15 septembre, 2017

Corée du Nord, le retour du fou ?

 

Difficile de voir clairement ce qui se passe en Corée du Nord et si les rodomontades du chef de ce pays sont sérieuses ou sont seulement des provocations sans lendemain. J’écris ces quelques idées le 11 septembre, sachant que les événements peuvent se précipiter.

 

Corée du Nord : le pays n’est pas fou

 

Il est trop facile de dire que Kim Jong-un est fou, trop rassurant aussi. Cela peut arriver, mais en géopolitique ce n’est pas la meilleure approche. Sa logique est différente de la nôtre et ce qu’il recherche pour son pays n’est pas forcément ce que nous souhaiterions.

La Corée du Nord se perçoit comme un pays entouré d’ennemis, donc qui doit sans cesse se défendre contre eux. Avec 25 millions d’habitants estimés, elle ne fait pas le poids face à la Chine. La Corée du Sud est son adversaire depuis 1945 et le Japon compte aussi parmi ses opposants. Ce pays est né de la guerre, celle de Corée, entre 1950 et 1953. Il s’est battu contre les États-Unis et il reste persuadé que les Américains veulent en finir avec lui. Depuis cette date, le pays est militarisé et se prépare à toute éventualité.

On peut penser qu’ils se trompent, mais c’est en tout cas dans cette forteresse assiégée qu’ils se perçoivent.

 

La nécessité du nucléaire

 

Disposer de l’arme nucléaire est donc pour eux une nécessité. La Chine l’a, les États-Unis aussi. Durant la guerre de Corée, le général Mc Arthur a tenté de convaincre le président Truman de l’utiliser. Cela, les Coréens ne l’ont pas oublié. Ils sont persuadés que les États-Unis sont prêts à les vitrifier. Avoir le nucléaire est donc une façon pour eux de se défendre.

Sans l’aide des puissances extérieures, et notamment de la Chine, ils n’auraient pas pu développer leur programme nucléaire. Les alliés de la Corée ont donc une part de responsabilité dans les tensions actuelles.

 

Pour la dictature militaire qu’est ce pays, le programme nucléaire et la définition d’un ennemi extérieur sont aussi une façon de tenir son peuple. Cela légitime la censure, la répression, la lutte contre les ennemis de l’intérieur. La famine des années 1990 aurait provoqué la mort d’un à deux millions de personnes. L’ONU estime que plusieurs milliers de prisonniers politiques sont enfermés dans les prisons du pays. Difficile d’en savoir plus tant les informations filtrent peu. Les fausses informations, en revanche, filtrent beaucoup. La Corée du Sud est coutumière du fait en attribuant au régime du Nord des crimes et des exactions qu’il n’a pas commis ; ce qui n’enlève rien à la cruauté des crimes réellement commis.

 

Les pays voisins : l’intérêt du statu quo

 

Les pays voisins, Corée du Sud, Chine, Japon n’ont pas d’intérêt immédiat à renverser le régime. Sa présence légitime leur armement et leur présence militaire dans la région. Ici, le statu quo est préférable au changement. La Chine n’a aucune envie d’une réunification coréenne, ce dont goûte peu aussi la Corée du Sud compte tenu de l’écart de développement entre les deux pays. Séoul n’a pas non plus envie que Pékin annexe la Corée du Nord. Finalement, le pays sert d’État tampon, ce qui convient à tout le monde. Quant aux États-Unis, cela légitime leur présence et justifie leur protectorat militaire sur les pays de la zone pacifique. Il faut juste veiller à ce que Pyongyang n’aille pas trop loin.

 

La réelle menace nucléaire

 

C’est que le danger est réel. Kim Jong-un semble décidé à obtenir l’arme nucléaire, ce qui reviendrait à franchir une ligne jaune. Ses essais dans la zone maritime japonaise et à proximité de l’île de Guam inquiètent légitimement les populations locales. On comprend que les 160 000 habitants de Guam apprécient peu que la Corée du Nord se dise prête à bombarder l’île. On comprend aussi que le président américain ne puisse pas rester sans réagir à ces provocations.

 

L’irrationalité américaine ?

 

Cela fait au moins quinze ans que les États-Unis regardent Pyongyang avec une grande méfiance. La menace nord-coréenne n’est pas une invention de Trump. Ce pays était déjà inscrit sur la liste de l’axe du mal à la fin des années 1990 et les néoconservateurs n’étaient pas contre une intervention militaire. Mais l’Iran, l’Afghanistan et l’Irak lui étaient passés devant. Avec l’effacement de ces adversaires, la Corée revient mécaniquement sur le devant de la scène.

 

Quel rôle joue Donald Trump ? Applique-t-il la stratégie du fou mise au point par Richard Nixon lors de la guerre du Vietnam ? Il s’agissait alors de faire croire aux Vietnamiens que les États-Unis étaient prêts à utiliser l’arme nucléaire pour les forcer à la négociation et en finir avec ce conflit. L’imprévisibilité de Donald Trump peut-être une stratégie payante. Cela peut effrayer Pyongyang et limiter ses ambitions. En diplomatie aussi il y a ce que l’on voit et ce que l’on en voit pas : derrière les tweets de Trump, il y a les négociations en sous-main. Il faut aussi rassurer la population américaine et lui montrer que le Président agit. Le discours diplomatique est à la fois ad extra, vers l’extérieur, et ad intra, à sa population. Le principe d’escalade peut être pratiqué pour limiter la montée aux extrêmes.

 

Les pions d’Europe ?

 

Enfin, la crise coréenne interroge aussi l’Europe sur le sens de la guerre. La France est l’un des seuls pays qui affirment qu’il est en guerre et qui en même temps diminuent son budget militaire, une attitude suicidaire sur le long terme. Obnubilés par la menace terroriste, nous risquons de perdre de vue que la guerre peut aussi être classique, c’est-à-dire d’Etats à Etats, et nécessiter un usage de l’armée conventionnelle et pas seulement du renseignement et du contre-terrorisme. L’adversaire n’est pas que l’État islamique et des jeunes radicalisés. À force de concentrer nos moyens uniquement sur Sentinelle et les Renault Kangoo de Vigipirate on prend le risque de perdre de vue l’existence d’une menace globale, notamment dans le Pacifique. Car au-delà de la question coréenne il y a aussi la Chine et l’Inde, ce qui rend indispensable la possession d’une flotte digne de ce nom (c’est-à-dire avec deux porte-avions). Avec ses missiles balistiques, la Corée du Nord peut atteindre Paris en quelques dizaines de minutes. La crise nous concerne donc. La France n’a plus de tradition diplomatique en Asie, alors que nous avons contrôlé l’Indochine pendant plusieurs décennies. La disparition coloniale ne doit cependant pas nous faire croire que le monde se limite à l’Afrique et au Proche-Orient. La France est encore présente dans le Pacifique, notamment en Polynésie. Elle peut jouer un rôle dans cette zone et se rappeler que l’Asie est l’un des centres du monde dont il n’est pas bon d’être exclu.

 

La crise coréenne nous oblige à mieux penser la multiplicité des guerres. La première guerre mondiale a débuté alors que personne ne la souhaitait et que chacun pensait sincèrement qu’elle serait courte. À force de pratiquer la stratégie du fou, il n’est pas à exclure que celle-ci dérape. Nous sommes capables de mener des opérations antiterroristes sur le territoire national et des déploiements brefs en Afrique. Sommes-nous prêts à affronter une guerre conventionnelle en Asie ?

 

C’est là le paradoxe de la crise coréenne : celui de revenir à une vision classique de la guerre, conduite par des États, qui se mesurent aux autres, qui sont prêts à mettre en mouvement leur armée. Une guerre comme on la pratiquait jusqu’en 1991 et dont on pensait que la chute du communisme nous en dispenserait. On croyait vivre uniquement dans la guérilla et l’opération de maintien de la paix. Mais au Donbass, en Irak, en Corée, c’est la guerre de toujours qui revient.

En passant à côté de cette réalité, l’Europe risque de se mettre en situation de pion regardant le combat des fous.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

20 Commentaires

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  • AKAR

    5 octobre 2017

    Le bruit médiatique fabriqué par les USA et le régime de Corée du Nord fait oublier les réalités.
    Il y en a deux , dont la considération permet de comprendre que, pour le monde « civilisé » ( Europe, USA, Chine, Russie et Japon,’il n’ y pas d’ enjeu autre que moral puisque la famine étal dictature ne nous gênent que sentimentalement:
    1 : le seul objectif du régime est de se maintenir au pouvoir. Il n’ a aucune ambition, ni de conquête territoriale, ni d’ idéologie, ni de recherche de ressources naturelles. Les gens au « pouvoir » ne cherchent qu’à y rester et en jouir toute leur vie et , peut-être, celle de leurs enfants. Une mafia? Sans doute , mais c’est comme ça.
    En conséquence, la Corée du Nord n’est un enjeu pour personne. Le Japon a abandonné toute ambition de conquête comme le montre sa natalité; pour la Chine, un protectorat lui suffit; pour la Russie, à part un accès à un port libre de glaces…
    2 : le régime n’ a pas les moyens militaires d’une guerre classique. Ses millions d’hommes sont peut-être fanatisés mais c’est improbable, car la famine et la terreur ne préparent pas de bons combattants. Ils n’ont aucun matériel moderne: leurs chars datent de la guerre de 1954 peu modernisés à l’ époque de Mao; leur avions les plus récents datent de 1980, et leurs pilotes n’ont pas de capacité technique faute
    d’entrainement: le régime a peur qu’ils ne décollent que pour aller se poser à l’ étranger ( ce qui est arrivé fréquemment) et les réservoirs ne sont plus remplis..
    L’ armée nord-coréenne ressemble à celle de Sadam Hussein qui faisait si peur à Chevènement, et pour les mêmes raisons: elle ne sert qu’à écraser la population
    L’arme nucléaire rassure le « pouvoir » local, qui pense peut-être accroitre son prestige sur ses sujets. Peu importe.

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  • Pat

    18 septembre 2017

    Vous n’expliquez pas les progrès extraordinaires de la Corée du Nord en matière de bombes atomiques et de missiles. Il n’y a que la Chine qui ait pu « donner » ces armes à la Corée du Nord. Pourquoi ?
    Pour se protéger d’une présence américaine trop proche (en Corée du Sud) ? Ce n’est pas crédible.
    Que veut donc la Chine ?

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    • Charles Heyd

      18 septembre 2017

      Votre question est pertinente et très dérangeante;
      en effet, les Coréens du Nord mangent à peine à leur faim, pour ne pas dire crèvent de faim, et les voila quasiment au niveau de la France pour ce qui est de l’arme nucléaire!
      Mais il n’y a pas que la Chine à les soutenir et ce depuis des années, les Russes aussi aiment bien ces « Jaunes »! Cela fait beaucoup de « hasards » pour ne pas dire de parrains!

    • sassy2

      19 septembre 2017

      Il est logique que la Chine veuille une zone militaire tampon.
      Surtout pour plus tard (20ans?), question de virilité interne vis à vis du peuple et externe.
      Pour le moment la Chine ne sait pas casser un porte avion US donc un conflit us chine militaire direct est inenvisageable.
      Si cela dégénère, elle peut éprouver le sentiment de la perdre, à jamais.
      C’est la raison pour laquelle les généraux US conciliants ont déjà donné des indications là ou ils s’arrêteraient.
      Comme le dit Monsieur Noe les deux parties avaient avant intérêt au statuquo: cette zone est un poids mort.

      En revanche le conflit serait volontiers financier.

      A mon avis la Russie est plutôt calme. Même avec les manœuvres ridicules de l’otan (La russie n’est absolument pas intéressée pour envahir l’europe la BCE , saisir nos OAT ou les hlm en France).
      En effet la Russie est peut la nation la mieux positionnée au monde pour une crise financière à venir. (mon sentiment)

      La Corée sert de transit ou fabrique des armes (je ne sais pas vraiment, peu importe): elle en vend à l’Iran (dit ici)
      (contre or et petrole , d’où leur réserve stratégique de une année / sachant que les US ont embarqué les nippons dans la guerre en leur coupant l’approvisionnement en pétrole)

      la question iranienne est d’ailleurs si connexe que Trump vient de l’évoquer dans son discours.

      Il s’agit surtout en réalité d’une guerre larvée financière, dans laquelle à mon avis les US ont beaucoup à gagner sur le déficit commercial.
      Et les chinois pas en situation de négocier. Surtout si trump tape avant le congrés du parti en novembre: les chinois ne bougeront pas car ne veulent ni turbulences, ni devoir faire des réformes bancaires etc…

  • Traderidera

    16 septembre 2017

    « Quant aux États-Unis, cela légitime leur présence et justifie leur protectorat militaire sur les pays de la zone pacifique. »
    Je suis choqué par cette phrase. Les Etats-Unis se passeraient bien de faire croiser leur 7ème flotte dans cette région du pacifique, si certains pays n’y mettaient pas en danger la circulation du commerce international. Les économies sur le budget des armées seraient les bienvenues, à coup sûr. S’il n’y avait que des démocraties molles en Asie, aucun navire US ne serait utile, de même que par chez nous …

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    • Charles Heyd

      16 septembre 2017

      Je ne comprends pas bien pour ne pas dire pas du tout cette assertion;
      si je comprends bien la VIIème flotte US croise dans les parages car certains pays mettent en danger la circulation maritime!? Quels pays?
      S’il n’y avait que des démocraties molles dans cette région elle serait infestée de pirates comme cela a d’ailleurs été le cas, et est peut-être encore le cas aujourd’hui, dans le canal de Malaga il y a quelques années;
      La Chine essaye certainement de faire la police en revendiquant la souveraineté sur ces eaux mais cela ne veut pas dire que la circulation maritime serait en danger;
      la France a fait beaucoup d’efforts pour règlementer la circulation dans les « rails » d’Ouessant ou de la mer du Nord mais cela a été bénéfique pour la sécurité maritime et non pas un danger; demander à ceux qui ont été victime des pirates dans le golfe d’Aden ce qu’ils pensent de la « mollesse » des états (Yemen, Somalie) de la région!

  • Kim-Jong-Kun

    16 septembre 2017

    « La première guerre mondiale a débuté alors que personne ne la souhaitait  »

    Poincaré voulait la guerre, une bonne partie des peuples chauffés à blanc par leur propagande nationaliste respective aussi.

    Bon, bref, aucune explication …

    La Corée du Nord est complètement larguée militairement au niveau conventionnel, l’arme de nucléaire est son assurance-vie. Saddam Hussein qui l’a délaissée a montré que ce n’était pas un gage de survie, pareil pour Kadhafi.

    Ensuite, économiquement aussi elle est larguée et les Chinois n’ont plus envie de la tenir à bout de bras et étaient à prêts à consentir à une « révolution de palais » avec l’Oncle exécuté.

    La Corée du Nord, comme l’URSS en son temps sait que son modèle stalinien a échoué, qu’il ne peut rivaliser et donc profite de l’arme nucléaire pour faire chanter les riches de la région et jouer dans la cour des grands.

    Il s’agit aussi de montrer que dorénavant le Roi américain est nu, celui-ci a bien trop à perdre et quasiment rien à gagner.

    A quand le mea culpa de nos « libéraux » atlantiques sur leur suivisme débile de la guerre en Irak.

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    • Aljosha

      18 septembre 2017

      C’est pas une vie 😉
      Et toujours intéressant de lire Mister Noé sur les Conflits de ce monde.

  • serge

    15 septembre 2017

    Vous oubliez dans les pays limitrophes qui sont pour le statu quo, la Russie. Et comme les mauvaises manières américaines récentes (pa si récentes que cela d’ailleurs) envers la Russie et la Chine sont intenses, le rapprochement politique de ces deux-là va forcément figer la chose (la Corée du sud ne comptant que pour du beurre). Vu l’encerclement qu’ils vivent dans leur jardin, aucune des deux énormes puissances locales ne souhaite les US (et associés) directement à leur frontière.
    De même, il faut se rappeler, avant l’épisode de la guerre de Corée, où le Nord a quasi été vitrifié à l’ancienne (type Dresdes), que le Japon a sévi ente la fin du XIXème et le début du XXème, de la même manière qu’en Mandchourie, soit assez brutalement. De tout cela la Corée du Nord se rappelle et l’effet Guam est plutôt un effet Japon. Ce qui milite peu pour de la folie mais de la prévention dure, comme diraient les québécois, « Je me souviens ». Les US et l’ONU n’y pourront rien, la Corée du Nord a bétonné pour éviter les surprises. Ce qui induit malheureusement une forme de parano interne (dissident mal venu) et une certaine difficulté économique quand on vit quasiment en autarcie.

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  • Denis Monod-Broca

    15 septembre 2017

    Nous disons dissuasion. Les Américains disent MAD, pour Mutual Assured Destruction, destruction mutuelle assurée – et pour fou. Le mot Français et l’acronyme américain se complètent : la dissuasion en effet découle du risque – fou – de destruction mutuelle assurée.

    L’arme absolue est à la fois arme et bouclier, telle est la conception française. « Ils » sont fous, nous aussi, ils le savent, et donc ils n’oseront pas, telle est la conception américaine. Vision théorique d’un côté, pragmatique de l’autre.

    Où est la raison ?

    La vision française a l’apparence de la rationalité. Mais ce n’est que l’apparence. Si en effet la dissuasion fonctionne, si donc aucune bombe atomique n’est jamais lancée, alors le risque disparaît, et avec lui la dissuasion. Autrement dit, pour que la dissuasion fonctionne, il faudrait que des bombes atomiques puissent être lancées, c’est-à-dire qu’il faudrait que la dissuasion ne fonctionne pas : impossibilité, absurdité, aporie !

    La vision américaine ne s’embarrasse pas de rationalité : paraissons (soyons) le plus fou possible, « ils » ne s’y frotteront pas.

    Kim Jong Un joue la dissuasion à la française, il voit son armement nucléaire comme le bouclier qui mettra son pays à l’abri. Donald Trump, lui, joue à la perfection le rôle du fou prêt à tout – et jouer à être fou, en pareil affaire, c’est bel et bien être fou.

    Pourvu que le statu quo dure !…

    Des bombes atomiques un jour seront, à nouveau, lancées. Cela aura des conséquences cataclysmiques. Faisons en sorte que ce soit le plus tard possible.

    Mieux vaut être lucide et raisonnable, aussi inconfortable et dangereux que cela soit, qu’être fou.

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    • Jean-Baptiste Noé

      15 septembre 2017

      Tout à fait d’accord avec vous.

      Tout cela repose sur les deux bombes lancées en 1945, qui ont montré l’importance des destructions, et que personne n’a envie de revivre.
      D’autant que les bombes actuelles sont beaucoup plus puissantes.

  • Citoyen

    15 septembre 2017

    « La Corée du Nord se perçoit comme un pays entouré d’ennemis »
    Ce n’est pas nouveau …
    En Union Soviétique, ils avaient déjà adopté la même technique … Le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour avoir un minimum de cohésion à l’intérieur des mur, et aussi pour dissuader de s’en échapper, c’était d’affirmer en boucle : « l’ennemi est à nos portes » …
    Rien de nouveau sous le soleil … C’est l’histoire qui bégaie …

    Répondre
    • sassy2

      15 septembre 2017

      oui mais ne pas oublier que ce moyen (tout comme l’argument d’un retour hypothétique des ss en ile de france, -pour venir siéger au conseil général? saisir nos OAT et nos HLM?-) a été aussi utilisé pour fonder:
      l’eurss et la bce, consolider la fed.

    • idlibertes

      15 septembre 2017

      Sassy,

      je ne comprends RIEN quand vous écrivez.

      Pourriez vous avoir l’extrême obligeance, si vous voulez que nous interagissions, de faire des phrases avec sujet, verbes, complements à CHAQUE fois.

    • sassy2

      17 septembre 2017

      L’argument de la guerre froide a surtout permis de justifier la consolidation de la Fed, la naissance de l’eurss et de la BCE.

      Imaginez que la guerre froide soit pipeau
      que l’enjeu fut moins de vaincre l’urss ou le communisme (qui fut un mickey entretenu) mais l’europe

      Sinon concernant mon allusion à propos de la justification de l’Europe de Bruxelles pour nous prévenir d’un risque de guerre avec l’Allemagne.
      Cela s’applique aujourd’hui aussi à un risque de guerre avec Poutine.

      Pourquoi un Hitler 2 ou Poutine nous envahiraient-ils aujourd’hui alors qu’il ne reste plus qu’à piller nos OAT ass vie ou des HLM qui ont maintenant des valeurs nulles ou négatives.

      Pour Poutine la France a été transformée en « shit hole » intégral.
      L’EURSS n’a plus aucune justification

    • sassy2

      19 septembre 2017

      désolé. j’avais rédigé une seconde partie contenant les sujets et les compléments mais elle a disparu. 😉

  • Charles Heyd

    15 septembre 2017

    Il y a un autre chef d’état qu’on accuse aussi de folie ces derniers temps, Kim Jong Un d’ailleurs s’associe à ce concerts de psychiatres en herbe et M. Gave lui a d’ailleurs consacré un billet récemment, c’est Donald Trump!
    Si Kim Jong Un n’est pas fou je ne vois pas pourquoi Trump le serait et personnellement je pense que ni l’un ni l’autre ne sont fous, (légèrement) excentriques tout au plus;
    il est vrai qu’en France on aime beaucoup juger les chefs d’état des autres pays plutôt que celui du notre, je veux dire notre Macron national!
    Je ne sais si vous serez d’accord avec moi, mais ce qu’on reproche surtout à Trump c’est son « imprévisibilité » c-à-d. qu’on a du mal à prévoir ses réactions alors qu’il ne cherche qu’à appliquer ce qu’il avait promis durant sa campagne électorale!
    Macron, on devine de plus en plus ses manies et sa façon de se comporter; après l’écoute de la Marseillaise la main sur le cœur, voila les signatures des lois comme dans le bureau ovale!
    quant à sa prévisibilité, elle n’a rien à envier à celle de Trump, rappelez-vous les 5€ d’APEL en moins, puis « c’est une connerie » et puis les 50€ sur toutes les APL et je ne parle pas des hésitations, tâtonnements disent certains, sur les réformes fiscales.

    Répondre
    • idlibertes

      15 septembre 2017

      En effet, on devine de plus en plus les « manies ».

      « Mon truc en plûme, plûme de zoiseau de zanimaux ».

      Et, comme souvent , il ne vit que pour l’image et la représentation avec son conseiller spécial qui controle tous ces faits et gestes.

    • sassy2

      15 septembre 2017

      Oui aucun n’est fou et c’est précisément la raison pour laquelle on pourrait aller à la guerre. Ce n’est pas la bombe atomique qui me fais personnellement peur.

      La réalité est vraisemblablement que Corée du nord faux=nez chinois dans la guerre monétaire
      Aussi la Chine ne peut pas se permettre une humiliation militaire dans sa zone tampon.
      En l’occurence 10 MOAB ? + bombes electro magnetiques
      Trump doit lui payer l’addition obama clinton bush.

      C’est un peu indicible mais l’ambiance est la même que 2003.
      extremum boursier + discours préparatifs explicites
      Des discours que jamais on ne tient en mode 100% bluff, c’est à dire sans être préparé ou avoir un peu envie.

      Le vrai pb est que le 14mars(?) 2003 est un point bas majeur des indices simultané à +-l’entrée reflationniste de la 101ieme en irak.
      Dans le cas présent celà pourrait être l’inverse: guerre monétaire car les deux (et non les 3 : »yes l’europe elle est dead ») ne peuvent plus se satisfaire en privé de l’attrition de leur part de gâteau respective.
      La doctrine MAD a surtout été véritablement appliquée par les banques centrales jusqu’à aujourd’hui.

      Par ailleurs il est possible que des élites pensent reflater le systeme pour pouvoir relever les taux en instillant du stress dans le système pour le réveiller, ce qui imprimerait de la vélocité à la monnaie.
      A mon avis, ils se trompent à 100%.
      Car si vous donniez à voir à un enfant du CP la courbe du SP500 en lui mentionnant l’electrochoc de mars 2003 alors il vous dessinera celle de la future après electrochoc en 2017/2018 dans l’autre sens que mario draghi souhaite: vers un retour à la moyenne.

  • Guillaume_rc

    15 septembre 2017

    Décidément j’aime beaucoup vos articles.

    Rien de plus agaçant que ces médias qui nous parlent du « fou Nord Coréen » et qui oublient toute analyse un tant soit peu sérieuse.

    En complément de votre article, je rajouterai qu’avec l’arme nucléaire, Kim Jong Un pratique la stratégie de « dissuasion du faible au fort ».
    Quand on a un ennemi dont les forces conventionnelles sont considérablement plus puissantes, l’idée est de faire comprendre qu’une invasion se solderait par la destruction (vitrification) assurée d’un ou plusieurs sites majeurs.
    Les Nords Coréens savent qu’ils ne pourraient résister à une offensive conventionnelle. Le message peut donc se résumer à : « êtes-vous prêt à risquer la destruction certaine et totale de Guam ou Tokyo ou Honolulu ? »

    Il est quand même assez fascinant de constater que personne dans la presse n’est capable de faire ce type de rappel alors que cette stratégie a été inventée par les Français. A l’époque, il s’agissait de dissuader les soviétiques… et ça a très bien fonctionné.

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