16 décembre, 2012

L’œuf ou la poule? La croissance du poids de l’Etat est-elle une cause de la faible croissance ou une conséquence?

J’ai eu beaucoup de commentaires sur mon précédent article intitulé, « On vit bien en France mais pour combien de temps? « La thèse de cet article était que la croissance de l’appareil étatique, financé à crédit, était la principale cause de la chute constante du taux de croissance de l’économie Française.Pour prouver la relation, je montrais deux graphiques reliant le poids de l’Etat dans l’économie et la croissance « structurelle », c’est à dire la croissance moyenne du PIB sur les 7 années précédentes.

La corrélation était parfaite. La majorité des lecteurs semblaient être d’accord  avec l’analyse mais une minorité s’inquiétait fort légitimement  du sens de la causalité. Après tout me disaient-ils: « Corrélation n’est pas causation ». Et d’ajouter, « Etes vous bien sur que la relation n’est pas:  » La faible croissance « force » l’Etat à s’engager plus et cette faible croissance pourrait avoir une autre origine que la hausse du poids de l’Etat dans l’économie … ».

Voila une remarque légitime, à  laquelle je vais essayer de répondre dans ce nouvel  article. La discussion sur le rôle et le poids de l’Etat dans l’économie est à peu prés aussi vieille que l’étude de l’Economie  et historiquement, certains gouvernements démocratiquement élus ou pas, confrontés  à une crise de solvabilité  se sont attachés à faire baisser le poids de l’Etat dans l’économie soit par conviction, (Thatcher ,Reagan) soit par pragmatisme.

Comme exemple historique d’une volonté plutôt pragmatique qu’idéologique , je vais prendre le Canada après l’élection de 1993.La situation du pays à l’époque était dramatique , déficits extérieurs et déficits intérieurs  abyssaux, la dette de l’Etat en pourcentage du PNB en hausse constante, voila qui préfigurait la France d’aujourd’hui Les Canadiens, à  la place d’appeler leur monnaie le « Dollar Canadien » en était venu  à le surnommer le « Peso Canadien ».

En 1993, devant cette situation dramatique, les élections portèrent au pouvoir Jean Chrétien du parti Libéral Canadien, plutôt à gauche sur l’échiquier électoral Canadien. (La notion que seul un parti de Droite peut faire reculer l’Etat est une idée qui  n’a aucune justification historique)

Conformément à  son programme électoral,  Chrétien et de son ministre des finances Paul Martin  commencèrent a faire baisser sèchement  les dépenses de l’Etat, ce qu’ils firent avec beaucoup de vigueur. Paul Martin avait coutume de dire qu’il y avait deux solutions pour faire reculer le Moloch: soit « raboter « un peu chaque dépense, ce qui ne marche JAMAIS, soit y aller à la hache pour supprimer ce qui était vraiment inutile , ce qui marche toujours, mais est mal vu par les groupes de pression divers et variés qui vivent de prébendes non gagnés et ne voient jamais pourquoi  cela devrait s’arrêter

Et à  la hache ils y allèrent, gaiement, sous les sarcasmes de tous les économistes qui annoncèrent un désastre imminent … Dépression économique, explosion du chômage, appauvrissement généralisé, rien ne manquait à  l’appel.

Voici les résultats

canada

 

·         En 4 ans, les dépenses de l’Etat baissèrent de 4 points de PIB (ligne rouge échelle de gauche),c’est a dire de prés de 20%. Promesses tenues

·         Pendant les deux premières années, la croissance du PIB resta médiocre avant de s’envoler ensuite (il semble en effet qu’il faille à  peu prés deux ans pour que la cure désintoxication fasse son effet)

·          De façon complètement incompréhensible (pour les Keynésiens bien sur, mais pas pour les économistes sérieux), nous n’avons eu de récession, ni  en 1994, ni en 1995 ni plus tard. Le chômage se mit a baisser, le niveau de vie a monter, les taux d’intérêt a s’écrouler…. Bref le bonheur économique total. En fait il fallut attendre vingt ans pour que le Canada connaisse une récession (période hachurée grise) alors qu’auparavant le Canada se payait une récession tous les 4 ou 5 ans , le Canada échappant même « miraculeusement »  et sans problème  à la récession  Américaine de 2001-2003

·          Encore plus curieusement (pour les Keynésiens), le taux de croissance structurel, après deux ans  de stagnation au niveau pré reformes, se mit  à remonter sec pour retourner à plus de 3.5 % par an pendant 10 ans de suite, avant que l’économie ne soit touchée par la crise Américaine de 2008,  que le Canada passa d’ailleurs beaucoup mieux que la quasi totalité des pays occidentaux  à l’exception de la Suède ou de la Suisse qui suivaient bien sur t le même genre de politique.

·         Comme Madame Thatcher ou Ronald Reagan auparavant,  à l’élection suivante, le parti Libéral  et son président furent réélu sans aucun problème.  Une fois de plus il était prouvé que quand un élu fait une politique « courageuse »  il est réélu sans problème. Sont toujours battus ceux que de Gaulle appelait les fromages blancs…

·         Je peux montrer ce même genre de graphique sur la Suède après 1992, la Grande Bretagne avec Madame Thatcher, les USA sous Reagan ou  Clinton (Gingricht),en Asie depuis 1998…  Partout et toujours, une baisse du poids de l’Etat déclenche une hausse de la croissance dans les 12 à  18 mois qui suivent.

·         Donc, et je conclus la dessus:

    OUI , c’est bien la croissance du poids de l’Etat qui fait ralentir l’économie.                                                       

   OUI, faire reculer l’Etat c’est organiser sous les deux années suivantes le retour de la croissance.

CQFD

C.G

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

39 Commentaires

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  • Fred

    30 décembre 2012

    Très intéressant en effet le parallèle avec la politique au Canada qui a bien fonctionné. Mais pouvons nous la comparer avec ce qui est mis en place en Grèce par la troïka qui me semble bien moins intéressée par le bien être du pays que par le sauvetage des banques qui n’ont plus à être sauvées tellement elles ont fait des erreurs.
    J’ai l’impression qu’on arrive aux limites du système ou sous couvert de libéralisme on ne fait que sauver des corporations au détriment des peuples…
    Un vrai libéralisme aurait laissé sombré de nombreuses banques comme en Islande, mis en prison les responsables des investissements frauduleux…

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  • MAIN

    23 décembre 2012

    Le ratio dépenses de l’ état / P.N.B des U.S.A sous Obama, peut il être utilisé avec pertinence pour distinguer la reprise économique structurelle de la « croissance empruntée » produite par l’ endettement étatique et financée par la création monétaire de la FED ?

    Répondre
    • Charles Gave

      23 décembre 2012

      Cher Main
      Merci d’avoir pris ma defense
      Tous ces braves gens qui font profession d’aimer l;Humanite (avec un grand H) sontla plupart du temps d’affreux jaloux aux dentes vertes qui detestent en general leur prochain et execrent les reussites d’autrui
      C’est meme a cete haine dautrui qu’on reconnait qu’ils sont « de gauche »
      En ce qui concerne votre question, cela fait des annees que je cherche a mesurer l’effet dune augmentation du poids de l’etat dans l’economie sur le moyen/ long terme
      J’ai trouve quelques substituts, aucun vraiment completement satisfaisant
      Si vous avez une idee d’une mesure qui puisse etre quantifiee, je suis tout pret a essayer
      Amicalement
      cg

  • alex

    21 décembre 2012

    trois petites questions/remarques (de non economiste je precise).
    1) Diminuer la taille de l Etat ca veut dire diminuer le nombre de fonctionnaires. Donc va falloir virer du monde. Alors a long terme ce n est pas forcement mauvais (dans le cas de la France ce sera probablement tres bien) cependant dans le cours terme on risque d avoir du mal. Ces gens se retrouveront au chomage pendant un petit temps, il va sans doute falloir des mesures d accompagnements, la demande interieur des menages va diminuer, etc…. Il faut donc trouver un moyen de rendre la transition aussi facile (et rapide) que possible.
    2) Comme quelqu un la dit plus haut le Canada a sans doute beneficie de la croissance economique des USA durant les annees 90. Ce qui me suggere cela c est l evolution de la balance des paiements avec les USA (que l on peut voir ici
    http://www.census.gov/foreign-trade/balance/c1220.html)
    c depuis 1992 la balance americaine s est tres fortement deterioree. Cela n a t il pas facilite les reformes canadiennes (palier a la baisse de la demande a court terme)?
    3) La meme chose peut elle produire en France? Ben c est la que ca se complique je pense. A quoi ressemble la demande interieur de l UE:
    a) les PIGS semblent etres dans une situation pas possible. Le chomage monte en Italie, le Portugal c est pas mieux quand a la grece…
    b) l Allemagne se porte bien mais le hic est que le cout du travail y est inferieur a ce qu il est en France (faut pas esperer etre competitif face a eux). Et le clout dans le cerceuil c est que comme on est dans l euro on ne pourra pas devaluer pour se reajuster. Ce qui suppose que l on se realigne via une deflation salarial et donc… du chomage. Hollande sera le President chomage.
    Tout cela nous amene a la vraie question de peut on conserver l euro… 2013 risque d etre rude du point de vue sociale.

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  • P.M

    19 décembre 2012

    Bon courage avec les français !
    Incapables de faire ou même de penser à faire comme les canadiens les suédois ou autres….
    Comme disait Audiard a la cimaises des idées reçues il y a l américain grand enfant,le Schleu mélomane,le juif errant. …… Et on oublie toujours le français……… CON
    Un seul conseil un billet d avion

    Répondre
  • xleroy

    19 décembre 2012

    @david
    CG est bien assez grand pour vous répondre. Mais, ayant été « eduqué » par M. Gave je peux vous apporter une première réponse. Ce qui fait la force des démonstrations de CG ce sont ces graphiques statistiques. qui montrent qu’il est un fin observateur des phénomènes économiques. L’argument de Stiglitz qui suppose que le Canada a bénéficié du « keynesianisme » des Usa ne tient plus quand il s’agit de pays comme la Suède, l’Australie, l’Irlande , l’Irlande qui ont pratiqué des réformes comparables à celles du Canada sans être voisins des Usa. Par ailleurs il scie lui-même la branche de l’arbre sur laquelle il asseoit son argumentation « keynesienne » puisque selon lui une politique économique qu’elle soit keynesienne ou non (cas du Canada) est influencée par la politique menée par ses voisins ! Le keynesianisme en économie ouverte n’a plus aucun sens. Et encore moins dans une économie semi-publique comme celle de la France où il faudrait des sommes énormes pour faire bouger un peu un système devenu trop lourd (principe physique de la quantité de mouvement, à énergie égale plus un corps est lourd, moins il bouge)

    Répondre
    • David

      19 décembre 2012

      Je vais essayer d’être rapide.
      Ma contribution n’était pas une défense du keynésianisme, mais je voulais juste rappeler que le système économique mondial est ouvert et donc que ce qui se passe dans un pays est tributaire de ce qui se passe avec les pays avec qui il est en « affaires », qu’ils soient proches ou éloignés géographiquement (a cet égard le cas de l’Irlande est intéressant car c’est un partenaire commercial privilégié des états unis).

      Les capitaux circulent librement, les citoyens beaucoup moins.
      Si j’ai du capital a placer, je vais choisir:
      – un endroit a la monnaie solide, car je ne veut pas que mon capital s’évanouisse de par le monétaire.
      – un endroit politiquement stable.
      – un endroit ou les dépenses sociales (donc le fameux étatique) est faible, car il augmente le coût du travail et donc réduit les marges.
      – un endroit ou la réglementation fiscalise très peu les revenus de rente (donc les plus values issues des dividendes).
      – un endroit ou l’économie est en extension, tout simplement car cela gonflera la valeur de mes actifs.

      Si un pays réunit ces critères il va forcement attirer les investisseurs et le niveau d’activité va forcement progresser.
      C’est le libre mouvement des capitaux qui permet ceci.

      Mais il y a forcement deux « effets » de bord.
      le premier est propre au pays en question. la réduction de la fiscalité et des aides sociales va forcement augmenter les innégalités et donc handicaper la consommation.
      le second est que ces déséquilibres vont amener des flux au niveau des marchandises et des capitaux au détriment des pays concurrents qui n’auraient pas suivi la même politique. En gros, on se paie sa croissance sur son propre travail… mais aussi sur le dos des autres.

      Les devises flottantes permettent de minorer ces effets, mais dans un ensemble comme l’europe ou elles ont disparu, ces flux ne peuvent pas se tarir.

      J’ai lu les livres de Mr Gave, ceux auquel lui même se réfère, mais aussi ceux de ses détracteurs.

      La conclusion a laquelle tout ceci m’a mené est un peu celle d’une école des fans de la pensée ou au fond personne n’a vraiment tors.
      Le seul élément réellement discriminant entre les écoles de pensées me semble être que d’un coté il y a ceux qui pensent qu’il jouer avec les déséquilibres pour en tirer un avantage (on les appelle les libéraux) et ceux qui voudraient un monde sans ces déséquilibres (en gros tous les autres).
      Vous faites une référence a l’inertie, je vais en faire une a l’entropie. On a un fort potentiel entropique entre les pays qui jouent la politique de l’offre et ceux qui la jouent moins ou peu ou pas du tout. Si on laisse tout ceci mijoter quelques décennies il est probable que les choses s’égalisent progressivement par « mimétisme » et homogénéisation du niveau de vie et du niveau de compétitivité.

      Pour conclure je n’ai aucune certitude (contrairement a Mr Gave) sur le fait que le recul de l’état soit souhaitable « en soit » au niveau global, au fond j’en sait rien. Par contre je comprend pourquoi cela fini par aboutir à une progression du PIB dans les pays qui jouent cette carte, et pour cela il faut raisonner en économie ouverte.

      Au niveau de mes investissement personnel je suis long sur l’€/$ depuis fin octobre, via des produits dérivés. Je parie sur une défiance vis a vis du $.
      Mais bon, je suis un tout petit investisseurs :), je n’ai que quelques milliers d’euros placés.

  • Daniel

    19 décembre 2012

    M. Gave,
    Je partage votre analyse depuis que j’ai découvert vos livres. J’ai même pris goût à l’économie grâce à vous. Tout parait tellement clair et empli de bon sens… Bravo.
    Cependant, comment expliquez-vous parfois le décalage qui peut exister entre le diagnostic que vous faites et la réalité.
    Petit exemple, l’euro remonte à vitesse grand V contre toutes les monnaies que vous préconisez: couronne suédoise, dollar de singapour, dollar canadien, (je mets de côté le dollar US suite à la réélection d’obama).
    Comment faut-il interpréter ce phénomène selon vous, et préconisez-vous toujours de conserver ces devises?
    Amicalement

    Répondre
  • David

    19 décembre 2012

    Bonjour Monsieur Gave,
    Je tiens d’abord à vous remercier pour cet article, vu qu’il constitue votre réponse à une remarque que j’avais formulé.
    Il est toujours agréable de constater que les commentaires sont pleinement pris en compte, et qu’il y a un investissement personnel pour y répondre.
    Même si cela doit vous aigrir, j’aimerai avoir votre avis sur l’explication d’un économiste keynésien ( Stiglitz ) sur l’exemple Canadien.
    Dans son dernier ouvrage, il explique (je reformule à partir de mes souvenir car je n’ai pas le livre sous la main) que le Canada a tiré profit, à partir de 1997, d’une forte croissance de ses voisins et des états unis en particulier afin de dynamiser ses exportations.
    Ce serait donc l’accélération du commerce extérieur couplé à une progression des investissements étrangers qui auraient contrebalancé les conséquences négatives du retrait de l’état.
    En gros, s’éloigner d’un modèle keynesien ne serait profitable que si les voisins avec qui nous échangeons capitaux et marchandises n’en faisaient pas de même.
    Cela exclurait de fait une prospérité économique globale si l’ensemble des pays menaient la même politique.
    Cette croissance venue d’une réduction du périmètre de l’état serait la conséquence d’un déséquilibre provoqué et entretenu au détriment de ses voisins et ne pourrais pas être ni généralisée, ni perdurer sur le très long terme (du fait de la convergence des systèmes économiques ouverts).

    Tout ceci n’invalide en rien le gain qu’a pu tirer le Canada de sa politique « libérale », ça aurait même tendance à le démontrer, mais ça amène un doute sur la généralisation de la méthode, dans le temps et dans l’espace.

    Cordialement.

    Répondre
    • Charles Gave

      19 décembre 2012

      Cher Monsieur,
      Vous me dites que l’economie qui beneficie d’un Etat bien géré gagne des parts de marché par rapport à ses voisins qui seraient mal gerés et que cela serait du à une concurrence indue.
      Cela s’appele la concurrence et c’est d’elle que viennent tous les progrés.
      La France a 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne et donc l’Allemagne devrait embaucher 40 % de fonctionnaires de plus pour que nous ayons une chance?
      Par contre, ce qui est tout à fait vrai, c’est que ces deux pays ne peuvent pas rester dans un taux de change fixe entre eux.
      C’est pourtant ce que nous nous echinons à faire avec l’Euro…avec les resultats que chacun peut voir,
      Amicalement

    • David

      20 décembre 2012

      bonsoir,
      c’est amusant car je ne voyais pas ceci sous l’œil de la concurrence, probablement car j’aime la concurrence qui fait baisser les prix des objets que j’achète, mais cette concurrence la, qui me met en compétition avec les salariés d’autres contrées.. et bien forcement elle m’inquiète. Mais vous avez raison il s’agit de concurrence.
      Cordialement.

  • Jaedena

    19 décembre 2012

    Cher monsieur Gave,

    Que pensez vous de la regle de Taylor pour calculer le taux directeur optimal de la banque centrale ?

    Cordialement.

    Répondre
    • Charles Gave

      19 décembre 2012

      Cher Jaedena
      Plutot du bien
      Ce qui m’ennuie un peu c’est quee la moitie des decisions est prise en fonction de quelque chose qui s’appele le output gap (difference entre le PIB et sa tendance la long terme et que le PIB est une notion completement farfelue
      Pour juger de la qualite de la politique monetaire, personnellement, j’utilisela difference entre les taux courts t la croissance moyenne du PNB nominale dur les 7 dernieres annees, ce ui donne tres souvent des resultats tres similaires a ceux de la regle de Taylor
      Amicalementcg

  • BA

    18 décembre 2012

    Portugal :

    Le Portugal s’enfonce dans la récession au troisième trimestre : – 3,5 % en glissement annuel.

    C’est un peu plus que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) du Portugal a reculé de 0,9 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, et de 3,5 % en glissement annuel, a annoncé vendredi 7 décembre l’Institut national des statistiques (INE). L’approfondissement de la récession au troisième trimestre est le « résultat de la réduction moins accentuée des importations de biens et services et du ralentissement des exportations », a expliqué l’office statistique portugais dans un communiqué.

    Irlande :

    L’Irlande ne peut pas rembourser les 85 milliards d’euros du plan de sauvetage.

    L’Irlande « a besoin de plus de temps » pour rembourser l’argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi 8 décembre dans la presse allemande le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, Patrick Honohan. Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande a plaidé pour la recherche d’une « solution durable », qui n’aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite. « En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé », a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.

    Chypre :

    Chypre risque le défaut de paiement d’ici quelques jours.

    Chypre risque de ne pas pouvoir rembourser des prêts dus en décembre et verser les salaires des fonctionnaires si un accord sur un plan de sauvetage n’est pas conclu rapidement avec la troïka des bailleurs de fonds, a indiqué un responsable gouvernemental lundi 17 décembre. « Si dans les jours à venir, l’Etat ne peut pas obtenir 250 à 300 millions d’euros, alors l’Etat cessera d’honorer des paiements », a déclaré un dirigeant du ministère des Finances, Christos Patsalides, à un comité parlementaire.

    Grèce :

    On va encore prêter des dizaines de milliards d’euros à la Grèce … alors que la Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit.

    Le versement d’une nouvelle tranche de 34,3 milliards d’euros d’un prêt de l’Union européenne (UE) et du FMI à la Grèce sera achevé mercredi 19 décembre, a annoncé un responsable grec juste après le paiement d’une première partie de la somme. Après l’échec de plusieurs réunions, la zone euro s’est enfin mise d’accord jeudi dernier pour débloquer cette aide financière à la Grèce gelée depuis des mois, et lui éviter ainsi de sombrer dans la faillite.

    Espagne :

    La dette publique a explosé.

    Le gouvernement espagnol prévoit que la dette publique atteindra 85,3% du PIB à la fin de l’année, contre 69,3% à la fin 2011, largement au-dessus de la limite fixée par le Pacte de stabilité de l’UE (60%). Cette prévision ne tient pas compte du prêt européen aux banques espagnoles, dont le premier volet de 37,5 milliards d’euros est attendu dans les prochains jours.

    Italie :

    La dette publique a explosé.

    De son côté, la dette de l’Italie a franchi en octobre pour la première fois le cap symbolique des 2.000 milliards d’euros, selon un document publié vendredi 14 décembre par la banque centrale italienne. La dette de l’Italie s’est établie à 2.014,693 milliards d’euros en octobre 2012, contre 1.995,143 milliards d’euros en septembre 2012, selon un supplément au bulletin mensuel statistique de la Banca d’Italia.

    http://www.boursorama.com/actualites/les-dettes-de-l-espagne-et-de-l-italie-franchissent-des-records-b63747bd59db2a4c3ba47ff748358671

    Conclusion :

    En zone euro, la crise est finie.

    Répondre
  • Robert Rognon

    17 décembre 2012

    Le caractère timoré des réponses de ceux et celles qui dénoncent légitimement vos histoires ainsi que les rémunérations insensées des patrons du cac40, entre autres, repose sur le fait que cette dénonciation admet le dogme capitaliste de l’intangibilité de la propriété privée du capital. Or, le capital, plus-value économisée extraite de la sueur des travailleurs, est un produit collectif qui n’a pas à être accaparé à titre privé. En tant que tel, tout capital doit appartenir à l’Etat, puissance publique représentant les producteurs de ce capital, c’est à-dire les travailleurs. Les détenteurs privés de capitaux sont tout bonnement des spoliateurs de la société. Ils doivent être expropriés et jetés sur le bûcher.

    Répondre
    • idlibertes

      17 décembre 2012

      Rognon,

      Vous rognonez sec. Trop de superlatif tue le superlatif.

      Lol

    • Homo-Orcus

      18 décembre 2012

      En général je ne réponds pas aux trolls mais comme vous argumentez à partir de fausses vérités ou d’une vérité marxiste, ce qui revient au même, il me semble que vous avez droit à une contradiction avant que vous vous fassiez « allumer » par Charles.
      J’invoque ce droit de réponse du fait de ma longue pratique des autogérées, assez nombreuses à partir de 150 km de Paris, lieu de délocalisation dans les années 30, eh oui, à l’époque, pas besoin de se rendre au Boukistan.
      Si vous avez un travail c’est grâce au capital initial risqué dans une opération destinée à satisfaire des consommateurs. Cette opération peut-être non rentable, désastreuse, qu’importe, ce n’est pas votre problème. Vous avez signé un contrat par lequel, en échange d’un certain nombre d’heures vous percevez un salaire et quand la cloche sonne à 17 h, tout se termine pour vous. Ce n’est pas le cas pour ceux qui engagent leur capital. Le consommateur étant exigeant, il souhaite toujours mieux et toujours moins cher, comme vous en somme. C’est ainsi que le consommateur est finalement le roi du système, c’est lui qui décide de tout. Votre travail n’est pas payé par le capital futur mais par le capital initialement investi, et il faudra de nouveaux investissements de capitaux pour assurer vos salaires futurs. Est-ce que votre solution peut fonctionner ? oui, comme à la SNCF par exemple qui doit faire appel aux contribuables parce que finalement ça ne marche pas, ou un certain temps. L’autogérée végète, les salariés sont divisés par 10, tout le monde décide, l’armée mexicaine, le boxon. Il y a bien longtemps que les salariés ont compris le côté néfaste du syndicalisme et heureusement que le vote à main levée reste imposé, mafia tout ça.

    • MAIN

      26 décembre 2012

      Cher rognon:
      Le forum se cotise pour vous offrir votre juste récompense:un séjour longue durée dans le paradis nord coréen.
      Bien amicalement.

  • Nicolas

    17 décembre 2012

    En France, on a vraiment l’impression que ce sont les USA qui ont sombré le 25 décembre 1992, et pas l’URSS….

    Répondre
  • BA

    17 décembre 2012

    Lundi 17 décembre 2012 :

    Chypre risque le défaut de paiement d’ici quelques jours.

    Chypre pourrait être dans l’incapacité d’honorer des remboursements de prêts dus en décembre faute d’un accord sur un plan de sauvetage dans les jours à venir avec la troïka des bailleurs de fonds, a indiqué un responsable gouvernemental lundi.

    « Si dans les jours à venir l’Etat ne peut pas obtenir 250 à 300 millions d’euros, alors l’Etat cessera d’honorer des paiements », a déclaré un dirigeant du ministère des Finances, Christos Patsalides, à un comité parlementaire.

    Selon M. Patsalides, le gouvernement chypriote n’a pas de plan B en cas d’échec des négociations sur un plan d’aide avec la troïka (UE, BCE, FMI).

    Le gouvernement, étranglé par d’importantes difficultés financières, tente de puiser dans les fonds de pension et de prévoyance d’organismes semi-publics, y voyant la seule option pour emprunter de telles sommes à très court terme.

    Les salariés de l’Autorités des télécommunications ont manifesté contre de telles décisions, craignant que les fonds prêtés à l’Etat ne soient jamais rendus.

    M. Patsalides a précisé que le gouvernement chypriote avait besoin de 420 millions d’euros pour répondre à ses besoins immédiats, mais que sur cette somme, 170 millions d’euros avaient déjà été obtenus auprès de « sources extérieures ».

    La troïka rassemblant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, examine la demande chypriote d’aide européenne, qui doit être soumise à l’Eurogroupe le 21 janvier.

    Une fois l’aide validée, il faudrait cependant encore plusieurs semaines avant que l’île méditerranéenne ne reçoive ses premiers versements.

    http://www.boursorama.com/actualites/chypre-risque-le-defaut-de-paiement-d-ici-quelques-jours-d4e8ff6bc78d93198517f39f3e2b7139

    Zone euro : dettes publiques au deuxième trimestre 2012 :

    1- Médaille d’or : dette publique de la Grèce : 300,807 milliards d’euros, soit 150,3 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : dette publique de l’Italie : 1982,239 milliards d’euros, soit 126,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : dette publique du Portugal : 198,136 milliards d’euros, soit 117,5 % du PIB.

    4- Dette publique de l’Irlande : 179,718 milliards d’euros, soit 111,5 % du PIB.

    5- Dette publique de la Belgique : 382,922 milliards d’euros, soit 102,5 % du PIB.

    6- Dette publique de la France : 1832,599 milliards d’euros, soit 91 % du PIB.

    7- Dette publique de Chypre : 14,939 milliards d’euros, soit 83,3 % du PIB.

    Répondre
    • Homo-Orcus

      19 décembre 2012

      @BA
      Un article qui pourrait vous intéresser : Le Temps – 19/12 – Le rôle des statistiques – Milad Zarin

  • Dechamps

    17 décembre 2012

    Trop beau trop simple surement pour un Keynésien…l’Europe aime les solutions Shadok, plus le système pompe plus il est logique de pomper…

    Répondre
  • Homo-Orcus

    17 décembre 2012

    La foule préfère les mensonges peints en rose. La vérité, grise ou noire, fait horreur.

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  • reporting

    17 décembre 2012

    je pense que beaucoup de personnes ne sont pas à même de comprendre cette démonstration car vivant protégés à l’abri des « bienfaits » de l’état. Mais le pire c’est ceux confrontés dans leur chair et leur emploi à la politique menée par la France qui semble ne pas conprendre non plus. Car si Tatcher et Reagan ont été réélus en France ceux qui mènent des politiques opposées en France le sont aussi. Donc il serait intéressant que CG aborde un jour cet aspect de la question qui est pour moi essentiel et qu’il n’aborde jamais : l’absence d’offre politique différenciée en France, l’absence d’une offre libérale crédible et populaire en France. La réélection systématique des mêmes avec une alterance ad nauseam de l’umps qui apparait de plus en plus comme un parti unique. Et enfin les raisons qui font que les choses en France tiennent : à croire que finalement tout le monde est content et que nos politiques ne sont pas si nuls que ça.

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    • idlibertes

      17 décembre 2012

      CHer Reporting,

      Oui, il existe une vrai question de choix politique mais je crois que si CG ne l’aborde pas, c’est assez simplement parce que cela n’est pas son métier non plus. Il faut quand même veiller à garder une certaine logigue de légitimité et s’il l’est en economie/finance, la politique française, bof, pas plus que cela;Mais la question est là , c’est certain. On attend le renouveau AUSSI.

    • Homo-Orcus

      18 décembre 2012

      Ah bon, politicard est un métier ? je croyais que c’était un vulgaire voyou légalisé.

  • FaLLaWa

    17 décembre 2012

    Merci pour ces explications M. Gave.
    Pourriez-vous montrer les autres graphiques (Suede, GB USA)? Car pour une demonstration empirique, c’est plutot la quantité d’exemples qui convainc. Votre propos n’en serait que plus convaincant s’il etait etayé par ces autres graphiques.
    Bonne journée

    Répondre
    • Charles Gave

      17 décembre 2012

      Cher Monsieur,

      Bien evidemment que quand mes papiers porteront sur la suéde vous aurez les graphiques. pour L’heure, mon papier est sur le canada et je pense que ma démonstration est tout à fait convaincante et je le dis d’autant plus facilement que c’est moi qui l’ai écrite (cf VGE), ne vous en déplaise.

      Serviteur,

      CG

  • Jaedena

    16 décembre 2012

    Bonjour,

    Il me semble que Reagan n’a jamais reellement diminue la taille du secteur publique, et a en consequence fait augmenter la dette publique a des niveaux records. Rothbard qualifie les Reaganomics de mythe ( http://mises.org/daily/1544 ).

    Cordialement.

    Répondre
    • idlibertes

      16 décembre 2012

      Cher Jaedena,

      C’est vrai mais de la même façon qu’il n’est pas nécessaire d’aboutir pour entreprendre, ce fut un des goals de la campagne présidentielle de Reagan. Les dépenses étatiques une fois coupées de l’inflation ont dans les faits diminuées sur cette période et il est certain que les dépenses de la « guerre des étoiles » furent aussi un poste de défense important et lourd pour les US mais peut-on vraiment reprocher aux US d’avoir mis à genoux dark vador/ursss?

  • El oso

    16 décembre 2012

    Magnifique!
    Immédiatement ajouté à mes favoris…
    A envoyer à M. Généreux…

    Répondre

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