5 avril, 2016

La gauche d’indignation proteste pour ne surtout rien changer

En France, la contestation orchestrée sur la rémunération de Carlos Tavares, président du directoire de PSA Peugeot Citroën est une honte. C’est un homme qui a accepté de reprendre un groupe qui était au bord de la faillite. Il lui a fallu naviguer entre les salariés, les actionnaires, l’Etat et les chinois. Deux ans après, PSA Peugeot Citroën renoue avec les bénéfices en 2015 et verse à ses salariés une prime d’intéressement de deux mille euros pour les remercier des sacrifices qui ont été consentis. Il serait donc tout à fait normal de respecter le contrat d’engagement de Carlos Tavares qui prévoyait un bonus en cas de réussite des objectifs déterminés à l’époque. L’affaire n’est pas terminée mais on comprend bien que en France le dirigeant incompétent ne risque pas grand chose quand il échoue, mais en revanche celui qui réussit doit être montré du doigt….

 

Le prélèvement à la source de l’impôt est un chantier lancé une fois de plus sans réelle préparation. Le système français fondé sur la famille et agrémenté de nombreuses niches fiscales se prête très mal au prélèvement à la source.  Il s’agit une fois de plus pour François Hollande de pouvoir dire qu’il aura fait « la grande réforme fiscale » promise en 2012. Pour cela Bercy est en train de préparer une usine à gaz dont la France a le secret….

 

Le plan de formation de François Hollande est en train de se heurter à la réalité. On a l’air de découvrir des statistiques simples : 680 000 demandeurs d’emploi ont un niveau scolaire inférieur au CAP, 80% des jeunes au chômage n’ont pas le bac. Au lieu de s’agiter à contresens les jeunes devraient manifester pour bénéficier d’un système éducatif performant qui ne laisse pas au bord de la route 150 000 jeunes par an qui ne savent ni lire ni écrire convenablement et n’ont même pas acquis les rudiments de politesse nécessaires à la vie en société. Rappelons que les 16 meilleurs lycées de France sont tous des lycées privés !

 

La réforme hospitalières risque d’être encore un échec. Dire comme le fait Marisol Touraine, ministre des affaires sociales,  que l’on peut économiser 50Md€ en trois ans sur les hôpitaux publics « sans baisser les effectifs hospitaliers » est stupide dans la mesure où les charges salariales représentent en moyenne 65% du coût de fonctionnement d’un hôpital.

 

On reste donc dans tous les domaines dans « la gauche d’indignation » qui consiste à protester dans la rue pour surtout ne rien changer, car toute évolution serait anxiogène.

 

L’adoption du Brexit pourrait faire reculer la Livre de 15 à 20%

 

La Grande Bretagne prend des décisions radicalement opposées à celles de la France. George Osborne va diminuer encore l’impôt sur les sociétés à 17% pour se rapprocher encore du taux irlandais qui est de 12%. Les entreprises internationales installées à un peu plus de deux heures de Paris paieront donc deux fois moins d’impôts que leur concurrentes françaises. Il s’agit d’un pari raisonnable sur le fait que les entreprises vont profiter d’un taux de marge plus élevé pour investir davantage, ce qui créera les recettes fiscales de demain et les emplois d’après demain. Pour le moment c’est surtout la consommation qui soutient l’activité.

Si le Brexit est adopté par les électeurs anglais, il faut s’attendre à un recul de la Livre Sterling de 15 à 20%. Les sondages montreraient pour le moment que c’est le camp du maintien qui l’emporterait mais d’une très courte marge.

Tata, le groupe indien tire un trait sur ses activités dans l’acier en Grande Bretagne essentiellement en raison de la concurrence de l’acier chinois. C’est pourtant les anglais qui à Bruxelles avaient été les plus enthousiastes pour laisser la porte ouverte aux importations asiatiques.

 

En Europe, l’indice de confiance faiblit. C’est en partie une des conséquences des attentats de Bruxelles. L’activité industrielle est stable en Allemagne et en France. Elle est en hausse en Italie, en Espagne et aux Pays Bas. Au total, le chômage recule un peu dans toute la zone à 10,3%. Ce phénomène ne touche pas la France qui n’a toujours fait aucune des réformes qu’il conviendrait de faire pour inverser cette situation.

 

Au Etats Unis la politique de la Fed est d’empêcher le marché de baisser

 

Le marché de l’emploi est toujours actif aux Etats Unis,  stimulé par la bonne tenue de la consommation. La confiance des consommateurs a encore progressé en mars.

Le dollar fort continue de peser sur l’activité manufacturière.

Il est curieux de constater que l’indice S&P 500 ne baisse pas longtemps en dessous de 1900. Cela s’est produit en octobre 2014, en août 2015 et en février 2016. Tout se passe comme si c’était la limite en dessous de laquelle la Fed ne souhaite pas que le marché baisse.

 

Desseiles, dentellier de Calais,  victime des syndicalistes français est racheté par les chinois

 

La Chine continue ses achats avec cette semaine Sandro et Maje par Shandong Ruyi Group pour 1,3 Md€,  industriel du textile et de l’habillement fournisseur de marques de mode occidentales. Cette opération vient après le rachat en 2015 de Pirelli par ChemChina et en 2016 de Syngenta par le même ChemChina.

Le dentellier Desseilles, un de trois dentelliers importants de Calais est sauvé par la société Yongsheng car le jugement qui l’avait obligé à réintégrer des délégués du personnel qui avaient été licenciés car ils bloquaient le fonctionnement de l’entreprise.

La dette extérieure chinoise s’élève maintenant à 1420 Md$. Ce chiffre étant en baisse sur celui du mois de décembre cela signifie que les sorties de capitaux sont moins importantes.

 

Au Japon, la production industrielle baisse de 1,5% d’une année sur l’autre en raison d’un niveau d’exportations qui ne profite pas de la baisse du yen. C’est vraiment l’échec de la politique keynésienne de Shinzo Abe.

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

8 Commentaires

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  • candide

    7 avril 2016

    Ce n’est pas le Brexit, mais les Pays-bas viennent de rejeter par référendum l’accord européen avec l’Ukraine.
    Est-ce le début d’une reprise en main de la souveraineté par les peuples ?

    Répondre
    • Marsan

      9 avril 2016

      Reprise en main de quoi?
      Que veut dire « souveraineté »?
      Est ce un concept fumeux et vaseux comme « indépendance nationale »?
      Mais, Candide (avec un grand « C »), la souveraineté ne m’apportera rien, à moi, simple etre humain…

  • CharlesM

    5 avril 2016

    Brexit = chute du sterling et pourquoi donc?
    La suisse hors de l EU a t elle une monnaie faible?
    Si il y a brexit, les capitaux vont ils fuir le Uk pour se réfugier en France ou en Italie ou en grèce? Je parierais volontiers sur le contraire!

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    • idlibertes

      6 avril 2016

      Je pense comme vous. Toutefois, des gens comme Soros disent cela donc ils veilleront à mon sens à ce que cela arrive….mais ensuite la nature reprendra ses droits (au bout de 9 mois un an) et la GB surperformera à nouveau. Et là, tous nos ODS seront vraiment dans de sales draps.

    • candide

      6 avril 2016

      Encore faudrait-il qu’il y ait Brexit.
      Vu comme l’information (la propagande) est verrouillée, ce n’est pas fait d’avance. De plus, on a pu constater ces dernières années que les résultats des référendum n’étaient pas toujours scrupuleusement respectés.

    • Marsan

      9 avril 2016

      Comme quoi, mème un président de la république peut s’assoir sur ce que veut l’électeur.
      Cessons donc d’employer le mot « souveraineté », car comme les mots « démocratie » et « liberté », il n’a pas le mème sens selon qui l’emploie…

  • Kaiser

    5 avril 2016

    Bonjour,

    et les banques italiennes ?

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    • idlibertes

      5 avril 2016

      Cela dépend des tailles

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