10 décembre, 2014

L’analyse boursière par pays devrait redevenir à la mode

La croissance mondiale en 2015 devrait être un peu supérieure à celle de 2014. C’est le sentiment que l’on retire en parcourant les prévisions économiques des grandes maisons pour l’année prochaine notamment Joachim Fels économiste chez Morgan Stanley qui anticipe 3,5% en 2015 et Sharon Bell de Goldman Sachs pour qui ce serait 3,4%.

La baisse du pétrole enflamme les esprits. La baisse s’analyse comme un transfert de liquidités des produits producteurs aux produits consommateurs de l’ordre de 460Md$ selon le calcul effectué par Charles Gave de GaveKal à New York. Il fait remarquer que lors de la dernière forte baisse du pétrole en 1985 on a assisté à la faillite de 175 banques au Texas et à l’explosion de l’Union Soviétique à la fin de la décennie….

La bataille contre la déflation sera encore le centre d’intérêt principal des banques centrales au cours des prochains mois. Tout cela incite la majorité des stratégistes à penser que la hausse des marchés n’est pas terminée, car les niveaux de valorisation ne sont pas encore selon eux excessifs. C’est ce qu’ explique Matthew Hombach de Morgan Stanley. Pour lui, Le catalyste de la poursuite de la hausse sera plus la croissance des bénéfices que l’expansion des multiples. Les actions sont toujours attractives comparées aux obligations…

Aux Etats Unis l’économie surprend par la vigueur de sa croissance.

Wall Street bat régulièrement de nouveaux records, +12% pour le S&P 500 depuis le début de l’année, alors que les bourses européennes ne progressent que de + 4% pour l’Eurostoxx. Les créations d’emploi sont au plus haut depuis janvier 2012. L’économie US reste pour le moment le seul moteur de la croissance mondiale. Au moment où la Fed devrait remonter ses taux, à l’été 2015, on pourrait assister à un transfert d’allocation des actions américaines vers les actions non américaines… 

Le Dollar est au plus haut depuis cinq ans. La hausse devrait se poursuivre. La devise sort d’un marché baissier qui dure depuis 30 ans. Attention, plus le dollar monte, plus les risques de faillite augmentent pour les sociétés qui se sont endettées dans la devise américaine. Beaucoup d’entre elles se trouvent dans les pays émergents.

En Europe, Mario Draghi continue son numéro d’équilibriste

L’Europe va profiter de la baisse du prix du pétrole et du recul de l’Euro qui a baissé de 11% depuis son précédent plus haut. Cela ne se perçoit pas encore, car pour le moment, l’économie suffoque sous la pression déflationniste. Le dernier indice PMI est encore en baisse pour novembre. L’inflation a encore reculé dans la zone Euro en novembre à 0,3% contre 0,4% le mois précédent. La croissance a été de 0,2% au troisième trimestre. La BCE devrait agir vite mais les résistances allemandes sont toujours la. La Bundesbank reste toujours opposée à tout achat de dette publique sur le marché primaire. Les investisseurs passent leur temps à s’interroger sur les intentions de la BCE. Un scénario de poursuite de la dégradation semble le seul à pouvoir forcer la BCE à agir….

Dans le reste de l’Europe la situation est contrastée. La France est en déficit chronique et sous tutelle de Bruxelles. Il n’y a pas d’autre voie que de diminuer le coût des services publics ou de mettre fin notamment à la distribution de prestations sociales sans conditions de ressources. Malheureusement

le contre choc pétrolier pourrait dissuader le gouvernement socialiste d’aller aussi loin qu’il le faudrait dans les réformes. Certains proches de François Hollande que l’équation pétrole + euro pourrait même l’aider à se faire réélire comme cela s’était produit pour François Mitterrand.… L’Italie est confrontée à un chômage qui continue de progresser à 13,2% en octobre. L’Espagne est menacée par la déflation. En novembre les prix ont baissé pour le cinquième mois consécutif. Même l’Europe du Nord est maintenant touchée. La Norvège par la baisse du pétrole. La Suède dont la vie politique est en train de « s’italianiser ».

En Russie, la situation de dégrade beaucoup. Le Rouble a perdu 26% de sa valeur face à l’Euro en un mois. Les russes s’empressent de dépenser leur argent car ils ont peur d’une inflation galopante. En revanche la Turquie profite à plein de la baisse du pétrole

Le coût pour assurer 10M$ de créances sur l’Etat turc a baissé de 33% à 155 000$ alors qu’il a doublé en Russie à 355 000$…

Parmi les grandes sociétés turques qui pourraient en profiter figurent : Turkiye Garanti Bankasi, Akbank, BIM Birlesik Magazalar, Turkcell Illetisim Hizmetieri, Turkiye Halk Bankasi, Had Omer Sabanci, KIC Holding, Turkiye petrol Rafinerileri, Anadolu Efes Biracilik. Il existe également des fonds spécialisés sur la Turquie comme : HSBC GIF Turkey et East Capital (Lux) Turkish Fund

Le Japon entre « Abe-Nomics » et « Eutan-Abe »

Le PIB japonais a enregistré une nouvelle chute pour le second trimestre consécutif. Le pays est donc officiellement en récession. Shinzo Abe premier ministre, explique que ce n’est qu’un accident de parcours. La consommation des ménages est en berne. Cela n’empêche pas les stratégistes de considérer que le marché japonais est toujours un des plus intéressants car on y trouve de nombreuses sociétés qui figurent dans les numéros un mondiaux de leur secteur. Ceux qui souhaitent s’y intéresser doivent pouvoir se couvrir contre la baisse du Yen

Les batteries sont un des domaines de la technologie où le Japon est en avance.

Parmi les acteurs qu’il faut suivre de près figurent : NGK Insulator (sodium-sulphur Nas), GS Yuasa (Lithium Manganese , Lithium Phosphate), Sony, Panasonic (Nickel Metal NiMH, Lithium Cobalt NCA fusionné avec Sanyo), AESC (coentreprise Nissan et NEC) , Nissan , NEC (Lithium Manganese LMO), Hitachi (Lithium Manganese LMO). Pour le stockage d’énergie on peut retenir : Panasonic (li-ion batteries, stockage) , Sumitomo Chem (batteries, stockage), Toshiba

Dans le domaine de l’assistance aux conducteurs il existe également de nombreuses sociétés notamment : Aisin Seiki (systèmes de lutte contre l’endormissement), Alps (dispositif de sécurité biométrique), Denso (n°2 for des senseurs derrière Toyota), Fujitsu (vision virtuelle 3D), Hitachi Maxell (lentilles de cameras), Kyocera (vue arrière, angles morts et vision de nuit), Nippon Ceramics (senseurs à ultrason), Panasonic (a racheté Ficosa en Espagne = vision arrière), Pioneer (systèmes de navigation), Renesas (conduite assistée), Rohm (radar), Sony (cameras), TDK (prévention des accidents) , Zenrin ( cartes 3D)

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

6 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • BA

    16 décembre 2014

    Mardi 16 décembre 2014 :

    L’économiste Jean-Marc Sylvestre écrit :

    La probabilité d’une crise majeure se renforce de jour en jour.

    Entre la Grèce et le marché obligataire, la montée du populisme et l’explosion de la majorité de gauche, la France voit se rapprocher à vitesse grand V un risque de crise majeure.

    Les spécialistes des marchés et les politologues sont pour une fois d’accord. Le risque d’une crise grave pour le printemps de l’année prochaine se renforce en Europe et en France. Peut-être avant. Nous courons trois risques de crise à la fois.

    1- Premier risque de crise :

    http://www.atlantico.fr/decryptage/probabilite-crise-majeure-se-renforce-jour-en-jour-atlantico-business-jean-marc-sylvestre-1907397.html

    Répondre
  • BA

    15 décembre 2014

    Les bulles touchent à leur fin.

    Les bulles immobilières, les bulles boursières, les bulles de l’extraction pétrolière, les bulles de dette privée, les bulles de dette publique, toutes ces bulles ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Aujourd’hui, on dirait que toutes ces bulles n’arrivent plus à gonfler.

    Elles tremblent.

    On dirait que tout va finir par éclater, au même moment.

    L’année 2015 va être passionnante.

    Lundi 15 décembre 2014 :

    De la chute du pétrole pourrait jaillir le prochain krach, selon certains opérateurs.

    La baisse des taux et l’abondance des liquidités provoquées par les actions massives des banques centrales à travers le monde ont poussé les investisseurs, à la recherche de rendement, à prendre des risques. Ils ont notamment financé la frénésie de forage de pétrole de schiste aux Etats-Unis. La chute des cours de l’or noir oblige les hedge funds à vendre leurs actifs les plus liquides pour rembourser les sommes empruntées pour spéculer sur le boom énergétique américain.

    La chute des cours du pétrole pourrait bien provoquer le prochain krach boursier, s’inquiètent des opérateurs de marché, abasourdis par la dégringolade de 45% du prix du baril de brut en six mois, passé sous 63 dollars pour le Brent (référence de la Mer du Nord) et sous 60 dollars pour le WTI (brut léger américain), au plus bas depuis cinq ans et demi. « Pour le moment, ce n’est qu’une simple correction emmenée par la chute des actions des compagnies pétrolières, mais ça pourrait bien vite se transformer en krach », craint un trader suisse. Un krach qui trouverait son origine dans la faiblesse des taux, l’abondance de liquidités et un ratio risque/récompense progressivement de moins en moins attractif sur les actions.

    Les investisseurs, en recherche désespérée de rendement, se sont massivement tournés vers les obligations dites à haut rendement, rémunératrices mais aussi très risquées puisqu’émises par des entreprises dont le risque de faillite est jugé élevé par les agences de notation qui classent leurs émissions de titres de dette dans la catégorie spéculative. « Le rush sur le ‘high yield’ (HY), comparable à celui sur le S&P 500, a débuté en 2009 », rappelle Etienne de Marsac, gérant de performance absolue chez Ikano pour qui ce « choc pétrolier à l’envers » est « une catastrophe pour un pan entier de l’industrie américaine, celui du pétrole de schiste, dont les coûts de production sont élevés » tellement la chute des cours du brut a été forte et rapide. Il y a, selon lui, « une analogie évidente entre la bulle Internet qui a éclaté aux Etats-Unis en 2000 et la bulle de l’extraction pétrolière qui éclate aujourd’hui sous nos yeux. »

    http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/analyses-opinions/de-la-chute-du-petrole-pourrait-jaillir-le-prochain-krach-selon-certains-operateurs-1020118.php

    Répondre
  • BA

    10 décembre 2014

    Que toutes les bourses du monde entier se préparent.

    Les semaines qui viennent vont être très agitées.

    Mercredi 10 décembre 2014 :

    USA: hausse surprise des stocks de brut, à 380,8 millions de barils.

    Les stocks de pétrole brut ont, contrairement aux attentes, augmenté la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés par le département américain de l’Énergie (DoE) mercredi.

    Les réserves de brut ont progressé de 1,5 million de barils, à 380,8 millions, lors de la semaine achevée le 5 décembre, alors que les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires s’attendaient à une baisse de 2,7 millions de barils.

    Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, progressé de 5,6 millions de barils, à 121,80 millions de barils, soit bien plus que la hausse de 600.0000 barils attendue par les experts.

    Les stocks d’essence ont de leur côté augmenté de 8,2 millions de barils, à 216,8 millions, dépassant là-aussi largement les prévisions des analystes (+2,2 millions de barils).

    Vers 15H40 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier accentuait sa chute et perdait 2,32 dollars à 62,50 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

    http://www.romandie.com/news/USA-hausse-surprise-des-stocks-de-brut-a-3808-MB-au-0512/544875.rom

    Répondre
    • emmanuel

      10 décembre 2014

      Et nos baltringues DIGERENTES se frottent DEJA les mains.
      Super les consommateurs vont se mettre a dépenser sans compter.
      En vérité je pense que le pouvoir d’achat dégagé va soigneusement être épargné.
      Je rigole.
      Les Harakirinomics vont vraiment faire plouf.
      Le retour de l’inflation va être éliminé par la baisse du brut et du gaz et du cout de l’énergie, et par la remontée du Yen.

      HARAKI NOMICS.

      Et a present la Chine se lamente du fort ralentissement de son inflation…

      A suivre…

      2015 la reprise…

  • emmanuel

    10 décembre 2014

    En Europe c’est sous le plus grand chapiteau du monde…
    « Attention mesdames, et messieurs dans un instant cela va commencer etc… »

    Répondre
  • emmanuel

    10 décembre 2014

    Et la Chine se met a craindre la deflation a present mondiale.
    Et pour le Japon: « harakirinomics ».
    Et pour l’Europe: ah glou glou glou glou glou.
    Mais bon encore un peu d’eau pour couler le Titanic mon Capitaine.
    En 2015 un peu plus de croissance.
    C’est une plaisanterie de mauvais gout…

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!