10 novembre, 2016

Charles Gave : »L’Etat vous met en esclavage ! » par TV Libertés

L’économiste libéral Charles Gave est venu nous présenter son dernier ouvrage intitulé “Sire, surtout ne faites rien” aux éditions Jean-Cyrille Godefroy. Il répondra, dans un premier temps, aux critiques adressées au libéralisme ainsi qu’à son opposition radicale au protectionnisme économique. L’auteur reviendra ensuite sur la disparition des grands intellectuels français depuis 40 ans, remplacés par ceux qu’il appelle les “oints du Seigneur”, à la fois incompétents et de mauvaise foi. Et à l’approche de la présidentielle, Charles Gave propose 7 réformes qui ne coûtent rien.

 

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

20 Commentaires

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  • Charles Gave

    16 novembre 2016

    Petite Bibliographie pour ceux qui s’intéressent au Moyen Age
    En Français
    Les livres de Jeanne Bourrin
    La traduction en Français du grand livre d’Arnold Toynbee « l’Histoire »
    Le tout petit mais grand livre de Philippe Nemo sur qu’est que l’Occident Chretien
    En Anglais le livre de Hughes Trevor Ropper (autre historien anglais), the Rise of Christian Europe
    Et un autre livre tout a fait remarquable, je ne me souviens plus du nom de l’auteur qui est un universitaire américain, »how the Catholic church has invented the modern world »
    Bonne lectures
    Charles Gave

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  • Anyanka

    15 novembre 2016

    Comme certains commentateurs, je constate également que celui qui vous interviewe est sans doute trop jeune et manque de coffre pour vous porter la contradiction (pour sa défense, on vous a surtout invité pour présenter votre livre, et non pour un débat économique) ; néanmoins, on sent que quand il ne maîtrise pas le sujet, il n’a pas l’arrogance habituelle des masse-médias (qui veulent à tout prix avoir le dernier mot et multiplient les sophismes et les vociférations), ce qui à mon sens est un signe d’intelligence.

    Pour tout vous avouer, j’ai été un peu comme ce jeune homme (qu’on sent vaguement du camp des « anti-libéraux », mais qui ne demande qu’à apprendre), et j’ai longtemps senti que j’étais contre quelque chose, sans savoir précisément quoi. Ayant un peu côtoyé les collectifs anti-libéraux lors du référendum du Non à la constitution européenne de 2005, j’ai d’abord pensé que j’étais anti-libérale, pour finalement comprendre (après diverses lectures et écouté certaines conférences), que j’étais surtout contre ce machin par principe (il n’y a pas de peuple européen, la seule source de droit en France doit être notre constitution) et donc souverainiste.
    Vous avez parlé avec émotion du talent de pédagogue socratique dans votre hommage à Milton Friedman, et si vous me le permettez, je vous conseille, quand vous êtes face à des jeunes gens de bonne foi comme cet interviewer ou comme je l’ai été, de l’aider à comprendre contre quoi il est réellement, qui n’est pratiquement jamais le Libéralisme. Moi j’ai mis du temps à comprendre (surtout quand on a aucune base ou culture économique, et que la pravda française déforme les mots), jusqu’à ce que je trouve l’expression parfaite dans un de vos écrits : crony capitalism, voilà contre quoi j’étais !

    Ensuite, si vous me le permettez toujours, je trouve qu’il y a parfois chez vous un oubli de l’origine du tropisme ou de l’attachement des français à l’Etat, ce qui fait que vous trouverez AMHA souvent un non au libéralisme de principe de la part d’un interlocuteur français (et pas forcément un oint du seigneur ou un gauchiste). En France, contrairement chez les anglo-saxons, c’est l’Etat qui a fait le pays et l’a hissé au sommet (là où en Angleterre par exemple, les locaux ont souvent protégé les populations des notables – cf Robin des Bois). Je suis d’accord avec un Henri Guaino quand il dit que la France est au fond un vieux pays monarchique, nous nous sommes constitués de cette façon. L’attachement des français à l’Etat est culturel et historique, donc si vous venez avec une position qui a l’air de dire moins d’Etat, vous donnerez l’impression que vous vous attaquez à un attachement qui est légitime, car l’Histoire est là pour dire que de Colbert à De Gaulle en passant par Richelieu ou Mazarin, on ne fait pas France sans grand hommes d’Etat. C’est d’ailleurs pour ça que les mensonges des oints du seigneur sont si puissants (surtout côté gauchiste), car ils profitent éhontément de cet attachement sentimental pour faire croire qu’ils sont les continuateurs des entrepreneurs d’Etat à la Colbert (prière de ne pas rire). Notre système a les défauts de ses qualités : l’Etat jacobin, centralisateur et projecteur est un joyau quand il s’agit de développer le nucléaire, le TGV, la fusée Ariane, et j’en passe (de grandes réalisations collectives dont les français peuvent être légitiment fiers) quand il est aux mains d’hommes exceptionnels comme De Gaulle qui savent s’entourer et ont l’instinct pour choisir les bons projets porteurs pour le pays, mais il devient pachydermique et inefficace quand il est aux mains de toute cette génération de soixante-huitards attardés. Le drame de notre époque c’est que notre classe politique se comporte en cigales qui grignotent le capital matériel et immatériel inestimable que nous ont légués les grands hommes d’Etat du passé, et qu’elle ne nous a rien légué. Bref elle se comporte en rentier, et après eux le déluge.

    Je ne sais pas si vous avez lu le livre de Guaino « En finir avec l’économie du sacrifice » et c’est quelque chose qu’il a très bien compris, en bon gaulliste qu’il est. Ses apparents appels énamourés à la dépense publique dans son livre devraient vous faire fuir, mais en réalité, il ne s’agit pas pour lui de distribuer des allocations pour faire vivre les français en rentiers de l’état (le mal de notre système social), mais pour lui la dépense publique doit être toute dirigée vers la fabrique de français dans le cadre de projets porteurs à haute valeur ajoutée. Bien sûr, il y a un côté élitisme républicain, mais je suis d’accord avec cet état d’esprit, qui d’ailleurs est tout à fait libéral, vu que seule la concurrence permet de faire éclore les meilleurs. La fragilité de notre modèle c’est qu’il dépend beaucoup du caractère du monarque républicain (et de sa capacité de discernement et à s’entourer) ; s’il est exceptionnel comme certains de nos grands hommes du passé, la France va très loin et très haut, tout en assurant que ses enfants mangent à leur faim. S’il est nul, la France est coincée avec des parasites qui profitent de ses structures. Aujourd’hui, nous vivons l’ère des parasites car nous sommes gouvernés par des gens qui n’ont aucune conscience du Tragique. Dans les ères précédentes, comme la conscience aiguë de la guerre était toujours inscrite dans les hommes, la probabilité d’éclosion de monarques exceptionnels était pour ainsi dire supérieure que chez les homo-festivus post-68. Pour faire un choix qui engage toute la Nation et son avenir, il fallait avoir une intuition haute et du caractère : comme le choix du tout-nucléaire, qui fut prix après une étude rationnelle du rapport risques-coûts-avantages par rapport à d’autres politiques énergétiques, et on ne peut que remercier nos prédécesseurs. Les écolos malthusiens d’aujourd’hui veulent faire à tout prix disparaître toute notion de risque avec leur obsession anti-nucléaire, qui est la négation de la pensée humaine. Qu’ils soient maudits ! Nous avons un avantage historique, et ils veulent aussi le grignoter celui-là !

    Excusez-moi si j’ai été un peu longue, je voulais juste vous suggérer une prise en compte de cet attachement des français pour que vous soyez encore plus percutant dans vos interventions, qui sont déjà très très bonnes. D’ailleurs, je serais curieuse de savoir comment philosophiquement parlant, vous concilieriez une pensée libérale à l’anglo-saxonne avec notre modèle social républicain ?

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    • idlibertes

      15 novembre 2016

      Chère amie,

      Charles Gave avait écrit un papier il y a quelques années qu’il faut que je vous retrouve ou il expliquait en quoi la France et l’Angleterre, dans leurs acceptations de la liberté étaient structurellement différente (je ne vais pas me lancer ici dans un mauvais plagiat) mais en gros saint louis incarnait l’état et La justice.
      Je comprends ce que vous voulez dire dans la nécessité de caresser quelque part la demande d’état de chacun dans le sens du poil mais une réponse qu’il fait souvent est la suivante.

      Pensez vous que les impots doivent être payés par tous…….. Oui, répond en général une population lambda
      Pensez vous qu’une partie de la ressource de ces impots devraient servir à l’éducation de nos enfants (école, universités)….. Oui, semble la réponse

      Dernière question: pensez vous en revanche que seul un organisme d’état serait susceptible de fournir cette prestation?

      L’idée n’est pas désespérer Billancourt mais peut être d’essayer d’expliquer que certains domaines pourraient dans leurs exploitations sortir de la gestion de l’état au sens strict.
      Après tout,imaginons dans des coins moins denses que paris que 10 familles décident de faire une école de parents, pourquoi ne pourraient ils pas mutualiste le a valoir quelque part obtenu sur la répartition d’impôt vu plus haut.

      Il ne s’agit donc pas juste d’enlever pour embêter tout le monde mais bien plus pour permettre à des individualités de pouvoir s’exprimer.

      ……et là de réfléchir….

    • Charles Gave

      16 novembre 2016

      Chère Madame
      Merci de cette excellent commentaire, avec lequel je suis dans le fond assez d’accord.
      La France est une Nation qui a été créée par un Etat, et cela ne souffre aucune contestation.
      Et il est vrai que nous avons eu des périodes de notre histoire ou de vrais moines soldats ont fait de grandes choses pour notre pays (A ce propos, je n’ai pas une passion pour Colbert mais cela peut se discuter)
      Il est également incontestable que nous avons eu de longues périodes durant lesquelles nos elites au commande de l’Etat ont été en dessous de tout. Et ici la III ou la IV République viennent a l’esprit.
      Nous sommes aujourd’hui dans l’une de ces périodes.
      En fait,en tant que Nation nous avons deux défis a relever
      D’abord, remplacer ces elites incompétentes et ensuite reformer notre Etat.
      Et la deuxième obligation est de loin la plus difficile parce que le système capitaliste s’est réinventé en devenant beaucoup plus horizontal et beaucoup moins pyramidal ce qui suppose de passer a un Etat beaucoup plus léger et horizontal, un peu comme l’ont fait la Suede et le Canada
      Il faut donc restaurer l’Etat dans ses fonctions régaliennes et en meme temps le moderniser un bon coup
      Mais sur le fond vous avez raison. La France ne peut pas être elle meme sans un Etat fort, ce qui ne veut pas dire un Etat obese
      Avec toute mon amitié
      cg

  • Mastal

    13 novembre 2016

    « L’enrichissement sans risque, c’est une maladie du capitalisme »

    Cher Charles, on touche du doigt le noeud du problème. Ce genre d’abstraction place le libéralisme (économique)au rang de parfaite idéologie, ni plus ni moins que le communisme en son temps.

    La concurrence est faussée et distordue de tous les côtés.
    Sur le plan de l’entreprise, l’innovation accorde justement une rente économique et supprime donc le risque (via des brevets dont l’horizon temporel est parfois très discutable). Le but de tout entrepreneur est d’éloigner au maximum la concurrence en créant des barrières à l’entrée, des économies d’échelle, des rachats de brevets, voire des ententes oligopolistiques pour fausser le prix de marché, et donc annuler le risque.

    Le seule marché réellement concurrentiel (par ajustement des prix) est le secteur de l’agriculture, on voit d’ailleurs tous les problèmes que ça pose, aussi bien aux USA qu’en Europe.

    Sur le plan de l’individu, il y a là aussi une concurrence totalement distordue. Quid de l’héritage économique et culturel, avantageant considérablement certains individus ? Où est la prise de risque ?

    Sur le plan de la nation, quid des diversités culturelles, historiques et sociales ? Le droit du travail s’est construit sur des revendications ouvrières. Les luttes sociales du 19 et 20ième sont complètement occultés des manuels scolaires.

    En termes économiques, qu’est-ce qu’un salaire ? C’est un revenu déconnecté du risque d’exploitation de l’entreprise, fixe. Autrement dit c’est une assurance pour le salarié qui renonce dans le même temps à une part de la valeur ajoutée (qui revient aux apporteurs de capitaux si l’affaire fonctionne). Par conséquent, faire du salaire la seule variable d’ajustement revient une nouvelle fois à diminuer, voire annuler, le risque pour l’entrepreneur !

    Certains libéraux fantasment tout debout un modèle de concurrence pure et parfaite, totalement déconnecté du réel, des conflits sociaux et de l’histoire.

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  • Moos

    12 novembre 2016

    de mauvaise fois ? avec un S à la fin ? et si c’était « de mauvaise foi » ?

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  • Balthazar

    12 novembre 2016

    Bonjour, j’ai trouvé cette interview intéressante dans la mesure où elle reprend vos positions exposées dans vos différents billets. Comme vous dites, le Net permet de briser la barrière du blocage médiatique par les gens au pouvoir.
    Je trouve vos opinions très sensées et j’aime bien en parler autour de moi pour que les citoyens aient une autre vue sur le libéralisme. Ces 30 minutes d’exposé (où vous pouvez développer sans vous faire couper par le journaliste) peuvent leur faire comprendre beaucoup de choses et les inviter à suivre votre site internet.
    Bonne continuation.

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  • marc durand

    12 novembre 2016

    J’ai trouve l’interview moins bonne que les autres, par manque d’approfondir les questions.

    Les questions que je me pose sont des faits, et j’aimerais votre avis.

    1) Les chinois du continent peuvent venir a Hong kong que pour 7 jours et ils leurs faut un visa. Quelles seraient les consequences s’ils pouvaient venir sans visa et illimité ? (consequence sur les prix des logements (difficile de se loger, si les prix des logements sont 20 fois plus élevé que le smic hk 33hkd/h, sur les transports, sur les infra structures, les hôpitaux (que se passe t’il si 10 000 femmes chinoises viennent accoucher a HK tous les jours).

    2)Les français expatries a HK, vont faire leur courses a Central au magasin City Super, on peut acheter a prix d’or, fromages, saucisson, yaourt, champagne, vin, saumon…. A Central les expatriées philippines Maids, ont aussi leurs magasins avec des produits de chez eux a moins d’un euro, il y a aussi 50% des magasins qui sont juste des « remittance » c’est a dire qu’elle envoient l’argent gagne a hK aux philippines, donc si elles envoient l’argent aux philippines, c’est donc qu’il n’est pas dépensé a HK, donc moins bon pour l’économie de HK.

    3) Dans l’esprit d’un liberal, les prix sont libre, d’accord, est ce que certains prix peuvent être fixes pour assurer la sécurité alimentaire du pays ?

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    • HK_marche_et_camemberts

      13 novembre 2016

      § « 3) Dans l’esprit d’un liberal, les prix sont libre, d’accord, est ce que certains prix peuvent être fixes pour assurer la sécurité alimentaire du pays ? »

      Par qui? Par quoi? C’est quoi le « bon/juste/gnangnan » prix?
      Qui a cette connaissance?
      Comment on a la détermine?

      D’ailleurs, HK est sous-alimentée…???
      C’est en Chine continentale (Mainland China), sous le bien-aimé et formidable Mao que 40 millions de personnes sont mortes de la famine… (Dire qu’il existe encore des maoïstes… Atterrant.)
      Pendant ce temps-là, personne ne mourait de faim à HK et HK représentait plus du tiers du PIB de la Chine si je ne m’abuse.

      Et si il y a une opportunité (une opportunité d’arbitrage),
      alors ne vous inquiétez pas que il va y avoir 100 chinois (1000? Plus encore?) sur le coup.
      Accessoirement, vous pouvez vous aussi être sur le coup.

      Enfin, si vous estimez que quelque chose n’est pas comme il devrait être,
      alors la solution n’est pas de prendre les autres en otage (en tant que grand détenteur de la Vérité et du Bien),
      mais de se prendre par la main et de le faire soi-même.
      Si on en a les capacités, alors on peut tout faire tout seul par soi-même (dans votre exemple, monter un supermarché français à HK avec des prix « raisonnables »).
      Sinon, vous vous *associez*. Pour cela, vous rencontrez des gens et prêchez la bonne parole de votre projet et votre vision (« des camemberts pas chers pour tous les français à HK »). Je ne dis pas que c’est facile. Loin de là. Et c’est peut-être pour ça que les produits sont « chers ». Si personne ne vous suit quand vous prêchez votre vérité, alors c’est peut-être qu’il y a un problème.

      .

      Il faut remettre l’église au milieu du village: le marché, c’est nous. Le marché, c’est le gens.
      Quand on dit que il faut laisser le marché s’ajuster et s’adapter, c’est simplement que il faut laisser le temps que la connaissance se diffuse, que l’information se propage dans la société civile (le marché). Et une structure centralisée saurait mieux ce qui est Bon alors que l’information ne s’est même pas encore diffusée dans la société civile (le marché)? Absurde.
      Et si une authentique opportunité d’arbitrage se fait jour, ne vous inquiétez que certains vont étudier le sujet pour faire de l’argent; ils vont simplement comparer le rendement cette opportunité avec le rendement de leur allocation existante, et si c’est intéressant, ils vont y aller. Si personne n’y va pas, c’est que l’opportunité n’est pas intéressante, ou plutôt que les autres opportunités sont plus intéressantes (relativement donc).
      Donc, si l’opportunité est intéressante, alors elle sera naturellement occupée par le marché (id est, nous, les gens). Si les autres opportunités sont plus intéressantes, alors pourquoi l’État viendrait préempter de force le capital du marché (nous, les gens) pour forcer ce capital à être alloué dans une opportunité moins intéressante? Absurde.

      .

      Votre commentaire est dans la droite lignée de cette description de Tocqueville:

      «Sitôt que plusieurs des habitants des États-Unis ont conçu un sentiment ou une idée qu’ils veulent produire dans le monde, ils se cherchent, et, quand ils se sont trouvés, ils s’unissent. Dès lors, ce ne sont plus des hommes isolés, mais une puissance qu’on voit de loin, et dont les actions servent d’exemple; qui parle, et qu’on écoute. La première fois que j’ai entendu dire aux États-Unis que cent mille hommes s’étaient engagés publiquement à ne pas faire usage de liqueurs fortes, la chose m’a paru plus plaisante que sérieuse, et je n’ai pas bien vu d’abord pourquoi ces citoyens si tempérants ne se contentaient point de boire de l’eau dans l’intérieur de leur famille. J’ai fini par comprendre que ces cent mille Américains, effrayés des progrès que faisait autour d’eux l’ivrognerie, avaient voulu accorder à la sobriété leur patronage. Ils avaient agi précisément comme un grand seigneur qui se vêtiraient très uniment afin d’inspirer aux simples citoyens le mépris du luxe. Il est à croire que si ces cent mille homme eussent vécu en France, chacun d’eux se serait adressé individuellement au gouvernement, pour le prier de surveiller les cabarets sur toute la surface du royaume»

      Remplacez « liqueurs fortes » par « camemberts » et nous y sommes.

    • marc durand

      14 novembre 2016

      Je ne m’inquiète par pour moi, je m’inquiète pour les hongkongais, avec l’afflux des Chinois mainland qui afflux pour acheter des appartements, le prix des appartements a HK atteint un sommet, pour un hongkongais natif, il faut quoi maintenant 200 ans de travail pour qu’il achète un studio ? Ce n’était pas comme ca quand je suis arrive a HK le 14 septembre 1995 (-:) avant la rétrocession a la Chine.
      Naturellement pour la Chine c’est très bon, c’est le soft power, les Chinois deviennent propriétaires petit a petit de hong kong, c’est ce que j’appelle le libéralisme bisounours, prendre possession d’un pays par ses lois. En Chine un étranger peut acheter qu’un seul appartement, qu’il doit habiter, il ne peut pas le louer, et il faut vivre en Chine minimum 1 an pour pouvoir acheter, alors que vous arrivez a HK, vous pouvez acheter sans y avoir habiter.

      Vous voulez quoi, qu’on détruisent toutes les tours de moins de 70 étages, pour construire que des tours de 200 étages, on a pas de place a HK. Combien de personne ont de l’argent pour construire de telle tours ?, 10 personnes sur les 8 millions de hongkongais.

      Si on libéralise totalement Tahiti, le climat, la mer, tout le monde voudras y habiter, vous croyez que Tahiti peut supporter 200 millions de personnes ? Il vaut mieux habiter a Tahiti qu’au Sahara. Tahiti deviendra vite un enfer.

      Si vous voulez achetez que des produits français a HK, il y a le magasin français de « MR Chattee », j’ai plus de 21 ans a Hk, je connais parfaitement. Je peux aussi rappeler que les 4 magasins carrefour a hk ont fermes, personne a hk veut faire 15 stations de metro pour aller faire ses courses.

      Je m’inquiète pour la France, je vois la Chine acheter des terrains agricoles dans le monde pour sécuriser l’approvisionnement de l’alimentation de sa population, je ne vois rien de ca en France, je vois meme un paysan se suicider tous les 3 jours !

    • HK_marche_et_camemberts

      14 novembre 2016

      Cher ami,

      Je me rends compte que nous appartenons à deux religions différentes: je crois en la capacité de l’individu à être responsable; vous êtes un étatiste malthusien.
      De fait, nous n’arriverons jamais à rejoindre nos points de vue.
      C’est pourquoi je me borne à présenter le mien, sachant pertinemment que je ne vous ferai pas changer d’avis.

      Je vous rassure tout de suite: je mange tous les matins des bébés pour le petit-déjeuner. Avec de la soupe de tortues.

      En ce qui concerne HK, la politique suivie jusqu’à présent a été de laisser-faire. Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Je pense qu’il est prématuré d’anticiper des problèmes alors que tout s’est bien passé jusqu’à présent; d’autant plus que la solution implicite préconisée est de recourir aux gros doigts du Léviathan (dont les résultats sont toujours désastreux). HK a été touchée des dieux avec ce laisser-faire. Les résultats parlent d’eux-mêmes.

      Ensuite, on peut évoquer l’ingérence chinoise à HK. Pour ce que je peux observer, l’État chinois applique sa technique millénaire: rien se sert de courir, il suffit de partir à point. Pour ce que j’observe, pour l’instant, le gouvernement chinois est en train de prendre en main l’administration de HK (ainsi que la mafia de HK).

      Ensuite, vous avez l’air de promouvoir une fermeture des frontières, car sinon tout le monde habiterait à Tahiti.
      D’une part, quand savez-vous? D’où vous vient cette science et ce savoir? De votre intuition? Parce que vous le savez? Parce que c’est évident?
      Rien n’est évident. Surtout pour une personne qui sort de Sciences Po et qui n’a jamais rien fait d’autre dans sa vie que d’être fonctionnaire.
      (Pour info, la fermeture des frontières a lieu post Grande Guerre avec l’apparition des visas et des passeports; et, bigre, toute l’Europe n’avait pas émigré à Hawaï…! Non, les européens émigraient aux US!)
      D’autre part, et surtout, les gens sont assez responsables pour prendre des décisions par eux-mêmes. Dans votre hypothèse, si les conditions de vie se dégradent à Tahiti, alors l’information se propagerait. Et les gens s’adapteraient. Les gens sont assez responsables pour s’occuper de leur propre vie, de leur propres affaires. Non seulement les gens ne sont pas des enfants dont vous auriez la charge, et en plus vous n’avez pas la connaissance et le savoir nécessaire afin de régimenter leur vie. Même le meilleur des hommes en est incapable. Il s’agit d’être humble à ce sujet. Mon point de vue est de laisser les gens être responsables et maîtres de leur vie et de leur destin.

      En ce qui concerne l’achat de logement en Chine, votre reproche n’est pas clair? Seriez-vous frustré? D’autant plus que tout les chinois doivent acheter pour se marier, donc le marché à l’achat est complètement sur-valorisé par rapport à la location. Vous dites bien connaître la Chine; je ne vais pas vous apprendre que si vous voulez réaliser un deuxième achat, il va falloir développer votre guanxi auprès du PCC.
      D’autant plus, je ne vais pas vous l’apprendre, mais un «achat» en Chine n’est pas un authentique achat mais un bail emphytéotique de l’État chinois (comme les terrains à Londres qui appartiennent à la Reine). Si les chinois veulent vous foutre dehors, ils ne vont pas se gêner.

      Si votre problème est l’achat d’immobilier en France par des étrangers, à nouveau, c’est quelque chose qui ne me regarde pas. Si les propriétaires actuels souhaitent vendre à des non-français, c’est leur droit. Cela s’appelle la propriété privée. Si vous trouvez que c’est un mal, il serait de bon ton que vous développiez votre argument contre la propriété privée, et en quoi les gens seraient incapables de gérer eux-mêmes leur vie et leurs biens.

      Quant aux terrains, vous anticipez un problème qui n’existe pas encore. Votre vue est complètement malthusienne. J’imagine que vous êtes aussi pour la réduction du nombre d’êtres humains sur terre, car il y en a trop (ces sales bêtes n’arrêtent pas de se reproduire).

      Quant aux malheurs des paysans français, des entrepreneurs français, et de tous les français en général, ce n’est pas dû aux chinois… Mais aux murs de verre que le Léviathan a mis partout et qui empêchent les gens de vivre (parce que l’État savait mieux que eux ce qui était bon pour eux; c’était pour leur bien). Les entrepreneurs (y compris les agriculteurs) demandent une chose: que l’État leur foute la paix. Ils se suicident à cause de l’administration.

      Je sais bien que je ne vous ai pas convaincu et que vous êtes resté sur vos croyances.
      Eu égard à vos croyances, je suppute que vous êtes un fonctionnaire français travaillant à l’ambassade? Dans cette hypothèse, maîtrisez-vous le mandarin ou recevez-vous les chinois avec la langue de Molière?

    • marc durand

      15 novembre 2016

      On voit tout de suite les mensonges des libéraux bisounours: frontières fermées
      Il y a une différence entre frontières fermées et frontières contrôlées. A hong kong ou en Chine les frontières ne sont pas fermées, la preuve j’y suis, mais contrôlée. Hong kong ne mets plus de tampons dans les passeports, mais toutes personnes est enregistrées électroniquement. Hong kong est capable de dire a n’importe quelle seconde de la journée, combien il existe de ressortissant de chaque nationalité. N’importe quel policier peut savoir en contrôlant votre numéro de passeport si vous êtes un faux touriste qui est venu pour travailler. Ce qui permet d’expulser un clandestin par le pays ou il est entre, puisqu’on sait par quel pays il est entre.
      Quand a la Chine, tout étranger doit s’enregistrer au commissariat de police le plus proche sous 24 heures, ma foi cela ne gène pas, si cela me permet d’être en sécurité. Vous voulez comparer les délits des étrangers en Chine compare aux délits des étrangers en France ?
      Un terroriste ne coûtera pas 6000 euros par mois aux contribuables en Chine, et il n’aura pas de salle de sport privée.
      Quand a moi j’ai acheté un appartement en Chine, je ne peux pas en acheter un 2eme, mais ma femme chinoise peux en acheter autant qu’elle veux, mais ça ne m’intéresse pas, je préfère louer et garder du cash.
      Je suis en Chine pour l’instant, et ne fréquente qu’un seul français ancien polynésien, si j’ai quitte la France communiste, c’est pas pour être dans la concession française en Chine ou tous les expat français communiste habitent. Et je suis dans le même domaine que Charles Gave, sauf que je gère que pour moi.
      Je ne parle pas le mandarin , ni le cantonnais (hk), juste quelques mots pour le business, et je sais parfaitement compter dans ces 2 langues.
      Vous parlez de société privée, comme les français qui s’absente et quand il s reviennent, il y a un squatteur dans leur maison qu’ils ne peuvent pas expulser ? 50 millions de logements vides en Chine et pourtant pas un seul squatteur.
      Apres chacun fait ce qu’il veut, les français achètent des assurances vie, blindées d’obligations d’états en faillite, les Chinois achètent des appartements. On peut habiter un appartement pas dans son assurance vie, ni son livret A.
      Je suis libéral conservateur, c’est a dire j’accorde qu’il faut certaines règles pour que cela fonctionne.
      En Chine, l’appartement que j’ai acheté, en a eues pour la construction: Toutes chambres doit être exposées a minimum 3 heures de soleil par jour, indispensable pour la croissances des enfants, c’est pas bon, c’est anti-liberal comme loi. La tour doit comporter un abris anti-aérien, oui, le 2eme sous-sol est un blockhaus, porte de acier de 30cm, avec filtration de l’air.
      Gouverner c’est prévoir, et en France on prévois rien.
      Quand vous êtes invite chez quelqu’un vous mettez pas les pieds sur la table, ni forcez votre hôte. Meme chose quand vous allez dans un pays étranger, vous respectez les lois, les habitants et leurs coutumes, si ces coutumes ne vous plaisent pas, allez dans un autre pays.
      Je sais qu’au pays des bisounours tout le monde il beau et gentil, mais dans la vrai vie ça ne se passe pas comme ça, il y a des méchants.
      Allumez une bougie n’a jamais arrêté un terroriste, dans aucun pays ça marche.

  • sarcastik

    10 novembre 2016

    Un vrai débat, faisant intervenir historiens et économistes sur la question des rapports entre le libéralisme et la société conservatrice de l’ancien régime serait à mon sens passionnant. Charles Gave dépeint un portrait apocalyptique de la société paysanne d’alors et le présentateur, pour diverses raisons dont la moindre n’est pas son professionnalisme, ne peut lui porter la contradiction.

    Il y a pourtant là rencontre entre une vision traditionnelle de la société, fondée sur des communautés de partage et une vision moderne du libéralisme qui n’était pas alors polluée par les chimères de l’État Providence ou la caricature biturbolibérale dont on a fait l’épouvantail de l’électorat français. Une sorte de remise à zéro des compteurs, avant l’irruption des monstrueuses constructions positivistes dont le communisme n’est qu’un avatar.

    Un débat qui parlerait du temps long, de la fin des sociétés rurales issues de la révolution néolithique, quelque chose qui ramène à l’homme, sortit de l’épure du magma contemporain.

    Répondre
    • idlibertes

      10 novembre 2016

      Oui , je suis d’ accord . Mais cela impliquerait un journaliste de grande culture générale . Ou un interlocuteur comme JMDaniel.

      Cela dit , ce soir cg est reçu par l’ abbé tanouarn sur radio courtoisie à 18 h ( donc maintenant )

    • Oblabla

      11 novembre 2016

      Ce journaliste bien trop jeune, de culture étriquée et d’expérience limitée ne fait évidemment pas le poids face à CG. C’est un peu triste car le propos de CG n’est pas valorisé et « challengé » comme il devrait. Du gachis!
      On aimerait un ou deux journalistes face à lui comme par exemple N. Beytout et E.Zemmour , ça aurait une autre allure…

    • sarcastik

      11 novembre 2016

      Il a eu la décence de ne pas poursuivre un débat qu’au fond, il savait mal maîtriser et être annexe au sujet principal de l’émission : le livre de son interlocuteur.

      Si l’on devait compter le nombre de grands pontes de la T.V. facturant leur heure d’antenne à un chiffre avoisinant le PIB du Burkina Faso et qui se seraient accrochés à leurs préjugés comme le chien sur son os pour anathématiser en direct monsieur Gave, on dépasserait allègrement le chiffre de la température anale.

      Un gâchis, sans doute (d’où mon premier post) mais l’essentiel est sauf !

      PS : monsieur Gave commence à prendre ses marques dans la sphère de l’information « alternative » 😀

    • idlibertes

      11 novembre 2016

      Oui, nous en sommes très heureux. Comme quoi, la masse de travail de fourmis, dans l’ombre n’est pas en vain.
      100 fois sur le métier etc

      et malgré tout, comme je le disais plus haut à duff,j’écoutais bercoff remettre en place la princesse du poitou royalement et lui dire « c’est les élites, les sachants » . ( chez nous on dit les oints du seigneur) mais c’était EXACTEMENT la même idée.
      Et c’est exactement cela. Le mépris de toute cette élite autre proclamée parce que les meilleures écoles, les meilleures positions , les avantages en nature qui font perdre toute notion de ce qu’un métro aux heures de pointe peut être.
      Non pas je le souhaite pour eux mais être à ce point là coupé des choses de la vie courante ne peut qu’entrainer des désastres.

      Comme disait CG dans son émission de radio courtoisie d’hier avec l’abbé de Tanouarn , on a parfois l’impression de revivre marie antoinette et « donnez leur de la brioche » et même si elle ne l’a pas dit.

      « Donnez leur un revenu universel » en vérité, et laissez les grandes personnes vous faire une Europe des nations !!!! est le message actuel

    • duff

      11 novembre 2016

      Il y a quelques mois ou années, ça commence à dater, je vous faisais part de mon agacement envers JM Daniel qui défendaient des structures humaines à mon sens indéfendables telles que l’UE et l’€ (parce que constructivistes) alors que son discours et ses connaissances historiques l’amenaient à plaider pour un libéralisme assez séduisant.

      Depuis je n’ai pas évolué dans ma réflexion, à croire que la bipolarité de la vie politique organisée par les modes de scrutin en France pousse naturellement la famille libérale à rester immuablement divisée.

      Je crois qu’au fond JM Daniel comme beaucoup de libertariens (surtout ceux venus de gauche, pire par un passage à EELV dans la jeunesse) s’illusionnent sur la prétendue capacité supérieure de la gauche à réformer le pays sachant que la droite est essentiellement dirigiste car bonapartiste. Le souci c’est que depuis l’avènement du Marxisme, la gauche est indécrottable, le congrès de Tours aurait du intellectuellement être le Bad-Godersberg français et pourtant il n’a accouché que de deux interprétations voisines du marxisme.

      Face à la révolution conservatrice qui a commencé à souffler depuis le Brexit et l’élection de Trump, parier que c’est à gauche que l’espoir du érenouveau » intellectuel va naître me semble très prématuré, à terme possible, aujourd’hui exclu.

    • idlibertes

      11 novembre 2016

      Cher duff

      Il est certain que l’ an passé , au travers de pseudo think tank servant la cause de macron, on nous laissait accroire que le renouveau de la pensée libérale se ferait par la gauche . Force est de constater que cet espoir ( si toutefois ) s amoindrit de jour en jour .

      Si quelque chose , ces élections montrent à nouveau que nos élites ne comprennent plus le peuple . Dans presque toutes ces strates . Mais que surtout il semble encore et toujours incapable de rectifier le tir .

      Ce qui effectivement fait de la boutade de Charles gave sur 2017 le pen contre Mélenchon , une irréalité de plus en plus probable .

      Qui a gauche ? Valls , Montebourg , macaron Hollande et Mélenchon . Pas certain que ces 13 % ne battent pas la fragmentation des copains .

      Et à droite , i rest my case .

      Bercoff a tout dit à Ségolène royal hier dans l émission politique !

    • duff

      11 novembre 2016

      je vais regarder du coup merci.

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!