16 mai, 2016

De l’imbécilité foudroyante du Keynésianisme

J’ai toujours eu des convictions assez fortes dans les domaines que je pensais maitriser. L’une de ces convictions est la suivante : Keynes fut peut-être un grand économiste, cela peut se discuter. Mais les Keynésiens, eux, sont sans aucun doute autant de Jean-Foutre.

 

Dans ce papier, je ne vais pas discuter des idées de Keynes mais de la façon dont elles ont été dénaturées et trahies par une série de clampins sans culture, sans intelligence et sans compétences.  Ces gens là ont en effet réduit la pensée de Keynes à deux idées, toutes les deux fausses.

  • La première idée est que des taux d’intérêts bas, voir négatifs, favorisent la croissance économique et que pour avoir une bonne économie, il est nécessaire de procéder à ce que Keynes lui-même appelait  « L’euthanasie  du rentier»
  • La deuxième est que toutes les récessions sont créées par une « insuffisance de la demande finale » et que donc la solution quand la demande du secteur privé s’affaiblit est de la remplacer par un accroissement de la demande publique et donc de creuser le déficit budgétaire, que l’on financera bien sûr par des taux d’intérêts très bas.

 

Je vais essayer de montrer dans cet article que ces deux idées sont contraires à toutes les observations historiques et en fait sont à l’origine de tous nos malheurs. Cette démonstration se fera en deux parties, la première consacrée à la relation taux d’intérêts et activité économique, la deuxième, à paraitre la semaine prochaine sera dédiée à la relation poids de l’Etat dans l’économie et taux de croissance.

 

Première partie : l’euthanasie du Rentier

 

Que le lecteur veuille bien considérer le graphique suivant. La ligne rouge est simplement la différence entre le rendement annualisé des bons du Trésor américain à 3 mois et la hausse des prix des 12 derniers mois.

Quand le graphique est hachuré en vert, cela veut dire que l’inflation est supérieure aux taux d’intérêts et que donc nous avons des taux réels négatifs.
taux reels aux USA

L’une des grandes idées de Keynes a été d’avancer l’idée que si l’économie ne croissait pas c’était à cause des « Rentiers », qui à la place de dépenser leurs revenus, les thésaurisaient en les mettant par exemple dans un matelas, ce qui faisait baisser la vitesse de circulation de la monnaie et empêchait toute croissance.

 

La solution était alors simple : il fallait cesser de rémunérer la rente, et pour cela mettre les taux d’intérêts sur les placements sans risques (bons du trésor à 3 mois) à un niveau tel que le rentier n’aurait le choix qu’entre s’appauvrir ou consommer. Ce qui voulait dire, mettre les taux réels à un niveau où ils seraient inferieurs à l’inflation (taux réels négatifs dans le jargon des économistes). Sur le graphique ci-dessus, ces périodes ont été hachurées en vert, et donc, pendant ces périodes l’on peut dire sans crainte d’être démentie que la Banque centrale US suivait une politique Keynésienne.

Nous avons eu donc trois expériences Keynésiennes de taux réels négatifs aux USA : le début des années 50, les années 70 et la période actuelle qui a commencé en 2002. D’après la Doxa Keynésienne, ces trois périodes auraient dû être des périodes de forte croissance économique. Vérifions, vérifions encore, vérifions toujours.

Taux reels negatifs et pib par habitant aux usa

Catastrophe ! (pour les Keynésiens, ce dont je me contrefous, mais surtout pour les petites gens, ce qui m’importe beaucoup) : toutes les périodes de taux réels négatifs ont été suivies par de véritables effondrements de la croissance du PIB par habitant, comme le graphique le montre.

Aujourd’hui, après plus de 10 ans de politique Keynésienne, JAMAIS le taux de croissance du PIB par habitant aux USA n’a été aussi bas, à 0,435% par an depuis 10 ans… à la place des 2 % habituels. Et comme le lecteur peut le voir, des effondrements similaires se sont produits dans les deux précédentes périodes Keynésiennes, les années 70 et la fin des années 50 et le début des années 60.

Bref, nous assistons à un véritable désastre en temps réel, et l’idée de mettre les taux d’intérêts très bas pour favoriser la croissance semble être aussi intelligente que celle de madame Aubry de réduire le temps de travail pour faire diminuer le chômage…

La constatation est simple : ça ne marche pas.

Mais encore faut il comprendre pourquoi et le graphique suivant va nous en donner la raison.

 

Ciel ! L’explication est toute simple !. Quand les taux d’intérêts sont bas, la productivité du travail s’effondre.  Ce qui veut dire que les salaires ne peuvent augmenter et que donc le revenu disponible stagne.taux reels et productivite

Fort bien va me dire le lecteur toujours curieux : mais pourquoi la productivité baisse t’elle ?

Facile, va répondre l’économiste : parce que les investissements s’écroulent.

tauax negatifs et depenses d'investiisement

 

Voila qui apparait irréfutable.

 

Donc quand les taux réels deviennent négatifs, 18 mois après, les investissements commencent à s’écrouler, ce qui amène automatiquement à une baisse de la productivité, ce qui est logique et de là à une baisse du niveau de vie, ce qui l’est encore.

Mais je sens que le lecteur va encore me poser une question : mais pourquoi les investissements s’écroulent t’ils alors que l’argent est donné dans la rue ?

Les entrepreneurs ne devraient ils pas s’endetter pour acheter des nouvelles machines ?
Et bien pas du tout, au contraire.

Les entrepreneurs s’endettent certes, mais non pour acheter des machines mais bien pour acquérir leurs concurrents, ou bien encore leurs propres titres ou pour payer de gras dividendes aux actionnaires.

Le prix des actifs existants montent, mais pas le stock d’actifs avec lesquels la population travaille, et donc la productivité, qui ne dépend que de l’accroissement du stock de capital cesse d’augmenter.

 

Qui plus est, quand le coût de l’argent est trop bas, nombre d’entreprises qui ne devraient PAS avoir accès au capital parce qu’elles n’ont pas une rentabilité suffisante y ont accès quand même et donc nous assistons à la survie de ce qu’il est convenu d’appeler les sociétés mortes-vivantes ou sociétés zombies, ce qui pèse sur les marges des autres et empêchent la circulation fluide du capital et du travail.

 

Pour le dire brutalement, des taux d’intérêts bas amènent à une allocation parfaitement désastreuse de ce bien rare entre tous qu’est le capital et de là à un ralentissement constant et durable de l’économie. Pour faire simple, je dirai que des taux bas, dans le processus de destruction créatrice cher à Schumpeter empêchent la destruction et donc automatiquement empêchent la création.

 

Et encore une fois, c’est ce qu’avait parfaitement annoncé Schumpeter dans « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » : La classe des intellectuels de second ordre (traduire : la classe dirigeante Française, de gauche ou de droite) prend le contrôle du système politique et se sert du monopole de la violence légitime pour «maintenir» les avantages acquis.

A l’arrivée la faillite et la perte de toute souveraineté (voir la Grèce), et « C’est pour ca que votre fille est muette », bien sur.

 

Voila qui conclut cette première partie.

La semaine prochaine nous étudierons comment cette classe de nuisibles pour consolider son pouvoir a comme ambition de faire croitre la part de l’état dans l’économie, ce qui est d’autant plus facile quand les taux sont bas et comment cette dérive amène automatiquement à un appauvrissement général , dont ne souffre pas bien entendu notre classe de nuisibles.

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

76 Commentaires

Répondre à Romain

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  • jacques

    15 avril 2017

    Je veux bien reconnaître une qualité à Keynes c’est qu’au moins, lui, il avait conscience que ses théories (multiplicateur keynésien,…) étaient une bonne chose sur le court terme mais désastreuses à long terme. Keynes même s’il a changé d’avis, est resté fidèle à sa pensée court termiste tout au long de sa vie. Son proverbe préféré était: « A long terme, on sera tous morts ». les gauchistes, eux, ne comprennent pas (ou font semblant de croire) le désastre qu’est à long terme le keynésianisme. Effectivement, si vous vous endettez pour avoir de la croissance, cela marche merveilleusement bien à court terme mais sur le long terme, c’est désastreux (il suffit de voir la Grèce). Il arrive un moment où vous n’arrivez plus où vous êtes surendettés. Politiquement, le keynésianisme est merveilleux. Les politiciens ont un seul but: se faire réélire. Ils ne pensent pas au long terme. Qu’est ce qu’ils en ont à foutre de ce qui va se passer dans quelques décennies (par leur faute), ils seront plus au pouvoir.
    Encore un lien à lire: http://caccomo.blogspot.fr/2007/09/keynes-et-la-troisime-voie.html?updated-min=2007-01-01T00%3A00%3A00%2B01%3A00&updated-max=2008-01-01T00%3A00%3A00%2B01%3A00&max-results=50

    Répondre
  • jacques

    15 avril 2017

    Je pense qu’il faut faire une différence entre Keynes et les keynésiens. Je ne suis pas du tout sûr que keynes aurait été d’accord avec les keynésiens. Je rappelle quand même que Keynes a fortement critiqué le socialisme. Donc, on peut considérer comme incohérent pour un socialiste de se revendiquer de Keynes. http://www.contrepoints.org/2012/12/15/108025-john-maynard-keynes-contre-le-socialisme
    Mais bon comme je disais difficile de savoir ce que pensait Keynes étant donné qu’il changeait constamment d’avis. http://www.contrepoints.org/2013/07/13/130634-john-maynard-keynes-change-davis-mais Comme disait Churchill, si vous mettez deux économistes dans une pièce, vous aurez deux avis différents. À moins que l’un d’entre eux ne soit Lord Keynes, auquel cas vous aurez trois avis différents.
    Il est vrai qu’en 1926, l’économiste Keynes, dans une lettre ouverte au ministre français des Finances de l’époque, estimait impossible que les prélèvements publics puissent dépasser 25 % du revenu national.
    Je pense que les keynésiens ont déformé la pensée de Keynes. http://www.contrepoints.org/2012/05/24/84368-rvisez-votre-keynes http://www.hayek.ufm.edu/index.php?title=Leo_Rosten_Part_II

    Je vous conseille de lire: » Where Keynes Went Wrong » d’Hunter Lewis qui réfute les idées de Keynes.
    Il y plusieurs choses à observer relativement à Keynes et à ses idées. Premièrement, il présente ses idées sans aucun support concret (données, études, exemples). Ses théories ne sont que des intuitions, voire des croyances. Il les présente de façon « opaque », sans préciser d’ordres de grandeur (par exemple, quel est supposé être le taux de chômage du plein emploi?). Deuxièmement, il a souvent changé d’idée durant sa vie (le livre de Lewis présente plusieurs exemple de cela). Troisièmement, Keynes était un excellent orateur et débateur. Cela lui a permis de convaincre beaucoup de gens et d’obtenir beaucoup d’attention médiatique, de laquelle il raffolait au plus haut point. C’était par contre un piètre écrivain. Quatrièmement, Keynes se considérait comme faisant partie de « l’élite bourgeoise »; c’est sans doute pour cette raison qu’il rejettait le communisme (où tout le monde est égal). Par contre, Keynes a mentionné dans la préface de la version allemande de The General Theory (distribuée sous le régime Nazi) que ses idées seraient beaucoup plus faciles à appliquer sous un régime totalitaire (comme celui d’Hitler). Ça en dit long sur les fondements du keynesiannisme et les implications de cette idéologie pour la liberté des individus…
    Les théories de Keynes plaisent aux politiciens, parce qu’elles leur permettent de dépenser à leur guise au nom de la stimulation économique et d’avoir l’air d’un héro lorsque la reprise économique finit par se pointer. Comme les politiciens adorent dépenser notre argent, il est normal qu’ils aient accordé autant d’importance à Keynes. Le keynesiannisme justifie l’existence de gros gouvernements financés par des taxes élévées et de l’inflation.

    Répondre
  • Alexandre

    14 avril 2017

    Etienne Chouard prétend publiquement que vous statistiques et graphiques sont faux.

    Nous savons qu’ils sont vrais, alors il serait préférable de citer les sources officiels et les bases statistiques à l’origine des données utilisées pour réaliser ces graphiques.

    Répondre
    • idlibertes

      14 avril 2017

      Les graphiques ont en général une annotation en ce sens sauf si quelqu’un les reformate derrière pour ôter la mention « institut des libertés  » et du coup , couper aussi la légende.
      Pour l’Europe, c’est 99% de temps: sources OCDE

      La différence avec Etienne Chouard est que Charles gave vit depuis 50ans sur ses graphiques, lui.
      mais chacun fait comme il veut.

    • Yves de Parseval

      14 juin 2016

      Monsieur Gave,

      Ma question vous paraîtra triviale, mais j’en suis encore là : pourquoi, en période d’action Keynésienne, les taux d’intérêt étant donc bas, l’investissement s’écroule-t-il, entraînant une baisse de productivité ? (si j’ai bien compris ce paragraphe de votre article)

      J’aurais pensé que, les taux étant bas, les entreprises s’endetteraient plus facilement pour investir.

      Cordialement,

      Yves de Parseval

    • Yves de Parseval

      14 juin 2016

      Finalement, pourquoi acheter plus ses concurrents que des machines (ou autres investissements de productivité) quand les taux d’intérêt sont bas que quand ils sont élevés ?

      En quoi la faiblesse des taux change-t-elle l’utilisation du capital ?

      Désolé de m’y reprendre à trois fois pour préciser ma question.

      Cordialement,

      Yves de Parseval

    • idlibertes

      14 juin 2016

      Bonsoir,

      Ce qui se passe en pratique est que les banques ne prêteront qu’à des sociétés ayant un pouvoir d’hypothèque ou suffisamment d’actifs dans la balance. cela veut dire que les jeunes entrepreneurs ou même les TPE ne trouveront donc pas à se financer, les banques préférant octroyer ce capital à des JC DECaux ou des microsoft. On assiste donc ainsi à la création de conglomérats qui deviennent tels car pour eux, l’argent n’est effectivement pas cher. Pour les autres, il est juste non accessible.

      Ceci ayant tendance à favoriser ce que les américains appellent le crony capitalism, c’est à dire l’utilisation du capital pour un certain capitalisme de connivence qui n’a rien à voir avec la création de richesse effective pour l’économie d’un pays.

    • Yves de Parseval

      14 juin 2016

      Merci !

  • Martin T

    20 mai 2016

    En l’occurrence, l’imbécillité est un dilemme étymologique…

    Très bon article mais avec une belle faute d’orthographe dans le titre. Il y a deux LL à imbécillité.

    Cordialement,

    Martin T

    Répondre
    • idlibertes

      20 mai 2016

      Non, en l’occurence, cette question a été tranchée par l’académie française et donc pour votre gouverne, il n’y a désormais qu’un l à imbécilité, afin de l’aligner sur IMBéCILE.

      « Imbécile (qui signifie « faible, sot ») a beau ne prendre qu’un l, imbécillité s’écrivait avec deux… jusqu’aux fameuses Rectifications orthographiques de 1990, où le Conseil supérieur de la langue française, en accord avec l’Académie française, a décidé de rompre avec l’étymologie (latin imbecillitas) en recommandant de ne conserver qu’un l dans un souci de simplification (ou pour éviter le risque de prononciation -ille ?). Les deux orthographes coexistent actuellement, pour la plus grande tranquillité de tous.

      Un homme imbécile, un air imbécile.

      Il ne dit que des imbécilités (ou des imbécillités). »

      Cordialement,

    • Martin T

      20 mai 2016

      Merci pour ces précisions.

      Cordialement,

      Martin T

  • gérard

    20 mai 2016

    Bonjour,merci pour cet article intéressant.Mais il me semble que les banquiers centraux savent que les taux négatifs ne sont pas bons.Leur but n’est plus de relancer la croissance mais,depuis 2008, de sauver les banques,assurances et autres grandes entreprises qui dépendent de plus en plus des résultats financiers.Si le marché obligataire implose c’est le système de retraites qui suit!D’un autre coté,c’est sous la pression des banques que ces banquiers centraux sont poussés a monter les taux,lesdites banques se plaignant de ne plus pouvoir gagner avec les taux bas.Cela explique probablement l’indécision de la FED,non?

    Répondre
    • Accenteur

      27 mai 2016

      Je pense que le but est surtout de sauver les états de la faillite, leur permettre de continuer à distribuer l’argent et accroitre la dette.

  • Ockham

    19 mai 2016

    Toujours aussi remarquable. Keynes était pour l’ université des années 60-70 le sujet qu’il fallait maîtriser. A part ‘les conséquences économiques des réparations » où Keynes prévoyaient la raclée magistrale qui nous attendait,le reste est abscons. Cette pensée crypto-socialiste a enchanté l’université française toujours prête à fournir ses bataillons de fonctionnaires ravis de maîtriser l’économie à la « keynésienne » donc de mettre une pagaille sans nom dans un monde qu’ils ignoraient et continuent d’ignorer. Sur cette base d’à peu près 40 ans d’intoxication il n’y a rien à faire. Vu l’avarie, le bateau coule normalement. Pendant ce temps Air Liquide achète Airgas et Bayer Monsanto…

    Répondre
  • bruno bartolotta

    18 mai 2016

    Toujours aussi plaisant de vous lire M. Gave. Il y a des rencontres dans une vie qui mrquent. je suis heureux de vous avoir lu et découvert. J’ai énormément appris sur la monnaie, les mécanismes d’intérêts, la compréhension des mécanismes dont je n’avais aucune conscience avant. Vosu avez rajouté une dimension à ma vie et je vous en remercie.

    Répondre
    • Nono

      20 mai 2016

      Comme bruno bartolotta je renouvelle le compliment adressé à M. GAVE.
      Je vous ai découvert sur BFM Business dans l’émission de Nicolas DOZE.
      Merci pour votre travail et la qualité de votre engagement.
      J’espère que l’IDL va continuer à se développer au fil du temps.

  • Vincent L-F

    18 mai 2016

    Bonjour à toutes et tous,
    Dans le graph Taux réels négatifs et dépenses d’investissement, il y a un commentaire « les périodes de taux réels négatifs ont été décalés de 18 mois vers la droite » Il me semble que c’est vers la gauche qu’ils ont été déplacés non?

    Salutations

    Répondre
  • Romain

    18 mai 2016

    Cher IDL,

    Le fait que la largeur des commentaires rétrécissent au fur et à mesure les rend peu aisés à lire.

    Sur ma machine, ils apparaissent ainsi:
    http://imgur.com/b2NTe4E

    Merci. ☺

    Répondre
    • idlibertes

      18 mai 2016

      Cher Monsieur,

      Je sais, c’est un défaut de conception auquel nous avons tenté de remédier sans succès; La seule solution est de poster un nouveau commentaire (et pas en réponse de).

      Sorry :-((

  • serge Clérissi

    17 mai 2016

    N’est-ce pas plutôt la faiblesse de la consommation, due au dumping du libre échange, qui freine l’investissement ?

    Répondre
    • idlibertes

      17 mai 2016

      Je ne vois pas du tout le lien logique entre consommation , libre échange et investissement?

    • Adrien

      20 mai 2016

      Bonjour,

      Tout ‘libre échange’ est inéquitable par essence, toutes les économies étant différentes et asymétriques.

      Prenons le cas de la France, malgré nos nombreuses qualités nous sommes coincés entre d’un côté les supériorités industrielles ou technologiques des pays de l’ouest (agroalimentaire non contrôlé et génétiquement modifié pour les US ou industrie lourde boostée par un taux de change fort pour l’allemagne) et de l’autre les travailleurs pauvres de l’est (tout l’hinterland exploité par l’allemagne ou les classes pauvres chinoises).

      L’industrie et le niveau de vie Français sont donc conjointement attaqués par le libre échange, les marchés se raréfient en même temps que la consommation, l’investissement devient non seulement rare (fuite des capitaux, notamment en allemagne, d’où les taux négatifs visant à désengorger leurs banques) mais très difficiles à rentabiliser chez nous.

      Les grands projets ne manquent pourtant pas, notamment l’énergie nucléaire de génération IV ou la fusion inertielle, mais aucun économiste ne verra d’intérêt à investir pour un retour à vingt ou trente ans. Ca, c’est le boulot de l’Etat, appuyé par ses ingénieurs et renforcé par un circuit du trésor nationalisé à taux faible. Ceci implique évidemment un contrôle des capitaux inéluctable (on n’arrose pas un terrain en pente) et un risque d’inflation néfaste pour les ‘rentiers’.

      Voilà le lien entre libre-échange, consommation et investissement.

      Bonne journée

    • Romain

      21 mai 2016

      > «Tout ‘libre échange’ est inéquitable par essence»

      ?

      Alors le lien, c’est que ce qui est libre est inéquitable…?

      > «L’industrie et le niveau de vie Français sont donc conjointement attaqués par le libre échange»

      Vois pas bien le lien. Mais je comprends bien que le libre échange est un grand méchant.

      > «Les grands projets ne manquent pourtant pas»

      !
      Ces fameux grands projets! ☺

      > «le boulot de l’Etat»

      Ah…! L’État stratège et ses innombrables réussites. ☺

      Dommage que ce soit nous qui payons, car sinon ça pourrait être marrant.

      > «un contrôle des capitaux»

      Fichtre! Voilà qui nous manquait!

      > «Voilà le lien entre libre-échange, consommation et investissement.»

      ?

      Rien compris. ☺

      Ou si: quel est le cerfa sur lequel il y a la case à cocher «Merci de me foutre la paix.»? Et ainsi que celle «Je ne souhaite pas cotiser à vos lubies.»?

    • Adrien

      21 mai 2016

      ‘Bonjour’,

      ‘ce qui est libre est inéquitable’
      Vous vous trompez, libre signifie trop souvent dérégulé, donc biaisé au profit du gros contre le petit, c’est que j’ai illustré avec l’exemple de la France.

      ‘Ces fameux grands projets! ‘
      Oui ils existent, qu’avez-vous à redire sur la génIV ?

      ‘Ah…! L’État stratège et ses innombrables réussites.’
      Etant l’incarnation de la survie collective, j’aimerais bien que l’Etat existe encore, à défaut d’être un ponctionneur aveugle voué au dieu libéral.
      Le nucléaire civil, les réseaux ferrrés modernes, l’aéronautique, la dissuasion, la recherche publique…Oui, l’état a des réussites et pas seulement des échecs.

      ‘Dommage que ce soit nous qui payons, car sinon ça pourrait être marrant’
      Vous ne m’avez visiblement pas lu. L’utilisation d’un circuit du trésor national ne coûte pas grand chose à votre rente, au pire l’inflation, mais tant qu’il y a indexation, un travailleur honnête ne craint rien.

      ‘> «un contrôle des capitaux»
      Fichtre! Voilà qui nous manquait! ‘

      Où est le problème ?

      ‘Mais je comprends bien que le libre échange est un grand méchant’
      Vous vous trompez encore, lisez les travaux de Norman Palma sur les zones économique inhomogènes, le libre échange est un mensonge conceptuel car toujours déséquilibré. Rappelez vous du projet CONSTELLATION mené par EDF sur le marché US, dont le ‘libre échange’ s’est refermé comme une huître.

      ‘Ou si: quel est le cerfa sur lequel il y a la case à cocher «Merci de me foutre la paix.»? Et ainsi que celle «Je ne souhaite pas cotiser à vos lubies.»?’

      Le libre échange nous ruine en important de la misère et en détruisan notre industrie. Le système social qui nous vide les poches en est la conséquence logique. Vous mélangez causes et conséquences.

      Ces ‘lubies’ s’appellent un pays, avec les responsabilités qui en découlent, le libre échange est son pillage.

      Bonne journée

    • Romain

      22 mai 2016

      Cher Monsieur «Vous vous trompez»,

      Je pense que nous sommes les exemples parfaits de deux personnes qui ont des visions différentes.

      Nos croyances respectives sont de toutes évidences irréconciliables.

      Toutefois, j’aimerais coexister paisiblement avec vous. ☺

      Vous avez donc vos croyances sur ce qui est le «bien». Soit. J’ai les miennes de mon côté.

      Ce que j’aimerais, cher Monsieur, c’est que vous ne m’impliquiez pas dans la réalisation de votre «bien», qui n’est pas le mien. C’est la seule chose que je demande.

      Pour reprendre l’exemple du contrôle des capitaux, les capitaux dont vous parlez, ce sont les miens. Donc, je vous invite à mettre en œuvre votre «bien», mais avec vos capitaux, pas avec les miens. Cela semble logique, raisonnable et équitable?

      Bien à vous. ☺

    • Adrien

      22 mai 2016

      Cher monsieur ‘touchez pas à mon grisbi’,

      Vos derniers écrits sont pleins de bon sens, j’y souscris amplement.

      Un pays est une somme de visions différentes difficiles à concilier (1000 fromages…), mais nous avons un intérêt commun: y vivre dans les meilleures conditions.

      Je partage votre dégoût pour la ficsalité actuelle, mais si vous la voyez d’origine étatique, je la vois d’origine libérale. L’abrogation de l’article 123 du TFUE soulegera grandement nos finances à tous.

      Toutefois, « la politique d’un pays ne se fait pas à la corbeille » comme disait l’Autre, d’où l’intérêt de la reprise en main du circuit du trésor, il en va de l’intérêt de nos enfants. Voilà mon ‘bien’ qui doit sûrement aussi être le vôtre.

      Bien à vous

    • Romain

      23 mai 2016

      Merci. Je suis content que nous ayons trouvé un terrain d’entente: nous n’avons pas la même vision de l’intérêt commun, de ce qui est bon pour nos enfants, de ce qui est «bien».

      Je souhaite une grande réussite dans vos projets, dans la mesure où ceux-ci ne recourent pas à la force (en l’espèce, le contrôle des capitaux).

      Paix à vous.

    • Fredy Gosse

      17 mai 2016

      faut lire Bastiat me semble t il

  • chris

    17 mai 2016

    Un autre effet pervers,que l’on pourra mesurer bientot,sera aussi intéressant a suivre.La reduction des retraites versées et l’allongement du depart a la retraite pour compenser la perte de revenus,liés aux taux négatifs.On en parle beaucoup en Allemagne visiblement.Au Royaume-uni,mes amis ont reçu des courriers de leurs fonds de pension leur indiquant que le montant de leur retraite sera 60% inférieur a ce qui leur avait été indiqué il y a 15 ans.
    L’Europe comptera bientôt 25-30% de retraités.Si ceux ci ont 30-40% d’épargne et de retraite en moins,Draghi devra m’expliquer comment ils maintiendront leur consommation.
    Avec l’arrivée des robots,couplée avec le besoin de travailler plus tard pour vivre,la pression sur les salaires va s’intensifier,ainsi que le chômage des jeunes.
    avec 100% de dettes/GDP,les marges de manoeuvres vont être amusantes a trouver.
    Bref,les banquiers centraux sont fous..et à enfermer.
    Ce qui defie l’imagination,c’est leur croyance qu’ils vont pouvoir maintenir les indices boursiers dans la troposphere pendant des décennies….absolument ahurissant.
    En attendant,les marchés sont morts

    Répondre
    • Romain

      17 mai 2016

      > «Bref,les banquiers centraux sont fous»

      Le terme de «fous» ne me paraît pas appropriés car ils savent très bien ce que ils font, ils sont parfaitement conscients de leurs actes.

      > «c’est leur croyance qu’ils vont pouvoir maintenir les indices boursiers dans la troposphere pendant des décennies»

      So far, ils ont réussi.
      Et cette phrase était vraie le temps que les banques assainissent leur bilan, puisque sinon elles auraient été techniquement en faillites.

      Aujourd’hui, ils poursuivent cette politique pour d’autres raisons.

      > «En attendant,les marchés sont morts»

      Le but de ces ronds de cuir n’est pas la vie.

      Nous sommes les défenseurs de la vie. ☺

  • dede

    17 mai 2016

    « La première idée est que des taux d’intérêts bas, voir négatifs, favorisent la croissance économique »

    Pensez-vous vraiment qu’ils soient aussi cretins? Mon avis est que les gouvernements n’etant plus en mesure de supporter la charge de la dette, ils font tout pour la contenir.
    Le discours politique ne reflete pas necessairement ce que pensent ses locuteurs…

    Répondre
    • Jean

      17 mai 2016

      Votre reflection est le suicide des etat, non un systeme pour contenir la dette.
      Si vous payez 2% de PIB pour la dette et vous etoufflé l’economie, comment vous allez la payer la dette? Cet un serpent qui ourne en rond, moins de recettes, moins d’impot, le suicide total.
      Dison plutot que cet un choix pour maintenir les privileges….

    • Jacques Peter

      17 mai 2016

      Je suis d’accord, ce sont les gouvernements surendettés qui font baisser les taux et qui prétendent que c’est pour « relancer la croissance ». Certes les banques centrales sont indépendantes, mais je crois que la pression des gouvernements est très forte. C’est tout de même eux qui nomment les gouverneurs.

    • Romain

      18 mai 2016

      > «les banques centrales sont indépendantes»

      Et la marmotte met le chocolat dans le papier alu.

    • Romain

      17 mai 2016

      > « “ La première idée est que des taux d’intérêts bas, voir négatifs, favorisent la croissance économique ”
      Pensez-vous vraiment qu’ils soient aussi cretins?»

      Il y a ce que on appelle la visée formelle et la visée réelle.

      Bien sûr que ils ne croient pas à leurs discours.
      Mais justement, il faut les démonter.
      Et pour faire passer la pilule au peuple de leurs politiques asservissantes, ils racontent n’importe quoi.

      Je crois que le but de M. Gave ici est de démonter une de leurs affirmations. (Corrigez-moi si je me trompe.)

      D’autant plus que «Qui ne dit mot consent.».
      Il est donc indispensable de clamer sa différence sans quoi on pourrait croire que on consent.

      > «Le discours politique ne reflete pas necessairement ce que pensent ses locuteurs…»

      Euh… lol ☺

      Je crois que le mot approprié est **jamais**.

  • sassy2

    16 mai 2016

    est-ce que Jean tirole (tresor national sic le point) 640 pages en 2016 évoque les taux négatif?

    Economie du bien commun (Par Jean Tirole, PUF, 640 pages, 18 euros.) / prof à science po / prix nobel

    Répondre
    • Romain

      17 mai 2016

      Le «Soyons constructif» à la minute 16:57 est quand même magique.

      Non mais lol.

      Je ne sais pas comment Charles Gave a fait pour conserver son calme…

      Comme diraient les tontons «c’est même à ça qu’on les reconnait».
      https://www.youtube.com/watch?v=CMzgMva5ekk

    • DrStefool

      17 mai 2016

      C’est du champagne !! 😀

    • CharlesM

      17 mai 2016

      TB cette vidéo, dommage qu’il y ait autant de verbeux face à lui !
      Si je comprends bien l’argument wicksellien, et si je le traduis dans mon langage d’épicier:
      Si les taux d’intérêt sont voisins du taux de rendement des actifs existants:
      1- pas de bulle, et pas de spéculation des banques sur les marchés,
      2- Je suis obligé de prendre le risque de créer des actifs nouveaux pour gagner de l’argent, et les banques sont obligées de me suivre pour vivre.
      Bon sang, mais c’est.. bien sûr! 🙂

    • idlibertes

      17 mai 2016

      voila 🙂

  • POE

    16 mai 2016

    La relation entre les taux d’intérêt réels et le niveau d’investissement me parait pas si évidente que cela sur les graphiques. On voit des périodes de fortes baisses sans relation avec les taux d’intérêt.
    Faudrait voir d’un peu plus prêt parce que l’argumentaire me semble ici précéder l’analyse brute des données.

    Répondre
    • idlibertes

      16 mai 2016

      Bonsoir ,

      Il y a toujours un décalage entre taux d’ intérêts réels et relance de l’ économie . Quand volcker a remonté les taux sous Reagan , le décalage ( incluant destruction créatrice ) a pris bien 18 mois .

    • DrStefool

      16 mai 2016

      Volcker pas volley, le correcteur automatique est keynésien… Ah ils sont partout. 🙂

  • Fredy Gosse

    16 mai 2016

    Des profs d’économie politique il y en a des bons et des moins bons.Monsieur Maury au début des années 60 à Montpellier était assez bon .. mais la réalité est psychologique la démarche intellectuelle est généralement la suivante : je suis proche politiquement du socialisme international ou national je vais donc démontrer que c’est à l’Etat ( vous savez la plus grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde) de faire la police et de devenir le guide des citoyens pardon des administrés.vous avouerez que le keynesianisme devient alors un formidable moyen d’action pour tous ces gens qui ,in fine, exècre la liberté individuelle qui n’est, pour eux, que le renard dans le poulailler…
    je n’arrive pas à comprendre cependant les théoriciens de l’argent à taux négatif ( même si le but est bien de toujours de continuer comme avant) ,comment ne peuvent ils comprendre cette chose simple,je suis à la tête d’une entreprise qui est en bon état de marche ,je peux me procurer de l’argent à taux négatif ,que faire? ,le plus simple? racheter mes propres actions ,ça fait monter le cours et puis sans risques ça me rapporte plus en dividendes…
    ça permet aussi de racheter , pour pas cher,des affaires qui structurellement ont un avenir mais qui pour des raisons conjoncturelles et ou de mauvaise gestion sont mal en point … bref tout cela ne crée pas d’emplois ..
    le fonds de l’histoire reste que le marxisme a perdu son incarnation Etatique mais pas la bataille du psychisme ,trop de gens ont dans leurs têtes qu ils suffiraient de prendre l’argent de Carlos Ghosn ou de Rothschild pour que leur sort soit meilleur.
    le libéralisme a t il une petite chance en France ?Avec le matraquage d’une presse subventionnée aux ordres et une TV totalement contrôlée on peut en douter… a 73 ans je sais que je ne sais rien alors j’espère me tromper

    Répondre
    • idlibertes

      16 mai 2016

      Tiens je croyais que Maury était à Toulouse …

    • Fredy Gosse

      17 mai 2016

      on ne doit pas parler du même alors ….entre 62/66 je l’ai eu comme prof à Montpellier.Il s’était fait aussi le fervent défenseur de la création de l’aéroport de Montpellier , à ma connaissance pas à Toulouse-:)

    • Romain

      17 mai 2016

      > «je n’arrive pas à comprendre cependant les théoriciens de l’argent à taux négatif (…) ,comment ne peuvent ils comprendre cette chose simple»

      C’est ça. Vous avez parfaitement raison. Ils le comprennent très bien et ils le savent très bien.

      > «le fonds de l’histoire reste que le marxisme a perdu son incarnation Etatique mais pas la bataille du psychisme ,trop de gens ont dans leurs têtes qu ils suffiraient de prendre l’argent de Carlos Ghosn ou de Rothschild pour que leur sort soit meilleur.»

      Ce n’est pas mon avis.
      Les gens ne sont ni bons, ni mauvais.
      La plupart aimerait juste qu’on leur foute la paix.
      Il suffit de voir le taux de syndiqués en France.

      Donc, ma croyance est l’envie (qui est un pêché capital) n’est pas ancré en France. Franchement, oui, les bobos sont de mauvaises personnes envieuses, mais l’ultra-majorité souhaite simplement vivre en paix, fonder une famille, passer du temps avec sa famille, ses enfants, jouer avec eux, leur montrer que l’esprit humain est sans limite. Vivre, simplement.

      En revanche, ils ont aussi bien compris que le pouvoir temporel/séculier ne va pas, malheureusement, les laisser en paix. Il est alors bien humain de leur part de voter pour le guignol qui leur paraît causer le moins de tort. Charybde ou Scylla?

      > «le libéralisme a t il une petite chance en France ?Avec le matraquage d’une presse subventionnée aux ordres et une TV totalement contrôlée on peut en douter… a 73 ans je sais que je ne sais rien alors j’espère me tromper»

      Peut-être, peut-être pas.
      Qui connaît le futur? Même pas les keynésiens.
      C’est pour ça que je crois que il faut agir en fonction de ses convictions, de ce que en quoi on croit, de ses valeurs, de son éthique.

      Peut-être que le combat est perdu d’avance. Peut-être. Fort bien. Personnellement, j’essaye quand même de vivre selon mes convictions. Sinon, ce serait me trahir. ☺

      Puis, franchement, le track record a plutôt l’air en faveur d’un certain gars qui est né il y a 2016 ans. ☺

    • Fredy Gosse

      17 mai 2016

      Un gars né il y a 2016 ans?on en est même pas sûr -:)
      mais ce qu’il fut et ce que fut sa parole disons qu’il y a comme des divergences … le problème c’est que depuis 2 millénaires ces divergences
      sont les bases de guerres sans fin .ce qui tend à prouver que l’homme a progressé technologiquement mais pas en tolérance… nous sommes loin des taux d’intérêt et pourtant là encore le débat fondamental est entre 2 camps
      les Etatistes qui ont gagné la bataille intellectuelle en prétendant incarner l’intérêt général ( cad le leur en priorité) et les libéraux prétendant que tout ira mieux si on laisse à tout un chacun de décider de son sort , sous sa responsabilité .De cette liberté d’agir surgira la main invisible qui globalement rendra la communauté plus riche . (a condition d’accepter que les riches puissent devenir pauvres , le cas échéant.
      Maintenant ,pour avoir énormément voyagé et vécu hors de France,je suis sûr que les français ont un problème avec l’argent surtout celui des autres .Désormais en dehors des ligne de fracture marxiste et fasciste on a aussi la fracture générationnelle prenons aux vieux pour donner aux jeunes….
      et pour cela quoi de mieux que l’Etat n’est ce pas…
      La France gronde en ce moment mais sauf à me tromper lourdement, ce n’est pas pour devenir plus libéral mais pour plus d’égalité ,plus d’aides,moins de travail ,plus d’utopie ,plus de fêtes ,plus de politiques « cigalières » et plus de destructions des fourmis responsables de tous les maux ,sans compter plus de mondialisme et d’homme nouveau à créer

    • Romain

      18 mai 2016

      Cher Fredy Gosse,

      Nous avons des avis différents. Mais comme nous avons une bonne morale, nous pouvons nous écouter et tenter de comprendre l’autre. Je ne ferais aucune référence à des personnes sans bienséance qui monopolisent le temps de parole, qui empêche l’autre de parler en lui coupant la parole, en le dénigrant, en ne l’écoutant pas, et en ne considérant même pas son avis comme étant digne d’écoute. (Hmm… Qui ça? Natacha V.?) ☺

      Cela posé, je présente mon point de vue. ☺

      > «nous sommes loin des taux d’intérêt»

      Pas d’accord. Tout est lié. À la base, nous parlons de morale. Nous parlons de valeurs. Nous parlons d’éthique.
      Et la morale ici défendue est la morale libérale.
      Et la morale prônée par cet individu est la morale libérale. Avec l’immense respect que je porte à Tocqueville et à Bastiat, leurs pensées ne sont pas sorties ex-nihilo. Comme dirait un certain Newton, «assis sur des épaules de géants».
      Et, ce n’est l’auteur du présent billet qui va me contredire puisque il a écrit un livre sur le sujet.

      La manipulation des taux d’intérêts est un symptôme de la morale sous-tendue, celle contre laquelle nous nous levons.

      En outre, c’est bien vous qui divergez du sujet des taux et abordez le sujet: «le libéralisme a t il une petite chance en France ?»
      Ce à quoi je vous réponds que l’avenir n’est pas connu, tout en nuançant par le fait que nous sommes des enfants de la morale libérale. ☺
      Et donc, je crois que l’important est de «stand our ground»: voilà qui je suis, ce en quoi je crois, rester fidèle à soi-même, ne pas se trahir, rester fidèle à ses valeurs, à sa morale, à son éthique. Ne pas hésiter à enseigner. Ne pas hésiter à transmettre. À dire la vérité. Être et rester fidèle à soi-même. ☺

      > «ces divergences sont les bases de guerres sans fin»

      ?
      Pas d’accord.
      Les fameuses «guerres» sont toujours et tout le temps dues au pouvoir temporel/séculier.
      J’ai l’impression que vous prêchez pour un autre camp. ☺

      > «l’homme a progressé technologiquement mais pas en tolérance…»

      ?
      Pas d’accord.

      L’Occident est tolérant. Clairement. C’est l’évidence même.
      Même les communismes, pour subversifs qu’ils sont, basent leurs discours sur la générosité, sur l’autre, sur l’altruisme.
      Nous faisons tous des erreurs.

      Quant à la technologie… Une question: la technologie vient d’où? La technologie ne vient pas de nulle part. Ce n’est pas quelque chose qui est donnée ou distribuée. C’est une croyance communiste que de croire que les «richesses» sont pré-existantes. (C’est pour ça que le Vénézuela est un exemple magique! ☺)
      Quelqu’un a décrit ça bien mieux que moi: je vous invite à lire Philippe Nemo, au hasard «Qu’est-ce que l’Occident?».
      Et les exemples à travers l’histoire ne manquent pas – l’invention de la machine à vapeur est toujours citée – je vous invite à lire l’histoire de Rudoplh Diesel. ☺

      La technologie ne vient pas de nulle part et elle n’est pas indépendante du système de valeurs engendrant/comprenant la tolérance. ☺

      > «prenons aux vieux pour donner aux jeunes»

      Je ne peux pas vous laisser dire ça.

      Je crois volontiers que le pouvoir temporel/séculier prend aux vieux. Les histoires affreuses de retraite non-versées, diminuées, etc., sont dramatiques.

      Mais croire que cet argent irait dans la poche des jeunes… Non non, point du tout.
      Les jeunes ne reçoivent rien, que dalle.
      Ils n’ont pas le droit au RSA/RMI, ils ne peuvent pas travailler (va trouver un travail ou un stage), et donc ils ne peuvent pas toucher des éventuelles allocations chômages.
      Le mythique système des intermittents est très dur à obtenir.
      Non, être jeune en France est une damnation. L’égalité des chances a entièrement disparu. La seule façon de s’en sortir est par ses relations, de frauder, ou de quitter le pays. On est exactement dans le système des ex-pays de l’Est où celui qui n’est pas bien né n’a d’autres choix que l’illégalité. Pour l’instant, la plupart vivent sur le dos de leurs proches. Mais…
      Franchement, il faut que vous m’expliquiez par quel moyen les jeunes reçoivent de l’argent?

      Cela dit, voilà un exemple parfait de division et de monter les uns contre les autres.

      > «je suis sûr que les français ont un problème avec l’argent surtout celui des autres»

      Je n’ai pas connu la même France.
      De par chez moi, ils sont rustres mais généreux. Pas d’envie dans leur cœur. En revanche, ils n’aiment pas l’oisiveté. Et là, je suis pareil. ☺
      J’ai envie de dire que Paris n’est pas la France.
      Et les français que j’ai rencontrés aimeraient plutôt qu’on leur foute la paix.

      Ensuite, vous dites que l’envie serait principalement/exclusivement française.
      Une question: le principe du communisme est basé sur quoi?
      Le communisme a fleuri en France, certes. Mais pas que. Au Vénézuela, au Brésil, en Argentine, il est même arrivé par les urnes. Et tout simplement au UK, ce qui a amené l’humiliation du FMI. Ou encore la Suède avant sa restructuration.

      L’envie, les vices sont humains. Nous faisons tous des erreurs. À nous de travailler pour rendre le monde meilleur. ☺

      > «La France gronde en ce moment mais sauf à me tromper lourdement, ce n’est pas pour devenir plus libéral mais pour plus d’égalité ,plus d’aides,moins de travail ,plus d’utopie ,plus de fêtes ,plus de politiques « cigalières » et plus de destructions des fourmis responsables de tous les maux ,sans compter plus de mondialisme et d’homme nouveau à créer»

      Bof.
      De mon point de vue, c’est parce que nous entendons que ceux qui ont les hauts-parleurs. C’est normal que nous n’entendions que Dany le Rouge – c’est lui qui a le haut-parleur.

      À nouveau, le pouvoir temporel/séculier ne donne la voix que à ses «élus», ses «prophètes». Forcément, les voix dissidentes, on ne les entends pas – c’est tautologique.

      Et vous venez lire les articles de Charles Gave sur l’IDL. Pouvez-vous dire que Charles Gave est connu? Comment avez-vous connu l’IDL? Vous ne pouvez pas dire que c’est sur TF1, France 2 ou France Culture que vous appris l’existence de l’IDL. Je ne parle même pas du journal-de-référence (id est «Le Monde»)!

      Le pouvoir temporel/séculier nous fait entendre ce que il veut bien nous faire entendre.

      Donc, trois choses:
      a. Ce qui est sûr, c’est que l’information transmise par les médias est fausse.
      Et quand bien même elle serait sérieuse, elle pourrait ne pas être vraie. La recherche de la vérité et être humble seront toujours des impératifs.
      Donc, oui, comme vous, je pense que la colère gronde, mais, au contraire de vous, de ce que je perçois, les gens aimeraient plutôt que on les laisse tranquille.

      b. À nouveau, le futur n’est pas connu. Nous verrons bien ce que il adviendra.
      D’ici là, il me semble important de rester soi-même, de rester fidèle à soi-même, de ne pas se trahir, de continuer à vivre selon ses convictions.

      c. Je me répète. L’Histoire parle en la faveur d’un certain sens. ☺

    • Fredy Gosse

      19 mai 2016

      l’histoire parle en faveur d’un certain sens -:) vous avez le sens de l’humour rouge
      Sur les jeunes qui demandent à ce qu’on taxe les vieux pour qu’on leur donne plus car les vieux ( comme moi) ont bénéficié de la période mythique des trente glorieuses et ont égoïstement chargé le pays de dettes ( pas tous mais c’est récurent ) je ne peux que sourire .Combien de jeunes accepteraient le niveau de vie de la 4eme république dont ils n’ont même pas idée , le 22 à Asnières ça ne peut pas leur parler ( A mr Gave si)
      le pays étouffait sous la morale catholique sous De Gaulle.Mai 68 remplaça tout cela par l’anomie…
      Notre pays ne trouva jamais le juste milieu . Si les jeunes ont des problème d’emploi c’est bien parce que dès 1974 la fuite en avant Etatique commença quand il aurait fallu faire face aux chocs pétroliers .l’arrivée des socialistes décupla le keynésiamisme avec une erreur d’analyse majeure on ne pouvait faire l’Europe ouverte économiquement et continuer de financer à crédit de plus en plus de dépenses publiques surtout en travaillant moins que nos concurrents intra communautaires.
      le pays dont les jeunes paient 35 ans d’erreurs de politique de la cigale celle ci étant désormais accentuée par le même hélicoptère monétaire que celui de Bernanke
      Vous pensez que l’homme par nature est bon.Nous n’avons pas du rencontrer la même espèce dans nos vies,Hobbes a ,à mes yeux, malheureusement raison ,ce n’est pas l’actualité du jour qui me fera changer d’avis-:(
      enfin question Droit naturel je serai plutôt « Stendahlien »

  • sassy2

    16 mai 2016

    faudrait peut etre appeler piketty pour la semaine prochaine car en 250pages d’analyses sur la question il fait semblant de toujours rien comprendre

    Répondre
  • Jacques Peter

    16 mai 2016

    Il faut rappeler que les taux réels négatifs sont créés artificiellement par les banques centrales. Ce ne sont pas des taux de marché. Dans un marché libre, des taux d’intérêt négatifs sont impensables. Nous sommes dans un système complètement dirigé et les acteurs (producteurs,investisseurs, épargnants, consommateurs) ne font que réagir à cette situation artificielle. La solution serait d’empêcher les banques centrales de manipuler la monnaie et de laisser faire les marchés.

    Répondre
  • duff

    16 mai 2016

    Récemment dans une discussion j’ai sorti l’expression « imbécillité foudroyante » ce à quoi on m’a répondu « c’est du Charles Gave! » 🙂 Faudrait le déposer, ça devient une marque!

    Répondre
    • Rick la Trick

      16 mai 2016

      Vous fréquentez des gens de qualité, de toute évidence …

    • duff

      16 mai 2016

      Je ne cesse de le dire ici, les efforts de Charles ne son pas vains, bien au contraire, on est nombreux à relayer les articles de l’IDL ça diffuse, peut importe le temps, le plus important c’est que ça diffuse…

    • Nono

      17 mai 2016

      Effectivement Duff, je pense que nos idées se diffusent.
      Ce qui est un bon signe également c’est le fait que de plus en plus de gens s’aperçoivent que leur salut ne viendra pas d’un homme providentiel (indépendamment du parti) et que plus d’Etat ne signifie pas davantage de bonheur.
      La seule composante inquiétante et la montée des extrêmes qui prônent un socialisme enrobé de nationalisme. Le résultat d’une telle politique n’est généralement guère brillant.

    • idlibertes

      17 mai 2016

      Merci duff 🙂

  • CharlesM

    16 mai 2016

    Cher Monsieur Gave,
    Dans le cadre de cette rafraichissante série de pourquoi, je vais jouer le lecteur qui pose encore une question.
    Pourquoi les entreprises ne profitent-elles pas des taux bas pour investir dans l’outil de production au lieu de distribuer des dividendes ou racheter des concurrents très cher? Pourquoi une politique de taux bas rend-t’elle l’avenir plus incertain et les entrepreneurs plus frileux?
    Les keynésiens parlent de stagnation séculaire, de l’impossibilité d’augmenter la productivité dans le tertiaire, et de tas de théories plus ou moins fumeuses…. D’où viennent cette incertitude et ce manque de visibilité , qu’évoquent tous les chefs d’entreprise de manière quasi unanime ?
    Merci pour vos éclairages,

    Répondre
    • Romain

      16 mai 2016

      Je ne suis pas Charles Gave, loin de là, mais je vais m’y essayer (je suis d’humeur aujourd’hui).

      > «Pourquoi les entreprises ne profitent-elles pas des taux bas pour investir dans l’outil de production au lieu de distribuer des dividendes ou racheter des concurrents très cher?»

      En fait, il y a deux choses qui sont abordées ici.

      D’une part, effectivement, le passif est restructuré, ce qui est bien normal, logique et rationnel. Si le financement peut coûter moins cher, pourquoi se priver? Le contraire serait un acte de mauvaise gestion.

      Ensuite, l’actif. C’est toute la question de l’allocation du capital. ☺
      Et là, c’est la théorie de Wicksel.
      Il faut écouter la leçon de Charles Gave à Natasha Valla sur BFM TV (quand on parle de sélection d’ouailles qui prêchent la bonne parole…).

      Si les taux sont trop bas, je cite l’article ci-dessus «quand le coût de l’argent est trop bas, nombre d’entreprises qui ne devraient PAS avoir accès au capital parce qu’elles n’ont pas une rentabilité suffisante y ont accès quand même et donc nous assistons à la survie de ce qu’il est convenu d’appeler les sociétés mortes-vivantes ou sociétés zombies, ce qui pèse sur les marges des autres et empêchent la circulation fluide du capital et du travail.»

      Il y a donc une mauvaise allocation du capital qui se crée. Car la destruction schumpétérienne ne se fait pas. Et donc le transfert de capital ne se fait pas.

      Je ne fais que répéter: «Pour le dire brutalement, des taux d’intérêts bas amènent à une allocation parfaitement désastreuse de ce bien rare entre tous qu’est le capital et de là à un ralentissement constant et durable de l’économie. Pour faire simple, je dirai que des taux bas, dans le processus de destruction créatrice cher à Schumpeter empêchent la destruction et donc automatiquement empêchent la création.»

      > «Pourquoi une politique de taux bas rend-t’elle l’avenir plus incertain (…)?»

      Elle ne rend l’avenir ni plus certain ni moins incertain.
      Mais on a moins d’information à son sujet (cf. ci-dessous).

      > «Pourquoi une politique de taux bas rend-t’elle (…) les entrepreneurs plus frileux?»

      Parce que le système d’information que sont les prix est faussé.
      Le système d’information ne fonctionne pas.
      Comment peut-on investir quand les informations que l’on a sont fausses?

      Pour donner la bonne information, l’information exacte, juste et utile, le taux devrait être celui du marché. Et avec une information juste, on peut commencer à construire, à monter des projets.

    • CharlesM

      16 mai 2016

      Oui certes, mais dire que le système d information des prix est faussé est un argument macro un peu académique, et très synthétique. Avec un référentiel de taux zéro, tout investissement médiocre parait intéressant, donc à fortiori les bons investissements de productivité. Le système d information des chefs d’entreprise, c’est leur carnet de commandes, l humeur de leurs clients et de leurs fournisseurs, et l’ambiance générale. Ils n’investissent pas si ils ne croient pas à la pérennité ou à la croissance de leur marché.
      Peut être les taux zéro envoient ils un message anxiogène, du genre: si « eux en haut » qui ont toutes les infos pratiquent des politiques aussi extrêmes , c’est que la situation est gravissime?
      ou bien du genre : » Ils vont encore nous sortir des mesures débiles de leur chapeau, attendons un peu? »
      Ou peut être les entreprises savent elles qu’il y a des cycles, attendent elles des signaux forts de leur propre marché , et se fichent-elles bien de ceux qui rêvent d’aplanir ces cycles?

    • idlibertes

      16 mai 2016

      Bonsoir ,

      Je pense que l’ argumentaire ne visait pas des entreprises tpe mais plus des Sfr / jc decault / Ét autres bolloré

    • Frantisek

      16 mai 2016

      « Pourquoi diable ne pas profiter de l’occasion pour investir ??? » Vous faites bien d’insister sur cette question car les taux négatifs semblent en plus rendre la dette profitable (argghh), donc pourquoi se priver? Hélas même avec un crédit abondant, il y a toujours un risque d’être pénalisé par un investissement. L’actif va certainement coûter (son propre temps déjà puis commissions à l’achat, frais de stockage et d’entretien, employés associés devenus invirables -bisou le modèle social). Et bien sûr la part de capitaux propres investie en plus de la part empruntée qui est menacée via la dépréciation d’actif.

      Donc si l’investissement ne s’avère pas aussi « bon » que prévu, ça fait mal. Et si tout le monde en a acheté, ça fait très mal car le krach n’est pas loin (e.g. logements au moment des subprimes emportant les économies de leurs ex-propriétaires). C’est ce que les keynésiens ne comprennent pas (mais le veulent-ils?) et ils ragent que les « autres » ne mordent pas à l’hameçon.

      Non vraiment, quand on n’a pas de jardin, il ne sert à rien d’acheter une tondeuse même (surtout?) si elle est « en promo ». Et ça, les vrais investisseurs (ceux qui ont un projet et prévoient de créer de la richesse) le savent.

      Pour les jeanfoutres qui ne jurent que par la dépense, il suffit de « relancer la machine ». Belle vision humaniste de « l’humain d’abord » mais qui finalement ne contribuerait en rien au progrès puisqu’on vous dit que la machine tourne toute seule !

    • Romain

      17 mai 2016

      > «Oui certes, mais dire que le système d information des prix est faussé est un argument macro un peu académique»

      Oui et non.

      Disons que on a un projet et on veut estimer le retour sur investissement de ce projet.
      On bâtit donc un BP, puis on fait un DCF, et les CF futurs vont donc être actualisés avec taux des négatifs… Sans parler de la valeur terminale.
      Donc les départements de FP&A marchent sur la tête.

      Chez moi, il y a un principe qui dit «un tien vaut mieux que deux tu l’auras». Les taux négatifs battent en brèche ce principe.

      > «Le système d information des chefs d’entreprise, c’est leur carnet de commandes, l humeur de leurs clients et de leurs fournisseurs, et l’ambiance générale. Ils n’investissent pas si ils ne croient pas à la pérennité ou à la croissance de leur marché.»

      J’ai un avis quelque peu différent.

      Ils investissent parce que c’est la vie.
      Ils investissent parce que ils ont un bon projet devant.

      On peut sortir l’argument contraire: si le backlog est plein, alors c’est le signal pour ne rien faire. Et engranger les profits. Ou juste faire des investissements de capacités. Capacités que il faudra downsizer au prochain retournement de cycle.

      Si on veut faire de la micro-psychologie, la logique de l’investissement est différente.
      On investit parce que on a un «bon» projet.
      Et un projet est toujours risqué. Parce que il faut créer un marché. Parce que il faut prendre des parts de marché. Parce que il faut éduquer le marché. Il faut se faire connaître.
      On investit dans un projet. Et avant de gaspiller du capital dans ce projet, on teste le marché. Et en cela je vous rejoint dans le mood général, à l’humeur des prospects. Si l’atmosphère n’est pas bonne, alors cela réduit l’appétence pour le risque. C’est en ça que il faut absolument que le projet soit «win-win», pour que les prospects voient bien leur intérêt, pour que les prospects considèrent authentiquement le projet. Si l’intérêt est suscité, ils vont en parler en interne, et eux-même vont consulter leurs propres prospects, etc. C’est la grande chaîne de l’ordre spontané. ☺

      Le backlog ne parle que des projets existants, pas des projets futurs.

      > «Ou peut être les entreprises savent elles qu’il y a des cycles, attendent elles des signaux forts de leur propre marché , et se fichent-elles bien de ceux qui rêvent d’aplanir ces cycle»

      +1

      «Aplanir ces cycle» est une bonne excuse par le pouvoir temporel/séculier pour faire tout et n’importe quoi (en particulier élargir ses prérogatives).

      Les gestionnaires de projet *responsables* savent très bien que il y a des hauts et de bas.
      Que un projet nait, vit et meurt.
      D’ailleurs, n’est-ce pas l’objet de la fameuse matrice BCG?

      > «Peut être les taux zéro envoient ils un message anxiogène»

      +1

      Comment un tel message ne peut-il pas être anxiogène?

      Quand on voit ce que le pouvoir temporel/séculier fait, la première réaction est de se protéger contre ses exactions. Et, à l’heure actuelle, vu comme il est déchaîné dans la zone euro, la réaction de bon père de famille est de se débarrasser de ses euros.

      > «“Ils vont encore nous sortir des mesures débiles de leur chapeau, attendons un peu?”»

      C’est toujours le cas. Le pouvoir temporel/séculier sort toujours des mesures débiles de son chapeau. (Enfin, débile… Le but in fine est de toujours et encore augmenter ses propres prérogatives.)

      Comme c’est toujours le cas, le risque inhérent au pouvoir temporel/séculier est pris en compte dans la décision investissement. Et la France est bien mal placé dans ce cas puisque l’incertitude liée au pouvoir temporel/séculier est très élevée pour un retour sur investissement faible. CQFD

    • donfra

      9 juin 2016

      « On peut sortir l’argument contraire: si le backlog est plein, alors c’est le signal pour ne rien faire. Et engranger les profits. Ou juste faire des investissements de capacités. Capacités que il faudra downsizer au prochain retournement de cycle.  »

      Je partage cette stratégie, prudente voire pessimiste.
      Mais la plupart des chefs d’entreprises sont par nature très (voire trop) optimistes…
      En plus la France ne permet pas de « downsizer » sur le plan des effectifs ou alors à un coût très élevé.

  • Nono

    16 mai 2016

    Merci à vous M. GAVE pour ce brillant article. Pourquoi n’ai-je pas eu un professeur d’économie aussi clair et précis que vous au cours de ma scolarité (effectuée en France) ?

    Je pense à présent que la doxa keynésienne a eu un énorme succès en France notamment dans les bataillons d’enseignants relevant du secteur public.
    Tels les enseignants laïques du début du XXème siècle, ils ont cru être investi d’une mission divine : répandre la bonne parole à travers la société, en façonnant les jeunes esprits malléables.

    Je trouve le procédé malhonnête puisqu’un professeur n’est pas censé diffuser ses propres idées mais plutôt donner à l’apprenant les outils pour réfléchir objectivement par lui-même.

    Or, si Schumpeter et Smith sont effectivement enseignés, force est de constater que la théorie keynésienne est souvent placée au cœur de l’enseignement et le libéralisme dénigré.
    Un professeur d’économie à l’université nous vantait ainsi les mérites de la réduction du temps de travail, un autre de la relance … en essayant de nous prouver ceci par A+B et en le justifiant théoriquement à grand renfort de citations.

    L’épreuve du réel et de nombreuses lectures m’ont permis de me détacher de ce magma brumeux, mais je pense qu’il devient à l’heure actuelle assez difficile de penser par soi-même tant l’enseignement français est politisé.

    Merci à vous pour vos recommandations de lecture (notamment « l’économie du diable » d’Alfred SAUVY). Les faits qu’il énonce sont révélateurs de la profondeur du mal qui nous accable et demeurent toujours d’actualité (même si le livre date des années 70).

    Répondre
    • Romain

      16 mai 2016

      > «Pourquoi n’ai-je pas eu un professeur d’économie aussi clair et précis que vous au cours de ma scolarité»

      Parce que ils sont sélectionnés.
      Parce que le pouvoir temporel/séculier choisit ceux qui promeuvent sa bonne parole.

      Comme dirait Leibniz: «Donnez-moi le contrôle de l’enseignement et dans une génération je suis au pouvoir.»
      Ou Bastiat (encore lui!) qui clamait qu’on allait tuer l’éducation en confiant le monopole des diplômes à l’état.

      > «Je trouve le procédé malhonnête puisqu’un professeur n’est pas censé diffuser ses propres idées mais plutôt donner à l’apprenant les outils pour réfléchir objectivement par lui-même.»

      Qui a choisi et sélectionné ce professeur?
      Qui a formé ce professeur?

      > «Or, si Schumpeter et Smith sont effectivement enseignés»

      lol
      Rien de personnel, mais on n’a pas eu les mêmes enseignements.

      > «en le justifiant théoriquement à grand renfort de citations.»

      Argument d’autorité donc.

  • Gerldam

    16 mai 2016

    Voilà qui est tout à fait convaincant. Ce que l’on comprend mal, c’est pourquoi tous les économistes un peu compétents ne sont pas de votre avis. Or, comme vous le savez fort bien, il existe des J. Genereux et consorts qui disent le contraire, avec des arguments qui sonnent comme un tambour crevé.
    Sont-ils tous payés par « les intellectuels de second ordre »? Ou bien sont-ils aveuglés par une idéologie qui leur fait tordre les faits pour coller avec leur idéologie de base?

    Répondre
    • Rick la Trick

      16 mai 2016

      Bonjour Gerldam, sans répondre à la place de monsieur Gave je pense que cela tient à une raison essentielle :

      il est très aisé et confortable de mal comprendre le keynesianisme car les mesures délétères qui en découlent sont simples, séduisantes et faciles à mettre en place par des étatistes en mal de sensations.

      en d’autres termes tenir des propos du type « bougez pas les gars j’ai la solution tout de suite et regardez je la mets en oeuvre tout de suite » est autrement plus aisé que de dire « il va falloir commencer par en baver*, tout le monde ne s’en sortira pas mais c’est le prix à payer ».

      * j’avais un autre verbe en tête mais ma bonne éducation judéo-chrétienne m’a interdit de l’employer.

    • Romain

      16 mai 2016

      > «tous les économistes un peu compétents»

      Comment définissez-vous «compétents»?

      Vous citez J. Genereux (le mal-nommé pour ce que j’en pense), et, à titre personnel, je ne lui attribuerais pas le qualificatif «compétent».

      > «Sont-ils tous payés(…)? Ou bien sont-ils aveuglés»

      Les deux, mon commandant!

      D’une part je pense que M. La Trique n’a pas tort.

      Surtout, c’est une question de pouvoir et de manipulation. Je m’explique.
      La presse n’est pas libre en France, ce n’est une nouvelle pour personne.
      Donc il suffit de dire aux medias de parler de untel et de untel, mais pas de tel autre.
      Ce qui fait que ceux qui sont entendus, promus donc, sont choisis par le pouvoir.
      Une partie de ceux que nous entendons croient en leurs sornettes (les idiots). L’autre partie ne croient pas en leurs sornettes, mais cherchent l’argent, la lumière, les projecteurs, etc. (les malhonnêtes).
      Les autres existent (les ni-idiots, ni-malhonnêtes), mais personne n’en entend parler.
      Pour être plus précis, le pouvoir temporel/séculier ne crée aucune de ces personnes; le pouvoir temporel/séculier pousse sa barque en sélectionnant ceux qui promeuvent sa bonne parole, et attends patiemment les fruits.

      Je veux pour preuve de ce que j’avance que je suis certain que la plupart d’entre nous n’ont entendu parler de Charles Gave que récemment (grâce à la troisième vague).

  • Romain

    16 mai 2016

    Génial! ☺
    Vous m’avez fait sourire, et… Bref. Merci.
    Vous auriez pu citer votre ami Wicksel.
    Petite question: comment mesurez-vous la productivité?

    Répondre
    • Romain

      16 mai 2016

      Et, sauf erreur de ma part, les deux derniers graphiques sont identiques: ils représentent tous deux la relation entre les taux réels négatifs et la productivité.

    • idlibertes

      16 mai 2016

      Merci , une étourderie

      Réparé

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!