>(caoutchouc synthétique, latex..) Consommation cyclique :<Nitori>(furnitures),<Toyota Motor>; Consumation durable :<Broadleaf> (applications pour les plateformesindustrielles), <Gulliver International> (voitures d’occasion) , <Temp Holdings>(Ressources humaines), <Welcia Holdings>(drug stores) ;Services Financiers: <Aeon Mail>(détenu par des centres commerciaux),<Sumitomo Mitsui Financial Group>; Industrie: <Fanuc>,<Marubeni Corporation>(alimentation ),<NSK> ( roulements à billes); Technologie: < Fujikura>(fibre optique pour réseaux),  <Hitachi Kokusai Electric> ( Video réseaux sans fil ),<Konica Minolta>,<Nidec>,<Otsuka>(medecines curatives) ,<Yahoo Japan>, Services publics:<Electric Power Development>

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

5 Commentaires

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  • Garofula

    29 octobre 2017

    Lorsque la crise financière laminera la Chine, le Japon en subira les conséquences tant son économie est dépendante de celle de son voisin. Pour accélérer la chute de la dictature rouge piégée par ses contradictions, Trump a tout intérêt à renforcer le dollar. Il peut se le permettre car les USA disposent de la seule économie autonome au monde et le dollar reste la monnaie de référence partout, celle qui servira de refuge ultime quand l’angoisse étreindra les opérateurs perchés tout en haut des niveaux stratosphériques des marchés.

    Le renforcement de la position du groupe de Visegrad à la suite des dernières élections en Europe n’est pas un signe favorable pour l’Union et sa monnaie unique. On attend les élections en Italie début 2008. On attend également le nouveau gouvernement allemand qui pourrait réserver quelques surprises désagréables pour l’Europe.

    L’ensemble des marchés mondiaux est surévalué car partout des impressions monétaires délirantes ont alimenté la machine. Acheter des actions n’est pas la meilleure idée pour l’instant. Ce serait même plutôt le moment de prendre ses bénéfices en profitant des dernières hausses des marchés qui se font pratiquement à la verticale, hausses typiques d’une panique haussière qui n’est jamais un bon signe.

    En France, le CAC dividendes réinvestis (PX1GR) vient de toucher 14000 points, 14 fois sa valeur depuis sa création. Sur la même période, le PIB courant a progressé de moins de 3 fois. Tôt ou tard, les bénéfices attendus s’aligneront sur la réalité économique, les multiples boursiers également, peu importe les injections monétaires.

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  • sassy2

    27 octobre 2017

    merci

    je peux me tromper mais je resterais notamment plus que totalement à l’écart de nexity, de credit suisse, ubs

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  • Aljosha

    26 octobre 2017

    Je rêve ou c’est la même image que le 29/05/2017 ?!

    Répondre
  • TRZEINSKI Monique

    26 octobre 2017

    Bonjour,

    Merci pour cette sélection de valeurs qui me permet de revoir les actions de façon moins classique.
    Je souhaiterais savoir ce que vous pensez des actions indiennes et surtout j’aimerais savoir comment investir dans des obligations indiennes et avoir votre avis sur ce pays.

    A bientôt pour votre prochain article et encore merci.

    Monique

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