14 décembre, 2017

Diplomatie et relations internationales : quels atouts pour la France ?

 

La France, grande puissance mondiale, dispose de plusieurs atouts pour continuer à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Des atouts qui sont bridés par un aveuglement idéaliste et une technostructure administrative, empêchant chacun le plein développement de ces potentialités.

 

1/ Formation et éducation. Un atout en désespérance.

 

La culture, les arts et l’intelligence sont des secteurs qui font la renommée du pays et qui participent de son rayonnement international. Que ce soit les écrivains, les philosophes ou les historiens, il y a un savoir-faire et un savoir penser français qui porte la puissance culturelle à l’étranger. Dans la librairie Feltrinelli de la gare Termini, à Rome, le rayon livres d’histoire est occupé par de nombreux auteurs français (Bloch, Braudel, Le Goff…). Le rayon littérature comprend lui de nombreux écrivains français. À Harvard, la librairie située en face de l’entrée de l’université propose elle aussi de nombreux auteurs, notamment dans le domaine de la philosophie : Derrida, Debray, Girard… C’est Alexis de Tocqueville qui fut l’un des premiers à parler de la puissance culturelle, dans sa Démocratie en Amérique, avant que ce concept soit repris au XXe siècle par Joseph Nye sous le terme de soft power. Or, la capacité à penser et à comprendre le monde est essentielle, d’une part pour infuser ses idées, d’autre part pour anticiper les problèmes à venir. Mais pour avoir de grands penseurs, il faut avoir une école qui fonctionne. Pour avoir de grands écrivains, il faut être en mesure d’apprendre à lire correctement aux enfants. La faillite réelle et grandissante de l’Éducation nationale est à ce titre un grave problème pour la survie de la culture française et du maintien de la France comme grande puissance mondiale. Les derniers rapports internationaux sont très mauvais. L’étude TIMSS (2016) qui analyse la maîtrise des mathématiques classe la France 22e sur 22 des pays de l’OCDE. L’étude Pisa 2016 sur la maîtrise de la langue maternelle classe la France 26e sur 70 et dernière des pays de l’OCDE. Ces données sont alarmantes ; elles sont la conséquence directe du monopole éducatif.

Il ne peut pas y avoir de grands pays avec un peuple analphabète et incapable de maîtriser les bases de la pensée et de la réflexion. D’un système scolaire en faillite ne peuvent sortir ni ingénieurs, ni médecins, ni scientifiques, ni ouvriers de qualité. L’intelligence et la culture ont longtemps été les atouts de la France. Compte tenu de la destruction de l’école, ces atouts sont aujourd’hui en désespérance.

 

Sur l’ensemble des dossiers chauds des dix dernières années, la réflexion géopolitique française a été systématiquement mise en échec. Incapacité à penser la possibilité du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Incapacité à penser le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad (les spécialistes de la Syrie et les diplomates ayant affirmé pendant presque six ans qu’il allait bientôt partir). Faillite intellectuelle aussi face à la Libye, la crise migratoire, l’islamisme, à quoi s’ajoutent les angles morts de l’analyse géopolitique : l’Asie et l’Amérique latine. Sur tous ces sujets essentiels, c’est le vide intellectuel. Déjà en 1938 aucun des intellectuels proclamés n’avait vu venir le danger du nazisme et du communisme et la guerre mondiale.

 

Réfléchissant aux causes de la défaite de 1940, March Bloch, l’immense historien fondateur de l’école des Annales avec Fernand Braudel, écrivit L’étrange défaite. Il attribua à la faillite de l’école et de l’université la faillite intellectuelle de la France, l’aveuglement des élites et donc le désastre de 1938-1940. Plein d’espérance pour l’avenir, celui qui s’engagea dans la résistance et mourut fusillé en 1944, pensait qu’il était essentiel de rénover le système universitaire pour redonner un poids diplomatique et géopolitique à la France.

 

C’est effectivement par l’école que tout commence. Il y aurait urgente nécessité à créer une école d’analyse stratégique et géopolitique pour former des personnes capables de réellement penser les problématiques contemporaines et ne plus répéter les erreurs qui tournent depuis 2001. Le 6 décembre dernier, le centre de recherche de Saint-Cyr a organisé un colloque sur le réalisme en diplomatie. Outre la qualité des intervenants, il est rassurant de voir que la notion de réalisme est encore portée dans les écoles de formation d’officiers.

 

2/ La mer. Un atout sous-exploité

 

La France est une grande puissance maritime et non pas seulement continentale. Elle dispose d’une large ouverture littorale sur l’océan et la Méditerranée, les portes de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Asie. Elle dispose aussi d’un espace outremer considérable, autant d’îles et de Zones économiques exclusives (ZEE) essentielles pour sa puissance et son rayonnement. La ZEE est un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’usage des ressources. Définie par la convention de Montego Bay (1982), elle s’étend à partir de la ligne de base des États jusqu’à 200 miles marins (soit 370 km). Au-delà, il s’agit des eaux internationales.

Avec plus de 10,1 millions de km², la ZEE de la France est la deuxième au monde, derrière les États-Unis (11,3 millions de km²). La ZEE française couvre 8% de la ZEE mondiale. C’est là un atout stratégique considérable, quoiqu’encore sous-exploité. La mer est une zone encore largement méconnue. Les fonds marins ne cessent de livrer leurs secrets et leurs richesses, leurs fantasmes et leurs illusions. Ces iles stratégiques héritées du passé sont essentielles aujourd’hui pour l’entretien de bases maritimes et le repos de la flotte. Reste pendante la question du second porte-avion. Une puissance maritime se doit nécessairement d’en avoir deux, d’autant qu’un porte-avions est régulièrement au repos pour entretien. Depuis plus de quinze ans que se pose la question d’un second bâtiment de ce type, il est urgent de la trancher en délivrant enfin les crédits nécessaires à sa construction.

 

La puissance maritime de la France se manifeste également dans l’aménagement de son territoire. La France dispose à ce titre de deux axes majeurs : la Seine et le Rhône. La Seine avec ses trois ports : Le Havre, Rouen, Gennevilliers. Rouen est le premier port de céréales d’Europe. Gennevilliers est le port de Paris, qui est en train d’être étendu à Achères, le long de la vallée de la Seine. Un port est puissant en raison de son hinterland, non en raison de sa façade maritime. L’Ile-de-France est la première région économique d’Europe et une grande région scientifique. La Seine est ensuite reliée par canaux au Rhône et au Rhin. Des canaux qu’il faut encore aménager et agrandir. L’axe fluvial doit être un atout majeur de l’organisation du territoire français, car il est moins cher et moins polluant que le transport par fer et par route.

L’autre axe est le Rhône, avec Lyon et Marseille. Cette dernière est le premier port de Méditerranée. Couplée avec la zone de Fos-sur-Mer, sur l’étang de Berre, Marseille est un grand port pétrochimique. Une belle endormie aussi, la ville étant gangrénée par la CGT et les dockers, qui ont tout fait pour étouffer les potentialités de la ville. Lyon est l’autre grande ville de la chimie, avec Rhône-Poulenc (devenu Aventis), Boiron et de nombreuses autres entreprises. Le trafic fluvial du Rhône est lui aussi essentiel pour le développement du pays.

 

Enfin, il y a les trois ports militaires que sont Brest, Lorient et Toulon et le port commercial de Dunkerque, véritable ville industrielle de grande puissance. La modernisation et l’aménagement des ports sont toujours une nécessité, car c’est un secteur qui ne cesse d’évoluer.

La réflexion sur la Nouvelle-Calédonie doit amener la France à mieux réfléchir à son espace et à son positionnement mondial. L’Asie et l’océan Pacifique restent des impensés de la réflexion stratégique et géopolitique, alors même que la France y dispose de territoires et qu’une partie essentielle de l’avenir du monde s’y joue.

 

3/ Les entreprises : un atout à libérer

 

Dernier grand atout de la France, la qualité de ses entreprises. Sur bien des sujets diplomatiques, les entreprises françaises font preuve d’un plus grand réalisme que l’administration française. Ainsi de Total, dont Christophe de Margerie a toujours été opposé aux sanctions économiques. Son amitié avec Vladimir Poutine était réelle, fondée notamment sur les intérêts bien compris de la Russie et de Total. En avril 2017, Vladimir Poutine a inauguré un méthanier géant, portant le nom de Christophe de Margerie. Sur l’Iran, les entreprises françaises ont là aussi été plus réaliste que la diplomatie française.

Que ce soit pour le contrôle et l’exploitation des ressources (comme l’uranium au Niger), la gestion des infrastructures (Bolloré et les ports africains), la diffusion de la culture française, les entreprises privées jouent un rôle essentiel. Le Japon est ainsi le pays qui a le plus de restaurants trois étoiles au Michelin, devant la France. Mais la plupart de ces restaurants sont tenus par des Français, notamment par Joël Robuchon.

 

Pour assurer un plein développement de ces entreprises à l’international, il est essentiel de les libérer afin qu’elles puissent croître davantage. Baisser les charges salariales et patronales, réduire le Code du travail, supprimer les normes… autant de mesures indispensables pour relancer les entreprises, leur permettre de se développer et de jouer dans la cour mondiale. Sur ce point, il est également indispensable que les Français puissent investir dans des TPE et des PME, ce que l’absence de fonds de pension et la complexification de la législation fiscale rendent difficile. L’atout entrepreneurial est lui aussi bridé.

 

Éducation, mer et entreprises sont trois atouts de la puissance française qui, comme de nombreux atouts français, sont bridés et réfrénés. On peut se prendre à rêver qu’ils soient libérés et développés, ce qui ne pourrait qu’améliorer les conditions de vie de la population.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

25 Commentaires

Répondre à Calal

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  • Charles Heyd

    3 janvier 2018

    « Vu à la télé » ce soir: les chances de la France eu égard à son domaine maritime;
    les pécheurs normands sont très inquiets du Brexit puisque l’accès aux eaux poissonneuses britanniques pourrait leur être interdit ou du moins fortement limité;
    un argument de plus pour les britishs dans la négociation sur leur sortie de l’Europe alors que l’on se gaussait déjà du côté de Bruxelles du montant faramineux des amendes qu’on allait leur infliger!

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  • Robert

    18 décembre 2017

    Les atouts « potentiels » de la France sont effectivement énormes. Malheureusement, ce pays est dirigé depuis une trentaine d’années par une classe politique, tous bords confondus, incompétente puis corrompue au regard de l’évolution de ces dernières années.
    Quant au peuple, l’ âme du pays, il a été abêti par un système scolaire inique, au profit d’une minorité…
    Connaitrons nous le sursaut nécessaire dans les années à venir ? Personnellement, j’en doute. Je crains que la France ne devienne, économiquement parlant, une « seconde Espagne ».

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  • Calal

    17 décembre 2017

    concernant l’education,domaine que je connaissais assez bien, je rajouterai ce commentaire,issu de mon experience et de mes observation:
    trop de jeunes gens sont orientes vers des filieres « generalistes », »intellectuelles » comme le droit,l’universite sous la pression des biais des professeurs et amha la recherche du parcage a moindre cout d’etudiants « non encore comptabilises dans les chiffres du chomage ».
    Amha beaucoup de ces jeunes hommes devraient etre orientes vers des filieres « techniques » comme les iut et les bac pro. Ils creeraient ensuite une foultitude de petites entreprises d’abord d’artisanat puis qui s’agglomererait au fil des ans et des succes pour developper un tissu de petites et moyennes entreprises. Ce tissu deviendrait assez gros pour justifier l’apparition de banques d’investissement et on approcherait du modele allemand.

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    • Charles Heyd

      17 décembre 2017

      Je suis assez d’accord avec vous mais il faut rompre avec des (dizaines) années de croyance que la licence ou le master sont le graal!
      un de mes fils, sorti d’un IUT d’automatisme (électronique/informatique) n’a aucun problème pour trouver un emploi, même en CDI;
      sûr, la psycho, la socio, l’histoire et j’en passe, pourront au mieux permettre de préparer un concours niveau C de la fonction publique!

    • idlibertes

      21 décembre 2017

      Je ne comprends même pas qu’il soit « permis » d’etudier la socio, psycho etc en dehors d’une qualification parallèle. Ou alors, on devrait pouvoir justifier comme au canada d’un certain niveau de ressource (ou signer une décharge de « je m’engage à ne pas raler de ne pouvoir bouffer que des pâtes les reste de ma vie »
      =-))

  • Ockham

    16 décembre 2017

    Votre critique est hélas juste et la tâche est énorme.
    Quand les droits de l’homme amène un pays accepter des intolérants dangereux et criminels et à ne pas les expulser sur le motif qu’ ils seraient immédiatement pendus dans leur pays d’origine car connu pour leur extrémisme, ce pays n’ira pas loin dans le champ de la liberté. « Ne dites pas que vous ne saviez pas » disait un réfugié en Suisse célèbre alors, Röpke, à propos du Nazisme et les socialistes indécis ne voulant pas brusquer le soi-disant multiculturalisme ont pris la route des camps.
    Quand un pays tolère une chienlit comme Notre-Dame des Landes après une centaine de procès tous perdus par les opposants dont les jugements sont inappliqués, il n’a plus que des ombres de droits pour ses citoyens qui paye l’impôt.
    Quand un pays s’interdit tout seul de chercher d’autres ressources énergétiques, il devient cul-de-jatte.
    Quand un pays tolère que l’écrasante majorité de ses enseignants sans parler de la secte universitaire haïsse le profit et le professe, il y a comme qui dirait des sujets de concours soviétiques et des instituts de formation d’état trotskistes…
    Quand un pays envoie ses militaires défendre la liberté dans un lointain désert alors que les citoyens de ces déserts arrivent par centaines sans papier et sont abreuvés d’allocation voire félicités en Europe, il y a un effet étrange. C’eût été jadis une infraction pénale grave de désertion .. Au diable le droit dans le pays des droits de l’homme pour eux et mais pas pour ses citoyens qui paye l’impôt! Et les gouvernements de ces pays, le plus souvent de la même religion que ces intolérants criminels, combattus par nos soldats, combat-il ces fondamentalistes sérieusement non seulement militairement mais aussi idéologiquement car c’est important pour venir à bout de ces missionnaires de haine qui manipulent des pauvres types.
    Donc vous avez raison il faut concentrer ses critiques et ne pas lâcher. Vous faites bien.

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  • David

    15 décembre 2017

    D’accord sur les fonds de pension, et sur l’importance de developper une France maritime et commercante, et sur l’importance du realisme dans les relations internationales qui est une strategie plus intelligente qu’un idealisme arrogant et un peu beta.

    Plus dubitatif en revanche sur l’importance de la competition dans l’education. Dans des pays comme le Liban ou le Bresil, le faible niveau technique et economique general s’explique largement par une ecole public balkanisee et un systeme ou seuls ceux qui peuvent beneficier de cours prives s’en sortent (et partent travailler dans un pays anglophone, la boucle est bouclee).
    La France suit le meme chemin. La destruction, probablement volontaire par les oins du seigneur, d’une ecole publique gratuite, elitiste, ou les enfants travaillent avec des programmes qui ne changent pas tous les deux ans (cf le ridicule du debat actuelle entre methode globale et syllabique ) augure la destruction future de la classe moyenne et le declin de la France.

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    • Jean-Baptiste Noé

      15 décembre 2017

      Désolé, mais l’école publique est loin d’être gratuite.

      Chaque lycéen coûte en moyenne 12 000€ par an d’argent issu des impôts. Des dépenses du reste qui ne cessent de croître, pour des résultats qui ne cessent de baisser.

    • Xavier

      15 décembre 2017

      Luc Ferry: « Si on enlevait les 15% de quartiers pourris, on serait les premiers dans le classement PISA »
      Ne pas offrir une éducation de qualité à tous parce que l’on a importé une population ingérable? Non.
      D’autant plus que j’ai des exemples autour de moi de gens issus de familles très modestes qui n’auraient jamais pu offrir le lycée à leurs enfants, et dont le fils est devenu avocat. C’est un exemple parmi d’autres.

    • David

      17 décembre 2017

      Jean Baptiste,

      D’accord avec vous sur cette realite. Je note toutefois que vous vous focalisez ici sur la performance des eleves relative au cout de l’enseignement pour les contribuables, qui ne depend pas uniquement du corps enseignant/prestataire etatique.
      Mes deux parents etant enseignants en ecole primaire publique, et pas du cote des tire au flanc paresseux (il est vrai que cela existe), ils portent EGALEMENT la responsabilite de la regression du niveau des enfants sur l’instabilite chronique des programmes et horaires travailles en primaire, une perte de mixite sociale car les enfants de bonnes familles sont rediriges vers le prive du fait de cette instabilite et pour d’autres raisons, et des parents d’eleves ceux qui restent) qui montrent par l’exemple la defiance vis a vis de l’institution scolaire a leur enfants (et agressent verbalement les enseigants) plutot que de faire leur travail d’education a la maison. Sans parler de la bureaucratie et du clientelisme qui regne au niveau d’une partie de l’administration.
      Concernant le cout pour le contribuable d’une ecole publique de qualite, on peut egalement noter que cela contribue a la mission regalienne de securite publique de l’Etat, une population plus eduquee etant plus pacifique et plus a meme de nourrir sa famille par le travail que par le vol et le traffic de drogue (phenomene qui va devenir de plus en plus vrai avec l’acceleration de la robotisation). Le cout est a mettre en face de celui d’un prisonnier, voire d’un beneficiaire de presta sociale en Europe.

  • Steve

    14 décembre 2017

    Bonsoir M. Noé
    Il me semble qu’à l’origine de cette situation il y a un très ancien tropisme terrien plutôt que maritime. Ajoutez y un état centralisé et autoritaire et vous vous barrez la route du grand large.
    La France a inventé le prototype d’internet avec le minitel mais n’a su le développer. Depuis, aucune des grandes innovations numériques donnant de la puissance à un pays n’a vu le jour en Europe. Microsoft, Intel, Google, Facebook etc…. ont été les vaisseaux de la conquête du monde numérique, sur lequel règnent sans partage les USA.
    J.C. Werrebroucke a bien remarqué que depuis l’introduction de l’euro, la production industrielle allemande a augmenté de 33%. Et que Les pertes correspondantes en France et en Espagne ont été temporairement compensées, en Espagne dans l’immobilier, et en France dans l’augmentation des structures étatiques. Je suis donc assez pessimiste pour la suite.
    En 68 j’entendais des âneries phénoménales du genre  » Il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron » dans la bouche de ceux qui allaient gouverner la France pendant longtemps. Je ne m’étonne donc pas de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Et pourtant, nous avons et formons de brillantes individualités qui sont recherchées partout dans le monde.
    Le fait que l’Etat ne supporte pas qu’il puisse y avoir une seule activité qu’il ne puisse taxer ou contrôler d’une manière ou d’une autre relève à mon sens d’une névrose collective. Et c’est surtout cela qu’il faudrait soigner tout d’abord.
    Quand à l’école, la république ayant été longtemps incertaine, son rôle fut d’abord, et demeure encore, sans doute, de fabriquer avant tout des citoyens conformes, des sujets obéissants: que tout ce qui n’est pas expressément autorisé par l’Etat soit à priori interdit a bien été gravé dans les cervelles des potaches. Cela change avec l’europe, mais il faut du temps. En avons nous encore?
    Cordialement.

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  • Artiste

    14 décembre 2017

    Un porte avion supplémentaire aurait pu être construit ou au moins être utilisé en complémentarité avec les Anglais qui viennent de se doter de ce second porte avion,cela aurait été une bonne coopération européenne plutôt que de passer son temps à pondre des lois sans intérêt qui font détester l’Europe.

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    • vasionensis

      14 mars 2018

      A quoi sert un porte-avion ? A renouveler la politique de la canonnière vis-à-vis de pays de peu de ressources militaires (tremblez Gabonais!). Parce que les Chinois ou les Russes, eux, peuvent à brève échéance en faire une cible idéale pour des missiles hypersoniques.

      Quant à partager un porte-avion avec les Anglais …
      – Les cendres de l’amiral Gensoul doivent en frémir!
      – Et qui en disposera? Une semaine toi, une semaine moi, comme les gosses d’un couple divorcé?
      – Cela ne peut avoir en définitive qu’une signification, peu réjouissante : Anglais et Français se cotisent pour payer un porte-avion supplémentaire à l’OTAN, laquelle dispose déjà de notre armée par la grâce de notre antépénultième président de la république.

  • jimmie19

    14 décembre 2017

    Concernant l’école reprenez espoir!!

    Plusieurs centaines de professeuses ont décidé d’imposer l’écriture inclusive à leurs élèves, ce qui ne peut qu’aboutir à l’élimination définitive des plus faibles et principalement des enfants d’immigrés.
    L’école publique va enfin devenir une école élitiste.
    Merci mesdame.e.s les professeus.e.s

    Toutes et tous compte.e.s fait.e.s c’est bien triste.e.

    Répondre
  • Charles Heyd

    14 décembre 2017

    Je remets ce commentaire qui n’est pas passé ce matin, la main de Bigbrother?
    Ancien officier de marine je mesure ce que représente l’atrophie de notre outil maritime militaire rien qu’en jetant un regard sur la rade (vide) de Brest alors que je suis entré dans la marine avec le Plan Bleu (début des années 60) qui bien sûr n’a été qu’un avorton!
    Quelles ressources retire-t-on de notre deuxième ZEE mondiale si ce n’est les revenus de la pêche qui très souvent d’ailleurs se passe dans les eaux territoriales ou européennes? Pas une seule plateforme pétrolière ou gazière et les nodules métalliques on n’en parle plus; on ne risque pas de découvrir le plus grand gisement pétrolier au monde comme le dit #Garofula au large de la Guyane ni au large d’aucun de nos autres département d’outremer (ou de la Corse!) puisque pour des raisons idéologiques et écologiques on s’interdit même de faire des recherches dans ce domaine!
    Le 2ème porte-avions nous servirait bien mais nous ne pouvons tout simplement plus nous le payer et comme on n’a pas de diplomatie ni d’économie orientée vers le large, la haute mer, on ne saurait pas non plus quoi en faire! Pour l’instant, et je crains pour un certain temps encore, nos soldats et même nos aviateurs marins (l’Aéronautique Navale) est engluée au Mali ou dans d’autres pays loin des océans et où les porte-avions ne servent pas beaucoup! Est-ce que quelqu’un se plaint de la faiblesse de notre marine militaire?
    Je ferai cependant une petite observation sur ma propre analyse: nous sommes européen et un des (grands?) thèmes d’un certain Macron lors des élections présidentielles était la refondation de l’Europe et entre-autre de sa défense; je constate tristement mais sans surprise que le statut quo n’est pas près d’évoluer;
    Par charité je ne parlerai même pas de notre marine de commerce; et l’éolien off-shore ou l’hydrolien ont du plomb dans l’aile (opposition des écolos et manque de moyens financiers);
    quant à nos voies navigable intérieures, fleuves et canaux la situation n’est guère plus réjouissante; il a fallut des années pour ne pas dire des dizaines d’années, à l’instar de NDDL, pour voir aboutir la liaison Seine-Nord mais l’extension du gabarit du canal Rhin-Rhone a elle aussi été bloquée par les écolos et le canal de la Marne au Rhin doit plus servir à la navigation de plaisance qu’à l’industrie; quand je me promène sur les bords du Rhin je m’amuse à compter les bateaux en fonction de leur pavillon; il y a bien des pavillons tricolores français mais ils sont en (très) grande majorité allemands, néerlandais, belges et même suisses!

    Bref, le constat très noir mais parfaitement réaliste de M. Noé n’est pas près de changer!

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      14 décembre 2017

      Rêvons d’une France maritime… nous en aurions les moyens.

    • Charles Heyd

      14 décembre 2017

      oui M. Noé, moi aussi « I have a dream » pour pasticher quelqu’un de (très) connu, mais moi je pensais et on me disais toujours qu’on était au creux de la vague mais la vague ne fait que se creuser et on est toujours au creux!

    • sassy2

      15 décembre 2017

      Cher Charles,

      la liaison Seine-Nord ou escaut Paris a été commencée par… Napoleon

      pour l’aéronavale nous ne pouvons plus faire de second porte avion je pense à cause de la vente d’als

      Sinon, les longs posts sautent car leur temps de rédaction est plus long.
      Je vais faire le travail de nolife (un modérateur de ce forum) Afin d’économiser les sites se déconnectent (?) au bout d’un certain temps.
      Il faut rédiger puis copier puis actualiser puis coller. Ou rédiger ailleurs, puis coller.

    • durru

      16 décembre 2017

      Désolé Sassy, ce n’est pas le temps de rédaction qui est long, mais le temps de validation du commentaire par « la main invisible » (pas celle du marché, mais celle du forum).
      Les messages courts passent des fois immédiatement, sans aucune validation, tandis que les messages longs peuvent mettre une bonne demi-journée avant de devenir disponibles.
      Et le fait de rédiger le texte ailleurs (je l’ai déjà fait) ne change rien à l’affaire. Il est seulement question de la taille du texte et de la disponibilité du stagiaire 😉

    • idlibertes

      21 décembre 2017

      Et oh le 16 c’etait un samedi. non mais. Et je ne suis pas un stagiaire. Re double non mais

    • durru

      22 décembre 2017

      Rooh! Le « stagiaire » c’était une vanne, évidemment (pourrie? peut-être…)
      Vous aviez vous-même évoqué (à propos de l’ineffable Nolife) un traitement automatisé dans certains cas, ou ai-je la mémoire qui flanche?
      Sinon, le 16 même il y a eu d’autres messages qui ont été publiés, mais pas tous… Difficile de dire « immédiatement », vu que l’heure n’est pas affichée, mais dans le petit aperçu à droite on a les derniers messages (publiés) dans l’ordre de leur rédaction (et pas de la publication), et les derniers messages rendus visibles ne sont pas toujours les premiers dans la liste, loin s’en faut. De toute façon, il n’y avait aucune reproche dans mon message, que les choses soient claires. Chacun est maître chez soi.
      Et si je ne repasse pas rapidement par là, passez des joyeuses fêtes et longue vie à l’IDL !

  • Garofula

    14 décembre 2017

    La mer : si la France ne développe pas à nouveau une marine adaptée à l’importance et l’étendue de sa zone maritime, elle la perdra à terme, incapable de s’opposer aux appétits adverses inspirés par la faiblesse française manifeste. Mais voilà, l’Etat a fait le choix de sacrifier son outil de défense pour surdoter les aides socialistes.

    Imaginons par hypothèse qu’on découvre le plus grand champ pétrolier du monde au large de la Guyane. Combien de temps faudra-t-il avant que la France désarmée ne perde définitivement ce territoire ?

    Compte tenu des besoins, même deux porte-avions paraissent insuffisants pour assurer une domination navale et aérienne permanente crédible sur des territoires aussi éloignés. Quatre porte-avions agissant alternativement dans deux groupes navals semblent un minimum pour garantir une dissuasion permanente, d’autant que les adversaires maritimes potentiels pourraient être plus nombreux à l’avenir.

    Sans arme crédible, il n’y a pas de diplomatie valable.

    Répondre
    • Abelcaha

      15 décembre 2017

      +1

  • Guillaume_rc

    14 décembre 2017

    Très bon article.

    Je vous rejoins entièrement sur l’importance cruciale de l’école. J’apporterais toutefois deux compléments :
    Certes l’école « pour tous » en recul constant et le niveau devient alarmant. Mais parallèlement les établissements privés (ou certains établissements publics élitistes) continuent de dispenser un enseignement de qualité. Les « élites » y scolarisant leurs enfants, rien d’étonnant à ce que le déclin de l’école et la nécessité d’agir vigoureusement ne leur saute pas aux yeux.
    Quant à l’aveuglement des mêmes élites, il est effectivement frappant. Mais, au-delà de l’éducation en tant que telle, cela tient plus selon moi à un phénomène plus global : Idéologisation grandissante de la société, poids du politiquement correct, dictature de l’émotion, manque de courage de la classe politique, culture générale faible, incapacité à penser le temps long… Nos « élites » en deviennent incapables, pour reprendre l’expression de Péguy, de « voir ce qu’elles voient ». Une éducation de qualité doit en priorité lutter contre ces phénomènes.

    Répondre
  • Charles Heyd

    14 décembre 2017

    Ancien officier de marine et habitant Brest je ne peux qu’être d’accord avec vous sur ce que vous dites des marines (de guerre et de commerce) et des voies maritimes et fluviales;
    – notre ZEE est la 2ème au monde mais hormis la pêche quelles sont les ressources dont on en tire? Pas une plateforme pétrolière ou gazière et les nodules métalliques grande idée des années 70 nous interpellera peut-être de nouveau au 22ème siècle; même les éoliennes off-shore et les hydroliennes ont du plomb dans l’aile;
    – le 2ème porte-avions: pour l’instant nous sommes englués au Mali (et dans d’autres pays, merci M. Hollande et Jupiter!) et là un porte-avions n’est d’aucune utilité; de toute façon, et vous le soulignez largement, nous n’avons pas de politique maritime hauturière et donc … un porte-avions ça ne sert à rien! Cela tombe bien puisque de toute façon nous ne pouvons pas (ou plus) nous le payer! On aurait pu faire cela avec les Européens mais d’autres discussions sur ce site ont amplement montré l’échec dans ce domaine également (la défense européenne);
    – les voies fluviales intérieures: on a du se bagarrer contre les écolos pour terminer la liaison Seine-Nord (je ne me rappelle plus exactement de l’intitulé de ce projet) et on a abandonné celui de l’élargissement du canal Rhin-Rhone pour les mêmes raisons (l’écologisme dévoyé et stupide); quand au canal de la Marne au Rhin, il doit plus servir à la navigation de plaisance qu’à l’industrie;
    – par charité je ne parlerai pas de notre flotte de commerce;

    bref, le constat accablant que vous dressez est hélas plus que réaliste!

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