25 mai, 2017

Frédéric Bastiat et la paix des hommes

Si la réflexion sur la liberté s’applique aux questions intérieures et au domaine économique, elle doit aussi être confrontée aux relations internationales et à la polémologie. Nombreux sont les auteurs que l’on peut classer comme libéraux qui ont réfléchi à la question de la guerre ; la plupart ayant été les acteurs des guerres de leur époque. Vauban, architecte des places fortes de la France, Alexis de Tocqueville, ministre des Affaires étrangères et rapporteur de commission sur la colonisation de l’Algérie, Frédéric Bastiat, qui fut député de 1848 à 1850 ; pour n’en citer que quelques-uns.

 

Frédéric Bastiat (1801-1850) est un homme sur lequel nombreux sont ceux qui ont marché. Mort à Rome, il est enterré dans l’église Saint-Louis des Français. Sa pierre tombale est aujourd’hui presque effacée, mais elle se trouve sur le chemin qui conduit aux tableaux du Caravage, dont la célèbre Vocation de saint Mathieu. Si bien que nombreux sont les touristes qui lui marchent dessus, sans savoir qu’ils foulent la tombe du « plus illustre des Français » comme l’indique l’épitaphe offerte par les Français de Rome.

 

Né à Bayonne, Bastiat est un fils de marchand. Député en 1848, il a été, de son propre aveu, un piètre politique, incapable notamment de parler éloquemment à la tribune. De santé fragile, il s’est réfugié à Rome pour soigner ses poumons. Son œuvre essentielle réside dans les nombreux articles et livres qu’il a publiés, faisant montre d’une plume acérée et d’un esprit vif. Sa vision de l’économie est essentiellement pratique. Il veut démontrer à partir d’exemples concrets et en poussant à bout les contradictions et les sophismes de ses adversaires, comme l’illustre son célèbre texte sur la pétition des marchands de chandelles, qui demande à l’État de prendre un décret pour obliger l’obstruction des fenêtres, afin de contrer la concurrence déloyale du Soleil.

Bastiat n’est pas qu’un penseur de l’économie politique. Il s’est aussi beaucoup interrogé sur la paix et la guerre. Son œuvre comporte ainsi une vision de la polémologie qui permet de la replacer dans le contexte général de la réflexion des libéraux sur ce sujet.

 

Opposition à la colonisation

 

La France a connu deux grandes périodes coloniales, le XVIIe-XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle. La période moderne s’est soldée par la conquête des Antilles, les îles à sucre, utile pour l’orgueil national, inutile pour son économie. En 1788, les colonies rapportaient 7 millions de livres de recettes fiscales, mais coutaient 17 millions de livres au Trésor. Un solde entièrement négatif, qui a toujours été mal vu par les libéraux.

François Guizot a développé la théorie des points d’appui : contrôler des ports et des comptoirs afin de pouvoir contrôler les routes commerciales, mais ne pas s’aventurer à l’intérieur des terres. C’est toute l’ambiguïté de l’Algérie française qui, de la régence d’Alger, a fini par s’étendre vers le Sahara. L’autre moment colonial s’effectue au cours des années 1880-1900. Portée par les républicains et l’idéal révolutionnaire, la colonisation est la fille de Jules Ferry qui, face à un auditoire dubitatif, l’a notamment défendue en expliquant que celle-ci allait permettre d’enrichir la France. La colonisation devait permettre d’enrichir la France en lui apportant des matières premières et des débouchés. Conséquence du capitalisme, la colonisation n’a pourtant pas permis l’essor industriel du pays, comme le pensaient Lénine et les marxistes. Bien au contraire, les colonies ont accentué le divorce entre les politiques et le capitalisme français, comme l’a magistralement démontré Jacques Marseille dans son célèbre ouvrage (Empire colonial et capitalisme français : histoire d’un divorce).

 

Mais bien avant ces débats à la chambre, Bastiat s’est opposé à la colonisation, avec des arguments que l’on a vus ressurgir dans les années 1950-1960 : « Il m’est démontré, et j’ose dire scientifiquement démontré que le système colonial est la plus funeste des illusions qui ait jamais égaré les peuples. » (I, p. 475)

 

Une illusion, parce que celle-ci n’apporte ni la gloire ni l’essor économique et parce que cela empêche le développement de son propre pays : « Creuser des ports en Barbarie quand la Garonne s’ensable tous les jours ! M’enlever mes enfants que j’aime pour aller tourmenter les Kabyles ! Me faire payer les maisons, les semences et les chevaux qu’on livre aux Grecs et aux Maltais, quand il y a tant de pauvres autour de nous ! » (IV, p. 200)

 

C’est, avant l’heure, la Corrèze plutôt que le Zambèze.

 

« Et puis, comment se fait-il qu’il n’y ait pas assez d’impartialité, au fond de notre conscience nationale, pour comprendre combien nos prétentions à imposer une idée, par la force, blessent au cœur nos frères du dehors ? Quoi ! nous, le peuple le plus susceptible de l’Europe ; nous, qui, avec raison, ne souffririons pas l’intervention d’un régiment anglais, fût-ce pour venir ériger sur le sol de la patrie la statue de la Liberté, et nous enseigner la perfection sociale elle-même ; quand tous, jusqu’aux vieux débris de Coblentz, nous sommes d’accord sur ce point qu’il faudrait nous unir pour briser la main étrangère qui viendrait, armée, s’immiscer dans nos tristes débats, c’est nous qui avons toujours sur les lèvres ce mot irritant : prépondérance ; et nous ne savons montrer la liberté à nos frères, qu’une épée au poing tournée vers leur poitrine ! Comment en sommes-nous venus à nous imaginer que le cœur humain n’est pas partout le même ; qu’il n’a pas partout la même fierté, la même horreur de la dépendance ? » (V, p. 451)

 

Une pensée qui est bien loin du droit d’ingérence et de la célèbre apostrophe de Léon Blum à la Chambre en 1925 : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie… Nous avons trop d’amour pour notre pays pour désavouer l’expansion de la pensée, de la civilisation française ».

 

Pacifisme réaliste

 

Bastiat a toujours été opposé à tout interventionnisme militaire, sauf si celui-ci était réalisé dans le but de protéger la sécurité du territoire national, et en tout cas pas pour protéger une idée ou une vision du monde.

Ce refus de la colonisation et de l’action militaire comme moyen de propagation idéologique fonde la réflexion d’un pacifisme rationnel et réaliste. Nous sommes tout à la fois éloignés du pacifisme béat qui a amené, par exemple, à s’illusionner sur l’Allemagne hitlérienne, et d’un bellicisme tout aussi idéel qui a structuré les guerres coloniales. Sa doctrine est fondée sur le pragmatisme, le réalisme et la défense de l’intérêt national.

Ce n’est que par un grossier mensonge que des auteurs font des libéraux les penseurs de la colonisation, et du capitalisme son stade ultime.

 

Défense de la sécurité

 

Comme beaucoup de ses confrères, Bastiat estime que le rôle premier de l’État consiste à défendre la sécurité de sa population : « Pour une nation, la Sécurité est le plus grand des biens. Si, pour l’acquérir, il faut mettre sur pied cent mille hommes et dépenser cent millions, je n’ai rien à dire. » (V, p. 340) C’est là rendre un service négatif, c’est-à-dire assurer le maintien d’un ordre existant. Sa vision de la guerre découle de sa vision de l’État : « En disant que les hommes doivent jouir du libre exercice de leurs facultés, il demeure bien entendu que je n’entends point dénier au gouvernement le droit et le devoir de réprimer l’abus qu’ils en peuvent faire. Bien au contraire, les économistes pensent que c’est là sa principale et presque sa seule mission. » (I, p.410)

 

Un État fort, c’est un État limité à ses fonctions régaliennes, non un État qui intervient à tort et à travers :

 

« Il y en a qui croient qu’un gouvernement circonscrit en est plus faible. Il leur semble que de nombreuses attributions et de nombreux agents donnent à l’État la stabilité d’une large base. Mais c’est là une pure illusion. Si l’État ne peut sortir d’un cercle déterminé sans se transformer en instrument d’injustice, de ruine et de spoliation, sans bouleverser la naturelle distribution du travail, des jouissances, des capitaux et des bras, sans créer des causes actives de chômages, de crises industrielles et de paupérisme, sans augmenter la proportion des délits et des crimes, sans recourir à des moyens toujours plus énergiques de répression, sans exciter le mécontentement et la désaffection, comment sortira-t-il une garantie de stabilité de ces éléments amoncelés de désordre ? » (VI, p.557)

 

Le libre-échange et la paix

 

Refuser de faire usage de l’armée pour propager ses idées, limiter l’État a son rôle premier d’assurance de la sécurité, ce sont là des thèmes classiques développés par l’ensemble des libéraux. Le dernier concerne le libre-échange, un facteur de paix selon Bastiat, peut-être l’idée la plus attaquée et la plus tournée en dérision par les antilibéraux.

 

« Nous sommes profondément convaincus que le libre-échange, c’est l’harmonie des intérêts et la paix des nations ; et certes nous plaçons cet effet indirect et social mille fois au-dessus de l’effet direct ou purement économique. »  (II, p.194)

« Pour moi, Messieurs, je tiens autant qu’un autre au développement du bien-être matériel de mon pays ; mais si je ne voyais clairement l’intime connexité qui existe entre ces trois choses : liberté commerciale, prospérité, paix universelle, je ne serais pas sorti de ma solitude pour venir prendre à ce grand mouvement la part que votre bienveillance m’a assignée. » (II, p.236)

 

Le doux commerce est facteur de paix. D’une part parce qu’il imbrique les États entre eux, si bien que ceux-ci n’ont plus intérêt à se faire la guerre. Ou plutôt, la guerre entre eux causerait beaucoup plus de dommages qu’elle n’apporterait de bienfaits. D’autre part, avec le commerce, les hommes peuvent acquérir à meilleurs prix les biens et les ressources qu’ils convoitent. Pourquoi envahir l’Algérie pour lui prendre son pétrole quand on peut lui acheter ? Cela est moins couteux, en hommes et en argent. Enfin, le commerce crée un monde d’harmonie qui brise le cercle disharmonieux de la guerre.

 

 

 

Légitime défense

 

Ce pacifisme réaliste s’affirme notamment dans l’illustration de la légitime défense, que Bastiat soutien et revendique. Les hommes ont le droit de se défendre contre des attaques injustes, que celles-ci viennent de l’Etat lui-même ou de l’extérieur : « Le droit de celui dont on attaque la liberté, ou, ce qui revient au même, la propriété, les facultés, le travail, est de les défendre même par la force ; et c’est ce que font tous les hommes, partout et toujours quand ils le peuvent. » (VI, p.552) Et plus loin : « On ne peut contester aux individualités, le droit de légitime défense, le droit d’employer la force au besoin pour repousser les atteintes dirigées contre leurs personnes, leurs facultés et leurs biens. » (IV, p.525)

 

 

Quid de la guerre économique ?

 

Cette vision optimiste, beaucoup de penseurs l’ont combattue. Peut-être parce que l’économie et le commerce leur échappent tant qu’ils placent cela dans le domaine de « l’argent », qui ne peut être que mauvais et néfaste. Aussi parce que l’esprit militaire a tellement imprégné les esprits, et encore au XIXe siècle, que le maniement des armes est vu comme quelque chose de plus noble que le maniement des échanges. Il a fallu deux guerres mondiales pour dégouter les Européens de la guerre et faire basculer leur esprit dans l’attrait du commerce et des échanges.

Enfin, on pourra reprocher à Bastiat une vision trop irénique, trop pure, des échanges. La guerre économique est une réalité, conjuguée à la guerre du droit et à la guerre des monnaies. La BNP se fait sanctionner pour des échanges avec l’Iran. Total est attaqué pour être délogé de la Birmanie. Les pressions sur certains cadres supérieurs sont très fortes. L’espionnage industriel est une réalité. Mais cela n’est pas les échanges que Bastiat souhaitait. À chaque fois, les entreprises agissent avec la puissance étatique derrière elles. Ce capitalisme de connivence, qui est le nouveau nom du protectionnisme, a été fortement combattu par l’auteur basque. Or le protectionnisme, les particularismes et les bannières douanières sont bien identifiés comme des facteurs de guerre.

 

C’est l’harmonie qui engendre la paix, puisque la guerre fracture cette harmonie, condition du bonheur des peuples et de leur bien-être. C’est cette harmonie que Bastiat a toujours défendue, en économie comme dans les relations internationales.

 

Notes :

 

Nous saluons l’immense travail de l’Institut Coppet, qui propose une version papier et électronique des œuvres complètes de Frédéric Bastiat. Les citations de cet article sont issues de l’ouvrage publié par leurs soins : Frédéric Bastiat de A à Z, 2016.

Les références des citations reprennent celles de l’édition Guillaumin des Œuvres complètes de Frédéric Bastiat. Ainsi, la référence « IV, p.525 », signifie : Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, édition Guillaumin / réédition Institut Coppet, volume IV, p.525.

 

Toujours à l’Institut Coppet, on pourra lire le très instructif ouvrage de Benoît Malbranque, La question de la paix dans l’économie politique française, 2015.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

13 Commentaires

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  • AL

    4 mars 2024

    Merci beaucoup pour cet article très instructif ! Cela me donne envie de lire Bastiat, pourriez-vous m’indiquer par quoi commencer ?

    Répondre
  • pythagore

    28 mai 2017

    cher monsieur je suis désolé mais il était landais et il a sa statue dans la ville de MUGRON en CHALOSSE la ville de sa famille …
    et BAYONNE n’est pas en pays basque ( province française qui n’existe pas ou alors il faudrait m’expliquer de quel façon…).
    SVP veuillez a ne fâcher personne…surtout après avoir parler d’un auteur dont on serait surpris de la pertinence et de la modernité sur de nombreux sujets.
    parlez nous de ce disait BASTIAT sur la mutualité et la sécurité sociale … c’est édifiant de justesse…

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    • idlibertes

      29 mai 2017

      Voila un point qu’il va nous falloir clarifier :-)) Je sens une situation « Mont saint-Michel »

    • Jean-Baptiste Noé

      29 mai 2017

      Frédéric Bastiat est bien originaire de Mugron, dans les Landes, où vivait sa famille, mais il est né à Bayonne.

      Il a vécu à Paris et est mort à Rome, cela en fait un auteur assez peu casanier…

  • Richard HANLET

    26 mai 2017

    Plusieurs établissements scolaires aux USA portent le nom de Bastiat. Chez nous, c’est collège Robespierre à Épinay sur Seine, Lénine à Saint-Denis…

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      28 mai 2017

      Nous avons aussi des collèges et des lycées Danton et Jules Ferry…

      Même dans son pays basque natal il n’y a pas d’établissement à son nom, alors qu’il a écrit une très belle lettre à la jeunesse française.

  • Ockham

    26 mai 2017

    Bastiat est une bonne lecture. Elle fait du bien mais depuis les indo-européens à cheval, les Egyptiens attaquant le Mitanni, les Grecs envahissant l’Egypte, les Romains envahissant la Grèce, etc ….dès qu’un évènement naturel ou un avantage décisif fait pencher la balance des équations fondamentales, Sapiens fonce plus ou moins intelligemment. Au fait les filles saoudiennes ont des i-phones. N’est pas là une invasion intolérable pour les jansénistes!
    Guizot avait des vues intéressantes en matière d’école, le premier …, et de pénétration homéopathique. L’état français est étonnant: il publie une déclaration des droits de l’homme que 9 français sur dix à l’époque sont incapables de lire. Avec une bonne centaine d’année de retard sur les prussiens et les américains en alphabétisation de son peuple cet état voulait apprendre à lire avec des lettres latines et à compter en chiffre arabe de Kabylie à Bangui! Avec le recul sur ces pensées, la tête dodeline!

    Répondre
    • sassy2

      27 mai 2017

      oui une declaration des droits de l’homme prodigieuse, allait permettre et a su anticiper:

      150 ans d’avance sur l urss (55%? part de letat dans le pib)
      200 ans d’avance sur l’arabie saoudite (en construction mosquee islam…)

  • marc

    26 mai 2017

    Bastiat est bon, mais il avait pas prévu, qu’il pourrait y avoir une colonisation sans guerre: l’invasion de l’Europe aujourd’hui.

    Répondre
    • sassy2

      27 mai 2017

      nous sommes en guerre:

      tx d’intervention de l’etat dans le pib
      mvt de population
      natalité, destruction de capacite de prod
      changement dans la propriété (Tx 0+ actionnaires dans les cartels…)

  • Steve

    25 mai 2017

    Univers! Le mot même est porteur du totalitarisme. Univers était le mot d’ordre des bâtisseurs de la tour de Babel. Un petit groupe d’hommes habitant à l’extrémité d’une péninsule du continent eurasiatique a, un jour, proclamé une déclaration universelle de quelque chose…. De nombreux peuples et Etats considèrent aujourd’hui cette déclaration comme un instrument, une auto justification idéologique, d’accaparement de leurs richesses
    Il est bon de méditer sur le fait que les totalitarismes les plus sanglants du siècle dernier ont pour origine des socialismes , cad des systèmes de pensée à tendance universelle.
    Revenir sur la colonisation de l’Afrique du Nord à l’origine, il y a la volonté de la France, de l’Angleterre et des Etats Unis d’éradiquer la piraterie en méditerranée et en atlantique- souvenons nous de la république de Salé et des corsaires d’Alger- la France, après le congrès de Vienne voulait retrouver une influence mondiale -(lointaine continuation des obsessions des princes capétiens qui voulaient reconstituer l’empire romain d’où les innombrables tentatives vers l’italie) – Elle s’est donc retrouvée chargée du travail et le reste a suivi.
    Bastiat, qui n’avait aucune culture scientifique, a construit sa théorie à partir de son expérience, bien réelle.
    Nous touchons là à un très vieil antagonisme entre le particulier et le général, entre la théorie et la pratique…. Il est intéressant de constater que les pays anglo-saxons, héritiers des droits coutumiers, ont mieux réussi dans le commerce que les pays héritiers d’un droit canon, cad fondé sur des principes.
    Nous avons hérité des grecs le sens de la proportion, qui découle des idéels platoniciens, d’un monde dans lequel les constructions, matérielles ou mentales, obéissent à des règles d’harmonie quasi « extra-terrestres ». L’Asie et d’autres parties du monde, s’en sont tenues à l’échelle qui demeure en rapport avec le lieu.
    Universalité contre mondanité, les principes contre les faits…. la question n’est toujours pas tranchée.

    Répondre
    • Arsene Holmes

      31 mai 2017

      Très bon article et commentaires.

      Merci de rappeler que la conquete de l’Algérie avait pour but d’annihiler les pirates et non pas de leur prendre leur pétrole (qui à l’époque avait peu de valeur et de toute facon n’a été découvert que plus de cent ans après).

      Petite remarque sur le fait que les anglo-saxons sont meilleurs en commerce: le droit coutumier y contribue mais je pense que la religion y est pour beaucoup plus. le fait qu’ils soient protestants est IMHO le fait determinant

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