14 décembre, 2016

La Chine aura du mal à imposer le Renminbi comme monnaie de réserve

Le départ des capitaux chinois vers l’étranger ainsi que l’utilisation trop importante de l’effet de levier dans l’économie chinoise ont obligé les autorités chinoises  à prendre un ensemble de mesures visant à empêcher les sorties de capitaux massives, à reprendre le contrôle de l’endettement et de lancer le signal très fort que les jours de l’argent facile et gratuit sont terminés en Chine. Les banques seront désormais tenues pour responsables de toute évasion de capital « anormale » car aucun système d’autorisation préalable n’est mis en place. Au moment où tout le monde a les yeux braqués sur l’Amérique et sur l’Europe, ce qui s’est passé en Chine cette semaine est très important.

 

Les mesures prisent traduisent la véritable panique qui s’est emparée des autorités 

 

Le taux du Repo à 7 jours utilisé par les banques chinoises pour se prêter de l’argent entre elles vient de passer de 2,92% à 3,49% en une semaine. Le taux du Hibor (Hong Kong Interbank Offered Rate) pour emprunter du Renminbi offshore a augmenté de 522 points de base à 12,38% soit son niveau le plus élevé depuis le mois de septembre.

 

Les liquidités retirées du marché monétaire par la Banque de chine se sont élevées à 18,8Md$ pendant la même période

 

Les banques chinoises contrôlée par l’Etat ont été « invitées » à diminuer les prêts accordés aux institutions privées. Les entreprises chinoises ne peuvent plus faire virer à l’étranger plus de 5M$.

 

Le rendement de l’emprunt d’Etat à 10 ans a immédiatement bondi à 3% son niveau le plus élevé depuis le mois de juin dernier. Cela s’est produit au moment où le Ministère des Finances de la République de Chine lançait une émission de 2 Md de RMB d’une durée de deux ans. Les banques qui garantissent cette émission de dette souveraine (Bank of China,  HSBC, Standard and Chartered…) ont été obligées de proposer un coupon fixe de 3,5% pour placer l’émission. De son côté le Gouvernement Local de la zone franche de Shangai a été obligé d’accepter 2,85% pour lever 3Md de RMB à trois ans.

 

L’objectif  qui consistait à faire du Renminbi une monnaie de réserve n’est plus vraiment d’actualité. Affiché fièrement il y un an, il s’agissait de  gagner la confiance des marchés pour imposer l’utilisation du Renminbi comme monnaie de transaction dans les échanges internationaux.

Les investisseurs  ne donnent ce statut à une monnaie que si les cours de celle ci sont fixés quasi librement par les marchés et que les mouvements de capitaux sont totalement libres. Ce qui n’est plus le cas en Chine…

 

La dévaluation du Renminbi redevient donc d’actualité. Le chiffre qui circule le plus souvent est de 20%. Si cela se produit les banques chinoises seront les premières touchées car en face de leurs prêts en renminbi elles ont très majoritairement de la dette en dollar US. Il faudra surveiller de près le prochain chiffre de diminution des réserves de la banque centrale chinoise pour le mois de novembre. Le dernier chiffre du mois d’octobre ressortait à – 47,5Md de dollars. Le deuxième effet rendrait bien évidemment les produits chinois beaucoup plus compétitifs. Le troisième enfin difficile à quantifier serait la réaction du nouveau président élu des Etats Unis….

 

La nouvelle route de la soie, rebaptisée « One Belt One Road » par les autorités chinoises reste en revanche toujours d’actualité. La stratégie élaborée par le président Xi Ping consiste à relier par le rail, par la mer et par des pipelines la Chine avec l’Europe, la Russie, l’Inde, le Moyen Orient et l’Afrique soit environ 30% de l’économie mondiale. Environ 900 Md$ de projets ont déjà été financés par la Chine. Au total il est prévu que l’effort représentera au moins douze fois ce qu’a représenté le Plan Marshall pour l’Europe.

A défaut de retrouver son statut d’ empire par sa monnaie, elle a beaucoup de chances d’y parvenir grâce à sa diplomatie et ses financements d’infrastructure. Plusieurs  sociétés occidentales sont très bien placées pour en profiter. Parmi elles figurent General Electric qui pourrait réaliser assez rapidement grâce à des projets en Chine, au Kenya, au Pakistan 5Md$ de chiffre d’affaires supplémentaire ; Honeywell a fourni des systèmes de contrôle du transport de gaz en Ouzbekistan, des systèmes de radars pour aéroports… ;  Siemens a investi 7,5Md$ dans 70 joint ventures en Chine dans des secteurs comme la transmission électrique, l’automation, les services à l’immobilier…

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

16 Commentaires

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  • sassy2

    18 décembre 2016

    Route de la soie / afghanistan / tariffs

    Hier ai fait 600bornes en voiture donc radio:

    Hier une emission avec franck ferrand sur les trains, vraiment pas mal.

    L’invité spécialiste a personnellement propulsé un projet de train de chine pour turquie (= motif allemagne 14/18) via .. l’afghanistan (!).
    projet financé par AIIB apparemment.
    Je pense que le spécialiste sait qu’il ne faut pas être naif quant à la faisabilité de ce projet pourtant naturel.(cf plus bas)

    Ensuite, -un signe!-, alors que j’allais me coucher, à bout, j’ai du rester affalé pour écouter des entretiens semi privés entre Duras et Mitterand datant de 1986 (dispo sur france culture).

    kadhafi (nation arabe, = ben laden), Tchad. Son compte ayant été soldé récemment.
    Reagan (= Trump) dont l’élection est particulièrement bien comprise je pense par Mitterand
    Afghanistan, on en revient vraiment à mon passage précédent: Mitterand de 1986 ment à Duras avec brio. Car, en 1986, il intervient en Afghanistan et au Tchad (chose connue)
    Alors en CE2, je m’en suis rendu compte avec mon demi frere après avoir fouillé une sacoche de mon beau père pas encore général, contenant entre autre des photos d’helico russe abattu au tchad (« disposant d’un radar exceptionnel malheureusement capturé par les us arrivés en premier »)
    Pour l’afghanistan, disait-il à ma mère : « c’est incroyable ce qu’ils font aux chars russes avec de simples 4*4 et des lances roquettes » (= ISIS))
    Il a vraisemblablement armé Ben Laden…
    Mitterand minimise le pivot Afghanistan et essaie de manipuler Duras la communiste.
    Ce pourquoi, le spécialiste sus mentionné est bien naif s’il pense que l’onu ou une SDN appuierait ce projet d’infrastructure.

    il y a des passages sur Reagan et le bullshit selon moi de la guerre des étoiles: Mitterand raconte des conneries à Duras: il la ballade.
    On note que Mitterand a refusé ce « BS » à Reagan. Le vieux est loin d’être con.

    Ce qui m’a fasciné est que Mitterand décrit l’élection de Trump.
    Que Mitterand ment sur l’Afghanistan (2003)
    Souvent en regardant des patterns du cycle précédent alors accessibles ou déclassifiés, on comprend avec plus de certitudes le cycle présent.

    Dernier émission, ce matin , chez Bourlanges, durée de mon écoute 7minutes. Une invitée déclare que mettre des tariffs à 45% fera décupler le prix de l’iphone et que donc Trump ne le fera pas.
    Alors que je peux vous garantir:
    a/ un iphone construit bientôt aux us va coûter moins cher
    b/ y compris sans droits de douane

    parce que
    1/kuka , les gars de chez foxconn vont devoir faire autre chose
    2/aapl va devoir s’asseoir sur % de sa rentabilité face à samsung

    elle ne connait pas le % de bien intangible dans une voiture ou un iphone (50%/85% ?)

    Sinon Trump plus que semble vouloir pivoter de la russie contre la chine (=drone)
    Comme reagan avec la russie s’était calmé (dans les faits) après l’afghanistan

    Répondre
  • goufio

    17 décembre 2016

    Sauf erreur, le Plan Marshall n’a t-il pas été sur la période 1948-1951 de 13,3 MD $ ? Si l’effort total chinois doit être de plus de 12 fois ce montant, soit 160 Md$…
    L’unité de comparaison ne doit pas être la bonne
    Cdlt

    Répondre
  • Garofula

    16 décembre 2016

    « Ce qui n’est plus le cas en Chine » : cela n’a jamais été le cas. Tant que le gouvernement chinois n’aura pas été remplacé et son pouvoir laminé, disséminé, démocratisé, il n’y a aucune espèce de chance (ou de risque) que la monnaie chinoise devienne jamais une monnaie internationale.

    En parallèle, au vu de la politique monétaire de la Fed, le dollar est en risque de perdre son statut à brève échéance. Du coup, l’euro dispose d’une fenêtre de tir, sous réserve qu’on vire manu militari Draghi du poste d’où il trahit la confiance des Européens.

    Répondre
    • Jehan Morel

      29 décembre 2016

      Après in demi-siècle passé auprès des Chinois, les observant chaque jour, je peux vous assurer que depuis Deng Xiao Ping, la Chine actuelle n’a (heureusement) de « rouge » que la couleur de son drapea!C’est in pays national-capitaliste , bien plus puissant et riche que l’ombre de ce qui fut la France!
      Et au contraire des Européens inconscients et suicidaires, qui seront minoritaires sur leur sol natal avant in siècle, celle-ci conservera son caractère ethnique et sa culture dans les sècles à venir! Des centaines de Francais , fuyant le « Radeau de la Méduse » arrivent chaque jour en Chine ..et tous disent qu’ils y sont plus heureux que dans ce qui reste d’une « France » Arabo-Africaine en voie d’Islamisation, où règnent la misère et une insécurité digne d’une république bananière! Les critiques de la Chine ont un seul but: via la  » démocatie » ( à l’américaine ) en faire une semi-colonie, comme Taiwan ou comme l’étaient les Philippines , il y a peu de temps encore!La monnaie de la Chine s’affaiblit en ce moment, mais à terme , ce premier producteur d’or mondial ( 400 T. /an),qui en importe beaucoup a l’intention de créer une monnaie basée sur l’étalon or, pour libérer la terre entière de la dictature du dollar, qui permet aux USA de saigner à blanc nos banques par des amendes fantaistes et vertigineuses!

  • Francis

    16 décembre 2016

    Merci pour ces données sur la Chine qui n’apparaissent jamais dans la presse toute occupée à ne parler que de l’ONU et d’Alep.

    Répondre
  • Caramba

    14 décembre 2016

    Merci pour votre article intéressant.

    > Les banques chinoises contrôlée par l’Etat

    Pléonasme? Ils en existent qui ne soient pas contrôlées par l’état?

     

    En fait, vous êtes en train de dire que la Chine envisage de renouer avec sa politique mercantiliste et en conséquence de sacrifier sa monnaie sur cet autel?

    C’est vraiment une question intéressante.

    a. Demande intérieure: cela signifie qu’ils ne croient pas encore en leur demande intérieure, en leur propre marché.
        Ou du moins, d’avoir les deux.
    b. Robolution: ça leur donnera clairement de l’air vis-à-vis de la robolution, et retardera la robolution.
    c. Demande de la future zone RMB: cela signifie qu’ils ne croient pas encore en la demande de la future zone RMB (ce qui peut se comprendre).
    d. La demande mondiale est toujours atone. Dans un tel contexte, une telle politique serait une guerre contre les autres pays de production à bas coûts (exit l’Inde pour laquelle tout le monde s’excitait).
    e. Et, effectivement, si Trump augmente les taxes d’importation, il faut que la Chine puisse réagir en contrepartie.

     

    Dans cette optique mercantiliste, pourquoi ne pas mettre en place une TVA négative sur les exportations?
    Ce serait interdit par l’Europe, l’OMC et ce genre de trucs?
    De ce que je connais de la Chine, ils seraient bien capable de dire que, officiellement, cette TVA négative n’existe pas, puis de la pratiquer dans les faits (en la pratiquant réellement, ou en accordant un crédit d’impôt pour chaque exportation, ou une rétro-commission pour chaque produit vendu sur Alibaba/阿里巴巴, ou bien ce serait la mafia qui deviendrait une authentique administration et qui s’occuperait de redonner cette TVA négative, ou bien une autre idée).
    En outre, si Trump taxe les importations, pourquoi la Chine ne pourrait pas mettre en place une TVA négative sur ses exportations?

     

    Et cette politique de dévaluation paraît pertinente et cohérente avec le développement des infrastructures afin de réduire le temps d’acheminement.

    En outre, cela leur permettrait de mettre les usines dans le Xinjiang/新疆/Uyghuristan/Turkestan, et ainsi de siniser cette province pour de bon.

    Puisque ils ont surtout des problèmes de sous-développement dans l’ouest du pays.

    Et ce développement d’infrastructure permettra aussi de donner du travail aux chinois plutôt que de sponsoriser des entreprises zombies (elles ont un nom particulier que j’ai oublié).

    Une question: pour les infrastructures, l’AIIB prêtera en quelle devise? (C’est une authentique question de ma part, et non ironique.)

    D’ailleurs, parmi les infrastructures, personne ne parie dessus, mais moi je crois à la liaison ferroviaire entre Shanghaï et Los Angeles (toujours et encore afin de retarder la robolution):
    https://www.theguardian.com/world/2014/may/08/chinese-experts-discussions-high-speed-beijing-american-railway
    https://en.wikipedia.org/wiki/Bering_Strait_crossing#.22China.E2.80.93Russia.E2.80.93Canada.E2.80.93America.22_railway

    Car, comme vous le dites, la route actuelle prévue est en direction de l’Europe et non des Amériques.
    Cela dit, ce n’est sans doute pas leur priorité vu les projets de l’autre côté, et que le voyage par bateau Shanghaï → LA est quand même beaucoup plus simple que Shanghaï → Berlin.

    Tout ça est très intéressant et à suivre de près. Les Chinois ne font rien au hasard.

     

    > Les investisseurs ne donnent ce statut à une monnaie que si les cours de celle ci sont fixés quasi librement par les marchés et que les mouvements de capitaux sont totalement libres. Ce qui n’est plus le cas en Chine…

    Par essence, durant Bretton Woods, les cours n’étaient pas fixés librement.

    Et, en oubliant le paragraphe ci-dessus, il me semblait que la Chine était devenue transparente dans son moyen de fixer sa parité (panier de cinq devises pondérées par le poids dans le commerce extérieur, etc.).

    Le plus important, me semblait-il, était que le FMI accepte que RMB afin que les états puissent rembourser le FMI en cas de besoin.

    D’ailleurs, créer un FMI local me paraîtrait une bonne idée. Cela rassurerait les futurs pays de la zone RMB.

    Enfin, l’important est que toute la zone asiatique accepte le RMB comme devise de transaction. Si un pays accumule des RMB, il faut qu’il puisse les utiliser. Si il est seul, ça ne sert à rien.
    Donc, l’idée est qu’il faut puisse commercer, échanger, trader, au sein de la zone asiatique (donc que la majorité des pays de la zone asiatique accepte le RMB comme contrepartie).
    Et de même, si un pays de la zone RMB veuille pouvoir commercer avec un pays de la zone euro, il doit pouvoir demander à la PBoC des euros.
    Idem si un pays de la zone RMB souhaite commercer avec un pays de la zone USD.
    Bref, il me semble que la condition sine qua non est la mise en place de ces swaps, que la PBoC accepte de changer inconditionnellement la monnaie locale contre des RMB, voire des RMB contre des EUR et des USD.

    Et la mise en place d’un FMI local (couvrant la zone RMB) aiderait sans doute à mettre de la confiance dans le système.

    Car, ce qui importe, c’est le trust. Il ne faut surtout pas que la PBoC fasse des surprises concernant le RMB (taux de change surtout), sans quoi les partenaires vont perdre s’enfuir de suite. C’est la visibilité du taux de change qui est primordiale.

    Une autre idée, une fois ce FMI local créé, ce serait de diviser le RMB en deux: un RMB pour les transactions entre les pays de la zone, et un RMB pour le marché chinois, que les chinois pourraient dévaluer leur devise, et ainsi la zone asiatique serait imperméable aux aléas de l’USD, des lubies de la Fed, et des autorités judiciaires américaines.

     

    Bref. Tout ça est très intéressant. ☺

    Répondre
    • sassy2

      18 décembre 2016

      « Le plus important, me semblait-il, était que le FMI accepte que RMB afin que les états puissent rembourser le FMI en cas de besoin.

      oui c’est fait via DTS SDR

      ce qu’il faut regarder à LT sont les plans sur non pas EUR RMB USD mais DTS.
      une « sur-monnaie » pour repartir à 0, pour rebooter le système

      Par ailleurs les pbs chinois RMB sont parfaitement synchro avec Trump et avec l’Inde
      => USD short squeeze?
      DEBOUCLAGE CARRY TRADE,

      pas vraiment haussier pour action lol

    • Caramba

      18 décembre 2016

      Oui, c’est ce que j’entendais: intégrer le RMB au panier des SDR/DTS.
      Pour pouvoir ainsi rembourser le FMI en cas se besoin.
      Car, sauf erreur de ma part, les États ne font pas de réserve en SDR/DTS? Idem, le commerce international ne se fait pas en SDR/DTS?

       

      À propos d’avoir un système de monnaie indépendant pour un commerce inter-asiatique (une pénurie, raréfaction, de dollars entraîne ipso facto une diminution des échanges), il y a cette analyse sur ZH dans la droite ligne de celles de monsieur Gave:

      http://www.zerohedge.com/news/2016-12-15/history-global-crises-through-eyes-us-dollar-redux

    • sassy2

      22 décembre 2016

      « Pour pouvoir ainsi rembourser le FMI en cas se besoin »

      le fmi va emettre SDR DTS sans AUCUNE contrepartie hormis son crédit au sens propre : ce n’est pas un panier mais une replique de panier sans collateral

    • Caramba

      22 décembre 2016

      Je suis intéressé par ces arcanes et cette magie noire. Le fonctionnement des institutions mondialistes étant pour le moins opaque.

      De ma compréhension, quand un État/gouvernement est en difficultés financières, il peut faire appel au FMI.
      Généralement, ces difficultés financières proviennent d’un endettement déraisonnable et d’une socialite aiguë empêchant la création de richesse et donc de rembourser la dite dette («debt trap» / «trappe à dette»).

      De ma compréhension, Super FMI le sauveur arrive alors et sert un bridge loan à l’État/gouvernement imprévoyant; la contrepartie étant une perte de souveraineté.

      Dites-moi où je me trompe:
      – La dette de l’État/gouvernement imprévoyant étant dans la monnaie du dit État, il rembourse ses créanciers en faisant tourner ses rotatives.
      – Problème de faire tourner les rotatives: la devise dévalue (fortement).
      – Problème de cette dévaluation: réduction de facto drastique des importations (car diminution de la possibilité d’acheter des USD sur les marchés pour réaliser les transactions) (en particulier de l’importation de pétrole, qui se paye en USD uniquement, et une pénurie d’essence impacterait fortement toute économie).
      – D’où l’arrivée du FMI: pour pallier ce manque *temporaire* d’USD, le FMI prête des USD afin que les importations puissent continuer.

      L’idée, normalement, est que le prêt est temporaire, le temps que le pays sorte de la debt trap, se restabilise, et que les exportations fassent rentrer des USD dans les caisses.

      Est-ce bien cela?

      Et il me semble que il serait possible de rembourser le FMI dans une autre devise que celle prêtée (cela paraît curieux)?

      Rappelons que les «solutions» préconisées par le FMI ont toujours échoué lamentablement.

      Ce serait aussi pour cela que le FMI prêterait d’autres devises en sus de l’USD: de l’euro, du GBP, du Yen, et maintenant du RMB.
      Car ces autres monnaies sont également utilisées pour le commerce internationale.
      Par exemple, un pays qui importerait des produits allemands aurait lui besoin d’un bridge loan en EUR.

      Donc, l’intégration du RMB au panier du FMI est une reconnaissance que c’est une devise de trade.
      De plus, si des échanges ont lieu en RMB, alors le FMI peut faire un bridge loan en RMB.

      Est-ce bien cela?

       

      > le fmi va emettre SDR DTS sans AUCUNE contrepartie hormis son crédit au sens propre : ce n’est pas un panier mais une replique de panier sans collateral

      Je ne savais pas que c’était sans collatéral… Merci.

      Mais alors, je ne comprends pas, à quoi servent ces DTS/SDR? Qui va accepter ça? On peut aller voir l’Arabie Saoudite et lui dire «Je te paye ton pétrole en SDR.»?

      (Les allemands ont bien accepté des reconnaissances de dette grecques, ils accepteraient bien des DTS/SDR…)

    • Caramba

      18 décembre 2016

      Je viens de me rendre compte que d’un point sur les faux-prix, l’appropriation de l’allocation du capital (à travers la monnaie et la régulation), et l’esclavage.

      L’URSS utilisait la force simple et directe pour faire accomplir ses projets (au sein des camps de travail).

      À la différence, notre classe dirigeante mondiale et mondialiste actuelle utilise notre pression intérieure (il faut travailler, avoir un toit, manger et boire). Pour s’approprier notre temps, notre force de travail, pour s’approprier l’allocation de notre temps, de notre travail et de notre cerveau, in fine, de nos vies, et réallouer le travail comme elle l’entend, elle s’est appropriée la monnaie (en particulier la répartition de celle-ci entre les personnes, notamment en contrôlant la presse à monnaie), mais aussi en créant de faux prix partout grâce à la régulation. Dans les deux cas c’est une mise en esclavage. La seconde est plus subtile.

      Dans le cas de l’esclavage classique, la personne était contrainte directement à travers la force, afin que elle accomplisse le travail voulu par le «propriétaire» (de la force). Aujourd’hui, cela est plus subtil: comme le système des prix (la katallaxie des prix) est en amont du système de décision de chaque humain (le système des prix [la katallaxie des prix] est un système d’information; et ce système d’information est majeur dans la prise décision), il suffit de fausser ce système des prix afin que chaque humain alloue de lui-même sa vie dans le sens que la classe dirigeante souhaite.

      Dans le deuxième cas, il y a aussi usage de la force, mais son usage a lieu non directement sur l’humain, mais en amont, puisque la force est utilisée afin de fausser les prix et donc indirectement de forcer chacun à allouer sa vie comme la classe dirigeante le veut.

      En cela, la manipulation du système d’information que sont les prix devrait peut-être être un crime contre l’humanité comme un autre?

      Aussi, c’est pourquoi redonner la monnaie au peuple est dans doute une des premières choses à faire, afin de diminuer une partie de la manipulation du système des prix (cela n’enlèverait pas la partie due à la régulation).

      (Sauf erreur de ma part, c’est Wicksell qui est à l’origine de cette brillante et pertinente l’analyse sur l’allocation du capital.)

    • Caramba

      21 décembre 2016

      De plus, avec la politique de Trump, la courbe de la balance commerciale US va s’inverser, ce qui entraînera un shortage de dollars, et donc une contraction de facto des échanges internationaux, et en particulier inter-asiatique.

      Les chinois ont tout intérêt à promouvoir une monnaie d’echange asiatique.

      Après, c’est effectivement une question de priorité.

  • Aljosha

    14 décembre 2016

    Louis Vitton, Adodas, Block&Necker ?

    Répondre
    • sassy2

      18 décembre 2016

      peugeot ;-))

  • nolife

    14 décembre 2016

    Les Chinois réévaluent leur monnaie … non pour faire plaisir à Trump mais pour éviter la fuite des capitaux.

    La Chine … tigre de papier.

    D’ailleurs, demandez aux gens de leur citer 3 marques chinoises.

    Répondre
    • sassy2

      18 décembre 2016

      aapl, deutsche bank, kuka 😉

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