27 avril, 2016

Le risque de sortie de la Grande Bretagne de l’UE diminue

C’est le Brexit, qui après l’effondrement du prix du pétrole, était considéré comme la prochaine catastrophe qui pourrait déstabiliser les marchés. Barack Obama dans son discours prononcé la semaine dernière à Londres a expliqué que si la Grande Bretagne quittait l’Union Européenne, elle pourrait faire la queue pour obtenir des arrangements tarifaires en matière d’accords commerciaux. En réaction aux propos du Président des Etats Unis, Boris Johnson, maire de Londres a tenu des propos très maladroits sur les origines kényanes du président américain, qui ne pouvait, a-t-il dit, que le conduire à détester l’ex Empire britannique colonisateur… Cela a eu un effet désastreux sur les paris enregistrés par les bookmakers londoniens. Il n’y avait plus que 20% de chances que le Brexit soit voté par les électeurs britanniques. Immédiatement la Livre Sterling a rebondi à 1,45 USD.
Avant le référendum qui aura lieu le 23 juin, on enregistrait une baisse des ventes de détail en mars qui traduisait le ralentissement de l’économie à la veille du référendum sur le Brexit.

Les sociétés britanniques qui exportent sur le continent européen seraient les premières bénéficiaires d’un maintien de la Grande Bretagne dans l’Union Européenne. Celles que l’on peut retenir sont :
Shanks Group (74% du CA réalisé en Europe Continantale), Man Group (66%), Thomas Cook Group (65%), Vodafone (58%), Bodycote (57%), Computacenter (54%), Sthree (43%), Kingfisher (40%), Imperial Tobacco (40%), WPP (34%)

En Allemagne, les perspectives à l’exportation sont sombres essentiellement en raison de l’issue incertaine du référendum sur le Brexit. En Italie, les carnets de commande de l’industrie sont en hausse de 3,8% sur un an. En Grèce, le déficit courant s’est encore aggravé sur la base des chiffres de févriers. On enregistre une chute parallèle des exportations et des importations. C’est le retour du risque grec…

En Europe la croissance baisse mais la confiance repart

En Europe, une des rares bonnes nouvelles est que le secteur de la construction repart en Allemagne et en Espagne mais ne bouge toujours pas en France.
Si l’on veut que l’immobilier reparte, il faudra un jour cesser de tirer sur les propriétaires. Depuis sa nomination les gouvernements de François Hollande ont concentré un tir nourri de mesures sur les propriétaires de biens locatifs en multipliant les contraintes. Les investisseurs privés après les investisseurs institutionnels ont donc déserté le marché de l’immobilier locatif résidentiel.
La croissance dans la zone Euro est en baisse pour le quatrième mois consécutif. Les résultats des sociétés qui ont été annoncés sont sensiblement en dessous de ce qui était attendu.

En revanche, la confiance des consommateurs européens s’est inversée à la hausse pour la première fois depuis mars 2015. C’est pour cette raison que les sociétés de recrutement sont privilégiées par les gérants qui estiment que les recrutements vont augmenter dans les prochains mois. Leurs valeurs préférées sont parmi les grandes sociétés : Adecco, Randstad, Hays, MPI, Shtree et parmi les sociétés de plus petite taille : Synergie, Groupe CRIT , DLSI.

Aux US la croissance est faible mais le marché au plus haut

Aux Etats Unis, les mises en chantier de maisons sont en baisse en raison du resserrement des conditions de crédit. En revanche les ventes de maisons existantes continuent sur leur lancée. Les enquêtes sur les perspectives des industriels américains sont bien plus mauvaises qu’attendu. Leur compétitivité a été mise à mal par la bonne tenue du dollar.
Tout cela confirme que la croissance américaine n’est pas vigoureuse, la progression des résultats publiés par les sociétés est dans l’ensemble mitigée.

Le marché américain est pratiquement au plus haut depuis 21 ans. Cela ne semble pas encore le moment de sortir complètement du marché américain.
Le marché devrait sous performer pendant la campagne électorale.
Pour garder une exposition au marché américain Il faudrait se replier sur les valeurs qui offrent un rendement convenable (proche de 3%) encore une progression des dividendes un peu supérieure à 10% et un P/E en dessous de 15. Voilà une sélection des valeurs plus intéressantes qui correspondent à ces critères :
Consommation : Best Buy, Interpublic, Wyndham, Pulte Group, Archer Daniel Midlands, Hershey, Coca Cola, Mead Johnson Nutrition; Energie: Valero Energy, Marathon Petroleum; Financières: Ameriprise Financial, Morgan Stanley, Legg Mason, Discover Financial; Santé: AbbVie, Pfizer, Amgen, Abott Laboratories; Industrielles: Cummins, Boeing, Lockheed Martin, Honeywell, Ingersoll Rand; Technologie: Qualcomm, Cisco Systems, IBM, Symantec, Analog Devices, Corning, Texas Instruments, Microsoft, Motorola Solutions; Matériaux: International Paper, Eastman Chemical; Télécommunications : Verizon Communications.
Au Japon l’excédent du commerce extérieur progresse alors que le yen monte.
C’est le moment de s’intéresser de nouveau au Japon. Le thème le plus intéressant est celui des sociétés japonaises exposées au tourisme chinois. Parmi ces valeurs on peut retenir :
Kose(cosmetiques), FujiFilm (plus pour ses nouveaux cosmétiques que pour ses films), Seven Bank (seul distributeur de billets acceptant les cartes chinoises, ouvert 24h/24), Komehyo (produits de luxe d’occasion), Seibu Holdings (hotels, chemins de fer et parcs d’attraction), Japan Hotel, Zojirushi> (cuiseur de riz de luxe)

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

10 Commentaires

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  • sassy2

    10 mai 2016

    je reviens sur le Brexit qui pourrait avoir de lourdes implications non pas sur UK mais sur la france et l’eurosysteme

    si Brexit
    =>grece
    =>PAC (France devient en face à face avec allemagne qui a repositionné son agriculture et celle de son hinterland)

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  • septic

    29 avril 2016

    L’état doit cesser de manipuler le marché immobilier et les marchés en général.

    Stop aux subventions et autres carottes fiscales qui ont totalement déréglé ce segment de l’économie.

    Ajoutez à ça les expériences de Draghi sur les taux et vous avez tout pour finir de gonfler la bulle la plus destructrice avec la bulle de la dette souveraine car la majorité de la richesse des ménages est détenu sous forme d’immobilier par essence peu liquide et dont la valeur de liquidation est plus qu’incertaine au vu du contexte démographique et des prix d’entrée.

    L’immobilier est trop cher en France par rapport aux capacités des ménages et en plus cela créé une rupture majeure entre la génération des 25 35 ans et les autres qui ont pu acheter à moindre coût avec une inflation soutenue ou modérée.

    Avec les changements démographiques, un nombre considérable de logement chers et obsolètes vont arriver sur le marché (année 70 à 80) ce qui va le déstabiliser encore un peu plus.

    Mettons l’épargne dans l’innovation et l’éducation plutôt que dans la pierre qui est pour l’essentiel tournée vers le passé ! C’est pas avec cela qu’on va devenir forts dans le cloud, la robotisation, les nanotechnologies, la ville intelligente, …

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  • sassy2

    29 avril 2016

    concernant B Johnson son seul rôle est de faire comprendre que l’elite veut le Brexit
    B johnson ne s’adresse pas à la population car les politiques n’ont plus aucune prise avec la population.

    ils veulent le brexit pour:
    continuer les activités financières voire les augmenter (londres place rmb)
    piloter leur bulle immo

    16:18 – 28 avr. 2016
    Jim Rickards
    ‏@JamesGRickards
    The problem with my £20 bet on Biden is not that he won’t win, but that GBP will only be worth $0.70 when he does.

    perso je pense que le cours du cable ne change rien, il faut aller chez ladbroke comme le fait rickards pour parier biden
    (perso je parie trump vainqueur à 60% donc devant le score de reagan comme deja dit ici)

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  • Buck Danny

    29 avril 2016

    Ce qui est amusant c’est la désinformation de ce type d’article et sa servilité.

    On sous-entend plus ou moins qu’en cas de Brexit il n’y aurait pour ainsi dire plus de commerce entre la Grande-Bretagne et l’UE… Comment peut-on développer une idée aussi bête ?

    Les anglais ne veulent pas cesser de commercer librement avec le reste de l’Europe, ils veulent mettre un terme à l’intégration politique de leur pays au sein de l’UE. Ce qui n’a rien à voir.

    En cas de Brexit les affaires continueront, tout comme avant, et l’UE fera en sorte de négocier un bel accord commercial avec la Grande-Bretagne.

    Autre point de cet article : la servilité.

    L’auteur semble réjoui : Le maître américain Barck Obama est venu menacer son caniche britannique ! Si vous sortez de l’UE, je vais vous sanctionner ! Et l’auteur comme toute la bourgeoisie affairiste française de se réjouir ! Voilà qui va les calmer ces anglais.

    Mentalité d’esclave, de soumis, de laquais méprisable. Et ça se dit libéral…

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    • idlibertes

      29 avril 2016

      Je crois que vous n’avez pas saisi le ton de l’article . Ces revues de presse du mardi sont exactement ceci: des revues de presse. En tant que telles, elles relatent ce qui a été lu, ça et là.

      Ce qui est différent d’un papier d’opinion du lundi par exemple.

      Enfin, si vous voulez jouer au concours du « libéral qui pisse le plus loin », vous êtes au mauvais endroit, repartez sur Contrepoints/liborg,

      Merci en tout état de cause , de rester respectueux envers l’auteur et si votre idée doit être débattue, je vous invite à lui écrire directement jjnetter@institutdeslibertes.orgce qui, assurément, vous permettrait de vider votre sac à venin contre son répondant potentiel.

      Même s’il est vrai qu’il est TELLEMENT plus facile de traiter les gens de laquais sous un pseudo et pour traiter quiconque « d’esclave », je sais que nous avons encore affaire à un beau spécimen de libertaré en goguette visiblement.

      Courage de bureaucrate en somme, caché derrière son double pseudo.

      Bonne soirée,

  • Gerldam

    27 avril 2016

    S’il suffit d’un commentaire malhabile de Boris Johnson pour faire basculer un vote d’une telle importance, c’est que, décidémment, Platon avait raison: les peuples sont toujours majoritairement bêtes.

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    • Gerhom

      27 avril 2016

      Je ne pense pas que ce type de commentaire changera quoi que ce soit au vote. Une majorité des Anglais souhaitent, je le pense, toujours retrouver leur démocratie et mettre un terme au diktat de Bruxelles, que le peuple n’a pas élu.

      Je ne pense pas que le chantage de la Maison Blanche y changera quoi que ce soit même si beaucoup mettrons toutes leurs énergies pour ne pas qu’elle sorte de l’UE.

      L’Histoire montre que les Anglais sont très attachés à leurs traditions, et à leur souveraineté, ils ont souvent été bien plus intelligents (que nous par exemple) et ne rentrant pas dans cette spirale qu’est l’Euro, nous risquons d’avoir des surprises.

      J’ai hâte d’y être.

      Bon après, vous me direz, si cela finit comme le traité Européen de 2012…

  • Aljosha

    27 avril 2016

    Peut-être que la vente de sous-marins à l’Australie va nous permettre de toucher le fond, mais j’ai un doute.
    Je regarde immédiatement si Seb est bien positionné sur le marché japonais des cuiseurs de riz de luxe.

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