22 novembre, 2015

La catastrophe des taux d’intérêts négatifs

Dans ma jeunesse, il y a bien, bien, longtemps j’ai fait des études d’économie à Toulouse.

L’une des premières questions qui fut soumise à notre sagacité (extrêmement restreinte à l’époque) fût: « mais pourquoi devons nous payer des intérêts quand nous empruntons de l’argent et pourquoi exigeons-nous de toucher des intérêts quand nous en prêtons? ».

Ce que j’ai retenu jusqu’à ce jour de cette question est que dans le fonds, je reçois des intérêts sur mon épargne pour me compenser d’un futur incertain. Après tout, je pourrais consommer toute mon épargne aujourd’hui et ne plus souffrir d’aucune incertitude sur la façon de le dépenser dans le futur, et donc compenser la souffrance considérable causée par cette incertitude me semblait raisonnable.

Je dois avouer qu’à  l’époque cela ne m’était pas apparu comme extraordinairement important tant d’épargne je n’en avais pas et tant il me semblait improbable que quiconque un peu sensé ne me prête le moindre argent.

Mais enfin, ayant toujours été attiré par les propositions intellectuelles pour peu qu’elles soient spéculatives, j’avais trouve l’idée intéressante au moins sur le plan de la réflexion théorique.

En ce début de papier, je vais  donc retenir l’hypothèse que mes chers professeurs de l’époque (Cluseau, Lettinier… Le premier ne jurait que par Schumpeter, et le second était un élève de Sauvy…) savaient de quoi ils parlaient, ce qui est certainement exact.  De fait, ils étaient infiniment plus compétents que les Professeurs d’aujourd’hui puisqu’ils étaient professeurs d’Economie Politique et non de «Sciences Economiques».

En fait, après 50 ans passés à essayer de comprendre pourquoi les taux d’intérêts existent et pourquoi ils montent ou baissent, je suis arrivé à la conclusion qu’en effet ils sont là  pour nous compenser contre l’incertitude du futur et que cette incertitude est loin d’être une constante.

Et donc leur explication quoique imprécise était la bonne, ce qui m’a appris aussi qu’il valait mieux ne pas rechercher une trop grande précision dans les définitions. Obscures et courtes aurait dit Napoléon…

Ce qui m’amène au désastre qui plombe toutes nos économies, la prépondérance des Keynésiens dans les cénacles de banquiers centraux.

Pour eux, plus les taux d’intérêts sont bas et plus je dois consommer aujourd’hui, et moins je dois épargner.

Faire « baisser les taux » m’amènerait logiquement donc à «avancer» ma consommation dans le temps et si tout le monde faisait la même chose en même temps que moi, voila qui amènerait à une «reprise» de la consommation et donc de la croissance économique, reprise qui pourrait n’être que temporaire cependant, ce qui n’a aucune importance puisque sur le long terme nous serons tous morts…(Keynes). A ce propos, j’aimerais faire remarquer que Keynes est mort et que nous sommes dans le long terme.

Le Seigneur nous a chassé du Paradis en nous disant «  tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », ce qui en termes clairs signifie, si tu bosses, tu auras (peut-être) de quoi manger.

Heureusement Keynes est arrivé et a renversé les termes de la malédiction, nous ramenant ainsi au Paradis terrestre. Si tu consommes toutes tes réserves, tout ira mieux immédiatement.

Le petit paragraphe ci-dessus résume assez bien (et sans aucune mauvaise foi bien sur) la « Doxa » Keynésienne totalement dominante à notre époque, bien qu’elle n’ait jamais marché nulle part, qui recommande de baisser les taux dès que l’économie ralentit, ce qui en soi n’est pas totalement stupide et arriverait naturellement de toutes façons, mais nous amène inexorablement à l’étape suivante, de garder des taux perpétuellement bas pour ne jamais favoriser l’épargne, cette mère de toutes les dépressions.

Et donc suivre  une politique de taux bas perpétuellement, est bien entendu la recommandation de tous les Keynésiens et chacun a pu constater le succès de cette politique au Japon depuis vingt ans, ou en France avec nos chers énarques.

Fort bien, mais j’aimerais faire ici une petite remarque de nature sociale : Les «riches» ont des actifs (immobilier, valeurs boursières etc.…) qui montent quand les taux baissent. Les «pauvres « ont une épargne liquide (en cash), et donc des taux bas favorisent les riches et pénalisent les pauvres.

Maintenir des taux bas artificiellement est donc une politique profondément anti sociale, et j’ai toujours été surpris que les Keynésiens qui se revendiquent haut et fort de se situer à gauche de l’échiquier politique soit en faveur d’une telle mesure violemment anti pauvres. Mais la raison en est simple : les Keynésiens ne sont pas «pour aider les pauvres» mais pour favoriser la croissance du poids de l’Etat dans l’économie, et s’emparer des postes de commandement, ce qui n’est pas la même chose. Et des taux bas favorisent cette croissance de l’Etat…Nos Keynésiens, de gauche, ne recherchent dans le fonds que leurs intérêts personnels, ce qui ne surprendra que ceux qui ne les connaissent pas…

Continuons à dérouler la logique de nos amis les faux prophètes Keynésiens.

Si on met les taux à zéro, je n’ai plus aucune raison d’épargner et  je dois consommer séance tenante toute mon épargne. Encore une fois, voici qui est complètement idiot. Dans la réalité, je vais sans doute me mettre à épargner plus tant la baisse de rentabilité de mon épargne risque de me terrifier. Ce que je décris ici n’est pas la réalité mais le monde « magique » c’est-à-dire non scientifique, qui préside aux analyses Keynésiennes.

Mais il y a pire, bien pire : la BCE, et d’autres banques centrales ont décidé maintenant de passer en taux d’intérêts NEGATIFS, ce qui veut dire que je dois PAYER pour placer mon argent. Et de ce fait, nous nous trouvons  dans un  monde complètement différent, à la limite surréaliste. .

Si les taux d’intérêts positifs sont là pour me compenser de « l’incertitude du futur », alors des taux négatifs veulent dire en termes philosophiques que le futur EST PLUS CERTAIN QUE LE PRESENT, ce qui, à mon humble avis est totalement idiot.

Le futur ne PEUT PAS être plus certain que le présent, voila une  proposition LOGIQUE  qui me parait être incontestable.

Et donc toute la politique monétaire de la zone euro me laisse complètement pantois.

Non seulement elle s’appuie sur une pensée «magique» et non pas scientifique, mais en plus elle pousse le bouchon jusqu’à un point où non contente d’être magique elle devient complètement stupide et contre le sens commun.

Et je dois dire que j’ai du mal à comprendre comment une politique à la fois non scientifique, magique et idiote va amener à des résultats favorables.

Mais j’ai du avoir de mauvais professeurs à Toulouse il y a bien longtemps…

En dépit de ces remarques «de détail», continuons de dérouler le raisonnement apparemment logique des fous qui nous gouvernent.

La chose logique dans un monde de taux d’intérêts négatifs serait bien sur d’emprunter plutôt que d’épargner puisque l’on est pénalisé si l’on épargne et subventionné si l’on emprunte.

Emprunter certes, mais à qui ?

Dans nos systèmes, heureusement, il existe des stocks d’épargne à long terme (Caisses de retraites, Assurance  Vie etc.…) que l’on va pouvoir tranquillement vider de toute substance.  Oh certes cela prendra du temps, mais comme ces institutions ont des obligations d’Etats  en face de leurs dépenses à venir, on peut penser que d’ici cinq ans, elles seront à sec puisque maintenant il faut payer pour détenir des obligations d’Etat, ce qui n’est ni plus ni moins qu’un nouvel impôt mis sur l’épargne…

L’épargne est donc ponctionnée au profit de l’Etat, voila qui va sans aucun doute accélérer la croissance économique tant chacun sait que seul l’Etat est compétent pour dépenser mon argent mieux que moi.

Je rentre de Hollande où j’ai été rendre visite à mes clients les fonds de pension Hollandais. Ils étaient tous absolument terrifiés et se demandaient comment ils allaient pouvoir faire face à leurs échéances (c’est-à-dire payer les retraites), avec des taux négatifs. Je leur ai répondu qu’ils ne pourraient pas et qu’ils devaient se préparer à faire faillite. Ils me payent pour leur dire la vérité et non pas pour leur raconter des calembredaines. Le niveau de vie des retraités va donc absolument s’écrouler puisque l’Etat s’est lancé dans une politique absolument centrale au Keynésianisme, celle de l’euthanasie du rentier.

Et donc non seulement mon épargne mais celle de toutes institutions à  long terme passera à zéro. Et comme sur le long terme, l’épargne est égal à l’investissement (I=S), l’investissement va s’écrouler et avec lui notre niveau de vie.

Et nous redécouvrirons que  Dieu avait raison, que bouffer son blé en herbe n’est pas très intelligent et que Keynes avait tort.

Mais Dieu n’a pas fait d’études économiques, ce qui explique pourquoi le monde va aussi mal, sauf bien sûr quand il est géré par ceux qui en ont fait, comme on le voit en ce moment.

On peut se demander pourquoi des hommes soit disant aussi éminents suivent des politiques aussi ridicules?  A cette question une seule réponse. Ne jamais sous estimer le rôle de la bêtise dans l’Histoire ainsi que l’habitude des classes dirigeantes à mépriser le bon sens.

Abraham Lincoln avait coutume de dire que l’on ne pouvait enrichir les pauvres en appauvrissant les riches. Nous avons fait des progrès depuis ces temps reculés.  Nos banquiers centraux suivent depuis des années une politique visant à appauvrir les pauvres pour enrichir les riches (et j’ai appelé cela le capitalisme de connivence). Ils vont découvrir qu’appauvrir les pauvres pour enrichir les riches ne marche pas non plus, et que les pauvres ont une fâcheuse tendance à se révolter lorsque les laquais des riches les ont par trop pressurés. Nous y sommes en Grèce, au Portugal, en Finlande….

En réalité les taux d’intérêts négatifs sont contraires à tous les principes juridiques et moraux qui sous tendent nos sociétés.

  • Ils attaquent le Droit de Propriété
  • Ils favorisent la croissance de l’Etat
  • Il s’agit d’impôts déguisés, qui n’ont été voté par personne et qui frappent les pauvres plus que les riches.
  • La BCE n’a AUCUN Droit à prélever des impôts. C’est pourtant ce qu’elle fait, ce qui est profondément illégitime et illégal.
  • Prélever un impôt sans vérification du Parlement, payer les frais de l’Etat par la création monétaire sont des atteintes pures et simples à la Démocratie et sont des pratiques contraires aux Traités Européens.
  • Ils vont amener à terme à un écroulement économique inéluctable, à la résurgence des dissensions Européennes et à la domination de l’Allemagne sur le reste de l’Europe, ce qui se terminera mal comme cela s’est passé chaque fois qu’un Etat Européen a été dominant.

Et tout ca pour préserver la vanité de quelques grands incompétents et jamais élus par quiconque tels Delors ou Trichet qui nous ont collé dans cette aventure démente qu’est l’Euro.

« Errare humanum est, perseverare Diabolicum »

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

40 Commentaires

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  • Julien

    13 avril 2017

    Mais pourquoi tout le monde fait dire tout et n’importe quoi à Keynes ?
    Par exemple, regardez ses propositions pour Bretton Woods. Si tout le monde était keynesien, les économistes pointeraient les excédents commerciaux comme des déséquilibres. Or, tout le monde s’aplatit devant les excédents allemands : le fantasme de l’économiste moderne.

    Keynes était plus qu’un économiste. Il avait une compréhension de l’être humain et des mécanismes économiques qui ont fait leurs preuves en leur temps.
    Et Keynes comprenait la bourse suffisamment pour y gagner de l’argent.
    Il avait compris que le traité de Versailles conduirait l’Europe au désastre.
    Ses solutions pour résoudre la crise de 29′ se sont révélées plutôt efficaces, même si mises en oeuvre à moitié et plutôt galvaudées.
    Ses théories économiques ont conduit au système de comptabilité nationale utilisé de nos jours.

    Bref, malgré tout ce qu’on peut lui faire dire, on a toujours pas compris Keynes. Surement parcequ’on ne le lit pas. Et les « keynésiens » autoproclamés sont sûrement comme les socialistes : des personnes qui ignorent la signification de la bannière sous laquelle ils défilent.

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  • Montboudif

    1 mars 2016

    Merci Mr Gave pour cet excellent article dont la logique me paraît imparable et avec lequel je suis entièrement d’accord.
    J’aurais néanmoins une remarque en forme de question au sujet du pauvre épargnant lambda : en quoi la situation de taux négatif, disons de -1% pour simplifier, avec une inflation à 1%, est-elle différente d’il y a 25 ans où il recevait 10% pour ses placements avec une inflation de 12% ? J’ai l’impression qu’il est toujours le dindon de la farce et que l’euthanasie du rentier, au profit d’un État omnipotent, n’est pas une nouveauté et qu’elle ne fait que perdurer.

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    • idlibertes

      1 mars 2016

      Bonsoir,

      Le problème des taux négatifs, en ce qu’ils sont surtout manipulés, est que cela donne des faux prix à l’économie réelle. Vous vous retrouvez dans l’absolu avec un argent illusoirement « pas cher » mais qui dans le cas de la France par exemple, ne va profiter qu’à ceux ayant suffisamment de biens pour pouvoir hypothéquer. Vous vous retrouvez donc avec des grosses entreprises qui deviennent des plus en plus grosse, des petits qui dans les faits ne trouvent plus de financement et pour tout le monde des prix artificiels qui empêchent les entrepreneurs de trouver le prix réel.
      De plus, cela implique encore une fois que les banquiers centraux continuent de penser que le QE serait la solution idéale sans penser en terme de vélocité de la monnaie.

      Mais oui, l’euthanasie du rentier est programmée depuis un moment…

  • Lio

    2 décembre 2015

    Le bon sens allié au franc-parler: Charles Gave à son meilleur!

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  • Steve

    29 novembre 2015

    Merci M Gave toujours tres instructif, clair et court !

    Deux remarques/questions cependant

    1- S=I je pensais que cela ne s’appliquait que dans une economie fermee et que si l’on considere une economie ouverte cela serait S=I+nx (nx etant les exportations nettes des importations

    2- ces fous aux commandes des banques centrales pensent peut etre que l’epargne n est pas la seule source de l investissement mais que la dette peut l etre. Si la banque centrale tue le stock d epargne mais imprime, cet argent fraichement cree =dette pourrait etre prete a l economie reelle si les banques pour peu que les banques soient pretes a jouer le jeu?

    Quoiqu il en soit je suis d’accord c est revoltant ce qui se passe et aller a l encontre de la nature (economique) se finit forcement mal. Le marche devrait etre le seul a ajuster les equilibres. Le pire c est que la majorite des gens ou agent economique n a pas conscience de tout cela…

    Bien a vous
    Steve de Hong Kong

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  • Marco

    25 novembre 2015

    Mr Gave

    Merci pour vos analyses toujours si pertinentes.

    Mais en dehors des actions que vous préconisez au lieu des obligations quels autres investissements privilégiez vous pour faire face aux dépréciations des devises :
    l’or ? l’immobilier ? autres …

    Par ailleurs vos craintes sur les obligations devraient vous inciter à conseiller de sortir de l’assurances vie. Est ce bien cela ?

    Merci d’avance

    Répondre
    • idlibertes

      25 novembre 2015

      Bonjour

      Oui, sortir de l’assurance vie.
      Des actions de sociétés qui ne dépendent pas d’un état comme L’oreal, air liquide, Scheinder etc

      Cdlt

      Idl

  • Fucius

    24 novembre 2015

    La dépense publique est le pire ennemi des pauvres.
    Les pauvres ont voté pour piller les riches, et ils en sont punis.
    Mais leur ignorance leur a été imposée par le socialisme et son endoctrinement public.
    Nous savons depuis au moins 1850 que les intérêts légitimes sont harmoniques (Bastiat): L’épargne des riches ne peut être rémunérée que par la productivité, donc la productivité croît toujours plus que la rémunération de l’épargne. Or c’est la productivité qui définit l’évolution des revenus du travail.

    C’est donc par pure superstition (préjugé irrationnel) qu’on croit favoriser les pauvres en faisant obstacle à l’épargne (des riches, évidemment). On obtient exactement le contraire.
    Et comme les charlatans keynésiens sont au pouvoir, nous nous enfonçons dans le désastre : Plus ça va mal, plus ils s’acharnent à augmenter la cause dont ils se désolent des conséquences.
    Jusqu’à la ruine totale.

    Les baby-boomers seront ruinés.
    L’épargne sera dissipée.
    Les pauvres seront affamés et révoltés, et à cause de l’ignorance que leur impose l’Endoctrinement National (école et médias) ils tourneront leur révolte vers les mauvaise causes et se condamneront à une ruine encore plus complète.

    Répondre
    • Guy

      5 avril 2017

      Excellent. Je souscris à 100% !

  • sassy2

    24 novembre 2015

    « jamais élus par quiconque »:
    donc a fortiori pas par leurs enfants.

    « Et des taux bas favorisent cette croissance de l’Etat…Nos Keynésiens, de gauche, ne recherchent dans le fonds que leurs intérêts personnels »

    A la différence des rois: les keynésiens et les socialistes de la 5ieme republique ‘nont pas d’enfants pour reprendre leur succession et en être garants (après une faillite c’est normal)

    « le présent est plus certain que le futur »:
    Oui certainement, au bout de 4 ans de mandat moscovici sera introuvable, sans succession sans garant.
    Quelle meilleure phrase pour schématiser l’inconvénient d’être un enfant à suivre?

    cette similarité entre l’absence d’enfants, de successeurs garants et les keynesiens n’est en fait pas directement de moi mais de niall ferguson:
    >>il a dit que le keynesianisme ne pouvait pas fonctionner car keynes était homosexuel<<

    c'est la stricte vérité et avec les tx negatifs, nous en avons la preuve sous yeux (jamais K n'aurait envisagé des tx neg en tant que lecteur de lombard street, car sous 0 vous rapportez moins que le BANCOR… completement idiot et digne de Daech)

    Répondre
    • sassy2

      24 novembre 2015

      La question centrale est de savoir si, par exemple, pour lever toutes ambiguités sur les tx neg chez les keynesiens de france à la télé, dans l’agenda, Bernard Maris en tant qu’économiste de gauche et parmi les mieux placé au monde en ce qui concerne le keynésianisme avec Ferguson, s’il se serait opposé à celà.

      C’est trés important car il a été assassiné deux ou trois semaines aprés avoir dit que la Grèce devait sortir de l’eurosysteme (alors qu’il était à la BdF, j’oserais même dire qu’il était tout ce qui restait de la BdF)

      (j’utilise eurosysteme pour être précis. Car nous ne sommes pas dans une monnaie unique contrairement à ce que raconte la BCE: les bonds souverains étant cotés en bourse, nous sommes en crédit-monnaie: donc ils sont à chaque fois la monnaie locale).

  • SVL

    24 novembre 2015

    La Logique voudrait elle que lorsque les banques centrales affichent des taux positives, que je fasse un credit je paie des intérêts et que lorsque leurs taux sont négatifs faisant un crédit ils devrait me donner de l’argent … ?

    j’en déduis donc que je suis en train de rêver ?

    Répondre
  • breizh

    24 novembre 2015

    concernant cette existence de taux d’intérêt, je dirais juste que c’est la rémunération de la mise à disposition d’un bien.
    En mettant son argent sur un compte, on le prête à l’organisme dans lequel se situe le compte : normal qu’on en touche une rémunération (comme un loyer).

    on nous prête de l’argent, normal qu’on « indemnise » le prêteur.

    Donc les taux négatifs ne sont qu’un artifice tout à fait irrationnel

    Répondre
  • Homo-Orcus

    24 novembre 2015

    Le futur, Késako ?
    Le futur n’existe pas (car le futur (du latin futurus, participe futur du verbe être) n’existe pas : rien est dans l’avenir, car tout y est à venir. Il n’y a pas de futur objectif, seulement un futur mental. Le futur n’a pas à être découvert mais il doit être créé. Seul l’avenir est élaboré dans l’imagination humaine.
    Le futur est inconnu mais il n’est pas inimaginable (Lachmann). Comme l’homme conçoit et produit son avenir, il faut associer à l’irréversibilité du temps, la caractéristique de l’incertitude. Si l’incertitude existe et empêche toute approche déterministe, elle n’implique pas forcément un indéterminisme. Si l’indéterminisme devait toujours exister, les individus se rendraient compte de l’inefficacité de leurs actions, donc de leurs imaginations, par conséquent, ils n’agiraient plus à l’aide de leur imagination. C’est en fait cette dernière qui permet de combler le néant du futur.
    Note perso non sourcée…

    Répondre
  • Adrien

    23 novembre 2015

    Mr Gave depuis hier j’attendais le texte que vous venez d’écrire, simplement parce que je n’arrive pas à vous comprendre.
    Mais, le texte actuel m’éclairant de pas mal d’évidence ne suffit pas à me faire comprendre. Mon seul objectif est de mieux comprendre…
    Sur votre livre (des lions et des anes p111) vous mettez en valeur la FED pour avoir réduit les taux sur 3 périodes pour que les entrepreneurs soient « satisfait » par rapport aux rentiers.
    Quelle est la différence par rapport à aujourd’hui?
    vous dites que depuis 1970, chaque baisse des taux a été suivie un an après d’une reprise de la croissance, qu’en est-il auourd’hui?

    Toujours très instructif de vous lire!! en vous remerciant par avance pour votre réponse.

    Répondre
    • Adrien

      25 novembre 2015

      Et si le futur était réellement plus sûr que le passé?
      Je veux dire par là que la technologie peut nous y aider…
      Le prix des choses tend à réduire, le savoir et l’organisation vont en s’améliorant.
      La base du libéralisme est d’avoir compris ce qu’est l’évolution du travail. Les anciens libéraux ont compris que l’on ne pouvait pas faire le même travail ad vitam aeternam. Une fois que c’est terminé, on passe à autre chose et on améliore sans cesse !!!
      Gordon Moore l’a compris: avec sa courbe d’évolution des microprocesseurs, il a tracé le futur, année après année, un peu comme s’il était allé dans le futur de 50 ans et retour en arrière. Comme il a vu le futur, il a créé sa société Intel et bingo. Vous qui aimez les courbes Monsieur Gave vous devriez être intéressé par celles des technologiques, elles font qu’augmenter. (je ne parle pas des actions)
      Il y a deux types d’entropie, celle que l’on connait qui dit que celle-ci va en augmentant, l’expansion de l’univers, la thermodynamique, tu n’es que poussière et tu retourneras… etc etc, et celle que l’on connait moins la negentropie.
      La negentropie est isssue de la physique quantique, le microscopique, les neurones, le cerveau, l’intelligence, l’organisation. La negentropie nous a fait « être humain » après Dieu. L’organisation a une évolution dans le temps du style de la loi de Moore.
      Beaucoup me diront, la loi de Moore, c’est terminé… je dis, c’est exact !!! On peut rajouter un nouveau paramètre : la température et bingo, les performances croissent aussi, si si… ! vos ordi sont de moins en moins vorace en énergie… Autre chose, il y a une loi équivalente pour les cartes graphiques… et les supercalculateurs vont atteindre l’exaflops !!! des courbes qui montent toujours à faire râler n’importe quel économiste !!
      Le futur est parfaitement bien défini, il est précis, il est clair comme l’eau de roche, il est Dieu !
      Je suis sûr que vous disposez de spécialistes de la singularité technologique, ils vous expliqueront ce qu’il en est.
      Certaines personnes de votre forum n’ont pas l’air d’apprécier le transhumanisme. Je ne suis pas un adepte (religieux), je n’ai qu’un seul Dieu. Il est pourtant évident qu’à un certain moment de notre vie si on a de l’argent et qu’on nous dit qu’il est possible de vivre plus… aller … on se laissera tenter par le démon de la technologie….
      La base du libéralisme est de comprendre comment fonctionne notre monde et tout faire pour éviter les dogmes. Relire Frédéric Bastiat pour comprendre ce qu’est la négentropie, il a écrit les bases de la singularité. C’est un économiste qui l’a fait bien avant un quelconque scientifique.

      L’avantage d’être libéral est d’être optimiste!!

  • nolife

    23 novembre 2015

    « Le futur ne PEUT PAS être plus certain que le présent, voila une proposition LOGIQUE qui me parait être incontestable. »

    Autre remarque :

    J’achète du Bund parce que je fais le pari que l’€ ne peut fonctionner et qu’il éclatera à un moment donné et que les emprunts d’Etat libellés dans la monnaie qui a cours en Allemagne, futur Deutsche Mark, pourraient s’apprécier de 25 %, cela ne paraît pas incohérent qu’en trouble monétaire se rabattre sur un Etat fiable (Allemagne) dans le futur soit plus certain qu’une monnaie actuelle (€).

    Répondre
    • El Oso

      23 novembre 2015

      Et si les taux augmentent?

    • nolife

      24 novembre 2015

      En prêtant 1000 € à la BundesRepublik, ça veut aussi dire 2000 Deutsche mark au cas où et comme celui-ci a un large potentiel de réévaluation …

      Pareil pour la Suisse quand la BNS maintenait un taux plancher de 1.20 puisqu’on sait qu’au bout d’un moment, la BNS lâche le beefsteak, des taux à 0, 1 ou 2 % on s’en tamponne le coquillard.

  • El Oso

    23 novembre 2015

    A mon humble avis, nos banquiers centraux ne sont pas totalement idiots. Ils ont certainement constaté que la politique du taux d’intérêt zéro et même négatif ne fonctionne pas. Cela fait quand même sept ans que cela dure, et la croissance patine, et le chômage reste élevé, en dehors de quelques pays particulièrement bien gérés, et la consommation reste atone…Ils s’en rendent évidemment aussi bien compte que nous…
    Alors pourquoi continuent-ils?
    Pour une raison très simple, c’est la seule manière d’éviter que les états ne fassent faillite les uns après les autres. Sans croissance, impossible d’inverser la courbe de la dette publique, donc on a rendu l’augmentation de la dette indolore. Cela ne fait que retarder l’échéance et comme dit M. Gave, la claque sera d’autant plus gigantesque…
    Cultivez vos arbres fruitiers et vos potagers tant qu’il en est encore temps…

    Répondre
  • nolife

    23 novembre 2015

    « Le futur ne PEUT PAS être plus certain que le présent, voila une proposition LOGIQUE qui me parait être incontestable. »

    Admettons que le système bancaire et financier soit mal en point, je préfère prêter à des taux négatifs à des Etats comme la Suisse, l’Allemagne … plutôt que de laisser mon pognon chez BNP.

    Pour ce qui est des taux si bas.

    En 2012, Monti et Merkel sont en tête à tête, l’Italie est au bord du défaut de paiement. Merkel refuse de transiger sur la politique monétaire. M. Monti lui fait comprendre qu’en refusant c’est elle qui prendrait la responsabilité de faire échouer le projet européen, et si il y a bien un truc auquel sont attachés nos dirigeants c’est la « construction européenne ».

    Merkel a donc donné son assentiment envers M. Draghi et sa politique version Banque d’Italie plutôt que M. Weber faàon Bundesbank.

    Le fait est simplement là, il s’agit de permettre à l’Italie de se refinancer à des taux beaucoup plus bas que 4 ou 5 % par an sur une maturité de 10 ans.

    Sans ça, nous aurions probablement eu une implosion de l’euro.

    Pour ce qui est de la politique non-accomodante de M. Draghi, la croissance de la masse monétaire était négative dans le sud de la zone €, les crédits en baisse et les anticipations d’inflation NEGATIVES.

    L’€ fort et des taux « trop haut » étaient dangereux pour les économies du Sud et risquaient de les plonger en déflation comme le Japon en 1994.

    Si vos anticipations d’inflation sont négatives avec une croissance négative, vos taux d’emprunt eux par contre tournant autour de 3%, ce n’est plus les assurances mais TOUT le système qui se crashe.

    La croissance en Italie est positive pour la première depuis un bail …

    La courbe du chômage s’est inversé en Italie :

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/10/30/97002-20151030FILWWW00088-le-chomage-continue-sa-baisse-en-italie.php

    Les crédits repartent :

    http://www.reuters.com/article/2015/09/15/italy-banks-lending-idUSI6N11900720150915

    SI j’étais italien, je serais bien content de ces politiques non-conventionnelles que vous défendez, par contre les épargnants du Nord, eux risquent de morfler en effet.

    Répondre
  • CharlesM

    23 novembre 2015

    Bonjour Monsieur Gave,

    Ne croyez vous pas que derrière cette histoire de taux d intérêt, il y a une divergence fondamentale sur le rôle de l’épargne dans l économie?
    Les keynésiens, en bons représentants de l’état et de ses agents, sont visiblement anti-épargne, le rôle du financement de l’économie et le statut de rentier devant être le monopole du système bancaire et de ses protecteurs étatiques.
    Les libéraux pensent que sans épargne privée, il ne peut plus y avoir de prise de risque, et sans prise de risque , on ne crée plus grand chose…….
    La plupart de nos concitoyens ne comprennent pas le lien qu’il y a entre épargne et investissement, d’où la bienveillance vis à vis des politiques d’hyper-prélèvement.

    I=S, un thème complexe qu’il serait intéressant de développer et populariser.

    Encore merci pour votre travail.

    Répondre
  • JR

    23 novembre 2015

    Je n’ai pas lu Keynes dans le texte, mais il me semble que les mesures qu’il préconisait ne valait qu’en temps de crise et devait être sur une durée limitée. Ce que je veux dire c’est peut-être que les disciples de Keynes s’éloigne de la proposition initiale ?

    Autre chose, si les taux d’intérêt sont négatifs, on voit bien dans l’article les conséquences néfastes économiquement, politiquement et moralement… A l’inverse, si I=S, n’exiterait-il pas un point où les taux d’intérêt trop élevé décourage I ?

    Répondre
  • Stéphane Couvreur

    23 novembre 2015

    Bonjour,

    La théorie expliquant le taux d’intérêt par l’incertitude me paraît incomplète. La préférence pour le présent existe même en univers certain. L’incertitude est un facteur supplémentaire, mais pas le seul facteur déterminant le taux d’intérêt.

    Cdt,
    Stéphane

    Répondre
    • idlibertes

      23 novembre 2015

      Bonjour,

      Charles Gave n’a pas dit que l’incertitude était le seul facteur déterminant. Il a dit que cela « expliquait », que au fond il attendait.
      Après certains économistes ont travaillé sur des modèles avec un futur certain mais on ne peut pas dire que ce qui en soit sorti soit bien intéressant.

    • Riki

      5 mars 2016

      S’il y a des taux d’intérêt positifs pour le prêteur ( enfin normalement ) c’est aussi parce qu’il faut bien payer les employés de banques, le banquier et la structure. Ensuite c’est une multiplication des petits établissement qui permettrait la fixation d’un juste prix pour les intérêts dû ou réclamés grâce au jeu de la concurrence, des faillites etc …

      Je ne connais pas grand chose à l’économie et à la finance, j’essaye simplement de comprendre

      Cordialement Riki

    • idlibertes

      5 mars 2016

      Bonsoir,

      Il y a plusieurs réalités qui rentrent dans l’idée de « taux d’intérets ». Dans votre idée, vous partez sur une acceptation de taux d’intéret dans la logique « banque qui me préte ». Dans la réalité, dans une economie de marché, les taux d’intérets représentent une sorte d’unité de mesure dont se servent les banquiers centraux pour influer sur le QE. On parlera ainsi de taux d’intéret pour parler de taux d’intéret nominal corrigés pour arriver au taux d’intéret réel.

      Si le taux était réel, c’est à dire au prix ou il devrait être, nous n’aurions pas cette discussion.
      Aujourd’hui, les taux d’intérets négatifs ne sont pas l’illustration de l’économie réelle mais le reflet d’une politique de banquier centraux.

  • riz

    23 novembre 2015

    Je me souviens d’il y a 20 ans le président de Calpers (fonds de pensions des fonctionnaires us je crois) affirmait qu’il lui fallait 7% de performance annuelle pour rentrer dans ses fonds .Il faut voir le siège social de Calpers , hyper luxueux , la rémunération des gérants etc… on sait où va l’argent en priorité .Alors ils prennent des risques , on se souvient de la faillite du fonds de pension californien du comté d’Orange (prise de position sur les dérivés je crois de mémoire) .
    Au début des années 90 en Europe on trouvait des obligations pas trop risquées à 10% de rendement sur une maturité assez longue et l’on avait pas les problèmes de retraite actuels.
    Les taux bas sont là de façon transitoire pour réparer les économies suite à 2008 .Il s’agit de soulager le système bancaire , donner du temps aux Etats pour réformer (plus facile avec des taux à zéro qu’à 5% ) … mais après les taux devraient naturellement remonter (en phase avec le prix de l’argent) .Le problème c’est que les taux d’î suivent aussi la loi de l’offre et de la demande , lorsqu’il y a croissance tout le monde veut investir au même moment donc la demande de crédit s’envole et le prix de l’argent monte , a contario en période d’atonie économique personne ne veut investir la demande de crédit est anémique donc les taux restent bas , on peut donc penser que les taux vont un petit peu augmenter en Europe dans les 2 prochaines années puisque la croissance va repartir .En période de crédit crunch les taux restent élevés même si la croissance est poussive comme dans la première moitié des années 90 . Pourquoi les taux resteraient t’ils durablement bas , n’oublions pas qu’il y a peu les taux à 10 ans culminaient à 7% en Italie (avec l’expulsion de Berlusconi) , et au Portugal , Grèce , en Irlande on atteignait des niveaux de taux stratosphériques .Les us vont remonter leurs taux en 2016 marché leader donc ou les taux remontent en Europe ou l’euro s’effondre c’est au choix .Il est clair que des taux d’î négatifs (l’inflation dans les services qui représentent 70% du pib des économies avancées est à 2% l’an , on en consomme plus que des produits industriels) spolient les retraités .
    Les taux bas c’était pour désendetter le système mondial mais depuis 2008 les dettes ont augmenté car sans croissance pas de désendettement .Les Etats ont un niveau de dette comparable à celui du sortir de la seconde guerre mondiale mais il y a eu les 30 glorieuses que l’on ne retrouvera plus jamais avec 5% de croissance l’an qui a permis le désendettement indolore .Normalement plus il y a de dettes plus les taux sont élevés .. et là c’est l’inverse , plus il y a de dettes plus les taux sont bas .

    Répondre
    • nolife

      23 novembre 2015

      Il y a aussi un phénomène évoqué par certains c’est que la masse d’épargne étant tellement élevée et que les projets d’investissements plutôt rares ce qui crée une pression à la baisse sur les taux.

  • dede

    23 novembre 2015

    Sauf votre respect, vous vous contredisez :
    « Le futur ne PEUT PAS être plus certain que le présent, voila une proposition LOGIQUE qui me parait être incontestable. »
    Ensuite vous concluez : « Ils vont amener à terme à un écroulement économique inéluctable »

    Or, si c’est ineluctable, c’est certain (tandis que presentement, avec la manipulation des chiffres, on ne sait pas vraiment ou nous en sommes, donc « le futur est plus certain que le present »). Je partage votre horreur en regardant ces apprenti-sorciers et tente desesperement de trouver un abri, sans trop d’illusions…

    Répondre
    • charles Gave

      23 novembre 2015

      Bonne remarque
      J’aurais du ecrire logique a la place d’ineluctable
      Merci de votre remarque
      cg

  • Patate

    23 novembre 2015

    Merci Mr Gave !

    Concernant les taux négatifs, que pensez-vous de ceci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Gide –> voir « la prédiction de 1895 »

    La caste oligarchique que vous mettez en lumière (et vous n’êtes pas le seul à les dénoncer)dans l’interview avec Thinkerview (chaîne que je recommande à tous) n’a-t-elle pas tout intérêt à ce que le désordre aille croissant ?

    PS (HS) : N’oublions pas non plus qu’après l’état d’urgence, il y a l’état de siège… (Projet de Loi n° 3225)

    Répondre
  • caullet

    23 novembre 2015

    Dans cette affaire, Keynes parle beaucoup de consommation ( publique et privée ). Or consommation = destruction.
    Il parle beaucoup moins de la production qui génère la valeur ajoutée permettant d’assurer le présent ( rémunération du travail ) et l’avenir ( retraites ).
    Sous cet angle, la délocalisarion de notre industrie aurait dû interpeller.
    Au lieu de celà, il a été de bon ton de glorifier la mondialisation et les formidables opportunités qu’elle allait apporter.
    Voltaire l’avait bien vu: il faut cultiver notre jardin ( avant de compter sur celui des autres )

    Répondre
  • Homo-Orcus

    23 novembre 2015

    L’euthanasie du rentier certes mais également l’empoisonnement de l’entrepreneur (celui qui crée des emplois) . On a même plus le choix entre Charybde et Scylla, seulement de couler à la vitesse grand V dans la fosse marine.

    Répondre
  • Matteo S.

    23 novembre 2015

    Chez Charles Gave. C’est avec toujours beaucoup d’interet que je lis vos analyses brillantes, enlevées et spirituelles.

    J’ai une divergence d’analyse avec vous.

    Je n’adhère pas à l’explication par la folie. on a trop tendance à qualifier de fou ce qu’on ne comprend pas. Il faut donc continuer à chercher une explication logique.

    Je vais m’y essayer.

    Vous dites que la signification des taux d’intérêts négatifs est que l’avenir est plus certain que le présent. Il y a une autre signification possible : que ceux qui fixent les taux d’intérêts estiment que l’avenir sera moins bien que le présent.

    Pour quelle raison donc les banquiers centraux ont-ils décidé qu’il était préférable d’euthanasier le rentier ?

    Je ne conteste nullement que cette démarche soit court-termiste et suicidaire à long terme, comme vous l’affirmez à juste titre.

    Mais je pense que s’ils ont fait ce choix, c’est parce qu’ils estiment qu’il y a un autre péril à court terme tout plus dangereux.

    Vous remarquerez que les pays qui pratiquent des politiques de taux d’interets négatifs, sont ceux que jusqu’à récemment on appelait les pays industrialisés, c’est-à-dire les pays anciennement industrialisés : Europe de l’ouest, Amérique du Nord et Japon.

    Ce sont des pays qui voient les bases de leur prospérité progressivement sapée par l’émergence de nouveaux concurrents qui leur taillent de plus en plus de croupières et les rattrapent. Il y a de moins en moins de domaines dans lesquels nous pouvons produire de manière rentable avec les coûts élevés auxquels nous nous étions confortablement habitués. Pour atténuer et retarder cette attrition économique, les vieux pays industrialisés ont eu d’abord recours à la bulle de la dette. Ils continuent, mais comme ils ont moins les moyens, ils ne peuvent continuer qu’en payant moins cher ces emprunts.

    On est dans de la restructuration douce d’une dette à terme insoutenable. C’est  » je ne vous rembourse pas tout ce que je vous dois. Cela vaut mieux que de mettre en faillite une partie de mon économie et de faire une banqueroute qui vous coûtera bien plus cher que mes taux d’intérêts légèrement négatifs. »

    Répondre
  • Roger Duberger

    23 novembre 2015

    Merci pour ce cours d’économie politique,
    Finalement  » plus l’Etat emprunte et plus il gagne… », donc il n’a pas fini de grossir !
    Si Janet Yellen commence à remonter les taux, peut-être que l’Europe suivra ?
    Bien cordialement

    Répondre
  • Mandos

    23 novembre 2015

    C’est brillamment observé comme à l’accoutumée. Merci encore pour ce précieux travail qui permet de rendre clair à tout le monde ce que beaucoup de gens sensés comprennent instinctivement sans parvenir pour autant à l’articuler si clairement.

    Nous allons vers des guerres civiles, tant pour les raisons économiques que vous évoquez que pour des raisons sociales amplement développées dans l’actualité par ailleurs. S’il est vrai qu’il est inutile de mettre sur le compte de la malveillance ce que la bêtise et l’incompétence suffisent amplement à expliquer, ça ne donnera pas pour autant un caractère moins violent aux révoltes qui se profilent. Tout ceci serait encore évitable en se mettant à appliquer des politiques plus réalites, mais je crains hélas qu’il n’y ait plus personne en haut lieu pour écouter les avertissements de Cassandre. L’histoire se répète.

    Répondre
  • Dame Ginette

    23 novembre 2015

    Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
    On attend l’écroulement total et on repartira de rien après quelques lustres compliquées ?
    C’est quand même angoissant ce que vous écrivez ici…
    Salutations.

    Répondre
    • Charles Gave

      23 novembre 2015

      Chere Dame Ginette
      Les obligations etatiques sont des contrats que vous passez avec l’Etat
      Les actions sont une part de propriete que vous achetez
      dans le monde actuel detenir des parts de propriete me semble beaucoup moins dangereux que de detenir des contrats quand l’autre partie au contrat n’a qu’une possibilite, c’est de vous ruiner.
      Qui plus est, il ne cesse de vous le dire
      Amities
      cg

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